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Point de presse de M. Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux

Version finale

Wednesday, November 29, 2017, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures une minute)

M. Barrette : Bonjour, tout le monde. Bienvenue à cette conférence de presse concernant les services préhospitaliers d'urgence, et vous aurez compris qu'on parle évidemment d'ambulances.

Les services préhospitaliers d'urgence sont évidemment des services essentiels, des services que l'on doit, pour des raisons évidentes, adapter à l'évolution de la société. Et quand on dit évolution de la société, on parle évidemment de l'évolution du nombre de la population, mais aussi de l'utilisation des services préhospitaliers d'urgence, donc des transports ambulanciers, notamment par le fait du vieillissement de la population.

Simplement pour rappeler un peu comment fonctionne le monde des services préhospitaliers, les ambulances sont gérées selon deux modalités : la première, que l'on appelle l'horaire de faction, qui est un horaire de disponibilité qui est utilisé dans les zones moins densément peuplées; et les quarts de travail, quarts de travail qui sont les horaires que l'on connaît, trois quarts de travail par jour. Et, dépendamment de l'évolution à laquelle j'ai fait référence il y a quelques instants, il y a des ajustements qui sont faits périodiquement. Ces ajustements se font de deux façons : soit on convertit un horaire de faction à un quart de travail, soit, dans le quart de travail, on augmente le nombre de véhicules ambulanciers.

Et ce que nous faisons au gouvernement de façon régulière, comme je l'ai dit précédemment, c'est qu'on évalue la situation sur tout le territoire du Québec pour détecter et confirmer des tendances, des tendances qui vont nous amener à faire des ajustements à la hausse. D'ailleurs, cette évaluation continue que nous faisons a fait en sorte que cette année, au Québec, nous avons converti, sur tout le territoire du Québec, 12 horaires de faction en quarts de travail sur tout le territoire du Québec, de l'Abitibi-Témiscamingue à Chaudière-Appalaches, à Sept-Îles et dans bien d'autres régions, puisqu'il y en a 12. Ceci représente ou a représenté un investissement récurrent de 9,6 millions de dollars.

Aujourd'hui, comme je l'ai dit il y a quelques instants, nous continuons ces évaluations, et j'annonce aujourd'hui des ajustements à la hausse, là aussi, sur tout le territoire du Québec. J'annonce donc aujourd'hui une conversion de neuf autres horaires de faction sur le territoire du Québec, de Lacolle à Maniwaki, de Louiseville à Lotbinière, neuf horaires de faction qui vont donc être convertis en quarts de travail, donc trois quarts par journée. Et j'annonce également un ajout, sur le territoire du Québec, de 22 véhicules ambulanciers en quarts de travail sur tout le territoire du Québec, et tout particulièrement 10 véhicules ambulanciers supplémentaires dans la région de Montréal et de Laval, et quatre dans la région de Québec.

Comme je l'ai dit et je le répète, l'évaluation se fait en mode continue, et les ajustements se font lorsque les tendances sont démontrées, et les ajustements sont faits sur la base de dépassement de seuils d'activité. C'est très simple, lorsqu'on atteint un certain seuil qui n'est pas le même pour l'horaire de faction que pour le quart de travail, on fait la conversion ou l'ajout de véhicules, et cette évaluation, qui se fait de façon permanente, continuera à se faire. Donc, d'éventuels ajustements pourraient être faits ultérieurement.

Ceci dit, dans le monde des services préhospitaliers d'urgence, il faut rappeler que nous sommes en négociation, et cet élément-là aujourd'hui pose manifestement problème. Je rappelle que la négociation se fait classiquement, dans ce secteur, entre le gouvernement et la corporation Urgences-Santé, qui est une organisation parapublique, et des employeurs qui sont privés. Alors, il y a deux groupes, alors corporation Urgences-Santé pour Montréal et Laval et employeurs privés pour le reste du Québec.

Au début de la négociation, les employeurs privés se sont scindé en deux groupes, c'est-à-dire un premier groupe que l'on appellera la coalition, qui est un regroupement de compagnies indépendantes qui oeuvrent dans la région du 450 essentiellement, et les autres qui sont regroupées sous le vocable de corporation de services ambulanciers du Québec, la CSAQ.

