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Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne

Version finale

Wednesday, May 2, 2018, 14 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures seize minutes)

M. Fournier : Alors, merci beaucoup d'être venus. Je veux vous présenter le plan d'action qui découle de notre Politique d'affirmation du Québec et de relations canadiennes qui a été, en fait, lancée il y a 11 mois maintenant. Ça s'oriente... ça s'articule autour de trois orientations, ce plan d'action, que vous connaissez, là, parce que c'est les orientations du plan : d'abord, le dialogue entre le gouvernement du Québec et les milieux politiques au Canada, le dialogue entre le gouvernement et la société civile canadienne et le dialogue de la société civile entre les citoyens et les organisations du Québec et d'ailleurs au Canada, en fait, de la société civile et les citoyens, entre eux.

Le gouvernement se donne les moyens au sein même de son appareil gouvernemental pour mieux faire connaître le Québec et sa spécificité, pour accroître son rayonnement dans les sphères économiques, sociales, universitaires, culturelles et en matière de francophonie, pour assurer la défense de ses compétences et pour améliorer la connaissance mutuelle et le vivre-ensemble dans la fédération canadienne.

La Politique d'affirmation du Québec et de relations canadiennes reconnaît que les modifications constitutionnelles sans crise ne seront possibles que lorsque les Québécois et les autres Canadiens se connaîtront mieux et auront multiplié leurs liens de solidarité. C'est ce à quoi nous les invitons.

Rapidement, un bilan, je dirais, très succinct des 11 derniers mois. Je vous le rappelais, le 11 juin dernier, on a dévoilé la politique. J'ai pris part à près d'une centaine d'activités de présentation et de discussion sur la politique. Dans les milieux universitaires, la politique est reconnue comme un document d'intérêt. Elle fait partie du curriculum de certains cours à McGill, Queen's, Saint-Boniface, Ottawa et la l'UQAM. La première ministre Wynne est venue ici, vous l'avez entendue en parler. Le Parti conservateur du Canada, le NPD démontrent un intérêt pour la reprise du dialogue sur nos relations canadiennes.

Dernièrement, l'UQAM, avec quatre autres universités canadiennes, ont créé le Centre d'analyse politique : Constitution et Fédéralisme, qui vont donc mettre ensemble des universitaires d'un peu partout. Des unités de relations canadiennes ont été créées dans chacun des ministères au gouvernement. Et, avec l'ENAP, nous avons convenu d'un programme de formation sur les relations canadiennes à l'ensemble de nos fonctionnaires, enfin, ceux qui surtout, au départ, ceux qui sont dans les unités de relations canadiennes.

En annexe, vous devriez avoir avec vous les trois orientations avec les montants ventilés d'un ajout de 2,4 millions au secrétariat québécois aux relations canadiennes. Ils se divisent en trois selon les trois orientations dont je vous ai parlé. La première qui est, je dirais, nos relations du gouvernement du Québec avec la sphère politique. En fait, il s'agit de 965 000 $, la plupart évidemment étant reliée surtout aux nouveaux effectifs qui se retrouvent au secrétariat pour faire la veille et améliorer nos représentations du Québec au Canada. Il y a 90 000 $ aussi pour la formation, j'en ai parlé, avec l'ENAP, formation donc de notre administration.

Dans l'orientation 2, qui vise à améliorer le dialogue entre le gouvernement du Québec et les représentants de la société civile ailleurs au Canada, entendez ici, entre autres, les médias sociaux, ou les médias traditionnels, ou les interventions qui peuvent être faites de notre part sur les sujets d'importance, mais aussi et surtout des représentations gouvernementales sur place, un peu, je dirais, à l'image de ce que fait le ministère des Relations internationales. C'est-à-dire, donc, des missions, vous le voyez dans le document qui vous est soumis, quatre missions du premier ministre ailleurs au Canada, des missions du ministre des Relations canadiennes, des missions d'autres ministres du gouvernement, des représentations de fonctionnaires de la fonction publique québécoise qui vont ailleurs. Dans ces montants de 460 000 $ pour ce deuxième volet, il y a une augmentation, un ajout pour le programme… On a deux programmes en francophonie canadienne. On va donc hausser ces programmes-là. 175 000 $ pour le programme de coop et 100 000 $ pour le programme d'appui.

Et en fait, dans la troisième orientation, et je m'arrête là-dessus pour prendre vos questions, celle qui est de favoriser les liens de… les interrelations entre les citoyens, je dirais, qui est à hauteur de 975 000 $. Alors, d'une part, il s'agit de lancer un programme de relations canadiennes qui vise à créer, justement, à favoriser des liens entre les citoyens. Aussi celui de la recherche, dont je ne vous ai peut-être pas encore parlé, mais il existe déjà un programme de recherche, qui s'appelle le PSRAIIQ, qui est un nom assez compliqué — il va s'appeler le PAR maintenant, c'est plus simple — mais qui vise à favoriser la recherche québécoise et sa diffusion en matière de relations canadiennes, de fédéralisme, et de l'autre, qui est le programme d'appui aux relations canadiennes, qui favorise des dialogues, des échanges, et évidemment aussi la diffusion de l'expertise québécoise dans différents domaines.

