(Dix heures trente et une minutes)
M. LeBel : Oui, bonjour. Jeudi
passé, je suis allé rencontrer les représentants de l'entreprise de la Davie,
le propriétaire, les représentants et aussi je suis allé voir les travailleurs
sur le chantier du bateau ravitailleur l'Asterix. Je veux juste témoigner de ce
que j'ai vu. J'ai vu la direction d'un chantier maritime qui a de la vision
pour l'avenir, qui a développé de l'expertise et a de la vision pour développer
tout ça dans la région ici. J'ai vu aussi des travailleurs fiers de ce qu'ils
font, mobilisés, très contents de ce qu'ils sont en train de faire et qui se
disent, avec les ingénieurs, ils disent : Nous, on est prêts à aller
encore de l'avant. J'ai vu aussi des travailleurs inquiets. On parle de 800 travailleurs
qui pourraient perdre leurs emplois et qui, tout juste avant les fêtes,
n'auront pas des nouvelles par rapport à l'avenir de leurs emplois.
Bref, ce que j'ai vu aussi, c'est de
l'injustice par rapport aux autres chantiers maritimes du Canada. On demande
notre dû. Les Québécois demandent leur dû. Et tout le Québec devrait se
sentir... Moi, je viens de Rimouski, j'ai l'institut de marine chez nous. Il y
a des gens de chez nous qui travaillent au chantier de la Davie. Tout le Québec
maritime devrait être interpelé par ce qui se passe à la Davie. Au moment où on
a un gouvernement qui parle de Stratégie maritime, qui a déjà de la misère à
garder nos quais dans l'est du Québec avec le fédéral, il me semble qu'on
devrait se battre pour la Davie. Et, pour vous expliquer un peu plus qu'est-ce
qui se passe à la Davie, je vous laisse avec M. Boisvert, le porte-parole
de l'entreprise.
M. Boisvert (Frédérik) :
Bonjour, tout le monde. D'abord, j'aimerais remercier M. Lisée et M. Harold
LeBel pour leur soutien, de même que tous les membres de l'Assemblée nationale,
qui ont adopté une motion unanime ça fait déjà plusieurs jours déjà, où ils ont
parlé d'une seule voix pour indiquer qu'il y avait, je pense, une erreur à
corriger.
Il y avait aussi la notion qu'il y avait
un navire ravitailleur, un besoin intérimaire pour, en fait, permettre à la Davie
de se projeter à l'international, de se projeter au Canada — on a
trois côtes — et donc d'octroyer un contrat à la Davie pour un second
navire ravitailleur, qui se nomme Obelix. Les travailleurs sont prêts, le
bateau, actuellement, est dans la zone Pacifique, il peut être de retour d'ici
trois semaines. Le travail peut commencer dès maintenant, et nous, on se base
sur le fait que les deux... le Sénat et la Chambre des communes ont adopté une recommandation
à l'effet que le Canada devait dès maintenant octroyer un contrat pour la
construction d'un second navire ravitailleur de classe Resolve, et ce navire
ravitailleur là, seule Davie peut le livrer à court terme. Les deux autres
chantiers sont en surcapacité, ils ont beaucoup de contrats, ils font même de
l'impartition à l'international.
Davie a un modèle d'affaires unique, une
chaîne d'approvisionnement entièrement québécoise, avec quelques fournisseurs
canadiens, mais la chaîne d'approvisionnement, elle est majoritairement basée
dans la grande région de Québec, alors c'est des emplois pour toute la grande
région. Le contingent, le nombre de travailleurs à Davie, actuellement, est de 1 200,
mais on risque de perdre 800 emplois d'ici Noël si le fédéral n'agit pas
maintenant.
Donc, pour nous, la situation et
l'urgence, c'est maintenant. On demande une décision rapide du gouvernement
fédéral et surtout on témoigne de notre appréciation pour tout l'appui qu'on
reçoit de la part des gens d'affaires, des partis politiques. Et le combat ne
fait que commencer parce que l'objectif, c'est Obelix. On sait que la marine en
a besoin et on veut livrer le plus rapidement possible, en 24 mois, et
50 millions de moins que ça a coûté pour livrer l'Asterix. Et, pour ceux
qui ne sont pas au courant de ce qu'est l'Asterix, je vous invite à regarde le
programme Découverte, où on explique en détail et de manière méticuleuse
toutes les étapes qui sont liées au savoir-faire du Québec.
En fait, je terminerais en disant que
l'expertise et le génie des Québécois s'expriment à travers la capacité
industrielle de Davie, et, pour nous, c'est très important qu'on ne laisse pas
ce joyau de l'industrie navale mourir. Et, sur ce, j'aimerais juste souligner
une chose, on a ici, dans la région de Québec, un fort consensus. À Montréal,
les appuis commencent à se manifester, et enfin ça ne fait que commencer.
Alors, je vous remercie de votre attention.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Maltais.
