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Point de presse de M. Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport

Version finale

Thursday, June 7, 2018, 11 h 26

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-six minutes)

M. Proulx : Je suis très heureux de me retrouver avec vous aujourd'hui. Écoutez, vous vous souvenez que, depuis la dernière rentrée scolaire, je me suis engagé envers les parents du Québec à l'égard des frais pouvant être imposés par les commissions scolaires et les écoles. Je l'ai dit à plusieurs occasions qu'il fallait offrir des balises claires pour la prochaine rentrée, des balises nécessaires et réclamées par plusieurs intervenants. Vous vous souvenez également qu'il y avait et qu'il y a toujours ce recours collectif qui est en cour, même s'il a connu, dans les dernières semaines, un dénouement intéressant qui devrait les amener à régler le tout.

Alors, j'ai déposé, pour le bénéfice de tous, il y a quelques minutes, une directive ministérielle relativement à la gratuité des services éducatifs, des manuels scolaires et du matériel didactique qui est requis. Elle vise aussi, cette directive, les contributions financières exigibles pour des services de garde en milieu scolaire, des services de transport pour les élèves qui fréquentent une école d'une commission scolaire. En application de la Loi sur l'instruction publique et de la présente directive, les commissions scolaires devront donc prendre les moyens nécessaires pour s'assurer qu'aucun parent ne se voit imposer des frais qui, normalement, ne devraient pas être imposés.

Alors, dans nos écoles primaires et secondaires, vous le savez, les services éducatifs ont toujours été gratuits et ils le demeureront. Et cette gratuité doit s'étendre à tout ce qui est accessoire également. Je veux bien être clair à l'égard de ce principe, toute exception à ce principe de la gratuité doit être interprétée de manière restrictive.

Alors, la loi et la directive sont là pour être respectées, et toutes les commissions scolaires ou écoles qui imposeront aux parents des frais pour des services se verront sanctionnées. Le droit à la gratuité des services, des manuels et du matériel didactique inclut notamment les sorties et les activités éducatives organisées en application du régime pédagogique et du calendrier scolaire, l'admission à la commission scolaire ou l'inscription à l'école ou à un programme particulier, les manuels scolaires et le matériel requis pour l'enseignement des programmes d'étude à l'exception des, et comme le dit la loi, des documents dans lesquels l'élève écrit, dessine ou découpe. Les crayons, papiers ou autres objets de même nature, par exemple, doivent être gratuits. Les objets spécialisés et généralement coûteux, on a déjà parlé de tablettes avec vous dans le passé, ne doivent pas et ne devraient pas être facturés aux parents.

En ce qui concerne les services de garde en milieu scolaire, la contribution financière exigée des parents doit être raisonnable et conforme aux mesures budgétaires applicables. Je fais référence aux règles budgétaires que nos transmettons à chaque année. Pour ce qui est du transport scolaire organisé par la commission scolaire pour l'entrée et la sortie quotidienne des élèves, bien, c'est gratuit, à l'exception du transport du midi pour permettre aux élèves d'aller dîner à la maison. Donc, il y a là une distinction.

La directive n'a pas pour objectif de remettre en question ce qui fonctionne bien dans les écoles ou de compromettre les initiatives qui contribuent à stimuler nos enfants et à enrichir la vie scolaire. À très court terme, cette position se traduira dans le contexte de l'adoption des listes scolaires au cours des prochains jours et en prévision de la prochaine rentrée. Vous savez que les écoles sont à compléter ce travail actuellement.

Alors, le ministère de l'Éducation va soutenir le réseau dans la mise en oeuvre de cette directive. Il y aura des échanges avec eux à ce sujet, et c'est déjà prévu. Il y a un comité qui existe, qui s'appelle le comité MESS-partenaires, alors au ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur et ses partenaires, qui est une instance de concertation consacrée à l'éducation, qui existe et qui fonctionne bien, qui sera mandaté pour être un lieu d'échange sur les bonnes pratiques en matière de gratuité. C'est un forum qui va contribuer à une certaine uniformité dans les orientations et à une plus grande équité.