Et je termine avec des montants d'argent de 275 000 $ pour le Centre de la francophonie des Amériques, essentiellement pour soutenir le Réseau des villes francophones et francophiles, dont vous avez déjà entendu parler, pour lequel il y avait un lien entre le Centre de la francophonie et la ville de Québec. Et avec les développements, le Centre de la francophonie va en prendre un peu plus large dans ce réseau qui est, à mon avis, très important pour animer la vie en français, essentiellement, dans mon cas qui m'intéresse, au Canada, mais évidemment ça se fait aussi dans les Amériques.

Alors, voilà un peu... vous avez le document qui, en façon plus complète, je dirais, même si c'est succinct, relate un peu ce qu'il en est. Et je vous remercie d'être présents et je vais prendre vos questions.

M. Bellerose (Patrick) : M. Fournier, comment définiriez-vous le travail qui a été accompli depuis un an?

M. Fournier : Par rapport à ce qu'il reste à faire?

M. Bellerose (Patrick) : Non, non. En fait, vous avez énuméré les grands faits saillants. Comment définiriez-vous cette première étape que vous avez accomplie?

M. Fournier : Bien, essentiellement, il s'agissait, avant le 1er juin, de réfléchir, de déposer une politique qui allait être la mieux reçue possible. Elle a été, sur le fond, très bien reçue. Je veux dire, même les partis d'opposition ici, à Québec, n'ont pas trouvé à redire sur cette politique, ce qui n'est pas une évidence, là, je tiens à vous le dire. Il y a donc une partie historique très importante qui n'a pas été contestée, et vous et moi, on connaît assez la politique québécoise pour savoir que, dès qu'on vient toucher à l'histoire, il y a toujours des éléments de controverse qui peuvent être soulevés.

Je pense que, sur le fond... D'ailleurs, à peu près tous les universitaires québécois et canadiens sont à peu près cités dans notre politique, ce qui démontre qu'elle est, oui, une politique gouvernementale, mais, dans le fond, c'est aussi l'écho d'un courant de pensée des 20 dernières années, de ce qu'on retrouve dans nos universités et des tendances vers les prochaines années. Donc, ça, ce travail-là a été bien fait.

Il s'agissait ensuite de le présenter. Elle a été... dès le départ, a été reçue comme étant une politique constitutionnelle. Il y a un volet constitutionnel, comme je viens de le dire, c'est-à-dire qui dépend d'une meilleure compréhension pour que, par la suite... mieux compris, mieux connus, on pourrait être mieux reconnus, et qui pourra se faire sans crise. Mais c'est loin d'être le seul élément. Au contraire, je dirais, c'est une étape dans la suite de cette politique, parce que ce qu'elle vise, c'est de développer... d'abord, de réaliser que nous avons déjà des solidarités, d'en faire plus, de se comprendre entre nous... que nos relations canadiennes ne sont pas que juste deux solitudes. Il y a des éléments de solitude, dans la mesure où il y a des particularismes importants du Québec, mais il n'y a pas que ça, et on a tendance à croire qu'il n'y a que ça. On ne voit que ça.

Et donc la présentation que j'ai faite au cours de la dernière année m'a amené à beaucoup prendre contact avec, comme je le disais, avec les universitaires. Ça a été l'essentiel de mes rencontres, des chambres de commerce et autres, mais l'essentiel dans le monde académique, et elle est non seulement très bien reçue, mais il y a des échos. Je fais souvent... Dans les présentations que je fais, je relate un livre que je vous encourage à lire, de Peter Russell, Canada's Odyssey, qui parle des appartenances plurielles, qui parle de l'importance de la diversité collective, donc des fondements qui nous amènent à prendre appui là-dessus pour faire reconnaître la nation québécoise, mais qui est un courant de pensée qui trouve une place de plus en plus importante.

Donc, conclusion, je dirais qu'on a a présenté la politique, elle reçoit un accueil intéressé, et il nous reste encore beaucoup de travail à faire pour favoriser plus de relations pour qu'on soit encore mieux compris mutuellement.

M. Bellerose (Patrick) : Justement, les relations Québec-Ottawa ont démontré aussi qu'il reste beaucoup de travail à faire, mais ça n'a pas toujours été facile. Le fédéralisme de coopération que vous souhaitez n'était pas au rendez-vous cette année.

