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Conférence de presse de M. André Fortin, ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports

Présentation du projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière

Version finale

Friday, December 8, 2017, 11 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Douze heures quatorze minutes)

M. Fortin (Pontiac) : Merci. Merci à vous tous d'être avec nous aujourd'hui. Tout d'abord, je veux vous présenter Claudia Di Iorio, qui a agi à titre de co-porte-parole de la consultation publique sur la sécurité routière qui a eu lieu au cours de la dernière année.

Plusieurs des mesures que vous retrouverez dans le projet de loi ont été élaborées suite aux différentes recommandations que nous avons entendues lors de ces consultations. Alors, si vous le permettez, Claudia va débuter la conférence de presse, et je vais enchaîner.

Mme Di Iorio (Claudia) : Merci beaucoup. Bien, tout d'abord, j'aimerais remercier le ministre d'avoir tenu sa parole en déposant cet automne, comme il s'était engagé, le projet de loi de la modification du Code de la sécurité routière. Merci.

Une chose qui me fascine, c'est qu'en 100 ans nous sommes passés d'un monde où il n'y avait presque pas de voitures ni de téléphones à un monde où les deux activités qui nous occupent le plus sont le transport et les communications. Cette réalité constitue un argument en faveur d'une modernisation des règles de la route afin que les obligations de chacun correspondent à la réalité des enjeux vécus au quotidien. Conduire un véhicule, pédaler en vélo, marcher sur la rue sont les principales façons d'occuper la route. Il faut mieux encadrer les interactions entre les usagers de la route en tenant compte du rythme de vie et des technologies du XXIe siècle. C'est là l'essence même de la consultation publique que nous avons menée.

Avec mon co-porte-parole, M. Alain Gelly, nous avons visité plus de 11 villes, échangé avec des centaines de participants, de groupes et d'organisations afin de mieux connaître les meilleurs moyens de nous rapprocher des pays les plus performants en matière de bilan routier.

J'observe trois moyens privilégiés d'assurer la sécurité routière. Tout d'abord, il y a la législation, la prévention et la sanction. La consultation visait à améliorer la première, c'est-à-dire la législation. Personnellement, je me dévoue à la prévention.

Et, si vous me permettez, j'aimerais retourner à l'été de mes 16 ans. Si vous fermez les yeux un moment et revivez l'été de vos 16 ans, vous savez vite à quoi je fais référence : la sensation que le monde nous appartient et que tout est possible. C'est ainsi que mes amis et moi, par une belle soirée de juillet, nous nous étions donné rendez-vous pour une fête. Pourtant, je n'en ai aucun souvenir. Cette soirée a bien failli être la dernière de ma vie et de celle de mes deux amies, Justine et Évelyne, ainsi que du conducteur ivre qui conduisait puisque ce dernier a perdu la maîtrise du véhicule et a percuté un arbre à 140 kilomètres à l'heure. Mais j'ai survécu après un mois dans un profond coma. J'étais alors paralysée et j'ai dû tout réapprendre, toutes les fonctions de la vie. On m'avait même dit que je ne pouvais plus marcher. Ce verdict, par contre, je ne l'ai jamais accepté. Mon père me dit souvent que son plus beau moment a été lorsque j'ai réussi à me tenir debout pour la première fois. Il me rappelle aussi de ce que je lui ai dit par la suite : Regarde de quoi j'ai l'air. J'étais là, frêle, presque rachitique, j'avais la tête rasée, au lieu d'être en train de vivre des beaux moments de la fin du secondaire.

C'était le pire moment de ma vie, mais j'ai décidé que j'allais le transformer en une opportunité pour que d'autres jeunes n'aient pas à vivre ce que j'ai moi-même vécu.

C'est ainsi que j'ai commencé mes activités de sensibilisation. Mon père et ceux de mes amis ont lancé l'idée de Cool Taxi. Le principe est simple : permettre à des jeunes de revenir en sécurité avec des coupons de raccompagnement prépayés. Sept ans plus tard, le bilan routier s'est considérablement amélioré pour devenir le meilleur depuis des décennies. Malgré cela, il y a encore trop de jeunes impliqués dans des accidents.

Tout comme j'ai réalisé mon rêve de retrouver toutes mes fonctions de la vie, aujourd'hui, je veux partager un autre rêve, celui du jour où la prévention et la technologie nous permettront d'arriver à zéro mort sur nos routes. Sans rêves, et j'en suis la preuve vivante, il n'y a pas de progrès. Merci.

M. Fortin (Pontiac) : Merci. Merci, Claudia. Merci de nous avoir fait part de ton histoire et de nous rappeler aujourd'hui pourquoi nous sommes ici et nous proposons les modifications importantes au Code de la sécurité routière.

D'abord, je tiens à vous dire qu'à plusieurs niveaux le Québec est déjà un chef de file en matière de sécurité routière, et ça, depuis des années. Toutefois, il y a toujours place à amélioration et à modernisation. Dans mon rôle à titre de ministre des Transports, la sécurité de tous les usagers est une préoccupation constante. En tant que père moi-même, mais surtout à titre humain, vous en conviendrez, j'en suis certain, c'est très difficile d'entendre une histoire comme celle de Claudia. Et des situations comme celle qu'elle a vécue, des familles de partout au Québec en vivent à toutes les semaines, malheureusement.

