To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin

Version finale

Tuesday, November 21, 2017, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trois minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Bien sûr, du côté de Québec solidaire, on va attendre d'avoir les chiffres exacts de la mise à jour économique du gouvernement libéral avant de réagir en détail, en bonne et due forme aux annonces qui vont être faites cet après-midi. Mais déjà, d'entrée de jeu, il y a quelques informations qui ont filtré, et déjà ça nous fait réagir, bien sûr.

De toute évidence, ça sent la panique, du côté du gouvernement libéral. C'est un gouvernement usé, un gouvernement impopulaire. Les libéraux voient la CAQ monter dans les sondages, et donc ils ont ressorti le petit manuel de la vieille politique, c'est-à-dire utiliser les surplus qu'on a accumulés sur le dos des gens pour les redistribuer en baisses d'impôt à la veille des élections. Il n'y a rien de nouveau dans cette stratégie-là, il n'y a rien d'original, c'est la vieille méthode. C'est le niveau zéro de l'électoralisme.

Il faut rappeler d'où viennent les montants qui vont être redistribués cet après-midi. Le magot sur lequel est assis le gouvernement libéral, il a été créé en coupant dans les écoles, en coupant dans le réseau de la santé. Ce magot-là, il vient du fait que nos aînés ont eu seulement un bain par semaine. Ce magot-là, il vient du fait que les listes d'orthophonistes étaient rendues à deux, trois ans d'attente. Ce magot-là, il vient du fait qu'on a augmenté les tarifs en service de garde. Ce n'est pas de l'argent qui est tombé du ciel, c'est de l'argent qui a été pris aux familles québécoises durant les politiques d'austérité de la première moitié du mandat libéral.

Deuxième rappel : il faut se rappeler, quand les libéraux ont annoncé ces coupures-là, quand ils ont plongé le Québec dans une vague d'austérité sans précédent, Québec solidaire l'a dit que ce n'était pas nécessaire de couper autant, que ce n'était pas nécessaire de viser l'équilibre budgétaire aussi rapidement. Et pourtant les libéraux n'ont écouté rien ni personne. Ils ont foncé droit devant, ils ont imposé des mesures d'austérité sévères au Québec. Et aujourd'hui, alors que c'était tellement prévisible, ils vont annoncer des baisses d'impôt. C'est classique, c'est triste tellement que c'est prévisible comme stratégie électorale de la part des libéraux.

Le Modérateur : Des questions?

Mme Lamontagne (Kathryne) : Oui, sur un autre sujet, M. Nadeau-Dubois. M. Ouellette qui demande de réintégrer le Parti libéral et de retrouver sa place à la tête de la Commission des institutions, est-ce que vous êtes en faveur d'une telle mesure?

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas l'habitude de Québec solidaire de commenter qui est à l'intérieur ou à l'extérieur du caucus du Parti libéral. Ça appartient à M. le premier ministre, ça appartient au Parti libéral de décider s'il veut ou non intégrer M. Ouellette.

Ce que je constate, c'est qu'il n'y a pas encore eu d'accusations portées à son égard, et c'est ça, le vrai problème. Et ça, ce n'est ni la faute de M. Ouellette ni la faute des libéraux, c'est la faute de l'UPAC, qui a arrêté un député, et plusieurs semaines plus tard il n'y a toujours pas d'accusations. C'est ça, le problème fondamental, pour nous.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Mais seriez-vous confortable à revoir M. Ouellette à la tête de la Commission des institutions?

M. Nadeau-Dubois : Personnellement, comme député, je n'aurais aucun problème à participer à une séance de la Commission des institutions avec M. Ouellette comme président.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Et, sur un autre sujet aussi, il y a Mme Hivon, tout à l'heure, qui nous a parlé des services de garde privés non régis par l'État. Ça commence à être compliqué, tout ça.

M. Nadeau-Dubois : Oui. C'est un des problèmes, d'ailleurs, la complexité du réseau des garderies, oui.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Est-ce qu'on doit les inclure au projet de loi n° 143 tel que réclamé?