M. Fournier : Tu sais, il faut faire la différence entre des cas d'actualité pour dire quelle est la tendance générale. Il est évident qu'on souhaite toujours que la coopération soit totale, mais tout le monde le souhaite, et il y a toujours des agendas ou des enjeux qui sont vus de part et d'autre. Il ne faut pas avoir peur de dire, lorsqu'on constate qu'il n'y a pas la coopération au niveau où on veut l'avoir, mais ça ne veut pas dire qu'on doit baisser les bras puis on dit : C'est impossible.

Prenons l'exemple de l'immigration. On a fait une sortie dernièrement. On avait fait une lettre précédemment, il n'y avait pas eu d'écho. On a fait une sortie. Bon, est-ce qu'on était obligés de la faire? On aurait peut-être souhaité que ça aurait été plus simple plus rapidement dès la première lettre. Mais bon, après ça, les portes s'ouvrent, puis on commence à se parler. Je veux dire, ce n'est pas... je n'en tiens pas rigueur au fait que parfois il faille le dire deux fois ou trois fois, ça fait partie de la gouverne. Il y a des gens ici, au Québec, qui... les municipalités, par exemple, ou différents groupes qui peuvent regarder le gouvernement puis dire : On s'est pris à deux ou trois fois pour convaincre le gouvernement. Ça fait partie de la vie de la gouvernance. Oui.

M. Robitaille (Antoine) : Mais, pour le cannabis, vous êtes allés le dire à Ottawa. Pour aussi la crise entre l'Alberta et la Colombie-Britannique, là, il y avait vraiment un raidissement du fédéral qui était prêt à imposer ses vues d'une manière qui ne s'était pas vue depuis longtemps. Est-ce qu'il n'y a pas justement une centralisation ou une vision centralisatrice de la fédération qui est en train de s'installer à Ottawa?

M. Fournier : Entre les menaces sectorielles dans certains dossiers, pour lesquels je vais revenir, notamment pour la question du pétrole... Et prenons la question du cannabis parce que c'est une illustration de l'application de la politique.

Vous savez que la politique, antérieurement, était : On agit de gouvernement à gouvernement, et donc on était le Secrétariat aux affaires intergouvernementales. Et on a changé le titre parce que je crois qu'on doit s'exprimer dans toutes les sphères. Dans la sphère politique, pas juste au gouvernement, aux oppositions. Si on est à Ottawa, ça inclut aussi le Sénat. Alors, je suis allé au comité sénatorial pour exposer ce que je crois est l'ordre des juridictions des uns et des autres, et je ne pense pas de me tromper, et je crois que c'était important de le faire pour défendre nos compétences. Je suis heureux de constater que le comité sénatorial a fait un rapport unanime sur l'importance de respecter les compétences provinciales. Alors, on peut bien dire : Il y a un raidissement, mais là il y a un sénat qui fait une constatation comme celle-là.

Alors, il va toujours y avoir des conflits dans différents dossiers. L'important, c'est de pouvoir exposer comment on le voit et d'espérer qu'au fur et à mesure on finit par mieux se faire comprendre. J'ai dit, dans la politique, puis je l'avais dit l'année passée lorsqu'on a lancé le document, je dirais, le moment où commence à se faire la brisure sur la compréhension du sens de la fédération, c'est autour des années 30, au moment de la crise économique, le gouvernement fédéral intervient plus. Il y a l'idée, ailleurs qu'au Québec, de voir le Canada comme le Canada d'une nation, un bloc, puis au Québec, on n'est jamais allés là. La distance s'est faite un peu... a commencé à se faire là, consacrée dans le rapatriement.

Et donc on regarde les années 1930, là, c'est quoi? C'est 90 ans depuis ce temps-là. Ça ne va pas être en 90 jours qu'on va revenir à un sens commun sur l'interprétation qu'on donne à notre fédération puis à comment on la voit pour l'avenir. Il faut prendre parole, il faut participer, il faut espérer que les milieux académiques vont continuer de s'intéresser à la question. Tantôt, vous m'avez demandé comment je vois la dernière année. On part de la période du tabou et du silence à une période où, dans la dernière année, il y a eu un multiplication de forums, on pourra vous donner la liste, d'ailleurs, ou je vais en parler pendant mes crédits, mais la liste d'une multiplication de forums qui ont parlé de ça.

D'ailleurs, j'étais à l'UQAM, il y a deux ou trois semaines, et c'est Johanne Poirier de McGill qui m'a allumé, parce que moi, je ne l'avais pas vu comme ça, et qui a dit : Depuis un an, il y a vraiment une multiplication de forums de discussion. Donc, si on voulait, c'était dégelé... vous vous souvenez de la formule que j'avais utilisée. On était passés du fruit n'est pas mûr à je décrète que le printemps est arrivé. Bien, le printemps a permis un dégel, et il y a comme une reprise d'intérêt pour la chose. Maintenant, il reste encore beaucoup de temps avant l'automne qui n'arrivera pas dans un calendrier d'un an.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, mais est-ce que le fruit a mûri un tant soit peu au cours des 11 derniers mois?

