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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Jean-François Roberge, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de recherche et de science

Version finale

Wednesday, November 8, 2017, 12 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante et une minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, pour moi, la réussite des enfants, c'est fondamental. Il faut donner la chance à chaque enfant de réussir, d'avoir une éducation de qualité et d'obtenir un diplôme.

J'ai questionné le premier ministre ce matin concernant le projet de loi n° 144 et j'ai été très déçu de la réponse de Philippe Couillard. On a actuellement un problème avec ce qu'on appelle les écoles illégales. Et, depuis cinq ans, le nombre d'enfants qui fréquentent entre autres des écoles illégales à la maison a doublé en cinq ans. On parle de milliers d'enfants qui sont donc dans des écoles illégales. Avec le projet de loi n° 144, Philippe Couillard avait l'opportunité de mettre un cadre à ces écoles. Tout ce qu'il a fait, c'est qu'il a dit : À partir de maintenant, ces écoles, ces enfants devront être déclarés à une commission scolaire. C'est tout.

Philippe Couillard a refusé des amendements de Jean-François Roberge de la CAQ pour clairement indiquer dans la loi que tous les enfants au Québec, qu'ils soient à la maison ou dans une école, peu importe si elle est contrôlée par des individus ou par une commission scolaire, tous les enfants doivent suivre le même curriculum.

Actuellement, ce n'est pas des hypothèses, c'est réel, il y a des enfants qui n'ont pas de cours d'histoire, il y a des enfants qui n'ont pas de cours de sciences, il y a des enfants qui n'ont pas la chance de passer des examens du ministère de l'Éducation puis d'obtenir un diplôme, un diplôme qui est si important pour faire son chemin dans la vie au point de vue professionnel. Donc, avec la loi n° 144, Philippe Couillard vient légaliser l'inacceptable.

Moi, je demande à Philippe Couillard de se ressaisir, de prendre ses responsabilités et de modifier la loi n° 144 pour s'assurer que tous les enfants aient accès à une éducation de qualité puis à un diplôme.

Sur ce, je vais céder la parole à Jean-François Roberge, qui a défendu ce dossier depuis le début, qui va vous donner un petit peu plus de détails.

M. Roberge : Merci beaucoup, M. Legault. Entre ce que dit le ministre de l'Éducation Sébastien Proulx et ce qu'il fait, il y a un abysse. Il y a un abysse très sombre. Et, quand on jette la lumière sur ce qu'il veut faire, ce n'est pas joli, joli, joli, parce qu'il prétend que jamais les écoles religieuses n'ont été autant encadrées, que jamais on n'aura eu autant d'information sur les jeunes qui font l'école à la maison.

La vérité, c'est que les mesures coercitives qu'il vante tant, qui sont dans son projet de loi n° 144, c'est-à-dire le droit de pénétrer sans avis dans des lieux où on soupçonne que des enfants peuvent être scolarisés, le droit pour le ministère de donner des amendes, même si c'est des amendes très salées, bien, ça ne s'appliquera jamais. Et c'est ça qu'il faut bien comprendre. Ça ne s'appliquera jamais, parce que pour, comme ça, intervenir, pour envoyer la DPJ ou pour intervenir et faire fermer ces écoles-là, il faut que les jeunes soumettent un projet d'apprentissage au ministère et que ce dernier ne soit pas accepté. Tout est là. C'est l'article 2 du gouvernement. Et, dans cet article 2, bien, on ne dit à peu près rien. On dit qu'un projet d'apprentissage, pour être accepté, doit globalement prévoir quelque chose comme instruire, socialiser, qualifier, voir quelques notions de littératie et d'arithmétique. C'est tout. Ne cherchez pas plus loin, il n'y a rien d'autre. Alors, pour qu'un projet d'apprentissage puisse être accepté, évidemment, bien il faudrait qu'il inclue l'enseignement de toutes les notions du programme.

