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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins, et porte-parole de l’opposition officielle en matière de soutien à domicile, et M. Alain Therrien, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie

Version finale

Tuesday, April 17, 2018, 11 h 35

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-quatre minutes)

Mme Lamarre : Bonjour. Alors, depuis plusieurs mois, on demande à la CAQ de nous présenter son programme en santé, ses orientations. Aujourd'hui, c'est par le biais du nouveau candidat, Youri Chassin, qu'on comprend un peu mieux où s'en va le programme en santé de la CAQ.

Alors, un des enjeux principaux qui est clairement affirmé par M. Chassin, c'est sa volonté de privatiser le système de santé. Pour un parti qui se prétend être un parti des familles... Bien, on sait que les jeunes familles avec des jeunes enfants, il n'est pas rare d'avoir deux enfants qui ont besoin d'aller à la clinique médicale dans une même semaine, alors ça, ça veut dire deux fois 100 $, parce que les consultations, au privé, c'est autour de 100 $ pour 15 minutes. Alors, deux fois 100 $ que les familles vont devoir défrayer ces semaines-là, plusieurs fois dans l'année. Ça, c'est sans compter que, souvent, les parents attrapent aussi les petits microbes, les petits virus des enfants. Alors, ça, c'est un des volets.

C'est le volet aussi de l'hospitalisation, avec les coûts que ça engendre. Alors, clairement, on voit que M. Chassin choisit cette voie, c'est ce qu'il voit comme système de santé, un système de santé privé. On sait que M. Caire aussi a cette vision-là. Et là ça fait deux candidats choisis par M. Legault qui expriment clairement cette vision d'un système de santé privé. Ça, c'est sans compter, cette privatisation... Parce qu'il donne l'exemple avec les dentistes. Alors, en santé mentale, les gens vont aussi avoir à débourser 100 $ quand ils vont avoir besoin de consulter et quand ils vont avoir besoin de consultation sur une longue période de temps. Donc, c'est éclairant sur le choix que la CAQ fait par rapport à sa vision du système de santé québécois.

Alors, nous, on a un programme qui est bien affirmé, qui démontre qu'on peut améliorer l'efficacité du système par des modifications au système de rémunération des médecins, avec un système de mixité où on rend les médecins et l'équipe imputables de la population qu'ils ont à desservir.

Alors là, clairement, M. Legault va devoir se positionner par rapport à M. Chassin sur sa réelle vision. Qu'est-ce qu'il va faire, le 2 octobre, avec le système de santé au Québec et avec l'offre de soins et d'accessibilité aux citoyens du Québec? Ça va coûter cher aux gens.

La Modératrice : Merci. M. Therrien.

M. Therrien : Écoutez, depuis un an, la CAQ se cache au niveau de ses idées, de son contenu. On cherche toujours à savoir qu'est-ce qu'ils vont proposer à la population. Et là, aujourd'hui, on a une idée plus claire. Youri Chassin est considéré, pour François Legault, comme étant un candidat-vedette. Alors, pour lui, son arrivée est importante et il a dit qu'il aurait un rôle important à jouer.

Youri Chassin, c'est le néolibéralisme dans toute sa splendeur. Il critique systématiquement tout ce qui est intervention de l'État dans l'économie à tous les niveaux. Alors, quand on pense à quelqu'un à droite, bien, Youri Chassin est encore plus à droite que ça. Il va tirer le Québec vers la droite. Il veut tout simplement faire un démantèlement en règle de l'État à tous les niveaux, qu'on parle de privatiser en partie ou en tout Hydro-Québec, qu'on parle de la gestion de l'offre — il y a beaucoup, beaucoup d'agriculteurs qui dépendent, justement, de la gestion de l'offre — on parle des congés parentaux, quelque chose qui est apprécié. On veut aider les familles, on dit toujours que la famille est au milieu de nos préoccupations, et les choses parmi lesquelles les familles sont les plus contentes d'avoir comme outils, c'est les congés parentaux. Ça fait l'unanimité, les familles sont contentes d'avoir cette possibilité-là quand vient le temps d'avoir un ou des enfants. Le fonds des travailleurs aussi est critiqué de la part de Youri Chassin, alors que la chambre de commerce... les chambres de commerce sont d'accord avec ça, et même François Legault, lorsqu'il était en affaires, a beaucoup utilisé ces fonds-là. Puis on parle aussi, évidemment, des CPE, un modèle qui fait l'envie du reste de la planète et qui est critiqué inlassablement par la CAQ, mais qui veut être tout simplement éliminé par Youri Chassin.

