To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Dominique Anglade, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, et ministre responsable de la Stratégie numérique

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Dominique Anglade, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, et ministre responsable de la Stratégie numérique

Version finale

Tuesday, September 26, 2017, 19 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix neuf heures vingt-six minutes)

Mme Anglade : Alors, bonsoir. Bonsoir à tous. Le gouvernement du Québec juge abusive et insensée la décision du Département du commerce américain, le DOC, d'imposer des droits compensateurs de 220 % à Bombardier pour la vente des avions CSeries aux États-Unis. La plainte de Boeing, et je l'ai dit à plusieurs reprises, on l'a répété, est une attaque frontale contre un secteur important de l'économie québécoise. Le gouvernement du Québec entend donc poursuivre ses actions afin de protéger l'intérêt de l'industrie aérospatiale mais également de l'ensemble des travailleurs.

Et maintenant, je tiens particulièrement à m'adresser aux travailleurs et aux familles qui dépendent du secteur de l'aérospatiale et d'envoyer un message très clair que jamais le gouvernement ne baissera les bras. Il va continuer à défendre cette industrie bec et ongles.

Le génie et la créativité québécoise, ce sont les qualités qui nous ont permis justement de développer un avion comme la CSeries. C'est cette même créativité, cette même innovation qui va nous permettre de franchir des nouveaux marchés, de percer de nouveaux marchés, notamment les marchés européens, asiatiques, africains.

La plainte déposée par Boeing a été décriée par le premier ministre du Québec au premier chef, mais également par le premier ministre du Canada, par la première ministre de la Grande-Bretagne, par des élus américains et par des avionneurs américains également. Ce que les États-Unis disent aujourd'hui, c'est non à l'innovation québécoise, c'est non à la créativité québécoise, c'est non au génie québécois et c'est non à la concurrence. Alors, sachez que nous ne ménagerons aucun effort pour défendre les intérêts des travailleurs de l'industrie de l'aérospatiale.

Mme Richer (Jocelyne) : Si cette décision-là se confirme dans l'année qui vient, quel sera l'impact pour Bombardier?

Mme Anglade : Il est évident que, si une décision comme celle-là devait se confirmer... Alors, on est rendus à une étape qui est préliminaire. C'est une décision qui est préliminaire, qui va être finale seulement... pas avant le mois de décembre. C'est évident que ça ferme le marché américain, auquel cas, nous, on va défendre... on va aller présenter la situation au DOC entre l'étape préliminaire et l'étape finale. Et, par la suite, ça va être de poursuivre des avenues vers d'autres marchés que sont l'Europe, comme je vous disais, l'Afrique, l'Asie, des marchés en croissance pour le secteur de l'aérospatiale.

Mme Richer (Jocelyne) : C'est une perte énorme. Ce serait une perte énorme...

Mme Anglade : Il n'y a pas de doute que la décision qui a été prise aujourd'hui, bien que préliminaire, est réellement une attaque frontale. Il n'y a pas de doute là-dedans. Et lorsque vous regardez le 220 %, ça signifierait que des avions devraient se vendre à trois fois le prix, ce qui visiblement n'est pas acceptable.

Donc, c'est la raison pour laquelle dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, il va y avoir certainement une audience au niveau du DOC. Nous allons être présents. Nous allons encore une fois défendre la position du Québec, et, au final, ce que l'on souhaite, c'est que la décision soit révisée, mais écoutez, vous voyez déjà l'ampleur de la décision qui a été prise ce soir. Donc, après ça, ce sont les voies juridiques.

Mme Prince (Véronique) : Bien, justement, c'est quoi les chances... Compte tenu de la décision qui a été prise aujourd'hui, là, quelles sont les chances que cette décision-là puisse être renversée? Je veux dire, j'imagine qu'on n'a pratiquement pas beaucoup d'espoir, là.

Mme Anglade : Écoutez, tout le secteur a été mobilisé dans les derniers mois. On a mobilisé les élus américains, on a mobilisé les avionneurs. Vous avez entendu les gens sortir, de différents secteurs, de différents milieux pour décrier ce qui se passe, et malgré tout, nous avons le résultat que nous obtenons aujourd'hui. Donc, il ne faut pas être naïf par rapport à ça.

