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Point de presse de Mme Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, M. Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux, et M. Luc Blanchette, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs

Version finale

Wednesday, February 7, 2018, 10 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures)

Mme Charlebois : Bonjour. Juste refaire le point un petit peu sur le point de presse qu'a tenu l'opposition officielle concernant la maladie de Lyme. Juste vous dire qu'on est déjà en action, c'est comme... pas comme on ne fait rien, là, on est déjà très en action. C'est une maladie qui, vous savez, touche plusieurs régions au Québec. On a un comité de surveillance justement pour savoir où les régions sont touchées, quelles sont les régions les plus touchées, c'est quoi, le comportement des tiques, etc. On a déjà ce programme-là qui est là pour, justement, protéger la santé de la population, mieux informer notre corps professoral.

Alors, ce qu'il faut savoir, c'est qu'on a déjà des activités, comme je vous le disais, de surveillance, mais aussi d'information. On communique avec la population — vous m'avez déjà entendu parler de la maladie de Lyme — mais il y a aussi avec nos professionnels de la santé avec qui on communique. Il y a une formation en ligne qui est déjà en ligne pour eux, pour pouvoir mieux saisir l'ampleur de la chose. On a déjà, avec le corps professoral, des communications, dire : Sensibilisez vos médecins, et tout, et ce n'est pas, comme, «on attend».

Mais il faut savoir que les recherches scientifiques dans ce domaine-là sont déjà en marche. Il y a déjà des résultats qui sont parcellaires. On travaille avec l'ensemble des provinces canadiennes dans les recherches et on travaille déjà avec les autorités de recherche scientifique de la communauté internationale. Or, ces gens-là, ce n'est certainement pas des gens qui ne connaissent pas les choses, mais les recherches ne sont pas encore à ce point claires pour dire qu'il y a des régions dans le monde qui sont plus performantes que d'autres, parce qu'il y a des traitements ailleurs qui sont faits qui ne sont pas reconnus par la communauté scientifique internationale, et ça m'apparaît important de le dire.

Alors, les régions qui sont les plus touchées, parce qu'avec, comme je vous le disais le programme de surveillance qu'on a implanté au Québec... c'est la Montérégie, les Laurentides, Lanaudière, Laval, Chaudière-Appalaches, Montréal, Outaouais, Estrie, Mauricie et Centre-du-Québec, bref, mais on est capables... Oui, il y a beaucoup de régions touchées, je vous vois hocher de la tête, mais il y a des zones où... notamment la Montérégie, je l'ai nommée en premier parce que c'est là où on sent qu'il y a quelque chose là qui est vraiment plus important qu'ailleurs. Il y a aussi d'autres régions. Mais juste vous dire qu'on n'est pas sans rien faire. Et là-dessus je laisserais mon collègue Gaétan Barrette expliquer davantage au niveau de la science.

M. Barrette : Juste peut-être remettre les pendules à l'heure pour ceux qui nous écoutent, ceux et celles qui nous écoutent, qui, sans doute, sont inquiets face à ces sorties publiques là. La maladie de Lyme, ce n'est pas une nouvelle maladie, c'est une maladie que l'on connaît depuis longtemps, depuis toujours, en fait. C'est une maladie qui évolue non pas par son essence, la maladie, mais par sa distribution géographique, puisque la maladie migre progressivement vers le Nord. C'est une maladie très connue aux États-Unis, en Nouvelle-Angleterre en particulier, et elle monte vers le Nord à cause du réchauffement climatique. Alors, si des gens doutent du réchauffement climatique, là, la maladie de Lyme est un bel exemple qui démontre que ça a un effet.

Maintenant, la maladie de Lyme est une maladie connue. Ce qui se passe aujourd'hui est qu'il y a un développement, je dirais, qui est plus de nature commerciale, que l'on voit, évidemment, dans des environnements comme les États-Unis, pour attirer une clientèle. Le Québec dispose, sur tout son territoire, de la compétence clinique, des outils diagnostiques et thérapeutiques qui sont à niveau, et il n'y a pas un endroit sur la planète qui offre quelque chose de mieux que nous.

La problématique de la maladie de Lyme est sa présentation et particulièrement son côté insidieux chronique. C'est une maladie qui, au début, se manifeste d'une façon claire avec une éruption cutanée, et ainsi de suite, mais, lorsque la maladie évolue de façon chronique, parfois le diagnostic peut être plus difficile à faire. Il n'est pas plus facile à faire aux États-Unis qu'au Québec, et il n'est pas plus difficile à faire au Québec qu'aux États-Unis. Et, dans les deux cas, nous avons des ressources tout à fait similaires pour faire face à ça.

Alors, évidemment, là, permettez-moi le parallèle, vous avez connu... on a tous connu la méthode Zamboni, hein, pour la sclérose en plaques, c'est la même chose. Il y aura toujours quelqu'un en santé, en quelque part, qui va, pour toutes sortes de raisons que je me plais à qualifier de commerciales, lancer sur le marché un niveau de rêve. Et là on s'adresse, évidemment, à un problème de santé qui est parfois significatif. Alors, je mets les gens en garde, je mets les gens en garde contre certaines publicités qui se font, certains appels à de la clientèle qui se font, particulièrement au sud de la frontière. Je vous dis : Le Québec a la connaissance, les ressources diagnostiques et thérapeutiques, et il n'y a pas un pays occidental qui est meilleur que l'autre, et il n'y a pas de traitement particulier plus performant que d'autres dans le monde. Il y a beaucoup de tentatives, d'essais, ce genre de choses là.

