(Treize heures trois minutes)
Mme
Hivon
:
Bonjour. Alors, il y a une autre étude, ce matin, qui venue confirmer ce que
les études précédentes en matière de services de garde démontrent de manière
constante, c'est-à-dire que le réseau des garderies privées non subventionnées,
donc les garderies privées commerciales à but lucratif, offre la moins bonne
qualité de services de garde au Québec. Ce sont les garderies qui sont le moins
bon élève de la classe.
Or, on a ça d'un côté, ces études
constantes et, encore une fois, une étude très sérieuse ce matin qui est
déposé. Et, de l'autre côté, qu'est-ce qu'on constate? Bien, c'est que le gouvernement
libéral, depuis qu'il est en poste, depuis 2003, a favorisé de manière
constante ce réseau en augmentant les places en garderies privées à but
lucratif de 4 000 % depuis 2003.
Alors, aujourd'hui, le gouvernement
Couillard et son ministre de la Famille doivent des explications aux parents du
Québec. Le gouvernement libéral doit s'expliquer très sérieusement sur ces
choix qui ont été faits, et la Coalition avenir Québec a cette même obligation
de s'expliquer auprès des parents québécois, elle qui favorise également les
garderies privées commerciales, les pires élèves de la classe, parce que je
vous rappelle que le jour même de son assermentation, la porte-parole de la CAQ
en matière de famille a déclaré qu'elle souhaitait encourager le modèle
d'affaire des garderies privées à but lucratif, qui était un modèle
d'entrepreunariat, un modèle d'affaires intéressant.
Comme gouvernement, quand on est au
gouvernement, notre première responsabilité, c'est d'offrir les services de la
meilleure qualité possible, surtout quand on parle de nos tout-petits, surtout
quand on parle de ce qu'on a de plus précieux, et qu'on veut maximiser leur
développement, et qu'ils puissent aller au bout de leur plein potentiel. Alors,
si on croit dans la qualité des services au Québec pour nos tout-petits, il
faut faire exactement l'inverse de ce que le gouvernement libéral a fait et
l'inverse de ce que propose la Coalition avenir Québec.
Et quand le gouvernement prétend qu'il
s'attaque à ce problème-là, qu'il a mis de l'avant un projet de loi à l'automne
dernier pour augmenter la qualité, bien, je veux juste vous rappeler qu'encore
une fois, ce ne sont essentiellement que de belles paroles parce que, quand on
regarde l'ensemble des gestes qui sont posés à côté des belles paroles, bien,
on constate une incohérence complète.
D'abord, on a vu, dans le dernier budget,
une bonification du crédit d'impôt pour les garderies privées à but lucratif. Donc,
non seulement, on s'est dit : On va rééquilibrer les choses, on va
diminuer l'importance des garderies privées, le gouvernement est venu mettre de
l'avant une mesure supplémentaire pour favoriser la fréquentation des garderies
privées qui, ce matin, on le voit, sont les cancres de la classe.
Autre chose, il a refusé, dans son projet
de loi, d'encadrer les milieux de garde non régis. Ça, c'est des milieux qui ne
sont même pas évalués parce qu'ils échappent complètement à tout contrôle de
l'État. Alors, on peut bien dire qu'on veut améliorer les choses, mais, de
l'autre côté, il y a des gestes qui sont posés pour favoriser le privé et pour
garder les garderies non régies à l'abri de tout regard et de toute inspection
du gouvernement.
Autre élément qui est assez inquiétant
merci, c'est qu'on a découvert, lors de l'étude des crédits, que le ministère
de la Famille avait diminué le nombre d'inspecteurs de 23 %, depuis 2014‑2015,
au ministère de la Famille, pour aller faire des inspections alors qu'évidemment
le nombre de places a continué à augmenter.
Alors, aujourd'hui le gouvernement
libéral, le ministre de la Famille doivent de sérieuses explications, et la
Coalition avenir Québec, qui veut aller dans le même sens de privilégier le
modèle qui offre la moins bonne qualité au Québec, doit s'expliquer également
aux Québécois. Nous, au Parti québécois, c'est simple, on privilégie la qualité
et on privilégie l'accessibilité. Nous, au Parti québécois, on privilégie
l'accessibilité, mais la qualité d'abord et avant tout, et c'est pour ça qu'on
a mis en place le réseau des centres de la petite enfance, et c'est pourquoi,
sous un gouvernement du Parti québécois, c'est le réseau qui va continuer à
être développé. Et l'accessibilité va être favorisée avec, bien sûr, le retour
à un tarif universel, parce que c'est une autre décision du gouvernement
libéral qui a été absolument dramatique pour les services de garde de qualité,
parce qu'en modulant les services de garde, ce qu'on s'est retrouvés à faire,
c'est d'envoyer des enfants dans les garderies privées qui aujourd'hui, encore
une fois, ne sont pas à la hauteur. Je peux répondre à vos questions.
