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Point de presse de Mme Agnès Maltais, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Capitale-Nationale

Version finale

Friday, November 17, 2017, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quatre minutes)

Mme Maltais : Alors, je remercie Jean-François et Frédéric de venir avec moi aujourd'hui. Je les ai rencontrés il y a trois semaines. Ils sont venus me voir à mon bureau de circonscription pour me parler des problèmes pour la desserte ambulancière dans la région de la Capitale-Nationale.

Ce sont deux compagnies différentes. Normalement, ce sont des concurrents, mais pourtant ils tenaient à venir ensemble de façon, vraiment, là, collégiale pour m'expliquer à quel point on pouvait actuellement, avec ce qu'on vit à Québec à cause du manque d'ambulances, mettre des vies en danger ou faire que des personnes aient des séquelles à vie.

Alors, depuis, nous sommes intervenus, à l'Assemblée nationale, on a débattu avec M. Barette. Et, depuis ces premiers débats, deux événements tragiques se sont produits. Il y a eu deux décès qui sont peut-être attribuables au manque de services ambulanciers.

Alors, je vais laisser d'abord M. Gagné et ensuite M. Maheux vous expliquer un peu ce qui s'est passé.

M. Gagné (Jean-François) : Bonjour, tout le monde. Malheureusement, cette nuit, un appel a été placé au 9-1-1, là, à 1 h 26. Il y avait seulement deux ambulances dans la ville. Donc, une ambulance était au centre-ville, Marie-de-l'Incarnation et Hamel, et l'autre ambulance se trouvait à Beauport. Malheureusement, l'appel venait de la rue Sainte-Geneviève, donc à Val-Bélair. L'appel a été classé, là, semi-urgent, donc priorité 3, d'affectation immédiate.

Malheureusement, une fois que l'ambulance a été engagée, la condition du patient s'est détériorée, puis il y a eu un arrêt cardiorespiratoire. Donc, cinq minutes après que l'ambulance est partie, l'arrêt cardiorespiratoire a été constaté. Et les ambulanciers ont fait le plus rapidement possible. Malheureusement, à l'arrivée sur place, ils ont fait les manoeuvres, ils ont entretenu le patient jusqu'à l'Hôpital Laval, et malheureusement, là-bas, le décès a été constaté.

Nous, ce qu'on reproche, au fait, c'est le manque d'ambulances. Parce que malheureusement l'ambulance est partie du centre-ville, alors que, s'il y avait eu deux ambulances de plus de disponibles sur le territoire, on aurait eu une ambulance qui était à Sainte-Foy et surtout une ambulance qui se serait trouvée, là, au coin de la rue l'Ormière et Chauveau. Donc, même sans les gyrophares et les sirènes, l'ambulance aurait été là environ en quatre minutes, donc on aurait sauvé 11 minutes avant l'appel, donc on aurait eu vraiment des meilleures chances d'offrir une réanimation au patient sans séquelles, sans morbidité.

Donc, encore une fois, on voit que le manque de véhicules, là, ça ne marche pas. On part de beaucoup trop loin, on a des trop longs délais. Donc, on réclame vraiment, là, une dizaine d'ambulances, je vous dirais, là, pour être sûr que la population soit en sécurité.

Mme Maltais : Merci. M. Maheux.

M. Maheux (Frédéric) : Bonjour. Je veux juste vous revenir un peu sur l'intervention qui est arrivée hier, sur le décès d'hier matin. Donc, un appel qui est rentré aux alentours de 4 h 30 le matin, aucun véhicule de disponible à ce moment dans la ville de Québec.

C'est une priorité 7, donc un appel non urgent. En règle générale, avec les ressources nécessaires, cet appel aurait été donné tout de suite avec une ambulance, donc un délai d'intervention d'environ quatre minutes pour les paramédics sur les lieux. Mais, ici, on parle aujourd'hui de plus de 35 minutes pour se rendre sur les lieux. Si l'ambulance avait été partie tout de suite... Effectivement, l'appel, c'est rentré non urgent, donc un appel très stable. Finalement on a été rappelés 25 minutes plus tard pour dire que le patient n'allait vraiment pas bien puis est même en arrêt cardiaque, O.K.? Le temps de se rendre, ça a pris 35 minutes, hier, se rendre. Normalement, ça aurait été le temps pour se rendre jusqu'à l'hôpital. En 35 minutes, là, ce patient-là aurait été à l'hôpital, dans une salle de réa à l'hôpital, avec des grandes chances de survie. Malheureusement, là, aujourd'hui, il est décédé, ce patient-là.