Les parents qui font l'école à la maison peuvent bien enseigner les choses avec la pédagogie de leur choix, ils peuvent moduler l'apprentissage à leur manière, ils peuvent aller au musée, ils peuvent enseigner en communauté. Tout ça, c'est correct. Mais les jeunes dont les parents font le choix de l'école à la maison doivent avoir la garantie qu'ils vont voir l'ensemble des connaissances, l'ensemble des compétences et qu'ils auront accès à un diplôme. Et toutes ces choses-là ne sont pas dans le projet de loi. Et ce n'est pas des oublis, ce n'est pas des omissions, c'est volontaire.

J'ai déposé un amendement pour préciser qu'un projet d'apprentissage doit couvrir ou doit même viser à transmettre l'ensemble du programme; le ministre et ses acolytes l'ont battu. J'ai déposé un amendement pour dire : Au minimum, il faudrait qu'il y ait des notions de sciences, même sans dire que c'est tout le programme; le ministre et ses acolytes l'ont battu.     J'ai déposé un amendement pour dire que, quand on fait l'école à la maison, on doit prévoir la passation des examens ministériels, quatrième année du primaire, sixième année du primaire, secondaire IV, secondaire V; le ministre et ses acolytes l'ont battu.

Donc, ce qu'ils ont fait, en réalité, c'est qu'ils ont permis à ce que des parents disent qu'ils vont faire l'école à la maison, des parents qui ont peut-être eux-mêmes été scolarisés dans une école illégale, qui vont faire l'école à la maison en faisant à peu près n'importe quoi. Tous les projets d'apprentissage seront acceptés. Ensuite, ils vont être capables d'envoyer leur jeune 15 heures, 20 heures, 30 heures dans une école où on n'enseigne que la religion. Ces jeunes-là n'auront pas de notion d'histoire, de sciences, ne seront jamais diplômés, et tout ça sera légal.

Il est là, le drame. Il n'est pas dans le fait que certains parents qui choisissent de faire l'école à la maison très, très bien, en ce moment, pourront continuer de le faire très, très bien plus tard. Ces gens-là font déjà des choses correctement et ne font pas partie du problème. Le problème, c'est la légalisation des écoles illégales. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer à la période de questions, en commençant par Hugo Pilon-Larose de LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Roberge, tout d'abord, quand le ministre a déjà dit par le passé qu'il veut définir les conditions minimales du programme, là, qui sera suivi par les enfants qui font l'école à la maison, par règlement plutôt que de l'instaurer dans le projet de loi, ça ne vous rassure pas qu'il peut procéder ainsi?

M. Roberge : Bien, le mot important de votre question, c'est «minimales». On est en bas du minimum. Je comprends que, dans un projet de loi, il y a la loi puis il y a le règlement, mais il faudrait que, dans la loi, on établisse le standard que les jeunes vont voir le programme et auront une formation qui les mène à la diplomation.

Ensuite, par règlement, on peut dire combien d'examens ils vont passer, est-ce qu'il y aura des examens par année ou aux deux ans, est-ce qu'il vont rencontrer les gens de la commission scolaire aux six mois ou aux deux ans, quelle latitude on leur donne, quel accompagnement on leur donne. Mais, dans la loi, il doit y avoir une cible très, très claire. La cible, c'est d'enseigner le programme puis de mener les jeunes à un diplôme. Après ça on mettra le reste dans les règlements. Mais le ministre a refusé de mettre la cible dans le projet de loi, il veut mettre la cible et les modalités. On ne peut pas leur faire confiance.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Ma deuxième question, c'est pour M. Legault, sur un autre sujet. J'aimerais savoir, au niveau de la taxation, est-ce que, selon vous, c'est une mesure qui serait responsable pour un gouvernement, en termes de gestion des finances et des programmes gouvernementaux, de ne plus taxer les biens matériels qui sont vendus au Québec et de se priver de ces revenus-là pour l'État?

M. Legault : Bon. On est en train de faire une analyse. Vous savez qu'il y a une élection générale l'année prochaine, donc tout le monde va faire des propositions. Et ce qu'on souhaite d'abord, on l'a dit souvent, la CAQ, on souhaite réduire le fardeau fiscal des Québécois. Pas l'augmenter, le réduire.

