To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Wednesday, October 17, 2018, 14 h 29

Hall du 1er étage, hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. Heureuse d'être revenue dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, comme vous voyez, avec pas mal plus de monde que le dernier point de presse que j'ai fait, ici même, au Parlement, et je vous garantis que j'aime beaucoup ça.

On a fait beaucoup de choses à trois députés pendant 10 ans, un, deux, trois. Imaginez-vous ce qu'on va faire à 10. Et notre caucus a été assermenté un peu plus tôt aujourd'hui en après-midi, et on est donc prêts, à partir de maintenant, à se mettre au travail.

On a de nombreux projets pour cette 42e législature. J'en nomme deux qui sont au coeur des priorités solidaires. La première, c'est la réforme démocratique. C'est essentiel, essentiel. Nous allons nous assurer que M. Legault se souviendra qu'il a pris un engagement solennel, avec d'autres partis, devant le peuple québécois, pour nous assurer que 2018 soit la dernière fois qu'on soit dans un mode de scrutin uninominal à un tour. Et l'engagement que nous avons pris, c'est d'avoir un mode de scrutin mixte, proportionnel, à répartition régionale. Ça, c'est l'entente, c'est le deal qu'on a fait, et vous pouvez compter sur moi que je vais m'assurer que M. Legault n'oublie pas ce deal-là.

Vous l'avez... vous le savez déjà, en fait, nous allons aussi, durant cette législature, je dirais, tenter de réformer un peu plus largement aussi les institutions démocratiques, notamment en présentant un projet de loi pour en finir avec les serments à la reine. C'est un rituel un peu archaïque et surtout, pour nous, antidémocratique. Alors, il n'y a pas, pour Québec solidaire, d'enjeu. Le serment au peuple québécois, c'est l'engagement que doivent prendre les parlementaires lorsqu'ils sont élus à l'Assemblée nationale.

Le deuxième grand sujet, et vous vous en doutez certainement, qui est un sujet d'importance capitale, qui va être au coeur de l'ensemble de notre travail parlementaire, c'est la lutte aux changements climatiques. Nous allons, encore là, fermement, fermement et sans relâche, rappeler à M. Legault l'importance d'agir pour lutter contre les changements climatiques et l'importance aussi de réfléchir pour s'adapter aux changements climatiques dont les impacts sont déjà en présence.

Alors, le nouveau premier ministre doit s'engager à changer de cap, parce que, durant la dernière élection, il n'en a pas parlé. Il n'y avait rien dans son cadre financier ou presque. Alors donc, les solidaires, on va être là, on va lui rappeler, on va lui rappeler que les hydrocarbures, Anticosti ou n'importe où sur le territoire québécois, doivent rester dans le sol. C'est la science qui le dit et la science s'est prononcée à plusieurs reprises dans les dernières semaines.

Alors, je prendrais des questions.

M. Cormier (François) : Bonjour. François Cormier, TVA.

M. Arcand a déclaré, la semaine dernière, qu'il ne vous ménagerait pas, qu'il avait bien l'intention de rappeler à la CAQ tout ce qu'elle avait promis, mais il n'a pas nommé le PQ. Il a dit qu'il avait bien l'intention de montrer à quel point vos promesses et vos engagements étaient irréalisables.

Est-ce que vous avez un peu peur que la partie ne soit pas la même pour les quatre prochaines années et que les partis de l'opposition vont beaucoup plus s'attaquer à vous qu'ils ne l'ont fait au cours des quatre dernières années?

Mme Massé : Bien, écoutez, pour nous, ça sera toujours une occasion d'expliquer. Si M. Arcand n'a pas encore compris que nos propositions sont réalistes, que la population en veut des projets qu'on a mis de l'avant notamment durant cette campagne électorale là, bien, ça nous donnera l'occasion de lui expliquer.

Est-ce que nous aurons la vie plus difficile? En tout cas, on sera définitivement plus de monde pour parer à toutes les attaques. Mais j'aimerais rappeler à M. Arcand qu'actuellement le gouvernement majoritaire, ce n'est pas Québec solidaire.

M. Cormier (François) : Le serment d'allégeance à la reine était-il si gênant qu'il fallait le faire en privé?

Mme Massé : Bien, écoutez, vous savez, pour nous, il y a un anachronisme, hein? Quand je parlais d'assez archaïque, c'est... je pense que Québec solidaire, comme parti indépendantiste, comme plusieurs autres partis indépendantistes d'ailleurs, en échangeant entre nous, en discutant avec le secrétariat général, on a trouvé une façon de pouvoir siéger, parce que c'est fondamental, tout en se respectant, nous. Pour nous, c'était important. C'est le chemin qu'on a pris, et je pense que les gens l'ont bien apprécié, parce que, entre vous et moi, le serment à la reine, là, il n'y a pas grand chaumière qui parle de ça actuellement au Québec.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bonjour. Hugo Pilon-Larose de LaPresse. Si je comprends bien, Mme Massé, vous êtes aujourd'hui donc chef parlementaire de Québec solidaire. Donc, c'est vous la cheffe, là.

Mme Massé : Ça me rappelle vaguement quelque chose, ça. Je suis la cheffe parlementaire, effectivement, et Gabriel est le leader parlementaire. Mais je suis co-porte-parole, avec Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce que vous serez cheffe parlementaire tout au long des quatre prochaines années? Comment ça fonctionne?

Mme Massé : Bien, écoutez, nous, vous le savez, on vous l'a déjà dit, nous, on retourne devant nos membres revalider notre mandat — c'est le bon mot, hein? — à tous les deux ans. Alors, si les membres décident que je suis encore une bonne co-porte-parole, je pense bien que je vais revenir. Puis, comme dans à peu près tous les partis, s'ils ne trouvent pas que je suis une bonne co-porte-parole, bien, ils vont me montrer la porte. Alors, moi, c'est une autre étape, ça.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Qu'est-ce que vous pensez de tout ce qui se dit présentement, le débat sur la laïcité, le port de signes religieux. Le crucifix, est-ce qu'on l'enlève? Est-ce que vous trouvez que les positions défendues par la CAQ en ce moment sont absurdes?