La négociation se fait avec des employeurs et donc pas directement avec des employés. Nous ne négocions pas directement avec les paramédics ou les ambulanciers. Nous négocions avec leurs employeurs, et c'est un élément qu'il est important de considérer.

Durant les deux dernières années, la négociation s'est faite de bonne foi. Elle s'est faite de bonne foi chez Urgences-Santé, puisque nous en sommes venus, il y a d'ailleurs un certain temps, à une entente de principe qui n'a pas encore été entérinée pour des raisons purement techniques, puisque, chez Urgences-Santé, on attend la conclusion de la négociation chez les deux autres groupes, je le répète, deux groupes qui sont des employeurs privés. Une entente est intervenue, formelle, entre le gouvernement et les employeurs regroupés dans la coalition. Malheureusement, et j'insiste là-dessus, bien que le gouvernement veuille, comme on l'a fait avec les deux autres groupes, négocier de bonne foi et en arriver à une entente négociée, depuis le jour 1, il y a deux ans maintenant, la négociation n'avance pas avec la CSAQ. Non seulement elle n'avance pas, mais nous sommes actuellement empêtrés, je le répète, empêtrés dans une stagnation de négociation avec la CSAQ, qui est doublée de poursuites juridiques contre le gouvernement.

Vous comprendrez qu'on a affaire ici, du côté des employeurs privés, à deux groupes qui travaillent dans un environnement, oeuvrent dans environnement qui est identique l'un pour l'autre et vous comprendrez qu'il est dans l'intérêt du gouvernement de faire en sorte que nous offrions des conditions adéquates à tout le monde, des conditions qui vont faire que, tant chez Urgences-Santé, et ça a été accepté de principe, qu'à la coalition les conditions qui font en sorte que ces employeurs puissent offrir à leurs employés, que sont les ambulanciers et des paramédics, des conditions qui soient uniformes au Québec. Nous connaissons évidemment quel est l'environnement économique dans lequel ces entreprises opèrent, et il est dans notre intérêt que les conditions soient adéquates.

Et vous conviendrez tous et toutes avec moi que, si elles sont adéquates pour Urgences-Santé et la coalition, il n'y a pas de raison qu'elles ne soient pas adéquates pour la CSAQ. La CSAQ a choisi une autre voie, une voie de surenchère et une voie juridique et la voie de la stagnation en termes de négociation. Nous croyons, au gouvernement, que ceci a suffisamment duré. Deux ans de négociations avec aucune proposition constructive et des échanges juridiques, nous ne croyons pas que c'est la voie à suivre pour en arriver à une entente négociée. C'est pourquoi hier nous avons convoqué aujourd'hui la CSAQ à une séance de négociation aujourd'hui, séance durant laquelle nous allons les inviter à rentrer formellement, et de façon constructive, et de bonne foi, dans une négociation que l'on veut la plus rapide possible. Nous demandons à la CSAQ d'entreprendre un blitz de négociations pour en arriver à une entente négociée, entente négociée, je le répète, que nous avons réussi à conclure avec la coalition.

Je conclurai ainsi : Il est clair que pour ce qui est des ambulanciers et des paramédics, que les seuils… que la mécanique d'attribution de quarts de travail et de conversion, nous la respectons, et nous faisons les ajustements en fonction des constats. Nous comprenons les ambulanciers qui veulent s'assurer que leurs employeurs… qu'ils puissent être dans une situation de négociation qui permette de négocier correctement. Je tiens à assurer les employés que nous offrons, à la CSAQ, puisque nous avons une entente avec la coalition, des conditions contractuelles qui leur permettent de faire une négociation tout à fait adéquate avec leurs employés, donc les ambulanciers et les paramédics. La balle est maintenant dans le camp de la CSAQ. Deux ans de négociation, nous considérons que ça suffit. Nous souhaitons un blitz pour en arriver à une entente négociée le plus rapidement possible.

Mme Cloutier (Patricia) : M. Barrette, j'aimerais savoir, donc, c'est réglé avec Montréal, c'est réglé avec le 450, c'est vraiment Québec et l'Est du Québec, là, qu'il reste à régler là-dedans.

