To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Sylvain Roy, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, M. Martin Ouellet, porte-parole de l’opposition officielle en matière de priorité PME (développement économique régional), et M. Sylvain Gaudreault, porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement des régions et de décentralisation

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Sylvain Roy, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, M. Martin Ouellet, porte-parole de l’opposition officielle en matière de priorité PME (développement économique régional), et M. Sylvain Gaudreault, porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement des régions et de décentralisation

Version finale

Tuesday, October 24, 2017, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente et une minutes)

M. Roy : Bonjour à tous. D'entrée de jeu, j'aimerais saluer mes collègues Martin Ouellet de René-Lévesque, qui est avec moi, et Sylvain Gaudreault de Jonquière. Nous sommes ici pour dénoncer les menaces qui planent actuellement sur les clubs de motoneige et son industrie au Québec.

Depuis qu'il est en poste, le ministre de la Faune accumule les mauvaises décisions. Après s'être attaqué aux chasseurs, pêcheurs, aux agents de protection de la faune, voilà qu'il s'attaque maintenant aux motoneigistes du Québec. Des clubs de motoneige sont menacés de fermeture à Chapais et Baie-Comeau, car le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs veut enlever aux clubs l'exclusivité de l'accès à des chemins forestiers et leur interdire de vendre des cartes de membre.

La vente des cartes de membre est essentielle au financement des opérations de surfaçage et pour la signalisation des sentiers. Et la signalisation des sentiers, ça veut dire sécurisation des parcours : annonce de courbe, annonce de traverse de chemin de fer, etc. Donc, c'est une professionnalisation de l'ensemble des sentiers qui s'est effectuée via les clubs de motoneige qui a permis que ça devienne une industrie importante au Québec.

Maintenant que c'est Luc Blanchette  qui s'occupe de tout, ça devient très compliqué et extrêmement décourageant pour les 5 000 bénévoles des clubs de motoneige au Québec. Cette année, on parle de Chibougamau et de Chapais, car les ententes viennent à échéance en 2017. Si le ministre ne prend pas ses responsabilités, ce sont l'Abitibi, la Gaspésie, le Lac-Saint-Jean et plusieurs autres régions qui seront touchées par cette mesure dans les prochaines années.

L'industrie de la motoneige, c'est plus de 3,27 milliards de dollars au Québec. Ce sont des retombées économiques importantes pour toutes les régions. C'est 14 000 emplois. Et actuellement le ministre semble vouloir déconstruire un secteur d'activité économique extrêmement important pour les régions du Québec.

Donc, nous, ce qu'on demande au ministre, ce n'est pas compliqué, c'est de reculer, de prendre ses responsabilités et d'annoncer que les ententes avec les clubs de motoneige, comme elles étaient signées auparavant avec le ministère des Ressources naturelles, soient reconduites intégralement.

Et je vais laisser maintenant la parole à mon collègue de René-Lévesque, Martin Ouellet.

M. Ouellet : Merci, Sylvain. Alors, bonjour, tout le monde. Merci. Tout d'abord, la situation dans laquelle le ministre met les clubs de motoneige québécois est absurde. Et justement, dans ma région, dans ma circonscription, il n'y a pas plus tard que deux semaines, j'ai rencontré les gens du club l'AMMI de Baie-Comeau, qui avait, par le passé, depuis 2013, une entente avec le ministère des Ressources naturelles pour baliser, pour autoriser la circulation et pour avoir accès à leur territoire.

Bien, ces ententes-là n'existent plus, et là c'est le néant total. C'est tellement le néant, que ceux et celles qui ont des propriétés, qui ont des chalets, mais ceux et celles mêmes qui vivent à l'année ne pourront tout simplement pas avoir accès de façon sécuritaire à leur maison pour la saison hivernale.

Alors, vous comprendrez notre aberration et notre stupéfaction quant à la situation actuellement vécue. Et surtout — et c'est ça qui choque le plus — c'est que le ministère, qui est dirigé par M. Blanchette, a l'opportunité, dans la loi, de procéder à ces modifications-là. Parce que ce qu'on nous dit, c'est qu'anciennement c'était le ministère des Ressources naturelles, et maintenant c'est le ministère Forêts, Faune et des Parcs qui doit s'occuper de la gestion et surtout de l'autorisation à donner pour les clubs de circuler sur les chemins. Bien, maintenant, là, dans la loi, les chemins multiusages, bien, le ministre peut, s'il le décide, déterminer quelle partie peut être effectivement donnée... accès aux clubs de motoneigistes. Et c'est ça que les gens de chez nous revendiquent.