Par contre, il ne faut pas baisser les bras. Il ne faut pas baisser les bras et il faut se rappeler qu'il y a 7 000 travailleurs de Bombardier aux États-Unis. Et on va également s'adresser à eux parce qu'eux aussi sont touchés par la décision qui est prise aujourd'hui. En prenant la décision qu'ils font, oui, c'est une attaque frontale à l'économie du Québec, et à la créativité, et aux CSeries, c'est également une attaque sur leur propre économie, et je pense qu'il y a un travail de pédagogie qui va devoir se poursuivre.

M. Dion (Mathieu) : ...on fait une croix sur la commande de Delta. C'est un peu ça qu'on... vous dites que le marché américain est fermé.

Mme Anglade : Bien, écoutez, il n'y a pas de... aujourd'hui, il n'y a pas d'avion de la CSeries qui est supposé traverser la frontière. Ça n'arrivera pas avant plusieurs mois, de toute façon. Donc, nous avons... je ne vous dirai pas qu'on a beaucoup de temps, mais il y a un certain temps entre maintenant puis la première livraison, de toute façon, d'un avion pour Delta. Donc, il y a différentes options qui se présenteront certainement à Bombardier, mais toujours est-il que le message qui est envoyé est très fort sur la fermeture du marché américain par rapport à l'aérospatiale. On ne fait pas de croix, on va faire tout ce qu'on peut pour faire en sorte d'avoir accès au marché américain.

M. Lessard (Denis) : Le tarif est tellement élevé que, même si vous gagnez à moitié, ce serait encore une fermeture du marché.

Mme Anglade : Vous avez raison.

M. Lessard (Denis) : Qu'est-ce qui vous permet de croire que ça va être suffisant pour ouvrir...

Mme Anglade : Comme je le disais tout à l'heure, il ne faut pas être naïf. Avec un taux aussi élevé et démesuré qui est présenté aujourd'hui, les discussions des prochains mois puis des prochaines semaines seront difficiles par rapport à ça, il n'y a pas de doute là-dedans.

Cela dit, nous avons, après l'option des voies juridiques, après une décision finale... et je vous rappelle que, dans le conflit du bois d'oeuvre, par exemple, nous avons toujours gagné.

M. Lessard (Denis) : Mais pour les commandes comme Delta, on évoquait : Si on prend la voie juridique, là, on oublie les commandes importantes.

Mme Anglade : Je pense qu'il va falloir qu'on prenne un certain recul par rapport à tout cela et qu'on analyse... Bombardier doit faire son travail par rapport à la CSeries.

M. Lessard (Denis) : À la limite, tantôt, il parlait de démarches assez tangibles du gouvernement fédéral, M. Trudeau qui irait ou qui rencontrerait des Chinois susceptibles de développer le marché là-bas. Est-ce que vous avez eu des échos de ces démarches-là, des informations un peu précises?

Mme Anglade : Bien, écoutez, il est clair, il est très clair, pour nous, qu'une décision comme celle-là nous fait redoubler d'ardeur sur les marchés et chinois et asiatiques de manière plus large, absolument.

M. Lessard (Denis) : ...des démarches concrètes, avec des dates, puis des moments, puis des rencontres, on n'en a pas.

Mme Anglade : Non, je ne peux pas vous donner plus d'indications par rapport à ça, mais il est, encore une fois, très clair qu'à partir du moment où on a une réponse aussi forte de la part de... une réaction aussi forte de la part du DOC, il est évident que l'avenue des marchés étrangers autres qu'américains est extrêmement importante pour l'avenir du CSeries.

M. Dion (Mathieu) : Quand vous parlez de l'aide, vous pensez à quoi, exactement? Est-ce que vous déjà une idée, concrètement, de quel genre d'aide on pourrait apporter aux travailleurs de Bombardier, quand vous dites : On ne va pas les abandonner, on ne va pas les lâcher? C'est quoi qu'on pourrait avoir comme exemple, là?

Mme Anglade : Ce que je voulais dire par là, c'est de dire que le secteur de l'aérospatiale est prioritaire au Québec. On l'a vu dans le déploiement de la stratégie de l'aérospatiale, on le voit aujourd'hui, il y a des besoins en aérospatiale en matière de main-d'oeuvre. Il y a beaucoup de choses qui... beaucoup d'initiatives que nous avons dans le secteur de l'aérospatiale.