M. Fournier : Alors, le fruit constitutionnel, c'est quelque chose qui va découler d'une meilleure compréhension, de meilleures relations canadiennes. Je ne suis pas sur un agenda d'un an ou de 90 jours. Je suis dans un agenda de compréhension que pour améliorer notre vie collective, que ça se passe par l'économie, par le social, par l'environnement, par une meilleure implication, par un meilleur développement et peut-être par de meilleures interrelations Québécois et Canadiens. On va mieux se faire comprendre et ça va nous donner une destination constitutionnelle aussi.

Alors, on n'est pas demain matin, le jour où on peut dire : On se comprend mieux puis on va changer la Constitution. On est loin de là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais est-ce que le fruit a mûri même un tant soit peu au cours des 11 derniers mois?

M. Fournier : Bien, le fruit, pour qu'il apparaisse sur la plante, il faut d'abord que la plante reprenne de la vigueur, et le dégel permet au moins à la plante de commencer à prendre de la vigueur.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Ah! il n'y a pas encore de fruit.

M. Fournier : La plante commence à reprendre son soleil.

M. Vigneault (Nicolas) : Le fruit, c'est ça, c'est que toute démarche, à un certain moment donné, il faut ça aboutisse, M. Fournier.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais il n'y a pas de fruit.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce que vous avez...

M. Fournier : Pour que cela aboutisse, il faut d'abord le dégel, et je crois pouvoir dire que, pour la première année, il y a eu dégel.

M. Lavoie (Gilbert) : M. Fournier, est-ce que vous pensez que c'est... On est quand même à cinq mois des élections. Est-ce que c'est compatible avec ce que vous connaissez des politiques canadiennes de la Coalition avenir Québec? Est-ce que vous croyez qu'un gouvernement Legault serait à l'aise avec ça?

M. Fournier : Aucune idée. Ce n'est pas parce que je ne veux pas faire de la politique partisane, je n'en ai aucune idée. Je vous suggère de leur demander. Je ne le sais pas.

M. Bellerose (Patrick) : ...c'est plutôt «soft power», là, on veut convaincre un peu la société civile d'amener ça jusqu'au gouvernement, tandis que M. Legault veut aller «bargainer» de nouveaux...

M. Fournier : Ah! le couteau sur la gorge?

M. Bellerose (Patrick) : Oui.

M. Fournier : On a déjà essayé, ça n'a pas marché. C'est des solutions du passé. Si c'est sa solution, c'est une solution du passé.

M. Lavoie (Gilbert) : Je comprends que... C'est un petit peu comme au hockey, il faut rester jusqu'à la fin de la troisième période, même quand on tire de l'arrière. Est-ce que vous croyez que c'est crédible d'arriver avec ça si près de la fin du mandat? Au fond...

M. Fournier : Arriver avec quoi?

M. Lavoie (Gilbert) : Avec cette politique-là à cinq mois des élections.

M. Fournier : Oh! la politique, ça fait déjà... Bien, la politique, ça fait déjà un an.

M. Lavoie (Gilbert) : Oui, je comprends...

M. Fournier : Et le plan d'action et des mesures qui découlent de cette politique-là, que je crois très utiles pour le Québec... Écoutez, personnellement, je pense que le gouvernement va gagner les prochaines élections. Ceci étant, le gouvernement ne va pas se limiter, parce qu'il arrive, dans des mandats de quatre ans, à la troisième année, de poser les gestes qu'ils croient qu'ils doivent poser. Je pense que c'est tout à fait logique de le faire.

Les politiques et le plan d'action qui est là sert la défense des intérêts du Québec. Vous savez, ce que je vais dire puis je le dis à peu près partout, puis à peu près personne ne le sait : On vend plus au Nouveau-Brunswick qu'à la France, on vend plus à la Colombie-Britannique qu'à la Chine, qui est notre deuxième marché de l'exportation. 40 % des produits qui sont vendus, qui sortent du Québec, c'est au Canada, et le 60 %, c'est dans le reste du monde. Il y a 30 millions de Canadiens puis 8 milliards sur la planète.

Alors, le Canada, c'est quelque chose qui existe et qui est très utile, rentable au plan économique, social. On peut faire des liens environnementaux. Dans la politique, là, on relate que Steven Guilbeault était sur la plateforme avec Mme Notley lorsqu'elle a fait une annonce environnementale dans le domaine de l'énergie, il y a deux ou trois ans. C'est un Québécois qui, avec d'autres groupes environnementaux au Canada, influence les politiques publiques.

