(Treize heures deux minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour, tout
le monde. Ce matin, je déposais le projet de loi n° 1190, Loi instaurant
une représentation paritaire entre les femmes et les hommes au Conseil des
ministres. En fait, je trouvais ça important, à cette étape-ci, parce qu'on
sait comment l'égalité entre les femmes et les hommes est quelque chose d'important
au Québec, je trouvais ça important qu'on se donne les moyens, disons, de faire
éclater le plafond de verre qui fait en sorte que les femmes élues à l'Assemblée
nationale, les femmes au Conseil des ministres ne représentent jamais plus de
33 %, 35 %, et ça tend même à diminuer dans les dernières années.
Et c'est pourquoi le projet de loi que je
dépose ce matin, projet de loi fort simple, un article, vient dire à mes
collègues de l'Assemblée nationale : Nous avons une façon d'envoyer un
signal clair au peuple québécois à l'effet que désormais le gouvernement du
Québec sera gouverné par autant d'hommes que de femmes au Conseil des ministres,
et ce projet de loi là, c'est le projet de loi n° 1190. Qu'est-ce qu'il
vient faire? Bien, il vient tout simplement instaurer l'obligation d'avoir un
minimum de 50 % de femmes au Conseil des ministres.
Vous l'avez vu comme moi, dans les derniers
sondages, la population québécoise est prête à avoir une parité à l'Assemblée
nationale. Bien, moi, je vois plus loin. Je me dis, on est capables, nous, les
quatre partis qui sommes ici présentement, d'ici le mois de juin, d'adopter ce
projet de loi là, qui comporte un article, pour s'assurer que le 2 octobre
2018 il y aura un Conseil des ministres paritaire à l'Assemblée nationale. Et
ça, c'est possible, bien sûr, s'il y a une volonté politique, mais je
l'entends, je la lis dans les journaux, j'entends les chefs des autres partis
dire qu'ils souhaitent ça, qu'ils veulent ça. Bien, moi, je les appelle, je
leur tends la main, je leur dis : Écoutez, il nous reste encore quelques
semaines avant la fin de la session et c'est possible d'y arriver.
Je sais qu'on entend toutes sortes de
critiques à l'effet des quotas, des limites, des barèmes, etc. Je nous
rappellerai qu'il y a des études très sérieuses, dont dernièrement celle du
London School of Economics, qui disent très clairement que l'arrivée de règles
comme, par exemple, une règle qui assure la représentation paritaire des femmes
et des hommes au Conseil des ministres, ce genre de règle là a des impacts
positifs. Et effectivement, lorsque les gouvernements — il y en a en
France, en Grande-Bretagne, en Italie, en Scandinavie, bref plusieurs endroits
à travers la planète — qui ont fait ce choix-là, le choix de se
donner des règles... et ça fonctionne. D'ailleurs, le gouvernement du Québec
lui-même, à travers ses sociétés d'État, a décidé, en 2007, d'imposer la parité
au sein des conseils d'administration des sociétés d'État. Bien, on a vu
l'impact positif de ça.
Alors, pourquoi ne pas prendre le pouvoir
où on l'a? Et présentement, ce pouvoir-là, on l'a au niveau de la composition
du Conseil des ministres que formera n'importe quel parti qui prendrait le
pouvoir à partir de 2018.
Alors, je tends vraiment la main à mes collègues
des autres partis, aux chefs des autres partis, pour venir reconnaître et agir
sur la possibilité qu'enfin le Québec arrive au XXIe siècle. Merci.
(Fin à 13 h 6)