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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin

Version finale

Wednesday, November 7, 2018, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-sept minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. D'abord, Québec solidaire veut saluer le dépôt, ce matin, du Pacte pour la transition par plusieurs personnalités québécoises. On veut dire que c'est un appel qu'on entend, c'est un appel important et qu'on considère qu'il sera de notre devoir d'être le relais politique de cet appel qui a été lancé par la société civile ce matin.

C'est le rôle naturel de Québec solidaire que de relayer ce genre d'appel ici, à l'Assemblée nationale du Québec, pour une raison bien simple. La question des changements climatiques, vous le savez, a été au coeur de notre campagne électorale, ça a été la question qui a constitué la colonne vertébrale de la dernière campagne de Québec solidaire. C'est notamment pour ces raisons-là qu'énormément de Québécois, de Québécoises nous ont fait confiance à cette élection-ci.

Alors, pour nous, on va se faire un devoir, tout au long des prochains mois puis des prochaines années, de se faire les relais politiques de cet appel lancé par la société civile sur l'importance de lutter contre les changements climatiques, l'importance certes, oui, de faire des gestes individuels, mais surtout l'importance que le gouvernement du Québec montre la voie sur cette question-là.

Et pour nous, ça va commencer ce samedi 10 novembre. Vous savez qu'il y a plusieurs manifestations qui vont avoir lieu au Québec pour souligner l'importance des changements climatiques et demander à la classe politique québécoise de s'occuper de cette question-là. Et les députés de Québec solidaire vont participer à ces manifestations-là à Montréal, à Québec et à Sherbrooke, donc, ce samedi.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce que le gouvernement Legault doit se sentir, dans une certaine mesure, intimidé par une démonstration comme celle de ce matin?

M. Nadeau-Dubois : Il y a de la pression sur lui, c'est clair, il y a de la pression sur lui. Il y a eu de la pression durant la campagne électorale, il y a de la pression depuis qu'il est élu, et cette pression-là ne va aller qu'en augmentant parce que les scientifiques nous disent que les échéances pour lutter contre le réchauffement climatique approchent, qu'elles sont pressantes. Et, quand on est un chef d'État en 2018, cette question-là doit figurer en haut de notre liste de priorités. C'est une question de responsabilité.

Donc, oui, je crois que M. Legault a de la pression et j'espère qu'il la sent. J'espère aussi que sa ministre de l'Environnement sent la pression. Parce que là, c'est la société civile qui prend la parole, mais les citoyens vont le faire ce samedi dans les rues, et c'est une pression qui ne peut qu'augmenter dans les prochains mois, dans les prochaines années.

M. Croteau (Martin) : Justement, qu'est-ce que vous pensez des premiers pas de la ministre de l'Environnement?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que c'était des premiers pas, disons, hésitants, chambranlants. Je pense qu'on s'attend à une meilleure maîtrise des dossiers, notamment sur une question comme celle de la bourse du carbone. Ceci étant dit, ça commence, alors on attend de voir la suite. Mais, oui, on va s'attendre à un gouvernement beaucoup plus proactif.

Je ne peux pas m'empêcher aussi de penser au refus de François Legault de se présenter à la prochaine COP, à la COP24, sous prétexte que c'est une réunion technique ou pas assez importante. C'est assez particulier, quand même, que, dans... en quelques jours à peine, M. Legault ait dit d'abord qu'il ne se présenterait pas à la COP24, mais qu'ensuite il se déplacerait pour le sommet de Davos. Je pense qu'il y a là un symbole assez perturbant. On s'attend à un premier ministre qui prend beaucoup plus au sérieux la question des changements climatiques.

M. Dion (Mathieu) : Steven Guilbeault a dit que ce n'était pas nécessaire pour un chef d'État d'être là.

M. Nadeau-Dubois : Ça m'importe peu, l'opinion de Steven Guilbeault sur cette question-là. Nous, à Québec solidaire, on croit que ça aurait été un symbole puis un beau message à envoyer.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais, au-delà des beaux messages puis des symboles, quelles actions concrètes attendez-vous du premier ministre à brève échéance?

