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Conférence de presse de M. Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux

Annonce importante concernant l’accès aux services de première ligne offerts à la population

Version finale

Wednesday, October 25, 2017, 9 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Neuf heures deux minutes)

M. Barrette : Alors, bonjour, mesdames et messieurs. Je suis accompagné aujourd'hui du Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, pour une importante annonce.

Vous savez, je suis médecin et, quand j'étais en pratique, j'ai été aux premières loges pour voir non seulement les enjeux de notre système de santé, mais les endroits, les points qui ne fonctionnaient pas bien. Et la raison fondamentale qui m'a fait faire le saut en politique était justement ça, pouvoir agir sur les éléments qui étaient facilement identifiables, qui étaient problématiques dans notre système de santé.

Et vous en avez vu, des résultats depuis que nous sommes en poste, on n'a qu'à penser à toutes les interventions que l'on fait dans les CHSLD, l'embauche de personnel, l'amélioration de l'offre alimentaire, l'embauche de personnel en soins à domicile. Vous êtes des milliers de personnes aujourd'hui, cette année, à avoir eu plus d'accès en résonnance magnétique, en tomodensitométrie ou en endoscopie à cause d'investissements que l'on a faits. Vous avez vu cet été la conclusion d'une négociation avec l'industrie pharmaceutique qui amène une économie, des sommes nouvelles à investir dans nos services, 305 millions de dollars par année récurrents. Une première tranche a été investie dans le deuxième bain, c'était demandé. On pose des gestes pour améliorer votre situation.

Il y a un grand geste qu'on avait posé aussi, qui était la loi n° 20, la loi n° 20 qui visait à faire en sorte que vous, mesdames et messieurs, ayez accès à un médecin de famille. Vous êtes aujourd'hui, en date d'aujourd'hui, plus de 915 000 personnes, Québécoises et Québécois, jeunes, vieux, qui avez accès maintenant à un médecin de famille. Et, à cet égard-là, je dois souligner le travail de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, qui a relevé le défi. Bien sûr, la loi n° 20 était une loi qui a été perçue avec une certaine critique, et c'est normal, mais il n'en reste pas moins que les médecins de famille du Québec ont relevé le défi, et aujourd'hui plus de 915 000 personnes ont accès à un médecin de famille.

Mais ce ne sera pas terminé. Et aujourd'hui on arrive à une nouvelle étape, une étape de pérennité, et c'est cette étape que nous vous annonçons aujourd'hui, et cette étape on la nomme «la grande inscription». Je vous explique, et vous allez voir l'intérêt, à quel point ça va vous toucher.

On sait, évidemment, qu'un des problèmes que l'on a encore dans la société, bien, c'est ce qui arrive lorsque vous qui nous écoutez ce matin, vous voyez votre médecin prendre sa retraite, par exemple. Aujourd'hui, votre médecin peut... Vous n'avez peut-être pas de médecin. Et il y a un guichet d'accès pour avoir accès aux médecins de famille, mais parfois votre médecin prend sa retraite. Et qu'arrive-t-il à vous lorsque les médecins prennent la retraite?

La grande inscription vient répondre à ça dans une société qui a une culture particulière. On le sait tous, on a la culture, nous, au Québec, de la période de déménagement du 1er juillet. Serait-il utile pour vous d'avoir une période que je qualifierai — c'est ça qui est l'objet — de la grande inscription? Pourquoi la grande inscription? Parce qu'au 1er juillet de chaque année arrivent, sur le marché, des nouveaux médecins. Grosso modo, là — et ce nombre ira en augmentant dans les 10 prochaines années — il y a plus de 400 médecins par année qui arrivent en pratique, qui sortent de leur résidence, des facultés de médecine, parfois qui reviennent d'entraînement de l'extérieur, plus de 400 médecins qui arrivent en pratique au Québec en médecine de famille. Il y a environ, en moyenne, 225 médecins qui prennent leur retraite. Ne serait-il pas une bonne idée de jumeler ces deux événements, faire en sorte que, quand les nouveaux arrivants arrivent au même moment que les médecins prennent leur retraite, on puisse jumeler ces cohortes-là et faire en sorte que les médecins qui arrivent se voient attribuer, attribuer, sans que vous ayez, vous, la population, à faire des démarches pour être inscrits à un médecin de famille? C'est ce que l'on propose.

On propose donc de faire en sorte qu'à chaque année, en ayant demandé la collaboration des médecins de famille — la collaboration est simple — on demandera aux médecins de famille, par collégialité sociale, d'annoncer leur retraite à l'avance, quelques mois à l'avance, et d'effectuer le départ à la retraite au 1er juillet, ce qui nous permettra, comme gouvernement, de construire des cohortes qui seront assignées aux nouveaux arrivants. Des cohortes qui sont très, très, très bien dessinées, ce sont des cohortes démographiques pondérées. Il ne s'agit pas de donner une surcharge, par exemple, de patients lourds à un médecin qui commence, mais «démographiques», ça veut dire que, bien, il y a tant de personnes au Québec, qui ont entre 10 et 20 ans, tant de personnes entre 20 et 30, et ainsi de suite.

Le médecin prenant sa retraite le 1er juillet l'annonçant quelques mois à l'avance, il sera possible pour nous de construire une cohorte de patients et de l'assigner aux médecins qui arrivent en pratique. C'est l'entente, c'est la démarche qu'on a convenu avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. Ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'au 1er septembre de chaque année... Pourquoi le 1er septembre? Les jeunes arrivent en pratique, il faut qu'ils s'installent, ils ne commencent pas le 2 juillet. Bien, ils vont se voir annuellement assigner tous les patients qui seront inscrits au guichet d'accès de médecine de famille. Alors, ça me permet d'insister sur un point : Mesdames et messieurs, mettez vos données à jour sur le guichet d'accès aux médecins de famille de façon à ce que l'on puisse vous assigner un médecin.

