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Point de presse de M. Robert Poëti, ministre délégué à l’Intégrité des marchés publics et aux Ressources informationnelles

Version finale

Friday, December 1, 2017, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-deux minutes)

M. Poëti : Alors, bonjour. Bienvenue à tous. Évidemment, une nouvelle importante, on a vécu quelque chose de particulier aujourd'hui pour l'ensemble des Québécois. Je vous remercie tous d'être présents aujourd'hui pour une annonce concernant l'adoption de la Loi favorisant la surveillance des contrats des organismes publics et instituant l'Autorité des marchés publics. Avec cette loi, le Québec se donne les moyens de surveiller l'application du cadre normatif des contrats publics et d'accroître la confiance des entreprises et de la population envers le processus contractuel du secteur public. Ce n'est pas moins de six recommandations de la commission Charbonneau que le projet de loi n° 108 vient réaliser aujourd'hui, et il va même plus loin que ce qu'avaient prévu les commissaires, dans certains cas.

Parmi ces recommandations, notons entre autres la création de l'Autorité des marchés publics. Il s'agit de la première recommandation de la commission Charbonneau. Cette nouvelle entité indépendante aura comme principale mission de s'assurer du caractère équitable, intègre et transparent des appels d'offres des ministères et organismes. En cas de non-respect du cadre normatif, l'autorité bénéficiera de larges pouvoirs afin d'intervenir adéquatement. Ces pouvoirs peuvent, entre autres, prendre la forme de recommandations, d'ordonnances et même, dans certains cas, d'annulations de contrats.

Je tiens à rappeler l'un des derniers amendements que nous avons déposés, qui vise principalement à confier le pouvoir de nomination du président-directeur général de l'Autorité des marchés publics aux deux tiers des votes des membres de l'Assemblée nationale du Québec. C'est une excellente nouvelle qui vient répondre à plusieurs préoccupations soulevées lors des consultations particulières, dont notamment le comité de suivi des recommandations de la commission Charbonneau.

Mentionnions une autre recommandation de la commission Charbonneau à laquelle le projet de loi n° 108 vient répondre, il s'agit des retards de paiement dans l'industrie de la construction. À ce sujet-là, j'aimerais inviter les membres de la coalition contre les retards de paiement dans l'industrie de la construction à se joindre à moi ici pour annoncer la création d'un projet pilote sur le délai des paiements. Et ce sont eux qui m'ont interpelé dès le début de mon mandat, et c'est avec eux que nous avons travaillé pour faire avancer cette situation-là. Comme vous le savez, l'enjeu des délais de paiement dans l'industrie de la construction me préoccupait grandement, préoccupait mon gouvernement, et j'ai eu le mandat de régler cette situation.

L'an dernier, le premier ministre m'a aussi mandaté pour mettre sur pied un comité chargé d'émettre des recommandations dans le but de favoriser l'accès aussi des jeunes entreprises aux marchés publics. Lors des travaux dans ce comité, j'ai eu la chance d'échanger à plusieurs reprises avec les représentants de cette coalition qui regroupe plus de huit associations et organismes oeuvrant dans l'industrie de la construction. Pour régler efficacement cet enjeu, j'ai déposé un amendement, lors de l'étude détaillée, qui prévoit des dispositions visant à mettre sur pied un projet pilote sur les délais de paiement dans l'industrie de la construction. Le projet pilote proposera essentiellement deux éléments : un calendrier de paiement obligatoire ainsi que le retour à un intervenant expert en cas de différend. En ce qui me concerne, comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises aux membres de la coalition avec moi ici aujourd'hui, mon intention est de procéder par voie réglementaire une fois le projet pilote terminé. Le Québec sera en mesure de se doter d'un des meilleurs modèles en matière de délais de paiement dans l'industrie de la construction.

I have made a major move to achieve the highest standard of contract management transparency and accountability in Government and public bodies. The creation of the Autorité des marchés publics is a major step forward to assure a fair competition and to increase the confidence of the population toward the public institutions. Québec is giving itself the means to act efficiently to make sure that the public contracts are concluded in a fair and a transparent way. I am proud to be part of that Government that takes proactive steps to improve our citizen's trust in the contracting process of public bodies.