Alors, je tiens à rappeler également que le gouvernement a posé des gestes importants qui démontrent son engagement envers les familles du Québec. Alors, une aide financière de 100 $ par enfant d'âge scolaire pour aider l'achat de fournitures a déjà été convenue, et, pour cette année, vous le savez, c'est une somme de 200 $ qu'ils auront reçue à la fin de la prochaine année. À moyen terme, je m'engage également, et ça, c'est important de vous le dire, dans le moyen terme, je m'engage également à ce qu'une vaste démarche consultative sur l'école contemporaine, qui inclut la question de la gratuité, soit entreprise, parce qu'il y a, sur cette école contemporaine... et cette réflexion à l'égard de ce qui devrait être inclus à l'intérieur du principe de gratuité doit être débattue en société, et, à mon avis, il y a des enjeux d'accessibilité et d'équité qui sont sur la table.

Vous le savez, l'environnement éducatif, il s'est transformé. Tout a évolué à un rythme qui est soutenu. Avec la technologie, il y a des nouvelles voies d'apprentissage, l'offre éducative s'est raffinée et s'est diversifiée dans la perspective de toujours mieux répondre aux aspirations et stimuler les talents des jeunes et leur intérêt. Alors, il y a des progrès. L'école publique, il y a un principe de gratuité qui doit être vu et considéré.

Il y a des débats de fond qu'on doit faire à l'égard de cette école contemporaine, et, puisque nous aurons à modifier la Loi sur l'instruction publique pour convenir ensemble de ce principe, pour mettre en application de manière... et à long terme ce que je viens d'expliquer par la directive, il y a une démarche consultative approfondie et ordonnée qui mettra en place cette réflexion en vue, par la suite, de convenir des changements à la loi. Alors, je vous annonce donc aujourd'hui qu'on va s'engager dans cette démarche, le ministère de l'Éducation va s'engager dans une démarche de consultation avec la population et les différents partenaires. Ça pourrait mener à un livre vert qui nous amènera ensuite à des modifications à la Loi sur l'instruction publique.

Alors, il faut développer des consensus pour s'assurer que notre loi reflète ce qu'est l'école du XXIe siècle. Il y a une occasion à saisir qui est importante. Il y a une action législative et administrative à revoir, mais il y a aussi l'intervention du réseau scolaire qui doit être repensée. Il faut penser en termes d'égalité des chances, il faut s'assurer que cette gratuité représente ce qu'est l'école du XXIe siècle. Il y a des choix à faire comme société pour s'assurer que l'école soit toujours accessible et équitable pour tous.

Alors, je suis d'avis que la démarche que je propose pour mener à bien ce projet, pour régler de manière définitive cette question est la bonne. D'abord, il y a cette entente des différentes parties pour régler cette action collective. Il y a aujourd'hui une directive pour nous amener, au cours de la prochaine année, à placer, je dirais, le cadre dans lequel vont se faire... ou va s'interpréter cette gratuité : qu'est-ce qui est permis, qu'est-ce qui est gratuit, qu'est-ce qui peut être facturé par les parents, et à moyen terme, je dirais, dès la reprise de l'automne, par le ministère de l'Éducation, d'une démarche de consultation, démarche administrative d'abord, consultation grand public ensuite, pour nous amener à modifier la Loi sur l'instruction publique pour qu'à terme il n'y ait plus ces questions et ces réflexions et interrogations à l'égard de ce qui est gratuit et ce qui ne l'est pas dans l'école québécoise. Voilà.

M. Dion (Mathieu) : Dans votre directive, il est écrit : Ce qui est plus coûteux doit être assumé, dans le fond, par les écoles, les commissions scolaires. Pouvez-vous juste nous clarifier le matériel scolaire, là, qu'est-ce qui doit être payé par les parents puis qu'est-ce qui doit être gratuit? Juste nous dire à partir de quelle fourchette de prix, par exemple. De quoi on parle, là?

M. Proulx : Bon, bien d'abord, ça ne fonctionne pas comme ça. Je vous explique. Dans les faits, la directive ne peut pas créer du droit. La directive a la capacité et la possibilité d'interpréter la loi, mais de travailler à l'intérieur de la loi actuelle.

La loi, ce qu'elle dit, c'est que le matériel, les fournitures scolaires, et les catégories sont prévues, là, pour dessiner, écrire, découper, pour être utilisé... le matériel accessoire, que ce soit une gomme à effacer, les règles et autres cahiers dont on a déjà discuté, peuvent être facturés aux parents. Et ça fait partie du matériel, je dirais, qui est en périphérie des services éducatifs. Lorsqu'on parle de tablettes, de iPad, de matériels qui sont coûteux et qui, là, vraisemblablement, nous retrouvent à créer une fracture entre les individus pour pouvoir avoir accès à l'école et avoir de l'accessibilité complète aux services éducatifs, là, ce n'est pas la même chose. On en a déjà discuté.