Qu'arrive-t-il aujourd'hui des 460 000 patients qui sont sur le guichet d'accès aux médecins de famille en date d'aujourd'hui? Bien, nous avons convenu que, bien que nous ne soyons pas le 1er juillet, nous allons faire la même démarche aujourd'hui avec non seulement ceux qui sont arrivés le 1er juillet dernier, mais ceux qui sont en pratique, et ce sera la même mécanique. Nous évaluons le volume et la lourdeur de la pratique des médecins en pratique et on a convenu ensemble de faire une assignation selon des paramètres qui sont très clairs.

Est-ce que ça signifie, ça, pour les médecins de famille, qu'il y a des entrées d'argent qui sont nouvelles, qui vont arriver par ces nouvelles inscriptions là? Non, il n'y a pas d'argent neuf. Cette mécanique-là ne génère pas de revenus différents de ce qui existe actuellement. Non seulement ça n'en génère pas, mais la mécanique qui existe actuellement, à savoir que les médecins doivent voir rapidement les patients vulnérables, bien, ça aussi, ça va être maintenu. Et, à titre indicatif, sur les 460 000 personnes qui sont sur le guichet d'accès aux médecins de famille, seulement 7 % sont des patients vulnérables de plus de 70 ans. Il y a un travail extraordinaire qui a été fait par les médecins de famille, puisqu'il en reste très peu. Et très rapidement, je suis convaincu, d'ici la fin de l'année, ces patients vulnérables là seront inscrits.

Vous verrez dans la documentation, Mmes et MM. les journalistes, qu'on vous a fournie que la grande majorité des gens qui sont sur le Guichet d'accès sont des patients non vulnérables et jeunes. Ce sont des gens plus jeunes que moi, de l'âge des gens qui sont ici dans la pièce, des enfants. Ce sont des patients non vulnérables, mais qui seront vus par les médecins de famille.

Qu'arrive-t-il, à ce moment-là, de la loi n° 20? La loi n° 20 demeure. Elle demeurera active au 1er janvier 2018 jusqu'à ce que la situation se soit normalisée, bref, qu'on ait vidé les guichets d'accès et qu'on ait fait au moins une autre grande inscription. Ce que l'on vise aujourd'hui, c'est un changement de culture, quelque chose de formel et de permanent. Ce n'est pas une grande inscription une fois, c'est tout le temps. C'est un changement de culture. Qu'arrive-t-il entre les 1er juillet de chaque année d'une année à l'autre? Bien, évidemment, il y a des médecins qui peuvent avoir des problèmes de santé. Il a-tu déménagé? Il y a toutes sortes de choses possibles. Évidemment que le Guichet d'accès et la mécanique d'attribution vont toujours fonctionner.

Alors, la loi demeure en vigueur, puisqu'il doit y avoir un incitatif, l'incitatif étant que l'assiduité… La preuve, je le répète, la preuve, contrairement à tout ce que vous entendez, que les patients sont vus, c'est l'assiduité. Ça continuera d'être enregistré, ça continuera d'être monitorisé. Et, s'il y avait une baisse significative de l'assiduité, bien là c'est sûr que la loi, qui est en veilleuse, ne sera plus en veilleuse. Mais j'ai très, très, très confiance que ça va continuer. Pourquoi? Parce que je croyais que l'assiduité allait être le paramètre le plus difficile à atteindre, et il a été excédé dès le début, et ça a continué de croître. Et ça, c'est remarquable en termes de changement de culture.

On change la culture aujourd'hui. Nous vous annonçons qu'à chaque année il y aura une grande inscription. Vous allez pouvoir vous préparer en vous assurant de maintenir à jour vos données. Vous aurez accès à un médecin de famille à partir de maintenant, «maintenant» étant à prendre, évidemment, avec une certaine réserve parce que les 460 000 ne peuvent pas être tous vus dans la première journée. Voilà. Je vais maintenant passer la parole au Dr Godin.

M. Godin (Louis) : Merci, M. le ministre. D'abord, merci d'être ici. Je suis heureux de vous rencontrer.

Je ne vous cacherai pas que, quand on fait l'analyse de ce qui s'est passé depuis deux ans, il y a eu une grande amélioration en ce qui concerne l'accès aux médecins de famille. Le ministre le mentionnait, là, c'est plus de 900 000 personnes qui auront trouvé un médecin de famille au cours des deux dernières années. Et, lorsqu'on arrivera à l'échéance du 31 décembre, on sera sûrement rendus à au-dessus de 1 million de patients qui n'avaient pas de médecin de famille qui en ont un. Et ce qui est le plus remarquable, et le Dr Barrette le mentionnait, on craignait toujours qu'en augmentant leur volume d'activité les médecins de famille ne verraient pas ces patients-là. Bien, au contraire, en même temps que les médecins de famille augmentaient leur volume d'activité, le taux d'assiduité, qui est la mesure qui nous permet de voir à ce que le médecin voit ses patients, bien, c'est en constante progression.        L'autre élément qui est important de souligner, c'est que, pendant cette période-là, et c'était normal, on s'est attardé surtout aux gens qui en avaient le plus besoin : les gens âgés, les gens qui sont le plus malade. Et, quand on regarde aujourd'hui les gens qui sont inscrits, il y a un peu plus de 88 % de la population de 50 ans et plus qui ont aujourd'hui un médecin de famille. Et, lorsqu'on regarde les gens de 70 et 80 ans, ceux qui n'ont vraiment d'autre choix et ça leur en prend absolument un, on a presque des taux de 100 %. Tout le monde a un médecin de famille. Il y a toujours une transition parce qu'on aura toujours des médecins qui vont prendre leur retraite, des patients qui vont déménager, mais on a fait vraiment un grand, grand pas en avant.

