(Neuf heures huit minutes)
M. Legault
: Bonjour, tout
le monde. Bon, comme vous le voyez, on est de bonne humeur. L'année 2017 a été
positive pour la CAQ, positive pour tous ceux qui souhaitent un changement de gouvernement
au Québec. Évidemment, une des raisons de notre bonne humeur est juste ici. Ça
s'est passé il y a deux mois, donc l'élection de Geneviève dans un château fort
libéral. Je pense, ça a prouvé à tout le monde que c'est possible de battre les
libéraux, même dans les châteaux forts, que c'est possible de remplacer le
gouvernement libéral qui est là depuis 15 ans, qui est usé.
Donc, il y a de l'espoir. Il y a de
l'espoir, mais je le dis à mes troupes chaque jour, rien n'est joué. Rien n'est
joué. Il ne faut prendre rien pour acquis, il ne faut pas sous-estimer nos
adversaires. Même si les libéraux sont très contestés, il reste que ce sont des
adversaires redoutables. C'est une grosse machine libérale, et on n'a pas fini
de voir des cadeaux électoraux, comme on le voit depuis quelques semaines, de
la part du Parti libéral. Donc, les libéraux sont loin d'être battus, on a
encore du travail à faire, des gros défis. Il faut mériter la confiance des Québécois.
Il faut travailler encore plus fort. On travaille actuellement encore plus
fort, entre autres à se donner une équipe solide, une équipe de gouvernement.
Cette année, en 2017, bien, je vous le
disais, on a ajouté à l'équipe, d'abord Geneviève. On a aussi ajouté à l'équipe
Éric, Éric Lefebvre dans Arthabaska. On a ajouté aussi Sonia LeBel qui est
ma conseillère et puis, bon, on verra pour la suite. Et, écoutez, la dernière
session, ça a été une bonne session. Je pense que ça a été une des meilleures
sessions. On est très fiers.
Je suis très fier de notre équipe puis je
pense que tous les analystes vont reconnaître que c'est la CAQ qui a dicté
l'agenda, qui a dicté les débats, qui a dicté les enjeux. Je pense entre autres
aux baisses d'impôt. Pensez-vous qu'on aurait eu des baisses d'impôt cet
automne si ce n'avait pas été de la CAQ? Même chose pour le 100 $ par
enfant pour la prochaine rentrée à l'école, même chose pour le deuxième bain
pour les aînés, même chose pour l'abolition des clauses orphelin, même chose
pour le comité de surveillance de l'UPAC. Et la beauté de l'affaire, c'est que
tout ça, ce n'est même pas 10 % de notre programme. Et en plus je vous annonce
qu'en 2018 on va ajouter d'autres belles propositions, entre autres beaucoup de
propositions pour aider les familles du Québec.
Donc, préparez-vous, hein, on va avoir une
grosse année et on va continuer aussi d'ajouter à cette équipe. Là, on a
21 députés. J'ai déjà annoncé 10 candidats. Je vais en annoncer une
onzième cet après-midi ici, à Québec. Je vais en annoncer la semaine prochaine
et je vais continuer, dans les prochains mois, à vous annoncer la meilleure
équipe, la plus compétente, l'équipe du changement, dans les prochaines
semaines, les prochains mois.
Évidemment, on s'attend, dans les prochains
mois aussi, à avoir des tirs groupés de nos adversaires. C'est déjà commencé.
Ils vont tout faire pour résister au changement. Ça fait quand même 50 ans
que ce sont les deux mêmes partis, donc il va y avoir beaucoup de résistance au
changement jusqu'aux élections. Donc, on s'attend à tout, là, des campagnes
négatives, de la désinformation, toutes sortes d'attaques, puis notre défi, là,
je le dis à nos députés, c'est de ne pas dévier de notre route, de ne pas se
laisser distraire, de rester proches des préoccupations des Québécois. Et ce
qu'on propose, c'est assez clair, c'est un changement de gouvernement avec de
nouvelles idées puis une nouvelle équipe, l'équipe du changement. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Étant donné que la période de questions est à 10 heures, et vous êtes
quand même nombreux, on va essayer de se limiter à une question et une
sous-question par journaliste. On va commencer par Alain Laforest, TVA.
M. Laforest
(Alain) : Messieurs dames, M. Legault, M. Couillard a dit que vous
êtes un vieux politicien avec de vieilles idées.