Mme Massé : Bien, tu sais, je l'ai dit dans mon speech, hein, dans mon introduction, actuellement, là, il y a une urgence qui s'appelle l'urgence climatique. Je ne comprends pas qu'on n'a pas entendu M. Legault parler de ça au lendemain de l'élection.

Ceci étant dit, j'ai parfois l'impression qu'il fait diversion avec ces sujets-là et ces thèmes-là que nous, personnellement, on aurait aimé voir réglés il y a très longtemps de cela, parce que ça attaque, ça atteint des gens. Ça fait mal à du monde. Ce sont des débats qui sont divisifs, et, vous le savez bien, à Québec solidaire, on a plus pour au contraire faire que ce soit ensemble qu'on affronte la lutte aux changements climatiques.

M. Pilon-Larose (Hugo) : En terminant, j'aimerais préciser votre position sur le port de signes religieux. Si je comprends bien, la position de Québec solidaire, vous, vous êtes d'accord avec Bouchard-Taylor. Donc, un policier en service ne devrait pas porter de signe religieux. Donc, la jeune étudiante, par exemple, qu'on a vue dans les médias récemment, c'est elle le deadline, là? Après elle, il n'y en a plus?

Mme Massé : En fait, nous, on a toujours vu, depuis Bouchard-Taylor, ça fait presque 10 ans maintenant, un compromis, là, un compromis parce qu'il y a des différences d'opinions sur ces questions-là partout au Québec. Alors, cette ligne de compromis là, et j'insiste vraiment sur le mot compromis, nous apparaissait ce vers quoi on pouvait rassembler le Québec. Et je me souviens, moi, au lendemain de la tuerie ici, à la mosquée, à Québec, tous les partis étaient pas mal enlignés vers Bouchard-Taylor.

Alors, c'est un peu avec tristesse qu'on se retrouve encore, plus de 10 ans plus tard, à se promener par rapport à ça. Donc, Québec solidaire pense encore aujourd'hui que le compromis, c'est celui-là.

M. Dion (Mathieu) : Mathieu Dion de Radio-Canada. Doit-on en comprendre que vous n'allez pas aller au front sur ce sujet-là de la laïcité de l'État, pour défendre la laïcité de l'État?

Mme Massé : Je vous ai dit que nous, où on trouvait qu'il y avait vraiment une urgence, là, parce que le Secrétaire général des Nations unies, parce que le GIEC... encore un rapport la semaine prochaine, nous, là, ça, on va travailler très, très fort pour que ce soit au coeur. Parce que, si M. Legault est sérieux par rapport à la laïcité, là, comment se fait-il qu'il ne veut pas retirer le crucifix à l'Assemblée nationale? Comment se fait-il qu'il ne veut pas arrêter le financement des écoles privées, notamment, confessionnelles? S'il est sérieux, là, il va arrêter de regarder vers les gens et il va regarder vers les institutions.

M. Dion (Mathieu) : On a appris que le Parti québécois, finalement, a plus de députés à l'Assemblée nationale, donc sera le véritable deuxième parti d'opposition, considérant les pourcentages. Les libéraux étaient insultés que vous clamiez que vous étiez la véritable opposition officielle. Avez-vous poussé sur le piton un peu trop en disant que vous étiez la véritable opposition officielle ici, à l'Assemblée nationale?

Mme Massé : Non, pas du tout. Je pense qu'on assume puis je pense que la population est aussi derrière nous par rapport à ça. D'une part, lorsqu'on regarde la CAQ, ce qu'ils mettent de l'avant, c'est clair qu'on est une opposition très féroce. Prenons seulement sur la question des changements climatiques, mais plus que ça, c'est-à-dire que les deux autres partis vont... Ils ont tout un travail à faire actuellement, qui est tourné beaucoup plus vers l'intérieur, alors que nous, on est en développement, on est là. Il y a un mouvement qui est là, et c'est dans ce sens-là qu'on va complètement assumer notre rôle qui nous a été donné par la population.

M. Dion (Mathieu) : Donc, opposition féroce, pas l'opposition officielle.

Mme Massé : Pas l'opposition?

M. Dion (Mathieu) : Officielle, comme vous le prétendiez au lendemain de l'élection. Vous l'avez dit, là, c'est pour ça, là.

Mme Massé : Bien oui, parce qu'ici le terme «opposition officielle», ça a une résonance. Mais le mot «officielle», dans la vie, il veut dire autre chose, là. C'est qui... Que M. Arcand ne vienne pas me dire qu'il va être l'opposition officielle de la CAQ, là. Ça a été bonnet blanc, blanc bonnet pendant quatre ans, pendant la campagne longue, tout le long de la campagne. Alors, tout d'un coup, il va se retrouver une opposition... M. Arcand était d'accord avec l'exploitation des hydrocarbures. Ça va changer? Voyons donc!

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, Mme Massé. Patrick Bellerose, Journal de Québec. Félicitations à tous pour votre élection.

Mme Massé, à titre de chef parlementaire, est-ce qu'on pourrait vous voir vous promener en limousine avec un garde du corps?

Mme Massé : Bien, écoutez, actuellement, nous, on n'a même pas commencé les discussions avec l'Assemblée nationale. On souhaite, bien sûr, avoir les moyens de faire notre job, hein? La limousine, ce n'est pas la priorité, honnêtement, entre toi puis moi, là. La priorité, c'est d'avoir les ressources. Ça fait des années que Québec solidaire fait des miracles avec des pinottes, fait des miracles avec des ressources humaines extrêmement limitées. Nous, on est 10 députés et on veut avoir les mêmes moyens que les autres députés pour faire notre travail. C'est ça, notre priorité.

