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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition, M. François Bonnardel, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Geneviève Guilbault, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de famille

Version finale

Wednesday, November 22, 2017, 12 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures quarante-sept minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Bien, d'abord, un mot sur la mise à jour économique d'hier.

Vous avez été plusieurs à dire que le gouvernement libéral s'était beaucoup inspiré de la CAQ. C'est ce qui m'a amené à féliciter le premier ministre. Il faut quand même le féliciter les rares fois où ils font un bon coup.

Écoutez, ça a pris quand même deux ans. Ça fait deux ans qu'on demandait que l'argent qui était pris dans le portefeuille des familles soit remis aux familles. Donc, on est contents, même si c'est deux ans en retard. Je pense qu'on peut dire que c'est une victoire de la CAQ, une victoire des Québécois. À force d'insister, le gouvernement libéral a reculé. Donc, si on est capables de faire ce genre de gain dans l'opposition, imaginez-vous ce qu'on va être capables de faire, une fois rendus au gouvernement.

Évidemment que la mise à jour économique d'hier n'efface pas 15 années de gouvernement libéral où on a continuellement pigé dans les poches des Québécois, mais, bon. Évidemment, on se dirige rapidement vers l'élection du 1er octobre 2018. C'est important de vous répéter que la CAQ va avoir un programme économique, va avoir un programme en santé, en éducation, donc va faire des nouvelles propositions en plus des propositions qu'on a déjà faites et qu'on va maintenir. Je comprends que M. Couillard aimerait connaître nos propositions de 2018. Vous allez nous laisser le temps de compléter notre plateforme, de bien s'assurer que tout balance.

Mais la remarque que j'ai faite ce matin à M. Couillard, c'est qu'on a un gouvernement qui est résigné à ce que le Québec paie toujours plus de péréquation. Lorsque le gouvernement libéral est arrivé au pouvoir en 2003, au moment où je venais de faire les finances d'un Québec souverain, c'était 4 milliards, la péréquation. Dans deux ans, on va être rendus à 12 milliards. Donc, la péréquation a triplé avec les libéraux.

Puis M. Couillard a l'air de se réjouir de ça. M. Couillard a l'air heureux d'être content de la croissance économique. Pourtant, je vous rappelle, quatre prochaines années : 1,8 %, 1,5 %, 1,4 %, 1,2, ce sont les prévisions et du ministre des Finances et les prévisions des économistes privés. Évidemment que ce n'est pas avec ça qu'on va faire le rattrapage qui est nécessaire pour éliminer l'écart de richesse entre le Québec et le reste du Canada. Ce n'est pas comme ça qu'on va éliminer la péréquation.

Évidemment, M. Couillard voudrait nos recettes. Je l'invite d'abord à lire mon livre sur le projet Saint-Laurent. Il y a déjà beaucoup de recettes pour éliminer une bonne part de l'écart avec le reste du Canada et éliminer la péréquation. Évidemment, il y aura d'autres mesures qui seront annoncées. Il y aura un programme économique complet, mais ça sera fait en temps et lieu.

La Modératrice : Merci. On va passer à la période de questions. Commençons par Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, M. Couillard vous a donné 24 heures pour donner votre recette pour éliminer la péréquation.

M. Legault : Bien, je lui demande de lire mon livre Projet Saint-Laurent. Déjà, il en aurait un gros bout de fait. Moi, je suis prêt à débattre avec lui. Je suis prêt à avoir un débat, là, devant une audience, en public.

Je suis content qu'il s'intéresse à la péréquation, parce que M. Couillard n'arrête pas de dire que l'économie du Québec va bien. Comment peut-il dire que l'économie du Québec va bien, alors qu'on va passer de 11 à 12 milliards de dollars de péréquation par année? Je rappelle, la péréquation, c'est un montant que le Québec reçoit parce qu'on est plus pauvre que le reste du Canada. Ce montant-là n'arrête pas de grandir. Moi, j'ai l'ambition de l'éliminer.