M. Legault
: Je pense
qu'il est un peu désespéré, mais je vais le laisser faire les attaques
personnelles. Moi, je vais me concentrer sur les idées. Je sais qu'au Québec on
peut faire beaucoup mieux en économie, on peut faire beaucoup mieux en
éducation, on peut faire beaucoup mieux en santé. Je n'ai jamais été premier
ministre, et, si jamais les Québécois me font l'honneur de l'être, vous allez
voir qu'il va y en avoir des idées, il va y en avoir du changement au Québec.
M. Laforest (Alain) :
Parlons-en d'idées. Vous êtes pour le troisième lien. Pour vous, le chiffre,
c'est 4 milliards, 3 milliards, pour l'investir dans cet important
projet?
M. Legault
: Écoutez,
on n'est pas au gouvernement, mais ce qu'on sait, là, c'est que les gens de
Québec puis les gens de Lévis ont le droit d'avoir un transport qui est fait
dans des délais raisonnables. On a besoin d'un troisième lien à l'Est et
évidemment on va regarder les différents scénarios, on va regarder les coûts
des différents scénarios. Je ne suis pas équipé actuellement pour vous donner
un chiffre précis, mais ce que je vous dis, c'est que c'est nécessaire.
M. Laforest (Alain) : M.
Legault, vous allez déposer un cadre financier dans neuf mois, vous allez être
obligé de chiffrer, à un moment donné, des propositions. 4 milliards,
3 milliards, est-ce que c'est trop pour un troisième lien?
M. Legault
: On va
avoir un cadre financier pour les revenus puis les dépenses de fonctionnement.
On va avoir un cadre financier pour l'ensemble des immobilisations au Québec.
Donc, soyez patients, ça va venir après le budget des libéraux du printemps.
Donc, vous allez tout avoir ça.
La Modératrice
:
Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Bellerose (Patrick) : Pour
faire suite à votre entrevue avec CBC récemment, j'aimerais savoir :
Est-ce qu'un gouvernement de la CAQ abolirait le français comme critère de
sélection des immigrants au moment de les sélectionner, pas dans trois ans au
moment de les accepter de façon définitive, mais au moment de les amener au
Québec?
M. Legault
: Bien, je
suis content que vous posiez la question parce que je suis certain que Philippe
Couillard connaît notre programme, hein? Il l'a déjà d'ailleurs critiqué. Bon.
D'abord, l'intégration actuelle des
immigrants, on a des problèmes. Il faut le reconnaître, M. Couillard ne le reconnaît
pas. On a deux problèmes. Il n'y en a pas assez qui parlent français puis il y
a 15 % de chômage après cinq ans. Donc, ce que la CAQ propose, c'est
d'abord de sélectionner surtout en fonction des qualifications, mais d'avoir un
test de français obligatoire avant d'avoir le certificat qui donne la
citoyenneté.
Donc, les nouveaux immigrants, avec un
gouvernement de la CAQ, vont devoir réussir un test de français sur les trois
premières années. S'ils sont capables de le faire au début, tant mieux. Sinon,
ils vont avoir trois ans pour le réussir. On va leur fournir des cours de
français. Donc, le test de français va être obligatoire, puis on veut que, oui,
les critères importants au début, ça soit des critères de qualification.
Je vous donne un exemple, là. Les
étudiants qui sont à McGill, qui, dans certains cas, ne parlent pas français,
mais qui ont des qualifications qui pourraient être très utiles sur le marché
du travail, bien, si on est capables de dire : On vous donne trois ans
pour apprendre le français, puis ils vont emmener, à la société québécoise puis
à l'économie québécoise, beaucoup, bien, c'est ce genre de personnes là qu'on
veut au Québec : les meilleures qualifications possibles, puis apprentissage
du français obligatoire et test de français obligatoire dans les trois
premières années. Là, on se trouve à avoir le meilleur des deux mondes.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que le critère du français serait un des critères?
M. Legault
: Ça serait
un des critères, mais le critère le plus important, ça va être les
qualifications. Mais évidemment, on va dire aux immigrants, on va les avertir
avant, là : Si vous voulez avoir votre citoyenneté, votre certificat pour
avoir la citoyenneté, il faut que vous réussissiez un test de français. Donc,
vous pouvez, si ce n'est pas demain matin que vous rentrez au Québec, commencer
à apprendre le français. Puis quand vous allez arriver, commencez tout de suite
à apprendre le français parce que vous n'aurez pas votre certificat pour avoir
votre citoyenneté tant que le français ne soit pas appris.