Maintenant, on est en train de regarder différentes possibilités. Est-ce que certains produits, comme le livre actuellement, pourraient être exemptés de taxes, autant en magasin qu'en ligne? C'est une possibilité qu'on regarde. Mais, dans notre préparation de nos propositions, ce qu'on veut, c'est l'équité.

Ça veut dire qu'un produit ou un service, qu'il soit acheté ou consommé en magasin ou en ligne, devrait être taxé de la même façon. Donc, soit qu'il est taxé, soit qu'il est détaxé, mais, au total, ce qu'il faut, c'est que, pour chaque produit, chaque service, il y ait de l'équité.

Maintenant, est-ce qu'il y aura un coût de rattaché à ça? Ce qu'on sait, c'est que les libéraux, eux autres, sont prêts à augmenter le fardeau fiscal des Québécois. Parce que, quand on dit qu'on va ajouter certaines taxes qui ne sont pas payées actuellement, ça veut dire qu'il y a encore de l'argent qui va sortir des poches des Québécois. Est-ce que ça va être compensé par d'autres baisses? On a vu, là, depuis trois ans, le gouvernement augmenter les tarifs de garderie, augmenter les tarifs d'électricité, augmenter les taxes scolaires d'à peu près 1 300 $ par famille puis il a réduit les impôts de 500 $. Donc, nous, ce qu'on veut, là, c'est qu'au bout de la ligne, quand on additionne les impôts, les taxes, les tarifs, que les Québécois en paient moins.

Maintenant, est-ce qu'il y a certains services, certains produits qui devraient être exemptés de taxes? C'est quelque chose qu'on regarde actuellement. Comme c'est fait pour le livre actuellement.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, j'en comprends que, dans la démarche de Carlos Leitão, vous ne l'appuyez pas en ce moment? Vous êtes contre ce qu'il fait?

M. Legault : Bien, on va attendre de voir ce qu'il propose.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bien, on sait quand même ce qu'il propose.

M. Legault : Bien, si, au total, on vient encore augmenter le fardeau fiscal… Là, ce que j'ai compris entre les lignes, ce matin, de Philippe Couillard, c'est qu'on peut s'attendre, d'ici la fin du mois, à ce qu'il y ait des annonces de baisses d'impôt. Combien? Nous, on a proposé 1,7 milliard, 500 $ par personne. Bon. Là, lui, il nous dit qu'il va taxer plus certains produits en ligne mais qu'il va réduire les impôts.

Bien, moi, je vais attendre de voir le portrait global avant de vous dire si je suis d'accord ou je ne suis pas d'accord. Je peux être ouvert à la possibilité que certains produits soient un peu plus taxés, mais que ça soit compensé par une diminution d'impôt, de taxe, tarif ailleurs.  Mais, au total, là, les Québécois sont surtaxés. Les familles étouffent. Il faut réduire le fardeau fiscal des Québécois, ça urge.

La Modératrice : Merci beaucoup. Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Je reviens brièvement sur le projet de loi n° 144. Vous allez voter contre. Vous n'êtes pas prêt à reconnaître que c'est un premier pas dans une direction dans laquelle il fallait aller, au Québec, là, pour ces enfants-là dont on ne connaît pas l'existence?

M. Legault : Oui, mais ce qu'on demande, là, c'est assez simple puis c'est assez minimal : on veut que les enfants qui reçoivent leur éducation à la maison, que ça soit le même programme que tout le monde, incluant les sciences, incluant l'histoire. On veut que ces enfants-là passent les examens du ministère. Il me semble que ce n'est pas compliqué, ce n'est pas exagéré, c'est raisonnable.

Pourquoi Sébastien Proulx puis les libéraux ont voté contre? Pourquoi? Moi, je pense que c'est à eux à répondre à cette question-là. Pourquoi ils ont l'air de vouloir protéger les écoles religieuses illégales? Qu'est-ce qui nous attend dans les règlements? Pourquoi il ne le met pas dans le projet de loi? C'est ça qu'on se demande, là. Il me semble que ce n'est pas compliqué de dire : Tous les enfants au Québec vont avoir le même programme puis ils vont tous passer les examens du ministère. Il me semble que ce n'est pas compliqué.