Qu'on soit pour ou qu'on soit contre, c'est des gestes qui sont posés. Et je pense que, pour l'avenir du Québec, qu'on puisse prendre notre place et multiplier les gestes de solidarité, c'est bon pour l'ensemble des Québécois. Si, en même temps, on peut mieux faire connaître notre réalité collective, essayer de partager l'idée qu'un fédéralisme qui faita place à une pluralité d'appartenances est une voie d'avenir, ce que les académiques d'à peu près partout dans le monde proposent depuis une vingtaine d'années... Lorsque je vais dans d'autres juridictions, comme en Belgique, puisque vous y faisiez référence dans un article récent, c'était de ça dont on parlait, des appartenances plurielles, qui sont une réponse notamment à la quête québécoise, mais aussi à ce qui est la quête autochtone, d'être reconnue comme une collectivité, une communauté particulière.

Et, si on veut développer une appartenance commune à un plus grand ensemble, il faut qu'il y ait l'appartenance particulière, qu'elle soit reconnue. Ça s'appelle, dans des vieux termes, reconnaître la société distincte. Le dire dans des termes plus universels qui sont ceux qui sont repris avec les académiques un peu partout dans le monde, c'est celles de la pluralité d'appartenance, de la diversité collective.

M. Robitaille (Antoine) : Je vous écoute, M. Fournier, ça a l'air à tellement vous passionner qu'on peut vous imaginer, dans une prochaine carrière, poursuivre cette politique-là à l'université ou...

M. Fournier : Je ne suis pas encore au stade de la prochaine, je suis encore les deux pieds dans celle-ci. Et je crois honnêtement, parce que ça reprend un peu la question de M. Lavoie, à quoi ça sert de faire... à quoi ça sert de gouverner dans la dernière année d'un gouvernement. Quand on croit à quelque chose, on le propose. Il a fallu pas mal de temps pour le faire, parce que, je pense, le résultat, c'est qu'elle n'est pas contestée sur le fond, sur la force de cette politique-là et de la recherche qui s'y trouve. Ça prend un certain temps. Après ça, bien, on y croit puis on la présente. C'est ce que j'ai fait depuis un an, puis on voit qu'il y a de l'attraction.

Et puis, bon, je dis, en parlant avec tout le monde, qu'est-ce qu'il nous manque? On voit bien que ce qu'il faut, c'est cultiver, là. Même s'il y a eu le dégel, il va falloir arroser la plante, il va falloir engraisser la terre, il va falloir s'assurer qu'on s'occupe toujours de ces relations canadiennes et de multiplier nos interrelations les uns avec les autres. C'est à ça que ça sert, et je pense que quelque parti que ce soit devrait aller dans ce sens-là.

M. Robitaille (Antoine) : Mais finalement, il y en a-tu un fruit ou il n'y en a pas? Dans votre métaphore, là... Tout à l'heure, les questions de Marco étaient assez claires.

M. Fournier : Oui, dans mes métaphores, mais Marco souhaitait que le fruit soit déjà apparu. Et, comme je l'ai déjà dit...

M. Bélair-Cirino (Marco) : On nous parle d'un fruit depuis 15 ans, M. Fournier.

M. Fournier : Je le sais, mais...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous nous dites aujourd'hui qu'il n'y a pas de fruit. C'est quand même déconcertant, non?

M. Fournier : Non, ne soyez pas déconcertés. Je vous propose que le fruit apparaisse, mais, pour qu'il apparaisse, encore faut-il qu'il ait une plante qui le soutienne. Et, pour que cette plante puisse prendre de la vigueur, encore faut-il qu'il y ait dégel. Vous avez attendu un fruit dans le silence; depuis un an, on entend le dialogue qui reprend. Vous devriez voir comme moi cette pousse arriver.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Et comment pourra-t-on évaluer le succès ou l'échec de votre plan d'action en 2022?

M. Fournier : Ah, bien... 2022 ou 2023, ou 2018, 2019, 2020, ce n'est pas... il n'y a pas un échéancier à ça. C'est vivre ensemble.

M. Bélair-Cirino (Marco) : 2018‑2022, monsieur...

M. Fournier : Ah oui! notre plan d'action, notre plan d'action.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Comment on va pouvoir évaluer son succès ou son échec en 2022?

M. Fournier : Ah! bon, d'accord, je pensais que vous étiez encore dans le fruit puis la Constitution... on a une tendance à aller toujours là-dedans, je m'excuse d'avoir présumé...

M. Robitaille (Antoine) : Bien, c'est parce que c'est concret, tu sais.

M. Fournier : Je vous ai prêté des intentions.

M. Robitaille (Antoine) : La Constitution, au moins, c'est concret, parce que souvent, ce dont vous parlez, ce n'est pas très concret, là. C'est des métaphores, c'est des... si c'est du dialogue...

