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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Thursday, June 14, 2018, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures sept minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. Je suis vraiment supercontente d'être de retour. Un mois et demi, c'est quand même plusieurs semaines. Pas que j'ai chômé durant ce temps-là, mais, quand même, de ne pas vous voir, de ne pas pouvoir être en échange avec vous m'a manqué un peu quand même, malgré tout.

Alors, bien, je pense que j'avais vraiment envie de venir vous voir pour vous dire comment, lorsque j'ai vu les sondages Léger hier et que j'ai vu que les Québécois et Québécoises voulaient, à la hauteur de 76 %, un plan dentaire universel gratuit pour l'ensemble de la population du Québec, je me suis dit : Peut-être que, dans les intentions de vote, Québec solidaire, on ne pète pas des scores, mais, sur la connexion avec les besoins de la population, ça, on n'est pas mal branché, par exemple.

Je regarde dans les quatre premiers éléments qui ont été amenés comme étant désirés par la population du Québec. Bien, je dirais, on score quatre sur quatre, mais principalement trois sur quatre où c'est des mesures, hein... la gratuité scolaire, c'est Québec solidaire, au niveau du transport collectif, la réduction à 50 %, c'est Québec solidaire, et une assurance dentaire publique universelle, c'est Québec solidaire. Et ça, c'est possible. Et ça se finance, dans la mesure où... les choix politiques menés par un parti qui s'en va toujours dans le même sens depuis 12 ans, qui est proche du monde, qui est proche des besoins du monde, bien, ça se finance, et ça me faisait plaisir.

Aujourd'hui, j'ai questionné le premier ministre parce que, dans les faits, il a eu quatre ans pour défaire le premier nœud pour qu'il y ait une réelle prise en charge de la santé dentaire du peuple québécois. Ce premier nœud-là, c'était de permettre aux hygiénistes d'exercer en dehors de la surveillance d'un dentiste. Vous avez les infirmières qui peuvent, elles, accueillir, évaluer les patients avant de les passer au médecin; les hygiénistes, elles, doivent toujours être accompagnées par un dentiste. Bien, il est temps que ça change. Le gouvernement libéral s'était engagé à le faire, on est à deux jours de la fin de la session, et malheureusement il n'a pas eu le courage politique, probablement à cause des lobbys, des associations de dentistes ou d'assurances privées, il n'a pas eu le courage d'aller jusque là, alors qu'on parle de la santé dentaire de l'ensemble de la population du Québec.

Bref, je pense que maintenant c'est à la population de continuer à se faire entendre. Québec solidaire est très fier d'avoir été le parti qui a mis ça de l'avant. Maintenant, il faut pousser pour s'assurer que tous les partis vont répondre à ce besoin-là. Et l'autre solution simple, c'est de porter Québec solidaire au pouvoir le 2 octobre. Bonjour, tout le monde.

Le Modérateur : On va prendre les questions. Alain. Question et sous-question, d'abord, s'il vous plaît.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. Bien, bon retour.

Mme Massé : Merci.

M. Laforest (Alain) : Mme Massé, qu'est-ce que vous pensez de la situation du président de la Coalition avenir Québec, M. Le Bouyonnec, concernant son entreprise de prêteur sur gages?

Mme Massé : Oui, je pense que c'est extrêmement désolant de voir que ce parti-là — et sa présidence, — qui se veut proche du peuple, qui dit au monde : Nous autres, on incarne le changement, que ces gens-là, dans le fond, jouent dans le même vieux film que les vieux partis. Alors, de faire en sorte qu'on dit : Bien, ici, au Québec on n'a pas le droit d'avoir autant de… En fait c'est usurier. C'est fou. C'est complètement fou de penser qu'on peut charger à du monde des taux d'intérêt aussi élevés. En fait, c'est vraiment triste. C'est triste.

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'il peut, selon vous, rester candidat avec une chose comme ça?

