(Quatorze heures dix-sept minutes)
M. Barrette : Alors, bonjour, tout
le monde. Alors, merci d'être là aujourd'hui, ou, plutôt, c'est à vous,
quasiment, de me remercier d'être là aujourd'hui. Je ne suis pas censé l'être,
mais je suis content de l'être, avec vous, aujourd'hui. C'est un hasard.
Alors, écoutez, j'ai été évidemment très
surpris d'entendre ce que j'ai entendu aujourd'hui pendant que je déménageais
dans mon nouveau bureau comme critique parlementaire au Conseil du trésor et
aux Transports. Écoutez, aujourd'hui, on a entendu le gouvernement de M.
Legault se contredire. Et je vous dirais d'emblée, parce que ça semble être une
tendance qui va se continuer, malheureusement, on a été habitués à un parti et
à un chef de parti, M. Legault, dans l'opposition... à changer constamment
d'idée et à se contredire. Et là, aujourd'hui, maintenant que ça fait plus d'un
mois qu'il est au pouvoir, ça continue, sauf qu'il est au pouvoir, et la
population, à mon avis, doit s'attendre à ce qu'en face on projette au moins
une image de stabilité ou, du moins, une image de connaissance des dossiers.
Alors, aujourd'hui, de voir M. Legault faire la sortie qu'il a faite sur
le surplus de 3 milliards de dollars, ça m'étonne énormément. Puis, en
quelque part, si j'étais fonctionnaire aujourd'hui, là, je serais très irrité
de la sortie de M. Legault pour plusieurs raisons.
Vous savez, le Parti libéral a fait un
choix en 2014. On a fait le choix d'avoir des finances publiques vérifiées par
la Vérificatrice générale. Alors, si, aujourd'hui, M. Legault nous dit que
la vérificatrice n'a pas fait un bon travail, c'est quelque chose de
problématique. Je vous rappellerai que M. Caire lui-même, avant la campagne
électorale, le 21 août, a dit : Oui, on part tous sur la même page, on a
la même lecture de la situation des finances publiques. Je vous rappellerai
qu'il y a moins d'une semaine, M. Girard, dans l'actuel gouvernement de
M. Legault, a confirmé qu'il y avait un surplus de 3 milliards de
dollars. Et là, aujourd'hui, de façon tout à fait surprenante, bien, on
conteste la validité de ces chiffres-là. Et, en plus, on remet en cause
littéralement la compétence des fonctionnaires parce qu'on dit : Bien là,
ce n'est peut-être pas les bonnes méthodes comptables. Bien, je voudrais
rappeler aujourd'hui à M. Legault qu'il est comptable, et que jamais,
jamais, jamais il n'a remis en cause la méthode comptable du gouvernement du
Québec, et il n'a jamais remis en cause les évaluations de la Vérificatrice
générale, qui se base aussi sur ces paramètres-là.
Alors, est-ce que M. Legault, il est
en train de changer d'idée et d'essayer de dire à ses propres ministres, à la
population : Nous ne remplirons pas nos promesses? On va vous inventer une
nouvelle comptabilité pour qu'on ne puisse pas arriver à destination. Est-ce
que M. Legault est à la recherche d'excuses pour ne pas remplir les
promesses qu'il a faites en campagne électorale? Est-ce que M. Legault
s'est fait élire sur de fausses prémisses? C'est à ça que ça nous mène
aujourd'hui, son intervention. Et je constate que déjà il y a des
contradictions dans son propre ministère. C'est, pour moi, inquiétant, et ça
devrait l'être pour la population aussi.
M. Cormier (François) :
Donc, vous soupçonnez que ce soit une stratégie?
M. Barrette : Ah! j'en
suis convaincu. Écoutez, là, on a été, nous, le Parti libéral, au pouvoir
pendant quatre ans. On avait annoncé qu'on allait revenir à l'équilibre
budgétaire. On avait annoncé qu'on vérifierait l'état des finances publiques
avant l'élection. Un mois plus tard et quelques jours, soudainement, la
vérificatrice se serait trompée, les méthodes ne seraient pas bonnes? Écoutez,
nous avions comme ministre des Finances un homme qui était reconnu par la
planète économique entière comme étant le troisième meilleur prévisionniste au
monde et, aujourd'hui, il se serait trompé et la Vérificatrice générale aussi?
Moi, je trouve ça très inquiétant venant d'un chef d'État qui aujourd'hui se
contredit avec ses propres ministres pour essentiellement construire une
histoire pour, en ce qui me concerne, annoncer qu'il ne pourra pas livrer ce
qu'il a promis de livrer à la population québécoise.
M. Bélair-Cirino (Marco) : La
Vérificatrice générale doit-elle tirer au clair le montant, l'excédent
budgétaire qu'il y avait dans le coffre?
M. Barrette : Écoutez, moi, à
partir du moment où le premier ministre remet en cause les hauts fonctionnaires
qui, par définition, sont apolitiques, là, sont des êtres humains qui, en
dehors, ont peut-être des opinions, mais, dans leurs fonctions, là... Moi je
n'ai jamais vu un fonctionnaire inventer une méthode comptable. Je n'ai jamais
vu ça. Je n'ai jamais vu, dans l'histoire, reprocher aux hauts fonctionnaires
du Québec de masquer, de façon comptable, des choses. Ça, c'est un langage
qu'un comptable, trait d'union, premier ministre devrait comprendre.