M. Nadeau-Dubois : Il faut un plan pour lutter contre les changements climatiques au Québec. Il faut que M. Legault nous dise comment il va atteindre les cibles actuelles qu'il a lui-même fixées, là. En fait, il a plus ou moins donné de cibles, il a dit qu'il faisait siennes les cibles libérales, cibles qu'on est en train de rater de manière spectaculaire. Alors, je dirais, le seuil minimal, c'est de présenter un plan pour atteindre ces cibles-là. Mais il faudrait, évidemment, qu'il aille plus loin en montrant comment il va respecter les échéances que les scientifiques sont en train de nous poser en matière de réduction des gaz à effet de serre.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...va figurer dans ce plan-là pour...

M. Nadeau-Dubois : Mais ce n'est pas à Québec solidaire à faire le plan de lutte aux changements climatiques. Mais je vais vous donner un exemple, par exemple, là, parce qu'il y a beaucoup de choses dans un plan de lutte aux changements climatiques, mais il y a la question des transports collectifs, qui est incontournable. Le premier secteur d'émission de gaz à effet de serre, c'est quoi? C'est les transports. Si on veut diminuer ces émissions-là, il faut investir en transport collectif, et on s'attend à ce que, dans les budgets du gouvernement Legault, il y ait des investissements significatifs en matière de transport collectif.

M. Cormier (François) : Justement, parlant de transports, le gouvernement Legault a fait le point sur le troisième lien, aujourd'hui, donc c'est... On s'en doutait, mais ça va passer à l'est, c'est sûr. C'est la même personne qui va chapeauter les deux projets que sont le troisième lien et le pont de l'Île d'Orléans. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Nadeau-Dubois : Le troisième lien, nous, ça fait longtemps que notre tête est faite, là, c'est un mauvais projet. C'est un projet du 20e siècle, ça appartient à une autre époque. C'est une fausse solution à un vrai problème. Si on veut lutter contre la congestion dans la région de la Capitale-Nationale... et il faut lutter contre le trafic dans la région de Québec, mais, si on veut le faire efficacement, il ne faut pas ajouter des autoroutes, il faut donner des alternatives à l'utilisation de la voiture.

Ça, ce n'est pas juste l'opinion de Québec solidaire, c'est le consensus scientifique également qui le montre, rajouter plus d'autoroutes, ça augmente, à court ou moyen terme, le trafic. Alors, c'est une mauvaise solution. Et nous, on va continuer à s'opposer à ce projet-là, à l'Assemblée nationale, mais également à l'extérieur de l'Assemblée nationale. La manifestation de samedi, à Québec, porte sur le troisième lien, c'est une manifestation citoyenne qui s'oppose à ce projet-là. Les députés de Québec solidaire de la région vont y être.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que vous vous inquiétez pour l'Île d'Orléans?

M. Nadeau-Dubois : Ça fait partie de nos inquiétudes parce que l'Île d'Orléans est un joyau patrimonial, un joyau naturel, c'est une île qui a un statut particulier, même, je dirais, dans la culture québécoise, dans l'histoire du Québec. Alors, de voir, disons, se profiler l'hypothèse selon laquelle l'Île d'Orléans serait défigurée par un nouveau lien routier qui la traverserait, c'est inquiétant, et ça en fait un enjeu national, pas seulement un enjeu régional. Et donc c'est, disons, un facteur supplémentaire d'inquiétude pour nous. Mais le pont pourrait bien passer à côté ou en dessous de l'île, on serait tout aussi contre le projet parce que c'est un mauvais projet, parce qu'il ne réduira pas le trafic puis parce qu'il va augmenter l'utilisation de la voiture et donc les émissions de gaz à effet de serre. On est en 2018. Ça me dépasse encore, aujourd'hui, de voir qu'on envisage des projets comme ceux-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais ça serait pire s'il traversait l'Île d'Orléans.

M. Nadeau-Dubois : Ce serait la cerise sur le sundae de cette catastrophe, absolument.

Mme Plante (Caroline) : Le gouvernement semble contester les surplus de 3 milliards. Comment est-ce que vous interprétez ça?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on n'a pas accès aux chiffres et aux documents, mais, disons, ce dont on se rend compte, c'est que, de toute évidence, il y aura des surplus, ils seront significatifs. Là, je comprends que la stratégie, cet avant-midi, c'était de diminuer les attentes, hein, de vouloir diminuer les attentes pour pouvoir ensuite annoncer des bonnes nouvelles. De toute évidence, il y aura des surplus, et, pour nous, ces surplus-là, ils doivent être utilisés pour lutter contre la grande menace, en ce moment, la grande menace économique, c'est-à-dire les changements climatiques.