Quels sont les patients qui encore besoin d'un médecin de famille et qui désirent en avoir un? Particulièrement des gens beaucoup plus jeunes, des gens de moins de 50 ans. Les gens qui sont actuellement le plus à la recherche d'un médecin de famille sont des gens entre 30 et 40 ans si on exclut les plus jeunes enfants qui souvent ont un pédiatre qui est un autre spécialiste qui les suit.

Donc, pour nous, c'était important d'aller avec cette nouvelle approche-là qui était d'allouer un bloc de patients qui sera fait de façon volontaire parce que c'est l'engagement des médecins de famille qui se continue, qui prendront des blocs de patients et qui les considéreront, à partir de ce moment-là, comme étant leurs patients, c'est-à-dire qu'ils donneront accès à ces patients-là de la même façon que l'on fait lorsqu'on a nos patients actuellement, on leur donne accès quand ils en ont besoin sur un plan médical. Ça va nous permettre de répondre à ce besoin-là que souvent cette catégorie de patients là avait, c'est-à-dire que souvent ce qu'ils veulent, c'est d'avoir un endroit où aller consulter lorsqu'ils ont un problème aigu. Vous savez, lorsque vous avez 25, 30 ans, ce n'est pas tellement un examen annuel que vous recherchez, c'est un endroit où vous pouvez aller soit pour vous ou pour votre famille. Ça, ça va nous permettre de donner un accès réel à ces patients-là à très, très court terme.

L'autre élément qu'on souligne ce matin et qui était illustré par les propos du ministre en ce qui concerne la grande inscription, on est rendus maintenant aussi à l'étape où on peut se permettre de faire un pont entre ceux qui partent et ceux qui arrivent pour éviter de se retrouver dans une situation où les patients pouvaient passer plusieurs mois au guichet à chercher un médecin de famille. On va être capables maintenant d'établir une certaine continuité entre le travail qui a été fait par des médecins qui étaient en pratique et des médecins qui vont arriver. Et ça, c'est très important parce que, pour les patients, ils n'auront plus à vivre le stress de «j'ai à me chercher un médecin, qu'est-ce qui va m'arriver?», ce pont-là va se faire, et c'est ce qu'on va mettre sur pied au cours des prochains mois et des prochaines années. Naturellement, il y aura des périodes plus actives. On sait que les retraites des médecins se situent surtout en juillet, on sait que les nouveaux médecins nous arrivent surtout à cette période-là, mais cette mécanique-là va pouvoir s'étendre aussi tout au long de l'année parce qu'on sait qu'il y a des médecins qui quittent puis il y a des médecins qui nous arrivent.

Donc, cette nouvelle façon de faire va nous permettre d'atteindre l'objectif qu'on s'était fixé, nous, comme médecins, qui était de faire que les Québécois qui avaient besoin d'un médecin de famille et qui en voulaient un puissent en avoir un. Naturellement, nous sommes convaincus que nous allons pouvoir atteindre les cibles qui étaient fixées à l'intérieur de la loi n° 20. La loi demeure encore là, elle demeure en veilleuse, puisqu'elle est en veilleuse depuis son adoption à l'Assemblée nationale. Et, lorsque les cibles seront atteintes, nous allons faire appliquer l'entente telle qu'elle l'était avec aussi les provisions qui garantissent que cet accès-là va se maintenir et que ce ne sera pas simplement une cible qu'on aura atteinte et qu'après ça on retournera dans la situation antérieure. Ce n'est pas l'objectif des médecins de famille, ce n'est certainement pas l'objectif du gouvernement du Québec. Et nous sommes considère sincèrement que, pour les patients, pour les Québécois, c'est une excellente nouvelle.

Et, en passant, je vais aussi insister sur un élément — parce qu'on entend toutes sortes de choses aujourd'hui — cette entente-là n'implique aucune somme d'argent versée aux médecins de famille. Le fait de se voir attribuer des listes de patients, c'est les mêmes ententes qui s'appliquent. Il n'y a rien de nouveau dans cette nouvelle façon de faire ce matin. Donc, je m'arrêterais là.

Le Modérateur : On va passer à la période des questions. On commence avec Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour à tous les deux. M. le ministre, est-ce que l'annonce d'aujourd'hui est une reconnaissance que l'objectif de 85 % ne pouvait pas être atteint d'ici le 31 décembre?

M. Barrette : Alors, c'est une reconnaissance que le 85 %, selon la méthode qui a été convenue initialement à la signature de l'entente, ne peut pas être atteint, d'où la mise en place de cet ajustement méthodologique pour qu'il soit atteint. C'est comme ça qu'il faut le lire. La méthodologie prévue initialement, non, ça ne permet pas d'y arriver, alors nous ajustons la méthodologie pour y arriver. Mais, comme nous avons signé une entente qui prévoyait deux cibles et une méthodologie, c'est la raison pour laquelle la loi est en veilleuse et demeure. Alors, la loi n'est pas abrogée, mais, comme on a signé quelque chose... Vous le savez, vous êtes habitués à moi, là, moi, je fais ce que je dis, et ce que je signe, ça arrive. Alors, ce qui a été convenu n'est pas arrivé avec la méthodologie convenue. Ça justifie le maintien de la loi.

Par contre, mon intérêt premier et, je dirais, l'intérêt premier des médecins de famille est de satisfaire ceux qui nous écoutent, qui veulent avoir accès à un médecin de famille. Il y a lieu là de faire un ajustement pour l'avoir, cet accès-là, et on le fait parce que ce qui prime, c'est l'intérêt des Québécoises et des Québécois. C'est ça, le défi qui a été relevé par les médecins de famille, qu'on doit souligner à gros traits, ce que je fais à l'instant.

M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce qui, dans la méthodologie, faisait défaut? Est-ce que c'est le premier rendez-vous de prise en charge?