Évidemment, il peut lire mon livre, il peut attendre, être patient, là, de voir tout notre programme économique, mais en temps et lieu.

La Modératrice : Merci. Marc-André Gagnon...

M. Laforest (Alain) : Je peux-tu en poser une deuxième?

La Modératrice : Oh! Bien oui, excusez-moi! Pas de problème.

M. Laforest (Alain) : J'aimerais ça, si ça ne vous fait rien.

M. Legault : Bien oui!

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous avez l'impression qu'il vient de vous déclarer la guerre? Il semble nerveux, là.

M. Legault : Bien, je pense que oui. Je pense que Philippe Couillard est un peu en panique, là. On le voit, là. Toutes les réponses aux questions, que ça soit des questions de Québec solidaire, des questions du PQ, les réponses ont toujours un lien avec la CAQ. Donc, il y a peut-être une obsession, une panique du côté de M. Couillard, mais c'est son problème.

La Modératrice : Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Legault, bonjour.

M. Legault : Oui!

M. Gagnon (Marc-André) : De la mise à jour économique, beaucoup de gens ont dit que c'était à saveur préélectorale. Quand on vous entend aujourd'hui et qu'on vous voit débattre avec M. Couillard, tant en Chambre que sur Twitter, on a l'impression que la campagne électorale est bel et bien commencée.

Il y a toute, aussi, la question de la publicité gouvernementale. M. Lisée disait ce matin que c'est pratiquement un détournement de fonds publics que les Libéraux font. Qu'en pensez-vous?

M. Legault : Bien, je pense que ça n'a pas de bon sens, la publicité, là, hein? On essaie d'écouter un match de hockey ou une émission à la télévision, puis à toutes les deux minutes : On était là, on s'en va là... Puis toutes les pubs du gouvernement libéral — je n'en ai jamais vu autant que ça — c'est des pubs, souvent, qui s'intéressent aux entrepreneurs, hein, des pubs, entre autres, d'Investissement Québec. Je ne sais pas ce que ça fait comme grand public, mais, de toute évidence, là, les Libéraux ont décidé de dépenser des millions pour essayer d'aller chercher plus de support. Mais, de toute évidence, ça ne marche pas. Mais, moi, je pense que ces dépenses de publicité là devraient être calculées dans des dépenses électorales du Parti libéral.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, est-ce qu'on doit resserrer les règles? Est-ce que vous demandez à ce que le DGE se penche sur la question? C'est un des effets pervers un peu aussi des élections à date fixe.

M. Legault : Oui. Je pense que c'est une question de jugement. Ce n'est pas une question de loi. Évidemment, quand un gouvernement propose des mesures puis veut expliquer ces mesures-là à la population, il peut le faire par publicité. Mais là, d'être en train de se vanter d'un supposé bon bilan en santé, en éducation, en économie, alors que ce n'est pas vrai, je trouve que oui, c'est un peu du détournement de fonds publics.

La Modératrice : Merci. Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Hier, dans la mise à jour économique, on apprenait qu'une des prochaines baisses d'impôt qui allait survenir, notamment dans le budget provincial, ce sera la taxe scolaire. Il va y avoir du mouvement à ce niveau-là. Avez-vous l'impression que le gouvernement de Philippe Couillard va vous voler une autre idée?

M. Legault : Bien, écoutez, Philippe Couillard avait promis, durant la campagne électorale de 2014, qu'il n'y aurait aucune augmentation de taxe scolaire de plus que l'inflation. Philippe Couillard a menti, il a rompu cette promesse-là. Cette fois-ci, il nous en fait une autre, promesse. Ça fait que vous allez me permettre d'attendre de voir les propositions avant de les commenter.

M. Dion (Mathieu) : Mais, quand même, il y a une diminution... en tout cas, rendre le taux de taxation uniforme de façon régionale et également de diminuer le taux de base de façon générale. Bref, on en comprend que ça pourrait représenter une importante baisse du fardeau fiscal des contribuables.