Mme Plante (Caroline) : D'après vous, quelle est la crédibilité du gouvernement Legault par rapport au ministère des Finances?

M. Nadeau-Dubois : Je ne suis pas certain de comprendre votre question.

Mme Plante (Caroline) : C'est-à-dire, il y a des chiffres, donc, qui sont donnés par le ministère des Finances, si je comprends bien, et puis là, au gouvernement, on semble contester, alors...

M. Nadeau-Dubois : Nous, on n'a pas accès aux chiffres, donc on n'est pas en mesure de trancher, mais je pense qu'il y a des chiffres qui sont émis par le ministère qui nous disent qu'il va y avoir des surplus en grande quantité. Il y a, après ça, des politiciens qui veulent diminuer les attentes pour pouvoir ensuite annoncer des bonnes nouvelles. Je pense qu'il y a une joute politique qui se joue là, c'est bien normal. Nous, on n'est pas en mesure de trancher sur qui a raison. Mais, après des années de rigueur budgétaire, ce n'est pas surprenant de penser qu'il va y avoir des surplus, puis des surplus importants. Et ces surplus-là, tu sais, qui ont été faits sur le dos des Québécois et des

Québécoises qui ont vécu sur l'austérité pendant plusieurs années, ces surplus-là devraient être utilisés maintenant dans un projet collectif, puis ce grand projet collectif là, selon nous, c'est la lutte aux changements climatiques.

M. Dion (Mathieu) : Serez-vous des funérailles, mardi? Et pourquoi c'est important d'y être?

M. Nadeau-Dubois : Bien, est-ce que c'est confirmé que c'est mardi? Je ne sais pas si c'était confirmé encore que ça avait lieu mardi, mais ce que je peux vous dire, c'est que, s'il y a funérailles... il y aura funérailles nationales pour Bernard Landry, pour M. Landry, et, si nous sommes invités, on va tout faire pour y être présents, c'est certain.

M. Dion (Mathieu) : Pourquoi c'est important d'être là?

M. Nadeau-Dubois : M. Landry a été un monument de l'histoire du Québec, il fait partie d'une génération de bâtisseurs, c'est un homme qui a donné sa vie au service public, et je pense qu'on va ressentir son départ parce que, dans les dernières années, on a eu beaucoup de politiciens qui ont déconstruit, alors ça va nous manquer, des politiciens qui sont capables de construire.

M. Dion (Mathieu) : ...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Il ne fait pas partie de ceux qui ont trahi le Québec?

M. Nadeau-Dubois : Non.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Non? Je vous remercie. Vous pouvez y aller, M. Dion.

M. Dion (Mathieu) : O.K., d'accord, M. Bélair-Cirino. Sur les négociations, où en sommes-nous?

M. Nadeau-Dubois : Je vous dirais qu'on en est... pour être honnête, on est moins avancés que ce qu'on le souhaiterait. On est le 7 novembre aujourd'hui, si je ne me trompe pas, ça fait plus d'un mois que l'élection est passée. On souhaiterait que ça avance plus vite. Les discussions ont commencé. Personnellement, j'ai rencontré le leader du gouvernement la semaine dernière. J'ai eu des discussions également avec les deux autres oppositions. On discute, ça avance, mais pas assez vite. Nous, on souhaite que ça avance plus vite parce que la session parlementaire commence dans moins de trois semaines, il faut avoir les ressources pour travailler, et on s'attend à ce que ça débloque rapidement, là.

M. Dion (Mathieu) : Qu'est-ce qui bloque?

M. Nadeau-Dubois : Mes chers amis, il faut demander ça au gouvernement. Nous, dans les jours suivant l'élection, on était prêts à commencer à discuter. On comprend qu'il y avait du personnel à embaucher, qu'il y avait des choses à préparer avant de commencer à discuter. Mais nous, en ce moment, on est... Bien, les discussions, elles ont commencé, là, mais pour nous, elles ne progressent pas assez vite. On veut que ça avance plus vite parce que la session parlementaire commence, et ce n'est pas envisageable que la session commence sans que les oppositions sachent les moyens dont ils disposent et donc les employés qu'ils peuvent embaucher.

Des voix : ...

Mme Plante (Caroline) : Ce n'est pas au Parti libéral que ça bloque...

M. Nadeau-Dubois : Pas tous en même temps, s'il vous plaît. Pardon?

Mme Plante (Caroline) : Ce n'est pas au Parti libéral que ça bloque, c'est au gouvernement.