Alors, le principe de la loi, il est très simple. Et c'est là, qui, dans le passé, vraisemblablement, à la lumière des poursuites, et du recours, et du règlement qui va intervenir, pour lequel je n'aurai pas beaucoup de propos aujourd'hui, c'est qu'il y a eu vraisemblablement une certaine exagération ou une mauvaise interprétation à l'effet que des services éducatifs et le matériel en lien avec ce service ou des sorties éducatives en lien avec le service éducatif se sont retrouvés facturés aux parents, alors qu'on ne devait pas. C'est aujourd'hui ce que nous clarifions.

M. Dion (Mathieu) : Un dictionnaire, une calculatrice scientifique, ça coûte cher, ça. Ça rentre-tu là-dedans?

M. Proulx : Oui, bien, voilà, et les… je dirais… Et je ne vais pas faire avec vous la liste de tous les objets, parce que ce n'est pas à moi de la faire, chaque commission scolaire a cette opportunité d'interpréter la loi à la lumière de ce qu'elle a. Le matériel qui est demandé, qui est obligatoire pour suivre un cours doit être gratuit. Le matériel qui vient en soutien pour pouvoir soutenir l'apprentissage, qui fait partie du matériel qu'on demande aux enfants de manière régulière n'a pas à être gratuit. Il peut être facturé.

Là où se trace la limite dans la loi actuelle, c'est à l'égard de l'accessibilité. Alors, vous me parlez de calculatrice. La calculatrice n'a pas à être gratuite dans la mesure où on se retrouve dans le contexte où elle peut faire partie du matériel. Ça a toujours été prévu ainsi. Par contre, si vous demandiez un modèle particulier de calculatrice qui fait que vous aviez à orienter ça comme si c'était une tablette, un ordinateur ou un appareil qui fait en sorte que plusieurs parents se retrouveraient dans la situation où ce n'est pas possible pour eux de donner suite à la demande et que leurs enfants se retrouvent dans la situation où ils ne peuvent suivre l'enseignement ou participer à l'activité éducative sans ce matériel, on se retrouverait dans une autre situation.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce qui est acceptable pour des parents? Quel est le montant acceptable, là, pour des parents à payer, là? Est-ce que vous avez réfléchi à ça? Est-ce qu'il y a…

M. Proulx : Bien, écoutez, nous, on a collectivement fait le choix au gouvernement d'offrir 100 $ aux parents pour soutenir la facture d'effets scolaires. Moi, je peux vous parler de mes propres enfants. On joue entre 100 $ et 200 $ par enfant. J'ai fait le tour, on fait le tour dans ce qui se passe dans les différentes commissions scolaires. Je pense que ça joue dans ces eaux-là. Est-ce que c'est à moi aujourd'hui à statuer : Est-ce que c'est le bon prix, pas le bon prix? Sincèrement, je ne le ferai pas.

Je considère qu'il n'y a pas gratuité absolue. Je suis d'avis et je pense que tous les parents du Québec sont d'accord à l'effet qu'il y a une partie de ce qui est nécessaire qui peut être assumée par les parents. Il faut reconnaître aussi une certaine autonomie ou une autonomie aux différents milieux et, je dirais même, aux enseignants qui font le choix d'un matériel plutôt qu'un autre. Habituellement, ça joue dans les mêmes eaux. Moi, je regarde mes deux enfants qui se retrouvent dans des classes différentes, à des niveaux différents, vous me direz, mais, quand ils ont passé au même niveau, avec des enseignants différents, n'ont pas eu la même liste d'effets scolaires, mais les prix étaient similaires.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il y a des... Excuse-moi juste... Vous avez parlé d'exagération tantôt. Vous avez dit qu'il y a eu exagération dans certaines commissions scolaires.

M. Proulx : Bien, je présume qu'il y a eu exagération. Vous savez pourquoi, il y a eu un recours, et aujourd'hui il y aura règlement de ce recours.

M. Lacroix (Louis) : C'est ça. Donc, est-ce que vous pensez qu'il y a des enfants qui n'ont pas pu avoir accès, par exemple, à tous les biens dont ils auraient eu besoin pour avoir un bon apprentissage, compte tenu de ces exagérations-là? Est-ce que vous pensez qu'il y a des parents, là, peut-être moins fortunés qui ont été défavorisés par ça? Parce qu'il y en a à côté qui pouvaient avoir payé une certaine liste de matériel puis d'autres qui ne pouvaient pas. Donc, à quelque part, est-ce que les enfants ont pu être défavorisés?

