(Treize heures dix-sept minutes)
M. Charette : Merci. Bon
après-midi. Effectivement, la semaine dernière, on apprenait que la ligne de
Deux-Montagnes allait subir les premiers travaux du Réseau express
métropolitain.
Au niveau de la Coalition avenir Québec, c'est
un projet qu'on a appuyé dès le départ. On sait qu'un projet de cette
ampleur-là ne se fait pas sans conséquences, mais, en même temps, notre préoccupation,
à ce moment-ci, c'est de limiter les conséquences négatives.
Or, au départ, on nous annonçait que les
travaux devaient débuter essentiellement dans deux années. C'est l'échéancier
qui nous avait été donné. Là, on apprenait la semaine dernière que les travaux
préparatoires vont débuter aussi tôt que le 27 avril prochain, entraînant
la fermeture de la ligne elle-même, là, les soirs et les fins de semaine, les
soirs, à partir du… en fait, du vendredi soir au dimanche en fin de journée.
Ça met un petit peu dans l'embarras bien des
citoyens qui n'avaient pas vu venir cette éventualité. Et, même lorsque j'ai eu
l'occasion de questionner le ministre des Transports la semaine dernière, lui-même
semblait un peu pris au dépourvu de la vitesse à laquelle cette annonce a été
faite et surtout, pour nous, l'absence de véritables mesures d'atténuation.
Par la suite, on apprenait qu'il y avait un
scénario qui était proposé, soit d'amener les gens de la ligne de
Deux-Montagnes en autobus directement au niveau du métro Montmorency à Laval.
On peut comprendre que, oui, ça demeure une mesure d'atténuation. En même
temps, il faut évaluer sa pertinence ou son efficacité. Pour celles et ceux qui
connaissent la région, on parle de la ligne de Deux-Montagnes, qui est
passablement dans l'ouest, au nord-ouest de Montréal, et là on parlerait d'amener
en autobus les gens sur le côté de Montmorency, métro Montmorency à Laval, qui,
lui, est dans l'est. Donc, déjà, un détournement, par rapport à la destination,
qui est assez important, et rendu au métro, par la suite, il y aura des
changements de ligne qui seront nécessaires. Bref, on parle d'un temps de
déplacement qui sera invariablement beaucoup plus long.
Et, en matière de transport collectif,
c'est simple, on veut un service qui soit efficace. Et, pour que les gens le
retiennent, il faut que ce service-là soit avantageux par rapport aux
véhicules, notamment. Et on a le sentiment, de notre côté, que la mesure
d'atténuation qui est proposée ne rencontre pas ces deux objectifs-là, et
malheureusement on aura sans doute beaucoup de gens qui n'auront d'autre choix
que de retourner vers leurs véhicules.
Ce qui est heureux, il y a des
alternatives, et on aura l'occasion, dans quelques instants, de vous en parler.
Cependant, pour s'ouvrir à ces alternatives-là, il faut être ouvert à d'autres
modes de transport, et c'est pour ça qu'au niveau de la Coalition avenir
Québec, au fil des années, on a multiplié les interventions préconisant une
plus grande place à l'économie, soit de partage, l'économie collaborative, qui
sont des formes différentes et qui peuvent s'appliquer très certainement au
milieu du transport et qui permettent souvent l'atteinte d'un objectif beaucoup
plus facilement. Je vous parlais d'efficacité, je vous parlais de la fiabilité.
Donc, on a quelque chose de pertinent à vous proposer.
Donc, c'est quelque chose qui pourrait
être mis en place très rapidement en autant que la collaboration avec les gens
de l'ARTM, le ministère des Transports, s'établisse, c'est-à-dire un service
qui pourrait être déployé aussi rapidement que pour la fermeture prévue le
27 avril prochain. Après, on aura tout le temps nécessaire pour parler des
mesures d'atténuation lorsque la ligne de Deux-Montagnes sera fermée de façon
définitive pendant un certain nombre de mois pour la construction du REM. Bon,
il y a tout de même urgence d'agir présentement pour ces mesures qui seront en
place, là, dès les prochains jours, soit la fin du présent mois.
Donc, c'est au gouvernement d'agir. On va
souhaiter, de notre côté, qu'il y ait cette rencontre le plus rapidement
possible entre les différentes organisations en cause, et il faut laisser place
à de nouveaux partenaires potentiels. Et, pour moi, c'est avec plaisir que je
vais vous introduire maintenant M. Ducas, qui est le président de la
compagnie Netflix et…
M. Ducas (Marc-Antoine) :
Netlift.
M. Charette : Pas
Netflix, quel lapsus, mais Netlift, effectivement. Je suis certain que ça s'est
produit à quelques occasions.
M. Ducas (Marc-Antoine) :
Ça arrive à l'occasion.
