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Point de presse de M. Carlos J. Leitão, ministre des Finances, Mme Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, et M. André Fortin, ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports

Version finale

Wednesday, November 15, 2017, 9 h 25

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt-six minutes)

Mme Charlebois : Alors, bonjour. Nous tenions à vous rencontrer ce matin pour vous faire part de notre position concernant la motion que nous allons débattre aujourd'hui, et vous comprenez que je suis accompagnée du ministre des Finances et du ministre des Transports et de l'Électrification et etc. dans tout son titre. C'est le seul qui a un titre aussi long que le mien.

Alors, nous tenons à vous dire notre position, et notre position est que nous allons voter en faveur de la motion qui est déposée parce que nous avons dit, depuis le tout début, que les délais nous apparaissaient serrés. Et ce n'est pas une nouveauté aujourd'hui, alors je suis impressionnée de voir que la CAQ en prend connaissance aujourd'hui. Bon, ça leur appartient, probablement les consultations ou je ne sais pas... Mais en tout cas, moi, j'ai toujours dit que les délais nous apparaissaient serrés et j'avais déjà indiqué à l'époque à Mme Philpott, qui était la ministre titulaire de ce dossier-là, que les délais nous apparaissaient serrés.

Ce que nous souhaitons, en fait ce que nous pensons, c'est que, si nous avions un an de plus, ça nous permettrait premièrement de régler toute la question du financement qui n'est pas réglée à ce jour. Le gouvernement fédéral ne nous a pas dit exactement puis on n'a pas réglé avec le gouvernement fédéral sur toute la répartition des sommes, puis en fait, ce qu'on veut, c'est avoir les sommes qui vont être nécessaires pour bien mettre en oeuvre ce projet de loi là que nous allons déposer prochainement, pour ne pas dire très bientôt ou excessivement bientôt, et très, très, très bientôt.

Journaliste : Donc, c'est demain.

Des voix : Ha, ha, ha!

Mme Charlebois : Probablement ça. Alors, vous allez comprendre que nous avons besoin... Parce que l'application de toute cette légalisation-là faite par le gouvernement fédéral se retrouve dans la cour des provinces et des municipalités qui devront avoir les services à donner. Et, pour ça, il faut que nous, au niveau provincial, nous puissions nous entendre avec tous ceux qui offriront les services, mais ça prend l'argent. Alors, il n'y a aucune entente à ce niveau-là de conclue à ce moment ici.

Il y a aussi toute la question de la sécurité routière qui mérite encore d'être approfondie. Il y a des mesures, mais est-ce que ça pourrait être mieux peaufiné? Mon collègue pourra vous en parler, je pense qu'il y a là aussi des choses à régler. Et toute la question de la mise en oeuvre de la loi, si nous avions un an de plus, effectivement, nous pourrions faire un meilleur travail.        Une fois que je vous ai dit ça, dès qu'on a su officiellement que le gouvernement fédéral de M. Trudeau déposait un projet de loi pour légaliser le cannabis, nous nous sommes mis au travail. Nous avions déjà un comité interministériel de 14 ministères, deux secrétariats, dont celui des Affaires autochtones et des Affaires intergouvernementales. Nous nous sommes mis au travail pour savoir qu'est-ce que nous allions faire et dans le comment.

C'est là qu'on a pris la décision de faire la consultation avec la population, des groupes qui représentent la population, une consultation Web. C'est l'ensemble de ces ministères interpellés là qui ont pris cette décision-là. On a effectué ces consultations-là. On a aussi tenu avant, au préalable, un forum d'experts, au mois de juin. Alors, on est bien documentés et on a bientôt un projet de loi sur la table qui va répondre à ce que la population nous a signifié. Mais je vous rappelle que, plus on aura de temps pour bien arrimer nos choses, mieux ce sera.

M. Salvet (Jean-Marc) : Est-ce que vous invitez le Sénat canadien à prendre bien, bien son temps? Est-ce que vous lui lancez même un appel? Êtes-vous prêts, même, à lancer un appel public au Sénat canadien?