M. Robitaille (Antoine) : Il y a des charlatans, comme ça?

M. Barrette : Sans aucun doute, sans aucun doute, qui promettent — qui promettent — des diagnostics, et des guérisons, et des thérapeutiques. Vous savez, en médecine, il y a une chose qui existe, qui n'existe pas dans beaucoup d'autres domaines, qui s'appelle une donnée probante, laquelle résulte d'études à double insu qui sont faites par des scientifiques. Et je peux vous dire une chose, là, je vais même en prendre l'engagement ici, que, si en quelque part il y avait quelque chose qui était le résultat... un traitement, un diagnostic, une méthode diagnostique qui était le résultat de données probantes, on le regarderait puis on le mettrait en place, là. Il y aurait la question du coût, et ainsi de suite. Nous avons des organismes qui traitent de ces expertises-là, l'INESSS, et ainsi de suite, l'INSPQ, la Santé publique, on suit ça de très près, mais aujourd'hui n'alertons pas la population à une situation qui pourrait, en apparence, inquiéter les gens. Ce n'est pas ça, la situation. Moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est toute cette espèce de... vous avez dit charlatanisme, là, oui, ça existe, ça existe pour des raisons commerciales, au sud de la frontière. Le pire, c'est qu'on va vous donner des traitements, à mon avis, là, dans bien des cas, existants, reconnus pour des diagnostics non prouvés.

Mme Cloutier (Patricia) : Mais est-ce que c'est normal que des patients doivent faire 10, 20 médecins avant d'avoir... puis avoir tout plein de diagnostics différents? Les malades qui sont ici, à l'Assemblée nationale, ils viennent de dire ça, qu'ils ne sont pas... ils ne se sentent pas compris, puis il y a même des médecins qui leur disent : Bien, allez-y, aux États-Unis, tu sais, dans le fond de leur bureau.

M. Barrette : Et elle est très bonne, votre question, parce que, souvent, ces gens-là vont revenir des États-Unis avec un diagnostic qui est fait comme si c'était un diagnostic d'autorité, alors que même les Américains, entre eux, ne reconnaissent pas ça. La maladie de Lyme, là, ce n'est pas une maladie complexe sur le plan biologique, là. Il y a une sérologie qui montre qu'il y a eu une infection à la maladie, au spirochète, là, au germe qui produit la maladie de Lyme, et ça, c'est une espèce de sine qua non. Ensuite, il y a des manifestations cliniques. Les manifestations cliniques peuvent parfois être, un, floues et chevaucher une panoplie, une multitude de diagnostics, et là on tombe dans une zone extrêmement grise où des gens vont dire : Oui, c'était ça, ça a été raté, et ainsi de suite.

Je ne vous dis pas aujourd'hui que la maladie de Lyme est toujours une maladie facilement diagnostiquable à cause de sa présentation chronique, je vous dis deux choses : dans la période aiguë, lorsque c'est l'éruption cutanée, et ainsi de suite, là, que vous connaissez sans doute, c'est un diagnostic qui est clairement soupçonnable parce que ce n'est pas pathognomonique, là. Pathognomonique, ça veut dire... pour prendre un exemple simple, vous avez une fracture, là, puis votre membre est tout croche, bien, c'est clair qu'il y a une fractureen dessous, on fait une radiographie. La maladie de Lyme, c'est une éruption cutanée au départ, dans la majorité du temps, qui peut ressembler à d'autres infections cutanées. Le médecin doit y penser, dépendamment de l'histoire. Maintenant, quand la maladie se chronicise, les présentations peuvent être très variables, très subtiles et tout à fait confondantes par rapport à d'autres maladies.

Les médecins américains, ils ne sont pas plus intelligents que les médecins québécois, ou prenez-le dans le sens contraire, les médecins québécois ne sont pas moins compétents que les Américains, là. Moi, je peux vous dire que la qualité de la médecine au Québec, là, je ne suis pas gêné d'en parler, là. Alors, par contre, ce qui est flou ici est flou aussi aux États-Unis. Rajoutez à ça le potentiel commercial, là, et on se retrouve avec la situation d'aujourd'hui, donc une situation où, aujourd'hui, nous sentons l'obligation d'informer objectivement la population de la réalité. L'équipe de ma collègue est très claire, il y a de la formation qui se fait sur le terrain, pour les raisons que j'ai évoquées, et n'alertons pas inutilement la population.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce qu'on peut simplement vous poser une question, vu que vous êtes tous les deux là, par rapport au fait qu'Ottawa veut permettre toujours de cultiver des plants de...

M. Barrette : Ah! bien, là on va aller à la période de questions.

M. Lacroix (Louis) : Attendez un peu, là.

Mme Charlebois : Oui, mais après.

M. Lacroix (Louis) : Les optométristes, je vous ai posé une question tantôt.

Mme Charlebois : Non, mais c'est parce qu'il est 10 h 10. Il est 10 h 10. Après.

M. Lacroix (Louis) : J'aimerais ça avoir une réponse, s'il vous plaît, sur la situation des optométristes, M. Barrette.

M. Barrette : En sortant, M. Lacroix.

Mme Charlebois : Ça va nous faire plaisir de vous répondre après.

M. Barrette : En sortant, je vous le promets. Je vous le promets.

Mme Charlebois : Je pense bien que vous allez survivre à la période de questions.

(Fin à 10 h 10)