C'est pourquoi nous avons déposé, ce matin à l'Assemblée nationale, le projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière. Ce projet de loi en soi n'est pas un projet de loi qui se prête à la partisanerie. C'est un projet de loi qui a pour simple et singulier objectif de mieux protéger les Québécois et les Québécoises. Avec le dépôt de ce projet de loi, le gouvernement du Québec veut envoyer un message fort quant aux comportements à risque, quant aux comportements à éviter sur nos routes. Nous souhaitons également mettre de l'avant un principe reconnu dans plusieurs pays, le principe de prudence, soit la protection constante de l'usager le plus vulnérable, et proposer des nouvelles règles de circulation qui permettront d'initier un nouveau partage de la route sur l'ensemble du réseau routier.

Au cours des dernières années, le renforcement de la législation, des campagnes de sensibilisation frappantes et des contrôles policiers soutenus ont permis d'améliorer grandement le bilan routier. En effet, le nombre de décès sur les routes du Québec est passé de 720 en 2006 à 351 en 2016. Et, bien que cette amélioration soit notable, elle n'en demeure pas moins fragile, et les gains sont de plus en plus difficiles à obtenir.

Encore aujourd'hui, le bilan routier demeure préoccupant. Trop de jeunes Québécois sont impliqués dans des collisions avec décès, trop de piétons sont happés, trop de cyclistes sont blessés, et les motocyclistes demeurent encore aujourd'hui particulièrement à risque.

Alors, avant de vous présenter nos propositions, je tiens également à remercier les membres de la Commission permanente des transports et de l'environnement, qui se sont récemment penchés sur la question de la distraction au volant. Leurs trois grandes recommandations se retrouvent dans notre projet de loi. Je tiens aussi à remercier mes prédécesseurs, qui ont amorcé le travail sur la modernisation du Code de la sécurité routière, incluant mon collègue Laurent Lessard, qui a lancé la vaste consultation à laquelle participait Claudia. Cette consultation a mobilisé des milliers de Québécois et l'ensemble des organisations partenaires en leur permettant de participer à la réflexion.

De cette démarche ont émergé des préoccupations récurrentes. Un, la distraction au volant. Plus de 60 000 infractions pour cellulaire au volant sont émises chaque année au Québec. Deux, les récidivistes de l'alcool au volant. Environ 130 décès et 310 blessés graves sont dus à l'alcool au volant chaque année. Près de 2 000 récidivistes sont accusés de facultés affaiblies à chaque année au Québec. Trois, le nombre d'accidents mortels impliquant les jeunes Québécois. 58 % des accidents mortels et ayant des blessés graves entre 2012 et 2016 impliquaient des jeunes de 16 à 24 ans. Quatre, la protection des piétons et des cyclistes. L'an dernier au Québec, 63 piétons sont décédés. C'est 63 de nos voisins, de nos amis, de nos frères, de nos soeurs, de nos enfants et c'est 63 de trop.

Le Code de la sécurité routière doit aussi refléter les nouvelles réalités. Et, bien que davantage de Québécois et de Québécoises choisissent aujourd'hui le transport en commun, le nombre de véhicules sur nos routes est toujours en hausse. On dénote également une augmentation des déplacements actifs. C'est donc dire qu'il y a plus de piétons et de cyclistes sur nos routes. De plus, presque tous les Québécois utilisent régulièrement un téléphone cellulaire et utilisent la fonction texto, ce qui n'était pas le cas lors de la dernière grande mise à jour du Code de sécurité routière. Enfin, il y aura bientôt, au Québec comme partout ailleurs, des véhicules autonomes. Dans ce contexte, il est inutile de vous dire qu'il était nécessaire de moderniser le Code de la sécurité routière. Alors, le projet de loi déposé ce matin à l'Assemblée a donc pour but de mettre en place une législation adéquate par rapport à la réalité actuelle des modes de transport et de permettre un partage équitable et sécuritaire de nos routes pour tous les usagers.

Le projet de loi contient 86 mesures dont certaines modifieront de façon importante les règles à suivre pour circuler sur les routes du Québec. Ces mesures demanderont certes une adaptation de la part des conducteurs, des piétons et des cyclistes, mais elles sont présentées dans le seul et unique but d'assurer une meilleure sécurité pour tous les usagers.

Parmi ces mesures, nous introduisons un principe de prudence qui énonce que tous les usagers doivent faire preuve de respect et de prudence lorsqu'ils circulent sur réseau routier, surtout à l'égard des plus vulnérables qu'eux. Nous obligerons tous les récidivistes en matière de conduite avec facultés affaiblies de conduire à vie un véhicule muni d'un antidémarreur.

Nous augmentons les amendes pour les conducteurs qui utilisent un appareil électronique. Actuellement, les amendes varient de 80 $ à 100 $. Nous proposons de les augmenter à une somme allant de 300 $ à 600 $. Avec les frais afférents, ce sera de 480 $ à 1034 $. De plus, une récidive vaudra automatiquement une peine de 600 $ et une suspension du permis de trois, sept, ou de 30 jours. J'ai également l'intention de proposer par voie réglementaire une augmentation à cinq points d'inaptitude pour la sanction associée à cette infraction.