Qu'est-ce qui ne fonctionne pas? Vous avez dit : Ils ont emprunté une voie juridique, ils ont emprunté un autre chemin. Est-ce que c'est parce que les besoins, comme ils disent depuis plusieurs semaines, sont trop grands puis le ministère de la Santé n'a pas ajusté le nombre d'ambulances correctement?

M. Barrette : Absolument pas. Je vous explique, ce n'est pas très compliqué. Cette mécanique-là, elle est la même pour tout le monde et elle a toujours été acceptée telle quelle.

Ce que les employés revendiquent, c'est que les barèmes qui sont utilisés soient observés, en ce sens que, lorsque l'on atteint un seuil, que la bascule se fasse de faction à quart de travail ou que, dans le cas des quarts de travail, que l'augmentation des véhicules soit faite, et c'est ce que nous faisons.

Je peux vous dire qu'aujourd'hui, dans tous les cas documentés, ils sont tous documentés sur tout le territoire du Québec, les ajustements auront été complétés en date d'aujourd'hui. Et, pour rappeler comment ça fonctionne, vous savez, quand une ambulance est utilisée à 115 % de son temps… Je vous explique comment ça fonctionne pour le bénéfice de la compréhension de tout le monde.

Dans un horaire de faction, une ambulance est utilisée à 25 %, qui est le seuil de la bascule, quand 25 % du temps d'utilisation est dévolu à du transport de patients. Alors, si vous prenez une semaine, là, 24 heures fois sept, 168 heures, lorsque vous arrivez à 25 % de ce total-là d'utilisation de l'ambulance, donc de transport de patients, bien, vous avez atteint le seuil qui fait en sorte qu'on bascule de faction à quart de travail. Si vous êtes dans une ville où ce sont des quarts de travail, le seuil est 50 %, c'est-à-dire qu'une ambulance, là, 50 % du temps, quatre heures sur huit, pour simplifier, est soit en attente, soit en train de transporter un patient ou donner des services à la population. Alors, c'est ça, le 100 %. Il ne faut pas penser que les ambulanciers ou les ambulances sont en fonction à transporter des patients huit heures d'affilée. Le 100 %, c'est 50 % du temps pour les quarts de travail, et l'horaire de faction, c'est 25 %.

Alors, les ambulanciers ont revendiqué que les bascules se fassent ou l'augmentation d'ambulances se fasse, ce à quoi nous avons dit oui. Nous l'avions déjà dit précédemment. Aujourd'hui, je vous annonce qu'après analyse il y en a d'autres à qui on dit oui. Maintenant, on ne va pas transformer, basculer tous les horaires de faction en quarts de travail. Là, il y a une question de coûts, évidemment, puis il y a une question de taux d'utilisation. Et c'est comme ça que ça a fonctionné depuis toujours, et, à ma connaissance, il n'y a jamais personne qui a vraiment contesté ça.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : M. Barrette, il y a deux endroits où on demandait des ambulances récemment, il y a Manawan et Lévis. Je n'en vois aucune dans la liste. Pourquoi?

M. Barrette : Oui. Alors, Manawan, c'est un dossier qui est particulier, et, à Lévis, il y a des ajustements qui ont été faits, mais la justification actuelle, donc l'atteinte du seuil n'est pas au rendez-vous.

Alors, le mode d'attribution d'ambulances et de bascule d'horaires de faction, c'est quelque chose qui est un mode qui est établi, et on le fait lorsqu'on atteint les seuils. Alors, pour prendre l'exemple de Lévis, il y a eu des ajustements de fait, mais il n'y a pas eu d'ambulance supplémentaire parce que le seuil n'est pas atteint, tout simplement. Le jour où il sera atteint, il sera atteint, et la décision sera prise. Et, pour ce qui est de Manawan, ça, c'est un cas, un dossier qui est particulier, parce qu'il implique évidemment une communauté autochtone. Et là il y a des discussions qui sont encore en cours.

M. Bovet (Sébastien) : ...n'était pas l'aveu que les ambulanciers de Québec ont raison de dire qu'il y avait une mauvaise couverture d'ambulances?