M. Bellerose (Patrick) : Sur le principe, est-ce que Manon Massé, qui a été travailleuse communautaire...

Mme Massé : Écoutez, on aura le temps de s'en reparler.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, vous n'êtes pas fermée à l'idée de...

Mme Massé : Bien, c'est-à-dire, c'est des discussions que nous devons avoir avec... On arrive, là.

M. Bellerose (Patrick) : Une dernière question, si vous permettez. Craignez-vous que le fait d'avoir fait élire 10 députés, qui voudront se faire réélire dans quatre ans, change la vie de parti à Québec solidaire, qu'on devienne un peu plus, justement, électoraliste?

Mme Massé : Québec solidaire a toujours, depuis 12 ans, mis de l'avant sa cohérence. Notre vision de société, elle est claire, on l'a répétée année après année, élection après élection. Je pense que ça va se poursuivre.

Et c'est sûr, par contre, là où je partage... c'est sûr qu'actuellement il y a un bond significatif. Alors, nous, actuellement, là, on a beaucoup de discussions à faire... comment on va fonctionner, quelles méthodes on se donne. On a toujours été différents, alors c'est évident qu'on va continuer à l'être. Ça fait que, dans ce sens-là, ce sera à vous d'en juger dans quatre ans, mais moi, je ne suis pas inquiète.

Journaliste : Bonjour. Félicitations à tout le monde, Mme Massé également.

Sur le serment à la reine, vous dites que vous voulez déposer un projet de loi pour ne plus prêter serment à la reine. Mais est-ce qu'il ne faudrait pas, à ce moment-là, en fait, une modification à la Constitution canadienne? Parce que toutes les provinces le font, tous les gouvernements, les élus sont obligés de le faire.

Mme Massé : Oui. Bien, c'est sûr, hein, je veux dire, la Constitution canadienne, qu'on n'a pas signée, hein... on se rappelle, on n'est toujours pas dedans, nous autres, là.

Ceci étant dit, vous connaissez les aspirations de Québec solidaire. Pour nous, c'est par le... le moment ultime, c'est par l'indépendance du Québec où on va régler ça, mais entre-temps... et on vous présentera un projet de loi. On verra, rendus à ce moment-là comment nous, on entrevoit, bien, libérer les parlementaires de... tout le monde le fait quasiment avec le sourire en coin. Alors, ce qui est important, c'est notre engagement au peuple québécois et c'est ce qu'on a fait devant vous aujourd'hui.

Journaliste : ...légalement, vous pourriez le faire, que ça pourrait être... de façon légale, au Canada, ça pourrait se faire?

Mme Massé : On le pense et on va voir ça avec vous dans les prochaines semaines.

Journaliste : Sur la légalisation de la marijuana, quel est votre sentiment aujourd'hui, là? Ça devient légal, c'est devenu légal depuis les petites heures ce matin, là.

Quel est votre sentiment par rapport à ça? Est-ce que vous avez des craintes?

Mme Massé : Bien, Québec solidaire était très heureux que la légalisation arrive. On a eu quelques critiques sur le projet de loi et etc., mais, pour nous, pour des questions de santé publique, on l'a dit, on l'a répété, des questions de santé publique, il était grandement temps de retirer ça des mains du crime organisé.

Bien sûr, on ne pense pas qu'il y a une baguette magique, là, que tout va rouler sur l'or... pas sur l'or, mais va bien rouler dans les prochains trois, quatre, cinq jours, peut-être même... ça va prendre un temps d'adaptation, mais je pense que les choses importantes sont en place et j'implore le gouvernement de la Coalition avenir Québec de ne pas recriminaliser... en fait, de ne pas faire en sorte de défaire ce qu'on vient de réussir à faire au nom d'une vision de santé publique et de sécurité publique.

Journaliste : Pour vous, est-ce que le 21 ans que veut faire adopter rapidement, là, le gouvernement de la CAQ ainsi que le resserrement, si on veut, des endroits au Québec où on pourrait consommer, là, est-ce que pour vous... ça n'aura pas votre appui, si je comprends bien ça.

Mme Massé : Ah! c'est clair. C'est clair, on l'a déjà dit, on l'a dit en commission parlementaire, on l'a répété à plusieurs reprises. Et d'ailleurs c'est pour ça que j'invite M. Legault à réfléchir. Est-ce qu'il est en train... en fait, aujourd'hui, là, à partir d'aujourd'hui, là, les gens de 18 ans et plus, au Québec, peuvent aller s'acheter du cannabis contrôlé par l'État. La qualité, bon... tout ce qu'on s'est dit en commission parlementaire. Et dans, quoi, un mois et demi, deux mois, trois mois, ces gens-là, tout d'un coup, devront retourner dans le crime organisé pour s'approvisionner? Moi, je pense qu'il y a là-dedans quelque chose qui ne fonctionne pas. Qu'il garde en tête que c'est une question de santé publique, et, au nom de la santé publique, il faut prendre soin de nos gens.

Journaliste : Juste une petite dernière sur les signes religieux, parce que je voudrais avoir une précision, Mme Massé, sur... Bon, vous dites que, pour vous, Bouchard-Taylor semble être un compromis acceptable, là. Il arrive quoi aux fonctionnaires, par exemple, qui décideraient tout de même de défier une éventuelle loi qui leur interdirait de porter des signes religieux?

Mme Massé : Bien, écoutez, on va commencer par l'attendre, cette loi-là, hein? Si M. Legault dit qu'il va en déposer une, j'imagine qu'il va le faire, mais c'est sûr qu'entre-temps, nous, on va faire des représentations auprès du gouvernement pour essayer de voir avec lui l'importance des... l'impact des gestes qui pourraient être posés dans un projet de loi. Et pour nous, il y a un compromis. Il n'y a pas d'unanimité sur ce dossier-là. Il faut donc trouver cette voie de passage, et c'est ce que Bouchard-Taylor avait réussi.