Mme
Maltais
:
Un petit mot pour vous dire que ce n'est pas la première fois que je suis dans
un point de presse qui concerne la Davie. Je pense, la première fois, c'était
avec Linda Goupil ici. Alors, le Parti québécois n'a jamais cessé d'appuyer la
Davie, pour deux raisons : un, parce qu'on a besoin d'un chantier
maritime, d'un chantier naval fort au Québec; deuxièmement, parce qu'on croit
en la qualité de ses travailleurs. Résultat : il y a à peine deux ans, ce
chantier-là était nommé meilleur chantier naval en Amérique du Nord. Il livre
des bateaux en temps et dans les budgets. On demande maintenant au gouvernement
fédéral d'assumer cela. Nous avons besoin de préserver une Davie forte puis on
a besoin de préserver les emplois. Merci.
M. Lisée
: Merci,
M. Boisvert, d'être là. Les travailleurs vont être présents aussi dans les
tribunes tout à l'heure.
Écoutez, c'est le temps de sonner une mobilisation
générale contre une injustice historique. Alors, selon les évaluations, là, on
parle de 76 à 100 milliards de dollars qui sont investis dans la stratégie
maritime canadienne, 76 à 100 milliards de dollars. Le Québec va en payer
le quart. Les contribuables québécois, en ce moment, paient le quart des sommes
qui sont dépensées à Halifax et à Vancouver par nos impôts qu'on envoie au
fédéral, et on en reçoit moins de 1 %. Il y a trois lieux au Canada où on
peut construire des vaisseaux pour la marine : Halifax, Vancouver, la
Davie à Lévis, et le gouvernement fédéral a décidé qu'il y aurait des miettes à
Québec et qu'il y aurait l'immensité du gâteau sur les deux côtes, l'immensité
du gâteau.
On a beau regarder dans l'histoire du
Québec et de ses rapports avec le Canada, on n'a jamais vu un détournement de
fonds aussi massif des contribuables québécois vers des travailleurs des deux
côtes. On n'a jamais vu ça, c'est un détournement de fonds historique. Et,
lorsqu'on demande simplement, à Québec, d'avoir... même pas sa juste part, avoir
sa juste part, ce serait demander 20 milliards de dollars. On ne demande
même pas ça, on demande de garder les emplois qui sont là avec des contrats qui
peuvent être livrés rapidement.
Et, si on regarde la qualité du produit,
alors, à Halifax et à Vancouver, des navires auraient déjà dû être livrés en
2012, 2013, 2014, ils ne sont pas encore livrés. Ici, à la Davie, le dernier
navire a été livré en 24 mois sous les budgets. On est capables de le
refaire. Et là le gouvernement canadien s'apprête à être sans ravitailleur
pendant 10 ans plutôt que de donner un contrat à la Davie. Il préfère aller
chercher au Chili et ailleurs des capacités qu'il n'a pas. Et on voit, là, qu'il
y a une volonté politique d'assécher Davie, une volonté politique claire et une
volonté économique, parce qu'en ce moment les chantiers sur les deux côtes, ils
n'arrivent pas à livrer, alors ils sous-traitent. Mais pas à la Davie, ils ne
sous-traitent pas à la Davie. Il y a là une guerre contre la Davie qui est en
train de se dérouler sous nos yeux avec l'appui du gouvernement canadien.
Alors, à l'injustice s'ajoute une autre injustice, une volonté politique de
fermer la Davie.
Alors, que fait le gouvernement du Québec?
Bien, je vais vous lire. Philippe Couillard a déclaré le 26 novembre :
«Si c'est ça, la politique d'approvisionnement qui est actuellement suivie,
quand bien même je taperais du pied pour demander un deuxième ravitailleur, on
risque d'attendre longtemps.» Fin de citation. Philippe Couillard a jeté la
serviette, Philippe Couillard abandonne la Davie. Il dit que ça ne sert à rien,
faire de la pression. Il a l'air à décider que le Canada ne fonctionnera pas
face à une injustice de cette nature. Bien, nous, on n'est pas d'accord avec
ça. Régis Labeaume n'est pas d'accord avec ça. Le maire de Lévis, M. Lebouthillier,
n'est pas d'accord avec ça. Il y a des gens à Montréal, où les retombées économiques
sont de plusieurs centaines de millions de dollars, qui ne sont pas d'accord
avec ça. Le Québec est en train de se mobiliser contre cette injustice-là. Le
Parti québécois est au rendez-vous. Et je vais demander au premier ministre
tout à l'heure, en présence des représentants de l'entreprise, en présence des
représentants des travailleurs, de se ressaisir et d'accepter de jouer son
rôle, de mener la bagarre pour les emplois au Québec puis pour la justice.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Madame et messieurs, on va y aller d'abord, si vous permettez, en
questions sur la Davie. Donc, si ça va, on a M. Laforest, TVA, micro de
droite.
M. Laforest (Alain) :
Messieurs dame, je voudrais poser une question à M. Boisvert tout d'abord,
si ça ne vous fait rien, M. Lisée. M. Boisvert, actuellement, ce qui
circule à Ottawa, c'est que la Davie, c'est une entreprise qui est un canard
boiteux, qui a eu des faillites successives et qu'on ne peut pas faire
confiance à la Davie. C'est ce que les grands chantiers comme Irving et celui
de Vancouver laissent entendre par le biais de leurs lobbyistes. Vous leur
répondez quoi?