Nous devançons la date du début de la période d'obligation des pneus d'hiver au 1er décembre plutôt qu'au 15 décembre afin de s'adapter aux réalités de l'hiver québécois. Nous proposerons également une mesure réglementaire afin de simplifier le processus d'exemption temporaire pour ceux qu'on appelle amicalement les snowbirds.

Le projet de loi contient également des mesures afin d'améliorer directement la sécurité de nos jeunes sur les routes. Encore aujourd'hui, les Québécois de 16 à 24 ans sont de loin surreprésentés lors de collisions avec dommage corporel ou décès, et ce, particulièrement de nuit. Ainsi, nous introduisons des mesures d'accès graduel à la conduite de nuit. Plus précisément, la période où un apprenti conducteur est initié à la conduite, habituellement avec son père ou sa mère, serait de 5 heures le matin à minuit le soir. De plus, un conducteur âgé de 19 ans ou moins, détenteur d'un permis temporaire, le nombre de passagers prenant place dans son véhicule entre minuit et 5 heures du matin serait limité durant les premiers mois. Ces mesures touchant particulièrement les jeunes Québécois sont en cohérence avec celles des autres provinces canadiennes. Elles ont d'ailleurs contribué, en Ontario, à réduire les accidents mortels et avec blessures graves impliquant les jeunes de 16 à 19 ans d'environ 30 %. Enfin, nous espérons que les mesures que nous proposons pourront éviter les incidents tels que celui vécu par Claudia et par des milliers de Québécois.

Enfin, je tiens également à remercier les citoyens et les groupes qui ont participé à la consultation publique pour leur généreuse contribution au projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière. Leur participation se reflète aujourd'hui dans les propositions déposées à l'Assemblée nationale. Je remercie également l'ensemble des organisations partenaires pour leurs actions concrètes au quotidien afin d'assurer la sécurité sur nos routes. Ils contribuent directement à l'amélioration du bilan routier depuis de nombreuses années.

En terminant, j'espère que mes collègues de l'Assemblée nationale pourront apprécier les mesures proposées et y verront un avancement pour notre société de même que pour la sécurité de tous les usagers de la route. Merci.

Le Modérateur : ...maintenant passer à la période des questions. On va commencer immédiatement avec Caroline Plante.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour, M. Fortin.

M. Fortin (Pontiac) : Bonjour. Ça va bien?

Mme Plante (Caroline) : Oui, ça va bien, vous? Oui. Donc, l'Ontario a déjà adopté des mesures sévères quand on parle de distraction au volant, donc des amendes salées, entre autres, et ils n'ont pas réussi à faire diminuer la distraction au volant. Est-ce qu'on va réussir au Québec? Est-ce qu'on prend les bons moyens?

M. Fortin (Pontiac) : Bien, je crois que, si vous parlez à certains des partenaires, là, qui nous ont fait des recommandations au cours des différentes consultations, ils vous diront qu'on devait prendre un pas de l'avant pour s'adresser aux questions de distraction au volant. Il y a effectivement plus de 60 000 Québécois qui sont en infraction, à chaque année, d'utiliser leur cellulaire au volant. Et ça, c'est seulement ceux qui sont pris en infraction. Il y en a sûrement beaucoup plus qui, au quotidien, le font. Ce n'est pas toujours évident non plus d'avoir des statistiques directes par rapport à la corrélation de la distraction au volant avec les accidents.

Donc, on fait un pas de l'avant. C'est certain qu'avec des amendes supplémentaires, avec des points d'inaptitude supplémentaires, le message qu'on veut envoyer aux Québécois et aux Québécoises, c'est que l'utilisation d'un téléphone cellulaire au volant ne va pas avec la conduite automobile. Nous envoyons un message assez important. Et nous croyons qu'avec l'augmentation des amendes associées on pourra voir un impact positif sur les données probantes.

Mme Plante (Caroline) : Face au constat d'échec en Ontario, le gouvernement veut aller encore plus loin, donc avec des amendes de 1 000 $ pour une première offense, 2 000 $ pour une deuxième, 3 000 $ pour une troisième offense. Ça commence à faire des sous. Pourquoi est-ce qu'on ne va pas aussi loin, nous, au Québec?

M. Fortin (Pontiac) : Bien, je pense que, premièrement, on avait du rattrapage à faire, là. On est derrière la majorité des provinces canadiennes en ce qui a trait aux pénalités associées avec la distraction au volant. En même temps, il y avait lieu… on sait qu'il y a un enjeu. Si je regarde simplement les recommandations qui ont été formulées par les membres de la Commission des transports et de l'environnement, qui, hier, ont formulé des recommandations, il y avait lieu de bouger au niveau des amendes et au niveau des points d'inaptitude également et d'être encore plus sévères envers les récidivistes. Et c'est ce qu'on fait dans le projet de loi. On pourra mesurer, au cours des prochaines années, si c'est une approche qui aura fonctionné ou non. Nous croyons que les peines sont assez sévères pour qu'il y ait un impact direct, là, sur l'utilisation des Québécois du cellulaire au volant.

Mme Plante (Caroline) : Vous êtes ouvert à ce qu'on soit encore plus sévères dans les années à venir?

