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Point de presse de M. Sylvain Roy, porte-parole de l’opposition officielle en matière de forêts, de faune et de parcs, Mme Lorraine Richard, porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement nordique, et M. Martin Ouellet, porte-parole de l’opposition officielle en matière de priorité PME (développement économique régional)

Version finale

Thursday, October 5, 2017, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures dix-huit minutes)

M. Roy : Bien, bonjour à tous. Écoutez, je suis accompagné de mes collègues Lorraine Richard et Martin Ouellet, qui m'accompagnent dans ce point de presse sur la faune.

Je vais faire une certaine rétrospective des enjeux et de ce que le domaine faunique a vécu dernièrement. 25 mars 2015, Laurent Lessard a annoncé une modernisation de la tarification pour les permis de chasse et pêche qui s'est exprimée par une augmentation de 42 % pour les permis de pêche et de plus ou moins 20 % pour les permis de chasse, ce qui devait rapporter au gouvernement environ 5 millions de dollars par année, argent qui devait servir entre autres à l'amélioration de la protection de la faune, de la mise en valeur de la faune et de la conservation et à l'embauche d'agents.

Ce que l'on constate actuellement, c'est que c'est exactement le contraire qui se passe, c'est que le gouvernement a coupé de manière importante dans les budgets de fonctionnement des bureaux des agents de la faune au Québec. On parle d'une coupe d'environ 460 000 $ qui s'est effectuée dans les 10 bureaux, et ce que ça veut dire concrètement... et ça, sans compter l'inflation. Donc, si on calcule 2 % d'augmentation de frais de fonctionnement de bureau qui devraient s'ajouter à ça, bien on a une perte significative de moyens pour la mission des agents de la faune.

Ça s'exprime comment? Ça s'exprime par une interdiction d'aller sur le terrain, de mettre du pétrole dans les véhicules, de faire l'entretien du matériel roulant pour aller vérifier sur le terrain ce qui se passe réellement et émettre des constats d'infraction puis pogner les braconniers. Et là le ministre nous dit qu'il va embaucher des agents de la faune. Là, il y a vraiment une contradiction dans son discours. Parce que comment on va organiser tout ça, si on coupe dans les moyens et dans les budgets de déplacement des agences? Ça, c'est une aberration, et il n'est pas capable de répondre à ça.

Ce matin, à la période de questions, j'ai demandé au ministre ce qu'il avait fait avec les 1 200 constats d'infraction qui ont été rejetés et s'il les avait mis dans son bilan. Il n'a pas été capable de nous répondre. Bon, il a dévié vers des attaques personnelles, sur lesquelles je n'ai pas réagi, je voulais rester sur le picot des 1 200 infractions qui n'ont... on ne sait pas ce qu'ils ont fait avec. Est-ce qu'ils les ont mis dans le bilan de 5 500 infractions? Il semble que oui. Ce que ça veut dire concrètement, c'est que le ministre a tronqué la réalité des chiffres de son bulletin en tant que ministre de la Faune dans le cadre de la protection de la faune.

Dans le cas, je dirais, des infractions liées au braconnage, il a... je ne veux pas dire menti, on n'a pas le droit, mais je peux vous dire qu'il a travaillé les chiffres pour se donner un très bon bulletin. Et ce que ça fait en réalité, c'est que nous n'avons pas une image précise du rôle des agents de la faune au Québec actuellement sur leurs interventions, sur les constats d'infraction, parce que nous n'avons pas les données réelles. Et les 1 200 constats qui ont été abandonnés se retrouvent probablement dans son bulletin. Et, encore une fois, ce gouvernement-là vient jouer avec les notes, hein, avec son bilan pour se donner une bonne figure et avoir l'air de quelqu'un qui s'occupe de la faune au Québec.

Donc, c'est une situation qui est extrêmement dommageable pour l'ensemble du secteur faunique. On voit une déstructuration globale via les coupes de budgets de fonctionnement, via aussi les pertes de postes d'agents de la faune.

Depuis 2011, on aurait... Bon, en 2011 nous avions 426 agents de la faune et, en 2016, 374; une baisse de 52 agents en cinq ans. Le ministre a annoncé la réembauche de 40 agents sur cinq ans, mais ça ne comble même pas les pertes d'effectifs des cinq dernières années. Et, si on rajoute à ça les coupures de budgets de fonctionnement des différents bureaux, bien c'est une anesthésie, une atrophie de la capacité d'aller sur le terrain des agents, et ça, ça va s'exprimer par une augmentation du braconnage, qui est visible, qui nous est exprimée par beaucoup d'acteurs sur le terrain. Parce qu'actuellement on est entourés de faune partout au Québec, et les gens sont extrêmement inquiets, il n'y a pas d'agents de la faune qui... ou ils n'en voient à peu près pas sur le terrain. Qui plus est, le ministre, encore une fois, a obligé les agents à passer 50 % de leur temps assis dans leur bureau à faire de la bureaucratie, ce qui est une aberration.