M. Boisvert (Frédérik) :
On a répondu par la bouche de nos canons. On a livré un Asterix en 24 mois
à 650 milliards, le quart du...
M. Lisée
: ...
M. Boisvert (Frédérik) :
...millions — merci, M. Lisée — le quart du prix des
navires qui seront livrés par les autres chantiers. Je vais vous dire bien
franchement, là, oui, c'est vrai qu'actuellement on assiste à une campagne de
lobbying intense au fédéral, mais je pense que c'est maintenant le temps pour
le Québec de se réveiller. On remercie tous les partis de l'Assemblée nationale
qui se sont joints à l'effort et on va continuer parce que le «track record» de
Davie est impeccable et nickel. On a, depuis cinq ans, un chantier avec une
nouvelle administration, une compétence puis un savoir-faire qui ont été
reconnus. Mme Maltais mentionnait qu'on avait gagné le prix du chantier de
l'année en 2015. Bien, c'est un fait. On a battu au passage un des plus grands
chantiers aux États-Unis, qui s'appelle General Dynamics. Alors, franchement,
là, on n'a pas honte du tout. On a le plus gros chantier au Canada, et, jusqu'à
récemment, ça fonctionnait à plein régime. Et là maintenant ce qu'on a de
besoin, c'est un navire ravitailleur, le second que la marine a besoin, et dont
le Sénat et la Chambre des communes ont tous deux joint leurs forces pour
demander ce contrat-là pour la Davie, pour la classe Resolve.
Donc, nous, là, ce que les gens disent à Ottawa,
oui, c'est vrai qu'il y a une espèce de match où les gens ont peur de perdre
leurs contrats, mais notre message, c'est le suivant : Il n'y a aucun
contrat qui va être perdu de la part de Seaspan ou d'Irving, on parle de
besoins intérimaires. Alors, des besoins intérimaires, là, c'est dû au fait que
les deux autres chantiers ne peuvent pas livrer la marchandise à temps, ils
sont en retard, retard et retard. Donc, ça crée des écarts de capacité qui font
en sorte que la Davie peut, elle, avec son expertise, offrir, à court terme,
des locations de navires. Et là on ne parle pas de contrats normaux, normés, où
tout est factorisé, tous les risques sont sur Davie. Nous, on a besoin d'avoir
une lettre d'intention, on s'en va se financer puis on vous livre un bateau en
24 mois. Il n'y a pas aucun chantier au Canada qui peut faire ça, et ça,
je vais vous dire, monsieur, on va se battre pour ça, parce que l'histoire de
Davie, elle ne se finira pas aujourd'hui, puis ça va continuer.
M. Laforest (Alain) : M. Lisée,
outre taper du pied, qu'est-ce que le Québec peut faire?
M. Lisée
: Écoutez,
moi, j'étais conseiller de Lucien Bouchard lorsqu'on a fait reculer le gouvernement
fédéral sur la main-d'oeuvre, lorsqu'on l'a fait reculer sur les bourses du
millénaire. C'est possible de mobiliser le Québec face à Ottawa, c'est possible
de construire un rapport de force, c'est possible de faire en sorte de faire
honte au gouvernement fédéral lorsqu'il y a une injustice de cette nature. Oui,
c'est possible, ça prend la volonté politique.
Le Modérateur
: Merci.
M. Gagnon, micro de gauche.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour. Peut-être une question également pour M. Boisvert, d'abord, si vous
permettez, M. Lisée. M. Couillard s'est donc exprimé, au cours du
week-end, en appui aux travailleurs de la Davie. M. D'Amour l'a fait également
à plusieurs reprises depuis la semaine dernière. Encore ce matin, il était en
entrevue avec Mario Dumont à LCN, et puis... Il a dit que lui, par contre,
était rendu au plan B par rapport à l'Obelix. Est-ce que c'est ce qui
explique que, ce matin, vous êtes avec le Parti québécois sans la présence
d'aucun représentant du gouvernement?
M. Boisvert (Frédérik) :
Soyons clairs : la Davie, ça transcende tous les partis politiques. La
Davie, c'est les intérêts supérieurs du Québec, et en aucun temps ce n'est une question
de politique en ce moment. Tous les partis se sont joints pour demander au
fédéral que le Québec soit inclus dans la stratégie de construction navale,
tous les partis reconnaissent l'expertise de la Davie et tous les partis
constatent comme nous qu'il y a un besoin opérationnel pour un second navire
ravitailleur, et les discussions avec le premier ministre Couillard sont en cours.
On a une bonne réception de leur part, on les remercie de leur appui et puis on
va continuer à travailler ensemble parce que, franchement, là, on n'a pas le
luxe, au Québec, de perdre ce joyau-là de l'industrie maritime. C'est 2,7 milliards
de dollars d'injectés par année dans l'économie québécoise, et on n'a pas le
luxe, en ces moments où l'économie est fragile, de perdre un tel joyau industriel
qui emploie des milliers de travailleurs et qui aussi emploie des centaines de
fournisseurs partout au Canada et 884, je crois, au Québec seulement.