M. Legault : On va attendre. On va attendre de voir la mesure, là, parce que sincèrement ce n'est pas clair comment ça va se passer du côté francophone, anglophone. On sait qu'à Montréal les taxes sont plus basses; dans certaines régions elles sont plus élevées. Comment il va gérer tout ça? Ce n'est pas juste à l'intérieur d'une région, là. Je vais attendre de voir la proposition, parce qu'il nous avait promis la même chose en 2014 puis il ne l'a pas livrée.

M. Dion (Mathieu) : Mais vous, vous aimeriez voir quoi?

M. Legault : Ça va être dans notre programme économique, ça va être dans nos propositions pour notre plateforme 2018. Pour l'instant, on n'a pas encore décidé.

La Modératrice : Merci beaucoup. Mathieu Boivin, Cogeco.

M. Boivin (Mathieu) : M. Legault, vous avez dit que vous élimineriez la péréquation en quatre ans. C'est bien ce que vous avez dit?

M. Legault : Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit qu'on aurait un programme de péréquation zéro, je n'ai pas dit le nombre d'années. Il y aura donc un programme économique pour éliminer toute la péréquation. Mais on ne parle pas de quatre ans. Il n'a jamais été question de ça, là. Allez revoir les transcripts.

Mais soyez un petit peu patient, là. On va déposer notre document, puis vous allez voir c'est sur combien d'années, puis comment on va le faire.

M. Boivin (Mathieu) : La péréquation, si on ne se donne pas d'échéancier, je veux dire, ça semble...

M. Legault : Ah! il faut se donner un échéancier. Il faut se donner un échéancier.

M. Boivin (Mathieu) : Lequel?

M. Legault : Vous allez le voir, soyez patient. Vous allez voir notre programme économique. Ça va être déposé maximum d'ici 10 mois.

M. Boivin (Mathieu) : Mais vous pensez pouvoir réduire... ou augmenter les revenus ou réduire les dépenses du Québec de 12 milliards de dollars?

M. Legault : Absolument. Il n'y a aucune raison que le Québec soit plus pauvre que l'Ontario ou que le reste du Canada. On a tout pour réussir : on a des bonnes universités, on a du monde créatif, innovant. Il n'y a pas de raison qu'on ait cet écart, là, d'à peu près 20 % avec le reste du Canada.

Oui, il faut se donner comme objectif d'éliminer la péréquation. Il faut être ambitieux. Il ne faut pas faire comme Philippe Couillard et être résigné à ce qu'on soit toujours plus pauvres que le reste du Canada puis qu'on soit toujours de plus en plus dépendants de la péréquation canadienne.

La Modératrice : Merci.

M. Boivin (Mathieu) : Mais ce sera une question de mandat? Un mandat, deux mandats ou...

M. Legault : Je vous le dirai en temps et lieu. Je sais que vous êtes anxieux de voir le programme de la CAQ, là, mais ça va venir. Ça va venir. Il reste 10 mois maximum.

La Modératrice : Merci. Gilbert Lavoie, Le Soleil.

M. Lavoie (Gilbert) : Oui. Bonjour, M. Legault. On comprend pourquoi vous avez applaudi ou félicité, à tout le moins, hier, Philippe Couillard pour les baisses d'impôt. Est-ce que vos félicitations portaient aussi sur la mesure la plus électoraliste de cette mise à jour là, c'est-à-dire les chèques de 100 $ envoyés en janvier et en septembre... en juillet, pardon?

M. Legault : Écoutez... Oui. Bien, vous savez que c'était une mesure de la CAQ aussi, de donner 100 $. Nous, on aurait préféré que ça soit donné à l'école, pour que l'école achète tous les cahiers, les Duo-Tang, les séparateurs. Il y aurait même eu des économies de volume à faire. Donc, de soulager les familles des frais en début d'année, on était d'accord avec ça. On l'avait déjà proposé. Donc, je peux juste applaudir.