M. Fournier : Je vais prendre celle-ci. Parmi les éléments qu'on veut, on veut renforcer nos relations, notamment entre autres les ententes bilatérales ou les forums bilatéraux. Il y en a un qu'on veut faire, entre autres, avec les Maritimes, aussi avec les territoires du nord. Pourquoi je dis les Maritimes? On vend plus à Terre-Neuve qu'à l'Italie, on vend plus au Nouveau-Brunswick qu'à la France.

Alors, quand vous me dites que c'est que la Constitution qui est le résultat, qui est ce qui démontre une relation canadienne, je dois... obligé de vous dire que je ne partage pas votre point de vue du tout. Ce sont nos relations sociales, nos relations économiques. C'est le travail que les gens font, les emplois qu'on crée avec ça. Et on a toujours la tendance à voir... au Canada, c'est la Constitution, puis, si on fait des ententes avec la France, ou avec la Chine, ou avec le Japon, ça, c'est des relations commerciales. Mais dans nos solidarités, au Canada, il y a des éléments d'économie, et je veux les renforcer. Et si on les renforce, il va y avoir une meilleure compréhension. Ce n'est pas présenté ici comme étant un projet constitutionnel.

M. Robitaille (Antoine) : Si j'ai bien lu votre document, le grief fondamental de la non-reconnaissance du Québec dans la Constitution est encore là, là.

M. Fournier : Oui. Alors, le chemin...

M. Robitaille (Antoine) : Donc, c'est pour ça qu'on revient à ça.

M. Fournier : Ah non! mais non, monsieur. C'est justement, si vous ne venez que pour le grief, ça, c'est votre choix à vous, mais je ne vis pas que pour les griefs, M. Robitaille. Moi, mon travail, ce n'est pas que les griefs, c'est de faire progresser la société québécoise. Ça ne peut pas être que les griefs.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Juste deux petites questions.

Une voix : ...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, mais...

M. Fournier : Mais je suis sûr que vous allez vous intéresser à ça, pas juste les griefs, quand même.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Je suis désolé de revenir, mais comment on va pouvoir évaluer si, dans quatre ans, ça va être un succès ou un échec, ce plan d'action là?

M. Fournier : Bien, par exemple, si on est capables de multiplier nos relations commerciales, d'aller encore plus loin dans nos relations sociales, si on est capables d'avoir des ententes renouvelées. On en a fait avec...

L'Ontario est une bonne démonstration. Si on peut aller plus loin que l'Ontario, multiplier ce qu'on a fait avec l'Ontario, avec d'autres provinces, si nos professeurs d'université ou... même si les groupes syndicaux qui veulent faire le 15 $ de salaire minimum découvrent qu'il y a d'autres groupes syndicaux ailleurs qui peuvent le plaider puis qu'ils pouvaient travailler ensemble.

C'est ça, le succès. C'est de montrer qu'on peut faire des relations canadiennes, pas juste le Québec dans le monde, puis le Canada, il n'existe pas. Il y a, à côté de chez nous, un tremplin pour le monde. Je vais vous dire, sur chaque million de dollars qu'on exporte du Québec, quand on l'exporte au reste du Canada, ça crée 8,5 jobs. Quand on l'exporte ailleurs qu'au Canada, c'est sept jobs. Ça, ça veut dire qu'on devrait aller encore plus loin, surtout qu'au sud c'est toujours un peu délicat. On devrait aller plus loin.

Alors, je n'ai pas un grief constitutionnel, mais, si je multiplie ces bons coups là, peut-être qu'on va mieux se comprendre et, si on se comprend mieux, je vais être capable de régler un vieux grief.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Serait-il souhaitable rapidement qu'un ministre soit nommé par Justin Trudeau pour être responsable des relations intergouvernementales avec le Québec? Par exemple, M. Garneau.

M. Fournier : Bien, ce que vous voulez dire, c'est s'il y avait un leader... un lieutenant. C'est ça que vous voulez dire?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, ou un ministre en titre, comme vous, qui agissez au nom de M. Couillard pour entretenir des relations...

M. Fournier : Bien, traditionnellement, il y avait des lieutenants, là. Honnêtement, ce serait utile qu'il y ait un responsable politique de ces relations avec le Québec. Je le crois.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Très bien. Puis, comme leader parlementaire, pouvez-vous assurer qu'il y aura suffisamment de temps pour déposer et adopter la loi sur la réforme de l'accès à l'information?

M. Fournier : Moi, pour savoir combien de temps il reste pour les adopter, je commence par me demander quand ils sont déposés. Alors, je vais attendre qu'elle soit déposée.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous n'avez pas la réponse? Vous ne savez pas quand ça va être déposé?