Donc, c'est un message fort. Actuellement,
il n'y a pas d'obligation de réussir un test de français. Avec un gouvernement
de la CAQ, il va y avoir une obligation de réussir un test de français.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
quel poids aurait ce critère de français dans la sélection?
M. Legault
: Bien, il
va avoir un certain poids, mais je veux surtout... Non, mais, écoutez...
M. Bellerose (Patrick) : 30 %?
Moins?
M. Legault
: Écoutez,
on veut surtout mettre l'emphase sur les qualifications.
La Modératrice
: Merci.
Louis Lacroix, Cogeco.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
messieurs dames. Bonjour, M. Legault.
On apprend ce matin que le ministre Robert
Poëti va imposer à Hydro-Québec, au ministère des Transports, le CSPQ ainsi que
la ville de Québec la fameuse norme ISO anticorruption, mais on ne va pas
l'imposer à l'UPAC. Pourtant, en septembre dernier, Guy Ouellette avait remis
un rapport au premier ministre dans lequel il disait que l'UPAC devait se
conformer à cette norme internationale. Quand vous voyez que l'UPAC n'y est
pas, quelle est votre réaction?
M. Legault
: Bien,
écoutez, quand je regarde l'UPAC, ça devrait être les plus grands spécialistes
anticorruption au Québec. Donc, ils ont-u besoin d'une compagnie privée pour
avoir une norme ISO? Il faut s'assurer évidemment que l'UPAC fasse bien son
travail. On sait qu'il y a de l'amélioration à apporter.
Nous, on souhaiterait que le directeur de
l'UPAC soit nommé par un vote du deux tiers de l'Assemblée nationale. On a
obtenu qu'il y aura un comité de surveillance qui sera élu aux deux tiers de
l'Assemblée nationale. Donc, pour l'instant, là, je suis satisfait de ça.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous dites que l'UPAC devrait être le plus grand spécialiste des normes
anticorruption. Est-ce qu'ils le sont, à votre avis? Est-ce que l'UPAC est
au-dessus de tout soupçon?
M. Legault
: Il y a
encore de l'amélioration à faire. Est-ce que les compagnies privées qui donnent
des ISO anticorruption, est-ce qu'elles sont plus spécialistes que l'UPAC? Bon,
c'est questionnable.
La Modératrice
: Merci,
Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Dans son
discours, M. Couillard, tantôt, a à peine parlé de Jean-François Lisée. Est-ce
qu'il tente de favoriser Jean-François Lisée afin de diviser le vote entre la
CAQ et le PQ?
M. Legault
: Bien, écoutez,
là, il faut poser la question à lui, là, c'est quoi, sa stratégie, là. Il faut
lui poser la question. Moi, je ne suis pas à sa place, je ne suis pas dans sa
tête, là.
M. Dion (Mathieu) : Mais,
selon vous, pourquoi il effleure Jean-François Lisée?
M. Legault
: Je ne sais
pas, mais moi, je pense qu'il ne faut pas sous-estimer Jean-François Lisée.
M. Dion (Mathieu) : Il a dit, à
un moment donné, que vous dites vraiment n'importe quoi. Est-ce que c'est vrai
que vous dites n'importe quoi, M. Legault?
M. Legault
: Qu'est-ce
que vous en pensez, hein?
M. Dion (Mathieu) : Ce n'est
pas à moi de le dire.
M. Legault
: Moi, je
suis un comptable agréé, je regarde les chiffres, je suis rigoureux puis je
pense que j'ai une équipe qui est rigoureuse. Et puis pourquoi il a volé autant
d'idées de la CAQ, si ce n'est pas bon, ce qu'on propose? Demandez-lui la question.
La Modératrice
: Merci.
Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
bonjour. Vous aviez dit, je me rappelle, au début de la session, à votre
caucus, que vous vouliez être moins présent à cette session-ci, laisser plus de
place à vos députés, bon, et tout ça, et visiblement ça s'est démontré dans les
sondages que ça continue d'augmenter. Est-ce à dire que, quand vous n'êtes pas
là, ça augmente dans les sondages?
M. Legault
: Regardez,
tous les partis politiques font des sondages. Ça fait un certain temps que,
quand on fait des sondages, qu'on demande qui serait le meilleur chef pour être
premier ministre, on n'a pas de problème de ce côté-là. Mais on avait un
problème quand on demandait qui a la meilleure équipe.