Journaliste : ...éventuel congédiement auquel faisait référence la CAQ il y a deux semaines, là, des récalcitrants, est-ce que c'est quelque chose d'acceptable, ça?

Mme Massé : Bien, c'est clair que ce n'est pas acceptable que quelqu'un qui a été engagé dans un cadre demain matin se fait montrer la porte pour des raisons... mais, en même temps, il est revenu en disant : Mais non, on pourrait protéger les droits acquis, etc.

Nous, ce qu'on dit, c'est : là, il y a un chemin vers lequel il s'en va, et ce qu'on souhaite depuis très longtemps, c'est d'effectivement pouvoir tourner la page sur ce dossier-là. Et la façon de le faire la plus consensuelle ou la plus... qui est l'expression du compromis le plus favorable, si je pouvais dire, c'est la position de Bouchard-Taylor. Mais on va attendre le projet de loi. On verra.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour, Marco Bélair-Cirino du Devoir. Vous avez dit dans ce dossier-là, sur le port des signes religieux, il n'y a pas d'unanimité, ni même, certains diront, au sein de Québec solidaire. Allez-vous permettre le vote libre de vos députés sur cette question-là et sur d'autres questions jugées peut-être même d'ordre moral, éthique, qui seront débattues ici, à l'Assemblée nationale?

Mme Massé : Oui. Bien, honnêtement, je vous le redis, là, nous, on commence, hein? Notre caucus, là, on s'est réuni une fois depuis l'élection, c'est notre deuxième fois où on se voit physiquement. On va avancer, on va cheminer, mais, ceci étant dit, je pense qu'en matière de... Ce que vous évoquez, c'est quelque chose de l'ordre de la ligne de parti. En cette matière, pour nous, les députés, ils ont l'intelligence d'avoir un regard critique sur l'ensemble des choses, pas seulement moral, sur l'ensemble des sujets.

Alors, les débats de fond se feront en caucus, et on verra. Mais, en même temps, je suis en train de dire ça puis je m'excuse, mes amis, mais on n'en a pas vraiment parlé. Ça fait que, voyez-vous, on vous reviendra avec ça dans les prochaines semaines.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous savez, les mots ont un poids, une signification. Quelle est la valeur du serment d'allégeance à la reine que vous avez prêté à l'abri des caméras? Est-ce que, sincèrement, vous avez totale allégeance à la reine Elizabeth II?

Mme Massé : Devinez, devinez. Alors, je réitère, pour nous, c'est archaïque, mais l'Assemblée nationale... Et le secrétaire général a été clair : Vous ne le faites pas, vous ne siégez pas. Puis nous, là, les gens nous ont élus pour siéger, les gens nous ont même élus pour changer les choses. Alors, dans ce sens-là, collectivement, on s'est dit : O.K., et, en discutant avec le secrétaire général, bien, on a trouvé cette façon-là de faire et qui nous convenait très bien, parce que, pour nous, le fondamental, c'est le serment d'allégeance au peuple québécois.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Une dernière question. Vous êtes une grande démocrate, Mme Massé. L'Assemblée nationale a fait élire une opposition officielle qui compte aujourd'hui 29 élus. Si ces 29 élus là s'opposent à la réforme du mode de scrutin, donc au changement des règles démocratiques, est-ce que la réforme peut aller tout de même de l'avant, selon vous?

Mme Massé : Bien, c'est sûr, la CAQ est... 74?

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...majorité simple, selon vous, qui est nécessaire pour changer le mode de scrutin?

Mme Massé : Bien, prenez le 74, additionnez... Et là je parle de sièges, vous ne pouvez pas me parler de pourcentages. Dans le mode de scrutin actuel, le pourcentage, ça ne vaut rien. C'est les sièges qui comptent, puis si on additionne les sièges des partis qui se sont déjà engagés, c'est-à-dire la Coalition avenir Québec, le Parti québécois et Québec solidaire — le Parti vert n'a malheureusement pas fait élire personne cette fois-là — bien, ça représente quand même une sacrée majorité.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais l'Assemblée nationale nomme, par exemple, aux deux tiers des membres de l'Assemblée nationale la Vérificatrice générale, le Vérificateur général et un certain nombre de personnes désignées par l'Assemblée nationale. Donc, pour changer le mode de scrutin, est-ce qu'il faut également au moins le deux tiers?

Mme Massé : Écoutez, moi, je ne veux pas aller dans ces détails-là, parce que c'est des détails avec lesquels, avec les autres partis, on ne s'est pas entendus. Ce sur quoi on s'est entendus : 2018, c'est la dernière fois, et je pense que là-dessus M. Legault devra respecter sa parole.

Journaliste : Ça prend un référendum?

Mme Massé : C'était-u une question?

Journaliste : Oui, c'est une question.

Le Modérateur : On va prendre les questions au micro, s'il vous plaît.

Journaliste : Ma question était : Est-ce qu'il faudrait soumettre une réforme du mode de scrutin à un référendum?

Le Modérateur : Une question et une sous-question, s'il vous plaît.

Mme Massé : Je réitère que ça va prendre un projet de loi, et, dans ce projet de loi là, on verra tout ça. Et il y a différentes façons de pouvoir fonctionner, puis on en a vu, là, on en a vu des dizaines avec le Mouvement Démocratie nouvelle, avec lequel on a travaillé durant les deux dernières années pour arriver à ce consensus entre les quatre partis, dont je vous ai parlé, et la question du référendum n'a jamais été amenée. Et, dans ce sens-là, on pourra voir c'est quoi que le projet de loi nous réserve.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne. Félicitations pour votre prestation de serment.

Vous avez dit tout à l'heure que vous avez fait bouger les choses à l'Assemblée nationale. J'aimerais ça que vous puissiez nous énumérer ou, pour le bénéfice des spectateurs, énumérer les réalisations des quatre dernières années de QS en Chambre, sur quoi vous avez fait reculer le gouvernement, les amendements que vous avez pu apporter, par exemple.