Alors, comment ça se fait aujourd'hui que
le premier ministre remet en cause des fonctionnaires? C'est-u parce qu'il veut
en congédier plus que 5 000? C'est quoi, sa finalité? Alors, d'un côté, je
répète, là, il y a M. Fitzgibbon, M. Girard. Ils ont tous dit que... oui,
oui, c'est ça, il n'y a même pas une semaine. Et là une semaine plus tard :
Ah! bien là, ce n'est pas les bonnes méthodes comptables puis ce n'est
peut-être pas 3 milliards. Ça sent un premier ministre qui veut baisser
les ardeurs des attentes de ses ministres, et donc de dire à la population :
Vous nous avez élus, vous nous avez crus, mais peut-être qu'on ne sera pas
capables de livrer. Moi, ça m'inquiète, ça.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que vous craignez que le bilan positif que vous avez fait valoir tout au
long de la campagne électorale soit terni par M. Legault via une nouvelle façon
d'interpréter les chiffres?
M. Barrette : Moi, je suis
fier d'une chose, puis je vais le répéter autant de fois qu'il le sera
nécessaire. On a choisi, comme gouvernement, de la voir, cette situation-là,
vérifiée par une personne dont personne au Québec, la vérificatrice, ne remet
en cause ni la compétence ni l'intégrité. Alors, aujourd'hui, là, on dirait à
tout ce beau monde là : Vous vous êtes trompés, nous, à la CAQ, on voit
clair aujourd'hui, vous vous êtes tous trompés dans le passé? Moi, je suis
inquiet, là. Si j'étais dans la population aujourd'hui, je serais inquiet.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que c'est matière à alimenter le cynisme, ce que M. Legault a fait?
M. Barrette : Absolument, absolument,
absolument. Écoutez, c'est une question, aujourd'hui, qui n'est pas politique.
Elle devient politique par l'intervention de M. Legault, mais elle est aussi
froide qu'un comptable peut l'être. C'est un chiffre. Alors, ces états
financiers là ont été vérifiés par une personne intègre et compétente. Ça a été
confirmé. Ça a été même confirmé et affirmé par au moins un des ministres de
l'actuel gouvernement. Et là, soudainement, ce mercredi matin ci, par une
nuageuse journée d'automne, le premier ministre trouve que, là, il y a des
nouvelles méthodes comptables à mettre en place et déterminer de nouveaux
chiffres. Je suis inquiet. Ce n'est pas normal, mais pas normal du tout.
M. Dion (Mathieu) : Sur le
fond, ce qu'il dit, c'est que les dépenses, autrement dit, ceux qui ont les
factures, là, si on veut, donc les dépenses qui sont inscrites dans les lignes,
finalement, elles ne sont pas encore réalisées, mais elles sont à venir, tu
sais. Et c'est en ce sens-là qu'au niveau de la comptabilité il y a une
révision à faire. Sur le fond, vous n'êtes pas d'accord avec lui?
M. Barrette : Bien oui, mais,
attention, tous les ministres des Finances font ça. Et, quand ils font des
états, quand ils font des mises à jour, ça prend ça en considération, et, quand
la vérificatrice fait ses vérifications générales, elle prend en considération
ces éléments-là. Quand vous faites un bilan comptable... Moi, je ne suis pas un
comptable comme M. Legault, mais je vois des bilans comptables. Moi, j'ai vécu
dans un univers où j'en voyais. Il y a des lignes qui sont des provisions pour
dépenses à venir et ainsi de suite. Ce sont des normes comptables qui sont
normales. Alors, normalement, le vérificateur et un comptable prennent ce genre
d'élément là en considération.
Et je vais même vous renvoyer la balle. Pourquoi
fait-on des cadres financiers? Pourquoi? Parce qu'on projette dans le futur, en
fonction de notre situation financière aujourd'hui, nos promesses. On prend en
considération les dépenses engagées, et on présente un cadre financier, et on
dit à la population si ça tient ou non la route. Alors, la réponse à votre
question, elle est là. Politiquement, on fait un cadre financier en prenant en
considération les dépenses à venir. Alors là, d'arriver aujourd'hui puis dire :
Ah! bien voyons donc, on n'a pas pris en considération les dépenses à venir
pour le restant de l'année, franchement...
Mme Plante (Caroline) :
Lorsque M. Fitzgibbon a été questionné à ce sujet-là ce matin, il a dit :
On est en train de travailler les chiffres pour obtenir un chiffre final dans
les prochaines semaines. Qu'est-ce que vous interprétez de ça?
M. Barrette : Bien, moi, ce
que j'interprète... Puis, comme je vous l'ai dit il y a quelques instants, je
vois un gouvernement qui actuellement est en train de se construire une
histoire pour justifier de ne pas livrer ce qu'ils ont promis. Vous savez, c'est
la version caquienne du trou qu'on a d'habitude lorsqu'on arrive au
gouvernement. On n'avait pas vu qu'il y avait des dettes, des manques à gagner
et ainsi de suite. Là, ils ne peuvent pas dire ça. Ils ne peuvent pas.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais pourquoi, M. Barrette? Pourquoi? L'argent est là, ils ont fait des
promesses. Pourquoi?