M. Godin (Louis) : C'est clair que cette obligation-là de voir le patient pour le considérer inscrit, particulièrement pour la catégorie de patients qu'il nous reste à inscrire, était une difficulté majeure. Pourquoi? C'est surtout des jeunes adultes qui restent à inscrire, et vous allez réaliser, là, rapidement, que, lorsque je donne un rendez-vous le mercredi matin à 11 heures, un jeune adulte qui doit s'absenter du travail pour aller faire une visite qui, finalement, n'a pas vraiment beaucoup de valeur ajoutée, c'est normal que ça soit difficile de les rejoindre. Souvent, ces patients-là ne se présentaient pas et on ne répondait pas à leurs besoins. Le besoin de ces gens-là, c'est quoi? Ce qu'ils veulent, c'est que, lorsqu'ils ont un problème aigu, ils aient un médecin, une clinique où ils peuvent appeler et où ils vont être vus. Et la modification que l'on fait, où on a cette garantie-là que les patients soient vus, c'est que la mécanique d'assiduité demeure, et ça, c'est un mouvement qui s'est installé. On nous a souvent reproché : Ah! vous allez prendre des patients, mais ne vous les verrez pas. Ce n'est pas la réalité qui s'est produite. On les voit lorsqu'ils en ont besoin. Les médecins ont modifié leurs façons de pratiquer, on a de plus en plus de groupes de médecine familiale, de plus en plus de médecins qui sont en accès adapté, c'est-à-dire qui sont disponibles rapidement. La situation nous dit que, pour vraiment rendre le service que les gens s'attendent, c'est ce qu'on devait faire et c'est ce qu'on fait à l'intérieur de ça.

M. Barrette : En complément, M. Bellerose, la mécanique convenue demeure, l'inscription formelle demeure, au moment de la première visite d'évaluation, formelle pour ceux qui en ont besoin, en particulier. Les médecins de famille s'engagent, pour cette année, dans le guichet d'accès aux médecins de famille, de voir en premier, dans les assignations qui seront faites, les patients vulnérables. Les patients vulnérables ont besoin d'une évaluation de prise en charge. C'est là que l'inscription se fait formellement, formellement. On peut considérer qu'il y a une préinscription pour les non vulnérables. Vous avez 22 ans, là, quand bien même on vous fait une évaluation, ce n'est pas nécessaire, là, à moins que vous soyez connu pour une maladie chronique significative. Les médecins de famille s'engagent à commencer, dans les assignations qu'on leur donne, à voir les vulnérables. Alors, ça, là, c'est la bonne nouvelle. Et la mécanique d'inscription demeure. Ce qui change, c'est qu'on leur enlève la difficulté de les rejoindre. On la fait, la cohorte, nous-mêmes et on la leur donne.

Alors, dans l'ordre, là, c'est : assignation, prise en charge et visite le plus rapidement possible, selon la disponibilité des patients. Des plus vulnérables, je vous rappelle que c'est seulement 7 % — vous l'avez devant vous dans les documents — du Guichet d'accès. Je vous rappelle également qu'à peu près la moitié des patients qui sont sur le Guichet d'accès sont non vulnérables et ont moins de 40 ans. Alors, ça, il faut mettre les choses en perspective. Et, par-dessus tout ça, on a un nombre recorde des GMF en opération et on est rendus à 19 supercliniques pour l'accès pour les cas courants. Alors, ça, là, je viens de vous résumer nos actions des trois dernières années. Si ce n'est pas ça, changer la culture, et gérer, et améliorer l'accès en première ligne, là, bien, vous irez demander aux oppositions, là, exactement qu'est-ce qu'ils auraient fait eux autres, là. On le sait, rien, il n'y avait rien dans leurs plans. Nous, on a agi, et on a des résultats, et on les pérennise. La grande inscription, là, rappelons-le, ce n'est pas pour cette année, ce n'est pas pour l'année prochaine, c'est pour toujours. Alors, la conjugaison de la collaboration des médecins qui vont prendre leur retraite à la même période que l'arrivée, alors c'est la continuité, comme Dr Godin disait. Bien sûr, entre 1er juillet, 1er juillet, là, il y a un médecin qui va déménager, il y a un médecin qui, malheureusement pour lui, parce que ce sont des êtres humains comme nous tous et toutes, il va être malade, et ainsi de suite. Le guichet va continuer à fonctionner, mais il y aura un moment fort et phare dans l'évolution de notre société qui sera le moment de l'arrivée des médecins en pratique. C'est une innovation extraordinaire et que l'on met en place maintenant, mais pas pour une fois, pour toujours.

Alors, le Québec est habitué à déménager au 1er juillet, je pense qu'ils vont être habitués à prendre ça en considération, et là la collaboration des médecins et ce changement de culture là vont résoudre le problème. On va le résoudre, le problème.

Le Modérateur : Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Pendant des mois, M. Barrette, en scrum, lors des entrevues, vous avez défendu la méthode initiale, pas question de reculer, les médecins vont devoir y arriver. Aujourd'hui, vous présentez ça. Est-ce que c'est un recul?

M. Barrette : Absolument pas parce que, justement, je vous annonce un changement de méthodologie pour y arriver. Je suis cohérent, je le serai toujours. Nous avons signé un document qui prévoyait une méthodologie et deux cibles : un taux d'assiduité et un nombre d'inscriptions. Alors, ce que l'on a convenu, bien, ça demeure les objectifs les plus importants, qui sont l'inscription et l'assiduité. La méthodologie prévue ne donne pas le résultat.

Quand vous me posiez, pendant des mois, la question, je vous ai toujours répondu : J'ai confiance qu'on va y arriver. J'ai encore confiance qu'on va y arriver pour le 85 % d'inscription et le 80 % d'assiduité. On change la méthodologie. Mais la sous-question ou la question implicite qui était dans la vôtre pendant des mois : Est-ce que la loi va être appliquée, donc, est-ce que la loi va disparaître?, là vous l'avez, la réponse aujourd'hui. La loi reste, elle est en veilleuse parce qu'on a changé de méthodologie, qui va nous arriver à la même destination. Cette destination-là doit être pérenne et la pérennité va venir des mois, années qui sont à la suite.

