(Treize heures dix minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour.
J'ai eu l'occasion ce matin de présenter mon premier projet de loi en Chambre
et je suis très fier que ce soit un projet de loi qui porte sur ce qui est une
priorité de ma formation politique, c'est-à-dire le travail, les conditions de
travail, les conditions de vie des travailleurs, des travailleuses au Québec.
Le projet de loi n° 891 porte sur la fixation d'un mécanisme démocratique
et transparent de fixation du salaire minimum. Vous le savez probablement,
actuellement, la fixation du salaire minimum est faite de manière arbitraire,
de manière opaque, par le ou la ministre du Travail.
On me dit qu'il y a des consultations qui
sont faites, mais c'est des consultations qui sont faites à huis clos, dans la
plus grande confidentialité. Et honnêtement on se doute bien que les salariés
de Couche-Tard, que les salariés de McDo ne font pas partie des gens qui sont
rencontrés par la ministre du Travail lorsque vient le temps de fixer le
salaire minimum.
Le projet de loi vise donc à ce que la
fixation du salaire minimum soit faite dorénavant par l'Assemblée nationale du Québec,
de manière démocratique, de manière transparente. Le projet de loi met en place
des consultations publiques pour que tous les acteurs, tous les partenaires qui
veulent débattre de cette question-là puissent le faire de manière publique et
que les gens soient au courant des principes, des critères qui sont utilisés
pour fixer le salaire minimum.
Notre projet de loi permettrait donc de
démocratiser, de rendre beaucoup plus transparent le processus de fixation du
salaire minimum au Québec en faisant en sorte de savoir qu'est-ce qui se passe
derrière les portes closes. Parce qu'il faut le rappeler, le salaire minimum
fixe... en fait, détermine les conditions de vie de plus de 350 000 Québécois
et Québécoises. Il y a encore aujourd'hui, donc, des centaines de milliers de
personnes qui vivent dans des conditions de vie difficiles, qui vivent sous la
pauvreté, malgré le fait que ce soient des travailleurs, des travailleuses à
temps plein. Et ce n'est pas pour rien. C'est parce que pendant trop longtemps,
le processus de fixation du salaire minimum est resté opaque et
antidémocratique.
On sait que le Parti libéral est assez peu
ouvert à augmenter significativement le salaire minimum. Alors, Québec
solidaire adopte, avec ce projet de loi là, une approche pragmatique, une
approche réaliste, celle de convaincre le gouvernement qu'il est possible de
débattre et de discuter du mécanisme de fixation du salaire minimum de manière
démocratique et transparente. On est convaincus, pour notre part, que, si ce
processus-là se ferait de manière ouverte, de manière transparente, s'il y
avait des consultations publiques sur la question puis des discussions en
commission parlementaire, bien qu'ultimement le débat ferait en sorte de faire
triompher les arguments progressistes, les arguments pour une meilleure qualité
de vie des travailleurs et des travailleuses au Québec. On pense donc que c'est
le bien commun qui serait le grand gagnant si notre projet de loi était adopté.
Merci.
(Fin à 13 h 13)