M. Barrette : C'est à eux de
poser ces questions-là. C'est à eux à répondre à ça. La première question à
laquelle ils doivent répondre, elle est très simple. Pourquoi, il y a moins
d'une semaine, vos ministres majeurs en Finances ont dit : Bien oui, c'est
vrai, il y a 3 milliards; une semaine plus tard, bien non, la méthode comptable
n'est pas bonne? Voyons, ça ne tient pas la route. Juste comme ça, ça ne tient tout
simplement pas la route. Écoutez, les méthodes comptables qui sont utilisées
sont les mêmes depuis toujours. Là, soudainement, les méthodes comptables
donneraient des résultats inappropriés et, soudainement, la méthode comptable
qui a amené la Vérificatrice générale à dire : Oui, c'est vrai, il y a
tel, et tel, et tel surplus, elle n'est plus bonne. Coudon, est-ce que
M. Legault s'en va vers le prix Nobel de la comptabilité? Il a inventé et
découvert quelque chose?
M. Croteau (Martin) :
Reprochez-moi d'être cynique, mais tous les gouvernements font ça, là, arriver
aux commandes puis dire : Ah! les finances publiques sont en moins bon état
qu'on l'attendait.
M. Barrette : Votre question
est excellente. Et c'est exactement la raison pour laquelle, au Parti libéral,
on avait choisi, en arrivant au pouvoir en 2014, d'avoir une vérification
indépendante avant la campagne électorale pour dire à la population : Vous
ne vous ferez pas dire, cette fois-ci et pour toujours : Ah! voici, on a
trouvé telle chose. On a fait ça pour ça. C'était ça qui était l'objectif,
empêcher un prochain gouvernement, incluant nous-mêmes, d'aller devant le
public puis dire : Ah! on a été surpris de… C'est pour ça qu'on a fait ça.
Alors, aujourd'hui, ne pouvant pas évoquer la surprise, on invente une nouvelle
histoire comptable à propos de règles qui sont utilisées depuis toujours. Rien
que dire cette phrase-là montre à quel point qu'il y a, sous la proverbiale
roche, une anguille. Alors, moi, je pose la question : Quelle est
l'anguille?
M. Gagnon (Marc-André) :
Comme vous êtes porte-parole aussi en matière de transport, j'aimerais vous
entendre concernant le dossier du troisième lien. M. Bonnardel a fait une
annonce ce matin, la nomination d'un nouveau directeur du bureau de projet. On
ne sait pas encore si le futur pont de l'île d'Orléans, qui fait maintenant
partie du bureau de projet, pourrait être une portion du troisième lien, mais
M. Bonnardel nous dit : Chose certaine, il y aura un troisième lien.
Est-ce que ça vous rassure, ça vous inquiète?
M. Barrette : Bien non!
Autre sujet pour lequel je peux appliquer la même formule que j'ai utilisée en
introduction de ce point de presse. À la CAQ, on a été habitués à des
changements de direction, hein? Tout le temps, tout le temps, on changeait
d'idée. Le troisième lien, je pense que, pour M. Bonnardel, c'est un
dossier qui existe depuis des années. Comment ça se fait qu'on arrive
aujourd'hui avec ce changement-là? Pourquoi? Est-ce cosmétique? Est-ce qu'on a
changé la personne qui dirigeait le bureau de projet parce qu'il ne faisait pas
l'affaire de la CAQ? On sait que la CAQ a annoncé en campagne électorale
essentiellement que, si on ne vous aime pas, on va vous tasser. Est-ce que c'est
ça qui se passe? Et là on change le projet. Est-ce qu'on a consulté les gens de
l'île d'Orléans? Moi, je peux vous dire une chose, à l'île d'Orléans,
aujourd'hui, d'après les informations que je reçois, très informelles, on n'est
pas heureux. Alors là, on est dans l'à-peu-près et on est dans le changement
impromptu de direction encore une fois, encore une fois.
M. Gagnon (Marc-André) :
Et de dire qu'autrement dit le troisième lien sera construit un peu coûte que
coûte, est-ce que ça vous inquiète?
M. Barrette : Moi, ça
m'inquiète énormément parce qu'au Québec, aux dernières nouvelles, on a des
règles. Je vous rappellerai que notre gouvernement a mis en place, à la suite
d'une certaine commission, un paquet de règles que l'on doit suivre, et ces
règles-là, est-ce qu'on va passer outre pour aller plus vite vers un projet qui
n'aura pas été l'objet des consultations appropriées et ainsi de suite? Aujourd'hui,
je reçois une nouvelle. Je vais l'analyser. Mais je suis très surpris et, oui,
pour ce dossier-là aussi, je suis très inquiet. Comment ça se fait que ça sort
du sac comme ça ce matin?
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
coûte que coûte, c'est un peu ça que votre gouvernement, à l'époque, disait,
là. M. Couillard disait : La question n'est plus de savoir si on va le
faire, c'est comment, à quel endroit puis de quelle façon.