M. Proulx : Bien, moi, je vous dirais que clairement il y a eu des moments où les parents ont eu à payer des factures qu'ils ne devaient pas payer. Est-ce qu'il y a des enfants qui n'ont pas été capables de suivre l'apprentissage qu'ils devaient suivre parce qu'ils n'ont pas eu accès à ce matériel, parce qu'ils n'avaient pas la capacité de payer? Je n'ai pas d'exemple comme celui-là devant moi. Je sais par contre que des parents ont de la difficulté à assumer certains frais. Je pense que là-dessus tous, nous allons nous entendre. Je pense qu'il y a dans le passé des choses qui ont été faites dans certains milieux, et c'étaient des interprétations, je dirais, ou un laisser-aller, ou ce n'était pas permis de le facturer aux parents. Mais la réalité, quand on parle aux enseignants, c'est qu'il y a toujours un aménagement qui est fait avec les enfants. Vous savez tout le soutien qui est fait par différents organismes, ou même nous, financièrement, qui allons le faire dans l'avenir pour soutenir les parents dans l'aménagement... pardon, dans l'acquisition du matériel.

Très honnêtement, là, pour reprendre puis replacer avec vous ou pour poursuivre cette conversation, les fournitures scolaires, c'est une chose; les activités entourant les services pédagogiques parascolaires ou éducatives, ç'en est une autre; et les programmes particuliers, parce que ça pourrait faire partie de la réflexion que nous avons, ç'en est une autre; et c'est dans ce contexte-là qu'il faut nous amener à réfléchir ensemble à ce qu'on veut comme école.

Est-ce qu'on veut continuer de permettre ces programmes-là dans l'avenir? Moi, je pense que oui. Est-ce qu'on veut poursuivre des activités parascolaires avec les enfants? Je pense que oui. Mais au niveau du matériel et de la fourniture, là, du 100 $ à 200 $ que les parents ont à payer, très honnêtement, ils ont une aide financière, il y a un cadre avec lequel les commissions scolaires et les écoles doivent travailler. Et, en passant, sur le terrain, posez la question aux différents enseignants ou écoles, vous allez voir que, de plus en plus, les gens partagent leurs listes. Il y a même des commissions scolaires qui tentent d'uniformiser les choses. Certaines, même, ont, à l'intérieur même de leur commission, des services pour pouvoir arbitrer certaines dépenses qui sont proposées d'être facturées aux parents. Alors, les choses ont évolué depuis le début du recours, et je pense que ça va continuer à évoluer.

M. Chouinard (Tommy) : Si je comprends bien, tu sais, l'esprit de ça, vous vous dites : Bien, à la fin, là, tu sais, c'est 200 $ par enfant à peu près puis… Tu sais, c'est comme ça que vous voyez une facture uniforme et équitable.

M. Proulx : Bien, moi, je n'ai pas parlé de facture uniforme, je n'ai pas parlé de liste uniforme, parce que je crois en l'autonomie des milieux…

M. Chouinard (Tommy) : …pour le montant, là, tu sais…

M. Proulx : Bien, écoutez, moi, je fais référence à mon expérience personnelle comme parent et ce que j'entends autour de moi. Pour la fourniture scolaire, là, quand vous allez chez Bureau en Gros, par exemple, au début de l'année, là, ça vous coûte entre 100 $ et 200 $. Certains, là, vont vous appeler pour vous dire : Moi, ça me coûte 225 $, puis il y en a qui… vous dire qu'ils ont une aubaine, ça se fait à 64 $, là.

Moi, je ne suis pas à même de statuer ce que c'est pour le million d'élèves. Ce que je sais, par contre, c'est que, pour couvrir ces frais-là, qui, en passant, sont permis par la Loi sur l'instruction publique, il y a une aide financière concrète du gouvernement qui est prise en compte aujourd'hui.

M. Chouinard (Tommy) : …la surveillance du midi?

M. Proulx : Bon, les frais de garde, on a des règles budgétaires à cet égard-là. La loi, ce qu'elle dit, c'est : Il faut que ce soit des frais raisonnables. Alors là, il y a un enjeu d'interprétation, vous avez raison, et le ministère va travailler avec les différents partenaires pour s'assurer qu'il y ait raisonnabilité.