Merci, vraiment, à tout le monde d'avoir participé avec moi. Et le fait que le vote d'aujourd'hui... qui démontre clairement, à l'unanimité, l'intention de l'ensemble du gouvernement, mais de tous ses députés, à corriger une problématique qui touchait principalement, évidemment, les contrats publics et l'argent des contribuables et également les retards de délais de paiement qui causaient à notre économie, à des entrepreneurs, petits, moyens et grands, des impacts majeurs à ce sujet-là.

Donc, notre objectif sur le plan économique est clair, vous le connaissez, et c'est avec l'aide des oppositions, avec les discussions qu'on a eues qui, au début, n'étaient pas toujours faciles, mais ça prouve aujourd'hui que notre démocratie prend tout son sens quand les gens veulent régler des problèmes ensemble et arriver à des solutions qui sont historiques. Et je pense qu'on est devant, ici, une occasion en or d'aider les gens qui travaillent au développement du Québec, au développement économique, et aussi de protéger l'argent des contribuables toutes catégories lorsqu'ils prennent l'argent et qu'ils demandent à leurs élus de donner des contrats publics, que cet argent-là soit à la bonne place, qu'on en ait pour notre argent, et que tous les doutes de collusion ou corruption soient écartés, et que l'Autorité des marchés publics aura cette responsabilité.

Je remercie mes prédécesseurs, je remercie tous les gens qui ont participé de près ou de loin, et je vais veiller à travailler directement à mettre sur pied cette autorité-là.

La Modératrice : Nous sommes maintenant rendus à la période de questions. J'invite les journalistes à se présenter au micro, et on va concentrer les questions sur l'annonce du jour. Merci.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Kathryne Lamontagne, du Journal de Québec. Une fois que, bon, le projet de loi est voté, dans quel espace-temps on peut penser que l'Autorité des marchés publics sera pleinement fonctionnelle pour réaliser ses tâches?

M. Poëti : Bien, écoutez, la première étape la plus importante était, évidemment, l'adoption du projet de loi... je réitère encore une fois, à l'unanimité démontre la volonté gouvernementale de l'ensemble des élus dans ce domaine-là. Suite, évidemment, à l'adoption, il y a la sanction qui, je pense, pourra avoir lieu dès la semaine prochaine. Une fois la sanction adoptée, la première étape sera évidemment le comité qui va gérer l'embauche du premier ou première présidente ou président-directeur général de l'AMP. Donc, ça, c'est la première étape qui va se faire très rapidement, donc, évidemment, un appel de candidatures avec des règles qui ont été bien établies. D'ailleurs, à l'intérieur du projet de loi, on spécifie les règles des gens qu'on recherche. Ensuite, le président-directeur général de mettre sur pied son équipe. Et moi, je pense que, dans des délais raisonnables, je le souhaite, on aura l'autorité en place, donc, au cours de l'année 2018.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Avez-vous déjà en tête des objectifs que vous souhaitez réaliser avec cette équipe-là?

M. Poëti : Ah oui, j'en ai pas mal, mais la première, c'est que je vais suivre les étapes. L'étape, c'est de nommer le président ou président-directeur général parce que c'est à lui que va incomber la responsabilité et l'imputabilité de faire marcher cette autorité-là comme on lui demande dans le projet de loi. Et je ne doute pas que les gens qui auront ces postes-là, ils les mériteront parce qu'ils auront la compétence et ils auront la capacité. Et l'autre chose aussi qui est importante, ils auront aussi, je vous dirai, l'assentiment de l'Assemblée nationale aux deux tiers. Le président sera nommé aux deux tiers. Alors, ce doute-là que, parfois, à tort ou à raison, certaines personnes placent en tête est terminé aujourd'hui.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Oui, j'avais une dernière question. Pour le citoyen, là, le contribuable, là, ce matin, là, qui entend cette nouvelle-là, là, qu'est-ce que ça change pour lui, en fait?