M. Barrette : Oui, mais là ce
qu'on nous annonce, essentiellement, presque, là, c'est que… À date, là, on a
des commentaires contradictoires d'un et de l'autre. M. Bonnardel : Ce ne
sera pas avant la troisième année. M. Caire : Bien, ça va se faire le plus
vite possible. M. Legault, bon, on ne sait pas trop dépendamment de la journée.
Moi, aujourd'hui, je pense que M. Bonnardel doit être transparent et nous dire
exactement ce qu'il veut faire. Un, quelles consultations veut-il faire? Deux,
quel est le mandat de la consultation? Hein, le mandat, c'est : On le fait
où, à quelles conditions, péage, pas péage, avec ou non l'île d'Orléans? Là, on
est dans de l'à-peu-près, et, ce matin, ça change encore une fois. Moi, je
trouve que ça fait pas mal, pas mal, pas mal amateur.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, il faudrait consulter les gens de l'île d'Orléans en général?
M. Barrette : Bien, moi, je
pense qu'à partir du moment où on rentre dans le bureau de projet l'île
d'Orléans et qu'il y a la question du pont, on va faire quoi? C'est une
question qui est légitime. Est-ce que, là, on est dans une intention non avouée
de faire un tunnel pour lequel il va y avoir une sortie et une entrée sur l'île
d'Orléans? Les gens de l'île d'Orléans vont-ils être heureux de ça? Va-t-on les
consulter? Quels sont les coûts additionnels? Est-ce qu'on fait ou on ne fait
pas le pont? Il me semble qu'avant de faire une annonce comme celle qui a été
faite ce matin par M. Bonnardel on aurait pu arriver avec un peu plus de
substance pour répondre aux inquiétudes de la population locale, ce qui n'est
pas le cas.
M. Bélair-Cirino (Marco) : En
fait, est-ce qu'on doit écarter tout tracé qui passerait par l'île d'Orléans?
M. Barrette : Sur ce point-là,
précis, il doit y avoir une transparence de l'intention du projet au complet, des
analyses détaillées. Là, aujourd'hui, ce n'est pas compliqué, c'est comme si M.
Bonnardel faisait un tracé sur une carte géographique puis il nous dit :
Ça va être ça. Oui, mais ça, c'est quoi, là?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...d'emblée ce tracé-là, là?
M. Barrette : Pour moi,
l'enjeu n'est pas là aujourd'hui. Pour moi, l'enjeu aujourd'hui est d'avoir une
pensée claire et une méthode qui soit bien définie à la case départ, ce qui,
manifestement, n'est pas le cas aujourd'hui.
Mme Plante (Caroline) : Mais
pourquoi ne pas écarter un tracé sur l'île d'Orléans?
M. Barrette : On s'entendra
que cette question-là, ce n'est pas à moi de répondre à ça. Moi, je suis ici
pour mettre les points sur les i. Actuellement, on a mis plus de i sur la
feuille que de points sur au moins un i. Alors, moi, je laisse à M. Bonnardel, M.
Legault d'être plus transparents et plus clairs envers la population.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Concernant la crédibilité de M. Legault en matière de comptabilité, donc vous
la décrivez comment, sa crédibilité?
M. Barrette : Bien, écoutez,
moi, je l'ai entendu au moins à une reprise, sinon deux, dans le débat en
anglais, invoquer avec beaucoup d'insistance le fait qu'il était... Comme il
l'a dit en anglais : I am a chartered accountant. Parfait. Alors, s'il a
une compétence, là, moi, je peux vous dire que j'ai une compétence en santé. Je
vais vous dire ça de même.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais à la lumière des propos, là, tenus ce matin...
M. Barrette : Bien là, ça
m'étonne. C'est ça qui m'inquiète le plus. Moi, de voir un premier ministre qui
a une compétence de comptabilité à la base, c'est ça, sa formation de base, venir
remettre en cause les méthodes comptables, wow! c'est quasiment une accusation,
là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous savez que votre ancien collègue, Jean Habel, avait porté plainte à l'Ordre
des CPA durant la campagne électorale concernant toute la notion des impôts
latents, des explications, qualifiées de vaseuses, par le Parti libéral du
Québec. Est-ce que vous demandez à l'Ordre des CPA aussi d'ajouter, là, les
propos tenus ce matin dans la mesure où ils auraient pu être de nature à
induire le public en erreur quant à des notions comptables et miner la
crédibilité de la profession de comptable agréé?
M. Barrette : C'est une
excellente question qu'il va falloir adresser quand même. Vous me l'adressez. Est-ce
que moi, je vais porter une plainte additionnelle? Aujourd'hui, la réponse, c'est
non.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais les gens de l'Ordre des comptables, qui peuvent nous regarder, est-ce
qu'ils doivent...
M. Barrette : Bien, moi, je
vous invite à aller leur poser ces questions-là. Je pense qu'ils vont être
intéressés. L'Ordre des comptables va certainement être intéressé à réagir à
cette affirmation-là.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que, M. Barrette, vous étiez étonné ce matin d'entendre M. Fitzgibbon se
réjouir de la vente de la CSeries à Airbus, considérant que M. Legault,
lui, avait qualifié ça d'une triste journée?