M. Gagnon (Marc-André) :
Vous avez dit que vous avez un bilan nickel, si je reprends vos mots. Or, il y
a quand même deux navires qui se font attendre du côté de la Société des
traversiers du Québec. Est-ce que vous estimez que les devis mal ficelés que la
STQ a donnés à la Davie ont nui à la réputation du chantier et ont pu miner vos
chances d'obtenir un deuxième contrat de la part du gouvernement fédéral?
M. Boisvert (Frédérik) :
Soyons clairs : tous les contrats fédéraux octroyés à Davie depuis 2012
ont été faits à temps et à l'intérieur de l'enveloppe budgétaire. Aucun dépassement
de coûts, ça a toujours été fait dans les règles de l'art. Le contrat dont on
parle avec les traversiers, on a hérité ça de l'administration précédente, et
rappelez-vous que c'était grâce à M. Clément Gignac, à l'époque, qui
a pu intervenir pour permettre, par le biais de ces contrats-là, de nous rendre
éligibles pour postuler pour la Stratégie nationale de construction navale. Donc,
à l'époque, c'était un contrat qui a été vite fait; oui, mal ficelé, parce que
ça permettait au chantier de se qualifier. Toutefois, tous les prérequis qui
ont été ajoutés par la suite ont fait en sorte que le dossier s'est
complexifié, et les coûts, évidemment, vont être à la hausse. Maintenant, les
discussions sont en cours avec le gouvernement du Québec, et je peux vous dire
une chose, c'est qu'on parle de traversiers, ici, de haute technologie à
propulsion à gaz naturel et, lorsqu'on s'entendra sur le prix au final bientôt,
je peux vous dire qu'on va se comparer avantageusement à tout ce qui se fait à
l'international dans ce type de construction là. Donc, les légendes urbaines
qui disent qu'au niveau du traversier, les coûts explosent, tout ça, là, non. À
la fin de la journée, lorsqu'on va s'entendre, là, les prix, vous les comparez
avec ce qu'il se fait à l'international. On est dans la marge, sans problème.
M. Gagnon (Marc-André) :
Une question pour M. Lisée. Est-ce que vous partagez l'avis du
gouvernement qu'on doit maintenant se tourner vers un plan B, là? Donc, le
gouvernement fédéral dit qu'ils n'en veulent pas, de l'Obelix. Donc, est-ce
qu'il ne serait pas mieux de se tourner, par exemple, vers les navires de la garde
côtière, là, qui sont mal en point?
M. Lisée
: Alors,
ce qu'on sait, c'est qu'un comité de la Chambre des communes, un comité du
Sénat recommandent le plan A. On sait que... cette semaine, on a appris
que, sans plan A, le gouvernement serait à découvert sur les ravitailleurs
pendant 10 ans plutôt que cinq ans. Ça, c'est des informations nouvelles
qui doivent faire en sorte de continuer à travailler sur le plan A. Mais
l'objectif premier, c'est de maintenir les emplois à la Davie le plus longtemps
possible. Là, le père Noël est passé à Vancouver puis à Halifax puis il n'est
pas passé à Québec. Ça, c'est clair. Et qu'à Québec 800 personnes peuvent
perdre leurs emplois d'ici Noël, c'est intolérable. Quoi qu'il arrive, ces emplois-là
doivent être protégés.
Alors, nous on dit : Le plan A,
c'est le meilleur plan. Il faut regarder toutes les hypothèses. Mais dire comme
le premier ministre l'a dit : Ça ne sert à rien de taper du pied, ce n'est
pas comprendre son rôle. Il doit, avec nous, avec tous, construire une
coalition pour faire en sorte qu'à Ottawa ça débloque, parce qu'il y a un
blocage inexplicable politique, administratif lié à des intérêts privés comme
les Irving. On ne sait pas quelle est la conjonction qui fait que le
gouvernement canadien, où il y a une quarantaine de députés libéraux du Québec,
n'arrive pas à rendre justice au Québec. C'est là qu'il faut appuyer dans les
jours et les semaines qui viennent.
Le Modérateur
: Une
dernière, s'il vous plaît.
M. Gagnon (Marc-André) :
Précisez ce que vous entendez par conjonction entre les libéraux et donc la
compagnie Irving?
M. Lisée
: Bien,
on sait très bien que la compagnie Irving et les libéraux sont très
proches — ça, je ne vous l'apprends pas — et qu'ils ont la
plus grosse part du gâteau, hein? Alors là, on dit : Il y a un intérêt national
important. Peu importe qu'il y ait des hauts fonctionnaires qui n'aiment pas la
Davie, qu'il y ait des lobbyistes qui n'aiment pas la Davie, le fait est que ce
dossier-là doit débloquer, ça prend de la pression politique et, entre autres,
sur le caucus québécois du Parti libéral du Canada.