Et donc il faut que François Legault, là, sorte sur ces items-là et nous dise qu'est-ce qui va arriver le 2 octobre au matin s'il est élu. Est-ce que ça, c'est son programme électoral? Est-ce qu'il sera pour démanteler de façon si agressive l'État québécois, couper les services à la population de façon aussi importante? Est-ce que c'est ce qui attend les Québécois avec un éventuel gouvernement de la CAQ? Il faut qu'il se prononce, c'est important. L'avenir des Québécois dépend des réponses que François Legault va nous amener, parce que je ne me rappelle pas, de mémoire, d'avoir vu un candidat qui est potentiel ministrable, selon ce que M. Legault a dit, avoir une position aussi claire à droite que l'on voit présentement. Écoutez, je veux dire, on pensait que Martin Coiteux était à droite, on n'a rien vu, on n'a rien vu. Youri Chassin, je vous le dis, là, ça va être quelque chose.

Alors donc, moi, je ne fais rien que vous dire : M. Legault doit prendre une position claire. Qu'est-ce qu'il lui plaît là-dedans? Puis, s'il dit : Bien non, il n'y a rien qui ne me plaît là-dedans, bien, moi, je vous dirais : Bien, qu'est-ce que Youri Chassin fait dans son parti? S'il rejette toutes ces positions-là, pourquoi alors Youri Chassin aurait choisi la CAQ? Il y a anguille sous roche, parce qu'il sait pertinemment bien qu'il pourra défendre ces positions-là à l'intérieur d'un gouvernement de la CAQ, et ça, c'est très inquiétant.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions. Micro de droite, Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour. Mais en même temps l'arrivée de M. Chassin ne signifie pas que la CAQ va adopter toutes les positions de M. Chassin. Je veux dire, il peut très bien se plier aussi au programme de la CAQ comme l'a fait M. Péladeau quand il est arrivé au Parti québécois ou M. Coiteux quand il est arrivé au PLQ.

M. Therrien : Oui, mais, écoutez, il y aura une teinte Youri Chassin dans le prochain gouvernement, on ne peut pas le nier, sinon qu'est-ce que Youri Chassin ferait à l'intérieur de la CAQ? Il n'est pas là pour s'amuser. Il a des idées très claires, très, très cassées et il va faire en sorte, à l'intérieur de ce gouvernement-là, d'en faire la promotion. Et il n'est pas seul à avoir des idées comme ça au sein de la CAQ. Peut-être pas aussi tranchées que ça, mais il y a des gens, à l'intérieur de la CAQ, qui ont un préjugé favorable à l'endroit de ces positions-là, quand on parle d'Éric Caire à la Santé, mais il y en a d'autres aussi qui lèvent la main, à la CAQ, et qui ont des positions qui commencent à ressembler à ça, et c'est très inquiétant.

Alors, moi, je vous dis, si Youri Chassin... Et, si on jette aux poubelles toutes ces idées-là, moi, je vous pose la question très simplement : Pourquoi il a choisi la CAQ, à ce moment-là, tout simplement?

Mme Lamarre : Et pourquoi la CAQ l'a choisi?

M. Therrien : Exactement.

M. Bellerose (Patrick) : J'aimerais vous faire réagir sur un article du journal ce matin, où on apprend que 7 000 pièces d'équipement du projet RENIR dorment au CSPQ. Qu'est-ce que ça vous dit?

Mme Lamarre : Alors, c'est une question très pertinente parce que, vraiment, on sait que les paramédics ont besoin de ces équipements-là. Comment peut-on retarder de façon aussi prolongée l'utilisation d'équipements, équipements qui, en plus, vont avoir une durée de vie parce que c'est des technologies informatiques, des technologies qui font appel à des réseaux? Alors, c'est complètement inexcusable, inexplicable.