M. Barrette : Oui, absolument,
absolument. Alors, lequel des deux est le plus lucide? Alors, ce que j'ai
entendu, c'est M. Fitzgibbon donner une opinion d'affaires neutre d'un
politicien qui arrive dans l'arène politique. C'est rafraichissant. Elle est
évidemment en totale contradiction avec le politicien qui a des normes
comptables variables, et qui change d'opinion constamment, et qui a vociféré
pendant des années à l'effet que c'était une mauvaise décision, alors que M.
Fitzgibbon a dit : Il fallait que le gouvernement intervienne et il est
intervenu correctement. Il a aussi dit que ça ne veut pas dire que c'est la
décision parfaite. Il n'y en a pas, de décision parfaite. Mais il a noté et
reconnu le bien-fondé de notre intervention. Alors, c'est en contradiction
totale. Moi, je suis rafraîchi par ça. J'ai vu un politicien qui arrive dans
l'arène et qui, avec grande transparence et franchise, nous a dit : Bien
oui, c'est ça qu'il fallait faire, alors que son chef nous a dit exactement le
contraire. Alors, on comprendra qu'un plus un égale deux. Alors, il vient de
dire à son chef, premier ministre, qu'il s'est trompé pendant des années.
Mme Plante (Caroline) : Mais
là vous dites que la décision n'était pas parfaite.
M. Barrette : Il n'y a jamais
de décision parfaite.
Mme Plante (Caroline) :
Qu'est-ce qui n'était pas parfait dans ce dossier-là?
M. Barrette : Bien, moi, je ne
peux pas faire de commentaires là-dessus parce que je n'étais pas partie de la
mécanique pour prendre ladite décision. Alors, moi, je sais par expérience
qu'il n'y a rien de parfait dans la vie. Regardez-moi bien, bien, bien dans les
yeux, là. J'en ai pris, des décisions, dans l'ancien gouvernement, puis il n'y
a rien de parfait. Alors, ça, c'est la réalité. Mais là qu'est-ce qu'on a? On a
un ministre qui contredit le premier ministre, et je ne suis pas surpris parce
qu'à quelque part c'est M. Fitzgibbon qui a raison.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
c'est rafraîchissant. Donc, M. Fitzgibbon, vous trouvez que, là, pour lui, en
tant que ministre, c'est un bon départ?
M. Barrette : Il faudrait
demander ça à M. Legault.
Mme Plante (Caroline) : Mais
vous évoquez des décisions que vous avez prises par le passé, qui étaient
imparfaites. Voulez-vous nous faire la liste?
M. Barrette : Ah non! Écoutez,
vous ne vous attendez pas à un point de presse aussi long? Non, quand même!
Mme Plante (Caroline) : Mais
c'est parce que vous l'évoquez vous-même, là. Voulez-vous exprimer des regrets
ici aujourd'hui?
M. Barrette : Non. Regardez,
il n'y a aucune décision qui est parfaite, et c'est très clair qu'il n'y a
aucune des décisions qui est parfaite. Ça, c'est bien évident. Alors, il n'y a
personne qui va prétendre, et moi le premier, à la perfection. Par contre,
quand on a une affirmation comme celle de M. Fitzgibbon, elle est lourde de
conséquences. Alors, c'est sérieux, cette affirmation-là. Il est en
contradiction. Et il est venu dire aujourd'hui : M. Legault a dit des
choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord, puis, en termes plus
populaires, il est dans le champ gauche, puis moi, je pense que le Parti
libéral a pris la bonne décision.
Mme Plante (Caroline) : Sur
la Caisse de dépôt, est-ce que ce ne serait pas une bonne idée de revoir, donc,
les mandats d'Investissement Québec et de la Caisse de dépôt, là, en tout cas,
d'étudier la question en commission parlementaire? Ce ne serait pas une bonne
idée, ça, de revoir le rôle de la Caisse de dépôt?
M. Barrette : Bien, écoutez,
la Caisse de dépôt, là, elle a été créée avec une mission que l'on connaît, et
on a voulu qu'elle ait son indépendance. Elle a son indépendance, et je pense
que ça, c'est très important. Et l'exemple que vous prenez à l'instant, là, est
un bon exemple. Je comprends que la Caisse de dépôt n'est pas nécessairement le
seul joueur là-dedans, là, ou le joueur principal, pour ce qui est de la
décision de la CSeries, mais il n'en reste pas moins que la Caisse de dépôt
doit, elle, avoir son maximum, sinon sa totale indépendance. C'est important. La
meilleure démonstration, c'est le commentaire qu'on a fait il y a quelques
instants. M. Legault, là, dans cette situation-là, s'il avait été au pouvoir,
est-ce qu'il aurait été heureux qu'on perde 40 000 emplois? Puis c'est
peut-être ça qu'il aurait fait au bout de la ligne. C'est ça, la réalité. Alors,
à un moment donné, il y a des gens qui doivent prendre leurs décisions. Et, sur
le plan économique, à date, il y a plein, plein, plein de contradictions à la
CAQ.