M. Dion (Mathieu) : Mais vous reculez quand même sur la méthodologie initiale?

M. Barrette : Je n'appelle pas ça...

M. Godin (Louis) : Il faut faire attention. Je ne pense pas que, par rapport à ce que la population a besoin, on est face à un recul. Au départ, qu'on ait besoin de voir les patients, alors que c'était surtout des gens qui avaient 65, 70, 75 ans... Ces gens-là, on a besoin de les voir, donc c'était normal que l'on se concentre sur ces catégories de gens là. La situation, actuellement, de l'inscription des patients au Québec fait en sorte que l'on peut et que l'on doit aussi changer notre façon de faire. Parce que, lorsque j'exige d'avoir une visite à quelqu'un de 30 ans pour avoir un médecin de famille, tant que cette visite-là n'est pas faite, il n'a pas de médecin de famille. Si entre-temps il a un problème aigu parce qu'il se blesse, la même chose pour les enfants, le petit fait de la fièvre, là, au moins, on sait qu'il aura une place où aller, il aura un médecin à aller consulter, et c'est ça que les gens veulent. On est rendus à cette étape-là, comme on est rendus à l'étape de permettre de faire ce pont-là entre ceux qui partent et ceux qui arrivent.

On parle du 1er juillet parce que c'est là que les gens arrivent souvent, mais on va avoir ces situations-là qu'on va vivre durant l'année parce qu'on aura des nouveaux médecins qui vont arriver et, lorsque ça sera nécessaire et possible, bien, on va faire ce pont avec un médecin qui aura choisi de prendre sa retraite à un autre moment. Et ce qui est intéressant pour la population, c'est qu'à court et à moyen terme on se retrouvera de moins en moins dans ce passage qui était presque obligé : J'avais un médecin de famille, je n'en ai plus, je dois attendre, je dois courir après une clinique et un médecin. On a un lien beaucoup plus solide qui va s'établir. Et ça, je pense que c'est quelque chose de très positif pour la population à l'intérieur de ça. Et autant nous que le gouvernement, nous le faisons et nous le faisons à travers les règles actuelles, là. On n'a pas rajouté rien de nouveau là-dedans. C'est simplement une façon de faire qui est beaucoup plus logique pour donner un service efficace à nos patients.

M. Barrette : Et je vais redire... pas ce que le Dr Godin a dit, mais je vais redire différemment ce que je vous ai dit. Ce n'est pas un recul, pour la raison suivante : le 85 % va être atteint. Le 80 % d'assiduité est déjà atteint et continue de croître, ce qui aurait généré la non-application de la loi. Ça, ça serait un recul. La loi reste. La loi aurait été abrogée, là, pour ça, là. Alors la loi reste, la pression reste, les leviers demeurent s'il s'avérait que le 85 % inscrits avec l'assiduité de 80 % baissaient. Si c'était un recul, là, ça aurait signifié que ce que je vous présente aujourd'hui aurait entraîné, au 1er janvier 2018, la disparition de la loi, c'est ça qu'on a signé. Et c'est exactement le contraire qui va arriver. Nous faisons un aménagement, un aménagement qui est celui que j'ai expliqué et pour les raisons que je viens d'expliquer.

Le Modérateur : Véronique Prince, TVA.

Mme Prince (Véronique) : On comprend que, des deux côtés, vous faites des efforts pour que la cible soit atteinte le 31 décembre. Vous mettez les bouchées doubles pour que ça se fasse, là. Advenant le cas qu'on est à 80 %, tu sais, on n'est pas loin de l'objectif, là, puis vous vous rendez compte que les efforts ont été faits, est-ce que vous pourriez quand même être, en quelque part, sur certains paramètres, accommodants?

M. Barrette : Cette problématique-là, pour moi, n'arrivera pas parce que, là, on arrive dans la construction de cohortes. Il y a un élément qui est simple là-dedans. Alors, cet élément-là je ne m'y adresse pas parce que je ne vois pas survenir. Moi, ce qui m'importe aujourd'hui, c'est que vous le notiez vous-même. Je suis content que vous le disiez, Mme Prince, qu'on a fait de grands efforts. C'est vrai qu'on a fait de grands efforts parce que, comme gouvernement, moi, comme ministre, moi, comme médecin, là, ma préoccupation première, c'est les citoyens. Depuis le début que je vous dis : Les positions, les décisions que l'on prend doivent répondre à une question en premier : Qu'est-ce qui est bon pour les citoyens et citoyennes du Québec? Moi, c'est ça, la question à laquelle je m'efforce de répondre à tous les jours. Les critiques, pas grave. Moi, à la fin, là, est-ce que c'est bon pour les citoyens? Bien, ce que je vous annonce ce matin en compagnie du Dr Godin, c'est bon pour les citoyens et en plus je vous annonce la pérennité. Alors, ces cas de figure là, on verra, je ne le vois pas.

Mme Prince (Véronique) : Mais advenant le cas qu'ils ont besoin d'un petit délai, mettons un mois, ce qui n'est pas énorme, est-ce que vous seriez prêt à flexible?

M. Barrette : C'est bien évident qu'actuellement, dans le cas de figure que vous décrivez, on est déjà dans la flexibilité avec l'annonce que je fais ce matin. Encore une fois, qu'est-ce qui est le mieux pour les citoyens? Est-ce que nous, on est comme — je ne sais pas, moi, je vais prendre un parti au hasard — le Parti québécois? Est-ce qu'aujourd'hui la bonne décision, c'est de vouloir punir tout un chacun ou est-ce qu'on doit avoir une approche positive, constructive? Moi, c'est ce que je fais tous les jours, et aujourd'hui c'en est une autre démonstration.