Donc, on se bat aujourd'hui. On veut des effectifs sur la route, on veut répondre. On trouve ça critique que les gens ne sont pas capables d'avoir le service auquel ils ont droit avec l'ambulance présentement.

La Modératrice : Merci.

Mme Maltais : Je vais simplement ajouter que, ça, ce sont les situations les plus tragiques qu'on ait vues, qui arrivent par hasard, au moment où on soulevait le problème, malheureusement. Mais il y a des choses quotidiennes qui se passent.

Comme, hier, ma collègue Diane Lamarre parlait d'une personne âgée qui a passé trois heures et demie au sol en attendant une ambulance parce que les ambulances étaient occupées ailleurs. Donc, c'est devenu du quotidien dans la région de la Capitale-Nationale. Il faut impérativement qu'on ajoute des ambulances sur le territoire.

Il y a un problème actuellement dans la façon dont on calcule le nombre d'ambulances. Ça, on le sait. Nous, au Parti québécois, ce qu'on dit, c'est qu'il faut absolument revoir la façon dont on les calcule. Parce qu'actuellement c'est sur une base historique. Or, à partir de cette base historique, on ne calcule pas l'augmentation de population, qui est forte à Québec; le vieillissement de la population, qui est très fort; et, en plus, l'augmentation de la congestion, qui est énorme. Ces facteurs-là font qu'il faut complètement revoir la façon dont on calcule la desserte ambulancière.

Alors, je remercie M. Maheux et M. Gagné d'être venus avec nous aujourd'hui vous expliquer la situation. Croyez-moi, il est important que le ministre bouge, le ministre agisse.

Je veux vous dire une dernière information. Je n'ai pas la documentation pour le prouver, mais je sais que le CIUSSS de la Capitale-Nationale a demandé une augmentation des ambulances depuis plusieurs mois dans la région, mais que le ministre Barrette ne donne toujours pas de réponse à cette demande. Je pense qu'il est temps qu'il se réveille. Merci.

La Modératrice : Merci. On va passer à la période de questions. Je demanderais, par respect pour nos invités, de rester sur le sujet du jour. Micro de gauche, Marc-André Gagnon, Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. J'espère que vous allez bien malgré tout.

Mme Maltais, avez-vous l'impression quand même que le ministre Barrette, hier, dans la réponse qu'il a donnée à votre question et à celle de votre collègue Mme Lamarre, commence à plier un peu, à changer son discours? Parce que la première fois, lorsque vous en avez parlé, il y a quelques semaines, il s'en était tenu essentiellement à parler des négociations, alors là il semble ouvrir son jeu un peu.

Mme Maltais : Oui. Ça a pris un décès pour qu'il sorte de sa cassette. Sauf que je trouve ça terrible que ça ait pris ça. Ça fait des années que la situation perdure, des mois qu'il y a une demande dans la région pour une augmentation ferme de la part… tout le monde le sait, là. Puis il a fallu qu'on se lève avec un décès pour qu'il sorte de sa cassette. C'est bien. Maintenant on voudrait une décision, s'il vous plaît.

M. Gagnon (Marc-André) : Oui. En même temps, ce que M. Barrette dit, c'est qu'il veut s'attaquer à ce problème-là, mais partout au Québec. Est-ce que, selon vous, il devrait commencer par la Capitale-Nationale plutôt que d'attendre de régler le problème en même temps partout?

Mme Maltais : Bien, c'est parce que pendant ce temps-là la population est prise en otage. Ça fait des années qu'il sait qu'il faut régler ce problème-là. Il y a eu le rapport Ouellet déposé en 2014, et il n'a rien fait. Alors, pendant qu'il parle de régler le problème, il se vit ça : une population prise en otage.

Alors, ce qu'il faut, oui, c'est qu'il ajoute des ambulances tout de suite. Si, ensuite, il y a des modifications, au moins la population ne sera pas en danger de… je suis obligée de le dire maintenant, en danger de mort ou bien de séquelles à long terme à cause de son besoin de revoir les règles. Il faut qu'il revoie les règles, on est d'accord, mais les ambulances, ça les prend maintenant. Les gens, ils sont malades maintenant.