Dans le cas du recours, de ce que je comprends et des démarches qui ont été faites par plusieurs groupes, il y a des expériences, dans certains milieux, où c'était déraisonnable, et, dans ce contexte-là, il devrait y avoir une correction. La directive dit qu'on ne peut pas passer ce seuil qui est prévu par la loi, la directive dit également que le ministère peut enquêter. La directive répète et la loi dit aussi maintenant que le ministère peut agir pour ordonner. Et si, à terme, il y avait une contravention à la loi, le ministère pourrait conserver les allocations financières qu'il verse à cette commission scolaire.

Alors, on a une poignée pour être capables de…

M. Chouinard (Tommy) : Mais donc le service de garde, là… le tarif du service de garde régulier, là, comme au primaire, là... la surveillance du midi, ça touche principalement le secondaire, ça, pour la surveillance du midi?

M. Proulx : De mémoire, oui, là. À mon avis, dans le service…

M. Chouinard (Tommy) : …le service de garde au primaire, c'est…

M. Proulx : Bien, écoutez, je vais penser à mon exemple à moi, là, effectivement, c'est le matin avant telle heure, c'est l'après-midi après telle heure, et le midi, c'est convenu dans le service éducatif dans le cas des écoles primaires.

M. Chouinard (Tommy) : Bon, ça fait que, donc, ça, c'est pour le secondaire. Mais est-ce que pour le primaire il y a quoi que ce soit qui change quant à la tarification du service de garde ou c'est toujours le tarif unique?

M. Proulx : Je pense que non à l'égard du tarif unique. Là où les choses vont changer dans certains milieux seulement dans la mesure où il y avait des contraventions, des exagérations, c'est dans la mesure où on ne respecte pas ce critère de raisonnabilité, où on est en contravention avec les règles budgétaires. Pourquoi? Parce que le gouvernement du Québec envoie de l'argent.

M. Chouinard (Tommy) : Vous avez parlé du programme particulier, donc sport-études, arts-études et tout ça. C'est permis de tarifer, là?

M. Proulx : Ce qui n'est pas permis, puis c'est clairement dit dans la directive, parce que vraisemblablement il y avait de ces frais, c'est des frais d'inscription. Je dirais que ça, ça existait vraisemblablement. Je n'ai pas un exemple précis à vous donner, mais il est certain que, dans le cas de ces programmes particuliers, il n'est pas permis de facturer un frais d'inscription ou d'admission à une école, une commission scolaire ou un programme particulier.

L'enjeu de ces programmes particuliers, notamment en sports, sont les suivants : C'est que, pour être dans un sport-études, il faut être reconnu et, je dirais, représenté presque par une fédération sportive. Alors, vous êtes l'espoir d'un sport, la fédération vous reconnaît comme un élève-athlète, alors vous êtes dans un programme de sport-études. C'est clair qu'il va demeurer une affiliation avec la fédération, des frais reliés à la pratique du sport avec la fédération et le milieu civil et/ou parascolaire, alors ces frais-là demeurent possibles de facturer aux parents dans le cadre actuel. Si, dans une réflexion, on voudra faire d'autres choses pour protéger ces programmes, on le fera, mais ça se fera dans la démarche que j'ai dite, pour nous amener à modifier la loi.

M. Chouinard (Tommy) : Les sorties éducatives… Oui, juste, mon dernier point, ça porterait sur les sorties éducatives. Est-ce que je dois comprendre que toute sortie organisée à l'intérieur du calendrier scolaire et se trouvant sur les heures de classe doit être gratuite?

M. Proulx : Non. La directive vient dire... c'est l'interprétation que nous faisons de la loi, si ça devait changer ou nous en ferions une autre dans le cadre de la consultation et des modifications. C'est que, si cette sortie est en lien avec l'activité éducative, fait partie du programme, de la matière éducative, si elle est sujette à l'examen, si elle se retrouve intimement liée, comme du matériel, à l'activité éducative qui est le cours en question, elle devrait être gratuite. Si une activité est considérée comme une activité parascolaire, si cette activité-là est considérée comme une sortie culturelle, qui n'est pas liée à l'activité éducative, on est dans un autre registre.

Par ailleurs, je tiens à vous dire, à cet égard-là, vous remarquerez ce qu'on a fait, puis je le réitère, pour la rentrée scolaire prochaine, on a d'abord bonifié nous-mêmes des montants aux commissions scolaires pour soutenir les activités culturelles, et ma collègue à la Culture a fait encore davantage pour soutenir ces activités culturelles dans les écoles.