Donc, juste pour rappeler un peu le rôle des agents de la faune, ce sont des régulateurs de l'État qui permettent la protection d'un des plus grands actifs collectifs au Québec, qui est celui du domaine faunique, de son patrimoine naturel et écologique. Donc, ils protègent les espèces, l'environnement et le climat social en forêt. Parce que, quand on a beaucoup de chasseurs qui s'accaparent le territoire public et qu'on n'a pas les agents de la faune pour pacifier les comportements, bien on assiste à des petites guerres de tranchées, à de l'accaparement du territoire, à des... je ne dirais pas des menaces, mais, à tout le moins, à un système de pression qui fait que les gens essaient d'évacuer des nouveaux chasseurs du territoire. Donc, l'absence des agents de la faune signifie : augmentation des actes de braconnage, intimidation entre chasseurs, mauvaises expériences initiatrices pour la relève, accaparement du territoire public. Donc, on voit que l'occupation du territoire, le secteur faune, dans un contexte comme celui-là, vit des problématiques majeures.

Et, en conclusion, avant de céder la parole à mes collègues, je tiens à vous dire que la faune au Québec, c'est un 1,6 milliard de retombées économiques. Ce sont 300 000 chasseurs et 700 000 pêcheurs qui méritent qu'on s'occupe d'eux et que le gouvernement prenne en considération un des plus vieux loisirs de l'humanité, qui est la chasse et la pêche.

Donc, je céderais la parole à ma collègue Lorraine.

Mme Richard : Merci, Sylvain. Bonjour. Cette situation concernant les agents de la faune, entre autres sur la Côte-Nord, est extrêmement problématique. Et ce que le ministre Blanchette nous dit, c'est complètement faux.

Je vais vous donner l'exemple. Moi, j'ai 17 agents qui font du terrain sur un immense territoire, c'est 250 000 kilomètres carrés. La ville de Schefferville, nous n'avons aucun agent. L'île d'Anticosti, que M. le premier ministre veut faire... ce joyau — vous vous souvenez, il a qualifié l'île d'Anticosti de joyau — eh bien, on n'a qu'un seul agent qui est à demi-temps.

Donc, le gouvernement libéral, encore une fois, comme dans différents domaines, ne passe jamais de la parole aux actes. Et il y a un manque flagrant, sur le terrain, d'agents de la faune, et ça entraîne tous les inconvénients que mon collègue Sylvain vient de vous faire part. Et je demande, je demande au ministre Blanchette de bien vouloir corriger cette situation le plus rapidement possible parce que ça n'a aucun sens.

Et je pense que Martin veut renchérir aussi sur la situation qui se vit particulièrement auprès des agents de la faune.

M. Ouellet : Oui. Merci, Lorraine. On est présentement en période de chasse sur la Côte-Nord et très prochainement en Gaspésie. Vous avez rapidement compris que c'est un moteur économique important.

Lorraine en faisait mention tout à l'heure, juste moi, dans ma circonscription, sur 55 000 kilomètres carrés, j'ai trois agents du côté de Baie-Comeau et deux du côté de Forestville avec un lieutenant. Donc, grosso modo, là, c'est à peu près 6 000 personnes... six personnes, pardon, sur 55 000 kilomètres carrés. Vous avez compris que le territoire est très grand à couvrir.

Sylvain en a fait mention tout à l'heure, le prix des baux de villégiature a augmenté, le prix des permis a augmenté, et là ce qu'on s'attendait, effectivement, c'est qu'on ait plus de ressources pour assurer une pratique sécuritaire, mais surtout qu'on s'assure que les braconniers, les criminels sur notre territoire soient pris en chasse et qu'ils paient des amendes.

Là c'est rendu... puis on commence à le voir apparaître, là, vu qu'on n'a pas d'agents de la faune sur le territoire, c'est rendu à coups de Facebook puis à coups de Twitter qu'on fait de la dénonciation de braconnage. Est-ce qu'on est rendus à faire de la loi sur les réseaux sociaux? Moi, je pense que non.

Le ministre nous a annoncé ce matin 40 nouveaux agents. On a hâte de les voir, mais on a hâte surtout de voir ceux et celles qui sont limités présentement à être sur le terrain. On veut les voir sortir.

C'est la période de la chasse. Sylvain en parlait tout à l'heure, il y a de l'intimidation qui se fait aussi sur le terrain. Alors, il est temps, M. le ministre, s'il vous plaît, d'arrêter les grands discours en disant : On réinvestit. Vous ne réinvestissez pas, vous ne faites que raccourcir le manque à gagner. Et ce manque à gagner là... Le collègue Sylvain le disait tout à l'heure, nous sommes 300 000 chasseurs au Québec, ce n'est pas juste un loisir, c'est une activité économique qui mérite la plus grande appréciation de la part du ministre, et cette appréciation-là, c'est à coups de millions qu'on veut, mais surtout d'agents actifs sur le terrain.

Donc, lâchez les réseaux sociaux, M. le ministre, ce qu'on veut, c'est du monde sur le terrain. Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 27)