C'est clair que Bombardier est une ancre et que le CSeries est une ancre. Donc, le message, c'est que jamais on ne va laisser tomber le CSeries, qu'on sera là pour les accompagner partout où on est capables de percer de nouveaux marchés, que le gouvernement va répondre présent, comme il a d'ailleurs répondu présent jusqu'à ce jour pour l'industrie de l'aérospatiale.

Mme Richer (Jocelyne) : Après le dossier de bois d'oeuvre, la renégociation de l'ALENA, là on voit Bombardier, est-ce que vous ne voyez pas vraiment un durcissement, pour ne pas dire une détérioration, des relations commerciales entre le Québec et les États-Unis?

Mme Anglade : C'est dur de ne pas voir, dans tout ce qui se passe, un durcissement par rapport à une certaine montée du protectionnisme américain, en effet, et on le voit dans toutes sortes de domaines. On pourrait même parler du papier surcalandré, du papier non couché, puis on pourrait en nommer plusieurs.

Donc, on est dans cette situation-ci, mais il faut toujours se rappeler qu'à terme c'est l'innovation, c'est la créativité, c'est le fait d'être sur les marchés internationaux qui fait que le Québec se déploie et grandit et ce qui fait qu'il performe. Donc, je pense qu'au bout du compte, en utilisant notre approche, en gardant les marchés ouverts, en gardant les discussions ouvertes et en faisant la promotion de la nécessité d'avoir des accords de libre-échange, comme on en a un avec l'Europe, on est du bon côté de l'histoire.

M. Dion (Mathieu) : Fusion de Siemens et Alstom, est-ce que ça vous préoccupe, ça, pour Bombardier?

Mme Anglade : Bien, écoutez, c'est le côté... c'est davantage le côté transport de Bombardier.

M. Dion (Mathieu) : Oui, mais c'est important.

Mme Anglade : C'est important, mais c'est davantage le côté transport. Vous savez, au Québec, on est d'abord et avant tout dans le secteur de l'aérospatiale, puis c'est là que le gouvernement est impliqué. Je pense que Bombardier pourra répondre aujourd'hui à ce qui se passe avec Siemens et...

M. Lessard (Denis) : Quel message vous envoyez aux contribuables, là, qui ont mis 1 milliard là-dedans puis qui se retrouvent... Vous dites : Bon, bien, tout le monde est pour l'innovation, tout ça. Mais c'est une perte assez importante comme investissement.

Mme Anglade : En date d'aujourd'hui, il n'y a aucune perte, M. Lessard, aucune perte. Et ce que je dirais aux gens, aux contribuables québécois, c'est que, si on avait... si le gouvernement n'avait pas été là au bon moment, on n'aurait même pas cette conversation-là aujourd'hui, parce qu'on ne serait même pas en train de parler du programme de la CSeries. Une chance que le gouvernement était là, parce qu'aujourd'hui on est capables de parler du programme de la CSeries. Et je ferais remarquer que les gens qui ont décrié la plainte de Boeing en aucun cas ont remis en question l'investissement du gouvernement du Québec, mais ont dit que la plainte qui était formulée était irrecevable, en critiquant, en fait, les attaques à l'innovation. Donc, ce n'est pas... Sans le gouvernement, je vous dis, on n'aurait même pas cette conversation-ci aujourd'hui.

La Modératrice : On passerait en anglais, donc...

M. Authier (Philip) : ...Minister, just get your reaction to this decision. And does this decision effectively close the American market to Bombardier and to Quebec's aerospace industry or even temporarily?

Mme Anglade : So, technically speaking, this is a preliminary decision, but, when you look at the size of what is imposed right now, 220%, we can say that it's sending a pretty strong message of… Earlier, I said, in French : It's no to innovation and it's no to competition. I think they're sending a pretty strong message and I think what we need to tell ourselves is, first of all, we will fight the decision, no question about that. And, secondly, we will make sure that we do everything that we're capable of doing to penetrate new markets, to invest and see what can be done in Asian markets and European, African markets as well.

M. Authier (Philip) : In French you said it… You described the decision as abusive and senseless.

Mme Anglade : Yes. It is an abusive decision and it's senseless. Thank you.

(Fin à 19 h 37)

Participants


Document(s) Related