(Onze heures quinze minutes)
M. Julien : Bonjour, tout
le monde. Bon, vous comprendrez tous que je ne pourrai entrer dans le détail de
la décision de la Cour suprême, son contenu étant très substantiel. Toutefois,
je peux affirmer que notre gouvernement est très satisfait du dénouement de ce
dossier, un litige qui durait déjà depuis plusieurs années.
Cette décision ne fait pas que mettre fin
à un conflit, mais elle permet surtout, également, de regarder vers l'avant par
rapport à notre collaboration avec le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador
et de M. Ball.
Les relations avec nos partenaires de
l'est du pays sont importantes, elles ont été constructives sur bien des plans.
À preuve, nous avons des ententes de collaboration dans d'autres domaines du
développement des ressources naturelles. Alors, cette décision d'aujourd'hui,
de ce matin, je l'espère, permettra d'aller plus loin, plus loin dans de futurs
projets.
En conclusion, je ne peux que saluer cette
décision de la Cour suprême qui confirme le respect du contrat de 1969 par
Hydro-Québec et qui confirme également qu'Hydro-Québec a toujours agi de bonne
foi dans la gestion de cette entente contractuelle. Merci.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce qu'au niveau des relations, par exemple, avec Terre-Neuve ça va
envenimer encore plus?
M. Julien : Nous, on
pense qu'au contraire, à partir du moment où un litige est terminé, où il y a
une décision de la Cour suprême, ça permet justement de regarder vers l'avant,
de part et d'autre, et de dire : Bon, maintenant, comment on construit une
collaboration ensemble?
M. Bergeron (Patrice) :
C'est quoi, regarder vers l'avant pour des projets futurs, pour vous?
M. Julien : Bien, il y a
plusieurs projets futurs, et, encore là, je n'entrerai pas dans tous les
détails : tout le volet minier dans la fosse du Labrador, vous savez qu'il
y a d'autres projets, également, hydroélectriques. Donc, c'est une
collaboration où, en réalité, on retrouve à travailler sur des partenariats,
l'interconnexion des lignes. Donc, à partir du moment où il y a un litige assez
important, c'est plus difficile d'avoir une collaboration ouverte. Alors, je
pense que le terme de ce litige met un terme à un conflit et permet justement
une nouvelle collaboration.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais, pour les gens de Terre-Neuve, ils ont encore l'impression de s'être fait
avoir avec ce contrat-là qui ne se terminera pas avant 2040. Pour avoir une
meilleure relation avec Terre-Neuve, pour avoir de nouveaux projets, est-ce que
vous ne seriez pas prêt à rouvrir cette entente-là?
M. Julien : Écoutez,
nous, pour nous, l'entente, qui dure jusqu'à 2041, elle a passé régulièrement
le test des tribunaux, là. Et aujourd'hui on a une décision qui vient confirmer
les fondements et le bien-fondé d'une entente contractuelle, qui vient
confirmer la bonne foi d'Hydro-Québec dans la gestion de l'entente
contractuelle, alors qui vient confirmer en soi que ce contrat-là est bien
géré.
Mme Prince (Véronique) :
Donc, renégocier, ce n'est pas une option?
M. Julien : Non.
Mme Prince (Véronique) :
Sur un autre dossier d'aujourd'hui, mais qui est un dossier d'aujourd'hui,
Apuiat, il y a eu une rencontre ce matin à Montréal. Est-ce qu'on va être en
mesure de satisfaire la communauté innue?
M. Julien : Écoutez,
comme je l'ai mentionné, par rapport au dossier Apuiat, on réitère qu'en
perspective de surplus énergétique, en perspective de non-rentabilité, c'est un
projet qui n'est pas acceptable pour nous. Mais on veut rencontrer toutes les
parties prenantes. Donc, c'est une première rencontre avec certaines parties
prenantes, ce matin. Il y en aura d'autres au cours des prochaines semaines. On
veut faire ces rencontres-là justement pour, à terme, être en mesure
d'officialiser notre décision.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce qu'il y a d'autres projets non rentables avec Hydro-Québec que vous
souhaitez, disons, terminer les contrats ou... Est-ce qu'il y en a d'autres,
des projets, que vous identifiez?
M. Julien : Actuellement,
là, je n'ai pas cette information-là et je n'en vois pas.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur Terre-Neuve-et-Labrador, est-ce qu'il y a d'autres projets hydroélectriques
qui seront en marche, là, qui pourraient intéresser Hydro-Québec?
M. Julien : Alors, il y a
plusieurs projets, que vous connaissez, qui existent : ressources
naturelles, minières, hydroélectriques, alors...
Journaliste
:
...Muskrat Falls?
M. Julien : ...Muskrat
Falls, alors on va regarder, en fin de compte, comment on peut favoriser des collaborations
dans ces dossiers-là, sans être plus précis pour l'heure actuelle.
M. Robillard (Alexandre) :
Achat de production ou interconnexion...