Mme Massé : Bien, vous pouvez aller voir notre bilan. Il comportait plusieurs éléments, je vous dirais. Mais, par exemple, quand Québec solidaire a décidé de présenter un projet de loi sur le commerce électronique, on ne savait même pas que le… il me semble, là, je ne voudrais pas le dire dans le désordre… au niveau du Canada, la saga Netflix était-u déjà…

M. Nadeau-Dubois : C'était pendant la saga…

Mme Massé : C'était pendant la saga Netflix qui se passait avec le gouvernement canadien. Nous, on est arrivés… ça faisait déjà plusieurs mois qu'on travaillait dessus, on est arrivés avec un projet de loi en disant : Bien, regardez, si vous voulez récupérer vraiment… si, vraiment, vous voulez le faire, voilà comment le faire. Et d'ailleurs Marwah Rizqy, qui vient d'être élue pour les libéraux, à ce moment-là, était à côté de nous avec Peter Simons et le responsable des commerçants…

M. Nadeau-Dubois : Du commerce de détail.

Mme Massé : …de commerce de détail, le président de l'association de commerce de détail, pour dire : Voilà une façon, un, d'aller récupérer l'ensemble des taxes qui nous sont dues comme peuple et, deux, de permettre aux commerçants qui, eux autres, ont cette responsabilité-là, pignon sur rue, de pouvoir se débarrasser de l'injustice fiscale qu'ils sont victimes. Alors, ça, c'est un exemple.

Je pense qu'un autre exemple que je porterais à votre attention, c'est lorsque, voyons… au niveau des personnes trans. Lorsque, rapidement, on a voulu avancer ce dossier-là, Québec solidaire a été celui qui a ouvert des voies de passage pour faire en sorte que, oui, rapidement, on règle la question des règlements, mais, plus que ça, qu'on rouvre la question pour les enfants, quoiqu'il nous reste du travail à faire encore.

Voyez-vous, je suis tellement dans l'avenir que le passé des quatre dernières années, c'est dans...

M. Nadeau-Dubois : Le projet de loi de Françoise...

Mme Massé : Le projet de loi de Françoise… C'était-u dans la dernière législature? Parce que...

M. Nadeau-Dubois :

Mme Massé : Oui, c'est ça, donc, concernant les aînés, les locataires aînés. Non, moi, je pense que Québec solidaire a démontré, depuis 10 ans, d'ailleurs... Pharma-Québec, tu sais, ça a l'air fou, là, mais on perd encore 3,5 milliards, parce que les gouvernements ne veulent pas avoir le courage politique de mettre au pas les grandes pharmaceutiques. Mais, quand M. Barrette a fait une petite réformette au niveau du prix des médicaments, bien, encore là, il s'est inspiré d'une idée de Québec solidaire, sauf qu'il n'a pas le courage politique de Québec solidaire, donc il s'est arrêté en bon chemin.

M. Bergeron (Patrice) : J'aimerais vous entendre aussi sur les changements climatiques. Je sais que ça vous préoccupe. Vous avez vu ce matin, certainement, en manchettes des journaux que M. Legault pense à retourner, donc, forer sur l'île d'Anticosti.

Vous l'avez évoqué, tout à l'heure, mais de quelle façon votre parti pourrait-il faire obstruction à ce mouvement-là? Et, par ailleurs, vous savez aussi — je glisserais ça dans la question — vous savez aussi que M. Couillard a fait beaucoup de diplomatie climatique, dans les dernières années. Il est allé à plusieurs COP, COP21, etc.

Est-ce que M. Legault devrait aller à la prochaine, qui est la COP24, qui est à Katowice, en Pologne? Est-ce qu'il devrait représenter le Québec et ainsi marquer le coup, par exemple?

Mme Massé : En fait, j'espère qu'il va y aller, j'espère qu'il va m'inviter aussi, hein? J'étais là avec monsieur... à la 21, à la COP21 avec M. Couillard et, bref... Mais je pense que votre question la plus importante, c'est : Quel rôle Québec solidaire va jouer pour éveiller la conscience de M. Couillard et de son équipe en matière de l'urgence d'agir au niveau des changements climatiques?

Je pense que nous, on va faire notre travail comme on le fait depuis toujours. On a déjà des projets de loi qu'on a déposés qui vont dans un sens en matière des hydrocarbures. On va essayer de faire l'éducation populaire nécessaire pour qu'ils saisissent bien que le GIEC, hein, le groupe d'experts international en changements climatiques, bien là, ce n'est pas Québec solidaire, eux autres, là, c'est des experts mondiaux.

Alors donc, on va faire ce travail-là, et aussi, ce que Québec solidaire sait très bien faire, on va être aussi aux côtés de la société civile, des citoyens et citoyennes, bref, du mouvement populaire qui, depuis des années, au Québec, dit non aux hydrocarbures.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à tous. Marie-Michèle Sioui du Devoir. Juste une question pour satisfaire ma curiosité. Est-ce que la mise en scène à laquelle on a eu droit au salon rouge était signée Catherine Dorion?

Mme Massé : Non, mais c'est une maudite bonne idée pour la prochaine, par exemple. Bien... Oui, voilà.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez parlé, dans votre discours, de l'ère des «fake news». Quand votre collègue M. Nadeau-Dubois est arrivé en politique, il a parlé de la trahison des élites.

Pourquoi vous utilisez le vocabulaire de Donald Trump dans vos présentations?

Mme Massé : Bien là, vous m'apprenez, hein? Je veux dire, les mots n'appartiennent pas à Donald Trump, quand même. Nous, je pense qu'on vous a démontré, depuis l'arrivée d'Amir Khadir au Parlement, qu'on est un parti qui ne fait pas les affaires comme les autres, et c'est ça que j'exprime à travers ça, puis on va continuer à le faire d'ailleurs.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous reconnaissez quand même que vous utilisez certains mots ou certaines stratégies, comme s'en prendre aux élites politiques, qui sont propres au président Trump?