M. Barrette : Pas du tout.

M. Bovet (Sébastien) : Vous en rajoutez. Vous rajoutez de l'argent, vous rajoutez des ambulances.

M. Barrette : Oui, tout à fait, et, comme je l'ai dit dans mon allocution, les analyses sont faites de façon continue, et c'est... et évidemment, quand on fait ces analyses-là, il faut déterminer, constater une tendance. On peut avoir, dans une année donnée... par exemple, imaginons une année où il y a eu plus plus d'épidémies de grippes, par exemple, qui ont nécessité plus de transport de personnes âgées. Bon, alors, on peut constater que, dans une année donnée, il y ait eu une utilisation supérieure au seuil. Il faut attendre de voir si cette tendance-là se maintient, et c'est ce que l'on fait continuellement.

Alors, aujourd'hui, je vous annonce simplement que la tendance... Et je l'ai dit à plusieurs reprises, ces analyses-là se font en continu, et les décisions se prennent. Aujourd'hui, je vous annonce que la décision a été prise et je vous annonce aussi que les évaluations vont continuer à se faire. Et, dépendamment de l'atteinte des seuils, il y aura soit des conversions, soit des ajouts de véhicules selon l'atteinte des seuils.

M. Bovet (Sébastien) : Vous leur donnez raison, là, aux ambulanciers?

M. Barrette : Bien, j'essaie de vous dire que ce n'est pas une question d'avoir tort ou raison, c'est une question de prendre la bonne décision au bon moment. Alors, les ambulanciers aujourd'hui veulent quoi? Ils voudraient qu'il n'y ait plus d'horaire de faction. Il y a des territoires où le taux d'utilisation en horaire de faction d'une ambulance est de 15 %, et là ces ambulanciers-là voudraient que ce soit en quarts de travail. Bien là, à un moment donné, c'est une question d'arbitrage.

Je l'ai souvent dit, je le répète aujourd'hui, le Québec est un immense territoire, et les décisions que l'on prend sont des décisions que je pense raisonnables, qui ont été convenues entre toutes les parties dans le passé, et c'est là qu'on est aujourd'hui.

Journaliste : Pensez-vous, M. Barrette, que votre annonce de ce matin va diminuer la grogne sur le terrain chez les ambulanciers...

M. Barrette : Il faut comprendre qu'il y a deux éléments ici. Il y a des employeurs et il y a des employés. Nous ne négocions pas avec les employés, nous négocions avec les employeurs.

Alors, nous disons aujourd'hui une chose aux employeurs et, en fait, aux employeurs qui sont dans la CSAQ : Il est possible... Nous avons sur la table en négociation, et la meilleure preuve, c'est qu'on a signé avec l'autre groupe d'employeurs, la capacité d'offrir des conditions qui leur permettent aux employeurs de négocier des conditions adéquates avec leurs employés.

Alors, les ambulanciers voudraient passer par-dessus les employeurs et négocier directement avec le gouvernement. Ce n'est pas ça qui va se passer. La négociation, pour nous, se fait avec des employeurs. Nous considérons qu'évidemment, au moment où on se parle, la négociation a assez duré avec la CSAQ. On les invite à venir négocier dans un mode accéléré pour en arriver à une entente négociée, de façon à ce qu'eux les employeurs peuvent normalement et de bonne foi négocier avec leurs employés.

M. Gagnon (Marc-André) : À Lévis, M. Barrette, vous avez parlé d'ajustements. Quel genre d'ajustements?

M. Barrette : Dans Chaudière-Appalaches, je pourrai vous donner le détail après, il y a eu, dans Chaudière-Appalaches, un certain nombre d'ajustements, notamment de bascule d'horaires de faction en quarts de travail, pour...

Journaliste : À Lotbinière, par exemple?

M. Barrette : Oui, par exemple. Maintenant, pour ce qui est de la ville de Lévis même, c'est une question de seuil. Et comme je l'ai dit il y a quelques instants que les seuils soient atteints et il y aura des véhicules supplémentaires, mais la décision que j'annonce aujourd'hui, elle est basée sur une analyse objective.

Et quand je vous parle de surenchère, bien, c'est ça, la surenchère. On a les ambulanciers qui, eux, tiennent un discours, sur la place publique, de plancher d'emploi. Ce n'est pas avec nous que ça se négocie, ça se négocie avec leur employeur. Et nous, notre rôle est de distribuer les ambulances sur le territoire en fonction des capacités des employeurs.