M. Julien : On verra. Donc,
on veut travailler en collaboration avec Terre-Neuve-et-Labrador.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce qu'Hydro-Québec... Peut-être pour terminer, là, est-ce qu'il y a un
potentiel pour Hydro-Québec dans le secteur éolien?
M. Julien : Écoutez,
encore là, c'est une question qui m'apparaît hypothétique. À partir du moment
où est-ce qu'il y a un surplus énergétique... Donc, c'est beaucoup le surplus
énergétique, le coût de la production, donc c'est ce qu'Hydro-Québec regarde
actuellement.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais est-ce qu'il pourrait y avoir des avantages avec Apuiat, par exemple, là,
pour Hydro-Québec, à jouer un rôle plus actif, disons, que ce qui est prévu
actuellement?
M. Julien : Actuellement,
on rencontre toutes les parties prenantes et on va regarder, à terme, à
officialiser notre décision à cet égard-là.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce qu'Hydro pourrait se lancer dans la production d'éolien, par exemple?
Est-ce que c'est une des possibilités, quand vous dites que vous regardez
toutes les options?
M. Julien : Alors, comme
je vous dis, on regarde toutes les options et on reviendra pour vous rencontrer
quand on aura officialisé la décision.
Mme Prince (Véronique) :
Donc, je comprends que, quand vous dites : On regarde toutes les
options...
M. Julien : Vous
comprenez... On regarde toutes les options.
Mme Prince (Véronique) :
...ça veut dire que vous regardez celle-là aussi.
M. Julien : Écoutez,
Hydro-Québec, le gouvernement regardent toutes les options. Vous pouvez
présumer de n'importe quelle qu'on regarde.
M. Croteau (Martin) : M. le
ministre, permettez-moi juste de revenir sur... juste un instant, là, parce que
vous avez dit : On regarde de l'avant, on est ouverts à faire des
collaborations...
M. Julien : Oui, en
développement de ressources naturelles, à tous égards.
M. Croteau (Martin) : Où
en est l'état de votre relation avec le gouvernement terre-neuvien? Avez-vous
pris contact avec lui? Est-ce qu'il a pris contact avec vous? Avez-vous des
échanges avec eux? Qu'est-ce qui se passe exactement?
M. Julien : Je pense
qu'il y a eu des contacts avec le premier ministre, là, antérieurement, là, il
y a quelques jours. Puis après ça, honnêtement, la décision est tombée ce matin
à 9 h 45, de mémoire, donc ça fait une heure et demie, je ne peux pas
vous dire qu'est-ce qu'il en est pour la suite.
M. Croteau (Martin) : On
a vu que le gouvernement fédéral s'est montré intéressé à financer des
interconnexions entre les provinces. Est-ce que ça, ça crée des conditions
peut-être favorables à un rapprochement avec Terre-Neuve sur la question
hydroélectrique?
M. Julien : Écoutez, je
pense qu'on accueille favorablement, là, la volonté du fédéral de venir
financer, sous la forme qu'on verra, des interconnexions interprovinciales et également
avec les États-Unis. Nous, on l'a toujours dit, comme gouvernement, on veut
favoriser l'exportation, on veut en réalité favoriser cette exportation et
l'utilisation de nos surplus énergétiques. Donc, à tous égards, là, on
accueille ça favorablement. Je pense qu'il y a des enjeux à regarder avec
Hydro-Québec là-dessus.
M. Croteau (Martin) :
Une dernière question sur Terre-Neuve, si vous permettez. Terre-Neuve a un
projet de bâtir une ligne entre Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse. Vous parlez
d'une collaboration accrue avec Terre-Neuve. Est-ce qu'une voie terrestre pour
transporter l'énergie produite à Terre-Neuve serait une avenue intéressante
pour Terre-Neuve, selon vous?
M. Julien : Écoutez,
encore là, j'ouvre la porte... Le terme de ce conflit-là, avec cette décision-là,
ouvre la porte à des collaborations accrues. Et on va regarder l'ensemble des
dossiers auxquels le Québec peut collaborer avec ses partenaires, dont
Terre-Neuve.
Une voix
: Question en
anglais?
M. Julien : Eh! mon
anglais est très faible, hein, en passant, mais je vais peut-être pouvoir
répondre en français à vos questions en anglais.
Mme Fletcher (Raquel) :
OK. I know, I was just wanting to ask you what this means in
English. Are you able to give us a brief summary?
M. Julien :
No, I'm not able to give you those technical responses.
M. Authier (Philip)
:
No, but you can... You're satisfied with the decision, you said that...
M. Julien :
We are satisfied with the decision. It ends a long conflict with Newfoundland,
and, from now on, we are going to look forward to be able to work with
Newfoundland on other projects.
M. Authier (Philip)
:
Do you think that the relationship between Quebec and Newfoundland can be
rebuilt?
M. Julien : I
think so. In fact, since we have this judgment, now we can look forward to
rebuild this relationship on other bases.
Le Modérateur
:
Merci, tout le monde.
M. Julien : Merci, tout
le monde. Je vous souhaite une bonne fin de journée.
(Fin à 11 h 24)