M. Fortin (Pontiac) : Bien, il faudra mesurer l'impact exact des mesures au fil des années, mais je pense que le Code de la sécurité routière doit toujours être en processus de modernisation. On doit toujours se pencher sur les façons d'améliorer le bilan. Et ce n'est pas parce qu'on présente un grand projet de modernisation du Code de la sécurité routière aujourd'hui qu'on va arrêter de penser à ce qu'on peut faire au cours des prochaines années.

Le Modérateur : Isabelle Porter.

Mme Porter (Isabelle) : Vous avez évoqué les nombreux accidents de cyclistes qu'on a pu voir ces dernières années. Il y a un coroner qui avait recommandé, l'année dernière, je crois, qu'on force les camions lourds à se doter de jupe pour réduire justement, là, les risques.

Pourquoi on ne l'a pas fait? Et est-ce que vous avez l'impression d'en avoir fait suffisamment dans la refonte pour réduire les risques d'accident impliquant des autos et des cyclistes?

M. Fortin (Pontiac) : Impliquant les... pardon?

Mme Porter (Isabelle) : Autos et cyclistes, les vélos.

M. Fortin (Pontiac) : Autos et cyclistes. Oui, bien, c'est certain, d'abord, l'introduction du principe de prudence, je pense que c'est quelque chose qui est accepté de la part de nombreuses juridictions, et l'idée derrière ça, c'est d'envoyer un message, d'envoyer un message clair également qu'il faut toujours protéger l'utilisateur du réseau routier le plus vulnérable. Donc, l'automobiliste ou le conducteur de camion lourd a une obligation envers le cycliste. Le cycliste, à son tour, a une obligation envers le piéton. Je pense que c'était un principe qui était accepté également de la plupart des partenaires qui ont été consultés lors de la consultation, je pense à CAA-Québec, je pense aux groupes de défense de piétons et aux groupes de promotion du vélo également au Québec.

Maintenant, il y a des mesures qui s'ajoutent aux mesures qui avaient déjà été proposées par... ou qui avaient été mises de l'avant par Jacques Daoust quand il avait déposé le projet de loi n° 100, c'est-à-dire les mesures liées à l'emportiérage et à la distance que doivent avoir les véhicules avec les cyclistes. On croit que les mesures qui sont présentées aujourd'hui vont contribuer à améliorer la situation pour les usagers les plus vulnérables. D'ailleurs, la plupart des recommandations qui touchent les piétons et le vélo nous viennent justement des comités de travail qui avaient été formés pour ces deux groupes d'usagers là et de Vélo Québec et de Piétons Québec également.

Mme Porter (Isabelle) : Sur un autre sujet, vous n'avez pas peur, comment dire, d'accabler un peu les policiers avec toutes les nouvelles choses qu'ils vont devoir vérifier, sans compter, bon, tout ce qui s'en vient avec le cannabis. Là, est-ce qu'ils ont les ressources pour remplir tout ça, là?

M. Fortin (Pontiac) : Bien, en fait, il y a beaucoup de mesures qui nous viennent des corps policiers, des demandes de corps policiers. Je vais vous donner un exemple tout simple. Une des mesures qui est proposée dans le projet de loi, c'est de s'assurer que les gens ne conduisent pas leur igloo, là, comme on voit, les gens qui, peut-être, n'enlèvent pas toute la glace de sur leur véhicule avant de prendre la route, et là il y a des morceaux de glace qui peuvent se détacher du véhicule.

Les policiers eux-mêmes nous disaient : Bien, on intercepte ces gens-là, mais, une fois qu'on les intercepte, on n'a aucun moyen de faire quoi que ce soit parce qu'il n'y a pas de législation appropriée. Donc, il y a beaucoup des éléments comme celui-là, comme l'élément pour les personnes qui ne sont pas en possession nécessairement de leurs moyens, je pense aux mesures par rapport aux fonctions cognitives, là, les policiers nous disaient : On les arrête, ils n'ont pas l'air en état de conduire leur véhicule, mais on n'a pas de façon de les empêcher de le faire.

Donc, effectivement, on en demande peut-être plus aux policiers, mais on leur permet d'enlever des situations dangereuses sur la route, et c'est à leur demande.

Le Modérateur : Gilbert Lavoie.

M. Lavoie (Gilbert) : Oui, bonjour, M. Fortin.

M. Fortin (Pontiac) : Bonjour.

M. Lavoie (Gilbert) : J'aimerais savoir, les sanctions, c'est une chose, mais la surveillance sur les routes, les patrouilles, notamment en région parfois, en Beauce, par exemple, où il y a beaucoup d'accidents impliquant beaucoup de jeunes, je comprends que vous êtes aux Transports et non à la Sécurité publique, mais est-ce qu'on ne devrait pas prévoir également davantage de patrouilles policières dans certaines régions où le taux des accidents est beaucoup plus élevé?

M. Fortin (Pontiac) : Oui, bien, je pense que, comme Claudia l'a mentionné, là, il y a trois pans principaux à l'amélioration de la sécurité routière. Évidemment, nous, aujourd'hui, on se penche sur la partie législation, et donc c'est quelque chose qu'il fallait faire. Le Code de la sécurité routière devait être modernisé pour toutes sortes de raisons qu'on a déjà énumérées, mais je pense que les policiers sont aussi à même de savoir dans quelles régions ils ont besoin d'agir de façon supplémentaire, dans quels bouts de route ils considèrent qu'il y a des enjeux particuliers, les heures de leurs interventions. Donc, je pense que le ministère de la Sécurité publique, s'il le juge pertinent, pourra certainement se pencher sur cette question-là avec les différents corps policiers. S'ils ont des demandes supplémentaires, là, ça pourra être quelque chose qui sera regardé. Mais, nous, aujourd'hui, vraiment, on s'est penchés sur le cadre législatif.

