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Point de presse de M. Dave Turcotte, porte-parole de l’opposition officielle en matière de services sociaux et de protection de la jeunesse

Version finale

Wednesday, November 15, 2017, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt-deux minutes)

M. Turcotte : Bonjour à vous toutes et à vous tous. Il me fait plaisir, comme porte-parole aux services sociaux et protection de la jeunesse pour le Parti québécois, de participer à ce point de presse aujourd'hui, qui ouvre une série. Les organismes communautaires de la Montérégie... de différents enjeux pour notre population seront présents dans les prochaines semaines ici, à l'Assemblée nationale.

Donc, on débute aujourd'hui avec les organismes qui vont aborder davantage les... les organismes qui sont davantage en matière d'enfance, de famille et de jeunesse. On a d'ailleurs la présence de la Maison des jeunes des Quatre-Vents, la Maison des jeunes «Le Dôme», la Maison des jeunes Sympholie, la Maison des jeunes Rigaud, Espace Châteauguay, Macadam Sud et la Maison de la famille Le Fablier, qui sont ici aujourd'hui présents pour témoigner de leur réalité au quotidien, du sous-financement du gouvernement et des conséquences néfastes que ce sous-financement représente pour notre population.

Donc, avant d'aller plus loin, j'aimerais vous présenter Mme Corbeil, coordonnatrice de la Maison des jeunes des Quatre-Vents, qui va faire son premier témoignage.

Mme Corbeil (Annick) : Merci, M. Turcotte. Donc, ça fait des années qu'on dit que ça prend un village pour élever un enfant. Les organismes communautaires sont ce village, et présentement il y a une perte majeure du tissu social.

Les organismes pallient aux besoins de base pour les citoyens. L'augmentation des demandes, l'augmentation de l'immigration, l'aide alimentaire, l'aide aux achats scolaires, le soutien en alphabétisation ne sont que quelques-uns des services qui sont offerts par nos organismes. Les personnes qui fréquentent ces organismes sont en mode survie. La capacité limitée des organismes fait que ça devient de plus en plus difficile de les supporter. On a beau vouloir donner un soutien aux familles, augmenter le lien d'attachement mère-enfant, l'accompagnement dans le soutien de leurs enfants au niveau scolaire, donner de l'«empowerment» aux familles...

Les organismes communautaires font un travail en amont. Ils sont la porte d'entrée pour les familles dans le besoin, pour les adolescents et les enfants. On prévient les dépendances, les dépendances affectives, alcool, drogues, boissons énergisantes, nourriture, santé mentale. On travaille beaucoup dans ce domaine pour permettre aux gens de s'en sortir. Nous travaillons aussi en persévérance scolaire, en aide aux devoirs, l'aide à la lecture, l'estime de soi qui est augmentée par la fréquentation des pairs. Nous travaillons sur l'intimidation, les saines habitudes de vie. On augmente la conscience sociale des jeunes, des familles. On augmente l'ouverture aux autres, de ces gens qui nous fréquentent.

Et présentement le manque de financement fait que les baisses d'impôt qui sont promises par le gouvernement actuel, si elles étaient réinvesties dans nos organismes, nous permettraient de desservir une plus grande clientèle, qui sont hautement dans le besoin. Puis je passe la parole à Mme Goulet qui va vous entretenir.

Mme Goulet (Danielle) : Bonjour. Je vais d'abord commencer par vous lire un petit témoignage d'une jeune qui fréquente notre organisme, Macadam Sud, qui est avec nous aujourd'hui. Je commence avec ça.

«Lors de ma première journée d'inscription à l'école CAPAB, je n'avais aucune confiance en moi et je faisais de l'anxiété sociale. Un intervenant d'espace-jeune a été capable de capter cette anxiété. Il a été d'une grande aide pour m'intégrer aux autres.

«Ce que j'aime de Macadam Sud, c'est que tu te sens soutenu dans les bons comme dans les moins bons moments. Je me rappelle d'un après-midi plutôt difficile au niveau émotif. Un travailleur de rue m'a alors écoutée, comprise et encouragée. Il m'a aidée à passer à travers l'échec que je vivais.

«Cette année, j'ai effectué un retour à l'école. Ce retour à l'école m'a permis de cheminer tant du côté personnel que scolaire. J'ai grandement avancé en mathématiques et en français. Je me permets de montrer mes émotions. Je dis également que je suis fière de moi, ce qui était une phrase pratiquement bannie de mon langage.

«Pour moi, Macadam était le dernier espoir et heureusement il a fonctionné. Cela me donne une raison de me lever chaque jour. Je me sens comme dans une famille. Je me sens en confiance et surtout en sécurité. Macadam m'a permis de briser et de sortir de mon isolement social. On se sent aimée et surtout appréciée à notre juste valeur. Cela nous aide à nous redonner les ailes qui nous ont été coupées.» Marie-Ève, qui est une jeune qui fréquente notre organisme.