Alors, à Lévis comme tel, les seuils ne sont pas atteints. Lorsqu'ils seront atteints, il y aura, sans aucun problème, un ajout d'ambulances.

M. Gagnon (Marc-André) : À Québec, vous ajoutez quatre véhicules. Or, les ambulanciers en demandaient une dizaine. On est loin du compte.

M. Barrette : Voilà. Alors, dans les analyses que nous faisons actuellement, nous n'avons pas de données qui justifient d'en avoir 10. Là, quand je dis surenchère, bien, vous en avez un exemple actuellement. Mais je...

Journaliste : Mais en même temps...

M. Barrette : Si vous me permettez...

Journaliste : Oui, pardon. Pardon.

M. Barrette : Mais, par contre, nous avons décidé de faire même une analyse plus fine encore pour voir s'il y aurait justification d'en avoir plus que quatre là comme ailleurs, et je vous l'explique. On fonctionne par zones, et, dans une zone, il peut y avoir plus qu'un véhicule. Là, on est rendus à analyser par véhicules. Alors, les ajustements, on va les faire, et ça se fait en continu, mais il faut avoir une tendance. Il ne faut pas prendre la décision sur une période, une saison, ou quelque chose comme ça. Il faut avoir des données qui soient dures et reproductibles.

Alors, aujourd'hui, la décision que je vous annonce, elle est basée sur des faits. Il n'y a pas d'ambulanciers ou de compagnies qui peuvent contester ces faits-là, et je vais vous dire pourquoi : la donnée vient d'eux-mêmes. C'est la donnée qui vient de l'utilisation des ambulances qui sont contenues dans leur base de données. Alors, ce n'est pas compliqué, là, cette affaire-là, c'est une mathématique simple.

M. Croteau (Martin) : Je comprends que la négo avec la CSAQ, ce n'est pas des travailleurs avec qui vous négociez, ce sont des entreprises privées.

M. Barrette : Exactement.

M. Croteau (Martin) : Vous dites : La négociation a assez duré. Est-ce qu'il y a des leviers négos pour le gouvernement d'imposer une entente à ces corporations-là?

M. Barrette : Bien, écoutez, moi, je n'irai pas là pour le moment. Je leur indique simplement notre état d'esprit au gouvernement au moment où on se parle. Vous comprendrez que, pour les compagnies ambulancières, un véhicule, il y a une mécanique, là, qui existe, qui est similaire au taxi. Il y a des permis, ça se vend, il y a un marché de revente, il y a un élément qui est très lucratif là-dedans. Quand je vous dis surenchère, là, en quelque part, les ambulanciers et les paramédics font le jeu des employeurs parce que... faites le parallèle avec les taxis, là, c'est exactement comme ça que ça marche.

Alors là, il y a de la surenchère, et la CSAQ a choisi, elle, à mon sens, de ne pas négocier et d'emprunter la voie juridique sur une base qui nous apparaît non fondée. Alors, moi, je dis simplement que, dans le secteur des services préhospitaliers, on a négocié de bonne foi avec le groupe qui, normalement, historiquement, est assez militant, là, qui est Urgences-Santé. On a réussi. On a négocié avec un groupe d'employeurs à la coalition, on a réussi. Et là, par un hasard déconcertant, on ne réussirait pas avec la CSAQ. Là, à un moment donné, on peut-u avoir une vraie négociation, ce que l'on n'a pas, là?

M. Croteau (Martin) : ...comprends, vous dites : On n'est pas là pour le moment, là. Je répète votre expression. Est-ce que je comprends que, théoriquement, il serait possible pour le gouvernement d'imposer des conditions à ces sous-traitants?

M. Barrette : Écoutez, moi, je ne... encore une fois, là, je comprends très bien votre question, je vais m'y adresser potentiellement et voir s'il est possible d'aller dans cette direction-là. Je ne vous dis pas que je vais faire ça, je ne vous dis pas que j'envisage ça, je ne vous annonce absolument rien, je vais même faire des vérifications pour voir si cette possibilité-là, juridiquement, existe.