Mme Prince (Véronique) : J'aurais juste une dernière question plus sur les paramètres, là, de ces blocs de patients là parce que c'est sûr que les inquiétudes qui reviennent, c'est beaucoup les gens en région, par exemple, où les médecins ne sont pas tellement nombreux. Est-ce qu'il y a, en quelque part, une garantie que, ces blocs-là, les gens vont pouvoir retrouver des médecins dans les mêmes régions pas loin de chez eux?

M. Barrette : Absolument. C'est exactement le cas. C'est exactement comme ça que c'est construit, premièrement, et c'est construit aussi pour donner l'assurance aux médecins qu'ils vont avoir une cohorte qui est professionnellement convenable, d'où le terme, retenez ce terme-là, ce sont des cohortes démographiques pondérées. Alors, «démographiques», ça veut dire que la clientèle des médecins, idéalement, devrait être répartie sur des tranches d'âges. Les tranches d'âges, ce n'est pas compliqué, là, au Québec, il y a 18 % de personnes au-dessus de 65 ans, grosso modo, 20 % au-dessus de 60, et après c'est 13 % par décade. C'est comme ça qu'une pratique devrait être construite. Vous comprendrez que, si une pratique est construite comme ça, grosso modo, là, il y a à peu près le tiers de la clientèle qui a au-dessus de 50 ans, puis les deux tiers, en bas de 50 ans. Ce n'est pas lourd, ça, il faut prendre ça en considération.

Alors, que ce soit à Montréal, à Québec ou à Rouyn-Noranda, c'est la même mécanique, alors, s'assurer que les médecins sont capables d'avoir une charge de travail qui est professionnellement viable, mais en même temps s'assurer que les citoyens aient un médecin. Tout ça est conjugué dans la démarche qu'on vous annonce aujourd'hui.

M. Godin (Louis) : J'aurais deux éléments. D'abord, là, vous parliez des régions. Il faut être conscients que, si on découpait ça région par région, les régions plus périphériques, actuellement, sont toutes au-dessus de 85 %, même au-dessus de 90 % par endroit. Donc, la question de médecin de famille, là-bas, on est beaucoup plus dans le «turnover», c'est-à-dire le meilleur médecin part, le patient se retrouve... a perdu son médecin, on doit lui en trouver un autre. Les cibles d'accès dans ces régions-là sont déjà atteintes depuis déjà quand même plusieurs mois à l'intérieur de ça. L'élément, je vous dirais que l'on fait, c'est qu'avec cette assignation-là en bloc, là, d'inscription, là, sans que la visite soit nécessaire va nous permettre de se rendre à 85 % rapidement, globalement pour l'ensemble du Québec, mais le faire aussi de façon pratique pour les gens.

Je vais illustrer une façon... On pourrait arriver puis on pourrait dire : Tout ça, là, pour se rendre à 85 %, là, on donne des patients à chaque médecin, puis, à partir de demain matin, pendant deux mois de temps, la seule chose qu'on fait, on voit des nouveaux patients. Ça ne serait pas une bonne façon de soigner des gens au Québec parce qu'actuellement les gens qui sont encore inscrits sont des gens qui n'ont plus les mêmes besoins qu'il y a un an puis il y a deux ans, puis on est rendus à cette étape-là.

Et je salue l'ouverture que le gouvernement a eue et que le ministre a eue, d'arriver maintenant de cette façon-là, parce qu'on a fait un grand bout de chemin, puis ça, il n'y a personne qui pourra le nier. 1 million de Québécois auront trouvé un médecin de famille durant cette entente-là. Et là on arrive à l'étape suivante, de compléter, si on veut, le travail qu'il y avait à faire, en même temps les mêmes critères de voir les patients qui en ont besoin, et ça, c'est l'assiduité qui garantit ça. Tout le monde pensait qu'on n'y arriverait pas, on est arrivés à ça.

Donc, je pense qu'on est très, très à l'aise dans le travail qui a été fait et je pense que tout le monde devra le reconnaître, tout ce travail-là qui a été fait par les médecins de famille au cours des deux dernières années.

M. Barrette : Et un commentaire additionnel, je le répète pour que ça soit bien compris par tout le monde : Quand des politiciens, des politiciennes disent que les patients ne sont pas vus, comme j'ai entendu hier au salon bleu... L'assiduité est une mesure non manipulable. L'assiduité, c'est la facturation. Quand on dit que c'est 80 % d'assiduité, là, c'est parce que, les patients, les médecins les ont vus, ils les ont vus, là. Alors, quand vous entendez des commentaires de ce niveau-là, ce n'est vraiment rien comprendre au système de santé. Mais ça, ça arrive, et je vous laisse juger. Mais l'assiduité est une donnée qui n'est pas manipulable, c'est un fait, un fait incontestable, et ce paramètre-là va continuer à être mesuré.

M. Croteau (Martin) : Avant de passer en anglais, j'aurais peut-être une dernière question à vous poser en français, si vous le permettez.

M. Barrette : Bien sûr.

M. Croteau (Martin) : Je comprends comment les mesures annoncées aujourd'hui vont permettre à des patients de ne pas perdre un médecin de famille si leur médecin devait prendre sa retraite, ou déménager, ou etc. Je ne comprends pas comment les mesures annoncées aujourd'hui vont permettre à des patients qui n'ont pas actuellement un médecin de famille d'en avoir un. Pouvez-vous clarifier ça?