M. Poëti : Ce que ça change pour le contribuable, c'est-à-dire qu'il y aura un groupe d'experts, de spécialistes, d'analystes. C'est près de 130 personnes qui vont offrir à tous les ministères et organismes... J'exclus ici la ville de Montréal parce qu'elle a déjà son bureau d'enquête, évidemment, donc ils sont déjà en place depuis trois ans, ils font un excellent travail. Mais, pour l'ensemble des villes également... Parce qu'au début du projet de loi, il n'y avait pas les municipalités. Donc, on va offrir à l'ensemble des ministères et organismes et toutes les municipalités du Québec, sauf Montréal, un groupe d'experts qui va venir les appuyer lorsqu'ils ont des questionnements, des inquiétudes où des gens vont décider, évidemment des lanceurs d'alertes, de venir soulever une question ou un questionnement, un doute, sur un contrat public d'une municipalité, ou d'une grande ville, ou d'un ministère, d'un organisme.

Ce que ça dit aux citoyens, c'est que l'argent avec lequel, évidemment, ils contribuent, évidemment, à la taxation pour les projets dans leur ville, bien, le doute, maintenant, s'il y en a un, va être analysé, il va être enquêté et il y aura des recommandations, directement à la municipalité, qui diront au maire ou à ces gens qui ont donné le contrat soit de le modifier, soit de la suspendre ou carrément de l'annuler.

Mme Prince (Véronique) : Ce serait concernant les retards de paiement. Pourquoi y aller avec un projet pilote? Pourquoi ne pas, dès le départ, finalement, avoir mis en place ces mesures-là?

M. Poëti : Bien, écoutez, au Québec, plus ou moins, là, bon an, mal an, là, avec les municipalités et aussi le gouvernement, on est près de 20 milliards de contrats, une valeur de 20 milliards de contrats publics. On veut cibler... On parle beaucoup dans le milieu de la construction, mais il y a plus large que ça. La coalition, eux, là, je salue le fait qu'ils se sont regroupés... De grands entrepreneurs, de plus petits entrepreneurs qui vivaient une situation aussi de retards de paiement... Donc, compte tenu de la différence entre de petits entrepreneurs, de grands entrepreneurs, ça sera une première. On me dit que 90 % des paiements faits par le gouvernement du Québec sont faits entre 30 et 60 jours, mais sur l'ensemble des paiements qui doivent être faits, nous, on veut s'assurer qu'ils soient faits dans un temps qui a été déterminé dans ce projet de loi. Il faut se munir de la meilleure façon de procéder, c'est-à-dire de prendre des contrats pour de courtes périodes, des contrats un peu plus longs aussi qui pourraient dépasser une année, pour être capables d'encadrer clairement et aussi d'être réalistes dans le fait que l'intervenant expert, les intervenants experts pourront absolument régler ces problématiques-là à court terme. Donc, ce qu'on demande, c'est un délai d'adaptation qui ne met pas en doute d'aucune façon la loi et qui ne met pas en doute la continuité de l'intention gouvernementale d'appliquer ce projet de loi, peut-être avec quelques correctifs à l'avantage de tous, dans un avenir très court.

Mme Prince (Véronique) : Concernant, justement, les... Vous appelez ça les intervenants experts, je pense, c'est ça?

M. Poëti : Oui.

Mme Prince (Véronique) : Il va y en avoir combien? Et quel genre de formation ils vont avoir? Parce qu'on sait qu'une des problématiques qui fait en sorte qu'il y a des retards de paiement, c'est que, des fois, il y a des délais administratifs, puis ça prend quand même une formation particulière, puis ça prend... Ça fait qu'il va y en avoir combien? Puis est-ce qu'ils vont être formés vraiment pour ça?