Alors, à partir de septembre, là, on a, oui, la clarification, mais on n'a pas ce risque, que j'ai entendu, de dire : Les gens n'auront plus les moyens d'amener les élèves au théâtre. Bien, écoutez, on a mis énormément d'argent. C'est 7 millions sur cinq ans dans le cas de la culture, c'est plus de 3 millions pour l'an prochain dans le cas du programme que je mets de l'avant pour soutenir ces sorties éducatives, notamment culturelles, de manière supplémentaire. Alors, les milieux scolaires ont les ressources financières pour que les élèves continuent de participer à des activités éducatives.

M. Dion (Mathieu) : Il y a des commissions scolaires qui disaient : On ne pourra plus les offrir, les sorties, parce que c'est un enjeu réel, ça va coûter de l'argent aux commissions scolaires, ça.

M. Proulx : Bon, les commissions scolaires, avant la directive, avant la période où ils étaient dans le règlement de ce recours collectif, avant de connaître notre plan de match qui est… ils ont fait ce recours, ils ont fait cette entente qui interviendra vraisemblablement lorsqu'ils auront terminé de présenter ça au juge, quelque part cet été ou peut-être cet automne. Ils ont cette directive pour l'an prochain, qui est cette année de transition où on va, à terme, modifier la loi.

Là, ils sont, je vous dirais, rassurés. Vous leur poserez la question, mais moi, ce que j'entends, c'est qu'ils sont rassurés de voir qu'il y a une démarche. Moi, je ne pouvais pas aujourd'hui arriver avec des mesures ou des modifications à la loi aujourd'hui pour vous dire : D'abord, on a fait ce débat-là de société sur le fond. On ne l'a pas fait. Deuxièmement, on va tout régler aujourd'hui comme un parapluie pour s'empêcher de se faire mouiller. On ne pouvait pas faire ça dans le temps que nous avons.

Troisièmement, le recours qui vient, là, presque de se conclure, parce qu'il y a entente entre les parties, et, en passant, toutes les commissions scolaires visées qui ont des résolutions pour dire qu'ils vont entériner cette entente, vient d'intervenir.

Alors, vous aurez compris que je ne pouvais pas arriver avec un projet de loi, l'amener dans les différents comités, le présenter au Conseil des ministres, aller à la législation et à la justice, et être en mesure de le faire présenter et adopter, dans la mesure où il y avait une poursuite de plusieurs centaines de millions qui menaçait les différentes commissions scolaires pour des agissements qui sont en lien avec ce dont nous discutons aujourd'hui.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...il y a un programme particulier, dans une école publique, secondaire, qui demande un iPad. Qu'est-ce qu'on fait avec ça? Est-ce que ça change quelque chose...

M. Proulx : Bien, un, ce n'est pas un programme particulier qui le demande. La plupart du temps, vous allez en retrouver dans tous les programmes. Si le iPad est, pour cette école, obligatoire pour tous les élèves, il doit être fourni à l'élève.

Mme Lajoie (Geneviève) : Pour tous les élèves. Donc, s'il y a un programme particulier... je ne sais pas, Compagnons-de-Cartier, là, ils offrent un programme, là...

M. Proulx : PROTIC.

Mme Lajoie (Geneviève) : PROTIC, exactement. Bon, qu'est-ce qu'on fait avec ça? Ceux qui adhèrent à PROTIC, ils ont besoin d'un iPad.

M. Proulx : Si, pour être dans ce programme, il faut posséder ces outils pour réussir les activités éducatives que l'école met en place, elle devra fournir le matériel comme ils le font.

M. Dion (Mathieu) : Sur les frais de garde, vous avez parlé de raisonnables. C'est quoi qui est raisonnable? Parce que là l'ensemble de la directive laisse place à énormément d'interprétation finalement.

M. Proulx : Bien, c'est normal que ce soit comme ça parce que c'est la loi qui est faite ainsi.

Moi, ce que je devais faire, c'est de clarifier les choses qui ne pouvaient pas être faites, exemple les frais d'inscription; les sorties éducatives en lien avec les activités éducatives; le transport du midi qui, semble-t-il, à certains endroits... bien, le transport du midi, c'est correct, il peut être couvert par un frais, mais le transport du matin ou de l'après-midi qui, dans certains cas, était facturé aux parents; des frais déraisonnables à l'égard des services de garde.