M. Lavoie (Gilbert) : Mais, comme ce n'était pas exactement ce que vous aviez proposé, est-ce qu'un gouvernement de la CAQ reverrait cette mesure-là?

M. Legault : Non. Je pense que l'important, c'est de donner un répit aux familles, puis ça donne un répit aux familles.

La Modératrice : Merci beaucoup. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que les Québécois devraient être gênés de toucher autant de péréquation des autres provinces canadiennes?

M. Legault : Bon, écoutez, le Québec, malheureusement, a un niveau de richesse, un niveau de vie plus bas que l'Ontario, plus bas que la plupart des provinces sauf trois provinces maritimes. On peut faire mieux.

Moi, en tout cas, je prends ça un peu comme de l'orgueil. Je me dis : Il me semble qu'on devrait se donner comme objectif de ne pas recevoir de péréquation, d'être aussi riche que le reste du Canada. Puis on devrait se donner un plan pour y arriver.

Malheureusement, depuis 15 ans de régime libéral, l'écart n'a pas diminué, il a même augmenté. Donc, je trouve ça malheureux que les libéraux ne soient pas plus ambitieux que ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Estimez-vous que l'État québécois a la marge de manoeuvre nécessaire pour alléger encore le fardeau fiscal des Québécois d'ici aux prochaines élections?

M. Legault : Bien, ça dépend de la croissance. C'est certain qu'avec des croissances de 1,8 % à 1,2 %, ça ne sera pas possible. Mais, avec un gouvernement de la CAQ, on va avoir des croissances qui vont être bien meilleures que ça, là. Donc, si on n'est pas plus ambitieux que ça, on n'en aura pas, de marge de manoeuvre. Mais, avec un gouvernement de la CAQ, ça va être possible, il y aura des mesures pour soulager le portefeuille des familles.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, vous dites que le gouvernement libéral est allé le plus loin qu'il pouvait avec les mesures qui ont été annoncées, hier, d'allégement du fardeau fiscal?

M. Legault : Bien, le gouvernement libéral a profité d'une année exceptionnelle, hein? Quand vous regardez la croissance économique en 2016, mauvaise année, 1,4 %; en 2017, 2,6 %. Pourquoi? À cause des baisses d'impôt de Justin Trudeau. Même au Canada ça a été 3,1 %. Mais, tout de suite, l'année prochaine, en 2018, on retombe à 1,8 %, puis après on retombe à 1,5 %, 1,4 %, 1,2 %. Donc, ils ont profité d'une année exceptionnelle où on a soufflé sur la consommation des ménages avec les baisses d'impôt du gouvernement fédéral. Je ne pense pas qu'ils puissent s'attribuer ça. Mais ce n'était pas comme ça en 2016, puis ça ne sera pas comme ça à partir de 2018. C'est vraiment une année exceptionnelle, puis ce n'est pas de la faute du gouvernement libéral.

La Modératrice : Merci beaucoup. Michel David, Le Devoir.

M. David (Michel) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour. De la grande visite à Québec!

M. David (Michel) : Bien oui! Bien oui, et je suis content de vous voir. Vous venez de répondre à mon collègue que, sur le plan, disons, de la baisse d'impôt résultant de la croissance des revenus, étant donné les prévisions pour les prochaines années, ça va être difficile d'alléger...

M. Legault : Avec les libéraux.

M. David (Michel) : ...avec les libéraux. Mais je crois comprendre que vous ne ferez pas de promesse là-dessus au cours de la prochaine campagne électorale?

M. Legault : Oh non! Il va y avoir des mesures pour aider le portefeuille des familles dans un programme de la CAQ, mais la croissance économique va être bien supérieure avec un gouvernement de la CAQ qu'avec un gouvernement libéral.