M. Fournier : Bien, c'est parce que... Je peux vous dire une chose, elle n'est pas au feuilleton aujourd'hui. Vrai? Elle ne sera pas déposée demain. O.K.?

M. Bellerose (Patrick) : Pourquoi avoir tant tardé à déposer un projet de loi?

M. Fournier : Bien, vous posez la question au leader, là, je ne vous répondrai pas à cette question-là.

M. Bellerose (Patrick) : Non, on pose la question au gouvernement quand même.

M. Fournier : Bien, allez relire le document que j'avais déposé. Allez, à vous.

Mme Fletcher (Raquel) : Just going back to what some of my colleagues have pointed out, is that you're presenting this policy or this action plan after you've already told us that you're planning on passing down the torch, which has now led to some speculation about who will take over in Saint-Laurent. That could be your colleague Mme David, that could be someone else. Us, in the Anglophone community, are talking about maybe there being more space for Anglophone candidates. This seems like a plan that might be really suitable to an Anglophone candidate, to take over for you or to present themselves in… And have you thought about that? Is that something…

M. Fournier : It's a multidirection question.

Mme Fletcher (Raquel) : Yes.

M. Fournier : OK. I'll try to have a multidirection answer.

Mme Fletcher (Raquel) : I guess what I'm getting at is, would you see the benefit of having more Anglophones, first of all, in the Liberal Party, and, second of all, to back this kind of a plan to create relationships with…

M. Fournier : We work for having more Quebeckers supporting us in our party. That's the only thing. We are not working to divide between : you're French, or English, or something like that. We want to have the support of the larger number of Quebeckers that we can, knowing that we are in a democracy, and it's a good thing that there's different parties, and there's not just one way of looking in the future.

So that being said, about this policy, it's not the Jean-Marc Fournier's policy. It's a government policy, and I hope that this policy will give result on a day-to-day basis for citizens, as job, as social measure, are environment in the gain that we can have, because Quebeckers take their place in the rest of the country, have linked with other Canadians. That is what I believe in, and I think that everybody who make politics, whatever, what party is in it, he will fight to have better relations with the rest of the country.

I know that the predecessor that I had has, in his own title, the responsibility for intergovernmental affair and «gouvernance souverainiste». Well, of course, it's not the same thing, and I think that it was a contradiction, but this is their proposition to Quebeckers. This is not ours, and, if a party have in mind to define the interest of citizens, I think that this policy will be there, even if I'm doing something else. That's normal.

Mme Fletcher (Raquel) : And regardless of what language group the new candidates…

M. Fournier : I don't have in mind… because I'm leaving and because I never had in mind to be Premier. I don't have to answer that, because I think that's a question for a Premier. That is the person who decides who is in this Government.

Mme Johnson (Maya) : So you believe this action plan could be implemented even if Liberals don't form the next Government?

M. Fournier : Well, I really believe, that's my belief, I really believe that we should take our place in the rest of the country. Certainly since 20 years now, there's a taboo about our Canadian relation. We don't talk about that, we don't go there. We have a policy of, you know, making missions around the world, but there's ally, just as our neighbors, and we should try to do that, not just in the politic field. In the politic field, we can do more, but, in fact, the message I'm sending is : In civil society, there are things that we can do.

I'm going to give you the example of the minimum wage of $15 per hour that, let's say, Québec solidaire is proposing and… Well, I'm always amazed that union that proposed that in Québec don't talk to others. Now, they have started a little bit since Ontario have proposed it. But that's just the beginning, and I hope that this will open a light for the rest. If you want to change things in Québec, sometimes you've got to talk to your neighbor. So this is the basis of what we've got in this. And, if we do that, if we know more about the needs of others and they know more about our needs, I think that, at a point, we'll be in a position to change the Constitution without any crisis, without any question, because we will understand what we are talking about. You know, about distinct society, it's already there in a judgment of the Supreme Court, but people don't know that. So, if we don't have to tell : Read the judgment of the Supreme Court; we could say : That is the thinking of Quebeckers, how do you think yourself? And, if we do that, maybe we're going to have better solutions for the future.

You know, it's not just about Québec. Take a look at Alberta and B.C.. I'm pretty sure that they don't look at the problem the same way. They need a dialog. They need to know what's the problem, they need to try to find a solution, and I think that it is important. I will give a long answer. Environics made a pole in 2014, made a survey, about the regions of Canada, who was the most privileged. In Atlantic and Québec, the answer was Alberta and Ontario. In the West, they were saying it was Ontario and Québec. In Ontario, they were saying it's Ontario.