Mme Charlebois : Bien, écoutez, je pense que je suis assez publique en ce moment. C'est assez vocable pour dire que nous allons voter en faveur de la motion et que nous avons dit, depuis le début, que les délais nous apparaissaient serrés. Je vais vous dire aussi... puis je peux laisser mon collègue le ministre des Finances vous parler de leur position, c'est-à-dire qu'ils ont manifesté eux-mêmes, l'ensemble des ministres des Finances du Canada ont dit qu'ils préféreraient avoir un peu plus de temps, parce qu'il nous apparaissait que régler les questions financières... Si tu veux y aller, Carlos?

M. Leitão : Oui, en effet, ça a été fait de plusieurs façons, mais, d'une façon très formelle, lors de la dernière réunion fédérale-provinciale des ministres des Finances en juin, formellement, les ministres des Finances avaient demandé au ministre des Finances fédéral de reporter le projet. La réponse avait été aussi très formelle et très claire, que ce n'était pas question.

M. Salvet (Jean-Marc) : Sur la taxe d'accise sur le partage, vous en êtes où?

M. Leitão : On n'est même pas encore au début du commencement. Donc, le gouvernement fédéral a en effet fait allusion que peut-être cette taxe d'accise serait partagée 50-50, gouvernement fédéral et gouvernements des provinces. Toutes les provinces sont d'accord pour dire que : Non, non, ça ne marche pas, ce n'est pas 50-50, parce que, quand on regarde, comme ma collègue vient de le dire, la réalité, les dépenses réelles encourues par nous, par les provinces, par les gouvernements provinciaux pour mettre en vigueur une politique de distribution et de vente du cannabis, les coûts sont chez nous, sont chez les provinces. Donc, le 50-50, ce n'est même pas une stratégie de...

Une voix : ...

M. Leitão : Je ne vais pas vous le dire à vous seulement. On va discuter de cela, mais je peux vous dire deux choses. D'abord, les provinces sont très unies là-dessus, et vous avez probablement remarqué que tant mon collègue Charles Sousa de l'Ontario que mon collègue Joe Ceci de l'Alberta ont été très, très, très clairs à ce sujet-là, que ce n'est pas seulement une question de pourcentage, 50-50, non, bien sûr que non, mais quoi, c'est 75-25. On ne parle même pas de ça.

Nous, les trois provinces, Québec, Ontario et Alberta — les autres, je pense qu'elles vont se joindre à nous aussi — nous on parle de champ d'action, champ de fiscalité. Pour nous, là, ça devrait être aux provinces entièrement, ces revenus-là, parce que le gouvernement fédéral, une fois que sa loi est adoptée, quels sont leurs coûts additionnels? Pas beaucoup. Les coûts retombent sur nous.

Donc, ça vous donne un petit peu l'idée d'où vont se trouver les conversations, les négociations lors de... les vraies négociations, lors de la prochaine réunion fédérale-provinciale des ministres des Finances qui aura lieu le 12 ou le 13... 12, je pense, décembre à Ottawa.

M. Poinlane (Pascal) : Est-ce qu'il n'y a pas, M. Leitão, aussi une question concernant la taxe d'accise? Si elle est imposée avant la TVQ-TPS, est-ce que ça ne va pas faire gonfler le prix du gramme et ça ne nuit pas la lutte, mettons, au marché noir? Est-ce que ça vous préoccupe, ça?

M. Leitão : Oui, mais une taxe... oui, mais une taxe d'accise, évidemment, est toujours fixée, donc, à la sortie du lieu de production. La taxe de vente s'ajoute par la suite. Mais vous soulevez une question qui est très importante, c'est le prix final.

Donc, le prix final au consommateur inclut la taxe d'accise et une éventuelle taxe de vente, TPS, TVQ. Donc, il va falloir qu'on s'assure que ce prix final là, avec toutes les taxes, demeure réaliste, parce que notre objectif, c'est de déjouer le marché parallèle, le marché noir, et donc il faut qu'on soit réalistes dans le prix qu'on va charger au final au consommateur.