M. David (Michel) : Maintenant, revenons un peu en arrière, au moment de la dernière campagne électorale. En 2012 aussi, vous aviez beaucoup de projets d'abolition de structures, là : Hydro-Québec, commissions scolaires. Est-ce que vous avez encore de ces types de projets là qui pourraient vous permettre d'alléger le fardeau des contribuables non pas en tablant sur la croissance, mais en tablant sur une réduction des dépenses?

M. Legault : Bien, il y a entre autres un projet important pour moi, c'est toute la question des dépenses informatiques. Éric Caire a déjà expliqué que ça serait possible d'économiser au moins 500 millions de dollars avec l'informatique si on arrêtait d'avoir un bar ouvert à des compagnies externes qu'on ne contrôle pas. Donc, ça, ça fera partie, effectivement, des mesures qu'on va continuer de proposer. Il y en aura probablement d'autres, mais on veut surtout tabler sur l'augmentation des revenus.

M. David (Michel) : Mais ces revenus-là, qui résulteraient de coupures de dépenses, finalement, est-ce qu'ils iraient aux contribuables ou si ce serait réinvesti dans les services?

M. Legault : Là, vous allez me donner la chance de vous présenter une plateforme puis un programme complet dans les prochains mois pour vous expliquer, effectivement, quelles seront les marges de manoeuvre qui vont être dégagées, quelle partie sera pour des nouveaux services, entre autres en éducation, puis quelle partie sera pour le portefeuille des familles.

M. David (Michel) : Dernier détail. Les commissions scolaires, est-ce qu'il est toujours dans votre intention de les abolir?

M. Legault : Oui. On a toujours dans la tête d'abolir les élections scolaires, remplacer les commissions scolaires par des centres de services qui vont être au service des écoles plutôt que le contraire, donc transférer un certain nombre de pouvoirs. D'ailleurs, Jean-François Roberge, au cours des prochains mois, va déposer un document complet pour expliquer comment ça va fonctionner maintenant, les centres de services.

La Modératrice : Merci beaucoup. Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour à tous.

M. Legault : Bonjour.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Vous ne ferez pas de farce aujourd'hui, vous, là?

M. Croteau (Martin) : Eh là! Ça, c'est cheap.

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Croteau (Martin) : C'est un peu en filigrane de beaucoup des questions et des réponses depuis le début de cette séance. Je voudrais juste vous poser la question directement : Est-ce que vous avez l'impression de vous être fait voler votre programme par le Parti libéral?

M. Legault : Bien, écoutez, on parle de la baisse d'impôt qu'on demandait de 1 000 $ par famille depuis deux ans. Ça a pris deux ans avant qu'ils annoncent à peu près l'équivalent. Mais ça serait très réducteur de dire qu'ils ont tout volé nos idées, là. Allez relire le document de la CAQ : la maternelle quatre ans pour tout le monde, l'école de 9 à 5, de l'aide de d'autres types aux familles, puis il va y avoir d'autres mesures qui vont très annoncées.

Donc, ils ont pris effectivement une mesure, ça leur a pris deux ans. Donc, pendant ces deux ans là, ils ont pu accumuler un surplus, qu'ils utilisent, d'ailleurs, hein? Je vous invite à aller voir comment ils utilisent la réserve de stabilisation, là. Ils en prennent quand même 1,4 milliard cette année, qui est des surplus des années passées. Donc, c'est une partie.

Et puis, bien, moi, je m'en félicite. Moi, je dis bravo à notre équipe. On les a talonnés semaine après semaine, puis Philippe Couillard a fini par reculer puis accepter la proposition de la CAQ. Tant mieux.

M. Croteau (Martin) : Ça vous enlève une proposition aux Québécois, là. Ça vous empêche d'aller en campagne sur votre plateforme pour laquelle vous êtes connus, là.

M. Legault : Écoutez, il y aura d'autres propositions pour aider le portefeuille des familles. Tant mieux s'il y a une partie du travail qui est faite, mais nous, on le fait par conviction, on ne le fait pas par opportunisme comme les libéraux.