La Modératrice : Merci. D'autres questions?

M. Lemieux (Olivier) : Peut-être une précision. Je vous ai bien entendue tantôt, là, sur les particularités, Mme Maltais, là, à Québec. Vous avez dit : Congestion, accroissement…

Mme Maltais : La dernière augmentation d'ambulances, suite à des pressions que j'avais faites, est arrivée en… j'avais fait des pressions en 2011, puis les ambulances sont arrivées en 2012. Mais depuis, en cinq ans, il continue d'y avoir augmentation de la population.

La congestion à Québec est devenue un sujet quotidien depuis les cinq dernières années. Avant, on n'en parlait pas autant que ça. Le vieillissement de la population... Bien, c'est une population qui a cinq ans de plus actuellement, et elle est plus forte à Québec que dans d'autres villes du Québec. Donc, la combinaison de ces facteurs-là, à mon sens, crée une pression supplémentaire sur nos paramédics.

M. Lemieux (Olivier) : Est-ce que je pourrais entendre un des porte-parole, peut-être, là, des paramédics? Sur le terrain, parlez-moi des impacts concrets de la situation actuelle. Vos employés, les gens dans les ambulances, est-ce qu'il y a un sentiment d'impuissance de savoir qu'on n'arrivera juste pas à temps? Comment ça se vit?

M. Maheux (Frédéric) : Effectivement, c'est très dur pour les paramédics sur le terrain. Pour mes membres, écoutez, c'est de recevoir des appels toujours… Il faut se dépêcher, c'est sûr, sur nos interventions. Puis c'est arriver chez des patients que… Imaginez la personne qui est au sol depuis trois heures, qui est en douleur, puis nous, on arrive. À ce moment-là, c'est sûr et certain qu'on se sent impuissants devant la personne, on se fait recevoir aussi également. Imaginez ça. Il faut leur expliquer pourquoi aussi. Puis c'est compliqué, puis c'est dur à comprendre.

Ça fait que, oui, c'est difficile pour les membres sur le terrain, là. C'est épuisant mentalement de toujours, toujours courir après les appels comme ça, d'arriver à la dernière minute, de voir des patients qu'on le sait que, si on serait arrivés avant, possiblement que les séquelles... où on aurait à intervenir plus rapidement, ce serait mieux pour le patient. Oui, c'est difficile, là.

On fait ce métier-là pour aider la population, pour aider les gens, puis présentement on ne fait pas ce qu'on serait capables de faire avec le maximum de ressources, là.

M. Lemieux (Olivier) : Et est-ce qu'il y a une compréhension sur le terrain ou la frustration est grandissante chez les gens qui appellent pour un service et disent : Voyons donc, ça n'a pas de sens, vous étiez où? Vous êtes où là-dedans?

M. Maheux (Frédéric) : On entend de plus en plus, effectivement : Vous êtes où, qu'est-ce que vous faites, c'est donc bien long. Puis, oui, il y a de la frustration, là, qui est grandissante chez les membres, là. Oui. C'est sûr et certain.

M. Lemieux (Olivier) : De votre côté, voulez-vous ajouter quelque chose?

M. Gagné (Jean-François) : J'irais dans le même sens que mon collègue. Je veux dire, les ambulanciers font ce métier-là pour aider les gens, puis on a même le coeur sur la main. Je veux dire, on est prêts à se priver de repas pendant une période de 12 heures pour aider les gens, puis on n'arrive même pas à suffire à la demande, puis il arrive des cas de mortalité puis de morbidité. C'est sûr que, nous, ça vient nous chercher, là. On est là pour aider les gens. Quand on ne peut pas le faire, ça nous affecte psychologiquement, là, c'est sûr, à long terme, là. Ça rend les gens un peu plus à bout de souffle. Puis, effectivement, on côtoie ces familles-là puis ces gens-là, puis c'est des situations de détresse, c'est des choses comme ça. Ça fait que, oui, ça devient un peu lourd, là, de ne pas pouvoir aider à sa pleine mesure les gens.

M. Lemieux (Olivier) : Merci.

La Modératrice : Merci. On va avoir des questions sur un autre sujet.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci. Mme Maltais, vous avez certainement appris que le procès pour fraude et corruption de Tony Accurso a avorté. Réactions?

