(Treize heures trente minutes)
M. Bourcier : Mesdames
messieurs, merci d'être là. En tant qu'ex-enseignant pendant 35 ans, j'ai
souvent rêvé du jour où nos commissions scolaires montreraient l'exemple et
éduqueraient nos jeunes au réchauffement climatique et aux effets néfastes de
la pollution des transports sur la santé humaine. En tant que porte-parole du
Parti québécois en électrification des transports, c'est très important pour
moi. Mais le contraire se produit à l'heure actuelle, avec 8 000 autobus
scolaires propulsés au diesel au Québec : pollution de l'air pour nos
enfants, gaz à effet de serre pour notre planète. Seulement 1 % des
autobus scolaires du Québec sont électriques, zéro émission.
Le projet d'électrification du transport
scolaire au Québec, c'est réalisable maintenant, mais ça prend l'envoi d'un
signal clair à l'endroit de nos commissions scolaires pour qu'elles
électrifient leurs flottes en achetant ceux du Québec, fabriqués ici, propulsés
par notre électricité propre et en faisant travailler du monde d'ici également.
Malheureusement, le gouvernement libéral vient d'envoyer le signal inverse avec
un règlement qui favorisera l'achat d'autobus propulsés au diesel américain,
qu'on importe allègrement d'Oklahoma, de Géorgie ou encore de Caroline du Nord,
un règlement qui porte de cinq à huit ans la durée maximale d'un contrat de
transport d'élèves pour l'ensemble des catégories d'autobus, incluant ceux
propulsés au diesel.
C'est une occasion ratée, mesdames
messieurs, un net recul du gouvernement, qui ne fait pas ce qu'il prône comme
message. Les libéraux ne font que retarder l'électrification des transports et
se comportent en amateurs. Est-ce qu'on veut créer notre richesse ici, au Québec,
ou l'importer des États-Unis? Le choix qui s'offrait aux libéraux était pourtant
clair : des autobus électriques fabriqués au Québec ou des autobus
importés des États-Unis propulsés au diesel? Ils ont choisi les autobus
américains. De l'électricité achetée chez nous ou du carburant fossile importé
d'ailleurs? Bien évidemment, les libéraux ont choisi de subventionner notre
dépendance au pétrole. Ça coûte presque 70 millions par année en carburant
diesel pour faire rouler nos autobus scolaires sur les routes du Québec.
Imaginez si tout cet argent-là demeurait chez nous.
Mais il y a plus. On met aussi en péril la
santé de nos enfants. Toutes ces émanations de carburant provenant des autobus
sont néfastes et nuisent à leur santé, des études d'impact menées en Californie
et en Colombie-Britannique le prouvent. Qui parmi vous n'a pas circulé près
d'un tuyau d'échappement d'autobus? Qui parmi vous ne se souvient pas des
émanations de CO2 provenant de tous les autobus stationnés dans les
cours des écoles et des polyvalentes du Québec? Au Parti québécois, nous sommes
préoccupés par cette décision invraisemblable de l'État, qui doit pourtant
donner l'exemple dans ce dossier. Les commissions scolaires voulaient un signal
clair, comme les Québécois, d'ailleurs, dans le sens de l'électrification du
transport scolaire. Il y a eu zéro signal.
Ironiquement, c'est une occasion ratée par
le ministre de l'Électrification des transports, qui vient de favoriser les
carburants fossiles dans tous les autobus scolaires du Québec. Il est tout
simplement non cohérent avec le titre qu'il porte. Je l'entendais hier parler
d'une ouverture vers une technologie innovante pour se déplacer, je constate
plutôt une fermeture. Entre la politique des libéraux et la logique, il y a
toute une marge. J'ai pourtant eu plusieurs discussions avec ces gens-là où on
me disait : Ah! inquiète-toi pas, ça s'en vient. J'ai plutôt l'impression
de m'être fait avoir comme l'ensemble de ceux qui croient en l'électrification
des transports au Québec.
L'ex-enseignant en moi est également très
inquiet, car je pense aux enfants que j'ai côtoyés pendant si longtemps et qui
allaient tous les jours prendre leur autobus pour retourner à la maison. Car,
pour tous les élèves du Québec, ne nous trompons pas, le diesel, c'est le choix
du gouvernement libéral pour les véhiculer, malgré tout ce qu'il peut payer
comme publicités dans les médias.
Les transporteurs scolaires choisiront
donc le véhicule le moins coûteux, américain, et le plus polluant, en étant
subventionnés pour le diesel en plus, une vision digne de 1950. Le gouvernement
vient par le fait même de subventionner les futurs problèmes de santé
respiratoire de nos propres enfants. Nous, au Parti québécois, on veut une
vision de 2030, avec des autobus scolaires construits ici et propulsés à
l'électricité. On veut protéger la santé des enfants et faire la promotion du
nationalisme québécois. C'est notre devoir, c'est notre engagement auprès des Québécoises
et des Québécois.
La Modératrice
: Merci.
Des questions? Pas de questions. Merci.
(Fin à 13 h 36)