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, notre interlocuteur principal, dans les discussions, c'est le gouvernement. Et on trouve que ça ne va pas assez vite, c'est clair.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Qu'est-ce qui est le problème, selon vous, est-ce que c'est le temps...

M. Nadeau-Dubois : Il faut leur poser la question.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ... alloué en commission parlementaire?, les ressources octroyées aux partis?

M. Nadeau-Dubois : Il faut leur poser la question. Nous, on leur a exprimé nos besoins, nous, on a fait une évaluation de ce dont on avait besoin pour faire notre travail, ce dont nos 10 députés avaient besoin comme ressources pour faire leur travail de députés, on leur a exprimé ces besoins-là et on s'attend à une réponse bientôt parce que ça approche, les délais.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Subissez-vous un préjudice, à l'heure actuelle? Est-ce que vous subissez...

M. Nadeau-Dubois : Je ne suis pas sûr de comprendre votre question.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Dans la mesure où vous ne pouvez pas procéder aux embauches que vous souhaiteriez faire...

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est sûr que, dans le cas de Québec solidaire, ça peut avoir l'air de technicalités, mais ce n'en est pas, hein, nous, on fonctionne toujours avec les moyens de la précédente législature, qui étaient des moyens calculés pour trois députés. On en a maintenant 10. Alors, vous comprendrez que, pour nous, chaque semaine qui passe à devoir travailler avec une aile parlementaire de 10 députés, mais avec des employés qui étaient là pour trois, c'est un problème, et on l'a exprimé au gouvernement. On souhaite que ça aille plus vite, et on souhaite que tous les partis à l'Assemblée nationale du Québec soient reconnus, que tous les députés aient les moyens de faire leur travail. Parce que c'est ça, hein...

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...question : Est-ce que vous subissez un préjudice?

M. Nadeau-Dubois : Un... Bien, nous, en tout cas, on est, je vous dirais, insatisfaits par le rythme des discussions, ça, c'est clair.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce qu'il vous dit, le gouvernement?

M. Nadeau-Dubois : Il nous dit qu'il est en discussion, en consultation, en réflexion, qu'il explore plusieurs scénarios, mais on comprend ça. Mais là il y a des échéances qui approchent, et il y a des principes démocratiques, là. Il y a des partis qui ont été élus, il y a des députés qui ont été élus, ces députés-là ont droit d'avoir des moyens pour faire leur travail, et, plus on attend, plus c'est ça qu'on ne permet pas qui commence.

M. Dion (Mathieu) : Quelle est l'importance des commissions parlementaires et du nombre de sièges votants dans la nature des discussions? Parce que ça semble être là que ça coince, là, parce que la CAQ en veut huit... pas en veut huit, veut rester à sept, pour avoir la majorité plus deux...

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas clair exactement, je suis bien d'accord avec vous.

M. Dion (Mathieu) : Pouvez-vous nous éclairer là-dessus?

M. Nadeau-Dubois : Bien, les commissions parlementaires, ce n'est pas l'élément le plus sexy de la vie parlementaire, mais c'est un élément qui est démocratiquement très important. C'est un des rares outils dont disposent les oppositions pour influencer les lois qui sont adoptées ici. C'est un des outils parlementaires qui permet aux oppositions de jouer un rôle réellement de législateur. Donc, ça peut avoir l'air technique, mais c'est très important, et il n'y a pas de raison que les partis qui aient reçu un mandat des électeurs du Québec ne puissent pas participer à ce travail législatif qui se fait en commission parlementaire, démocratiquement. C'est important.

Moi, je comprends que, du point de vue du gouvernement, il y a une volonté de pouvoir aller le plus vite possible, qu'on adopte des lois. Ça, moi, je comprends ça, c'est leurs intérêts à eux. Du côté de l'opposition, on a un rôle à jouer, puis, pour jouer ce rôle-là, il faut avoir une présence en commission parlementaire, une capacité de travailler sur les projets de loi parce que, sinon, on ne fait pas notre travail, on ne fait pas le travail pour lequel les gens nous ont élus puis pour lequel on est payés.

Mme Plante (Caroline) : En clair, vous demandez ce que l'ADQ avait obtenu en 2009?

M. Nadeau-Dubois : Êtes-vous toujours sur la question des commissions parlementaires, spécifiquement?

Mme Plante (Caroline) : Non, de façon plus générale.