M. Barrette : Oui, tout à fait. C'est qu'aujourd'hui, évidemment, on n'est pas à la période dont on parle, on n'est pas dans la mécanique que nous avons prévue pour l'été prochain, mais nous avons la capacité d'utiliser la même mécanique avec ceux qui viennent d'arriver en pratique. Ceux qui sont arrivés au 1er juillet, ils n'ont pas encore construit leur clientèle, là. Ils ont commencé à travailler fin août, début septembre. On est, grosso modo, un mois et demi après le début de leur pratique. Il ne faut pas penser que ces gens-là ont déjà, au moment où on se parle, 1 000 patients d'inscrits ou de préinscrits. Ils n'en ont juste pas, ils commencent leur pratique. Alors, eux, même si on n'est pas dans la même mécanique, parce que maintenant on n'a pas une mécanique qui nous dit : Voici, on a tant de médecins qui ont pris leur retraite au 1er juillet, on ne l'a pas, mais on a l'équivalent, on a le guichet d'accès de médecins de famille qui contient 460 000... un peu plus, 460 000 personnes, dont une grande partie, une grande partie est le reflet de médecins qui ont pris leur retraite dans la dernière année, qui n'ont pas trouvé de médecin de famille. Alors, c'est sûr qu'on n'a pas la mécanique complète, mais on a un dérivé, on a une conséquence de ne pas avoir eu ça. Alors, aujourd'hui, on a des médecins qui arrivent en pratique qui n'ont pas de cohortes inscrites chez eux et on a des médecins aussi qui sont en pratique qui n'ont pas nécessairement des cohortes qui sont complétées. Alors, aujourd'hui, on a un pool de médecins qui sont accessibles à être assignés, à qui on peut assigner des médecins, non pas parce qu'on a prévu à l'avance la mécanique que je décris pour l'année prochaine, mais on a le dérivé. Alors, on peut faire exactement la même chose parce qu'au lieu d'avoir des gens qui prennent leur retraite, on a un guichet d'accès qui est rempli. Et il ne faut pas penser que le Guichet d'accès va nécessairement se vider et ne jamais se remplir, c'est quelque chose de vivant.

Et je reviens à ce que je vous disais tantôt. C'est une bonne chose, ça, qu'on ait plus de 400 médecins qui arrivent en pratique par année. Et ce chiffre-là, encore une fois, compte tenu des cohortes dans les facultés de médecine, va encore aller en augmentant, mais pas les retraites parce que les retraites, c'est les cohortes d'avant, là, d'il y a 30, 40 ans, là, c'est 225, 230, 220 par année. La mécanique et la mathématique est facile à voir. Alors, aujourd'hui, l'équivalent de médecins qui ont pris leur retraite, c'est le Guichet d'accès. Le Guichet d'accès va continuer et il est essentiel pour vivre les périodes entre les grandes inscriptions annuelles.

M. Godin (Louis) : Vous savez, on a beaucoup insisté sur le pont entre ceux qui partent et ceux qui arrivent. Il ne faut pas perdre de vue qu'on a actuellement des médecins qui sont en train de bâtir leur clientèle et on a encore des médecins qui sont en pratique qui sont prêts à prendre de nouveaux patients à l'intérieur de ça. Donc, ces gens-là vont pouvoir aussi se voir attribuer un certain nombre de patients qui vont être attribués de la même façon, là, en fonction des critères démographiques et du volume de clientèle du médecin en s'assurant qu'il y ait un certain nombre de patients plus malades dans sa clientèle. Et ça, il y a beaucoup de médecins qui nous ont dit : Nous, on est prêts et on veut faire ça. Donc, en plus des nouveaux médecins, on peut compter, là, sur un bon nombre de médecins qui voyaient bien la difficulté qu'il y avait dans le processus actuel d'inscription, où ils devaient absolument avoir une visite, et ces médecins-là me disaient : Regarde, moi, là, je pourrais avoir 50 nouveaux patients et je vais être disponible quand ils vont avoir besoin, mais d'être obligé de les voir à travers ma clientèle pour faire cette visite-là que je ne juge pas utile et nécessaire, ça, j'ai de la misère à embarquer là-dedans, mais de me rendre disponible quand ces gens-là auront besoin, quand le jeune bébé fera de la température, que le papa se sera fait mal au dos en ramassant les feuilles en fin de semaine, bien, j'ai quelqu'un à aller voir. Et ça, les médecins sont prêts à le faire. Ça fait qu'on va avoir un effet de deux endroits, de ceux qui arrivent puis aussi de ceux qui sont en place et ce qui va permettre de faire que tous ceux qui en ont besoin vont avoir un médecin où aller, puis ils auront accès à un médecin.

Le Modérateur : En anglais. Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) :I'm intrigued by this… I don't want to use the wrong word to describe it, but it's more or less a fast-track process, right?

M. Barrette : It is, yes. Well, yes, it's not… In many regards, it is the right word because the agreement that we signed over a year and a half ago, almost two years ago, provided a methodology by which we would get to the end result that we were aiming at. There was a difficulty for doctors, for a number of reasons, to reach those patients who wanted to have access to a family physician and be enrolled. Yes, in that respect, it is a fast track because we take upon us that methodology, this change in methodology to assign, enroll a group, a cohort of patients to a given doctor.

M. Authier (Philip) : But is it… I know you're revolving around July 1st, this symbolic… July 1st, the symbolic moving day. Will people get a bunch of… will the 460,000 people that are signed up… are they going to be automatically added to… automatically assigned a doctor?

M. Barrette : The more than 460,000 patients that are already listed in our bank will be allotted as we speak, right away, OK? During the year, we're expecting that number will go from zero to whatever. We will see. But what is the change? It's that, as of next year, we will ask doctors who go to retirement to notify us at least a couple of months, ideally six months, in advance so that we can take their roster, and rebuild it, and assign those patients to the newcomers. And as I said, this year only, for instance — and the number will increase year after year as of now because of the number of residents in training — we're having, this year, 413 newcomers, new doctors coming into practice and, on average, we have around 225 physicians retiring, so we have a capacity to enroll patients to those physicians that probably exceed what is necessary. But, by asking doctors to retire on January 1st, that's the goal… not January, but July 1st, it allows us to match the incoming capacity coming from new doctors coming in practice with the capacity we saw already exercised by doctors who are already in practice at July 1st.