Donc, effectivement, au début de l'année
2017, j'ai décidé de montrer plus mon équipe que moi-même, et c'est rendu que,
là, les Québécois trouvent que la CAQ a un bon chef puis la CAQ a une bonne
équipe. Donc, gagnant-gagnant, et je pense que c'était une bonne décision.
Mme Prince (Véronique) : Il
reste encore quand même un bon 10 mois avant les...
M. Legault
: Neuf mois
et demi, oui.
Mme Prince (Véronique) : Neuf
mois et demi, quand même.
M. Legault
: 300 dodos
ou à peu près, là.
Mme Prince (Véronique) :
C'est ça, on aurait le temps d'avoir un enfant d'ici là. Mais justement, cet
intérêt des Québécois envers la Coalition avenir Québec, est-ce que ça ne
survient pas trop tôt? Parce que ça a le temps de s'effondrer. Auriez-vous
souhaité, dans votre stratégie, que ça arrive plus tard?
M. Legault
: Oui,
écoutez, ce qui est important, là, c'est d'être proche des préoccupations des
Québécois puis de continuer à travailler encore plus fort pour répondre à ces
préoccupations-là. Donc, on n'est pas dans la stratégie. On va continuer à
faire ce qu'on fait, puis ce sont les Québécois, en bout de ligne, qui vont
décider. Puis comme je vous le disais, moi, je ne prends rien pour acquis. Il
n'y a rien de joué. J'ai des adversaires redoutables. Donc, on va continuer de
travailler très fort.
La Modératrice
: Merci.
Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à tous.
M. Legault
: Bonjour.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vous vous présentez comme étant l'équipe du
changement, mais vous reconnaissez avoir certaines similitudes avec le PLQ puisque
le PLQ repique vos idées. En quoi vous êtes le changement si les libéraux
reprennent les mêmes idées que vous?
M. Legault
: Bon, d'abord,
je le disais tantôt, les idées qui ont été reprises par le Parti libéral ne
représentent même pas 10 % de notre programme, puis on va ajouter à ce
programme-là. Deuxièmement, moi, je n'ai jamais été premier ministre du Québec.
Troisièmement, il n'y a pas personne ici qui a été ministre dans un
gouvernement. Donc, effectivement, on est l'équipe du changement. Cet après-midi,
on va être rendus à 11 candidats. Il y a du changement, des personnes qui
veulent changer les choses en économie.
M. Couillard dit qu'il est satisfait de
l'économie. Moi, je ne suis pas satisfait d'avoir un écart de richesse de
20 % avec le reste du Canada. Donc, on a beaucoup plus d'ambition que M.
Couillard en économie.
En éducation, M. Couillard semble
satisfait qu'on ait un taux de diplomation de seulement 75 %, alors qu'en
Ontario c'est 86 %. Moi, je ne suis pas satisfait. Je veux qu'on propose
des mesures très concrètes : la maternelle quatre ans, l'école secondaire
de 9 à 5 pour améliorer les taux de diplomation.
En santé, écoutez, là, c'est
catastrophique, là. Les gens, ils ont un médecin de famille, mais ils n'ont pas
accès à ce médecin de famille là quand ils sont malades. Donc, on va faire...
il va y avoir beaucoup de changements avec un gouvernement de la CAQ, là. Puis,
bon, je pense que les Québécois, après 15 ans, ils regardent le bilan libéral
puis ils ne sont pas satisfaits.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Si les libéraux, en campagne, agitent
l'épouvantail de votre passé péquiste, comment vous allez vous en sortir?
M. Legault
: Bien,
article 1, hein? On a adopté, en novembre l'année passée, l'article 1 qui dit
que la proposition de la CAQ est à l'intérieur du Canada. Jamais un
gouvernement de la CAQ va faire de référendum sur la souveraineté du Québec.
Donc, ça ne peut pas être plus clair, hein? Donc, je vais continuer d'être
clair.
Mais ça se peut... Ça fait 50 ans que les libéraux,
tout ce qu'ils ont à proposer comme programme, c'est l'épouvantail. Donc là,
ils vont être obligés d'avoir un programme en économie, un programme en
éducation, un programme en santé. Ça serait la première fois, mais là on
l'attend.
La Modératrice
: Merci.
