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Point de presse de M. Sylvain Gaudreault, whip en chef de l’opposition officielle, Mme Mireille Jean, députée de Chicoutimi, M. Alexandre Cloutier, député de Lac-Saint-Jean, et M. Harold LeBel, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’emploi, de solidarité sociale et de lutte contre la pauvreté

Version finale

Thursday, March 15, 2018, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures vingt minutes)

La Modératrice : Oui, alors bonjour à toutes et à tous. M. Sylvain Gaudreault, député de Jonquière, est ici pour nous présenter une pétition. Il est accompagné de la députée de Chicoutimi, Mme Mireille Jean, et du porte-parole de l'opposition officielle en matière de solidarité sociale et de lutte contre la pauvreté, Harold LeBel. Également, va prendre la parole, M. Sylvain Bergeron, du Lieu d'actions et de services travaillant dans l'unité avec les sans-emplois — LASTUSE — du Saguenay. M. Gaudreault, la parole est à vous.

M. Gaudreault : Oui, merci, Valérie. Alors, merci d'être ici et de nous écouter. Surtout, bienvenue aux groupes du Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui sont ici avec nous aujourd'hui, avec Mireille, avec Harold et avec moi, parce qu'on a vraiment ici la présence de groupes du Saguenay—Lac-Saint-Jean qui se sont mobilisés depuis plusieurs mois pour rétablir l'équité, pour le soutien des groupes en défense de droits collectifs au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Parce que la réalité est la suivante, c'est que l'ensemble des organismes des actions communautaires au Québec ont une moyenne de soutien financier du gouvernement de 122 046 $ et, pour les groupes en défense collective des droits, c'est une moyenne de 54 081 $ au Québec. Mais, quand on regarde le financement des groupes de défense collective des droits du Saguenay—Lac-Saint-Jean, spécifiquement dans notre région, on est à 41 712 $. Alors, il y a vraiment un déséquilibre, une discrimination, un manque d'équité, une disparité entre les régions du Québec et le Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Donc, avec ces groupes-là, nous, on a travaillé pour présenter une pétition, et c'est pour ça, aujourd'hui, que j'ai déposé une pétition de 343 noms au total pour réclamer de ramener cet équilibre-là, de lutter contre le manque de soutien financier pour les groupes de défense collective des droits au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Et on a rencontré, tout à l'heure, le ministre François Blais, le ministre de la Solidarité sociale et de l'Emploi, pour lui donner des cartes postales, ça fait partie de la stratégie des groupes ici du Saguenay—Lac-Saint-Jean. On l'avait rencontré d'abord, dans un premier temps, avant les fêtes. On a été insatisfaits de ses réponses. On revient à la charge avec la pétition et avec les deuxièmes séries de cartes postales.

Donc, on continue la lutte, on va continuer d'accompagner les groupes en défense collective des droits du Saguenay—Lac-Saint-Jean et on va aller jusqu'au bout pour obtenir satisfaction de la part du gouvernement libéral pour que nos groupes en défense collective des droits soient bien représentés et surtout bien outillés.

Je vais laisser la parole à Sylvain Bergeron, qui va vous dire un peu les impacts, au fond, au Saguenay—Lac-Saint-Jean et d'autres éléments sur cette réalité.

M. Bergeron (Sylvain) : Bien, merci, M. Gaudreault. D'abord, je vais remercier également tout le caucus du Parti québécois au niveau du Saguenay—Lac-Saint-Jean pour nous supporter dans cette campagne-là, M. LeBel également, qui nous supporte dans notre lutte pour notre financement.

Au niveau des impacts, je vais commencer par un organisme, et je pense que ça va résumer l'ensemble de tout ce qu'on vit partout. On a un groupe... Quand on est venus rencontrer le ministre au mois de décembre, le ministre a répondu à ce groupe-là : Ne prenez pas de décision avant deux semaines, vous allez avoir de belles nouvelles. Il y a eu le dépôt du nouveau plan de lutte à la pauvreté, mais aucune somme n'est venue avec. Donc, le lendemain matin, bien, le Mouvement Action-Chômage Lac-Saint-Jean a dû fermer ses portes parce qu'il n'avait plus de financement, il n'avait plus d'argent, donc, et le prochain chèque rentrait juste au 1er avril. Donc, de décembre à avril, il n'y a pas de services pour les chômeurs dans la région du Lac-Saint-Jean. Donc, c'est les effets qu'on voit dans tous les groupes chez nous. Il y a plusieurs groupes qui doivent fermer quelques mois par année.