C'est un gouvernement qui, là aussi, nous a dit qu'il priorisait l'informatisation du réseau de la santé et une meilleure efficacité. Quand on laisse autant d'équipements pour des situations très, très, très pertinentes... Moi, j'ai fait, je vais vous dire, une patrouille avec les policiers de la ville de Longueuil, leur système informatique était complètement décalé. Et, pour les paramédics aussi, ils nous disaient clairement qu'ils avaient vraiment besoin d'améliorer. Cette technologie-là existe. Non seulement elle existe, mais elle a été achetée, les Québécois ont payé pour ça, et elle n'est juste pas installée, déployée sur le terrain. C'est de la négligence.

M. Bellerose (Patrick) : De façon plus large, est-ce qu'on doit réformer la gestion du CSPQ?

Mme Lamarre : Bien, écoutez, il y a certainement quelque chose à vérifier. Il y a de la surveillance. Vous savez, on parle d'imputabilité, bien, je crois qu'il faut assurer cette imputabilité-là, et il semble y avoir effectivement des zones qui sont laissées complètement à découvert, où personne ne s'intéresse à faire le suivi des achats qui ont été faits et de leur déploiement. C'est préoccupant.

La Modératrice : Merci. Micro de gauche, Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, pour revenir à M. Chassin, est-ce que ce n'est pas un peu réducteur comme approche de prendre toutes les idées qu'il a déjà eues, puis là de les imputer à la CAQ, dans la mesure où, en tant que personne qui réfléchit, il a pu avoir des idées, les mettre sur la place publique, faire une démarche intellectuelle de bonne foi, puis là se rendre compte que, bon, peut-être certaines solutions qu'il préconisait sont mal adaptées ou que ce n'est pas le moment de les mettre de l'avant? De lui reprocher de cette manière-là d'avoir eu des idées dans le passé, est-ce que ce n'est pas un peu réducteur?

Mme Lamarre : En fait, écoutez, ce n'est pas une seule idée de M. Chassin, là, c'est vraiment l'ensemble de sa philosophie. Toutes les positions qu'il prend vont vers la privatisation, c'est l'ensemble de l'oeuvre, c'est ce qui le caractérise, alors il faut qu'il assume. Donc, il ne peut pas se métamorphoser complètement. Et, si vraiment, M. Legault, ce n'est pas ça qu'il veut, bien, il ne choisira pas un candidat de cette nature-là. En santé, c'est clair, là, de comparer, dans le fond, le système de santé avec le paiement qu'on fait chez un dentiste, c'est complètement… ça ne peut pas être plus indiqué comme élément de privatisation et de «je paie».

Donc, en santé, c'est clair que la vision de M. Chassin, c'est : on est mieux d'avoir notre carte de crédit que notre carte d'assurance maladie. Et ça, c'est très préoccupant parce que je pense que les gens… Et lui est économiste, il aurait dû comprendre un peu la valeur de ces services-là et les retombées. Si on ne supporte pas des gens, par exemple, en santé mentale au niveau d'un système de santé public, il va y avoir des coûts indirects. Moi, je me demande, comme économiste, quelle analyse globale, sociétale il fait de ces enjeux-là.

Et, dans ce contexte-là, on pense que Jean-Martin Aussant a une vision d'un économiste beaucoup plus présente, beaucoup plus proche des vrais citoyens, de l'ensemble des citoyens et qu'il va tenir compte de tous ces enjeux-là. Parce que, sur des pseudo-économies que M. Chassin prétend peut-être faire, il engendre des coûts indirects majeurs au niveau de la société en n'offrant pas une égalité des chances à l'ensemble des citoyens du Québec. Ça passe par les CPE aussi et par le système de santé.

M. Therrien : Juste vous dire que c'est trop récurrent pour être anecdotique. C'est un individu qui voit mal l'intervention de l'État dans l'économie de façon systématique dans toutes ses positions, clairement. Jamais qu'il n'a justifié une intervention de l'État quelconque, il est contre ça, et c'est sa récurrence qui fait en sorte qu'on sait en face que qui on est et on sait qu'un genre de candidat comme ça qui s'en va dans un parti politique ne lâchera pas le morceau. Il a écrit à maintes reprises sur maintes tribunes ses positions claires, et c'est un néolibéral de droite, si vous me le permettez, et ça, ça transparaît dans tout, tout, tout ce qu'il a écrit jusqu'à présent.