La Modératrice : Merci. Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. Vous avez déjà promis, évidemment, des baisses d'impôt. Est-ce que l'élimination de la TVQ viendrait s'ajouter à la baisse d'impôt ou compenser la baisse d'impôt?

M. Legault : Bien, écoutez, il est trop tôt pour le dire, là.

M. Bellerose (Patrick) : Bien, vous y réfléchissez, donc c'est un ou l'autre.

M. Legault : Bien là, on est en train d'y réfléchir, mais ça s'ajouterait. Ça s'ajouterait.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, les Québécois pourraient avoir des baisses d'impôt et en plus on enlève la TVQ?

M. Legault : Il pourrait y avoir, puis là on parle d'un programme sur quatre ans, d'avoir, en plus des baisses d'impôt de 500 $, un répit additionnel qui soit donné aux Québécois. Est-ce que ça sera des taxes, des tarifs, des impôts? On regarde beaucoup, beaucoup de scénarios actuellement, mais c'est certain que sur quatre ans on veut réduire le fardeau fiscal de plus que 1 000 $ par famille.

M. Bellerose (Patrick) : Le commerce en ligne touche à peu près toutes les catégories de produits. Si vous enlevez la TVQ sur une catégorie, allez-vous l'enlever sur toutes les catégories qui sont en ligne?

M. Legault : Non. Ce qu'on regarde, c'est certaines catégories de produits ou de services. Mais ce qu'on veut, c'est qu'un produit, là, qu'il soit vendu en ligne ou qu'il soit vendu en magasin, on veut qu'il soit taxé de la même façon, même niveau.

M. Bellerose (Patrick) : D'accord. Pour celles qui ne sont pas concernées, justement, est-ce qu'on impose une taxe quand même? Pour les catégories qui ne sont pas concernées par l'abolition de la TVQ, est-ce qu'on impose une taxe pour la vente de produits en ligne d'un marchand américain?

M. Legault : Bien, c'est un objectif qui est visé, mais tout en maintenant... sans augmenter le fardeau fiscal des Québécois. Donc, il faut qu'il y ait une compensation, si c'est le choix qui est fait. On regarde différentes propositions.

Mais, actuellement, moi, je ne trouve pas équitable qu'un vendeur en ligne américain ne paie pas la même taxe sur le même produit qui est vendu ici en magasin ou en ligne.

M. Bellerose (Patrick) : D'accord. Donc, si, dans cette catégorie-là, ce n'est pas aboli, on va imposer la TVQ aux vendeurs américains en ligne?

M. Legault : Ça va être les deux la même chose. Tout le monde va payer la même taxe, va percevoir la même taxe ou n'en percevra plus, mais ça va être équitable. Qu'on soit en ligne, en magasin, au Québec, à l'étranger, ça va être le même niveau de taxes.

M. Bellerose (Patrick) : Juste une précision. Donc, pourquoi y aller à la pièce et ne pas tout simplement dire : Bien, c'est la même chose pour tous dans toutes les catégories?

M. Legault : Parce qu'il y a peut-être une occasion de réduire les taxes sur certains produits. Il y a cette possibilité-là. Puis, en même temps, ça serait une façon de réduire le fardeau fiscal des Québécois au total. Parce qu'on ne veut pas, au total, qu'il y ait d'augmentation du fardeau fiscal pour les Québécois.

La Modératrice : Merci beaucoup. Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour, M. Dutrisac.

M. Dutrisac (Robert) : Il me semble qu'il y a quelques semaines vous disiez... votre parti disait qu'il ne fallait pas taxer Netflix, par exemple?

M. Legault : Non, on a dit «équité». Allez voir nos communiqués de presse, là, on a toujours «équité». Tout le monde taxé ou personne taxé, mais équité.