Et puis ça me surprendrait beaucoup que
vous ne me posiez pas une question sur RONA. Bien, RONA, là, je vous rappelle
que M. Dubé et Mme Girault étaient autour de la table. Lorsque la décision
d'aller de l'avant avec la vente a été prise, ils étaient représentants de la
Caisse de dépôt et d'Investissement Québec. Ils sont aujourd'hui ministres. M.
Legault
avait critiqué ça de façon véhémente. Aujourd'hui,
il s'entoure de gens qui ont pris cette décision-là. Qu'il réponde : Est-ce
qu'il y a un M. Legault puis un M. Hyde? C'est-u ça qu'on a, là? On a un homme
à deux personnalités? Quand ça fait son affaire politiquement de critiquer, il
critique même si c'est sans fondement, et après il ne revient jamais, jamais,
jamais sur ses positions et ce sont d'autres de ses ministres qui,
essentiellement, recadrent sa position. Alors, aujourd'hui, je trouve que c'est
un départ assez intéressant, là, de la CAQ.
M. Gagnon (Marc-André) : Le
rôle joué par Mme Girault et par M. Dubé à l'époque, selon vous, ça rend M.
Legault inconfortable ou ça le place dans l'embarras?
M. Barrette : Bien, ça ne peut
pas faire autrement que le mettre dans l'embarras. Ces gens-là ont été partie
de la décision. Aujourd'hui, là, ils ne peuvent pas nier le fait qu'ils ont été
partie d'une décision qui a été prise volontairement par le conseil
d'administration de ladite compagnie, hein? Ça a été dit à nombre de reprises,
ce n'était pas une offre hostile, là. Il y a des administrateurs, dûment
assignés, formés, compétents, qui ont pris une décision, et il y a deux
personnes qui sont actuellement ministres qui ont participé à ces décisions-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Ça
ne met pas dans l'embarras aussi le Parti libéral, dans la mesure où Mme
Anglade avait qualifié la vente de RONA à Lowe's de bonne décision, puis
aujourd'hui on apprend qu'il y a eu plusieurs magasins de fermés au Canada,
dont neuf au Québec?
M. Barrette : Bon, alors la
décision qui a été prise, je le répète, et il faut le répéter à moult reprises,
c'est une décision d'affaires qui a été prise par le conseil d'administration
de l'époque de l'entreprise, qui avait droit de le faire et qui ne faisait pas
face à une offre d'achat hostile. C'est ça, la réalité. À un moment donné, il faut
mettre les choses...
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Une décision d'affaires pour RONA, mais, pour le Québec, est-ce que c'était une
bonne décision?
M. Barrette : Regardez, pour
le Québec, les décisions du Québec appartiennent au Québec. Dans le Québec, il
y a des entreprises qui sont indépendantes, et, si, aujourd'hui, à chaque fois
qu'une entreprise doit prendre une décision, le gouvernement doit intervenir,
là...
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Même les entreprises dans lesquelles il a un rôle d'actionnaire avec
possibilité de blocage?
M. Barrette : Bien, au moment
où on se parle, là, ces gens-là ont réfléchi, là. Merci de la question. Vous me
renvoyez directement à M. Dubé et à Mme Girault. Non, non, non, mais c'est bien
intéressant, votre question. Elle est très intéressante, elle est très
intéressante.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Au
final, les patrons de Mme Girault puis de M. Dubé, c'étaient Mme Anglade, puis
le ministre des Finances, puis le premier ministre du Québec.
M. Barrette : Absolument pas.
La Caisse de dépôt, mon cher monsieur, là, elle est indépendante. Alors, il n'y
a personne au Québec qui...
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Investissement Québec?
M. Barrette : Investissement
Québec, c'est un fait. Mais il n'en reste pas moins que ces gens-là, de façon
libre, consensuelle, volontaire, indépendante, ont pris cette décision-là. Que
Mme Girault et M. Dubé viennent devant la caméra nous dire pourquoi ils étaient
en faveur de cette décision-là et pourquoi, à ce moment-là, ils sont en
porte-à-faux avec M. Legault. M. Legault, là, ce n'est pas juste une personne
qui change d'idée constamment. C'est une personne qui se met tout le temps en
porte-à-faux et, aujourd'hui, on l'a vu, invente des histoires comptables pour
diminuer les attentes et expliquer à la population : Mais on ne pourra pas
faire ce qu'on a dit qu'on allait faire.
M. Gagnon (Marc-André) :
Comment expliquer le silence du Parti libéral sur le dossier RONA jusqu'à
maintenant, là? Le jour où les fermetures de magasins ont été annoncées, Mme
Anglade ne voulait pas commenter, personne au Parti libéral ne voulait réagir.
M. Barrette : Êtes-vous en
train de me dire que vous êtes encore plus que d'habitude contents de me voir
devant vous ce matin?
M. Gagnon (Marc-André) : Non,
mais la vraie question, c'est : Pourquoi ne pas avoir réagi le jour où ces
fermetures-là ont été annoncées?
M. Barrette : Écoutez, moi, je
n'ai pas de réponse à vous donner. Actuellement, on est dans une période de
transition. Évidemment, on est comme les autres, là. On a à vivre cette
transition-là sur le plan organisationnel. Il faut le voir simplement comme ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Ce
n'est pas d'un certain embarras pour les libéraux?