Le Modérateur
: Merci.
D'autres questions Davie ou c'est d'autres sujets, messieurs?
Journaliste
: D'autres
sujets.
Le Président
: D'autres
sujets? Parfait. M. Pilon-Larose, micro de droite.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Ce samedi, il devrait y avoir une manifestation proarmes près de Polytechnique.
Ma question comporte également une sous-question. D'abord, j'aimerais connaître
votre réaction. Qu'est-ce que vous en pensez? Dans un deuxième temps, est-ce
que le gouvernement du Québec ou est-ce que quelqu'un peut faire quelque chose
pour empêcher cette manifestation de se tenir en ce lieu précis là?
M. Lisée
: Je
trouve ça... Vraiment, c'est un manque de respect absolu pour un lieu qui a
connu une des pires tragédies de notre histoire d'aller faire une manifestation
proarmes là où des jeunes femmes ont été abattues sous les tirs d'un misogyne.
Je n'en reviens pas qu'il y ait même eu cette idée-là. Alors, je les appelle à
trouver un autre lieu, à trouver un autre lieu parce que, juste penser à ça,
ils se déconsidèrent considérablement. C'est complètement contre-productif de
leur part. Alors, je leur dis, là : C'est une extraordinaire mauvaise
idée, ne faites pas ça. Il y a quelque chose de sacré autour de cet endroit-là,
et il ne faut pas le désacraliser. Qu'ils fassent des manifestations ailleurs,
ça ne dérange pas. Et, s'ils se présentent là, s'ils ont un permis pour le
faire, ils vont nuire énormément à leur propre cause.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Tant en fin de semaine dernière, au congrès des libéraux à Québec, ce matin,
j'étais à un point de presse du ministre Barrette, dans ses allocutions, ou le gouvernement,
dans leurs allocutions, en ce moment, on vise beaucoup la CAQ. Est-ce que, présentement,
vous vous sentez, au Parti québécois, exclus de la joute préélectorale qui
commence à se dessiner?
M. Lisée
: Pas
plus que les autres devaient se sentir exclus pendant la fin de semaine de
notre congrès du Parti québécois, où c'est le Parti québécois qui a dominé
pendant plusieurs jours. Les sondages montrent que la CAQ est en avance, c'est toujours
le leader dans les sondages qui attire les attaques. Et puis nous, on trouve que
c'est une bonne idée qu'enfin on puisse se poser la question de quelles sont
les propositions de la CAQ et qu'est-ce qu'elles valent.
Lorsque nous, on dit : On fait le
choix de la qualité pour les enfants et donc des services de qualité dans des
CPE et des services de garde régis; eux, ils disent : Non, notre priorité,
c'est un modèle d'affaires privé non subventionné. Très bien. Nous, on dit :
Ça prend de l'énergie verte, du transport vert au Québec; eux, ils disent :
Non, on va construire des barrages qui ne seront jamais rentables. Très bien.
Continuons. Nous, on veut que les familles aient plus d'oxygène pour aller...
avoir plus de gratuité scolaire au primaire et au secondaire; eux, ils disent :
Non, on va faire des bébés-bonis. Très bien. Continuons à comparer la qualité
des propositions du PQ et la mauvaise qualité des propositions de la CAQ.
Écoutez, sur l'immigration, c'est
terrible, parce que nous, on dit : Vous voyez l'échec de la francisation,
donc ce qu'il faut, c'est demander que les travailleurs qualifiés et leurs
conjoints connaissent le français avant de venir — ça, c'est le Parti
québécois — la CAQ dit : Non, non, on va les prendre sans qu'ils
parlent le français, on va essayer de les franciser, puis après trois ans,
s'ils ne le parlent pas, on va les retourner chez eux. À chaque fois que je
fais cette comparaison-là — je suis en tournée constamment,
là — il y a un mouvement de recul dans la salle. Quoi? La CAQ veut
retourner les immigrants chez eux après trois ans? Puis là on sait que le
niveau d'échec est très élevé. Bravo! Concentrons-nous sur les mauvaises
propositions de la CAQ à 10 mois des élections, comme ça on va être très
compétitifs au moment où le dernier droit va commencer.
Le Modérateur
: Merci.
M. Boivin, micro de gauche.
M. Boivin (Mathieu) :
Vous venez de parler de la CAQ. Qu'est-ce que vous avez pensé de l'énoncé de M. Legault,
qui dit : La famille est au coeur de l'identité québécoise et qui fait un
lien avec un besoin d'augmenter la natalité?
M. Lisée
: Bien,
moi, je pense que c'est des solutions du siècle dernier. Nous, c'est clair, il
faut faire en sorte que les parents aient le nombre d'enfants qu'ils désirent.