Martin Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin) : Bonjour
à tous. Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Croteau (Martin) :
Qu'est-ce que ça vous fait d'être identifié aussi clairement comme l'ennemi
numéro un de vos adversaires?
M. Legault
: Écoutez, c'est
normal. C'est normal, et puis, comme je vous dis, moi, je ne prends rien pour
acquis, hein? Donc, il faut travailler fort, il faut être rigoureux, il faut
continuer de faire des propositions, il faut mériter la confiance des Québécois
plus que jamais. Je ne peux pas ajouter autre chose.
M. Croteau (Martin) : ...un
sentiment particulier? Ça vous fait peur?
M. Legault
: Non.
M. Croteau (Martin) : Ça vous
inquiète? Ça vous...
M. Legault
: Non, mais
je m'attends à ça. Je reste zen. Je vois bien, comme vous, que tous nos
adversaires attaquent la CAQ, là, que les deux vieux partis se posent des
questions concernant la CAQ, là. Malheureusement, pour l'instant, je ne peux
pas répondre aux questions, mais je les vois bien comme vous, là.
M. Croteau (Martin) : Sur un
autre sujet, si vous permettez, Philippe Couillard a défendu le ministre
Barrette et ses façons de faire à la tête du ministère de la Santé. Vous, qu'est-ce
que vous pensez de la manière dont votre ancien candidat dirige le ministère de
la Santé?
M. Legault
: Bien, je
l'ai déjà dit, moi, je pense que Gaétan Barrette, c'est quelqu'un qui a besoin
d'un patron. Il a besoin de quelqu'un pour le contrôler dans ses excès. Malheureusement,
il n'en a pas de patron. Il manque de leadership au-dessus de lui.
Puis ce qui est le plus important, c'est
les résultats. C'est bien beau de dire : Il y a un million de Québécois
qui ont un médecin de famille, mais on l'a vu avec le rapport du commissaire
hier, la majorité des Québécois, quand ils sont malades, ils n'ont pas accès à
un médecin de famille en 48 heures. Ça donne quoi d'avoir un médecin de famille
s'il n'est pas disponible quand on est malade? Tu sais, c'est un échec, la
réforme de M. Barrette. C'est surtout ça qui est important.
M. Croteau (Martin) : À quel
point est-il clair à vos yeux qu'il se livre à de l'intimidation?
M. Legault
: Oh!
écoutez, je n'ai pas plus d'information que vous, là, sur son passé à
Maisonneuve-Rosemont, là. Je n'en ai pas plus que vous.
La Modératrice
: Merci.
Martine Biron, Radio-Canada.
Mme Biron (Martine) :
Bonjour, tout le monde. Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
Mme Biron (Martine) : Montréal.
M. Legault
: Montréal.
Mme Biron (Martine) :
Qu'est-ce que vous allez faire à Montréal? Est-ce que vous pensez que vous
pourrez gagner une circonscription et, si oui, laquelle?
M. Legault
: Bien, si
je me fie à certains sites, là, déjà on gagnerait quelques sièges à Montréal,
hein? Si vous allez voir, là...
Mme Biron (Martine) :
Lesquels?
M. Legault
: Bien,
allez voir le site, là.
Mme Biron (Martine) : Quand
même, M. Legault.
M. Legault
: Mais ce
que je peux vous dire, c'est que je vise à avoir un certain nombre de sièges à
Montréal. On va avoir un certain nombre de sièges à Montréal.
Mme Biron (Martine) :
Combien? Bien, combien, là? Soyez un petit peu plus...
M. Legault
: Je ne
commencerai pas à vous dire combien de sièges par région au Québec, là.
Mme Biron (Martine) : Bon, est-ce
qu'un gouvernement de la CAQ peut... Comment un gouvernement de la CAQ
gouvernerait sans aucun siège à Montréal?
M. Legault
: Bien,
d'abord, là, Montréal, c'est le Grand Montréal. Ça inclut le 450, puis on a
déjà beaucoup de sièges dans le 450. Et j'habite Montréal, puis Montréal, c'est
la métropole du Québec, puis l'objectif que j'ai, c'est de rendre le Québec, à
long terme, aussi riche que l'Ontario, puis ça passe entre autres par Montréal.