Mais ce que je fais aujourd'hui, deux choses. Je m'adresse à deux groupes. Je m'adresse aux ambulanciers : On a entendu vos revendications, on a constaté des choses et on va de l'avant avec les ajustements. Ce n'est pas le premier, c'est la deuxième fois cette année qu'on fait des ajustements. C'est la deuxième fois, et d'autres ajustements peuvent arriver en fonction des constats. Avec les constats d'aujourd'hui, ce sont les ajustements qui sont justifiés.

Aux employeurs qui sont dans la CSAQ, le message que j'envoie : Ça fait deux ans, il y a un blocage, il n'y a eu aucune négociation digne de ce nom. Moi, je peux vous le dire, là, notre téléphone, c'est rare qu'il répond, et, quand il répond... il a répondu seulement la demain dernière, puis on a eu une contre-proposition qui était la même, écrite avec des mots différents. Ça fait deux ans, là. À un moment donné, on ne peut pas continuer éternellement.

Vous comprendrez aussi que les employés, les ambulanciers, les paramédics s'attendent, eux autres, à un moment donné, à ce qu'il y ait une convention collective, là, et, chez Urgences-Santé, ils attendent que la décision des autres soit prise. À la coalition, c'est la même chose. Ce n'est pas un problème de fonds de pension, ça, on s'est tous entendu là-dessus, sauf avec les employés. Je vous donne un exemple. À la CSAQ, on a voulu s'adresser aux employés parce que le fonds de pension est à notre charge. Ils nous ont interdit de parler à leurs employés.

Alors, actuellement, là, pour tous les ambulanciers du Québec, là... on a une entente de principe avec les ambulanciers, le syndicat des ambulanciers, à Urgences-Santé; on a la même chose, à toutes fins utiles, dans la coalition puis on n'est pas capables de parler aux employés de la CSAQ. C'est ça de l'obstruction puis c'est ça de la surenchère, et, à un moment donné, là, ces employés-là ont le droit d'avoir une négociation avec leur employeur, puis là leur employeur, la CSAQ, fait tout pour ne pas que ça avance.

M. Gagnon (Marc-André) : Sur le moment choisi pour cette annonce-là, c'est difficile de ne pas faire un lien avec les sorties médiatiques puis les décès qui ont eu lieu dans les dernières semaines.

M. Barrette : Bien, ça, c'est toujours la même chose. Dans le secteur ambulancier, le moyen de pression qui est utilisé est la dénonciation de situations qui sont régulières. Je vais le répéter, il n'y a aucun cas, aucun cas, là, pas un seul où on peut faire le lien entre un délai... et je vous indique ici que, des délais, il y en a toujours. Il n'y a rien qui est parfait, là, nulle part sur la planète. Alors, il n'y a aucun cas entre les délais... où il y a une cause à effet entre le délai et un décès.

Maintenant, c'est sûr qu'en mettant ça sur la place publique, bon, ça va émouvoir, avec justesse, la population. Mais, dans les faits, les paramètres de fonctionnement du système préhospitalier d'urgence ont fonctionné… les protocoles, partout, correctement. Maintenant, il y a eu, dans un cas, là, qui est le cas de Paspébiac, et ça, ce n'était pas les ambulances, le problème, là, on s'entend, là. C'était autre chose, on y reviendra à un autre moment.

Mme Cloutier (Patricia) : M. Barrette, je vous entends dire qu'on est empêtrés avec les propriétaires privés d'ambulances, est-ce que…

M. Barrette : De la CSAQ.

Mme Cloutier (Patricia) : De la CSAQ, effectivement. Est-ce que… Puis vous dites, ça ressemble un peu au modèle du taxi, il y a de l'argent à faire. Est-ce que ça ne serait pas plus simple, de façon... je pose une question plus large, mais d'avoir un système public d'ambulances, de faire comme Urgences-Santé à la grandeur du Québec si on veut, là, pour ne pas être pris dans ces mécaniques-là?