M. Lavallée (Hugo) : Vous parliez, Mme Lamarre, à l'instant, de Jean-Martin Aussant. La CAQ rétorquait justement hier avec une publicité en disant : Jean-Martin Aussant a déjà été favorable, par exemple, à la gratuité scolaire, de la maternelle à l'université. Est-ce que maintenant qu'il est candidat du Parti québécois, ça devient la position du Parti québécois?

Mme Lamarre : La différence, c'est que la plateforme du Parti québécois, elle est connue, elle est publique, on l'a faite avec le Conseil national. C'est ça qu'on a. Et M. Aussant, quand il a décidé, Jean-Martin, de revenir au Parti québécois, il connaît le programme. Et ce programme-là, il est public, les citoyens le connaissent, et il a accepté publiquement.

La CAQ, c'est complètement nébuleux, on ne sait pas. Ils n'ont jamais mis par écrit quels étaient leurs engagements. Et donc M. Chassin, c'est lui qui a beaucoup plus de chances d'influencer la CAQ que la CAQ de pouvoir influencer M.Chassin parce que la CAQ, elle n'a pas encore fait son nid, on ne sait pas ce qu'elle veut, on ne sait pas où elle veut amener les Québécois.

Alors, dans notre cas, c'est clair, M Aussant a clairement dit qu'il revenait volontairement au niveau du Parti québécois, en choisissant le Parti québécois et donc sa plateforme, qui est connue et publique.

La Modératrice : Merci. Micro de droite, Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour. J'aimerais savoir comment vous réagissez au départ d'Yves St-Denis ce matin, député qui n'est maintenant plus libéral. Est-ce que ça vous surprend de sa part?

Mme Lamarre : Bien, on n'a pas de commentaire. Je pense que ça passe par le whip et par la gestion interne au Parti libéral, ce genre de situation là.

Mme Cloutier (Patricia) : Mais, quand même, est-ce que vous avez déjà entendu des rumeurs à son égard ou est-ce que... On a parlé aussi du fait qu'en Chambre, des fois, il se permettait, là, des commentaires, et tout ça. Est-ce que ça, au niveau du PQ, il y a des députés chez vous qui en ont été... qui ont vécu ça, si on veut?

M. Therrien : Bien, je vous dirais que, physiquement, on est quand même assez loin de lui en Chambre, alors c'est difficile pour nous de dire si oui ou non on entend des choses à son sujet. Le whip le savait, semble-t-il, depuis un an. C'est dans la cour du Parti libéral, c'est au Parti libéral à gérer cette situation-là, tout simplement.

Mme Cloutier (Patricia) : Mais, quand même, est-ce que vous ne trouvez pas que ça a été long avant que le Parti libéral... Et est-ce qu'il n'a pas attendu que ça sorte dans les médias avant de réagir, le Parti libéral?

M. Therrien : Ça sera à eux de répondre à cette question-là, justement.

La Modératrice : Merci, Patricia. On va passer au micro de gauche, avec Caroline Plante, pour La Presse canadienne.

Mme Plante (Caroline) : Sur la question des migrants, j'imagine que vous êtes d'accord, donc, que les services sont saturés en ce moment?

Mme Lamarre : Bien, nous, ce qu'on dit, c'est que le gouvernement du Québec doit absolument requestionner le fédéral par rapport à sa contribution à cette participation... à cette arrivée massive des migrants. C'est lui qui a fait en sorte que cette situation-là touche beaucoup le Québec, plus que les autres provinces, alors c'est à lui de voir à ce qu'il stabilise la situation.

Du côté du gouvernement du Québec, on sent un grand malaise. Ils ne sont pas capables de mettre à l'ordre des situations, de clarifier les situations. Le gouvernement libéral ne prend pas de position depuis très longtemps par rapport à ce système-là. C'est parce qu'on a questionné le ministre Heurtel que, là, il a commencé à dire : Bien là, allez-vous au moins nous rembourser un peu ce qu'on a? Mais c'est sûr que l'arrivée importante des migrants nécessite une réflexion et une prise de position commune par rapport à la capacité du Québec de bien accueillir ces gens-là, de bien les intégrer.