M. Lavoie (Gilbert) : Et, je m'excuse...

M. Fortin (Pontiac) : Non, ça va.

M. Lavoie (Gilbert) : ...je vais revenir avec une question qui concerne votre collègue, là, mais on a vu des reportages, ces derniers temps, bien, ça fait un petit bout de temps, que les autobus, là... on vérifie le cellulaire au volant, ça. Est-ce que c'étaient des projets pilotes, à votre avis, ça, puis est-ce qu'il y en aura plus? Est-ce qu'il y aura davantage de surveillance du cellulaire au volant avec cette législation-là?

M. Fortin (Pontiac) : Écoutez, je crois qu'on donne davantage de moyens aux policiers, avec la législation, de bien contrôler. Une des choses que les policiers nous disaient, et c'est reflété d'ailleurs dans le rapport de la Commission des transports et de l'environnement, c'est que les policiers arrêtaient des gens qui avaient le cellulaire au volant, mais que c'était toujours très difficile de prouver que c'était effectivement un cellulaire qu'ils avaient entre les mains. Donc là, aujourd'hui, les gens pouvaient aller en cour et se défendre, en disant : Bien non, j'avais mon iPod dans les mains ou j'avais autre chose. Maintenant, en s'assurant que tous les appareils électroniques sont inclus dans cette définition-là, les policiers vont avoir un fardeau de la preuve qui est plus simple à faire, et donc vont pouvoir être plus sévères.

Maintenant, pour ce que vous mentionnez, au sujet de différents projets, je pense que ce sont des outils qui sont à la disposition des corps policiers, je pense qu'ils sont quand même habiles pour trouver des moyens de bien voir ce qui se passe dans les véhicules des gens et de pouvoir émettre des infractions en lien avec ça. Il y en a 60 000 au Québec à chaque année. Donc, ça me dit que les policiers sont quand même à bien de réagir quand ils voient une situation problématique.

M. Lavoie (Gilbert) : Une précision, si vous permettez, l'utilisation d'un écran dans un véhicule, là, il y a de plus en plus d'écrans dans les véhicules, on ne parle pas de téléviseurs, là.

M. Fortin (Pontiac) : Oui, non, bien, ce qu'on parle…

M. Lavoie (Gilbert) : Est-ce que ça veut dire que je n'ai pas le droit de regarder ce qu'il me reste de consommation d'essence sur mon écran pendant que je suis en train de conduire?

M. Fortin (Pontiac) : Non. En fait, ce qu'on dit, c'est que les écrans qui sont intégrés au véhicule, évidemment, sont permis. Ce qui est considéré une aide à la conduite, donc un GPS qu'on installerait, comme vous en voyez beaucoup par exemple dans les taxis, disons, là, sont tout à fait permis parce que c'est une aide à la conduite. Mais ce qu'on veut éviter, c'est que quelqu'un, disons, ait son iPad à côté de lui, écoute le match de hockey.

Donc, quand on parle des écrans, c'est des écrans qui peuvent être une distraction à la conduite et non une aide à la conduite comme la plupart des consoles le sont.

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant le devancement de la date pour l'installation des pneus d'hiver, pourquoi avoir choisi spécifiquement la date du 1er décembre? D'autres dates ont circulé, le 15 novembre. Pourquoi avoir arrêté votre choix sur cette date spécifique?

M. Fortin (Pontiac) : Je pense qu'on a considéré, effectivement, là, comme je vous le mentionnais, on a considéré plusieurs dates qui pouvaient être appropriées. On a statué sur le 1er décembre. Écoutez, on est, quoi, le 8 décembre aujourd'hui. Je pense que vous voyez ce dont peut avoir l'air l'hiver au Québec au début décembre. Donc, il nous semblait approprié de devancer la date. En même temps, on voulait le faire en respectant la capacité des garages qui nous ont dit que ce n'était peut-être pas évident. Plus on devançait la date, ça devenait plus difficile d'accommoder la demande. Mais on veut également aussi, par voie réglementaire, là, comme je l'ai mentionné tantôt, faciliter la chose pour les gens qui quittent le Québec pour la Floride, entre autres, à chaque année et qui disent : Bien, moi, ça m'arrive de dépasser la date. En ce moment, ils ont des exemptions de sept jours auxquelles pour lesquelles ils demandent à la SAQ permission spéciale, mais ils doivent les renouveler aux sept jours jusqu'à 28 jours par année. Donc, ce que ça veut dire, c'est que, concrètement, en ce moment, s'ils quittent le Québec le 23 décembre, ils doivent faire une demande pour une exemption de 7 jours, refaire une autre demande pour une exemption de sept jours. Nous, on va simplifier le processus pour leur donner un peu une banque, là, de 28 jours, qui est le même nombre de jours auquel ils ont accès, qu'ils pourront utiliser en début ou en fin de saison. Mais, en devançant la date au 1er décembre, ça nous semblait permettre une plus grande flexibilité à tous tout en s'assurant d'un meilleur environnement plus sécuritaire sur nos routes.