Mme Massé : Moi, je pense que ça va avec la cohérence de la Coalition avenir Québec, c'est une vision de l'économie. Eux autres, là, ils n'ont pas de trouble à faire de l'argent sur le dos du monde. C'est une vision : la privatisation, le développement d'une économie. Tu sais, M. Chassin, qui est leur grand économiste, est très, très, très aligné vers une perspective qui va dans le sens de M. Le Bouyonnec.

Le Modérateur : Véronique.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour. Je voudrais savoir justement ce que vous pensez du fait qu'à deux jours de la fin de la session parlementaire le gouvernement doit utiliser un bâillon pour faire adopter le projet de loi sur LaPresse.

Mme Massé : Vous savez ce que pense Québec solidaire du bâillon, là. C'est théoriquement une mesure exceptionnelle, mais, avec ce gouvernement-là — ça fait quatre ans que je suis là — systématiquement, c'est un outil qu'ils utilisent, etc. Pourtant, nous sommes en faveur, on l'a dit, depuis le début : Dans la mesure où les éléments qu'on avait mis de l'avant seraient rencontrés, on est en faveur de l'adoption du projet de loi, c'est juste qu'on est désolés qu'encore une fois ce soit par le bâillon qu'on soit obligés d'y arriver.

Mme Prince (Véronique) : Tout le monde a l'air de vouloir faire porter l'odieux à l'autre. C'est la faute à qui, là-dedans? Est-ce que c'est le gouvernement qui utilise le bâillon? Est-ce que c'est Martine Ouellet qui ne donne pas son consentement? Qui porte l'odieux de ça?

Mme Massé : Bien, moi, je pense qu'il y a une assez grande unanimité entre les parlementaires pour dire : Il faut adopter ce projet de loi là. C'est ce qu'on a entendu en commission parlementaire, etc. Mais est-ce qu'on peut avouer que Power Corporation sont arrivés tard dans le processus? Et c'est sûr qu'on peut bien vouloir mettre la faute sur Mme Ouellet, puis c'est sûr qu'elle a une partie de responsabilités — notre privilège de parlementaires indépendants, notamment, de pouvoir poser des questions, etc. — mais est-ce qu'on peut remettre aussi à Power Corp ce qui appartient à Power Corp? Il est arrivé tard, dans le processus, et tout ça nous compresse. Puis les libéraux, bien, utiliser le bâillon, ce n'est pas un problème. Au lieu de jouer le rôle de rassembleur, bien, ils utilisent encore cet outil-là.

Le Modérateur : Louis.

M. Lacroix (Louis) : Vous connaissez Esteban Torres?

Mme Massé : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Il a placé, sur sa page Facebook, hier — qui a été enlevé assez rapidement, d'ailleurs — un message qui disait : «J'ai lancé un caillou sur le premier ministre Philippe Couillard. Je replaide coupable pour voie de fait, pour entrave à la paix et pour parjure». Et ensuite, il dit : «Manon Massé m'a donné le caillou en me disant de ne pas le lancer sur le premier ministre. Je ne l'ai pas écoutée, ce n'était pas prévu, pour moi, de faire ce geste. Quand je suis arrivé sur les lieux, tout ce que je savais, c'est que quelque chose de mauvais allait se passer».

Est-ce que c'est vrai que vous avez donné le caillou à M. Torres lorsque l'incident est survenu, il y a quelques années, trois ans?