Donc, notre programme puis nos objectifs vont rester les mêmes : soulager, entre autres, le portefeuille des familles. Même, si vous venez en fin de semaine, je vais peut-être avoir un petit scoop pour vous.

M. Croteau (Martin) : Juste une question sur un autre sujet, si vous permettez. Le port du kirpan dans les avions. Le gouvernement a appuyé une motion qui avait été proposée...

M. Legault : Bien oui.

M. Croteau (Martin) : Êtes-vous surpris de l'appui du gouvernement? Et pourquoi devrait-on se préoccuper, là, de l'autorisation qui est faite par Ottawa d'autoriser le port des lames de plus de six centimètres dans les avions?

M. Legault : Bien, écoutez, là, on ne peut pas permettre à des gens d'avoir un couteau pour des raisons religieuses dans un avion, là. Je peux vous dire que, pour avoir été dans ce domaine-là, ça a toujours été plus sécuritaire qu'ailleurs. Puis, avec ce qui s'est produit dans les dernières années, je ne vois pas comment le gouvernement fédéral accepte des couteaux dans les avions, là. Ce n'est pas acceptable, même si c'est pour des raisons religieuses.

La Modératrice : Merci beaucoup. Dernière question en français. Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Legault. En vous critiquant, ce matin, M. Couillard, il a repris, là, la fameuse histoire de la taxe sur les produits sur Internet, là, en disant que vous aviez changé...

M. Legault : Sur les?

M. Lecavalier (Charles) : Sur les produits vendus sur Internet. La fameuse histoire... Vous avez changé d'idée trois fois dans la même journée. Est-ce que vous avez l'impression, dans ce dossier-là, d'avoir fait preuve d'amateurisme?

M. Legault : Bien non. Écoutez, ce qu'on dit, nous, à la CAQ, là, c'est que ça doit être équitable. On le dit depuis le jour un. Si on charge la taxe dans un magasin, il faut la charger en ligne, que ce soit avec une entreprise québécoise ou étrangère. Maintenant, au total, les Québécois ne doivent pas payer plus de taxes.

Donc, une des possibilités qu'on regarde, c'est d'exempter certains produits ou services pour qu'au total les Québécois ne paient pas plus cher. Mais tout le monde doit être traité de façon équitable. Pour le même produit ou le même service, qu'il soit vendu en magasin ou en ligne, il doit être taxé de la même façon.

M. Lecavalier (Charles) : Puis ça, à quel moment vous allez le chiffrer, ça, cet engagement-là?

M. Legault : D'ici 10 mois.

M. Lecavalier (Charles) : Dernière question. Est-ce qu'il y a d'autres organismes, à part les commissions scolaires — juste me rafraîchir la mémoire — que vous souhaitez peut-être abolir? Non? La SAQ, est-ce que... privatiser ou...

M. Legault : Non. On veut introduire plus de compétition à la SAQ, là, mais il n'y a pas... non. Hydro-Québec, j'aime mieux un monopole public qu'un monopole privé, là, donc ça, il n'en a jamais été question. Mais les commissions scolaires, il y a 3 % des gens qui vont voter. Je ne comprends pas à combien il va falloir baisser pour que les libéraux puis les péquistes comprennent.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous avez l'impression que vous retombez dans le piège du «on verra»?

M. Legault : Bien, pas du tout. Parce que, écoutez, là, nous, on propose que tous les enfants aient accès à la maternelle quatre ans. On propose que toutes les écoles secondaires soient ouvertes de 9 à 5. On propose de changer la rémunération, le mode de rémunération des médecins de famille, etc. Donc, notre programme est très clair.

Il y aura d'autres mesures, puis c'est normal, puisqu'on parle de l'année 2018 jusqu'à l'année 2022. Donc, dans ces quatre ans, les marges de manoeuvre qu'on va être capables de dégager... Mais il va falloir expliquer ce qu'on va faire de plus que ce qu'on a déjà annoncé. Mais c'est juste normal.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer aux questions en anglais, en commençant par Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good afternoon, Mr. Legault. Should Quebeckers be thanking the CAQ for the tax breaks they are getting from the Liberals?