M. Chouinard (Tommy) : Oui, bonjour.
D'abord, un gouvernement du Parti québécois ferait quoi avec les garderies actuellement,
là, privées non subventionnées?
Mme
Hivon
: Oui.
Alors, nous, notre position, c'est de développer les places dans les centres de
la petite enfance et donc de graduellement, évidemment, réduire les places qui
seraient développées dans les garderies privées. Évidemment, on ne peut pas
faire ça du jour au lendemain parce que, quand les gens disent : Oui, mais
il y a beaucoup de gens qui attendent une place, bien, c'est évident qu'il y a
beaucoup de gens qui attendent une place parce que le gouvernement actuel a à
peu près cessé de développer le réseau des centres de la petite enfance.
Donc, nous, comme on l'a dit depuis le
mois de janvier, la priorité, ça va être le développement des places en centre
de la petite enfance et donc, graduellement, on va pouvoir réduire les places
dans les garderies privées.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
ça veut dire un moratoire sur le développement des garderies privées non
subventionnées, ça?
Mme
Hivon
: Oui,
il n'y aura pas de développement de places dans les garderies privées non
subventionnées.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
On abolirait des places petit à petit.
Mme
Hivon
:
Bien, en fait, il va falloir arriver à un équilibre, effectivement, mais il
faut être conscient qu'avec le retour que nous, on propose au tarif
unique — alors, je vous rappelle notre proposition, retour au tarif
de 8,05 $, 4 $ pour le deuxième enfant et gratuité pour le troisième
enfant et le reste de la fratrie — c'est évident que l'intérêt va
diminuer beaucoup en soi pour les garderies privées commerciales.
Mme Cloutier (Patricia) : Mme
Hivon, il semble y avoir un… on entend, une sorte de saturation dans les
services de garde, là. Ce qu'on nous dit, de la part du ministère de la
Famille, c'est qu'il y a assez de places présentement, là, avec tout, avec les
CPE, les garderies privées et tout.
Donc, un gouvernement péquiste ferait en
sorte peut-être de transformer les garderies privées en CPE ou ferait en sorte
d'ouvrir d'autres CPE pour faire fermer des garderies privées, par exemple, si
c'est votre intention.
Mme
Hivon
: En
fait, il va y avoir un transfert de places, parce que c'est certain qu'à la
lumière de comment on va développer les choses pour miser sur la qualité des
services, c'est les centres de la petite enfance qui vont être les plus
attrayants, parce que, quand le ministre vous dit qu'il y a un équilibre, bien,
il y a à peu près un équilibre dans peut-être le nombre de places, mais il faut
regarder la qualité des places.
Puis c'est ça qu'on voit ce matin, parce
qu'il y a combien de gens qui sont en attente sur le guichet, en ce moment,
pour avoir une place en CPE ou en service subventionné? 38 000 personnes.
Ça fait que, quand le ministre vous dit : Le libre choix des parents...
bien, si tout le monde était si satisfait de la place qu'il a et du régime dans
lequel il est, il n'y aurait pas 38 000 personnes sur le guichet en ce
moment pour pouvoir obtenir une place en centre de la petite enfance ou en
garderie subventionnée.
Donc, ce qu'il faut faire ressortir avec
ça, c'est que peut-être qu'en ce moment on est à un point d'équilibre. En même
temps, je vous rappelle l'information très importante qui est qu'on ne sait pas
combien il y a d'enfants dans des services de garde qui sont complètement non
régis. Dans les débats qu'on a eus dans le cadre du projet de loi n° 143
avant les fêtes, on parlait probablement autour de 30 000 enfants, en tout
cas de plusieurs dizaines de milliers d'enfants qui échappent, eux autres, à
tout contrôle, à toute inspection, à toute norme, à tout programme éducatif, à
toute formation.
Alors, on peut bien dire qu'on a à peu
près le nombre qu'il faut, mais le fait est qu'on n'a même pas l'information
pour le savoir.