Nous, dès le départ, Carole Poirier avait demandé que des permis de travail soient alloués à ces gens-là. Or, il n'y a rien qui a débloqué là-dessus. Du côté du gouvernement libéral, aucune mesure concrète qui se fait pour faciliter l'intégration de ces gens-là au marché du travail.

Mme Plante (Caroline) : M. Therrien, ce matin vous avez fait plusieurs fois allusion au prochain gouvernement, au prochain gouvernement...

M. Therrien : À l'éventuel prochain gouvernement.

Mme Plante (Caroline) : Bien, c'est ça, vous ne l'avez pas spécifié, alors vous sembliez quand même assez convaincu que la CAQ formerait le prochain gouvernement le 2 octobre prochain.

M. Therrien : Je ne suis pas convaincu du tout, sauf que c'est une alternative possible. Et, devant une situation comme ça, on se doit, justement, de questionner François Legault pour savoir, dans un cas d'un éventuel gouvernement caquiste, qu'est-ce qu'on réserve aux Québécois. Et ça, il faut qu'il réponde à la question absolument. Parce que, là, depuis un an qu'il sème le flou, mais il faut, à un moment donné, qu'il prenne position. Et je pense que l'arrivée de Youri Chassin va l'obliger à prendre position clairement, et à ce moment-là, bien, on pourra jouer cartes sur table, puis on ne sera pas gênés de faire des débats avec Youri Chassin et avec le parti de la CAQ. Puis je peux vous dire que, grâce à ces débats-là, ça sera un gouvernement du Parti québécois qui sera au pouvoir le 1er octobre.

Mme Lamarre : Je dirais, à 69 %, les Québécois, dans le dernier sondage, se sont déclarés en faveur du maintien des services publics en éducation et en santé. Et là on va enfin avoir des exemples concrets. Et les gens, quand ils vont regarder concrètement le parti qui défend le mieux ce maintien et ce développement des services publics en éducation et en santé, ils vont voir que c'est le Parti québécois qui défend ça. Et c'est fondamental en termes de justice sociale et d'égalité des chances, et ça, c'est vraiment le Parti québécois qui l'incarne.

La Modératrice : Merci. Marco Bélair-Cirino, du Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Est-ce que vous trouvez ça curieux ou surprenant que M. Chassin défende les couleurs de la CAQ dans la circonscription de Saint-Jérôme, qui était représentée par Pierre Karl Péladeau à l'Assemblée nationale?

M. Therrien : Je vous dirais que, oui, je trouve ça curieux que Youri Chassin défende les... ou défende... soit à l'intérieur de la CAQ, je trouve ça vraiment curieux aussi, parce que, s'il est à l'intérieur d'un parti politique comme la CAQ, ça veut dire que la CAQ devient un parti qui ressemble au Parti conservateur du Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais qu'on ait choisi, à la CAQ, la circonscription de Saint-Jérôme, est-ce qu'il n'y a pas là un petit fond de néo-libéralisme?

M. Therrien : Mais, écoutez, le chef de la CAQ a prérogative sur qui va aller où. Alors, s'il envoie Youri Chassin à Saint-Jérôme, ce n'est pas les membres qui le veulent, c'est lui qui le veut. Alors, c'est une stratégie, je ne sais pas laquelle. Mais moi, je sais une chose, c'est que, dans ce comté-là, Marc Bourcier, notre député, est très, très apprécié et il va faire une chaude lutte à Youri Chassin, et je peux vous prévoir la victoire de Marc Bourcier parce que c'est quelqu'un qui est près de son monde, qui connaît son monde. Ce n'est pas le cas de Youri Chassin dans Saint-Jérôme.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant le projet Trans Mountain, je ne sais pas si vous avez suivi le débat acrimonieux qui divise l'Alberta, la Colombie-Britannique et le Canada. Jean-Marc Fournier, M. Couillard ont décidé d'y prendre part en disant que ce serait une très mauvaise idée, ce ne serait pas un bon signal pour le fédéralisme canadien si Ottawa imposait le pipeline à la Colombie-Britannique. Qu'est-ce que vous pensez de l'approche du gouvernement québécois dans ce dossier-là et aussi des réactions assez tranchées d'élus albertains qui dénoncent la participation du Québec dans ce débat-là en disant notamment que le Québec touche plus de 10 milliards de péréquation, puis la plupart de cet argent-là est dû à l'industrie pétrolière albertaine, et qu'ils devraient se taire?