M. Lecavalier (Charles) : Mme Charlebois, pour être bien sûr de comprendre, vous allez appuyer la motion de la CAQ, donc vous souhaitez toujours que le fédéral repousse d'un an son échéance.

Mme Charlebois : J'ai toujours dit que les délais étaient serrés. Ce n'est pas une nouveauté ce matin, là. Tant mieux pour eux autres s'ils se réveillent aujourd'hui, mais honnêtement, là, depuis un an, je vous dis ça à vous, les journalistes, que j'ai toujours considéré les délais serrés. Je me souviens très bien qu'en janvier dernier j'ai parlé à Mme Philpott pour lui dire la même chose. Mais ça ne m'a pas empêchée de faire mon travail, parce que moi, mon objectif, c'est de protéger la population côté santé et sécurité.

Alors, j'ai poursuivi mon travail, puis, à la fin, s'il faut qu'on soit prêts, on va être prêts, là, hein, parce qu'on entend légiférer là-dessus puis tout ça pour faire l'encadrement. Mais est-ce que ce serait mieux si on avait un an de plus? Je pense que oui, notamment en termes de sécurité routière. Si les questions financières sont réglées, bien, mon collègue ici aura plus d'argent pour préparer sa sécurité routière. J'aurai, moi, comme ministre déléguée à la Santé publique, plus d'argent pour faire plus de prévention. Vous savez que c'est ce que toute la population nous a demandé tout au long des consultations : prévention, sécurité. Je ne l'ai pas inventé, là. Il n'y a pas un citoyen qui ne m'a pas parlé de ça, il n'y a pas un groupe qui ne m'a pas parlé de ça. On a entendu ça du début à la fin, notamment aussi par les experts.

Alors, si j'avais un an de plus, si le gouvernement du Québec avait un an de plus, c'est sûr que ça serait mieux. Mais si je ne l'ai pas et si on ne l'a pas comme gouvernement, est-ce qu'on a les moyens de laisser le gouvernement fédéral faire la vente directement du producteur au citoyen? Non. Nous autres, on va faire notre réglementation, on va faire notre encadrement, parce que ce qu'on veut ultimement c'est protéger la santé de notre population et la sécurité.

Mme Montgomery (Angelica) : If you didn't introduce a bill and have this regulation, what would happen? What would the federal Government do?

Mme Charlebois : If we do our regulation?

Mme Montgomery (Angelica) :If you did not.

Mme Charlebois : Well, you know what, the producer is going to sell to the customer directly. And we don't want that because we want to control all the market and to make sure… It's not just a matter of control, it's a matter of public health and security for the population, and that's what we intend to do. Our regulation, that's the reason why we intend to do it and we're going to have a law project very soon, not to say very, very soon. But you know what? I cannot talk about the law project or the bill at this time.

Mme Montgomery (Angelica) : How concerned are you that, because you're writing this so quickly, we could find that there are problems that come out of the way that we are now conceiving…

Mme Charlebois : But you know what? It's the first bill that we're going to do for cannabis and we're doing our best. It's going to be done, and we're working on it since a long time. We have put all the last intention a few weeks ago because we had to wait until the consultations were done and to see what people want.

After, I'm telling you that the regulation has to be done to protect the health and the security of the population. We don't have any other choice to protect the population, and it's going to be a good job. But, you know what? It's the first bill concerning cannabis. I don't think we can pretend the perfection. It's going to evoluate. I don't know if it's the right word…

Une voix : Evolve.

Mme Charlebois : Evolve in the time. But you know what? After three years, we might think about it.

M. Leitão : One thing perhaps to add to that is, in reference to your question…

Journaliste : Mr. Leitão, can you please…

M. Leitão : Yes, I guess. In… I forgot my train of thought.

In reference to your question, this is not... we're not improvising as we go along. We have been working on this for a while now and we have a bill that is going to be tabled very, very soon, and the bill addresses a number of issues that are very important, and we have thought about this for quite a while.

So the bill is complete, but as my colleague also mentioned, we know that it's a first time that this is being done. Therefore, we have to be flexible enough to adapt as we go along because we are not naïve, we know that the black market will certainly react also to what we are doing. So we have to be able to adjust and evolve.