M. Lavallée (Hugo) : Vous avez cité tout à l'heure l'Ontario comme exemple quand vous exposiez certaines mesures. Pourquoi avoir choisi cet exemple-là spécifique, alors justement que les résultats des mesures sont mitigés à certains égards? Il n'y a pas d'autres exemples plus inspirants ailleurs?

M. Fortin (Pontiac) : Bien, j'ai cité l'Ontario en faisant référence à la période graduelle à laquelle on permet la conduite de nuit. Selon ce qu'on voit des mesures qui ont été proposées par l'Ontario à ce niveau-là, il y a eu réduction, au cours des années, là, et ça peut être... ces mesures-là en font partie, de ces résultats-là, mais il y a eu réduction des décès et des accidents avec blessures graves de 30 % chez les 16 à 19 ans. Donc, effectivement, là, l'Ontario, peut-être, a mis de l'avant certaines mesures qui ont eu des succès plus mitigés, mais, pour cette mesure-là plus spécifiquement, ça semble avoir porté fruit. Donc, c'est pourquoi on la propose aujourd'hui.

En même temps, on n'a pas adopté le cadre complet de ce que propose l'Ontario pour les jeunes conducteurs non plus. Eux ont des restrictions au niveau de la conduite sur les autoroutes aux mêmes heures. Nous, ça ne nous semblait pas approprié. Quelqu'un qui conduit entre Montmagny et La Pocatière seul dans son véhicule à ces heures-là ne nous semble pas particulièrement problématique. Ce qu'on voulait vraiment régler, c'est la question de la distraction, la distraction due aux autres passagers.

M. Lavallée (Hugo) : Merci.

Le Modérateur : Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour, M. Fortin. J'aimerais vous entendre sur les véhicules intelligents, autonomes. Quel genre de projet pilote vous verriez au Québec là-dessus, là? Puis est-ce qu'en ce moment c'est permis ou ça ne l'est pas du tout?

M. Fortin (Pontiac) : En ce moment, il n'y a absolument rien dans le Code de la sécurité routière pour régir les véhicules autonomes. Je vais vous donner des exemples, moi-même, je suis allé dans la région de Détroit, Windsor dernièrement, et tant la première ministre Wynne que le gouverneur Snyder, au Michigan, nous parlaient justement des différents tests qu'ils sont en train de faire avec les véhicules autonomes. Ils ont des circuits sur les routes tant pour le camionnage que pour les véhicules habituels, là, où ils peuvent faire certains projets pilotes, justement, pour les véhicules autonomes, pour leur permettre de circuler dans un encadrement bien régi. Nous, ce qu'on fait, à travers le projet de loi aujourd'hui, c'est essentiellement dire : Le Québec, éventuellement, aura des projets pilotes similaires à ceux-là. On se donne la marge de manoeuvre pour bien les définir. Ceux qui voudront tester justement ces véhicules-là devront nous arriver avec des projets que nous, on approuvera en temps et lieu. Donc, tout ce qu'on fait, c'est permettre l'utilisation dans le cadre de projets pilotes qui seront à déterminer plus précisément.

Mme Cloutier (Patricia) : Parfait. Et j'aimerais aussi vous entendre sur le 0,8, taux d'alcoolémie. On dit oui à l'antidémarreur à vie, par contre on ne touche pas du tout à cette mesure-là. Pourquoi vous avez fait ce choix-là de l'abaisser... de ne pas l'abaisser, excusez?

M. Fortin (Pontiac) : Non, ça va. Il y a plusieurs constats qui nous apparaissaient évidents, entre autres, suite à la lecture de certaines données, suite à la consultation qui avait été menée. La distraction au volant, c'est un enjeu. Les jeunes Québécois sont surreprésentés dans les statistiques de décès, et il y a énormément de récidivistes de l'alcool au volant. Nous, on voulait envoyer un message clair qu'évidemment, là, l'alcool au volant, je pense que les Québécois le savent, ce n'est pas quelque chose qui est acceptable dans notre société, mais on voulait s'attaquer à vraiment une partie des récidivistes, qui est problématique. Quelqu'un qui conduit en état d'ébriété deux fois, honnêtement, n'a pas sa place sur les routes du Québec, à moins qu'on sache collectivement que cette personne-là est sobre.

Donc, la mesure qu'on propose, c'est vraiment pour s'attaquer aux récidivistes, pour s'assurer que sur les routes, au Québec, il n'y a pas de récidiviste en état d'ébriété. Ce sont des gens qui n'ont pas compris le message. Ce sont des gens pour lesquels... ils devront nous prouver qu'ils ont réellement suivi une réhabilitation avant de, 10 ans plus tard, pouvoir demander pour un permis sans obligation d'antidémarreur.

Mme Cloutier (Patricia) : Le 0,05, par exemple, selon vous, ça n'aurait pas passé pour les Québécois, de baisser le taux d'alcoolémie?

M. Fortin (Pontiac) : Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on sait qu'il y a une problématique au niveau des récidivistes. Donc, on voulait réellement s'attaquer à cet enjeu-là. On sait qu'il y a énormément de gens qui souffrent de blessures ou qui décèdent aux mains de gens qui sont fortement intoxiqués sur les routes du Québec. Donc, on voulait réellement s'attaquer au problème du récidiviste qui dépasse la limite actuelle. Déjà, avec un 0,08, au Québec à chaque année, il y a entre 11 000 et 15 000 Québécois qui se font prendre en état d'ébriété. Donc, d'abord et avant tout, on voulait régler ce problème-là.