M. Poëti : Alors, votre question est vraiment intéressante et, en fait, vient compléter votre première question. Pourquoi un projet pilote? Justement pour ça. Combien on aura de lanceurs d'alerte? Combien on aura de citoyens ou d'entreprises qui se sentent lésés dans un contrat public au cours de l'année qui va venir? La vérité : on ne le sait pas exactement. On sait qu'il va y en avoir, on connaît la difficulté. Puis on n'est pas devant un problème imagé, on le sait, qu'il y a des problèmes. L'intervenant expert pourra, dans un délai très court, donner une recommandation qui sera obligée... qu'on sera obligés, exécutoire, de régler, alors, à partir de là, dans un délai très court. Mais les intervenants, minimalement, auront eu une proposition claire exécutoire. Et, si jamais ils ne sont pas satisfaits, ils peuvent toujours aller aux tribunaux civils. Mais on pense que les intervenants experts vont régler, dans la très grande majorité des cas, les dossiers. Donc, à partir de là, évidemment, ce sera des avocats, des notaires, ce sera des gens qui ont cette capacité-là juridique de faire une évaluation neutre d'une situation problématique qui touche un contracteur, un sous-contractant, une municipalité. Donc, le nombre, je ne peux pas vous le donner aujourd'hui, mais je peux déjà vous dire le nombre suffisant, ça, c'est clair. Alors, dès qu'on va mettre ça en place, c'est exactement un des aspects du projet pilote, il va nous éclairer sur le besoin, mais je m'engage aujourd'hui à ce qu'on ait les gens nécessaires au moment où ça le prendra.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour, M. Poëti. La création de l'AMP, si je comprends bien, était censée se faire à coût nul. Or, on apprend que ça va coûter une centaine de millions. Pouvez-vous élaborer là-dessus un petit peu?

M. Poëti : Peux-tu me... les documents, s'il vous plaît? Non. En fait, je veux faire un correctif là-dessus parce qu'effectivement ce n'est pas tout à fait... Il y a eu une perception.

Mme Plante (Caroline) : D'accord, donc, sur les coûts?

M. Poëti : Oui. Mes deux feuilles, Vanessa.

Une voix : Elle est en haut.

M. Poëti : J'ai deux feuilles, je vais vous les emmener tantôt, je vais vous les donner tantôt. La seule personne qui a dit — parce que j'ai cherché depuis hier, il faut que je vous le dise vraiment — que c'était pour se faire à coût nul, c'est le député de La Peltrie, et je vais vous donner sa citation parce que je ne veux pas interpréter. Moi, j'aime bien travailler avec des faits et je n'ai pas pu répondre clairement à ça hier parce que je cherchais qui avait dit ça. J'avais compris que c'était peut-être quelqu'un de mon gouvernement, je peux vous confirmer actuellement que ce n'est pas quelqu'un de mon gouvernement, ou il y a peut-être eu une nuance. Puis je vous le dis dès maintenant, il y a aussi une déclaration de M. Leitão qui va venir confirmer ça.

Il y a 57 personnes qui travaillent actuellement dans le dossier de l'Autorité des marchés publics, il y en a 57, différents niveaux, l'AMF, Conseil du trésor, alors, à l'UPAC. Donc, on a fait un calcul de plus ou moins 57 personnes qui vont transférer à l'AMF. Maintenant, compte tenu du mandat, parce que, dans un deuxième temps, on a ajouté les municipalités, évidemment, là, ça prend beaucoup plus de gens. Donc, on pense à peu près à 75, 78 personnes de plus pour à peu près un total de 120 à 130 personnes. Alors, M. le député de La Peltrie a dit, lors d'une commission que, selon lui, s'il regardait ce qui se passait là, la création de l'AMP pourrait se faire à coût nul. Il aurait eu raison, si on n'avait pris que les 57 qui étaient là et de les déplacer dans une nouvelle autorité. Ça n'aurait pas été à coût nul complètement parce qu'il faut des locaux, il faut de l'administration, il faut de l'infrastructure de base, mais ça aurait été moins cher, évidemment, du montant que vous avez, 17 millions total, actuellement.

Lorsque la décision de prendre les municipalités… ça touche les 1 125 municipalités — bon, je soustrais Montréal, 1 124 — à partir de là, on offre un service qui va être de grande qualité à l'ensemble des municipalités, donc un ajout de 75 personnes, ce qui fait que c'est impossible que ce soit à coût nul. Je dis clairement que ce n'est pas une dépense, c'est un investissement pour l'ensemble des contrats publics au Québec. Donc, s'il y a eu une nuance, c'est là qu'elle s'est passée. M. le député de La Peltrie n'avait peut-être pas tort quand il parlait des 57. Maintenant, dans la deuxième mouture d'évolution du projet de loi, où on a décidé d'offrir le service à tout le monde, ce qui, je pense, est une excellente idée… Moi, je ne vois pas comment un maire d'une petite municipalité, qui pourtant... chaque sou est compté, comme les nôtres au Québec dans les grandes villes, Québec, Montréal, ayant une problématique de contrats, à quel coût il peut faire valider ça, de quelle façon il pourrait faire arrêter le contrat, le suspendre ou le faire modifier, bien, il le pourra en consultant l'Autorité des marchés publics, qui va le faire sans frais.