And as to what would happen if we have not put something in place, well, the federal legislation would then have applied entirely to Québec, and Quebeckers would have been able to buy the product online from other sources in other provinces, and that's not what we wanted. We wanted to regulate properly.

Mme Fletcher (Raquel) : So now where will the marijuana come from that will be legal for Quebeckers to buy?

M. Leitão : Well, those kinds of details, I guess we will have those answers for you once the bill is tabled, very, very, very soon. But, that issue is an important issue, will be addressed. That issue will be addressed, and we want the product to be available in Québec to Quebeckers.

Mme Johnson (Maya) : I have a question of splitting revenues, because we know that you're expecting more money from Ottawa, and that's not necessarily forthcoming.

M. Leitão : That's right. Well, we are still in the initial stages, initial stages of a negotiation with the federal Government, the provinces and the federal Government, as to how are we going to tax cannabis. The federal Government as proposed, you know, an excise tax with the revenues to be somewhat, you know, split amongst the federal Government and the provinces.

Even before we talked about the percentages, and we have a lot to talk about that, but just the idea itself, the principle, we view and my colleagues from Ontario and from Alberta are totally on line with this, we view that the taxation revenues should come almost entirely to the provinces because once the bill is in place or the bills are in place, the federal and the provincial, the costs are going to be incurred by the provinces, not by the federal Government.

So why should the federal Government have any additional revenues when they don't have an additional… very few additional costs? So that's what we will be working on with our colleagues in December at the federal-provincial Finance Ministers meeting.

Mme Montgomery (Angelica) : The mayor of Montréal says that she would like to see a foreign buyers tax to cool the real estate market in Montréal. Is this something that you would consider doing?

M. Leitão : Oh! we have looked at that. I have said that we have no intention of doing it anytime soon but we are monitoring the real estate market. I also saw in the press — was it today or yesterday, the days sometimes go by — an interesting report by CMHC saying that the foreign buyers tax in Vancouver didn't really settle anything.

So, you know, we are looking at that, but what we have to do, and we are moving in that direction, is to have a good system to monitor the situation. So we need information, which right now, we still don't have. There is no requirement for foreign or domestic buyers of real estate to indicate, when they conduct a transaction, their residency status. We think that that should change. We think that people should declare if they are a resident or a non-resident when they purchase real estate. That, we are moving on that. As for a possible tax, well, we're not there yet.

Mme Johnson (Maya) :Back to the marijuana issue, Mr. Fortin, obviously, there are concerns about people driving under the influence of marijuana and experts have said that a zero tolerance approach may not be realistic because of routine road tests might not be able to determine, you know, whether someone has reduced ability to drive, even if there is THC in their system. So how are you going to deal with that?

M. Fortin (Pontiac) : Well, I think that this is going to be part of the bill that my colleague is going to table, as she said, excessively soon, but in reality, what we are really here to talk about is how some of the measures that we need to put in, in terms of safety around transportation, are linked to the financing issue that Mr. Leitão was just mentioning.

Obviously, if we need to purchase additional equipment for testing, obviously, if we need to do training for our police officers, that's all part of the additional costs that the provinces have to incur, that we'll have to incur at the Government of Québec. So really that's why we say that we're saying today that we're going to get there on July 1st 2018, but we'd like additional time to move forward.

M. Authier (Philip) :There was a question that's been floating around about how you can actually detect marijuana in a driver's saliva, if they are… you know, they smoked the night before; by the next day, there is still a small quantity in the bloodstream, but it's not impairing their faculties to drive. What kind of technology are you looking at? Does it exist to enforce that side of the marijuana thing?

M. Fortin (Pontiac) : It's part of the discussion that we're having between the Ministry of Transport, the Ministry of Public Security, who obviously oversees all the police forces who would be enforcing any of these measures and the federal Government. Obviously, you saw some of the changes that the federal Government put forward on Bill C-46 recently to deal with that, but the technology is evolving, the technology is getting better, but we will have a chance to specify exactly what we are thinking when my colleague puts forward her bill excessively soon.

Des voix : Merci.

(Fin à 9 h 43)