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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, May 29, 2018, 12 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-quatre minutes)

M. Khadir : Chers amis, vous connaissez le souci démontré par Québec solidaire, tout au cours des années, pour faire la lumière sur l'utilisation des fonds publics, sur les contrats gouvernementaux, sur tout ce qui touche l'action du gouvernement qui s'accompagne d'utilisation de fonds publics. Mais la classe politique aujourd'hui, il faut dire, parle beaucoup de transparence parce que consciente de l'importance que les choses soient faites de la bonne manière, mais, quand il s'agit des parlementaires eux-mêmes, le Parti libéral, le Parti québécois et la CAQ sont cachottiers en ce qui a trait à l'argent dépensé ici, à l'Assemblée nationale, par leurs groupes parlementaires. Ils se comportent en quelque sorte — puis ça, c'est inadmissible, on ne peut pas admettre ça — comme des clubs privés, comme si l'argent qui leur a été confié pouvait se gérer derrière des portes closes. Je ne dis pas là qu'il y a une intention de mal faire, mais le fait même de refuser de dévoiler les dépenses des bureaux de comté, des cabinets ici, à l'Assemblée nationale, des millions de dollars qui leur sont confiés, de les dépenser en toute opacité à leur guise, ce n'est pas compatible avec la démocratie.

Nous avons commencé dès 2009 à réclamer qu'il y ait une transparence totale. Aujourd'hui, nous voulons donner l'exemple du travail qu'on a commencé dès 2009, donc Québec solidaire va ouvrir ses livres. On fait l'exercice pour 2017‑2018 pour mettre fin à la culture du secret, la culture inadmissible qui règne encore dans l'administration des budgets des parlementaires à l'Assemblée nationale du Québec. Vous allez avoir là-dedans toute une description qui détaille notre... les dépenses de notre service de recherche ici, à Québec, et les dépenses liées à nos bureaux de comté pour l'année 2017‑2018. Ici, à l'Assemblée nationale, c'est 340 000 $, et dans les bureaux de circonscription ça va de 186 000 $ à 225 000 $. Ces sommes comprennent les masses salariales et les coûts de fonctionnement, y compris les déplacements, les frais de réunion, les loyers, etc.

Nos livres sont donc ouverts. Si vous avez des questions, le directeur de notre équipe ici, à l'Assemblée nationale, M. Dubois, est ici présent et pourra vous fournir tout ce que vous avez besoin comme précisions, y compris les factures, le cas échéant.

Comme élu, je crois, j'estime — et je pense que, là-dessus, même les parlementaires des autres partis, c'est-à-dire les députés, sont d'accord — qu'on n'a rien à cacher. Mais les directions des trois partis, le Parti libéral en premier chef, mais aussi le PQ et la CAQ, semblent considérer que, comme dans un club privé, un peu dans une atmosphère de 357c, là, de la rue de la Commune, c'est entre eux que ça doit se jaser et se discuter. Nous, on dit : Pour nous et pour tout parlementaire oeuvrant en démocratie, ça doit être naturel, il faut que la divulgation soit presque automatique, et ça doit concerner tous les cabinets parlementaires, y compris le cabinet du président. Pour que ça ne soit pas soumis au bon vouloir des partis, il faut aussi que les décisions du Bureau de l'Assemblée nationale, qui gère ces budgets et les distribue, ne se tiennent pas derrière des portes closes. C'est l'objet d'une demande que j'ai faite cette semaine même pour participer au prochain Bureau de l'Assemblée nationale, pour en discuter, justement.

Il faut mettre fin à ce huis clos du Bureau de l'Assemblée nationale. D'ailleurs, dans le reste du Canada, la majorité des autres législatures, les décisions qui concernent les législatures sont faites en toute transparence, et c'est ouvert au public. Il faut mettre fin à cette culture qui peut, aux yeux de plusieurs, paraître de la cachotterie. Et je suis certain que ça ne plaît pas à l'esprit de la plupart de mes députés collègues. Alors, pourquoi les bureaux des leaders, que ça soit Carole Poirier, que ça soit Donald Martel — Carole Poirier du PQ, Donald Martel de la CAQ — continuent à appuyer le Parti libéral, la whip et le cabinet du leader du gouvernement à persister dans cette culture de cachotterie, dans cette culture de club privé?

Il y a une autre demande que je voudrais faire très clairement, nous exigeons que, dorénavant, tous les députés à l'Assemblée nationale soient soumis à la loi de l'accès à l'information pour tout ce qui est dépenses. On peut comprendre que le contenu de leur documentation sur leurs dossiers, ça n'a pas besoin d'être accessible, mais tout ce qui est leurs dépenses et la justification de leurs dépenses, ça doit être parfaitement accessible par la loi d'accès à l'information.