Mme Massé : Écoutez, je vous laisse faire vos analyses, là, mais moi, je ne viens pas de l'élite et, quand je parle de l'élite, bien, quand je parle des privilèges, exemple Bombardier, pour vous rappeler des exemples de la dernière année, je suis en train non pas d'utiliser un langage d'un tel ou d'un tel, je suis en train de dire ce que je vois. Alors, vous ferez vos analyses.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez décidé de prêter serment à l'abri du regard des caméras parce que c'est désagréable. Est-ce qu'on doit s'attendre à ce Québec solidaire prenne des décisions dans le noir quand les décisions sont désagréables?

Mme Massé : Je pense que ce qu'on a fait aujourd'hui, c'est surtout de vous annoncer qu'il y aura un projet de loi pour plus jamais que ça ne se repasse. On n'est pas les premiers, vous le savez comme moi. Le Parti québécois a été pris comme indépendantiste avec ça. Ils ont déjà d'ailleurs, semble-t-il, fait un serment en privé aussi.

Je pense que c'est plus... honnêtement, c'est dire : Regarde, dans la démocratie... en 2018, là, l'allégeance à la reine Elizabeth II, là, ce n'est pas sérieux, là. On est le Parlement du Québec, ce n'est pas sérieux. Alors, nous, c'est comme ça, mais, par contre, si on ne le faisait pas, on ne pouvait pas siéger. Ça fait qu'on a trouvé quelque chose. On a délibéré entre nous puis on a trouvé quelque chose qui satisfaisait et l'Assemblée nationale dans le devoir de... tu sais, Michel Bonsaint, il doit répondre de ça, lui, et on a tous signé le livre comme quoi nous sommes députés.

Donc, on a fait ce qu'on avait à faire, mais on a surtout rappelé à la population du Québec que Québec solidaire, pour nous, c'est important, la population puis qu'ils peuvent compter sur nous.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Une dernière petite chose, la CAQ a dit hier qu'elle espérait un changement de ton à l'Assemblée nationale. Un de ses députés a donné l'exemple d'un projet de loi qui pourrait être présenté par tous les partis conjointement. Est-ce que, vous, vous seriez à l'aise de déposer un projet de loi conjointement avec la CAQ?   

Mme Massé : Bien, si c'est dans l'intérêt soit de la lutte aux changements climatiques ou de nos concitoyens et concitoyennes, l'ensemble de la population du Québec, moi, je n'ai pas d'inconfort. Souvent, nous, on a proposé ça, mais on nous a dit que ce n'était pas possible. Alors, on ne l'a pas fait.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, tout le monde. Martin Croteau de LaPresse. Mme Massé, serez-vous fidèle et porterez-vous vraie allégeance à Sa Majesté la Reine?

Mme Massé : Bien là, vous essayez de me faire répéter le serment devant la caméra. Ce que je peux juste vous dire, c'est que nous, collectivement, on a joué le jeu, parce que c'est un jeu, un gros jeu, là, il faut dire, ce serment-là. Et d'ailleurs c'est tellement un gros jeu que, dans les années 80, on a rajouté le deuxième serment, le serment au peuple québécois. Bien, ce n'est pas pour rien qu'on a rajouté le serment au peuple québécois parce que c'est vraiment au peuple que nous avons fait notre allégeance.

M. Croteau (Martin) : ...le serment sans y croire, finalement.

Mme Massé : On a joué le jeu.

M. Croteau (Martin) : Bien, expliquez-nous votre état d'esprit. Vous avez prêté un serment auquel vous ne croyez pas?

Mme Massé : Écoutez, on l'a fait dans le privé, là, M. Croteau. Vous savez comme moi, si on avait voulu le faire en public, on l'aurait fait en public. On s'est entendu entre nous que ça, il fallait passer par là, puis on a trouvé ce chemin-là pour le faire.

M. Croteau (Martin) : Quelle est la valeur de ce serment et quelle est la valeur d'un serment de député solidaire, finalement? C'est un peu ça la question.

Mme Massé : Vous irez demander à M. Bonsaint si on est des vrais députés. Si c'est ça que vous voulez savoir, vous irez lui demander.

M. Croteau (Martin) : J'avaisune question sur un autre sujet, si vous permettez. Quelle collaboration entrevoyez-vous avec le gouvernement Legault sur la question climatique?

Mme Massé : Bien, c'est sûr que M. Legault et son équipe n'auront pas le choix, je pense, de travailler soit par projet de loi, par règlement, à répondre à l'urgence climatique. Nous, on est très ouvert à travailler avec lui, mais pas pour permettre l'exploitation du gaz de schiste, pas pour permettre l'exploitation pétrolière, parce que ça, là, ce n'est pas souhaitable ni pour le Québec ni pour la planète entière.

Alors donc, je réitère, et ça a toujours été ça, notre «drive» à Québec solidaire, dans la mesure où ça prend soin du monde ou ça prend soin de la planète, on va être complètement avec la CAQ.

M. Croteau (Martin) : M. Legault a semblé ouvert ou, en tout cas, réceptif à discuter d'idées de vous, nommément. Comment vous accueillez ça? Qu'est-ce que ça vous fait?

Mme Massé : On va discuter, ça va me faire plaisir. Et d'ailleurs ça tombe bien, parce que moi aussi, j'ai envie de discuter avec lui. Je pense que c'est la façon que Québec solidaire a toujours travaillé, toujours travaillé. Je ne pense pas que ça va changer.

Et, par exemple, un autre projet de loi, vous donner un autre exemple, là, un autre projet de loi qui a été annoncé plusieurs fois, c'est le droit de prescription en matière d'agression sexuelle. Moi, j'étais complètement d'accord avec Simon Jolin-Barrette là-dessus. Ça serait le fun que ce projet de loi là revienne rapidement parce que c'est la vie de nos concitoyennes principalement et de plusieurs de nos concitoyens qui est en cause.