M. Barrette : Alors, ce n'est pas quelque chose que l'on envisage aujourd'hui. Évidemment, c'est le souhait des ambulanciers, c'est ce qu'ils veulent, mais ce n'est pas quelque chose que l'on envisage aujourd'hui. On comprendra que nationaliser, il y a un coût à ça, il y a un impact sur les finances publiques de l'État. Aujourd'hui, nous en sommes dans l'état de situation que nous avons, dans lequel nous souhaitons avoir une entente négociée et dans une situation pour laquelle nous croyons, avec documentation à l'appui, que nous offrons des conditions appropriées.

La raison pour laquelle je vous dis ça, c'est très simple. On a demandé aux employeurs d'ouvrir leurs livres pour que l'on puisse voir un certain nombre de choses pour qu'on puisse arriver à une entente négociée. Le groupe de la coalition l'a fait, le groupe de la CSAQ ne l'a pas fait. Ils ont ouvert partiellement leurs livres, mais pas au niveau requis. Alors, il y a eu un audit, et la loi nous permet de le faire, complet à la coalition; à la CSAQ, on ne veut pas.

Alors, la CSAQ, là, c'est la cour, si on ne dit pas tout, et puis c'est la surenchère. Alors, à un moment donné, là, c'est beau, là, ce jeu-là, mais ça ne peut pas continuer éternellement.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Selon votre compréhension, puisque ça touche aussi les enfants, là, est-ce que, pour le cas de Manawan, le principe de Jordan s'applique?

M. Barrette : Vous parlez de quoi exactement?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous ne connaissez pas le principe de Jordan?

M. Barrette : Oui, mais quelle référence faites-vous à ce principe-là?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bien, vous renvoyez la balle au fédéral, le fédéral et le provincial se renvoient la balle, mais est-ce que ce principe-là ne devrait pas s'appliquer pour qu'on envoie une ambulance?

M. Barrette : Alors, je vous indique que je n'ai pas mentionné le mot «Jordan» dans la réponse que je vous ai faite. Je vous indique que je n'ai pas mentionné «fédéral» non plus. Je vous ai dit que c'était une situation particulière, qui se traite d'une façon légèrement différente, et c'est la raison pour laquelle elle n'est pas dans l'annonce aujourd'hui.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Pourquoi c'est particulier?

M. Barrette : Parce que nous sommes dans une situation de relation avec une communauté autochtone. Et là quelqu'un pourrait poser la question : Comment se fait-il que le fédéral ne participe pas à ce débat-là?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais d'où ma question : Est-ce que le principe ne s'applique pas?

M. Barrette : Actuellement, c'est là où on en est. Je n'irai pas plus loin dans cet échange-là, parce qu'il y a des échanges que l'on a actuellement avec le fédéral et il n'y a pas de conclusion, là, qui soit visible, actuellement, devant nous.

M. Bovet (Sébastien) : C'est quoi, le principe Jordan? Excusez-moi, là.

M. Barrette : Bien, c'est une.... il y a une complexité là-dedans. Les communautés autochtones se retrouvent dans une situation où il y a certaines obligations de services à leur donner. C'est un peu complexe, je pourrai vous revenir là-dessus, mais le cas de Manawan — et la question était liée aux enfants — le cas de Manawan est un cas qui est empreint d'une relation qui n'est pas, disons, clarifiée.

La Modératrice : En anglais.

M. Bovet (Sébastien) : Juste sur Paspébiac, si vous permettez, il y a... vous avez été touché, là, par le cas du monsieur qui est mort d'une crise cardiaque parce qu'il n'avait pas été accepté dans le CLSC de Paspébiac. Il y a des versions contradictoires, là. Il y a un médecin, à Paspébiac, qui dit : On ne peut pas offrir le service 24/7. Vous voulez, sauf erreur, qu'il y ait un service 24/7 au CLSC de Paspébiac. Est-ce que vous allez l'imposer?

M. Barrette : Alors, ce n'est pas compliqué, le CLSC de Paspébiac est tenu d'offrir des services 24 heures par jour. Dans des situations critiques, on peut avoir certaines limitations dans l'offre de services, mais qui ne vont pas jusqu'à une absence de médecin. Et aujourd'hui, les lois et règles qui sont en place, notamment la loi n° 10 et la loi n° 130, permettent à l'administration sur place de s'assurer qu'il y ait quelqu'un de présent pour recevoir des ambulances à Paspébiac.