M. Barrette : Pas du tout.
M. Croteau (Martin) : Sur un
autre sujet, quelle réponse attendez-vous du gouvernement Legault à ce pacte de
transition signé par 500 personnalités, là, qui appellent à l'action contre les
changements climatiques?
M. Barrette : Bien, une
action, aussi minimale soit-elle. Alors, on sait que, pour la CAQ, l'environnement,
ce n'est pas un enjeu, ce n'est même pas un mot prononcé. Il l'a prononcé, M.
Legault, ce mot-là, à l'assermentation. Parfait. Alors, maintenant, là, y a-tu
des gestes qui s'en viennent? Alors, le seul geste qu'on a vu à date en matière
d'environnement, c'est le point de presse de la ministre de l'Environnement,
que je ne commenterai pas, mais que vous avez abondamment commenté.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Juste
une dernière question, si vous le permettez, puis, si vous n'êtes pas habilité
à y répondre, juste me le dire. M. Nadeau-Dubois, le député de Gouin, s'est
plaint de la lenteur des négociations, des discussions pour la reconnaissance
de sa formation politique à l'Assemblée nationale. Est-ce que votre parti
politique met des bâtons dans les roues de Québec solidaire pour notamment
avoir un siège avec droit de vote dans chacune des commissions parlementaires?
M. Barrette : Alors, je ne
suis pas habilité à y répondre, mais je vais y répondre pareil, évidemment.
Alors, écoutez, on vit une situation qui
est exceptionnelle. Alors, si on appliquait à la lettre la règle, il n'y en
aurait même pas, de discussion. Alors, le simple fait qu'il y en ait, c'est une
bonne nouvelle. Alors, c'est comme ça qu'il faut le voir. Alors, je rappelle à
M. Nadeau-Dubois que, si on applique la règle, la discussion dont il parle, elle
est déjà terminée. Avec évidemment les autres partis, nous nous sommes engagés
dans une discussion à ce sujet-là, et elle progresse, et c'est normal. Cette
affirmation-là de M. Nadeau-Dubois, c'est normal. C'est pour mettre un petit
peu de pression sur la mécanique de la négociation. Mais, je le rappelle, normalement,
là, c'est terminé, cette discussion-là. Ils ne sont pas reconnus, point, merci,
bonsoir, on n'en parle plus. Mais on en a, des discussions pour faire des
aménagements compte tenu de la situation exceptionnelle. Alors, moi, je pense
que c'est une bonne nouvelle. Il faut laisser aller les choses. Les choses évidemment
vont être conclues au moins le 27 novembre prochain. Alors, il n'y a pas
de raison de s'émouvoir sur le fait que ce n'est pas conclu au moment où on se
parle.
M. Dion (Mathieu) :
…qu'ils veulent le beurre et l'argent du beurre?
M. Barrette : Bon, écoutez,
ah bien! le programme de Québec solidaire, ça ressemble à ça un peu, hein?
C'est la ferme aussi et probablement le comté, le pays.
M. Gagnon (Marc-André) :
Il y a encore de l'espoir, là, pour QS?
M. Barrette : Bien, c'est-à-dire
qu'il y a un débat. Il y a une négociation qui se fait. Alors, nous sommes, je
pense, tout le monde, des démocrates au sens de la démocratie du terme. Il y a
une situation qui est d'exception, puis ça, je pense que tout le monde va
l'admettre. La règle, elle est claire. Et aujourd'hui on négocie pour assouplir
la règle compte tenu de la circonstance. Écoutez, moi, je pense qu'on a fait un
grand bout de chemin, là. Si M. Dubois n'est pas content aujourd'hui,
bien, il a le droit. Puis c'est sûr qu'il veut plus comme tout le monde. Bien,
peut-être même qu'il veut tout. Mais ça, c'est comme la perfection, ça n'existe
pas. On ne peut pas tout avoir non plus.
Mme Plante (Caroline) :
Appuyez-vous, au Parti libéral, la candidature de M. Paradis au poste de
président de l'Assemblée nationale?
M. Barrette : Alors, non
seulement je ne suis pas habilité à répondre à ça, mais je n'ai eu aucune
discussion à cet effet-là à date. Très sincèrement, non, on n'a pas eu ce
débat-là ou cette discussion-là avant. Désolé.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Pour l'élection partielle dans Roberval, vous allez être prêts à temps?
Êtes-vous surpris par la précipitation avec laquelle le premier ministre agit?
M. Barrette : Oui et non.
Vous avez posé deux questions. Alors, c'est oui et c'est non à chacune.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, vous êtes prêts puis vous n'êtes pas surpris de la précipitation?
M. Barrette : C'est ça.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Barrette : Ça vous
fait du bien, hein?
Mme Fletcher (Raquel) : On the surplus, so what you're saying about the surplus is that Mr.
Legault should not doubt the number that is there, the $3 billion, and that
that $3 billion surplus will remain there at the end of this year.
