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Point de presse de Mme Dominique Anglade, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration

Version finale

Tuesday, December 4, 2018, 16 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures quarante-trois minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour, tout le monde. Je suis ici, donc, pour réagir au plan qui a été déposé par le ministre Simon Jolin-Barrette. D'abord, vous dire, dans un premier temps, que ce plan, à notre avis, est non seulement illogique, mais il est également antiéconomique.

Il est antiéconomique pour des raisons évidentes. Voilà maintenant plusieurs mois, plusieurs années qu'on parle de pénurie de main-d'œuvre. On a atteint des sommets qu'on n'avait jamais atteints, au Québec, avec les 117 000 emplois qui sont à pourvoir. Et, lorsqu'on regarde la proposition qui est faite, on voit que ça va à l'encontre de combler les besoins en pénurie de main-d'œuvre.

D'autre part, cette décision est illogique dans la mesure où, lorsqu'on regarde les statistiques des dernières années, on constate qu'au bout de cinq ans 84 % des immigrants au Québec sont toujours au Québec, demeurent ici, ce qui est nettement au-dessus de la moyenne canadienne. Donc, on voit à quel point ça va à l'encontre, finalement, des intérêts économiques du Québec.

Dans un deuxième temps, vous avez remarqué qu'il y avait une diminution au niveau francophone, des immigrants francophones. On passe de 41 % à 44 %... non, c'était 44 %, on réduit à 41 %.

Troisièmement, lorsque l'on parle d'intégration, la réunification familiale fait partie d'un modèle d'intégration. C'est comme ça qu'on arrive à encore mieux intégrer les immigrants, c'est par la réunification familiale. Or, on vient de toucher directement ce secteur-là, ce volet-là de l'immigration, qui, encore une fois, nous permet de garder les immigrants encore plus longtemps ici au Québec.

Il y a également toute la question du côté temporaire. On nous avait dit, en campagne électorale, que ce serait temporaire. Temporaire, c'est quoi? C'est un an?, c'est deux ans?, c'est trois ans? Qu'est-ce que ça veut dire, temporaire? Et, si c'est si temporaire, pourquoi même prendre toute l'énergie à passer là-dessus maintenant, cette année, alors qu'on veut peut-être le réaugmenter l'année subséquente?

Donc, il y a encore beaucoup de clarifications qui doivent être faites, mais, encore une fois, ce qui nous est présenté ici, illogique, antiéconomique, c'est les deux mots qui qualifieraient le plan qui a été déposé.

La Modératrice : On va passer à la période de questions. Martin Croteau, s'il vous plaît, en français.

M. Croteau (Martin) : En français, s'il vous plaît. Est-ce que vous pensez que ce plan va être effectivement réalisé?, puisque vous avez entendu le gouvernement fédéral dire que ce n'était pas une bonne idée, finalement, qu'il était déçu de ce plan-là et que c'est le gouvernement fédéral qui contrôle deux des catégories d'immigrants, là, que Québec souhaite voir baisser.

Mme Anglade : Je pense que l'enjeu principal pour nous, c'est... D'abord, la question de l'immigration, c'est une question qui relève essentiellement du Québec, et, pour nous, ce qui va être important, c'est d'avoir l'articulation de ce que la CAQ propose. On ne comprend pas pourquoi, même si ça avait été discuté en campagne électorale, ils arrivent avec ça, étant donné la pénurie de main-d'œuvre. Maintenant, est-ce que ce plan va être réalisé? On doit partir sur les bases qu'il va être réalisé, puisqu'ils l'ont déposé aujourd'hui. On verra avec les discussions avec Ottawa, mais on va partir sur la base qu'il va être réalisé.

M. Croteau (Martin) : Mais, à partir du moment où Ottawa dit qu'il est déçu, qu'il ne souhaite pas baisser le nombre d'immigrants que, lui, accueille, bien, qu'est-ce qui arrive?