En concluant, je relance l'invitation. Je vous invite à poser des questions à M. Dubois ici présent. Allez dans tout le détail que vous voulez. Puis je lance un appel, je dis : Tous ceux et celles qui prétendent au changement, là, on ne les croit pas. Quand François Legault vient me dire, vient nous dire, cette fin de semaine, que son parti est prêt pour le changement et que, pour le changement, il faut voter pour lui, il n'y a aucune raison de le croire, quand son lieutenant au Bureau de l'Assemblée nationale insiste pour décider de l'utilisation de l'argent des contribuables dans le plus grand secret derrière des portes closes. C'est inacceptable en 2018, lorsqu'on prétend au changement de la culture politique. Voilà.

Le Modérateur : Alors, on va prendre les questions. D'abord, Geneviève Lajoie, du Journal de Montréal.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour, M. Khadir. Vous dites effectivement que, dans d'autres législatures, même à Ottawa, je pense, on a accès à tout ça déjà. Comment vous expliquez quand même qu'ici il y ait cette opacité qui entoure tout ce qui est dépenses des députés? Comment vous l'expliquez?

M. Khadir : Écoutez, les enjeux sont importants, et c'est là qu'on peut juger... C'est des millions de dollars. Pour vous donner une idée, le PLQ, là, c'est 3 millions de dollars plus le budget du Conseil exécutif entre les mains du premier ministre, alors imaginez tous les millions que ça représente. Ensuite, le PQ, c'est 4,4 millions de dollars; la CAQ, c'est 3 millions de dollars. Et ils ont été habitués, ils ont été habitués, ces partis-là, à fonctionner dans le plus grand secret, de décider eux-mêmes, sans critères, sans possibilité d'examen public et de répondre à des questions... des millions de dollars en argent. Et moi, je m'explique ça par cette trop grande habitude à la vieille culture politique, où les parlementaires, certains parlementaires, en tout cas, les directions de ces partis-là considèrent que c'est leur chasse gardée et personne n'a à se mêler de ça. C'est une culture de huis clos, c'est une culture d'opacité. Pourtant, ces partis-là, sur la place publique, quand il s'agit d'autres, c'est toujours la transparence qu'on exige.

Mme Lajoie (Geneviève) : Je voudrais vous entendre aussi sur les missions parlementaires à l'étranger. Est-ce qu'il faut aussi que ces missions-là soient davantage détaillées et à aller jusqu'à dans quels détails?

M. Khadir : C'est pour ça qu'on demande, disons, que le budget de la présidence de l'Assemblée, du Bureau de l'Assemblée nationale soit aussi soumis à l'examen public, soit transparent. Moi, je considère que les relations entre Parlements, entre pays sont tout à fait légitimes. On reçoit ici, d'ailleurs, beaucoup de délégations qui viennent de divers Parlements, divers pays étrangers. Mais ces missions-là, ils ont des objectifs, alors ces objectifs-là doivent être clairs.

Moi, regardez, je m'en vais au Mexique pour le 1er juillet, élections présidentielles. Heureusement, je n'ai jamais eu affaire au Parlement, je n'ai jamais demandé de budget, je le paie de ma poche. J'estime que, comme député, je suis assez bien payé pour faire oeuvre utile dans ces missions-là. Donc, j'y vais, et les objectifs sont clairs, on est déjà en dialogue, on sait ce qu'on va faire. On n'a rien à cacher, et nos frais sont les frais de voyage, de déplacement et d'hôtel.

Pourquoi est-ce que les parlementaires québécois qui vont en mission, j'imagine, pour des objectifs louables et légitimes ne devraient pas divulguer leurs dépenses? Je ne comprends pas.

Le Modérateur : Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Vous êtes ici depuis très longtemps, M. Khadir. Est-ce que vous soupçonnez qu'il y a du gaspillage? Est-ce que vous réclamez ça parce que vous dites : Là, là, il y a des dépenses qui ne devraient pas avoir lieu, si on veut?

M. Khadir : Tant que ce n'est pas transparent, on peut soupçonner ça. Et c'est ça, le pire, c'est qu'il se peut que tout ça soit vraiment fait de la meilleure des façons, puis on ne le sait pas. Et on peut soupçonner que, partout où il n'y a pas assez d'examens publics, assez de vigilance, assez de transparence, malheureusement le danger est là. Je ne peux pas présumer qu'ils ont fait ça, mais, tant et aussi longtemps que ce n'est pas divulgué, on peut imaginer toutes sortes de choses parce que ça s'est déjà fait ailleurs, il y a eu d'énormes gaspillages, d'énormes, je veux dire, abus des fonds publics.

Mme Cloutier (Patricia) : J'aimerais vous entendre aussi sur Simons. Aujourd'hui, le gouvernement aide, si on veut, l'entreprise. Il n'y a pas très longtemps, M. Simons était avec vous...

M. Khadir : Permettez-vous qu'on termine les questions touchant ce sujet? S'il y a d'autres...

Mme Cloutier (Patricia) : Oui. Veux-tu...

Une voix : On a terminé.