Mme Maltais : Écoutez, je comprends que le jury a été contaminé. C'est ce que j'ai lu rapidement dans les médias. Je souhaite évidemment qu'on trouve pourquoi il y a eu cette contamination du jury. C'est important de savoir qu'est-ce qui s'est passé.

Deuxièmement, je comprends aussi que les accusations contre M. Accurso ne sont pas levées, il est toujours accusé. Et donc il y a possibilité d'un nouveau procès. Je souhaite qu'il y ait un nouveau procès. Il est temps qu'on... Écoutez, c'est désespérant. On n'arrive vraiment pas à faire la lumière sur tout ce qui s'est passé à cette époque.

M. Gagnon (Marc-André) : Oui. Parce que c'est d'autant plus désolant que le jury était sur le point, là, donc, de rendre une décision.

Mme Maltais : Oui, oui, c'est ça. Le jury allait... Donc, comment ça se fait qu'un jury ait été contaminé? Qu'est-ce qui s'est passé? C'est assez exceptionnel. C'est une des premières fois, sur un procès aussi important, que j'entends ça. Alors, qu'est-ce qui s'est passé? Deuxièmement, il faut reprendre au plus vite un autre procès.

M. Gagnon (Marc-André) : Oui. En même temps, il semble que la preuve n'était peut-être pas si solide que ça.

Mme Maltais : Je ne peux pas...

M. Gagnon (Marc-André) : Bien, c'est ce qui est rapporté, en tout cas.

Mme Maltais : Je ne peux pas aller plus loin que ça, à l'heure actuelle.

Qu'aurait décidé le jury? Je ne le sais pas. Écoutez, on était rendus au jury, donc je ne peux pas commenter.

M. Gagnon (Marc-André) : Oui, mais ma sous-question par rapport à ça : Est-ce qu'il n'est pas un peu difficile, au fond, d'établir une preuve solide dans les dossiers de corruption, de fraude?

Mme Maltais : Jusqu'ici l'UPAC nous dit toujours que, quand ils vont au procès, que leur preuve est solide. Alors, je souhaite qu'ils continuent à amasser de la preuve solide, mais je souhaite qu'à un moment donné on puisse avoir des procès qui se rendent au bout, là, à terme, là. Il faut qu'on sache.

M. Gagnon (Marc-André) : O.K. Un autre sujet : Capitale-Nationale, il y a eu, bon, inauguration de l'agrandissement de l'aéroport de Québec, hier soir...

Mme Maltais : Oui. Je n'ai pas pu y aller, je suis désolée.

M. Gagnon (Marc-André) : O.K. Bon, il y a un comité qui est sur le point d'être créé. Or, on voit que le nombre de vols diminue. Êtes-vous inquiète pour l'avenir de l'Aéroport de Québec?

Mme Maltais : Écoutez, c'est cyclique, je dirais. Je me souviens que Françoise Mercure avait été, d'ailleurs, à la tête d'un comité de liaison pour essayer de forcer des services de desserte sur le territoire de Québec. Alors, j'approuve moi, la formation du comité. Dans la région, chaque fois que les gens s'assoient ensemble, se rallient, se parlent, on arrive à des solutions.

M. Gagnon (Marc-André) : Parce que le P.D.G., lui, pourtant, semble...

Mme Maltais : Je le sais. Mais je pense qu'il a peut-être... Que le comité voie, à ce moment-là, ce que dit le P.D.G.. Mais je pense qu'il est revenu un peu sur sa déclaration ensuite. Je pense qu'il n'a pas à refuser l'aide des gens de la région.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci.

M. Lemieux (Olivier) : Une précision. Est-ce que vous pensez que le gouvernement devrait assumer une partie des frais d'exploitation du futur centre de predédouanement?

Mme Maltais : Écoutez, malheureusement, je n'ai pas eu le temps de regarder véritablement ce dossier-là. Mais ce que je veux, c'est que l'Aéroport de Québec soit traité comme les autres aéroports canadiens. Alors, si le fédéral... C'est ça que je n'ai pas eu le temps, là... Si je comprends que le fédéral finance d'autres aéroports, il doit financer Québec. Moi, c'est ça, ma ligne, qu'on soit traités comme les autres grands aéroports du Canada.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 11 h 17)

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