M. Nadeau-Dubois : Plus... Bien, parce que c'est une négociation dans laquelle il y a plusieurs éléments, là. Donc, ce qu'avait obtenu l'ADQ, en 2009, ça dépend de quel élément de la fameuse entente vous parlez, mais nous, on pense... Ce que je vous dirais sur l'ADQ, là, c'est que l'entente de 2009 de l'ADQ, c'est un précédent, c'est un précédent qui a été utilisé notamment par la CAQ à la 40e et à la 41e législature, dans son argumentation, pour obtenir certains outils, certains privilèges. Alors, si ça a servi à la CAQ, dans les dernières années, pour faire valoir leurs droits, on pense que c'est un précédent qui peut encore être utilisé aujourd'hui, puis c'est ce qu'on fait dans le cadre des négociations.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que vos demandes sont identiques à celles du PQ?

M. Nadeau-Dubois : Sur plusieurs éléments, oui.

M. Dion (Mathieu) : Sur les commissions parlementaires, juste pour revenir. Dans la mesure où on garde quatre à l'opposition officielle, présentement sept au gouvernement — là, il y avait une place pour le deuxième parti d'opposition, avant — là, il faudrait deux places?

M. Nadeau-Dubois : Oui.

M. Dion (Mathieu) : C'est ça. Est-ce que c'est là que ça achoppe, autrement dit?

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est-à-dire que... C'est quoi, votre... Est-ce que ça achoppe sur les deux places...

M. Dion (Mathieu) : Oui, sur les deux places parce qu'il faudrait qu'il ajoute une place, dans le fond.

M. Nadeau-Dubois : Bien, je pense que, là, on pourrait se perdre dans les détails, mais l'essentiel, c'est que la Coalition avenir Québec a 74 députés, hein? Il y a un maximum de quatre commissions parlementaires qui peuvent siéger en parallèle du salon bleu, où il y a un quorum de 13. Je vous laisse faire les calculs, là, le gouvernement est en mesure de trouver des députés pour couvrir quatre commissions parlementaires et le quorum au salon bleu. Il n'y a pas d'enjeu, ici, de gestion de personnel, surtout dans la mesure où il y a beaucoup moins de ministres caquistes qu'il y avait de ministres libéraux lors de la précédente législature.

Donc, sur le plan des mathématiques, là, sur le plan des ressources dont dispose le gouvernement pour couvrir les commissions parlementaires et le salon bleu, il n'y a pas de problème. Et on peut vous fournir ces chiffres-là par ailleurs, là. Nous, on a fait la démonstration, chiffres à l'appui, qu'il n'y a pas de réel enjeu de gestion de personnel, entre guillemets, là, pour le gouvernement.

M. Croteau (Martin) : Mon collègue connaît peut-être mieux le dossier que moi, là, mais que voulez-vous, que réclamez-vous exactement?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on pense que les partis de l'opposition doivent être représentés en commission parlementaire, ils doivent pouvoir participer à ces exercices-là en étant membres et ce qui vient avec, donc un droit de vote.

M. Croteau (Martin) : La liste exhaustive, là, des choses que vous réclamez quand vous dites...

M. Nadeau-Dubois : La liste exhaustive de tout ce qu'on demande? Bien, il y a certains éléments qui sont encore en train d'être discutés puis il y a des choses dont on ne veut pas... il y a certains éléments de négociation qu'on ne veut pas faire dans l'espace public. On ne veut pas tout négocier dans l'espace public. Mais, pour ce qui est des commissions parlementaires, nous, on veut une présence en commission parlementaire. On pense que Québec solidaire doit être reconnu comme groupe parlementaire. Ça signifie donc un cabinet de chef parlementaire, cabinet de leader parlementaire, ça signifie également un whip et ce qu'on appelle, ce qu'on surnomme souvent une whiperie, donc un bureau de whip, pour organiser le travail des députés. On veut également avoir des ressources financières pour faire notre travail.

Puis nous, le principe sur lequel on se base pour négocier, c'est le principe de parité financière. C'est-à-dire que, selon nous, chaque député est égal, hein, chaque vote est égal au Québec, chaque comté est égal au Québec, donc chaque député est égal et donc chaque député devrait avoir des ressources monétaires similaires pour faire son travail. Donc, si un parti a deux fois plus de députés, il devrait avoir deux fois plus de moyens, et non pas trois fois plus, quatre fois plus, comme ça a été le cas dans le passé.