M. Dugas Bourdon (Pascal) : Vous,
dans le meilleur des mondes, 100 % des enfants fréquenteraient un CPE.
Mme
Hivon
: Non.
Nous, on garde un équilibre, parce qu'on pense que le...
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
C'est quoi l'équilibre, en proportion...
Mme
Hivon
:
Bien, le milieu familial, en ce moment, si vous regardez, il y a à peu près
autant de places en milieu familial qu'en centre de la petite enfance, puis il
y a des parents qui veulent être dans des milieux familiaux, mais qui sont
encadrés, qui sont régis, qui relèvent des bureaux coordonnateurs.
Nous, on pense que c'est important de
garder un équilibre, mais la priorité du développement, oui, va aller dans les
centres de la petite enfance parce qu'on voit aussi que c'est là que la demande
est la plus grande. Les parents qui sont en attente, la plupart, c'est parce
qu'ils veulent une place en centre de la petite enfance.
Puis en ce moment, pourquoi on vit ça, une
telle pénurie? Bien, c'est parce qu'il y a eu un frein incroyable, par le gouvernement,
du développement des places. En plus, ils ont changé les règles, ce qui fait en
sorte que beaucoup de places qui avaient été accordées sous notre gouvernement
n'ont même pas pu être réalisées dans les dernières années parce que les règles
ont été modifiées, sans compter les compressions puis tout ça.
M. Dion (Mathieu) : Dans le
privé non subventionné, qu'est-ce que vous feriez? Parce qu'elles sont là, dans
une certaine mesure, pour rester. Ça ne va pas disparaître du jour au lendemain,
même si vous donnez plus de places en CPE. Comment on fait pour s'assurer de la
qualité des services dans ces garderies-là, dans un gouvernement... parce que
vous, présentement...
Mme
Hivon
:
Bien, vous comprenez que c'est sûr qu'il faut améliorer les choses partout,
mais nous, on ne pense pas que c'est le modèle qui doit être privilégié.
Pourquoi? Je veux juste vous soulever un autre élément : non seulement ils
sont à but lucratif, c'est un modèle, effectivement, d'affaires, comme la CAQ
le dit elle-même et le privilégie, mais c'est un modèle où les parents ne sont
pas dans la gestion. C'est une grosse différence aussi par rapport aux centres
de la petite enfance, où ce sont les parents qui sont sur les conseils
d'administration.
Donc, quand on a débattu du projet de loi
du ministre Fortin, qui vient amener des règles supplémentaires pour les
garderies privées commerciales, est-ce qu'on s'est opposés à ça? Bien sûr que
non, parce qu'elles sont là. Donc, il faut essayer de resserrer au maximum les
règles qui les encadrent, donc un programme éducatif uniforme, de la formation
continue, des inspections plus importantes.
Mais moi, ce que je vous fais ressortir aujourd'hui,
c'est que malheureusement le ministre peut bien dire ça puis dire toute l'importance
qu'il accorde à l'«agir tôt», parce qu'il a sorti toute sa stratégie sur
l'«agir tôt», mais parallèlement à ça, il pose des gestes qui vont complètement
à l'encontre de cette volonté-là, comme permettre d'augmenter le crédit d'impôt
pour les garderies privées, réduire le nombre d'inspecteurs. J'aimerais ça
qu'on m'explique, alors qu'évidemment il y a eu plus de places en garderies
privées qui se sont développées, puis on a diminué de 23 % les
inspections.
Donc, j'aimerais comprendre la logique de
ça quand le gouvernement veut essayer de nous faire croire que l'«agir tôt»,
c'est important pour lui.
M. Dion (Mathieu) : Mais c'est
que réduire le nombre de places dans ces garderies-là, ça ne réduit... ça
n'enlève rien au problème, en fait. Le problème va demeurer. Qu'est-ce qu'un
gouvernement du Parti québécois fait pour régler le problème dans ces
garderies-là, pour s'assurer que les services soient de qualité?
Mme
Hivon
:
Bien, c'est pour ça qu'on était d'accord avec les mesures qui concernaient cet
aspect-là des choses dans le projet de loi n° 143. C'est des mesures...
M. Dion (Mathieu) : Est-ce que
vous iriez plus loin que ça?
Mme
Hivon
:
Bien, est-ce qu'on irait plus loin que ça, un, on revaloriserait... Écoutez,
c'est très grave, ce qui se passe en ce moment. Il faut valoriser les bons
services de garde, parce qu'en ce moment, ça a été un développement anarchique.