Le Modérateur : Kathryne Lamontagne, Le Journal de Québec.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Une petite question pour les cellulaires au volant. En fait, là, actuellement, la loi dit qu'on ne peut pas avoir un cellulaire dans les mains. Si le cellulaire est un GPS encore raccroché, là, ça va fonctionner aussi? Il n'y a pas de problème avec ça?

M. Fortin (Pontiac) : Exact.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Parfait. Sur les radars photo, est-ce qu'on doit comprendre que, tant que la loi ne sera pas en vigueur, l'émission de constats d'infraction va continuer de rouler au ralenti?

M. Fortin (Pontiac) : Oui, effectivement. Ce qu'on fait à travers la loi, là, c'est simplement changer la dynamique un peu où en ce moment, réellement, quelqu'un qui reçoit un constat d'infraction peut demander à ce que le policier qui a placé le photomètre vienne témoigner en cour, peut demander, même, à ce que le manufacturier vienne témoigner en cour. Donc, le fardeau de la preuve est vraiment sur le DPCP. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on considère que les policiers qui sont formés pour le faire, qui ont placé le photomètre, l'ont fait de façon correcte et que celui-ci a bien fonctionné, à moins que la personne qui est accusée soit capable de prouver qu'effectivement ce n'était pas le cas, il n'y avait pas d'infraction.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Donc, le fardeau est sur l'automobiliste.

M. Fortin (Pontiac) : Exact.

Mme Lamontagne (Kathryne) : O.K. Donc, on agit exactement comme avant l'arrivée du jugement, mais on vient dire que c'est correct.

M. Fortin (Pontiac) : Bien, ce qu'on dit essentiellement, c'est que les photoradars fonctionnent bien au Québec, que les gens qui les installent sont formés pour les installer, mais de demander à la cour de faire venir un policier à chaque fois, de demander à la cour de faire venir un manufacturier dans certaines occasions, honnêtement, ça implique des délais à la cour, ça implique des coûts pour nos corps policiers et pour la cour. Et, pour une technologie en laquelle on a confiance, ça nous semblait démesuré.

Mme Lamontagne (Kathryne) : À partir du moment de l'entrée en vigueur de la loi, pensez-vous être en mesure de reprendre le rythme de croisière qu'on a connu à l'installation des premiers photoradars?

M. Fortin (Pontiac) : Bien, c'est ce qu'il nous semble raisonnable de croire.

Le Modérateur : Isabelle Porter, Le Devoir.

Mme Porter (Isabelle) : Concernant les sièges pour enfant, qu'est-ce qui a justifié la hausse des exigences puis qu'est-ce que vous pouvez dire aux parents qui risquent quand même de râler sur cette mesure-là?

M. Fortin (Pontiac) : D'abord, c'est une mesure de concordance avec ce qui est exigé dans les autres provinces canadiennes. Ensuite, c'était une demande claire qui avait été faite par CAA-Québec, un groupe qui représente des automobilistes, entre autres, et c'est une mesure de sécurité accrue pour les enfants. Moi-même, comme père de famille, là, ça m'apparaît quelque chose qui est tout à fait logique de faire dans la mesure où on veut protéger les enfants le plus possible. Il y a une période d'un an qui sera accordée aux parents pour s'assurer qu'ils ont le bon équipement dans leurs véhicules si l'enfant ne devait plus avoir de siège d'appoint. Donc, ça nous semblait approprié dans la mesure où on veut simplement protéger les enfants.

Mme Porter (Isabelle) : Est-ce que vous avez des statistiques ou des données qui démontraient que, bon, la ceinture de sécurité ne suffisait pas pour des enfants plus vieux, tout ça?

M. Fortin (Pontiac) : Oui. Bien, justement la taille, la taille qui est indiquée, là, le 145 centimètres, c'est justement la taille à partir de laquelle il est approprié de porter une ceinture de façon normale. Donc, c'est une mesure justement, là, pour suivre l'exemple, un, des autres provinces, mais c'est ce qui nous apparaissait justifié de faire, étant donné qu'un enfant de 145 centimètres n'a plus à porter la ceinture de sécurité. C'est ce qui est plus sécuritaire pour elles.

Le Modérateur : Des questions en français?

M. Lavoie (Gilbert) : Les sièges d'enfant, là, il y a une péremption sur les sièges d'enfants, hein?

M. Fortin (Pontiac) : Oui, oui, effectivement, ils sont bons pour une certaine période, là. Je ne pourrais pas vous le dire exactement.

M. Lavoie (Gilbert) : Il n'y a pas de changement de ce côté-là?

M. Fortin (Pontiac) : Non.

M. Lavoie (Gilbert) : Ce n'est pas un peu fou, ça, parce que le siège est en parfait état, et puis tu n'as plus le droit de l'utiliser? On n'a rien à dire.

M. Fortin (Pontiac) : Oui. À ma compréhension, là, c'est des recommandations du manufacturier. Effectivement, je peux comprendre que ça coûte cher, des sièges d'enfant, mais, pour déplacer notre enfant, c'est primordial, c'est essentiel. Donc, non, il n'y a pas de changement à ce niveau-là.