Mme Plante (Caroline) : Sur Bombardier, avez-vous décelé une contradiction entre les propos de M. Fitzgibbon et ceux de M. Legault, c'est-à-dire M. Fitzgibbon qui applaudit la vente de la CSeries à Airbus et puis M. Legault qui avait qualifié ça d'un jour triste pour le Québec?

M. Nadeau-Dubois : J'ai entendu souvent M. Legault critiquer la décision du gouvernement précédent. Je n'ai pas pris connaissance des propos de M. Fitzgibbon. J'espère que M. Legault est d'accord avec ses ministres sur une question économique aussi importante que ça, en tout cas.

Mme Plante (Caroline) : Et puis sur la Caisse de dépôt, si je peux me permettre une dernière question, est-ce que vous pensez que c'est important qu'on revoie le rôle de la Caisse de dépôt? Je sais que vous aviez parlé aussi d'Investissement Québec et puis que le gouvernement s'engage à revoir le mandat d'Investissement Québec. Mais, précisément sur la Caisse de dépôt, est-ce qu'on doit revoir le mandat?

M. Nadeau-Dubois : Aussi. Aussi. Il y a une réflexion à avoir sur le rôle de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le développement économique au Québec. Cette réflexion-là doit se faire en parallèle avec la réflexion sur, je dirais, le caractère éthique des placements de la Caisse de dépôt, hein? Québec solidaire, ça fait longtemps qu'on remet en question, par exemple, certains placements de la caisse dans le domaine pétrolier. Je pense que toutes ces réflexions-là doivent se faire de front sur quel est le rôle qu'on veut donner à la Caisse de dépôt et placement. C'est un levier économique important pour le peuple québécois, c'est un des plus grands fonds souverains au monde, donc c'est un levier de développement économique qui peut servir soit à développer l'économie du Québec de manière durable, soit à encourager un modèle économique que, nous, on juge néfaste. Puis on pense que, oui, cette discussion-là doit avoir lieu.

Mme Plante (Caroline) : Croyez-vous qu'elle va avoir lieu? Parce que, ce matin, là, M. Fitzgibbon avait l'air à dire qu'il n'y aurait pas de changement à...

M. Nadeau-Dubois : Ça m'étonnerait. Ça m'étonnerait. Malheureusement, ça m'étonnerait.

La Modératrice : Une dernière question.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Juste une question sur l'entente, là, qui doit intervenir avec le gouvernement et les autres partis. C'est quoi, l'échéance, pour vous, là, dans la mesure où la reprise des travaux est prévue pour le 27?

M. Nadeau-Dubois : Il n'y a pas de jour J, là, il n'y a pas une journée fatidique. Mais nous, on juge que...

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...que vous soyez prêts puis que vous ayez les ressources nécessaires pour amorcer la session. Selon vous, là...

M. Nadeau-Dubois : Il n'y a pas de jour J, il n'y a pas de date fatidique, là, il n'y a pas de décompte qui est commencé. Mais, pour être bien honnête, on trouve que ça doit s'accélérer, qu'il faut accélérer le rythme parce que ce n'est pas juste pour nous, hein, c'est aussi pour le Parti québécois, c'est aussi pour le Parti libéral. Tout le monde veut pouvoir commencer à travailler. Les Québécois nous ont donné un mandat, et là, on est dans l'expectative. Je ne vous dis pas qu'on est en vacance. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a pour le moment. Mais il faut qu'on puisse travailler plus vite, et, pour ça, on a besoin de ressources. Alors, nous, on s'attend à ce que ça s'accélère. Je suis ici toute la journée aujourd'hui, toute la journée demain, alors j'espère avoir l'opportunité de continuer les discussions puis que ça débloque, là.

Des voix : Merci.

M. Nadeau-Dubois : Merci à vous autres.

Mme Plante (Caroline) : ...

M. Nadeau-Dubois : Oui?

Mme Plante (Caroline) : Je m'excuse, mais... Donc, vous vous résignez à ce que le débat ne se fasse pas sur la Caisse de dépôt...

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, on souhaite qu'il se fasse. On a d'ailleurs proposé, même, une commission parlementaire sur cette question-là. Je ne vous dis pas qu'on ne souhaite pas que ça se fasse, on le souhaite, on appelle à ce débat-là. Je n'ai pas entendu beaucoup d'ouverture, ceci étant dit, de la part du gouvernement, puis c'est bien dommage.

(Fin à 13 h 57)

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