Ça fait que je sais que vous pouvez me dire : Oui, mais là, ils sont là,
mais il faut prendre acte de ça. Il n'y a eu aucune espèce de plan de développement,
là. Quand je vous dis 4 000 % d'augmentation depuis 2003, c'est quand
même incroyable, puis on n'a exigé rien, là. On n'a rien exigé. Demande de
permis, O.K., vous payez vos frais, le gouvernement dit oui. Il y en a trois
qui vont s'installer dans le même quadrilatère, pas de problème. Donc, c'est ça
qui est passé.
Ça fait que nous, ce qu'on pense, oui, vu
que ce gouvernement-là les a développés de manière complètement anarchique puis
qu'il a freiné le développement des centres de la petite enfance, évidemment
qu'il faut s'assurer de la plus grande qualité possible, du resserrement de la
qualité, mais, par ailleurs, il faut miser sur le bon réseau. Il faut miser sur
les centres de la petite enfance, qui sont un joyau au Québec, qui sont
admirés, qui sont étudiés partout. Encore, l'AQCPE était en France, il y a
quelques mois, pour expliquer tout ce modèle-là.
Alors, je pense qu'il faut aller dans le
bon sens, puis le bon sens, c'est de privilégier les services de qualité, comme
ce qui ressort ce matin, puis s'assurer que même les services de qualité
continuent de toujours s'améliorer avec des inspections, avec une valorisation
aussi. Ça, c'est tout un autre enjeu, dont on pourrait parler, la valorisation
du travail des éducatrices aussi, qui est complètement dévalorisé en ce moment.
M. Chouinard (Tommy) : Sauf
erreur, la vaste majorité des places se retrouvent en milieu familial, puis là
il y a un enjeu de qualité aussi pour ce qui est du milieu familial. On fait
quoi?
Mme
Hivon
: Oui.
Bien, exactement, il faut amener le même programme éducatif que dans les
centres de la petite enfance. Il faut amener la même formation, l'exigence de
la formation continue aussi. Donc, ces éléments-là doivent être mis de l'avant.
On voit que c'est le deuxième réseau, je dirais, qui a le moins de problèmes de
qualité, mais il y a des défis, comme il y a des défis partout, puis il faut
l'améliorer partout, cette qualité-là.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Donc, c'est le fait même qu'une garderie fasse du profit qui la pousse vers le
fait d'être de mauvaise qualité.
Mme
Hivon
:
Bien, écoutez, visiblement, il y a un problème. Donc, moi, je regarde l'étude
de ce matin puis je constate les conclusions. Et puis ça ne me rassure pas du
tout quand je mets ça à côté du développement anarchique qui a été privilégié,
de ces garderies-là, par le gouvernement puis qui est mis de l'avant aussi par
la Coalition avenir Québec qui pense que c'est le modèle d'affaires à
encourager.
Donc, pourquoi? Bien, évidemment que les
modèles sont complètement différents. Les centres de la petite enfance, ce n'est
pas à but lucratif. C'est un modèle d'économie sociale qui met au coeur de la prise
des décisions les parents. Donc, c'est évident que ça fait une différence quand
l'autre, à côté, il va essayer de minimiser les dépenses, parce que son but
dans la vie, c'est de faire de l'argent. C'est évident qu'on ne part pas du
tout du même objectif.
Mme Cloutier (Patricia) : Mme
Hivon, pour les classes de maternelle quatre ans, il y avait beaucoup de
lacunes dans cette étude-là aussi, comme quoi ce n'était pas de bonne qualité.
Qu'est-ce que vous faites, si vous êtes élus, là, le 1er octobre, par rapport
aux maternelles quatre ans?
Mme
Hivon
: Oui,
bien, premièrement, pour les maternelles quatre ans, il faut prendre acte du
fait que l'étude, elle a été faite avant que le nouveau programme des maternelles
quatre ans à temps plein soit mis en place, là. Donc, ça, c'est une nuance
importante, parce que justement, un des objectifs, c'était de les renchausser,
je vous dirais, puis d'augmenter la qualité. Nous, ce qu'on veut, c'est une
cohabitation, un peu comme on l'a fait. Nous, on est d'avis que les maternelles
quatre ans peuvent continuer à exister essentiellement pour les milieux
défavorisés, parce qu'il y avait de grandes lacunes de fréquentation d'un
service éducatif, puis on pense que c'est important.