M. Barrette :
Look, it's an amazing statement that we've heard this morning from Mr. Legault,
an amazing statement. First of all, he said it a number of times during the
campaign, he is a chartered accountant. When we came into power in 2014, we
made sure that, from now on, the public finances would be examined by the
General Auditor, and it's been the case. Why? To show the public and to all
parties exactly what the situation is in terms of budget, and public finances,
and so on. His own minister said, less than a week ago, that the $3 billion is
a fact. As it is, it's a fact. So, today, he's coming out saying the Auditor
General was wrong, the civil servants were wrong, my minister was wrong: Me, myself, I found that maybe there are a number of
different accounting rules that were put into place. Look, what that shows or
says, it says that the Auditor General was wrong, the civil servants were
wrong, his own minister was
wrong and he is right. I think he's building a story to come up in front of the
public and say: Whoa! not only did… Normally, I should come in front of you and
say: Well, we found that the public finances were not where they should be, everything
that's been said was wrong. He cannot do that. It's impossible. Now, he's
trying to build a story from which he will come up and say: Well,
unfortunately, I cannot do this and that. I promised you a lot of things, but
because of accounting rules, I cannot do it. This is, in many ways, quite close
to insulting the public servants. I've never heard any story in this government and the previous governments as going in that direction,
saying that the accounting rules were mismanaged, bent in order to get a
different result. I repeat it. The Auditor General, who, if I'm not mistaken
myself, is also an accountant, came out in August and said: This is what
the situation is in terms of
public finances, there is this surplus. Mr. Girard said it himself less than a
week ago. And, today, surprise, the rules are not the right rules and the
surplus is not exactly what it should be. Look, it's a story being built in
front of our eyes that has only one target, to say to people: Well, I'm sorry, you
elected us on false premises.
Mme Fletcher (Raquel) : The other announcement that the government made today, on the third link, is they hired a new director. It
looks like the third link is going to be put on the east side, by the île d'Orléans. I heard you saying in French
that it's a little bit «ragoût», their plan, but the Liberal Party is for a
third link. So, if the government does go ahead with their project, will the Liberal Party support
that?
M. Barrette : Well, what we saw today is again a change of mind. CAQ has always
been a party that was changing its mind all the time. Now, they're elected, they're
in power. They can do that to such an extent when they are on the opposition
side. They are in office. In office, you have to have a sense of direction. You
cannot change ideas all the time. What have you seen, have we seen since
October 1st? Contradictions in terms between the Premier
and his own ministers, changes of directions, another one this morning with the
third link. So, this is something that's not been discussed previously. So,
it's not about us being in favor about this or not. We're also in favor about
the projects within Québec City.
Mme Fletcher (Raquel) : The tramway?
M. Barrette :
Exactly. So, we didn't change our mind. What we are saying today and seeing
today is that, again, we have a change of mind. And, above all, above all that,
why is it that they changed the manager of this project? They said also that
those who do not agree with us or may be in favor of us, we will push them
aside. Are we seeing that? Is that change a cosmetic decision to push aside someone
that is not aligned with CAQ? I'm quite surprised about that because who's
heard, in the past year, two years, three years, whatever, that there was a
problem in management in that project? Where does that come from? So, it's
questionable.
Mme Fletcher (Raquel) : But, in terms of putting the third link on the east side, is that a
good idea?
M. Barrette :
Look, I think it should be the result of a reflection process that, obviously,
will not happen. So, obviously, it looks as if Mr. Bonnardel will trace with
his pen a line that he will decide himself: OK, it's going to be there, it's
going to go under île d'Orléans, there's going to be an exit and an entrance,
well, the bridge, we don't know. It looks like improvisation. Really, it
doesn't look that serious to me.
Mme Fletcher (Raquel) : And not have a consultation with the people.
M. Barrette :
Certainly not. I'm quite sure that the people residing on île d'Orléans will
not be very happy if they hear that there's going to be an entrance and an exit
on the island. It's going to obviously increase the traffic and all the things
that come with it. So, I think that the number one people that have to be
consulted on that issue are the people living on île d'Orléans. If they're
happy with it, OK, they're happy with it. I'm not sure that they will be. So,
again, it looks like they are improvising, changing minds, brushing people
aside, not consulting enough. Look, I think we'll see a lot of that during this
term. Alright?
Mme Fletcher (Raquel) : Just one last question on the by-election in Roberval. Are you
worried about it or concerned about it? I mean, it's been called for December
10th, which is getting close to Christmas time.
M. Barrette :
Well, the rules allow that. So, obviously, we have to
live, and make decisions, and accept decisions that are made by the actual
rules. So, I don't have any comment to make on that.
Mme Fletcher (Raquel) : You're not concerned about losing that riding at all?
M. Barrette : Well, there's going to be a by-election. We will work very hard to
keep this riding for our party, but we will see. The public will decide in
December. Well, it's not been announced officially yet, right?
Mme Fletcher (Raquel) : We got an email.
M. Barrette : Oh! you got an email? OK.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, so I think it's official.
M. Barrette : Well, I don't know.
Mme Fletcher
(Raquel) : They said December 10th. That's
what they told us.
M. Barrette : OK, alright.
Mme Fletcher (Raquel) : So, do you have a candidate yet?
M. Barrette : Do you believe that I have the responsibility to look for that? So, to your question, I don't have a candidate.
Mme Fletcher (Raquel) :OK.
M. Barrette : Thank you.
(Fin à 14 h 55)