Il ne faut pas essayer de les tirer dans un sens ou dans l'autre. Il faut créer
des conditions pour qu'ils aient les enfants qu'ils désirent avoir, point à la
ligne. Maintenant, créer les conditions pour qu'ils aient les enfants, c'est ce
que le Parti québécois a fait, c'est-à-dire créer des services de garde à bas
coût et de qualité, créer des congés parentaux qui sont les meilleurs en
Amérique du Nord, faire en sorte qu'il y ait la perception automatique des
pensions alimentaires, faire les maternelles quatre ans pour les personnes les
plus défavorisées, démocratiser les services de garde scolaires, ce qu'on a fait
aussi, la maternelle cinq ans généralisée, c'est nous qui l'avons faite, donc
créer des conditions pour faire en sorte que les familles soient à l'aise et
puissent décider d'avoir plus ou moins d'enfants. C'est leur décision. C'est ça
qu'il faut faire, puis c'est ça qui fonctionne, et c'est ça qu'on va continuer
à faire. Mais l'État n'a pas à se mettre à décider combien d'enfants une
famille doit avoir. Ça, c'est le rôle des parents de décider ça. Nous, notre
rôle, c'est de créer des conditions pour qu'ils fassent leur choix et qu'ils
sachent, par exemple… Puis là je vais vous montrer une contradiction, là, dans
la proposition de la CAQ. La CAQ, en disant qu'ils vont baisser les impôts, ils
vont continuer à baisser les impôts, ça veut dire qu'il n'y aura pas assez
d'argent pour investir dans les écoles primaires et secondaires. C'est ça que
ça veut dire. La réalité, c'est ça, là. On ne peut pas avoir le beurre puis
l'argent du beurre. Eux vont baisser les impôts, ça va dégrader la qualité de
nos écoles. Puis nous, on dit non. On va garder chaque dollar parce qu'on en a
besoin pour nos écoles. Et des parents qui sont incertains de la qualité des
écoles, ce n'est pas des parents qui vont avoir autant d'enfants qu'ils le
désirent.
M. Boivin (Mathieu) :
Est-ce que ça vous embête qu'ils en fassent une question d'identité, qu'ils en
parlent comme la famille au coeur de l'âme québécoise?
M. Lisée
: Je vais
lui laisser ça.
Le Modérateur
:
Dernière, s'il vous plaît.
M. Boivin (Mathieu) :
Sur M. Charest samedi, M. Charest ne semble pas être pris de remords
de quoi que ce soit qu'il ait pu faire, c'est la faute des médias, c'est même
la faute des institutions qui se comportent de façon mesquine, peut-être même
exagérée à son endroit. Commentaire général?
M. Lisée
: Bien,
simplement, le fait que M. Couillard ait invité M. Charest, qui a été
là, qui a été applaudi à tout rompre, montre qu'il y a une continuité absolue
entre l'époque Charest et l'époque Couillard. Et que M. Couillard essaie
de se dissocier de ce qui s'est passé avant, bien, ce n'est plus possible. Là,
le chat est sorti du sac, le visage du Parti libéral de 2017 et 2018, c'est
Couillard-Charest, on l'a vu en fin de semaine, complètement assumé. Bien,
bravo! Moi, je suis content que les Québécois aient pu voir que le gouvernement
Couillard assume totalement l'héritage de M. Charest et de sa vice-première
ministre, qui est accusée de fraude et de son ancien premier ministre, qui est
sous enquête pour fraude organisée. Ils l'assument, il fait partie de la
famille, ils sont contents de le voir. Bien, ça donne un message aux Québécois
que nous, on ne veut plus les voir.
Le Modérateur
: Merci.
M. Dion
M. Dion (Mathieu) :
Alors, on a l'impression, avec les congrès de ce week-end, qu'on va jouer dans
le thème de la famille au cours de la prochaine année électorale. Vous, vous
allez vous placer de quelle façon là-dedans? Dans votre caucus présessionnel,
vous avez beaucoup parlé de la santé. Comment vous allez vous positionner en
vue de la campagne électorale, alors qu'on connaît bien, là, les thèmes des
autres partis?
M. Lisée
: Bien,
on les connaît bien pour la fin de semaine dernière, mais il va avoir d'autres
congrès, d'autres conseils généraux, ils vont parler d'autres choses aussi.
Vous savez, c'est sûr que, nous, la famille, la raison pour laquelle le Québec
est si en avance pour le soutien aux familles en Amérique du Nord, c'est le Parti
québécois. Tous les grands pans de la politique familiale, c'est le Parti
québécois qui les a créés depuis une vingtaine d'années, et on va faire des propositions
pour aller encore plus loin d'ici les prochains mois et d'ici l'élection, c'est
certain.
La santé est la première préoccupation des
Québécois, et je comprends les anciens ministres de la Santé, François Legault
et Philippe Couillard, de ne pas pouvoir innover en santé, c'est eux qui font
partie du problème. Et nous, on présente des solutions qui ne sont pas du tout
dans leur façon de voir les choses, qui est très centrée sur le médecin. Nous,
on est centrés sur, justement, les infirmières, les pharmaciens, les
psychologues, les paramédics et faire en sorte d'augmenter l'autonomie de ces
gens-là pour désengorger le système, comme ça se fait ailleurs en Amérique du
Nord au XXIe siècle, hein?