Nos règles budgétaires annuellement, je vais dire, distribuent des sommes pour ces services de garde vers les écoles, vers les commissions scolaires. Alors, aujourd'hui, un parent, lorsqu'il va recevoir sa facture de service de garde du midi, va être capable d'appeler à la commission scolaire puis dire : Est-ce que vous êtes conformes à la loi et aux règles budgétaires? Et, si ce ne l'était pas, lorsqu'il va appeler au ministère de l'Éducation, il va se faire dire si c'est conforme ou non à la lumière de son cas à lui.

Mme Cloutier (Patricia) : Par exemple, M. Proulx, l'utilisation du micro-ondes, le midi, il y a des frais qui sont chargés dans les écoles en disant : Ceux qui utilisent le micro-ondes, ils paient.

M. Proulx : Moi, je n'ai jamais entendu parler de ça de ma vie, qu'on chargeait pour le micro-ondes.

Mme Cloutier (Patricia) : Ah! les fédérations de parents en ont déjà évoqué, comme...

M. Proulx : Oui, bien, moi, je ne l'ai pas entendu.

Mme Cloutier (Patricia) : Mais est-ce que ça, ça serait quelque chose qui est interdit par la loi? Parce que vous dites : Il pourrait y avoir une sanction.

M. Proulx : Bien, sérieusement, je ne pense pas avoir besoin de faire une conférence de presse avec vous, honnêtement, pour entendre parler de micro-ondes. Si c'est ça, appelez à mon bureau, on va régler ça.

M. Dion (Mathieu) : Oui. Puis les sanctions, on l'a évoqué, c'est quoi...

M. Proulx : Non, mais je veux dire, si...

Mme Cloutier (Patricia) : Non, mais c'est vrai.

M. Proulx : ...si quelqu'un charge pour un micro-ondes, dites... honnêtement, envoyez-moi un nom. Je vais l'appeler.

Mme Cloutier (Patricia) : O.K. Vous trouvez que ça n'a pas de bon sens.

M. Proulx : Non, puis honnêtement, je ne pense pas avoir besoin de faire un projet de loi pour des micro-ondes.

Mme Cloutier (Patricia) : Non, je sais bien, mais je veux…

M. Dion (Mathieu) : Vous parlez de sanctions. Ça serait quoi, les sanctions pour…

M. Proulx : Je serais un peu surpris.

M. Dion (Mathieu) : Tantôt vous avez évoqué des sanctions…

M. Proulx : Oui. Bien, ce que j'ai dit, c'est que la Loi sur l'instruction publique... puis on l'a amendée avec le projet de loi n° 105, d'abord pour être capable de faire des directives. Vous l'avez vu avec les notes, on est capable d'intervenir, on est capable de clarifier des choses.

D'abord, on peut faire trois choses. La première, c'est qu'on peut émettre cette directive pour clarifier. On peut faire enquête et faire les vérifications, ce qu'on ne pouvait pas tout le temps. Troisièmement, on peut émettre des recommandations en disant à la commission scolaire : Si ce n'est pas permis, tu ne peux pas le faire puis interviens pour changer les choses. Et s'ils ne le font pas... Nous, on verse les sommes à même les règles budgétaires dans un calendrier de versement. Il n'y a rien qui empêche le ministre de l'Éducation et le ministère de dire que, dans telle circonstance, puisqu'il y a contravention à la loi, que les sommes ne seraient pas versées.

Mme Cloutier (Patricia) : Mais il va falloir que ça se fasse par plainte, ça. Vous n'aurez pas des inspecteurs qui vont tous, là, regarder toutes les listes scolaires pour septembre prochain puis dire : Ça, c'est correct; ça, ce n'est pas correct.

M. Proulx : Les listes à l'égard du matériel scolaire, il y a 3 000 écoles, il y a 1 million d'élèves, vous aurez compris que c'est une autre affaire.

En lien avec les programmes particuliers, les sorties éducatives, on travaille avec le milieu déjà parce qu'on leur a permis de faire des aménagements pour être capable de régler le recours collectif, déjà parce qu'ils ont, eux aussi, vous aurez compris, entamé une réflexion pour éviter de se retrouver, dans l'avenir, dans la même situation. La raison pour laquelle il faut amender la loi, là, bien, ce n'est pas pour le fun, là, c'est pour deux raisons. La première, c'est parce que l'école a changé, puis la réalité diffère du papier puis du crayon qu'on avait. Puis deuxièmement parce que, si on met un terme au recours collectif, bien, ils ne veulent surtout pas que ça recommence le lendemain.

