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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Thursday, November 16, 2017, 11 h 35

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-six minutes)

M. Khadir : Bonjour, merci d'être présents. Le projet de loi qui a été déposé par la ministre Lucie Charlebois concernant le cannabis rencontre — une fois n'est pas coutume — à peu près toutes les attentes de Québec solidaire. Nous, dès l'élaboration de notre programme il y a quelques années, on avait souligné l'importance de sortir les consommateurs et la consommation du cannabis récréatif des mains du crime organisé. Donc, il y a une approche de lutte contre le crime organisé et le profit que fait le crime organisé de la consommation de drogues douces.

Deuxièmement, il faut une approche qui assure la protection du public, donc la qualité des produits qui sont en circulation, également la déstigmatisation des usagers, des simples consommateurs de ces drogues et ensuite d'avoir des ressources pour que, dans le cadre de balises étatiques, les produits de cette activité commerciale, les revenus soient alloués pour la réduction des méfaits, pour la santé, pour la prévention et pour insister sur le fait qu'il ne faut pas encourager la consommation excessive ou toxique de ces produits.

Je n'ai pas encore étudié, article par article, le projet de loi qui vient d'être déposé, mais, dans le préambule du projet de loi, c'est clair que tous ces objectifs sont rencontrés.

Il y a évidemment quelques points sur lesquels nous voudrions... nous insistons de revenir lors de l'étude détaillée du projet de loi, comme, par exemple, les tests sanguins ou salivaires des dérivés du cannabis ne sont pas réputés fiables pour prévoir l'impact sur les fonctions cognitives puis sur l'état de la personne pour conduire, par exemple. Donc, nous, nous allons argumenter pour que ces tests soient toujours interprétés à la lumière des tests de sobriété normalisés qu'appliquent les policiers lorsque, dans le contrôle de circulation, ils vérifient l'état de sobriété des conducteurs.

Ceci étant dit, une chose est certaine : nous sommes absolument en désaccord, absolument, avec la motion de la CAQ qui vise à reporter l'application de cette loi. Nous pensons, comme le gouvernement, d'abord qu'il est important de faire preuve de diligence. Ça fait déjà deux ans et quelques qu'on sait que le gouvernement fédéral veut aller là, donc il faut, de manière diligente, adopter le projet de loi. On a eu assez de temps pour réfléchir, de consulter. Mais il faut aussi, de manière diligente, appliquer la loi. On n'a pas besoin de pelleter en avant ce qu'on va pouvoir corriger au fur et à mesure que la loi va être appliquée, que le ministère de la Santé, que la Sécurité publique et le ministère du Transport feront leur travail pour voir l'impact de ces décisions sur la santé des consommateurs, mais également sur la sécurité routière.

Maintenant, un mot à propos de l'allocution du président de l'Assemblée nationale, M. Jacques Chagnon. Nous avons applaudi avec sobriété, mais avec quand même conviction le courage qu'il a démontré lorsqu'il a établi ses directives sur les questions qui ont été soulevées concernant les droits et privilèges des parlementaires à la lumière de l'arrestation intempestive de Guy Ouellette il y a déjà deux semaines. Pour moi, ses directives sont quand même assez accablantes sur les méthodes utilisées par l'UPAC dans l'arrestation de Guy Ouellette.

Nous sommes tous d'accord, Jacques Chagnon l'a réitéré, chacun des porte-parole de l'opposition y est revenu à maintes reprises, aucune personne, aucun député n'est au-dessus de la loi. Comme toute personne, lorsqu'il y a des questions pénales, des questions criminelles, la police doit pouvoir faire enquête sur les députés et, le cas échéant, les arrêter, là n'est pas la question. Mais, dans le travail que nous faisons comme parlementaires... Et je veux vous parler de mon expérience. Pour interpréter les propos de Jacques Chagnon, il est absolument essentiel de protéger les sources dans le cadre de notre travail. Or, notre travail, parfois, implique des éléments très litigieux dans lesquels les personnes qui veulent consulter un député, qui veulent confier à un député un problème pour le régler… ou dénoncer, hein, on parle de protection des sources et protection des lanceurs d'alerte, qui veulent dénoncer une situation qui se trouve dans l'appareil d'État ou même dans l'appareil policier, le député et la source doivent jouir de cette quiétude de savoir que cette conversation, que ce travail jouit de l'immunité et de la protection nécessaires pour que le parlementaire fasse son travail de surveillance et fasse son travail de correction des institutions.

C'est dans ce cadre-là que j'interprète très positivement… Et j'espère que, dans les négociations qu'il y a entre le Bureau de l'Assemblée nationale, le bureau de la présidence et l'UPAC, ces questions sont abordées avec sérénité et avec courage. Il faut que les députés jouissent de cette protection, la protection des sources. Et, si jamais la police croit qu'elle a besoin de connaître quelque chose sur ces conversations, sur ces échanges, sur ces sources, la police doit d'abord le démontrer, comme l'a dit Jacques Chagnon, à un juge. Et c'est à un juge d'établir la pertinence d'une telle perquisition, la pertinence d'une telle arrestation. Et c'est dans ce cadre-là qu'il faut interpréter la décision de Jacques Chagnon. Ce qu'a fait l'UPAC n'a pas respecté ces précautions minimales, n'a pas respecté ce qu'il y a dans la jurisprudence, n'a pas respecté l'expérience d'autres pays, n'a pas respecté le minimum de respect des institutions, et je voudrais reprendre les termes de Jacques Chagnon là-dessus : Dans la manière cavalière dont le président de l'Assemblée nationale et les autres députés ont été informés, de la manière cavalière dont les documents et le cellulaire de M. Guy Ouellette ont été saisis, il y a «un manque flagrant de considération» pour l'autorité du Parlement. Et malheureusement, tout ça est suffisant, et c'est évident, pour semer des doutes aux yeux de la population, et j'appelle l'UPAC à la plus grande prudence et la plus grande diligence pour corriger ces perceptions.

Journaliste : Peux-tu parler aux journalistes en anglais?

M. Khadir : We have heard, in the National Assembly, the Minister Charlebois presenting her bill concerning the legalization of pot. As I have mentioned in French, fortunately, for once, the Government has responded positively to our preoccupations and included in her legislation our position that these drugs should come out… the normal… «récréatifs, à des fins récréatives»… the leisure use of… consumption of these soft drugs by population, we should take it out of the hands of organized crime. We should ensure the protection of the public by appropriate State control over the quality of the products. The distribution, the sale and even the acquisition of these products should be solely in a monopolistic way, in the hands of the State, to ensure that they are of good quality and they are adequately addressed in questions of security for the public.

Now, there are small debates and doubts we have over the appropriateness of some of the elements presented in the bylaw… I mean, in the bill, which concern the salivary tests. We will have the opportunity, in the commission, when we will study the product, to say that the main purpose of the security for driving would have to be to be sure that the police applies the normalized sobriety test that they're already performing for alcohol, and all tests should be interpreted in light of that demonstration that the capacity of the driver is really impacted by the presence of cannabis in their blood or their saliva. Thank you very much for you attention.

(Fin à 11 h 45)

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