M. Authier (Philip) : So, are the doctors… are you agreeing that you are, from now on, all going to retire July 1st?

M. Godin (Louis) : No, no, no.

M. Barrette : No. We're asking them, when possible, to go in that direction. That's what we're asking them. But, there will be a doctor who is going to be sick, will have an accident, and so on, and it will happen that way.

M. Godin (Louis) : But we know that many of them will retire on July 1st, it's normal.

M. Authier (Philip) : Getting more golf games or…

M. Godin (Louis) : I don't know, maybe more cycling at this time than golf. For the 460,000 people who are on the «Guichet d'accès», probably many of them would be rostered by the family physicians who are in practice at this moment and the new family physicians who begin their practice during the last month.

M. Barrette : We all need to understand that this is not a single process over the year. The process will be in action all year round, but we want to match the biggest chunk of that capacity in July so to match those who are arriving and those who are leaving or who will accept to leave in July. And, as for that, for that regard, we think this is really reasonably feasible. I don't see any reasons other than, you know, family or personal reasons for doctors not to go in that direction. It's not a big issue.

Le Modérateur : Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Minister Barrette, you mentioned a couple of times in French that this is a change in culture.

M. Barrette : Totally.

Mme Johnson (Maya) : Can you elaborate on that?

M. Barrette : Well, first of all, first of all, to inform, to tell citizens that, as of now, they have basically a guarantee that they will have access to a new doctor when their own doctor will be retiring. By that process, this is a change of culture. For doctors to enter into that process is a change of culture. The engagement that you are seeing here today is an engagement.

The result is visible, 915,000 new patients having a doctor, it has never been seen. Last week, I was at the FPT meeting in Edmonton, other Health Ministers across this country are asking me how we're doing that. This is a change of culture, there is no doubt about that, and this is for the benefit of all of those who are paying taxes and waiting to have services. This is something extremely positive and constructive.

Mme Johnson (Maya) : A question for both of you. I'm just wondering if the issue of family doctors switching over to private practice is still an issue, because we've seen those numbers going up in recent years, and that raised some concerns.

M. Barrette : It's always the same answer : You have to look at those numbers relative to the bigger picture. When you have such a small… Just remember that, in this province, taking in consideration all doctors, specialists and family physicians, we have over 22,000 doctors practicing in this province. So, if you have 300 of those who have chosen to go totally private, it's a free world, but it is totally marginal. It's not something that is, to me, a problem. If it were to be a problem, we would act upon that, but this is not a case today.

Mme Johnson (Maya) : Dr. Godin, do you also consider it marginal?

M. Godin (Louis) : It's not a major issue. Sure, we wish that every doctor works in the public sector, but we respect the fact that some of them choose to practice in the private sector. And I think we are able, with the family physicians who practice in the public sector, to give the services that the population, it's normal that they receive. So, it's not a major issue. We have always a preoccupation about that, but we are able, probably, to reach the targets of 85 % with the doctors who practice in the public sector and especially with the new way to do… with this new agreement.

Mme Johnson (Maya) : Oh, and just one final question. Minister Barrette, you also mentioned that Bill 20 will still be in place as of January 1st 2018. So, no changes there?

M. Barrette : Absolutely. Bill 20 will be in the background and the measurements that we are taking already will go on and that's what I call, in English, the fidelity rate. This is the absolute proof that patients are seen. So, there are two sides of this process : the number of enrolled patients and the fidelity rate, which is being seen, not wait too long. So, that will go on and, in some way, Bill 20 will be suspended as long as the process gives the expected results. And, as it was convened with the FMOQ, once that is in place and proven to be working well, well, we'll enter negotiations. It was written that way in the agreement. There will be a process entered into which we will move away from Bill 20.

Mme Johnson (Maya) : OK. Thank you.

M. Barrette : So, one thing that I can say today is that we, as a government, are delivering and go on.

Le Modérateur : Maybe a last one by Phil Authier.

M. Authier (Philip) : Sorry. Also on another subject.

M. Barrette : Another subject. I wonder which one it will be.

M. Authier (Philip) : You remember the nurses at the MUHC launched a petition against cuts at the hospital and they assembled a petition with 14,000 names of patients, they're presenting the petition to you today. I just want to give you a chance to respond.

M. Barrette : Yes. I receive that quite positively and it's always positive for me to see that people are involved in the quality of care and the performance of their institution. It's positive news. But what I answer is quite simple : We fund all institutions in this province the same way, and when — and it did happen — it is demonstrated that we did not make the right appraisal, the right estimation, and even maybe we've done a mistake, I correct it. I did that at Eeyou Istchee. There were demonstrations that were made on solid grounds that some numbers in terms of funding were too low, and I corrected that immediately. And I will always do that. It doesn't matter which hospital it is. So, the burden of proof is on their side. I cannot manage locally each institution in this province. But there are rules of funding, they're the same for everyone. If we are wrong and it is demonstrated on solid grounds, we make the proper correction, adjustment, and I did that many times since I got in this position.

M. Authier (Philip) : Merci.

M. Barrette : That's it? Merci. Thank you.

Journaliste : Est-ce que c'est possible de l'avoir, la lettre d'entente 321?

M. Barrette : Oui. Bien, il faudrait demander à Julie, là. Oui, oui, tout à fait. Ce n'est pas un problème.

Journaliste : Oui? O.K., merci. C'est parce que j'aimerais peut-être clarifier des mécanismes pour moi.

Une voix : Merci pour cette opportunité.

M. Barrette : Merci. Bien, merci à vous.

(Fin à 9 h 53)

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