Alors, dans ce contexte-là, il faut faire des changements à la loi. Et moi, dans le calendrier que j'ai, et j'ai l'habitude de gérer mes affaires de façon responsable, ma proposition politique, administrative et législative, c'est la suivante : Ils ont réglé leurs affaires parce qu'on donné la capacité de le faire, ils règlent leurs dossiers. On se retrouve aujourd'hui dans cette année importante. On émet une directive pour clarifier les affaires. Aujourd'hui, là, les commissions scolaires, les écoles ont la capacité de régler tout ça, et s'ils ne respectent pas la loi, bien, aujourd'hui, il y a des balises pour nous pour être capable d'intervenir, ce que nous pourrons faire.

Et à moyen terme, c'est-à-dire à partir du retour en Chambre de l'Assemblée nationale, bien, le ministère va débuter de façon... de manière administrative, sa consultation et ses travaux. La Commission culture et éducation va faire le travail qui viendra ensuite pour élaborer ce qu'on appelle dans notre jargon un livre vert. Qu'est-ce que ça veut dire? C'est que c'est une consultation qui nous amène à donner des orientations ou l'état des lieux. Puis ensuite le gouvernement va être capable de se gouverner en conséquence et de proposer les changements à la loi.

Moi, ce que je vous dis, c'est que, dans un horizon, je pense, de fin de l'année 2019, je dirais printemps 2019, vous aurez vraisemblablement devant vous un projet de loi pour être capables de dire : Voilà ce qu'est le concept de gratuité, voilà ce que, comme société, on a choisi d'inclure dans cette accessibilité pour l'égalité des chances, comme étant soit du matériel, ou des activités éducatives, ou des projets particuliers à protéger; voici ce qu'est l'école du XXIe siècle puis voici comment on va se gouverner dans l'avenir.

Mme Cloutier (Patricia) : Juste une précision. Vous avez dit : L'autonomie des profs doit être gardée. Est-ce qu'ils pourront toujours dire : Moi, c'est avec ce matériel-là que je veux fonctionner dans ma classe, exiger des marques et exiger certains types de crayons?

M. Proulx : Bien, moi, je vous dirais que les enseignants et enseignantes, là, ils ne sont pas désincarnés du débat que nous vivons, ils ne sont pas désincarnés de la pression des parents de s'assurer que ça coûte moins cher et que ça respecte la loi. Ils vont discuter avec leurs directions d'école qui, en passant, sont au fait de nos démarches et qui sont très heureuses de voir qu'on conserve de l'autonomie tout en donnant des balises. Il n'y a personne dans le milieu scolaire qui est surpris, là, aujourd'hui de voir qu'on encadre les choses comme ça devrait être.

Alors, les enseignantes, enseignants, oui, ont besoin d'une latitude dans leurs classes, parce que souvent ils réalisent leurs projets avec du matériel en particulier, mais vous aurez compris que la liste, là, ils ne l'envoient pas le soir, la nuit sans que personne ne l'ait vue. Ils discutent de ça aussi avec leurs directions d'école. Ça fait partie de ce qu'ils vont mettre en place, et puis moi, je suis à peu près convaincu que le milieu scolaire va vouloir s'assurer que tout est conforme. Alors, ça va se faire.

Mme Cloutier (Patricia) : …de marques qui pourront être exigées, par exemple.

M. Proulx : Bien, écoutez, moi, sincèrement, là-dessus, là, je n'ai pas aujourd'hui à trancher, est-ce que telle marque de crayons, parce qu'elle coûte un peu plus cher que telle marque de crayons, doit ou pas être utilisée, là. Je ne cherche pas le soumissionnaire le plus bas, là, ce n'est pas ça que je dis.

Ce que je dis, c'est qu'ils ont besoin de latitude, il faut que ce soit raisonnable, il faut accepter qu'il y ait des frais reliés à cette fourniture. Et, en passant, les gens qui vont vous dire : Le ministre de l'Éducation ou le ministère va vous fournir des affaires dont on a besoin pour aller à l'école en matière de ciseaux, règle, colle, papier, crayons, bien, on ne vit pas dans ce régime-là, là. Moi, je ne souhaite pas ça, non plus. Il y a les micro-ondes qui m'interpellent.

Des voix : Merci.

M. Proulx : Merci à vous.

(Fin à 11 h 53)

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