Mme Anglade : Alors, il va falloir poser la question à M. Simon Jolin-Barrette. C'est lui qui devra avoir la réponse à cette question-ci.

M. Croteau (Martin) : ...selon vous, qu'est-ce qui va arriver?

Mme Anglade : Pour nous, ce qu'il est important de noter, c'est que ce plan-là, encore une fois, ne reflète en aucun cas les besoins du Québec.

La Modératrice : Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, Mme Anglade. Il y a deux mois, vous étiez ministre de l'Économie. Cette pénurie de main-d'oeuvre était prévisible, et, malgré tous les efforts faits par les multiples gouvernements, ça a toujours été un problème. Pour vous, essayer autre chose... non?

Mme Anglade : Attention, il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites pour régler les problèmes de pénurie de main-d'oeuvre, et, si ces éléments-là n'avaient pas été mis en place, on serait probablement dans une situation encore plus critique aujourd'hui. Et, quand je parle des mesures qui ont été mises en place, on parle, par exemple, de toute l'initiative en matière de manufacturiers innovants, de toute la transformation du secteur manufacturier, qui a été mise de l'avant, des mesures qui ont été mises en matière de... l'accueil régional, des sommes additionnelles qui ont été mises dans les différentes régions du Québec.

Hier, il y avait une mise à jour. Pas un sou de plus en matière d'immigration, d'intégration et de francisation, pas un sou de plus qui a été présenté hier. Alors que nous, lorsqu'on était au gouvernement, on avait mis des sommes additionnelles, notamment dans les deux dernières années. Donc, encore une fois, je pense que ça va dans la mauvaise direction, et il ne faut pas aggraver le problème. Je comprends ce que vous me dites, M. Laforest, il y a un enjeu. Mais ne pas régler l'enjeu, c'est une chose. Aller aggraver la situation, c'en est une autre.

La Modératrice : Cathy Senay.

Mme Lévesque (Catherine) : ...juste une dernière en français. Bonjour. Si le plan de la CAQ va de l'avant tel que prévu, quel scénario entrevoyez-vous?

Mme Anglade : Bien, premièrement, on sous-estime grandement l'impact que ça a dans l'imaginaire. Le message qui est envoyé aux entreprises, c'est : On a déjà moins de main-d'œuvre et on risque d'avoir d'autres problèmes. Je vais citer ici le président de l'UMQ, qui disait, pas plus tard que cette semaine, il disait : Il y a une entreprise qui voulait s'installer au Québec, ils voulaient s'installer à Drummondville; quand j'ai vu que finalement ils partaient pour l'Ontario, j'ai presque poussé un soupir de soulagement parce que je sais que je n'ai pas le monde pour combler. Combien d'entreprises vont vivre ce scénario-là? Combien d'entreprises vont vouloir venir au Québec, ne pas trouver la main-d'oeuvre et aller ailleurs? Alors, on sous-estime grandement l'impact que ça a sur la capacité d'attraction des investissements étrangers, et c'est la raison pour laquelle c'est une mesure antiéconomique.

Mme Lévesque (Catherine) : M. Jolin-Barrette a dit que son document était signé à l'encre du courage. De quel courage parle-t-il, selon vous?

Mme Anglade : Le courage de ne pas régler la pénurie de main-d'oeuvre.

Mme Senay (Cathy) : I will follow on Catherine's question regarding this power of attraction. You say that, in reducing the number of immigrants coming to Québec annually, that will send the wrong message to companies to come here?

Mme Anglade : Most definitely. Most definitely. By reducing the number... You had companies that were in France, this week, and companies were saying : I don't even know if I'm going to recruit because I don't know how long these people are going to be able to stay and how attractive I'm going to be as a company. So it does have an impact. There are three reasons why companies decide to invest somewhere, it's because of the cost, it's because of the access to market and the third one is talent. And talent is the key. If you don't have the talent, people decide not to come. Absolutely.