Ensuite, il y a le manque de services, le roulement de personnel parce qu'on ne peut pas donner un salaire adéquat, donc les gens vont ailleurs. Ensuite, bon, bien, comme on n'a pas de salaire, c'est vrai que, souvent, les gens vont... même, souvent, on a vu régulièrement, dans le milieu communautaire, les gens vont s'expatrier, même, de la région. Donc, ça a des effets pas juste sur les organismes, ça a des effets sur les personnes qui utilisent les services, mais ça a aussi des effets sur l'ensemble de la population de la régionale parce que nos services sont efficaces.

Juste pour terminer, l'exemple de chez nous, à LASTUSE, les dossiers qu'on défend annuellement, c'est 2 millions de dollars qu'on garde dans la communauté qui font rouler l'économie. Donc, chacun des organismes a ce genre d'impact là. Donc, c'est des impacts majeurs sur l'ensemble de l'économie régionale.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Harold LeBel.

M. LeBel : Oui, il y a un impact sur l'économie, mais ça a de l'impact sur du monde, du vrai monde. Quand tu arrives à l'aide sociale puis tu es découragé, tu arrives à l'aide sociale, tu ne connais pas ce système-là, puis c'est un système hypercompliqué, ça fait que tu as des chances de ne pas être bon pour faire respecter tes droits, et qui vient t'aider à respecter tes droits? C'est des groupes comme vous autres. C'est vous autres qui faites ça. Quand tu as des problèmes de santé mentale, tu arrives avec ça, puis il faut que tu réagisses, mais tu es démuni, tu ne sais pas trop puis tu as un système qui est compliqué, qui vient défendre tes droits? C'est des groupes comme vous autres. Quand tu vis de la violence conjugale, puis que tu ne sais pas trop où te garrocher, puis tu es mal pris, qui vient te défendre? C'est des groupes comme vous autres, c'est des groupes comme...

On vient de faire le tour du Québec, des groupes de défense de droits, c'est important. Les Québécois ont des droits, mais le système est tellement compliqué que c'est difficile de défendre tes droits. Ça fait qu'on a besoin de groupes, on a besoin de gens qui sont là, qui viennent te soutenir, qui viennent t'encourager, qui viennent dire : Ça, là, tu as le droit à ça, défends-toi, puis on va t'aider à te défendre. C'est pour ça que ces groupes-là existent.

J'ai déjà parlé de ça au ministre. Puis le ministre, il disait, puis c'est un réflexe normal de gouvernement avant les... il disait : Ces groupes-là, là, ils font juste mettre de l'huile sur le feu, ils viennent défendre des droits, des droits qui n'existent même pas. C'est sûr que c'est toujours un peu... pour un gouvernement, des groupes de défense de droits, ça peut être pris... on peut dire : Ils sont fatigants, ils sont tout le temps dans la rue, puis... Mais on a besoin, au Québec, de ces groupes-là, on a besoin de ces gens-là qui se consacrent à défendre les droits des gens les plus vulnérables, les plus démunis. On a besoin de vous autres, mais souvent, dans ces groupes-là, les gens qui travaillent dans des groupes... le personnel, ils font... Moi, j'en ai rencontrés qui ont travaillé, ils ont fait ça toute leur vie, ils arrivent au bout pour prendre leur retraite, ils se retrouvent avec pas de conditions de travail, pas rien. Il y a des gens qui ont défendu les personnes plus démunies, les plus pauvres dans des groupes puis, quand ils ont fini leur travail, leur carrière là-dedans, bien, ils tombent dans la trappe, eux autres même, de la pauvreté.

Ça fait que c'est pour ça qu'il faut les appuyer. C'est pour ça. Ce n'est pas juste pour une affaire de financement de groupes, c'est une affaire de bon sens, c'est une affaire d'une société qu'on veut plus juste, plus équitable. Ça fait qu'on va vous appuyer jusqu'au bout.

M. Gaudreault : Bravo!

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions. Est-ce qu'il y a des questions? Oui, micro de gauche, Gilbert Lavoie, Le Soleil.