Écoutez, chez nous, là, j'ai une pétition qui touche 65 propriétaires de chalets et de maisons principales qui n'auront plus accès. Ça touche 500 motoneigistes chez nous. Écoutez, c'est tout près de 45 kilomètres de chemin qui ne seront plus accessibles sur notre territoire.

Alors, ce qu'on demande rapidement — la loi le permet — le ministre cesse les... pardon, les...

Une voix : Tergiversations.

M. Ouellet : ...justement, de discuter avec les clubs et qu'il puisse déjà trancher sur la question. Elle est simple. Vous pouvez le permettre; permettez-le. C'est toute l'industrie, et surtout c'est plus de 5 000 bénévoles au Québec qui travaillent à l'entretien de ces chemins. Ces gens-là, ils font ça bénévolement, alors, s'ils n'ont pas les moyens et l'opportunité de le faire, qui va s'en occuper? Certainement pas l'État québécois.

Alors, pour nous, la motoneige, les véhicules hors route qui circulent en forêt, même en saison hivernale, c'est un enjeu de développement économique, c'est un enjeu touristique, c'est un enjeu qui préoccupe beaucoup le Parti québécois. Merci.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Pouvez-vous revenir sur la problématique du départ, à savoir : Pourquoi, tout d'un coup, c'était devenu compliqué de renouveler les ententes?

M. Ouellet : Oui. Bien, dans le cas de chez nous, là, c'était le ministère des Ressources naturelles qui donnait les autorisations de par la Loi des VHR. Il y a trois articles qui permettent au ministère de faire ça. Ce qu'on a cru comprendre avec le changement de responsabilité de gouvernance — maintenant c'est le ministère des affaires... pas des affaires, pardon, mais Forêt, Faune et Parcs qui s'en occupe — on applique la clause de chemin multiusage. Et donc les chemins multiusages, ce que ça dit, c'est qu'on ne peut pas restreindre l'utilisation à un chemin; tout le monde peut y aller : quatre-roues, skidoos, automobiles.

Donc, c'est l'entretien à celui qui veut bien, mais il n'y a plus de restriction quant à l'utilisation. Et ça, malheureusement, pour certains chemins qui donnaient accès aux territoires, si on applique le principe de multiusage, bien il n'y a pas de resurfaçage qui se fait dans les chemins, et, à ce moment-là, ça rend la sécurité et surtout l'accessibilité beaucoup plus difficile pour les gens qui font de la motoneige à ce moment-là.

M. Roy : L'idée, c'est que, quand le ministère impose sa vision que c'est des chemins multiusages, vous pouvez aller surfacer, vous pouvez mettre de la signalisation, mais vous n'avez pas le droit de collecter des sous pour avoir des accès. Ça fait que ça va faire un réseau qui va être... un petit bout, tu vas avoir accès, tu sais, qui va être légal au sens de la loi, puis il y a un autre bout, tu ne seras pas légal. Donc, ça fait des sentiers qui vont être dysfonctionnels, et c'est une économie et une attractivité qui vont disparaître.

Donc, c'est complètement stupide de dire... Ce n'est pas compliqué : On vous laisse les chemins qui, théoriquement, sont multiusages, mais on vous donne l'exclusivité, mais vous en faites un entretien de qualité avec une signalisation adaptée pour que la clientèle se sente en sécurité.

Donc, on est attractifs, au Québec, de plus en plus, au niveau de la motoneige, parce qu'on a un réseau très bien structuré. Mais là ce que le ministre propose, c'est une déstructuration d'un réseau de motoneige de qualité qui correspond aux attentes de la clientèle internationale, puis ça manque de vision économique.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Puis vous dites qu'il y a même des gens qui ne seront pas capables, d'après vous, de rentrer à la maison, tout simplement.

M. Roy : Ce sont des situations particulières. C'est dans le cas... Bien, je vais laisser Martin...

M. Ouellet : Ce qu'il faut comprendre, c'est que, si on ne peut pas l'entretenir de façon correcte, ça va être le «free-for-all». Et donc les motoneigistes qui avaient l'habitude de prendre un sentier damé, donc balisé, devront se rendre par leurs propres moyens sur des chemins qui seront peu ou pas entretenus.

Donc, je ne sais pas si vous êtes adepte de motoneige, mais, si vous faites de la motoneige et qu'il y a un quatre-roues avec des chenilles qui va dans le chemin, rapidement ça scrape l'ensemble du fond du chemin, et donc il ne devient plus praticable. Donc, pour des raisons de sécurité et de rapidité, d'accessibilité, c'est pour ça que les propriétaires de clubs vont faire de l'entretien qui donne un meilleur accès. Et dans certains cas c'est l'accès unique.