Actuellement, après analyse, il est clair qu'il y a suffisamment de médecins pour le faire. Il y a des gens que ça rend inconfortables, je le comprends, mais la priorité doit être l'offre de services. Le DSP a dit qu'il n'était pas sûr qu'il pouvait le faire, je lui ai répondu que j'étais sûr qu'il pouvait le faire. Et là ils prendront leur décision, mais Paspébiac doit au moins avoir un médecin présent pour recevoir les ambulances, même si le CLSC n'est pas ouvert au corps ambulatoire pendant la nuit, pour des raisons de surcharge, par exemple.

M. Gagnon (Marc-André) : Juste une petite précision très rapide sur Lévis. Qu'est-ce que vous entendez par le seuil qui n'est pas atteint?

M. Barrette : Alors, je le disais tantôt dans une des questions précédentes, le seuil, il est différent si les ambulances sont en horaire de faction ou en quart de travail. Un horaire de faction, ce n'est pas compliqué, de la manière que ça fonctionne, là, on est en zone rurale. En zone rurale, c'est un peu comme les pompiers volontaires, là, il y a une ambulance qui est dans une caserne et un ambulancier qui est à proximité.

L'horaire de faction, c'est que, sur une semaine, le seuil, si on dépasse 25 % de temps d'utilisation sur les 168 heures, lorsqu'on arrive à ce seuil-là, on bascule en quarts de travail avec, en plus, un seuil de volume de transport correct qui est de 3 000 par année. Quand on est en quart de travail, c'est 50 %. Si une ambulance, plus de 50 % du temps dans une journée normale, est à transporter des patients, là, répondre à des appels, on ajoute une ambulance.

Alors, à Lévis, que ce soit en horaire de faction pour Lévis même ou des ambulances en quart de travail, ce seuil n'est pas atteint dans les statistiques qu'on a. Il est proche, mais il n'est pas atteint encore.

Mme Johnson (Maya) : Mr. Barrette, last week, when we covered the story and we asked you to respond to what the union was saying, you said : The services are adequate as we speak. And you suggested that they were simply using this too much as an opportunity to put pressure on the Government during negotiations.

So is this announcement today not basically showing that they had a point when they said there was not enough…

M. Barrette : No. The services are adequate. As I said, when 50% of the time… when the threshold before you increase the number of ambulances on the road is 50%, 50% is the number of hours on a day that are occupied for giving services. It's not being waiting for calls, it's being answering to calls.

So, obviously, we have some leeway there, and when it is over 100%, there is an agreement upon which we agree to increase the number of ambulances on the road. But that doesn't mean that we do not have the capacity to answer calls. It just means that within our framework of agreement we are over the threshold. It doesn't mean that we can not do the job, it just means that we have the resources available, because we can go over 100%, but we have agreed that that 100%, which is half of the time occupied by providing services, we are over that threshold.

Mme Johnson (Maya) : Why now? Why this announcement now?

M. Barrette : Because that is what we have agreed upon. We have agreed upon that, when we determine that there is a trend… and a trend is not one season for instance. When, year over year, we determine that there is a trend, a trend confirming that there is an added volume of services that are to be provided, then we increase the number of vehicles on the road. That is simply applying the threshold that we agreed upon in the past.

Mme Fletcher (Raquel) : There are a lot of numbers in this press release. I am just wondering, for the casual viewer who is concerned about whether or not they are going to get service when they call for an ambulance, can you just say what this agreement means for Quebeckers?

M. Barrette : As we speak, they are getting services when they call and they will continue to receive services when they call. What changes is it's easier for those companies to manage the workload of their ambulances on the road. They were receiving their services and they will still do. Yes, they will do, still.

Une voix : Still will.

M. Barrette : Still receive their services.

Mme Fletcher (Raquel) : And what envelope is the money, that $28 million, coming out of?

M. Barrette : What do you mean? It's coming from Government.

Mme Fletcher (Raquel) : Right, but which envelop? That wasn't predetermined in the budget in March. So where is that $28 million coming from?

M. Barrette :OK. When we budget, when we determine a budget, year over year, there is always a margin for adjustments, and it comes from that margin. All right? OK. Thank you.

Des voix : Merci.

(Fin à 9 h 35)

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