Mme Massé : Bien, effectivement, j'ai été informée, dans les dernières heures, là, de ce post de ce jeune homme-là, que j'ai lu. Et honnêtement, j'ai été ébranlée, hein, vous connaissez mon passé d'intervenante, j'ai été ébranlée par la détresse que je lisais dans ce post-là. J'ai envie de répondre à votre question, mais en même temps j'ai tellement envie de protéger ce jeune homme-là. Je sens qu'il est en détresse. Je ne voudrais pas jouer avec la vie de ce garçon-là. Alors… Et vous l'avez lu, le post vous aussi, là. Tu sais, vous avez vu le malaise, le mal-être, je dirais. Et dans ce sens-là j'aimerais mieux… J'aimerais mieux… Tu sais, à la limite, si vous avez des questions, allez vers son avocate, allez…

M. Lacroix (Louis) : Bien en fait, c'est une question factuelle, Mme Massé, que je vous demande, là. Il dit que c'est vous qui lui avez donné le caillou. Est-ce que c'est vrai? Est-ce que c'est vrai que vous lui avez dit de… Vous lui avez donné le caillou et dit de ne pas le lancer sur le premier ministre. C'est juste ça que je… C'est oui ou c'est non.

Mme Massé : Oui. Oui. Ce que je ne trouve pas simple, et vous le savez comme moi, ça a été une cause… Tu sais, je veux dire, ça a été juridique et, etc. Mais je vous réitère, tu sais, moi je suis inquiète pour le jeune homme.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends.

Mme Massé : Et imaginez si, demain, il vous lit, aujourd'hui, il vous lit — ça veut dire sur la place publique — je suis inquiète, je suis vraiment inquiète. Ceci étant dit, j'espère qu'on va prendre tous et toutes soin de cette dimension-là, hein? Parce que c'est des vies. Puis il faut prendre soin du monde dans la vie. C'est super important. De mon côté à moi, j'ai ça dans l'être, de prendre soin des gens. Et j'ai effectivement des porte-bonheur, qui sont mes porte-bonheur à moi, que lorsque je sens que les gens en ont besoin pour... peu importe, parce qu'ils sont malheureux, parce que je sens que la vie est difficile, effectivement je leur transmets des porte-bonheur. Je leur donne. Puis je l'ai fait avec ce garçon-là, comme je le fais avec des collègues de travail, comme je le fais avec des itinérants que je croise dans la rue. Puis c'est aussi ma façon de prendre soin des gens, parce que, moi, c'est comme ça que je prends soin de même. Je tiens mes porte-bonheur, solide dans ma main, puis je me dis que la vie va aller mieux demain.

M. Lacroix (Louis) : Et si je… J'essaie de décoder, là, ce que vous dites, là. Vous dites donc que vous aviez un porte-bonheur avec vous, que vous lui avez donné. C'est ça?

Mme Massé : Oui, que je lui ai remis.

M. Lacroix (Louis) : Vous lui avez remis.

Mme Massé : À la suite… Vous vous souvenez c'était quand, ce moment-là, hein?

M. Lacroix (Louis) : Oui.

Mme Massé : Ce jeune homme-là est une personne trans racisée, et on était à l'événement où... à Orlando, il y avait eu une tuerie assez orientée vers les personnes racisées. Alors, «back-stage», je sentais le jeune homme... c'est justement, tu sais?

M. Lacroix (Louis) : Fragile?

Mme Massé : Bien, touché. Puis je peux comprendre, là. Moi, après Polytechnique, je vais vous avouer que j'étais assez ébranlée moi aussi. D'ailleurs, c'est l'exemple que j'ai pris ce soir-là. Mais ceci étant dit, c'est à ce moment-là de «back-stage», avant de quitter — parce que, moi, j'ai quitté tôt, là, j'avais d'autres activités à l'extérieur de Montréal — je lui ai remis un de mes porte-bonheur en disant : Ground-toi.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que c'est, au juste, pouvez-vous nous décrire ce que c'est, au juste, ce porte-bonheur-là? Qu'est-ce que c'est?

Mme Massé : Bien, c'est des petits cailloux, des petites roches que j'ai, que je porte sur moi, dans ma main quand j'en ai besoin — là, aujourd'hui, je n'en ressentais pas le besoin — pour me grounder. C'est à ça que ça sert. Pour moi, il y a quelque chose de spirituel là-dedans. Et c'est un peu ça que j'ai voulu donner à ce jeune homme. C'est de dire : Ground-toi, mon «man». Oui.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Et c'est vrai que vous lui avez dit de ne pas les lancer ou le lancer à M. Couillard?