M. Dutrisac (Robert) : O.K. J'aimerais vous entendre sur un débat qui a cours, là, dans plusieurs pays, en Europe par exemple, c'est de taxer Google, de taxer Facebook. Là, on a surtout parlé des taxes qui affectent les consommateurs, mais là on parle plutôt de business-to-business, des taxes qui s'appliquent à des services fournis à des entreprises. Les partis politiques, par exemple, ne paient pas de taxes pour les données qu'ils paient à Facebook, en l'occurrence. Est-ce que c'est normal? Est-ce qu'il faut taxer ces services-là fournis par Facebook et par Google? Et je vous souligne qu'il y a beaucoup, beaucoup d'argent qui transite à travers ces services-là.

M. Legault : Oui, oui. Je sais qu'il y a beaucoup, beaucoup d'argent, puis on doit s'attendre à ce qu'il y ait de plus en plus d'argent. Et, ne serait-ce que par souci d'équité pour les entreprises québécoises, il faut qu'il y ait une équité. Donc, ce sont des choses qu'il faut regarder de façon très sérieuse.

Puis on ne peut pas non seulement attendre le gouvernement fédéral, il y a des choses qui peuvent être faites par le gouvernement du Québec. Ce n'est pas simple, mais il doit y avoir une équité. Que ça soit business-to-business ou business-to-consommateur, il faut être capable, à un moment donné, de voir une équité. Puis il y a de plus en plus d'argent de concerné, effectivement.

M. Dutrisac (Robert) : Donc, vous seriez d'avis qu'il faudrait appliquer cette équité fiscale là...

M. Legault : Oui, aux entreprises.

M. Dutrisac (Robert) : ...et à taxer Facebook ou Google pour ce type de services?

M. Legault : Bien, il faut que ça soit équitable, que des services comparables soient taxés de la même façon, qu'ils soient consommés à l'international, en ligne ou concrètement.

La Modératrice : Merci beaucoup. Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Juste une précision. Pourquoi vous dites qu'une taxe sur Netflix, c'est une taxe de plus pour les contribuables, alors qu'il n'y a déjà pas de taxe sur Netflix?

M. Legault : Bien, écoutez, on peut jouer sur les mots, mais actuellement il y a trop d'argent qui sort des poches des consommateurs. Donc, si, demain matin, on ajoutait une taxe, bien ce serait une taxe de plus dans les poches.

Par contre, je vois très bien qu'il y a un problème, puis il ne faut pas le nier. Ça n'a pas de bon sens que Netflix ne soit pas traité de la même façon que Tou.tv ou qu'une autre entreprise comparable ici, au Québec. Donc, il faut assurer l'équité.

Maintenant, est-ce qu'il faut taxer les deux ou détaxer les deux? Une chose qui est sûre, là, c'est qu'il faut qu'ils soient traités de la même façon, puis il faut qu'au total on réduise le fardeau fiscal des Québécois.

M. Dion (Mathieu) : O.K. Donc, c'est tout ou rien. Et, si c'est rien, M. ou Mme Tout-le-monde, avec son ordinateur, décide de partir une compagnie dans son sous-sol et n'est plus obligé de taxer, dans ce contexte-là?

M. Legault : Si c'est le choix qu'on prend. Mais moi, ce que je vous dis, là, c'est que c'est un sujet complexe. On a des gens qui y travaillent actuellement. On va vous revenir le plus tôt possible. Mais ce qu'on veut, c'est que les services équivalents soient taxés d'une façon équivalente.

M. Dion (Mathieu) : Mais, sur le «rien», là, ça serait raisonnable, ça, une situation comme celle-là?

M. Legault : Bien, il faut voir, là. Actuellement, ce n'est pas raisonnable que Netflix ne charge pas une taxe et puis que Tou.tv soit obligé de charger une taxe. Ce n'est pas équitable, pour moi.

La Modératrice : Merci beaucoup. Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour à tous. Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Croteau (Martin) : Quel bilan faites-vous du passage de Denis Coderre à la mairie de Montréal?