Donc, dans ce sens-là, n'importe quand, travailler en collaboration, mais c'est sûr que si c'est pour diminuer nos services publics, si c'est pour aller à l'encontre de faire le changement de cap nécessaire en matière de changement climatique et etc., c'est évident que là on ne sera pas… on va jouer notre rôle d''opposition.

Le Modérateur : On va prendre une dernière question en français.

M. David (Michel) : Oui. Bonjour, Mme Massé. Peut-être deux. Michel David, Le Devoir. Est-ce que le départ de Jean-François Lisée rend le PQ plus fréquentable?

Mme Massé : Écoutez, je pense que, si vous vous rappelez la dernière législature, on a travaillé régulièrement avec le Parti québécois. Ce n'est pas une personne, ce n'est pas… Et c'est vrai par rapport à la CAQ, je viens de vous le dire, mais c'est vrai par rapport à l'ensemble des parlementaires, je pense que nos députés ont démontré en campagne électorale que nous, on avance. On avance d'un bon pas. On vient de faire un saut, un pas important collectivement, Québec solidaire. Et tous les parlementaires, peu importe du parti duquel ils soient, on va cheminer s'ils vont dans le sens de…

M. David (Michel) : …mais vous aurez compris que je ne pensais pas tellement aux travaux parlementaires, là, qu'aux négociations... pas sur alliance électorale, là, je comprends que le mode de scrutin pourra régler une bonne partie de ces problèmes-là, mais surtout sur la feuille de route, la convergence. Est-ce que vous êtes ouverte à, disons, de nouvelles discussions?

Mme Massé : Bien, écoutez, on vous l'a dit par le passé, la société civile a pris en main des choses. D'ailleurs, j'ai déjà des rencontres de prévues avant les fêtes avec la société civile. C'est évident que, comment faire avancer le dossier de la constituante pour faire en sorte que le peuple québécois retrouve l'ensemble de ses moyens… pas retrouve, trouve l'ensemble de ses moyens pour faire tout ce qu'on a à faire, dont lutter contre les changements climatiques, on va être «all in» là-dessus, c'est sûr.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour. Catherine Lévesque du HuffPost Québec. Félicitations à vous tous. Juste revenir sur ce que ma collègue Marie-Michèle disait plus tôt. À quelle «fake news» faisiez-vous référence lors de votre discours?

Mme Massé : À quelle?

Mme Lévesque (Catherine) : Quelle «fake news»?

Mme Massé : «Fake news»? Non, on disait dans cette ère de «fake news». Ce n'était pas une «fake news» en particulier, mais quand même dans…

Mme Lévesque (Catherine) : …plusieurs au Québec? Il y a plusieurs «fake news» au Québec?

Mme Massé : On parle d'une ère, là. Moi, je pourrais reprendre mon discours, là. Ce que ça disait, c'est : On est dans une ère dans laquelle la «fake news», ça fait pesant et présent. Et donc, nous, on ne veut pas passer par là. Je ne pointais pas du doigt rien ni personne, là. Ce n'est pas contre vous. Ce n'est pas contre vous, là.

Tu sais, disons que, mettons, il y a des Facebook... tu sais, vraiment, pour vous en libérer, là, tu sais, des Facebook puis des Twitter. Il y a toutes sortes d'affaires. Non, mais c'était ça. C'est dans cette ère-là que nous sommes.

Mme Lévesque (Catherine) : D'accord. La CAQ a fait élire un député qui doute des changements climatiques. Je voulais savoir : Est-ce que vous allez leur en tenir rigueur, à la CAQ?

Mme Massé : Si on va le…

Mme Lévesque (Catherine) : Leur en tenir rigueur du fait qu'ils on fait élire au moins un député qui doute des changements climatiques.

Mme Massé : Bien, c'est-à-dire que, là, M. Legault fera son travail, parce que, pour moi, c'est d'une évidence. Que quelqu'un en 2018 qui est climatosceptique, ce n'est pas quelqu'un qui prend soin du monde ni de la planète. Alors, ça, ça appartient à M. Legault.

Mme Lévesque (Catherine) : Donc, vous n'allez pas soutenir ça. Puis finalement, est-ce que vous êtes sur un «high» aujourd'hui?

Mme Massé : Pas mal, puis on a hâte d'aller voir le monde pour aller... parce que c'est un moment important, hein? Ça fait que...

Une voix : ...

Mme Massé : Tu as joué avec ma naïveté. Alors, bien, on est... non. Mais oui, on est sur ce «high» d'adrénaline que nous porte la fierté d'arriver à 10 à l'Assemblée nationale.

Le Modérateur : On va prendre des questions en anglais.

Mme Massé : Oh! en anglais. Juste un instant. Hi! Je n'ai pas dit «bonjour», j'ai dit «hi».

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Raquel Fletcher from Global News. About the oath that pledges Allegiance to the Queen, you did that behind closed doors because you were embarrassed about saying it in public or because you wanted to protest in your own way? What were the reasons behind that?

Mme Massé : I mean, technically, to be able to get here, inside the Parliament, you have to make this oath. So the choice that we made together, it's OK because, for us, the real oath, it's to the people of Québec, it's not to the Queen. So we decided today to do it in private and the «secrétaire général» was OK with that. So we did it like this.

Mme Fletcher (Raquel) : What do you have against the Queen?

Mme Massé : What we do have…

Mme Fletcher (Raquel) : What do you have against the Queen?

Mme Massé : Oh! it's not about the Queen, it's about the monarchy. I mean, you know we are an independentist party and, for us, it's very archaic, it's very old, archaic, to continue the oath to the Allegiance to the Queen because, the most important, we are here, in the Québec Parliament, so it's to the people that is very important. I know it's hard for me to make some, you know, very… «des petites distinctions», but I think you understand well.