Puis actuellement il n'y a pas assez de
nouvelles entreprises à Montréal. Les usines, là... Quand est-ce qu'on a vu une
grosse usine s'installer dans la grande région de Montréal? Puis quand je dis
la grande région de Montréal, ça peut être Terrebonne, là. On a un magnifique
parc industriel à Terrebonne, mais il n'y a personne qui travaille à le remplir
avec des emplois payants. Tu sais, on a besoin d'augmenter le salaire moyen à
Montréal. Donc, il y a énormément de travail à faire...
Mme Biron (Martine) : Mais
vous vous éloignez un petit peu du sujet, là, mais... Mais qu'est-ce que vous feriez?
À ce compte-là...
M. Legault
: Mais non,
mais Montréal, c'est important pour l'économie du Québec.
Mme Biron (Martine) : Mais
quelle va être votre stratégie pour Montréal? Est-ce que vous allez nommer
quelqu'un spécifiquement pour...
M. Legault
: On va
avoir des députés à Montréal, donc, oui, je vais en choisir un ou une qui va
représenter Montréal.
Mme Biron (Martine) :
Combien de circonscriptions vous pensez être capable de gagner?
M. Legault
:
Écoutez, il y a 17 régions. Que voulez-vous que je vous dise?
Mme Biron (Martine) :
Bien, écoutez, on le sait, on est capables de lire les sondages, nous aussi,
là, quand même, vous aussi, là. J'imagine que vous voyez la situation à
Montréal.
M. Legault
: Puis
là vous voudriez que je vous donne le nombre de candidats que je compte faire
élire dans chacune des 17 régions.
Mme Biron (Martine) :
Non, mais vous êtes dans une position que vous pourriez prendre le pouvoir sans
Montréal, sans être à Montréal.
M. Legault
:
Écoutez, actuellement, les sites qui se spécialisent dans les prévisions, là,
disent déjà qu'on va prendre quelques sièges à Montréal.
Mme Biron (Martine) :
Mais combien? J'imagine que vous regardez ça.
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, le maximum possible. C'est une bonne réponse ça.
Mme Biron (Martine) :
Vous ne voulez pas vous mouiller là-dessus?
M. Legault
: Bien,
écoutez, non. Je ne vais pas commencer à vous donner le nombre de sièges par
région, là.
Mme Biron (Martine) : Non,
mais vous pourriez dire...
M. Legault
: Mais
je vais en avoir dans toutes les régions.
Mme Biron (Martine) :
Bien, si je vous demande, dans la région de Québec, vous êtes certainement
capable de dire à peu près combien vous pensez en prendre.
M. Legault
: Bien,
pas mal tous les comtés à Québec.
Mme Biron (Martine) :
Non, mais voilà.
M. Legault
: Je
pourrais vous dire ça. C'est pas mal, là.
La Modératrice
: Merci.
Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.
Mme Biron (Martine) : Ça
reste un problème, Montréal. Ça reste un problème pour vous.
M. Legault
: Ce n'est
pas un problème. On prévoit déjà... Écoutez, le paysage politique est en train
de changer, là, complètement, donc il n'y a rien d'exclu.
Mme Biron (Martine) : Ah!
vous pourriez passer avec une vague?
M. Legault
:
Écoutez, on va travailler fort. Je ne prends rien pour acquis. Les gens veulent
du changement, puis les Montréalais décideront.
La Modératrice
: Merci.
Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Oui. M. Legault, juste une petite dernière pour vous faire réagir sur les
derniers propos de M. Couillard qui, en anglais, a dit que vous faites de la
politique de bas étage, «low-level politics».
M. Legault
: Je
laisse les attaques personnelles à M. Couillard.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que vos positions sont
populistes?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, réduire les impôts et mettre plus d'argent dans le portefeuille
des familles, M. Couillard, il appelle ça populiste, mais, dans sa
dernière mise à jour, il l'a fait. Bien, dur à suivre. Dur à suivre,
M. Couillard. Il commence à être un peu comme M. Lisée.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que vous déplorez le ton des attaques de M. Couillard quand il dit
que vous faites de la politique de bas étage?
M. Legault
:
Écoutez, M. Couillard, qui sait très bien qu'avec un gouvernement de la
CAQ il va y avoir un test de français obligatoire, je l'ai entendu prétendre,
là, que nous, on accepterait des immigrants pour toujours qui ne parleraient
pas français. Je suis sûr qu'il sait que ce qu'il dit ce n'est pas vrai, mais
il le dit quand même. Comment on appelle ça?