M. Legault : Bien, écoutez, Denis Coderre, bon, d'abord, rappelons-nous où on était il y a quatre ans, hein? La réputation de Montréal n'était pas extraordinaire. Il y avait eu toutes sortes de scandales de corruption. On n'a pas vu ça, là, dans les dernières années. Donc on a amélioré l'image de Montréal. Donc, moi, je pense que Denis Coderre, c'était un gars qui était un amoureux de Montréal, puis il a fait beaucoup de travail pour faire avancer Montréal.

Maintenant, j'ai confiance que Valérie Plante, à qui j'ai parlé et puis à qui j'avais déjà eu, dans le passé, l'occasion de parler, je pense que ses idéaux, tu sais, sont aussi de faire avancer Montréal. Je suis content, quand j'entends Valérie Plante dire qu'il faut réduire le fardeau fiscal des familles montréalaises. Je suis content d'entendre ça, là, c'est de la musique à mes oreilles.

M. Croteau (Martin) : M. Coderre a dit que sa carrière en politique municipale est terminée. Est-ce que ça serait un bon candidat pour la CAQ?

M. Legault : Non.

M. Croteau (Martin) : ...

M. Legault : Bien, on ne veut pas avoir de... Dans son cas, c'est un ancien candidat ou ancien député libéral, là. Non, ce n'est pas envisagé.

La Modératrice : Merci beaucoup. Juste une dernière petite question en français. Patrick Bellerose.

M. Bellerose (Patrick) : Oui, une dernière, si vous permettez. Quelle est votre réaction, quand vous voyez qu'il y a seulement 330 permis de travail qui ont été accordés aux demandeurs d'asile qui sont arrivés cet été?

M. Legault : Bien, ça vient confirmer la mauvaise gestion des gouvernements. Ça a pris des semaines sinon des mois avant que les deux gouvernements envoient un signal fort aux réfugiés en leur disant que pour être acceptés il faudrait qu'ils prouvent que leur vie était en danger dans leur pays. Ça a pris des semaines avant que ce message-là soit clair.

Maintenant, je continue à penser que ça n'a pas de bon sens, les délais pour avoir des réponses à savoir est-ce que leur demande comme statut de réfugié va être acceptée ou non. Les délais n'ont pas de bon sens. C'est là qu'est le problème. À la base, ce n'est pas normal que ça prenne un an ou un an et demi. Il faut qu'on trouve le moyen. Puis ça relève plus du gouvernement fédéral, mais qu'on mette en place les ressources nécessaires pour donner les réponses à ces gens-là.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good afternoon, Mr. Legault. Are you taking a wait-and-see approach to the Liberals' proposal to impose the Québec sales tax on Netflix?

M. Legault : No, we're working, right now, on a major proposal. Because, right now, we cannot talk only about Netflix; we have also companies like Amazon and all kind of products and services that are concerned. And the principle that we're trying to follow in our proposal — that will be tabled in the next months — will be that we have to have certain equity.

If a product or a service is taxed, they have to be taxed even if they are online, like if you buy the same product in a store. So, we're looking at the possibility of having less tax or no tax on certain products or services, and we're looking at the possibility also of having taxes on the same products online than taxes that are paid right now when you buy this product in a store.

But, in total, we have to decrease the tax burden of Quebeckers. We cannot increase the tax burden. So, I understand, from Mr. Couillard and Mr. Leitão, that right now they are ready to increase sales taxes on online products. I understand also that they may announce a tax cut at the end of the month for 2017.

So, I won't wait and see, net, what will be the impact on the tax burden of Quebeckers.

Mme Johnson (Maya) :OK. Yes. That's what I meant, the wait-and-see approach in termsof what the Couillard government…

M. Legault : Yes, OK. But it doesn't mean that we will not make any proposal. The CAQ will make proposals about solving this problem. And it's an important and increasing problem about the non-equity with some companies like Amazon and Netflix.

Mme Johnson (Maya) : But you're not ready to immediately applause the Couillard government's moves at this moment, because you're waiting to see…

M. Legault : I'm not ready to tell you, no. I'm waiting, yes.

Mme Johnson (Maya) : …about the overall tax burden on Quebeckers?

M. Legault : Right. Right.

Mme Johnson (Maya) :OK. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 13 h 15)