Mme Senay (Cathy) : It will be too hard. And how frustrating it is, for you, as the Official Opposition, to not have the chance to have a proper debate on this change, with numbers, and then this reform of immigration in Québec, because Mr. Jolin-Barrette wants to present his plan based on competencies, regions? So how frustrating it is not to take part of a debate on these specific questions on immigration that are crucial right now in Québec?

Mme Anglade : Yes. Well, I think we are taking part in the debate. I think this whole...

Mme Senay (Cathy) : ...

Mme Anglade : So, at the National Assembly, it is frustrating. And I'll go back to the question that François Legault raised two years ago, in 2016, when he was saying : It would require two-thirds of the National Assembly Members to decide on the level of immigration that we would like to have. And now, if you look at the consistency, now it's no longer the case, and we haven't heard that they will require two-thirds of the National Assembly Members to vote for their change. So, I think it's inconsistent, but it's not the first time that we see inconsistencies with the CAQ.

La Modératrice : Raquel.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Just for the sake of argument, if we could take away the labor shortage issue for a second, let's say, for the sake of argument, we invest heavily in robots, and poof! there is no labor shortage anymore. And then we just look at immigration for immigration's sake. There's obviously other values to having immigrants come to our province. There seems to be a logic that has been accepted by some Quebeckers, that refrain that we hear, «prends moins, mais prends soin», that seems to ring true for some Quebeckers. Is there a logic that, if we take in fewer immigrants, we'll somehow be able to integrate them better into our society?

Mme Anglade : I don't agree with that statement at all. And the best proof of that is, over the years, we've been able to welcome, give or take, the same number of immigrants, and we've seen the progress over time, to the point that today 84% of the people that are immigrating to Québec are staying in Québec after five years. So, this a proof that the measures that we're putting in place are working, especially compared to other provinces. If you look at Manitoba or Saskatchewan, even la Colombie-Britannique... British Columbia, if you compare those numbers, we're much better than the Prairies and comparable to British Columbia. So, I think there has been a lot of progress. If you look at the results in 2017, in terms of the immigrants working, there has been a significant shift. So we've been able, with the same amount of people coming in every year, to do a better job. So I don't think that this is logic.

Mme Fletcher (Raquel) : So why do you think this idea of lowering the number of immigrants has, you know...

Mme Anglade : Appeal?

Mme Fletcher (Raquel) : Yes.

Mme Anglade : I think it's a very easy thing to say by underestimating what immigration really is, and I think we're playing with numbers, thinking that we'll have some kind of impact. But it's never based on any facts. And that's the issue that we're seeing. That's why I was saying it's not logical, earlier, it's not based on any facts.

La Modératrice : Mr. Authier.

M. Authier (Philip) : And on that subject, in... Good day.

Mme Anglade : Good day.

M. Authier (Philip) : In the House, you said it was an arbitrary number based on an ideology. Could you explain that? What ideology are you referring to?

Mme Anglade : When you make a decision that is based on no fact and you pursue on this direction, why are you making that decision? Because you believe that, by reducing the number, you're going to improve the economic situation of Québec? I mean, what is it based on? And, if it is not based on facts, what else is it based on, if not ideology?

M. Authier (Philip) : And, last question. We asked the minister, there are no hearings...

Mme Anglade : There are what?

M. Authier (Philip) : ...there are no hearings, no parliamentary commission on this?

Mme Anglade : They don't want to have any.

M. Authier (Philip) : OK. Well, there's been a lot of controversy, lots of people that are opposed will not be allowed to speak. Are you going to ask for... In the House, normally, when something is tabled, you ask for hearings. Are you going to ask for hearings into this, or a parliamentary commission into this?

Mme Anglade : Well, this is a good question. Last week, I was asking for the plan to be presented today, as opposed to the end of the week. That's what they did. Right now, we will look at the different options that are possible. All right?

La Modératrice : Merci.

Mme Anglade : Thank you.

(Fin à 16 h 54)

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