En Montérégie, il y a 90 % des organismes communautaires qui doivent composer avec un financement insuffisant pour remplir leur mission et un organisme sur deux a vu sa situation économique se détériorer au cours de la dernière année. Ce sous-financement a des répercussions importantes sur le fonctionnement des groupes. Plusieurs doivent, entre autres, cesser ou diminuer certaines activités et/ou projets. De plus, le sous-financement affecte grandement les équipes de travail qui sont, pour la plupart, surchargées, qui vivent de l'épuisement professionnel et qui doivent composer avec un roulement de personnel élevé. Le faible taux d'indexation octroyé aux organismes en santé et services sociaux — on parle du 0,7 % — et l'absence d'indexation pour les organismes des autres secteurs fait en sorte que les organismes s'appauvrissent année après année.

La ministre Charlebois a déjà annoncé qu'ils ne recevront aucuns nouveaux crédits pour l'année à venir. Pour les organismes famille, la situation n'est pas meilleure. Ils ont reçu 20 millions sur deux ans, mais ces sommes n'étant pas récurrentes, comment consolider ou développer un organisme? Les problèmes sociaux ne se régleront pas par la pensée magique.

Est-ce que ça existe, un gouvernement qui ne pense pas seulement aux quatre ans auxquels il est au pouvoir comme objectif de se faire réélire et/ou faire plaisir à ses amis, mais un gouvernement qui prendra la décision d'investir de façon significative aujourd'hui en prévention pour que ça coûte moins cher aux contribuables dans les années à venir? Il me semble que c'est le gros bon sens.

C'est bien beau, les baisses d'impôt, mais ce n'est pas ça qui va aider les plus démunis de notre société. Même si je suis loin de gagner le salaire moyen d'une directrice générale, je peux facilement me passer d'une baisse d'impôt qui représenterait, quoi, 100 $ ou 200 $ de revenu annuel pour que cet argent serve à soutenir nos concitoyens les plus vulnérables. Il serait beaucoup plus rentable d'investir cet argent en prévention et que nous tous, nous puissions en profiter dans les années à venir.

Le gouvernement doit faire preuve de maturité et y travailler sérieusement. Pour ça, ça prend, et urgemment, des nouveaux crédits significatifs dès le budget 2018‑2019 pour les organismes communautaires qui sont sur le terrain, qui travaillent directement et avec coeur auprès des familles et des jeunes. Venez nous voir, vous verrez le travail qu'on réalise. Le gouvernement doit garantir des nouveaux crédits récurrents et une indexation annuelle décente pour permettre la consolidation de ces groupes dont le travail est indispensable; parce qu'en investissant dans le communautaire, on vient en aide aux enfants, aux jeunes et aux familles; parce que mieux financer les organismes communautaires, c'est bâtir un avenir solide pour notre jeunesse. Merci.

La Modératrice : Merci. M. Turcotte.

M. Turcotte : Bien, je vous remercie beaucoup, Mme Corbeil, Mme Goulet, pour vos témoignages, mais aussi votre discours. Vous lancez un message clair au gouvernement. Le gouvernement... on apprend, là, que la prochaine mise à jour économique, mardi prochain, pourra avoir lieu et avoir un impact, soi-disant, là, avec le plan de lutte à la pauvreté.

Mais les organismes communautaires qui sont ici, les organismes communautaires qui sont partout au Québec en ce moment attendent avec impatience la réponse du gouvernement à ce cri du coeur qui est lancé : faire en sorte que le gouvernement prenne l'engagement sérieux et d'investir dès maintenant de l'argent neuf dans les organismes, mais à la mission, dans le respect de leur mission, pour faire en sorte que, un, les organismes puissent répondre aux réels besoins des populations qui sont desservies par les organismes communautaires partout sur le territoire du Québec, dans toutes les régions du Québec, mais aussi qu'on respecte l'autonomie des organismes communautaires. Il y a une politique de reconnaissance de l'autonomie de l'action communautaire autonome au Québec, bien, il faut la respecter.

Puis il faut faire en sorte que ce financement-là, bien, soit indexé année après année pour l'ensemble des organismes communautaires et qu'on puisse faire aussi une révision du mode d'indexation pour tenir compte d'autres facteurs que juste l'IPC, qui est bon pour l'indexation pour les ménages, mais, pour les organismes, qui peut avoir d'autres conséquences, comme l'augmentation du salaire minimum, comme l'augmentation des prix d'essence, des tarifs d'électricité à des moments où l'indexation actuelle n'en tient pas compte. 0,7 % cette année d'indexation pour les organismes, quand on voit que le coût augmente partout, que les services sont criants, que la population attend, que le gouvernement, avec l'austérité libérale, a complètement saccagé les services publics. Bien, qui ramasse les pots cassés du gouvernement? C'est les organismes qui tentent de le faire avec peu, avec trop peu.

Donc, le gouvernement libéral, dans sa prochaine mise à jour économique de mardi prochain, si c'est le cas, doit investir dès maintenant davantage à la mission dans les organismes communautaires, et sinon, dans son prochain budget. Sinon, on comprendra le message que, pour le gouvernement libéral, les organismes communautaires, ce n'est pas important, et servir notre population, faire en sorte que notre population puisse s'en sortir, ce n'est pas assez important pour eux.

S'il n'y a pas d'autres questions ou d'autres commentaires, bien, on... Je vous remercie beaucoup.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 9 h 32)

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