Alors, nous, on va parler de santé, on va
parler de famille, on va parler de langue, on va parler d'énergies vertes, on
va parler d'indépendance, alors dans quel... on passe constamment d'un thème à
l'autre sur ces thèmes principaux là. Les autres partis, c'est certain qu'ils
parlent d'une chose et de l'autre. Quelle sera la question à la campagne
électorale? Trop tôt pour le dire, on va voir comment les choses vont évoluer.
Mais certainement nous, on voit une ligne de fracture importante entre deux
partis, le PLQ et la CAQ, qui font des copier-coller pour réduire les impôts et
donc réduire la capacité de l'État de s'occuper des services des gens, et le Parti
québécois, qui dit : Bien, on veut s'occuper de notre monde, les gens sont
au coeur de notre action, et on veut faire en sorte d'avoir des services de
qualité.
M. Dion (Mathieu) : Le
monorail, est-ce que c'est une façon de détourner l'attention?
M. Lisée
: Bien,
vous savez, M. Couillard est un peu l'Arsène Lupin des programmes politiques.
Donc, il a volé le programme politique de la CAQ, le téléchargement est
complété. Et là, le monorail, nous, on le propose depuis des années, c'est dans
le programme du Parti québécois, j'en parlais en juin dernier. Alors, je veux
dire, c'est à la fois un coup de chapeau à la qualité de notre proposition,
mais la façon dont il l'amène, c'est des délais supplémentaires, parce que
nous, on dit : Ce projet technologique là, il est prêt à être testé, et
donc, dès qu'on serait au pouvoir on le testerait pour savoir s'il peut être
utilisé; lui, il dit : Non, non, non, on va prendre bien du temps à tout
regarder les propositions qui sont sur la table, puis là on verra par la suite,
alors que, dans les faits, nous, on avait prévu, en 2003, de faire une étude de
faisabilité avant le banc d'essai. Le gouvernement libéral a eu quatre ans pour
la faire, a décidé de ne pas la faire. On serait beaucoup plus avancés s'ils
avaient fait l'étude de faisabilité qu'on avait prévue. Et c'est comme quand je
l'entends dire qu'on va faire la ligne bleue. Il a perdu trois ans sur la ligne
bleue. C'est sa faute personnellement qu'on ne soit pas en train de la
construire.
Alors, c'est des effets de toge, un peu
comme la Stratégie maritime puis le Plan Nord, des effets de toge. Moi, je ne
lui fais pas confiance parce que ce qu'il a fait jusqu'à maintenant, c'est... il
n'y a rien de concret. Comme disait M. Parizeau, c'est des paroles
verbales.
Le Modérateur
: Merci. M. Croteau,
micro de gauche.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour à tous. Bonjour, M. Lisée. J'ai une petite sous-question par
rapport à la manifestation par rapport aux victimes de Polytechnique. Dans
quelle mesure êtes-vous satisfait du rythme auquel se déploie le régime
québécois des armes à feu?
M. Lisée
: Je vais
laisser mon excellent porte-parole en sécurité publique vous revenir là-dessus.
M. Gagnon (Marc-André) :
Petite question sur... Juste revenir sur le sujet du monorail.
Le Modérateur
: Ensuite,
on passe à M. Salvet, s'il vous plaît.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce qu'on devrait donc aller de l'avant avec un monorail, un lien express
Québec-Lévis avant le troisième lien?
M. Lisée
: C'est
une hypothèse que je n'avais pas envisagée. On va y réfléchir. Je ne suis pas
sûr de ça.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mme Maltais, peut-être, là-dessus.
Le Modérateur
: M. Salvet.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Bonjour. Et M. Couillard, et M. Legault ont dit cette semaine que la
prochaine campagne électorale ne porterait pas du tout sur la souveraineté. Vous
serez un joueur dans cette campagne. Est-ce que vous allez parler de la
souveraineté, vous?
M. Lisée
: Bien,
nous, on parle de l'indépendance constamment parce que, si on veut faire
l'indépendance, il ne faut pas élire, en 2018, un gouvernement fédéraliste, ça,
c'est clair. Je dis à tous les indépendantistes, là : Nous, on s'est
engagés à ne pas tenir de référendum dans le premier mandat, mais on veut
redonner de la confiance à la nation, redonner de l'élan à la nation et, en
2022, on aura ce rendez-vous avec l'indépendance. Donc, en ce moment...
M. Salvet (Jean-Marc) :
Prochaine campagne électorale, il n'est pas vrai, dans votre esprit, que
l'enjeu de la souveraineté sera écarté.
M. Lisée
: Elle ne
sera pas... L'enjeu du référendum ne sera pas central, c'est clair. Il va y
avoir des enjeux, dont le fait que, si on veut faire des pas vers
l'indépendance, il faut élire un gouvernement indépendantiste. Et en ce sens-là,
probablement que ça va être un des enjeux. Mais je pense que c'est une énorme
victoire d'avoir faire en sorte que, maintenant, tout le monde a compris et tout
le monde accepte le fait que, lorsque le Parti québécois dit qu'il n'y aura pas
de référendum dans le prochain mandat, il a la crédibilité pour le dire. Tout
le monde accepte ça, ce qui n'était pas le cas quand j'ai commencé à en parler.