Ceci dit, nous, notre priorité va aux
centres de la petite enfance. Pourquoi? Pour une multitude de raisons,
notamment le ratio, le ratio qui est beaucoup moins élevé dans les centres de
la petite enfance; la continuité aussi pour les enfants, parce qu'en ce moment,
on voit des phénomènes assez incroyables dans des endroits où ils manquent
d'enfants pour les maternelles quatre ans puis on essaie d'aller chercher des
enfants dans les centres de la petite enfance, alors qu'ils sont très bien là,
que la fratrie est là.
L'autre élément aussi, c'est que la
formation n'est pas la même. En centre de la petite enfance, la formation,
c'est des éducatrices qui ont eu un cours spécialisé de technique à l'enfance,
alors que dans l'autre réseau, ce n'est pas des gens spécialisés en petite
enfance, mais plus en primaire ou, bon, préscolaire, puis l'environnement est
différent. Est-ce que c'est bon, la fréquentation des maternelles quatre ans?
Est-ce que ça doit rester? Je pense que oui. Nous, on pense qu'il peut y avoir
une cohabitation.
Mais quand, par exemple, vous regardez la
proposition, encore une fois, de la CAQ sur les maternelles quatre ans, on
trouve que c'est complètement non fondé et complètement irréaliste en plus. Parce
que qu'est-ce qu'ils disent? Eux autres, ils disent précisément qu'ils vont
sortir les enfants de quatre ans des services de garde pour tous les envoyer
dans les maternelles quatre ans. Je ne sais pas si vous savez, en ce moment, au
Québec, il y a 2 500 enfants qui fréquentent une maternelle quatre ans,
alors qu'il y a 91 000 enfants de quatre ans. Ça fait qu'imaginez juste le
nombre de salles de classe qui vont devoir être développées, le nombre
d'embauches qui vont devoir être faites, de professeurs pour pouvoir accueillir
ces dizaines de milliers d'enfants, alors qu'on a des places en service de
garde, c'est un non-sens complet.
Mme Cloutier (Patricia) :
Juste une petite précision. On arrête le développement des maternelles quatre
ans au PQ? Dans le fond, il y en a assez de classes?
Mme
Hivon
: En
fait, je ne peux pas vous dire est-ce qu'on l'arrête complètement, mais ce que
je peux vous dire, c'est que c'est très ciblé dans des milieux défavorisés. Je
n'ai pas le portrait global, avec les derniers développements, d'où en est le
gouvernement, mais c'est sûr que nous, la priorité va au développement de
centres de la petite enfance puis, je vous dirais, à une cohabitation
harmonieuse pour des besoins qui peuvent être différents entre les deux
réseaux.
La Modératrice
: On
passe en anglais.
Mme Fletcher
(Raquel) : Can you tell us how much this would
cost? And you mentioned that you were going to do it gradually. So do you have
a timeline and how much would it cost over however many number of years?
Mme
Hivon
:
Yes. When we released our proposals in last January, we
said that we would do it on a four-year period. So it's not going to be, you know, at day one that everything will be
changed, because we are realistic and we know that this will take time. We said
at the time that the measures concerning accessibility would be around $320 million.
Mme Fletcher (Raquel) : Over the course of four years or each year?
Mme
Hivon
: It's going to be recurrent measures because it's everything that
concerns the rate that will be implemented going back to the universal rate.
Mme
Fletcher (Raquel) : OK. This afternoon, the Premier
is expected to make an announcement about labor shortages, and your party also
did an announcement about immigration and addressed the labor shortage. We obviously don't know yet what
the Liberal Government is going to announce, but given the fact that you made…
your party made your own announcement, what will be one question that you would have for the Premier
on this issue?
Mme
Hivon
: Well, of course we are really concerned about the fact that there
needs to be a real concern as to fulfilling the gap that we see in the
different regions of Québec.
When we think about, you know, supporting manpower, we need to be addressing
that, you know, the balance
between the regions in Québec.
This is why we made the
proposal this morning about the necessity of having, you
know, more immigrants going for the different Québec regions. And one question I would have is, once again, how the Government has been able to cut, you know, so much concerning the manpower
education, formation, the…
Mme Fletcher (Raquel) : Training, skills, the skills training.
Mme
Hivon
: ...the training, yes, the skills training. One question I would have is to ask them, you know, how they cut so much in skills
training, especially for the small businesses. And now, suddenly, now that the
problem is there, they are now saying that it is so important that they will invest money. Merci.
(Fin à 13 h 24)