M. Lavoie (Gilbert) : Le policier constate qu'on a passé la date de péremption, il a le droit de me donner une contravention.

M. Fortin (Pontiac) : Je crois que oui. Si le policier constate que le siège n'est pas bien installé, s'il constate que le siège n'est pas approprié, que ce n'est pas le bon siège pour le bon enfant, le policier est en mesure de s'assurer, là, que l'enfant est en sécurité, effectivement.

Le Modérateur : On va passer aux questions en anglais. Angelica Montgomery, CBC.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes. First of, can you explain the change of dates when it comes to snow tires? Why did you decide on December 1st?

M. Fortin (Pontiac) : Yes. We discussed a number of dates for snow tires, December 1st appeared to be a reasonable date. Québec is a large province and has a very different climate from one place to the other. So, December 15th appeared a bit late in the season in a lot of places. So, December 1st seemed to us like a more reasonable date to apply province wide.

And we also wanted to take into account snowbirds. So, there's a lot of Montrealers, a lot of Quebeckers who travel south during the year, most of them do it in November, some of them start moving south in December. So, we wanted to simplify their lives. Right now, they have a seven day extension which they can apply for, but 32 000 Quebeckers apply for this every year, they get it at no cost, but they have to reapply if they go over and above that seven days. So, we're going to simplify the process by giving them, if regulation is adopted, which I will propose, by giving them an extra 28 day period, which they can use whenever they want at the start or at the end of the season. But, basically, we decided to move the date forward because it's December 8th right now, and there's snow outside. And it's best for everybody to have snow tires on.

Mme Montgomery (Angelica) : And, about the stiffer penalties for distracted driving, what are you hoping to accomplish with that?

M. Fortin (Pontiac) : Yes. We know distracted driving is an issue and it's becoming more and more of an issue. More and more Quebeckers are driving while using their cell phones, texting while driving, and it's something that really wasn't a factor when the last large modification was made to the Highway Safety Code. So, it was time to modernize the code, and that's one of the aspects that we had to look at, given the new reality. Every year, 60 000 Quebeckers get a ticket for distracted driving due to cell phone use. So, we know it's an issue, we know it does distract the drivers when they use their cell phone, so we are saying : Québec has to have stiffer penalties, has to have more demerit points, which we will propose through regulatory changes as well. And it's something that mainly every partner around the table agreed on, whether it was the police services, whether it was CAA-Québec or whether it was citizens that came to make a point that it is dangerous to drive while texting.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. 60 000 Quebeckers, you said 60 000 get a ticket. So, there are 60 000 distracted driving tickets handed out each year. Do you know how that number compares to, say, how many people are driving while distracted, but they just didn't get caught?

M. Fortin (Pontiac) : Your guess would be as good as mine because, if people don't get caught, it's hard to put a number on that. But, if 60 000 people do get caught, then I'm sure it's a lot more people than that that are driving while texting.

One of the things that we think will have a significant impact in this measure is that, if you get caught twice within a two-year reference period, you will get your licence suspended for three days right then and there. We think that sends a strong message to Quebeckers. You get caught once, you get a hefty fine and you get demerit points. You get caught twice, you're going to lose your licence for a couple days. And a lot of Quebeckers cannot afford to lose their licence for a couple days. So, I think we're sending a pretty strong signal that distracted driving is not acceptable on our roads.

Mme Fletcher (Raquel) : I know that police officers in some jurisdictions, anyway, have adapted how they patrol in order to catch more distracted driving, like, for instance, maybe putting in higher seats in their cop cars so that they can look into the car.

M. Fortin (Pontiac) : They're always good at finding ways.

Mme Fletcher (Raquel) : Yes. Is that something that you considered legislating somehow, to say : Hey! police need to also get up to date and… you know, the best practices for policing this kind of thing?

M. Fortin (Pontiac) : No, I think our police forces across Québec, if they've handed out 60 000 tickets last year alone, they're finding ways to identify people who are driving while texting. Whether it's the measure that you just mentioned, whether it's some of the projects that others mentioned, like using a bus service to see inside people's cars, what they're doing, police services are finding ways to catch people who are texting while driving, who are talking on their cell phones. And I think, quite honestly, everybody notices it now. If you drive next to somebody who is on their cell phone, you notice it. So, we're sending a strong signal that that is not acceptable anymore.

Mme Fletcher (Raquel) : One of my colleagues, in French, asked you about self-driving cars. I was just wondering if you could summarize in English, for us, why that wasn't approached here.

M. Fortin (Pontiac) : Yes. There's no regulation on autonomous vehicles anywhere in the Highway Safety Code. So, we know that, one day, autonomous vehicles will come to Québec. We know it's going to start through pilot projects like the ones that they have in Ontario right now, like the ones that they have in Michigan right now. So what we're doing is we're allowing for pilot projects to be put forward, whether it's for individual vehicles, whether it's for trucking. There's different people trying out different things right now with autonomous vehicles. So, Québec is open in receiving projects to test out the technology. We know it's something that's going to come up, so, while we are doing the Highway Safety Code now, it was the right time to put that measure forward.

Mme Fletcher (Raquel) :Merci.

M. Fortin (Pontiac) : Merci.

(Fin à 12 h 55)

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