Mme Massé : Ce que... Vraiment, là, distribuer le bonheur, là, ce n'est pour faire de la marde. Alors, je n'ai pas dit ça. Et pensez-y comme il faut, là. Remettez-vous dans mes souliers, j'essaie de distribuer, d'aider les gens, ça fait que ça n'a rien à voir avec de ne pas lancer ça sur M. Couillard, là. Mais je réitère, relisez le texte, puis prenez soin de lui, s'il vous plaît. S'il vous plaît.

Le Modérateur : D'autres questions? Charles.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, Mme Massé. Juste une petite question pour revenir à M. Le Bouyonnec. Bon, il a annoncé ce matin qu'il retirait ses billes de l'entreprise, qu'il ne serait plus sur le conseil d'administration, mais, en même temps, il continue de défendre l'entreprise, il dit que c'est une start-up, de nouvelles technologies, des jeunes, etc., mais il dit que ce n'est pas, par exemple, des taux usuraires, mais que c'est plutôt des frais d'administration. Donc, le fait qu'il défende ce type de pratique là, d'entreprise, est-ce que ça... qu'est-ce que ça dit sur les valeurs de M. Le Bouyonnec?

Mme Massé : Je réitère, M. Le Bouyonnec, la CAQ, a une vision de l'économie qui permet ce genre d'interprétation, que ce soit M. Chassin, allez relire, ce n'est pas seulement M. Le Bouyonnec, c'est la façon de percevoir, de comprendre l'économie pour la Coalition avenir Québec. Alors, qu'on le mette en frais d'administration ou en taux usuraire, ça fait qu'il y a du monde qui se retrouve à payer des taux exorbitants, puis ça n'a pas de bon sens.

M. Lecavalier (Charles) : Sur le sondage d'avant-hier, bon, on voit que le... je sais que ce n'est pas les résultats électoraux, mais on voit que le Parti québécois est en grande difficulté, qu'il continue toujours de chuter, mais ce n'est pas Québec solidaire qui en profite, c'est la Coalition avenir Québec. Donc, la question que je me pose, c'est : Est-ce que ce n'est pas décevant, pour Québec solidaire qui a tout le temps, bon, pensé aller chercher une partie de l'électorat du Parti québécois, se rende compte que, les gens, ils font massivement le choix de choisir François Legault et la CAQ, et pas Québec solidaire?

Mme Massé : Oui. Bien, écoutez, je pense que Québec solidaire continue de faire le travail qu'il a toujours fait. Et l'exemple est pétant dans ce sondage-là. C'est que les gens n'ont pas encore associé la politique nationale d'assurance dentaire publique et universelle à Québec solidaire. Ils n'ont pas encore associé gratuité scolaire à Québec solidaire. Même chose pour le transport en commun. Même chose, même, pour la diminution du temps d'attente dans les hôpitaux.

Alors, ce que ça veut dire, c'est que nous, on a encore du travail à faire. C'est que nous, on a encore du travail à faire, et je rectifierais un de vos propos : Québec solidaire n'a jamais eu comme objectif de retirer des électeurs au Parti québécois. On est indépendantistes, ils sont indépendantistes. Alors, c'est un élément, mais ce qui se passe actuellement, ce que ça me confirme, à moi, c'est que, malheureusement, tant et aussi longtemps que le mode de scrutin va rester tel qu'il est, il y a des gens qui vont voter stratégique, et ça, bien, il y a toujours du monde qui paient le prix. Québec solidaire en a payé le prix longtemps. Puis j'espère qu'on ne le paiera pas encore pour trop longtemps.

Le Modérateur : Merci beaucoup, tout le monde.

Mme Massé : Merci.

(Fin à 13 h 23)

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