M. Lavoie (Gilbert) : Bien, est-ce que l'absence des journalistes ici, à ce point de presse là, ne fait pas la preuve d'un manque d'intérêt, également, sur ces questions-là?

M. Gaudreault : Bien, écoutez, le plus grand manque d'intérêt, il est du côté du gouvernement. J'ose espérer qu'il y a des journalistes, présentement, qui nous écoutent à partir de leurs bureaux avec la diffusion Web. Mais c'est évident que, sur des dossiers de groupes communautaires, il y a souvent, malheureusement, un manque d'intérêt ou un manque de connaissances.

Je vais vous donner un exemple... Et tout à l'heure, là, j'ai failli me lever en Chambre tellement que ça venait me chercher, là, parce qu'on a ouvert la période de questions sur les augmentations de salaire faramineuses du P.D.G. d'Hydro-Québec, puis là on a un groupe ici — puis il était dans les tribunes, puis je venais de déposer la pétition, là — qui demande, dans le fond, juste un rééquilibre, là, c'est 13 000 $ de moins, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, par rapport à la moyenne des groupes en défense collective de droits, c'est 13 000 $ de moins qu'ils reçoivent par rapport à la moyenne québécoise, 13 000 $. Puis là on est en train de poser des questions, puis le gouvernement se drape dans la vertu pour le salaire du P.D.G. d'Hydro-Québec, qui a été augmenté de 26 %, qui est rendu à autour de 800 000 $.

Alors, écoutez, vous allez me dire : Ça n'a pas de rapport, puis je suis en train de faire de la démagogie, mais c'est parce qu'à un moment donné on sent qu'il y a comme un déséquilibre. Parce que, comme Harold le disait, c'est des gens... ils ne travaillent pas pour eux-mêmes, là, ils travaillent pour défendre des droits des personnes les plus démunies, puis on n'est pas capables de se faire entendre ni par le gouvernement... il y a une absence de journalistes — sauf vous — concernant ce dossier-là. Alors, vous comprenez notre frustration.

M. Lavoie (Gilbert) : Est-ce que je peux me permettre une question qui ne vise pas ce sujet-là?

La Modératrice : Sur un autre sujet, peut-être qu'on va attendre un peu, par respect pour les gens présents, mais sinon on peut se parler deux secondes, après.

M. LeBel : Mais là-dessus je profite de la porte que vous ouvrez, parce que je trouve ça moi-même frustrant, comme porte-parole du dossier de la solidarité sociale. C'est des dossiers qui... souvent, on a de la misère à percer le mur des médias, puis pourtant c'est des choses importantes. Hier, le ministre a déposé un projet de loi sur l'aide sociale, un revenu base, là, pour les personnes, ça a fait, je pense, la cinquième ou sixième page dans les journaux. C'est comme si... mais pourtant c'est des enjeux majeurs. Puis des fois c'est plus des enjeux de fond, il faut expliquer plus longtemps, ce qui fait que, dans les médias, ça passe moins, je ne sais pas pourquoi. Mais il faut réussir à percer ce mur-là. Et les groupes, ce n'est pas parce qu'ils ne travaillent pas fort, ils sont ici souvent, on fait des manifestations, ils présentent des choses, mais il faut continuer à le faire, il faut réussir, à un moment donné, à faire ce débat-là de société, qui est important.

M. Lavoie (Gilbert) : Mais vous êtes dans les coulisses de la politique et en politique depuis suffisamment longtemps pour savoir que cette situation-là dure depuis très longtemps. C'est toujours difficile de passer des messages sur ces questions-là. Il n'y a pas d'autres avenues possibles?

M. LeBel : Oui, mais on peut réussir à le faire, mais il faut continuer. Moi, je me souviens, quand on a adopté la loi pour lutter contre la pauvreté au début des années 2000, ça avait été long, mais on avait réussi à mobiliser tout le monde. C'est une loi qui avait été adoptée à l'unanimité de la Chambre. Il faut continuer, mais c'est beaucoup la mobilisation citoyenne qui fait ça, puis, dans les régions, ça compte. Comme je vous dis, je viens de faire le tour des régions et, quand je suis allé chez vous, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, les médias étaient là. Il y a des réalités qui collent à des... plus locales, mais il faut les amener au niveau national. C'est ça qui est compliqué.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 30)