But the point is, if every region thinks that they are losing, maybe we've got a problem. Let's have a dialogue. It's not just about Québec, it's about all the country. Why not do that? I'm saying that for a year now, 11 months, and that's working. That's what people say : Oh! that's interesting, we should do that. That's where we are.

Mme Johnson (Maya) : So you think reopening the Constitution is a realistic end-goal?

M. Fournier : It's one end-goal at a point where we will not have to fight for it, to make a crisis of it. You know, everybody, you, journalists, you think it's just about Constitution, and politicians think it's just about Constitution. I understand, we come from a past where talking about relations was talking about Constitution. OK, it's like that.

What I think is we have to get out of the, I say in French, «la psychose de la crise». We've got to get out of that. Canada has changed, Québec has changed. Now, it's time to talk, it's time to understand what are the needs of each other, try to solve problems. And, if we arrive at a point where we understand, we get out of the «préjugés»… I'm always having problems with the «préjugés», it's the…

Journaliste : Preconception.

M. Fournier : Preconception? When we get out of preconception and we look at the real thing, like the things that we are not just two solitudes, everybody thinks that. I'm sure, you all think that : Oh! Québec, Canada, it's two solitudes, they don't talk together. How come we sell more to New Brunswick than to France if we are two solitudes? How come many artists of New Brunswick are coming here and us are going there, if we are two solitudes?

We've got to go the real facts, and, at a point, well, I think that we will understand ourselves and we'll be able to open the Constitution without having in mind that the other party is trying to pass a bad deal for me. Trust, this is what we have to fight for, and trust come with dialogue.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you think though, if the Québec Government pass the $15 an hour that that they would not be a stronger sign, that $15 an hour is a good policy and have Québec solidaire work with others several groups across the country? I mean, as the Government, you can send a strong message.

M. Fournier : That's not the point. My point was about…

Mme Fletcher (Raquel) :…what I'm saying is you could send a strong message.

M. Fournier : Yes. I'm trying to tell you it's not just Government, so let's get out of that. You're going back to Government. I'm not saying that the Government is not there. The governments are there and they do things, but it's not just Government who make Canadian relation, people… so why not union start to make Canadian relation? That's just the point.

I'm not in favor of the $15, but I hope that people who don't share my view make their voice heard. This is democracy, and I think that, if they want to fight for that and they are confident that they have good reason to do it, they should have people who help them and favorize that in other jurisdiction. Why not? So it's not about if the Government do the same thing as Ontario. Government will do different things. One thing that I have learned from our joint meeting with Ontario… And what's the hour now? What's the hour?

Des voix : Il est moins 10.

M. Fournier : Moins 10, so it's going to be the end. One thing I've learned from our joint meeting with Ontario is that sometimes we agree, but sometimes we don't agree. But we have time to discuss about it and we say : Well, on that, we cannot agree. And you know what? We trust each other, even if we don't agree. Why? Because we understand why that's their position, and they understand why it's our position.

There's a tool there to start building trust. We must develop more tools like that. This is one of the messages that I give to academics in different universities : Help us define new institution to bring trust in our relations. Last, thank you.

Mme Johnson (Maya) : Yes, speaking of disagreements, one of the issues that has caused friction between the Québec Government and Ottawa is this issue of asylum seekers. And I know, of course, there was a meeting with Mr. Heurtel, and there's a positive outcome, you're now getting money to help deal with those asylum seekers. But what about the Safe Third Country Agreement? Should the Québec Government be putting more pressure on Ottawa to suspend that agreement? Cause that what's the Opposition parties are saying.

M. Fournier : I'll let Mr. Heurtel give you more answer on that, because this is his file. For myself, as Canadian relations Minister, what is important for me is that we can have a channel to discuss this issue about asylum seekers, and this is what we obtain.

Now, there are two different committees, one for, let's say, the compensation for resources that we put in there own jurisdiction, and the other is looking at the future. So this is what I think we had to do and we had an agreement on that, so it's a good sign.

Mme Johnson (Maya) : So Ottawa is listening.

M. Fournier : Oh! Participating in the two issues that we raised. It's not just listening, they are participating. We've got people represent ourselves, they've got people represent themselves, and we try to resolve the compensation and look in the future.

I would just give you to answer… giving a part of the answer for myself, I think the point that is very important would be to respect the 60 days delay to look at a demand and give the decision. If you change the three to four years time to find the conclusion to 60 days, like the law is saying, you'll have no more problem.

So you need the resources, federal resources for that. At this moment, they are looking at teaching resources, health resources, everywhere in Canada, to find how we can give those services with those resources to asylum seekers. But, if we can treat or solve their demands in 60 days, you won't have to go to that. So why not, and I'm just saying that as a proposition, why not put more energy in finance, in having those resources to decide about the demand that are made.

Merci beaucoup. Thank you very much. Merci d'être venus.

(Fin à 14 h 52)

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