M. Bellerose (Patrick) :
Je vous laisse répondre.
M. Legault
: Je
vous laisse choisir.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais, Angelica Montgomery, CBC.
Mme Montgomery
(Angelica) : Yes. Mr. Legault, what do
you say to Anglophones that would be interested in voting for the CAQ but are
concerned about your vote on «Bonjour! Hi!», your desire to make Bill 62
go even farther and whether or not you have a dedication to the Federation of Canada?
M. Legault
:
OK. First, regarding the «Bonjour! Hi!», I said that we
cannot have a bill forbidding that but I would like that we say «bonjour».
Alright? And Mr. Couillard said the same, so we have the same position.
Regarding the Bill 62, I
think that Anglophones, they also want that we protect our values in Québec, and it's a question of protecting
our values. And I think that saying that people that are in an authority
position that they must not wear a religious sign, I think it's not only a
question for Francophones. It's also a question in the United
States, in Germany. Everywhere in the world we ask
these kinds of questions. So I think values are also important to be protected for the Anglophones.
Mme Montgomery
(Angelica) : You didn't mention the Federation.
M. Legault
: The?
Mme Montgomery
(Angelica) : Federation of Canada.
M. Legault
: The Federation of Canada? I said clearly, our proposal, our article 1 is that our project is
within Canada. Never, never a
CAQ government will hold a
referendum of the sovereignty. I said it in French, I say it in English. I will
repeat it until October 1st.
Mme Montgomery
(Angelica) : You do take position but have
traditionally been unpopular with Anglophones like with the school boards.
«Bonjour! Hi!» is very unpopular as you know. Do you feel that English-speakers
are coming to your party anyway and why?
M. Legault
: Why? Because economy… I think that the Anglophones, they know like
me that we can do better. It's unacceptable that we receive $11 billion of
equalization payments because we're not as rich as the rest of Canada. Anglophones understand that and they
agree with me that we have to have more ambition.
Second, Anglophones, they
worry about drop-out rates in Québec in our schools. We have to do more. We have to start school at four
years old. We have to put activities in high schools. They agree with that.
Anglophones, they know that right now, family doctors are not available when
you're sick. We have to change the way we pay them. Mr. Barrette and Mr.
Couillard didn't do so. I will do so. It will be good for the Anglophones. So
our priorities are Anglophones' priorities in Québec also.
La Modératrice
: Merci. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Just got here in the nick of time, I see. We were of course
covering the Premier's press conference and he just said, both in French and in
English, that the CAQ is a joke. I'm quoting him verbatim. What do you have to
say to that?
M. Legault
: The way Mr. Couillard is doing politics is
not what he announced at the beginning. He said that he would be respectful,
that he would do politics in a different way. We all see that that's not what
he delivers, and it's his choice.
Mme Johnson (Maya) : And so do you see that as a sign that he feels threatened by the
progress your party has made?
M. Legault
:
Like I told you many times, I think that he's in a kind of panic. Look at
Charles Robert. He looks like somebody who's really worried. Usually, he's
smiling, yes.
La Modératrice
:
Merci. Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Just in further to Angelica's question, I'm
wondering, if you are elected in October, if you will keep the Anglophone
secretariat and the Anglophone Affairs Minister.
M. Legault
:
If I will what?
Mme Fletcher (Raquel) : The «secrétariat des affaires anglophones»?
M. Legault
:
OK. I said that I'm open to keep it, but I just want to make sure that it's not
more bureaucracy, that's it's giving something. I'm not a theoretical guy, I'm
somebody who's pragmatic. And I want that Anglophones feel close to the Government
and that we hear what they request. So, action, we have to talk about action.
How many Anglophones do we have as civil servants in different organizations of
the Government? That's the reality.
Mme Fletcher (Raquel) : You've seen Premier Couillard in hot water this week and last week
over «Bonjour! Hi!». Are you sitting back and taking notes to inform yourself
of how to deal with Anglophones in the future?
M. Legault
:
No, because I'm not trying to please one or the other and say something in
French and something else in English. Mr. Couillard is trying to say something
and the opposite. I said and I already said, for me, it's important to protect
French in Montréal. It's important that we show, in saying «bonjour» only, that
when you come to Québec, it's in French. I will not say something different in
English, like Mr. Couillard.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Merci à tous pour votre présence.
M. Legault
: Merci,
tout le monde.
(Fin à 9 h 36)