Alors donc, effectivement, ça, c'est une victoire du Parti québécois de dire :
Vous voyez, si on veut se débarrasser des libéraux, c'est une des conditions, ce
n'est pas la seule. Mais moi, j'ai confiance que, lorsqu'on dira : Les
indépendantistes doivent voter pour le Parti québécois parce que c'est comme ça
qu'on va se rendre à 2022... Et ceux qui ne sont pas indépendantistes et qui
veulent des bons services en éducation, en santé puis de l'investissement pour
les soins à domicile et le soutien à domicile, bien, le choix, c'est le Parti
québécois.
Le Modérateur
:
Dernière.
M. Laforest (Alain) :
Comme vous nous avez manqué...
Le Modérateur
:
Dernière, bonus, français. Ensuite, on passe en anglais, s'il vous plaît.
M. Lisée
: Il y a
beaucoup de bonus ce matin.
M. Laforest (Alain) : Il
y en a qui en posent trois, quatre. J'en pose deux, habituellement. Quelle est
votre position sur la procréation assistée?
M. Lisée
: Bien,
nous, on est favorables. Moi, j'étais à la commission parlementaire avec Diane
Lamarre et on s'est battus bec et ongles contre la découverture de la
procréation assistée. On a toujours dit qu'on voulait la réinstaurer. Dans les
balises plus restreintes proposées par le Commissaire à la santé... Bien sûr,
le programme précédent a été trop large. Il fallait mieux le baliser, mais la
pire chose à faire, c'est ce que M. Barrette a fait, c'est-à-dire de le sortir
de l'assurance maladie. On a toujours dit qu'on allait le réintégrer, et bien
sûr ça fait partie de notre proposition en santé.
M. Laforest (Alain) :
Qu'est-ce que vous pensez du rapport Duchesneau, ce matin, entre autres, qui
dit qu'il y a de l'argent, là, énormément d'argent qui n'a pas été récupéré? Et
est-ce qu'au Parti québécois vous avez tout redonné, là, l'argent qui provenait
des prête-noms? Est-ce qu'il y a des gens qui auraient pu avoir des enveloppes
brunes aussi?
M. Lisée
: Nous, on
a fait l'audit, on a fait un audit complet qu'on a déposé à la commission
Charbonneau. On a répondu à toutes les questions à la commission Charbonneau.
Alors, écoutez, si M. Duchesneau a des preuves supplémentaires concernant
le Parti libéral, on serait intéressés à les connaître ou qu'il les fasse
connaître aux enquêteurs.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Fletcher, micro de gauche.
Mme Fletcher (Raquel) :Good morning. I know that you have answered this a little bit
already, but just, in English, if you could maybe elaborate on what we have
seen coming out of this weekend from the two caucuses, the CAQ pitting itself
against the Liberals and vice versa. Do you feel left out of the discussion, of
the coverage?
M. Lisée
: So, we had a big congress back in last September, and the other
parties were left out during that weekend. So, this was their weekend. We're
going to have an event next weekend. So, it's just the way the calendar
unfolds. But I was stunned by the extent to which the Liberal Party embraced
Jean Charest this last weekend, like they assume totally the Charest inheritance.
They have no inhibition to say : He's one of us, we're proud of him,
whatever he did. And we already know a number of things that he did, others are
under inquiry; his number two, Nathalie Normandeau, has her trial coming up for
fraud. So, if they embrace that, well, that gives a clear signal to voters to
stop embracing the Liberal Party. So, that's… I think, for the clarity of the
debate in Québec, Charest's
presence in the Liberal convention was a plus for the clarity of the debate
that we don't want these guys anymore.
For the CAQ, we see that
they're coming back with last century's solutions. They want to build dams in
the North of Québec that will
never be… that will never make a buck. They want to come back to incentives to
have more babies, whereas our position, du Parti
québécois, is to create family policies that make sure
that families have the number of children that they want. It's not the place of
the State to say you should have more or less, it's the place of the State to
create conditions where parents decide to have as many children as they want.
And we think that cutting budgets in education, which would happen with the
CAQ, is not a good way to do that. We think the State needs all its money to
invest in education so that parents feel secure that their children will have a
quality education.
Mme Fletcher (Raquel) : There are some commentators, though, saying that this race is
really matching up between the CAQ and the Liberals and they haven't seen much
of Jean-François Lisée in the media, or in the debates, or even here at the National Assembly. Is that one of the
reasons that you've come down this morning to have this press conference, to
reengage with us?
M. Lisée
: I ask questions
every day. I'm here two or three times a week. You
know, there was a congress of the PQ in September where we took up all the
political space for a few days. They had their conventions last week. We're
going to have an event next weekend. I'm not worried.
Mme Fletcher (Raquel) : You're not worried at all about how the campaign is already shaping
up?
M. Lisée
:
Absolutely not. Thank you.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 6)