M. Legault : I think so. I think that, week after week, you saw us asking for those tax cuts of about $1,000 per family. So, we got them, but we have to remember, Quebeckers, even if they should thank CAQ, that it's their money, hein? This money has been taken before in their pockets by the Liberal Government, so it's not money coming from the Liberal Party, it's coming from pockets of tax payers.

But, yes, I think Mr. Couillard wasn't in agreement before, even if he had a surplus last year to do so. Because he's doing that retroactively, so it means that he had the money for the full year 2017.

Mme Johnson (Maya) : Doesn't this steal your thunder, so to speak, now that the Liberals have done something that you were proposing to do for Quebeckers?

M. Legault : Not at all, because our program is more than only those tax cuts. And, of course, we will add some proposals in the next 10 months. And we already have many proposals, for example in health care and in education. So, so far, the Liberal Party, they don't agree with these proposals.

La Modératrice : Merci. Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. I wanted to ask you about the equalization payments. This is something that you've mentioned before, but now you are saying that you are really aiming for zero equalization payments. For people at home who, I think, it's hard to understand how much $20 billion is, can you put that in more concrete terms of, like, how will we get there, how will we get $20 billion? That's a huge part of our budget.

M. Legault : OK. First, in 2003, when the Liberal Party came into power, the total amount for equalization payments was $4 billion; today, it's $11 billion. And yesterday the Liberal Government told us that, in two years from now, it will become $12 billion. So, it's three times the size we had in 2003. Why do we receive equalization payments? Because we are not as rich as the rest of Canada.

So, what I want and what the CAQ Government want is to have a target for equalization zero, to have a GDP per capita in Québec equal to the one in the rest of Canada. And we'll table a program for that. And, of course, if you want to have some preview about how we will do that, just read the book Projet Saint-Laurent. It's all included. But we'll add some measures.

But one thing is clear; it's that Mr. Couillard doesn't have any ambition. He's happy with the economy, he's happy with the increase of equalization payments, he's happy with low growth. We're talking about 1.8% only next year, 1.5% the year after, 1.4%, and 1.2% only in 2021. He's happy with that. I'm not happy with that.

Mme Fletcher (Raquel) : In question period today, he said : The question for the population is whether or not we can trust this person, meaning you. How did you feel when he said that?

M. Legault : I think that, of course, the Liberals are there since 15 years, so they have to defend what they did or what they didn't do in the last 15 years. We propose something, especially in economy. I think it's something I control well, personally, and people will have to decide: do they believe that it will be better with the Liberals or with the CAQ?

La Modératrice : Merci. Angelica Montgomery, CBC.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes. So, Mr. Legault, could you explain your reasoning behind the motion regarding Transport Canada allowing six centimeter knives?

M. Legault : Yes. I think it's very dangerous to have a knife in an aircraft. And I don't understand, even for a religious reason, why they accept that. And that's why we tabled this motion. Everybody voted with us, except Québec solidaire. So, for me, it's clear that, for security reason, you must not accept knives in an aircraft.

Mme Montgomery (Angelica) : Now, Transport Canada is allowing any kind of knife, even… it might be a little blade that is on people's fingernail clippers.

M. Legault : Yes.

Mme Montgomery (Angelica) : So, why is it that you would connect it necessarily with a religion?

M. Legault : You know, when I started Air Transat, we had some metal knives. We don't have that anymore. So why should we do a compromise for a religious reason? I think the security must be the best.

Mme Montgomery (Angelica) : Why do we connect it with the religious... Why do we think it's religious?

M. Legault : It's not connected with the religion, but it's only used... The reason why they want to wear this knife is for religious reasons.

La Modératrice : Merci.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 13 h 12)