M. Therrien : Vous savez qu'on est frappés par ce qu'on appelle le malaise hollandais au Québec. Ça veut dire que, quand il y a de l'exploitation pétrolière dans l'ouest du pays, ça pousse à la hausse le dollar canadien et ça fait en sorte que nos entreprises manufacturières ont de la difficulté à exporter aux États-Unis. Selon certaines données, 75 000 emplois au Québec ont été perdus entre 2008 et aujourd'hui à cause de ce malaise hollandais là. C'est des chiffres qui ont été sortis entre autres par l'OCDE.

Moi, ce que je vous dis, c'est que, quand on amplifie l'activité pétrolière de l'Alberta, on vient donner des problèmes supplémentaires à l'industrie québécoise au niveau manufacturier. Et ça, je pense que c'est clair, ça a été démontré à maintes reprises. Et nous, au Parti québécois, on fait toujours attention à ce que les emplois au Québec soient préservés, malgré une augmentation de l'activité pétrolière qui serait, justement, occasionnée par ce pipeline-là, qui va tout simplement faire augmenter la production de l'Alberta.

Sachez que la péréquation, là, je veux dire, ça nous est donné parce que le fédéralisme canadien nous crée des problèmes dans notre économie, alors nous punit de beaucoup de décisions que le gouvernement fédéral et les autres provinces font, alors il faut faire attention à tout ça, là.

La Modératrice : Merci beaucoup. Micro de gauche, Martin Croteau, La Presse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour. M. Therrien, juste une question de suivi par rapport à Marco. Est-ce qu'il est clair à vos yeux que, tant que le Québec fait partie du Canada, les provinces devraient avoir un droit de veto sur des projets comme des pipelines interprovinciaux?

M. Therrien : Nous, on veut un droit de veto en ayant la souveraineté du Québec. Alors, chaque fois...

M. Croteau (Martin) : Mais dans l'intervalle?

M. Therrien : Bien, regardez, chaque fois qu'on donne plus de pouvoirs au Québec, nous, on applaudit à ça, c'est clair. Alors, le Québec, à l'intérieur du Canada, est une province qui représente un peuple. Le gouvernement du Québec représente un peuple, ce n'est pas le cas des autres provinces du Canada. Alors, c'est clair que, pour nous, plus le Québec aura de pouvoirs, et mieux se porteront les Québécois.

M. Croteau (Martin) : Mais est-ce qu'une province doit avoir un droit de veto sur des projets de pipelines interprovinciaux comme Énergie Est, comme Kinder Morgan, comme l'aurait été Northern Gateway auparavant?

M. Therrien : Bien, moi, je vous dis, par rapport à Énergie Est, on avait mentionné qu'on était contre. Donc, on était prêts à tout faire pour montrer qu'on était contre et on demandait de respecter les Québécois dans ce dossier-là. Je ne parlerai pas pour l'ensemble du Canada, je vais parler pour le Québec. Moi, j'ai été en politique pour parler du Québec.

M. Croteau (Martin) : Mme Lamarre, une petite précision. Je comprends votre souci de ne pas vous immiscer dans la gestion interne du Parti libéral, mais globalement, lorsqu'un député envoie la photo d'un homme qui se fait faire une fellation à une employée politique, ça ne vous inspire rien en particulier? Que pensez-vous de ça, vous?

Mme Lamarre : Bien, moi, je suis étonnée, je vous dirais, que la whip... La whip a suivi la procédure, mais je pense qu'il y a des moments et des situations qui devraient être priorisés. Et je vous invite à questionner le Parti libéral sur les choix qu'ils ont faits et les délais qu'ils ont attendus par rapport à cette mesure-là.

La Modératrice : Merci.

M. Croteau (Martin) : Est-ce que c'est du harcèlement, selon vous?

La Modératrice : Merci beaucoup, ça va être tout sur ce sujet-là. On ne fera pas plus de commentaire. Est-ce qu'on a des questions en anglais? On n'a pas de question en anglais. Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 15)

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