M. Charette : Et, dans
les faits, on veut être bien clairs au niveau de la Coalition avenir Québec, on
ne fait pas la promotion d'une entreprise en particulier, on fait la promotion
d'un système de pensée qui est différent, qui amène des résultats certainement
plus efficaces qu'à l'heure actuelle. Et ce sera à ces entreprises ou à cette
plateforme, maintenant, de se démarquer et de faire leur place dans un marché
qui pourrait être drôlement intéressant pour la réalité des usagers de la
route, notamment. Donc, sans plus tarder, je laisse la parole à M. Ducas,
qui est le président de Netlift.
M. Ducas (Marc-Antoine) :
Merci, M. Charette. Bonjour à tous. D'abord, permettez-moi de remercier M.
le député de Deux-Montagnes, M. Charette, de retenir Netlift dans cette
démarche.
Je rappelle effectivement qu'il y a deux
semaines la population de Deux-Montagnes en particulier, mais de nombreux
citoyens qui doivent se déplacer durant les week-ends, donc entre le vendredi
soir et le dimanche, ont appris qu'à cause des travaux du Train de l'Est on se
retrouvait dans une situation où les gens, bien qu'ils aient acheté leur titre
de transport en commun, se retrouvaient confrontés à une problématique, qui n'est
pas inhabituelle quand on fait des projets de transport collectif, celle de
voir suspendre leur service. Ça crée évidemment beaucoup d'inquiétudes, et, en
l'espace de quelques jours, j'ai mobilisé mon équipe pour essayer, dans le fond,
de proposer une solution alternative et complémentaire à ce que les gens sont en
mesure d'attendre de leurs services publics.
La façon dont ça se positionne actuellement
n'est pas très compliquée. Ce sont des gens qui travaillent normalement durant
le week-end et qui comptent sur le train pour se rendre, typiquement, entre Deux-Montagnes
et le centre de Montréal. C'est un parcours qui prend environ 32, 34 minutes
pour pouvoir faire ce trajet-là. Or, comme le disait M. Charette, l'alternative
proposée crée des perturbations importantes dans l'horaire de travail de ces
personnes-là.
La proposition qui est soumise n'est pas
absolument nouvelle. On travaille là-dessus depuis des années. C'est
essentiellement une solution de microtransit, qui combine les modes automobiles
pour permettre aux gens de ne pas faire de compromis sur la qualité, la vitesse
et surtout le prix des déplacements qu'ils doivent faire. Parce qu'on comprend
bien ce que vous avez dit, c'est une chose de se retourner vers son automobile,
mais ça va impliquer des coûts supplémentaires. Il va falloir se payer du
stationnement pour aller travailler, de 20 $ à 30 $ par jour. Sinon, il
va falloir prendre des taxis qui vont encore plus faire monter la facture.
On ne peut pas demander à la population de
trouver seule… de se dépanner seule. Le travail que nous avons fait et ce qu'on
propose comme solution aux résidents là-bas est essentiellement de se baser sur
le prix de leurs billets de train et de simplement coordonner de la mobilité
avec ce qu'on appelle du microtransit, des navettes. Les gens vont pouvoir
partir directement de Deux-Montagnes, de se rendre jusqu'à la gare et de le
faire en mode planifié, pour un prix, pour les autorités, qui est de l'ordre de
0,25 $ du kilomètre-passager ou encore quatre fois moins cher que le mode
de transport collectif actuel et comparable.
Donc, c'est dans cet esprit-là que l'économie
de partage, l'économie collaborative peut venir parfaitement en aide au mode
structurant. Puis on est comme ça, les modes ferroviaires, les modes lourds
sont une épine dorsale de la mobilité du Grand Montréal. Tout le monde le
comprend, tout le monde est d'accord avec ça, il y a des moments et des
conditions où on doit faire appel à des nouvelles solutions. Et c'est la raison
pour laquelle on tend la main aux autorités aujourd'hui en leur proposant de
valoriser les véhicules qui sont déjà en place, l'inventaire disponible qu'on
peut mettre au service de la population pour des mesures temporaires, des
mesures de secours et d'avoir le temps, par la suite, de réfléchir un petit peu
à ce que seront les prochains grands travaux.
Donc, essentiellement, c'est le but de la proposition
aujourd'hui. On tend la main aux autorités, et ça nous fait plaisir de
collaborer avec vous sur cette question-là. Merci.
M. Charette : C'est très gentil.
Peut-être, en terminant, tout simplement mentionner, à travers des mesures de
cette nature-là, on atteint les deux objectifs prévus en matière de transport
collectif, c'est-à-dire l'efficacité et aussi la fiabilité d'un service et sans
doute à moindres coûts. Donc, c'est une option qui est à considérer.
Et, peu importent les formules qui seront
retenues, dans le cas présent, on doit avoir une solution qui soit applicable
dans les tout prochains jours puisque le 27 avril arrive rapidement. Et
c'est ce qui pourrait être possible à travers la mesure proposée aujourd'hui.
Donc, merci pour votre attention.
(Fin à 13 h 26)