Mme Plante (Caroline) : Donc, 57 personnes vont transférer. Vous avez parlé de 75 à 78 personnes de plus qui vont être embauchées. Où allez-vous trouver ces personnes? Est-ce que ça va être facile d'attirer ces personnes à l'AMP?

M. Poëti : Ah! je suis convaincu. Je suis convaincu parce que, dans le domaine… Vous savez, ce n'est pas des policiers qu'on cherche, nécessairement, on cherche des analystes, on cherche des experts, on cherche des gens spécialisés dans les contrats publics. Et une structure comme celle-là, à mon avis, va être vraiment… l'attraction d'emmener des gens-là ne sera pas difficile parce que...

Mme Plante (Caroline) : Ce ne serait pas plus attirant d'aller au privé pour ces gens-là?

M. Poëti : Je ne crois pas.

Mme Plante (Caroline) : D'accord.

M. Poëti : Je ne crois pas que ce sera plus attirant parce que… Vous savez, vous auriez pu me poser la question à moi, peut-être plus attirant d'aller au privé que venir à l'Assemblée nationale. Mais, si j'étais au privé aujourd'hui, je n'aurais pas assisté à un vote à l'unanimité pour régler un problème d'envergure, avec la coalition des retards des paiements, avec tous nos entrepreneurs du Québec, et je n'aurais pas participé à un projet de loi comme celui-là. Alors, moi, je pense qu'il y a des gens au Québec, et plusieurs personnes de qualité, qui veulent participer, qui veulent être des moteurs de changement. Voici le bon endroit où postuler, voici le bon endroit où venir travailler pour régler cette difficulté-là et régler un problème.

Mme Plante (Caroline) : Puis ma dernière question, c'est : Quelle est l'ampleur du problème? On fait face à quoi? Quelle est l'ampleur?

M. Poëti : Bien, d'emblée, je vous répondrais, en tout respect : Avez-vous suivi la commission Charbonneau? Elle nous a donné des exemples inquiétants. On a entendu des gens qui ont participé à de la collusion puis de la corruption à l'intérieur de contrats publics venir s'asseoir puis le dire devant la télévision. On a eu des gens qui ont laissé sous-entendre ou qui sont venus dire qu'ils avaient augmenté le coût des contrats pour se distribuer ensemble un certain montant d'argent. Il y a des gens, sur une base personnelle, qui auraient profité de collusion à l'intérieur des contrats publics. Et qui paie pour ça au bout du chemin? C'est les citoyens. C'est inacceptable. Alors, pour moi, la création de l'Autorité des marchés publics non seulement était la première recommandation de Charbonneau, mais était essentielle au Québec. Alors, je n'ai pas de doute qu'elle va faire le travail pour lequel on va la créer... on l'a créée.

Mme Plante (Caroline) : Mais ça se passe encore, tous ces problèmes-là?

M. Poëti : Bien, moi, je vais vous dire, j'ai souvent expliqué, dans une vie antécédente à la politique, vous savez, la criminalité puis les bandits, en fait, là, c'est comme de la mauvaise herbe, hein, quand vous les arrachez, ça repousse. Puis des fois ça repousse un peu plus fort parce qu'ils se rappellent de quelle façon ils ont été arrachés. Alors, la criminalité, là, puis la collusion, puis la corruption, ça évolue malheureusement aussi, et parfois dans le mauvais sens. C'est à nous d'être toujours présents et d'avoir une lumière sur eux. L'Autorité des marchés publics, c'est ce qu'elle va faire. Elle va vérifier tous les contrats quand les gens vont lever la main puis le souligner. Elle va répondre à des demandes des municipalités qui ont des doutes. Elle va répondre à des sonneurs d'alerte qui vont venir leur dire : Moi, j'ai la conviction ou je sais qu'il y a quelque chose qui se passe de pas correct dans ce contrat-là. Bien, ça, pour moi, ce n'est pas une dépense, c'est un investissement d'envergure. C'est beau? Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 50)

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