M. Nadeau-Dubois : Bien sûr, bien sûr. Pour nous, c'est une question d'égalité des chances. Il n'y a aucune raison qu'il y ait deux catégories d'enfants au Québec : des enfants qui ont droit à des services de qualité, des services éducatifs encadrés par l'État, et des enfants qui évoluent dans un régime parallèle. Ça ne veut pas dire que, dans ce régime parallèle, il n'y a pas de qualité. Il peut y en avoir, il y en a même souvent. Le problème, c'est qu'on ne peut pas donner des crédits d'impôt, donc subventionner indirectement des services de garde et refuser d'encadrer. Ce n'est pas logique, ne serait-ce que parce que, comme vous l'avez vous-même témoigné dans votre question, pour beaucoup de parents, là, c'est de plus en plus complexe de savoir quelle garderie est régie, quelle ne l'est pas, régie, qu'est-ce qui est un service de garde encadré, qu'est-ce qui ne l'est pas. Quand les parents reçoivent un crédit d'impôt, ils prennent pour acquis, avec raison, que ça vient en contrepartie d'un encadrement.

Alors, pour nous, la première version du projet de loi n° 143 était la bonne. Et c'est rare que Québec solidaire dit ça, mais là on invite le ministre Fortin à ne pas modifier son projet de loi, à rester sur ses intentions initiales, qui étaient déjà un pas dans la bonne direction parce qu'elles permettaient de rentrer plus d'enfants dans le système des services de garde régis.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Mais quels sont les dangers ou les impacts si cet amendement-là était accepté?

M. Nadeau-Dubois : Bien, pour nous, c'est une question d'égalité des chances. Ce n'est pas un projet de loi qu'on doit écrire en pensant aux prestataires de services de garde, c'est un projet de loi qu'on doit écrire en pensant aux enfants, et ça, ça veut dire faire en sorte que les garderies, au Québec, il y ait de moins en moins de garderies non régies, de plus en plus de garderies régies.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce que le Québec est prêt à accueillir davantage de réfugiés provenant des États-Unis? Parce qu'on peut s'attendre maintenant, avec la décision de Donald Trump, à ce qu'il y ait davantage de réfugiés qui arrivent ici, au Québec. Est-ce qu'on est prêts à en accueillir davantage?

M. Nadeau-Dubois : Le Québec est tout à fait prêt à recevoir davantage de réfugiés haïtiens, il faut simplement bien faire les choses. Il faut s'assurer qu'il y ait les ressources nécessaires pour les accueillir à la frontière. Il faut avoir les ressources nécessaires pour les intégrer à la cité québécoise. Il faut leur donner rapidement des permis de travail pour qu'ils puissent contribuer à la société. Parce que c'est ce que veulent ces gens-là. Ce n'est pas des gens qui viennent ici faire du tourisme ou du loisir, c'est des gens qui fuient la détresse. Ils cherchent une société à laquelle s'intégrer puis à laquelle contribuer. Et Québec solidaire, on a toujours été du côté des gens qui disent : Il faut ouvrir les portes, bien faire les choses, les intégrer à la société québécoise.

M. Dion (Mathieu) : Mais est-ce qu'on les fait bien, les choses, présentement?

M. Nadeau-Dubois : Bien, il y a eu des ratés à la fin de l'été, hein? Le gouvernement fédéral et provincial, les deux gouvernements ont improvisé. On a manqué de ressources, et ça a créé des images qui ont alimenté les craintes des gens, hein? Il y a eu des perceptions d'une crise, il y a eu la perception d'une perte de contrôle. Et, pour éviter cette perception-là, ce qu'il faut faire, c'est mettre les ressources pour intégrer convenablement ces gens-là. Pour nous, ce n'est pas un... que des gens cognent à notre porte et demandent l'asile, ça impose un devoir, celui de les accueillir dans le cadre du processus légal qui existe, d'examiner leurs demandes, de le faire de l'ordre, de le faire de manière à ce que les gens soient rassurés. Mais on ne fait pas partie des gens qui vont faire de l'alarmisme ou raconter des histoires de peur en faisant croire qu'il y a une invasion ou quoi que ce soit. Il faut faire très attention, il faut le dire clairement, ces gens-là sont bienvenus au Québec, et leurs demandes d'asile vont être traitées dans le cadre des délais puis des lois qui sont prévus.