M. Khadir : On a terminé? M. Dion?

M. Dion (Mathieu) : ...sujet du jour...

M. Khadir : Très bien. Très bien.

M. Dion (Mathieu) : Mais on a pris des bonnes notes, là, sur ce que vous avez dit.

M. Khadir : Il n'y a pas de problème. Je prends note, moi aussi.

Mme Cloutier (Patricia) : Parfait. Donc, sur M. Simons, dans le fond, qu'est-ce que vous pensez que le gouvernement investisse dans cette compagnie-là? Est-ce que c'est la bonne chose à faire?

M. Khadir : D'abord, s'il n'y avait pas une concurrence déloyale des plateformes de vente par Internet, le contribuable n'aurait pas à faire ce genre d'aide, d'accord? On est en train de payer, là, avec l'argent des contribuables, l'argent des citoyens, le prix de l'inaction du gouvernement, de l'inaction de Carlos Leitão, à qui j'ai demandé, ça fait des mois... On a fait une conférence de presse ici même avec M. Simons pour dire : Écoutez, il faut arrêter l'inéquité, la concurrence injuste que mènent des compagnies étrangères sans payer de taxes, sans payer d'impôt.

Maintenant, une fois qu'on a dit ça puis qu'on fait de l'aide à une entreprise qui donne des emplois localement, bien, nous, avec M. Simons, comme avec Bombardier, comme avec n'importe qui, on a des exigences. Puis on espère que le gouvernement n'a pas fait l'erreur de Bombardier, que c'est associé à des exigences en matière d'emploi, en matière de salaire minimum, mais aussi de salaire maximum. Et je soupçonne que M. Simons est pas mal d'accord avec nous là-dessus que, lorsqu'il y a de l'argent public, les entreprises qui en bénéficient doivent se contraindre à un certain nombre, en matière de gestion, de normes sociales, de normes environnementales. Vous savez notre proposition que les dirigeants ne doivent pas s'octroyer des revenus plus que 30 fois le salaire minimum ou le salaire minimum de leurs employés, d'accord? Donc, pour nous, c'est le genre d'exigences qu'on aurait.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Adopter la loi sur les chiens dangereux, c'est où dans votre liste de priorités, à Québec solidaire?

M. Khadir : Nous croyons que le gouvernement avait amplement le temps, le loisir de le faire s'il y avait un minimum de volonté. Maintenant, le débat est ouvert. On aurait voulu participer à ce débat-là pour savoir comment on aborde cette question de sécurité publique.

Le Modérateur : Sous-question, oui?

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous trouvez que ça a été une opération de relations publiques d'avoir dit «on va déposer un projet de loi» il y a plus d'un an?

M. Khadir : Bien oui, ils ont calmé... c'est-à-dire M. Coiteux a calmé le jeu, puis ensuite, paf, rien, mains vides, comme en d'autres matières. C'est l'irresponsabilité et une certaine incompétence, et c'est ça qui est désolant. Ces gouvernements-là viennent ensuite prétendre à la compétence. Québec solidaire agirait autrement.

Le Modérateur : Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Kinder Morgan, grosse acquisition du fédéral aujourd'hui. Appuyez-vous une décision comme celle-là?

M. Khadir : Comment est-ce qu'on peut appuyer une trahison aussi grande, comme le disait mon collègue Gabriel il y a quelques heures? Justin Trudeau trahit tout ce qu'il a... tout le fond de sa boutique politique, lorsqu'il nous a vendu l'idée qu'avec Justin Trudeau et les nouveaux libéraux sous sa direction on penserait à l'avenir, on penserait aux nouvelles générations, on tournerait l'économie vers une économie durable. Comment est-ce qu'il peut, aujourd'hui, regarder les gens en face puis prétendre que ce qu'il vient de décider est compatible avec l'esprit, avec la lettre de ce qu'il a promis aux gens? C'est une trahison de ses promesses, c'est une trahison des générations futures, c'est une trahison de la jeunesse.

M. Dion (Mathieu) : Sur la formule électrique, est-ce qu'il devrait y avoir des conséquences pour Denis Coderre?

M. Khadir : Je laisse ça aux bons soins de la nouvelle administration de Montréal et du bureau... le BIG, là, le Bureau de l'inspecteur général de Montréal. Il me semble que ce bureau et les moyens mis en place n'auront aucune crédibilité ni utilité dissuasive s'il n'y a aucune conséquence pour les personnes responsables qui ont mal agi.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce que l'UPAC devrait regarder ça?

M. Khadir : Bien, je pense qu'il faut mettre tout l'accent, là, sur la responsabilité du Bureau de l'inspecteur général. S'ils veulent rester crédibles, il faut qu'il y ait des mesures. Maintenant, ces mesures, c'est le Service de police de la ville de Montréal, c'est sur la place publique, où il faut porter des accusations, aller voir l'UPAC? Je ne le sais pas.

M. Dion (Mathieu) : Merci, M. Khadir.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 9)

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