Mme Fletcher (Raquel) : That's OK. Do you see yourselves as the rabble rousers of the National Assembly?

Mme Massé : The rabble...

Mme Fletcher (Raquel) : The troublemakers?

Mme Massé : Fouteurs de trouble? J'ai eu une bonne traduction. Fouteurs de trouble. Let's say that we will be if it's necessary. I mean, you know, Québec solidaire is here, in the Parliament, to change things, not to just keep it going as it goes for a while. We want to change it, and sometimes it needs to… rattle? To «être fouteurs de trouble».

Mme Fletcher (Raquel) : One question, if Cathy allows me. How much will your views on sovereignty… you mention that you're an independentist party, you campaigned the whole campaign on fighting climate change. I know you mentioned that in your speech today, but I think we'll see that it's going to be a little bit overshadowed by the fact that you didn't pledge allegiance to the Queen in public. So how much will your views on sovereignty determine what your priorities are, this mandate?

Mme Massé : I just want you to remember that, in the last campaign, it was one of our themes, one central theme, and for us, it's not : we are independentists only that time or that time. It's very important for us to be coherent with this part of our program. But you know what? I think, between the oath to the Queen and the climate change, the population want us to talk about climate change, and that's what we did.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Massé, the CAQ government spent lots of time, since October 1st, speaking about religious signs, so following, as they say, the Bouchard-Taylor's recommendations, but including teachers, not actual teachers, future ones, and then not retrieving the crucifix from the National Assembly, in the blue room, and not the crucifix in courts. What's your take on this?

Mme Massé : I think we have to be clear. «La laïcité», it's the institution who needs to be «laïque», and this is not possible if you are a real… because I don't know le mot «laïque» in English.

Des voix : Secular.

Mme Massé : Secular, OK. So, if you're very serious in the secular way, why you want to keep the Maurice Duplessis crucifix in the National Assembly? Why do you want to continue to give public money to private schools who are not secular?

Une voix : ...

Mme Massé : Good? And so, when you ask me : What are you going to do?, what we want, just as I tell, for us, I think it's a compromise. It's a compromise. So a compromise means that everyone needs to put water in their wine. Is that an English expression? Good. So we'll see. There is no «projet de loi», there is no bill...

Mme Senay (Cathy) : ...include the teachers, I guess, in the...

Mme Massé : For us, this is not in the Bouchard-Taylor compromise. This is not there.

Mme Senay (Cathy) : So that, it goes too far. One other thing, you want to... You said to the MNA's, future MNA's in the «salon rouge» : Be yourself, stay with your own principles, respect them. So are you going to say to MNA's for every bill that it can be like a free vote or are you going to have a party line?

Mme Massé : I mean, we already have a common vision. We come from Québec solidaire and we have a social project to offer to people. Of course, in our caucus, «on va discuter», and, as I told a little bit earlier, we haven't had this kind of discussion yet. We have to discuss it.

Mme Johnson (Maya) : Good afternoon. Maya Johnson, CTV News.

Mme Massé : Good afternoon.

Mme Johnson (Maya) : Just going back to the oath to the Queen, if you say it behind closed doors but you don't truly believe in it, then doesn't that raise questions about your legitimacy as an MNA, if you have to take those oaths in order to officially represent the people of Quebec?

Mme Massé : I mean, for us, if I understand well, Maya, for us, the most important point was to be in front of our people, because this kind of assembly or «rassemblement», it's for our people. I mean, their parents, their friends came all around Québec to have this moment with them, and, for us, it's not necessary. It was very important to make the oath to the people of Québec, but for the other part, very not necessary. So that's why we did it before and in front of our friends, our families, we say : You can be sure that we will be there for the population.

Mme Johnson (Maya) : So you don't think it detracts from your legitimacy as an elected official.

Mme Massé : It's a what?

Mme Johnson (Maya) : You don't think that it takes away from being legitimate as an elected official because it's a part of the tradition?

Mme Massé : I mean, it's… No, no, absolutely not, absolutely not. Did Mme Marois was not legitimate to be... Because I think this is the government who have been…

Une voix :

Mme Massé : No? OK. So I say nothing.

Mme Johnson (Maya) : Would you describe your swearing-in ceremony as a reflection of who you are as a party? It was obviously very different from the two others that we've seen this week. So you're thinking outside the box. Is that how you will be as a party as the National Assembly, taking a different approach?

Mme Massé : I think Québec solidaire is different, always been different and will be different forever. I hope so. And for me today to take this moment… You know, it's a very big step that we've made in the last campaign. Three MNAs, and now 10, and for me it was very important to tell to my buddies, my colleagues, sorry, that…I saw Stephanie eyes, you know, like this — and it was very important for me to get the sense of : We are a team, and that's why I take the time to name everyone and to say a little word. Maybe the day we will be 74, I won't be able to do that.

Mme Johnson (Maya) : One final question. You've said that you can position yourselves as the Official Opposition because the Liberals and the PQ are in reconstruction, but Pierre Arcand has said repeatedly since he's become interim leader : Make no mistake about it, we, the Liberals, are the Official Opposition.

What do you say to that? Do you think that the Liberals will be an effective official opposition? I mean, they're challenging you directly.

Mme Massé : Of course, the Liberal Party got the title. He got 30 something, 39… 29 now — yes, you're right — MNAs. So he's the real... you know, the real… he's the Official Opposition. But, at the same time, just look at the last four years, on the budget, on the «hydrocarbures», on the climate change. The PLQ and the CAQ, a lot of times, vote the same way.

So how could he tell us today that he will be the real Opposition. You know, to be a real opposition, it's not only a title that we have here, in the National Assembly. It's what you do, it's what you bring as ideas, it's what you support as a «projet de société», and I think that the CAQ and the PLQ, the same.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Mme Massé : Merci.

(Fin à 15 h 19)

Participants


Document(s) Related