M. Dion (Mathieu) : Et, sur le cannabis au volant, qu'est-ce qu'on fait avec ça? On n'a pas la technologie pour détecter quelqu'un qui est gelé — j'imagine, là, c'est comme ça qu'on doit le dire — ...

M. Nadeau-Dubois : J'imagine que c'est le terme technique, oui.

M. Dion (Mathieu) : ...bon, et la science ne nous dit pas comment faire exactement. Alors, qu'est-ce qu'on fait le jour où ça rentre en vigueur pour détecter les gens qui conduisent dans un autre état?

M. Nadeau-Dubois : Dans un état second, oui. Bien, nous, notre position, à Québec solidaire, c'est qu'il faut trouver une manière efficace de dépister la présence du cannabis sans ratisser trop large, hein, parce que, ce qu'on sait, c'est qu'à l'heure actuelle les tests salivaires, par exemple, comme les tests sanguins font en sorte qu'on peut détecter du cannabis même chez des gens qui en ont consommé il y a plusieurs jours. Et ça, pour nous, c'est un problème parce que, là, on risque d'attraper des gens qu'on ne devrait pas attraper.

Il y a le test de sobriété normalisé. Nous, c'est ce qu'on propose à Québec solidaire. Et, si on n'a pas toutes les réponses, notre seconde proposition, c'est de référer à un comité d'experts, qui pourra, d'ici le 1er juillet, faire des recommandations au gouvernement. Mais, pour nous, là, déjà, un test de sobriété normalisé, qui est déjà utilisé dans d'autres pays, ça pourrait permettre de dépister, disons, de détecter des gens qui sont sous l'effet du cannabis.

M. Dion (Mathieu) : Lorsque ça deviendra légal, qu'est-ce qu'on fait, là? Est-ce qu'on laisse les gens pouvoir conduire parce qu'on n'a pas les outils nécessaires, conduire sous l'effet du cannabis — excusez, ça me fait rire — ou encore on arrive plus tard avec des mesures strictes? Il ne faudrait pas arriver plus tôt avec des mesures strictes au moment où ça devient légal?

M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est sûr qu'il faut que, d'ici le 1er juillet, on ait trouvé. Nous, on croit déjà que, le test de sobriété normalisé, ça peut fonctionner. Et on a quand même plusieurs mois, là, on a quand même plusieurs mois pour continuer à faire de la recherche. Nous, ce qu'on a proposé la semaine dernière, c'est la mise sur pied d'un comité d'experts pour trouver les réponses, pour faire des recommandations à la ministre Charlebois.

Mme Plante (Caroline) : Juste une petite question, M. Nadeau-Dubois. C'est le congrès, si je ne me trompe pas, des libéraux en fin de semaine. Quelles sont vos attentes par rapport à ce congrès et qu'est-ce qui devrait être discuté? Est-ce qu'on devrait remettre en cause, par exemple, le leadership de M. Couillard?

M. Nadeau-Dubois : Bien, si je peux faire une invitation aux militants libéraux, c'est d'avoir une réflexion sur l'éthique au sein de leur parti, d'avoir une réflexion sur leur projet de société, sur le fait qu'ils ont coupé pendant trois ans au Québec, qu'ils ont mis à mal, comme peu de gouvernements dans les dernières années, le réseau de la santé, le réseau de l'éducation, le réseau des garderies, qu'ils ont mis à mal le développement régional, qu'ils ont mis à mal l'intégration des nouveaux arrivants. Et la question que j'ai pour eux, c'est : Est-ce que toutes ces coupures-là, ça vaut 200 $ de baisses d'impôt?

Mme Plante (Caroline) : Et pour le leadership?

M. Nadeau-Dubois : Ah! pour le leadership, moi, je pense que le problème au Parti libéral du Québec, ce n'est pas le leadership, c'est les idées. Merci.

(Fin à 11 h 13)

Participants


Document(s) Related