Donc, si on permet ces chemins multiusages, des camions passent là-dedans, des quatre-roues. Bien, pour les motoneiges, ce serait totalement impraticable. Et, qui dit accès en forêt à l'hiver, souvent, le véhicule le plus optimum, c'est effectivement la motoneige dans ce cas-là.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Là, les clubs de motoneige n'ont plus l'argent pour le faire parce qu'ils ne peuvent plus avoir de membership? C'est ça?

M. Ouellet : C'est en plein ça. Le membership, il est panquébécois, tu as accès à l'ensemble des sentiers au Québec. Mais, si pour une certaine portion il n'est pas balisé, donc tu ne peux plus faire de contrôle utilisateurs-payeurs, donc il n'y a pas d'entretien, donc malheureusement, effectivement, ceux et celles qui prenaient leur carte pour cette section-là du sentier ne la prendront pas à cause qu'ils ne seront plus obligés.

M. Roy : Juste en conclusion. Il y a certaines pourvoiries qui sont déjà très inquiètes parce que l'accès, bon, à leur site, à leur chalet, à leur auberge pourrait être anéanti via la non-ouverture de certains tracés.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Pouvez-vous parler un peu de l'impact sur le tourisme? Je ne sais pas si...

M. Roy : Bien, ça peut être dramatique. Ce qui caractérise la motoneige au Québec puis les sentiers de motoneige, c'est la qualité des sentiers que nous avons. O.K.? Et, si les clubs de motoneige ne sont plus là pour entretenir les sites, les sentiers balisés... Je vous le dis, quand tu arrives dans une courbe, puis c'est indiqué courbe... C'est comme la 132, là, ou la 20. Bon, une traverse de chemin de fer, une route, il y a une signalisation qui sécurise les acteurs ou, bon, le tourisme, qui viennent dans les régions, et, bon, ça crée une attractivité.

On élimine les clubs de motoneige, il n'y aura plus d'entretien des sentiers. S'il tombe trois pieds de neige, là, en 24 heures, oubliez ça, là. Les motoneiges d'aujourd'hui, à moins d'être des motoneiges hors piste, ne pourront pas aller dans ces sentiers-là. Les «tourings», qu'on appelle, là, ne pourront pas pratiquer leur sport dans ces sentiers.

Donc, pas de signalisation, pas d'entretien, et, bon, «free-for-all». Le VTT, camions, tout ce que vous voulez. Si le gars veut aller à son chalet, il va faire rouvrir ça avec une souffleuse. Donc, c'est une détérioration, destruction de ce qu'est un des joyaux de l'or blanc du Québec que sont les sentiers de motoneige.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Croyez-vous qu'il y a un risque d'exode de la motoneige en Ontario, aux États-Unis?

M. Roy : Bien, écoutez, ça ne peut pas améliorer la situation. C'est une situation qui va amener une diminution de l'achalandage touristique hivernal au Québec.

Dans la Baie-des-Chaleurs, je peux vous dire qu'il y a beaucoup d'hôtels, là, qui survivent grâce à l'apport touristique hivernal, O.K.? C'est ça qui les tient à aller. On a l'été; l'automne, c'est tranquille; le printemps, il n'y a rien. C'est l'hiver. Donc, ce n'est pas compliqué, hein?

M. Ouellet : Et, souvent, si tu me permets de compléter, Sylvain, tu sais, il y a les grands chemins, la TQ1, qu'on appelle, qui est la grande autoroute de motoneige, mais souvent ces clubs-là, ce qu'ils font, ils bouclent des circuits alternatifs, donc ça permet de prolonger le séjour en région. Donc, quelqu'un, exemple, qui arrive chez nous, à Baie-Comeau, qui vient se stationner, exemple, pour passer une journée ou deux, bien, il peut boucler d'autres sentiers, passer une deuxième journée ou une troisième journée. Donc, ces clubs-là sont extrêmement importants pour rendre le séjour beaucoup plus agréable, mais surtout de rendre le séjour beaucoup plus long en région et laisser le plus de retombées possible dans les commerces, dans les hôtels, dans les restaurants.

Et, dans des régions comme la mienne et, je suis convaincu, comme dans les régions comme celle de Sylvain et de Sylvain, on ne se passera du dollar économique dépensé par un motoneigiste, surtout en saison hivernale. Merci.

(Fin à 13 h 42)