(Neuf heures quarante-huit minutes)
Mme Anglade : Alors,
bonjour. Alors, aujourd'hui, je viens ici pour parler de la motion que nous
allons présenter aujourd'hui en Chambre, et je vais vous la lire.
Alors : «Que l'Assemblée nationale
demande au gouvernement caquiste de s'engager formellement à soumettre la
décision de baisser les seuils d'immigration à un vote aux deux tiers des
membres de l'Assemblée nationale, comme le proposait l'actuel premier ministre
le 15 mars 2016.»
Alors, nous, ce que nous voulons, ce que
nous souhaitons, c'est qu'il y ait un minimum de cohérence. Jusqu'à présent, on
a vu une Coalition avenir Québec qui se comporte d'une certaine manière quand
elle est dans l'opposition, d'une autre manière quand elle est au gouvernement.
Et étant donné l'ampleur des changements, on souhaite qu'il y ait un vote aux
deux tiers qui soit pris sur ce sujet, d'autant plus que la proposition qu'ils
font aujourd'hui ne prend aucunement en considération le contexte qui a
grandement changé depuis l'émergence de cette idée-là il y a déjà plusieurs
années, donc ne prend pas en considération les problèmes de pénurie de
main-d'oeuvre, ne prend pas en considération le taux d'intégration de nos immigrants.
Et tout ça fait en sorte que, nous, ce que l'on souhaite avoir, c'est un vote
aux deux tiers sur cette question, et c'est la motion que nous allons déposer
aujourd'hui. Voilà.
Mme Biron (Martine) :
Mme Anglade, pourquoi est-ce que vous déposez une motion alors que vous
avez toujours refusé de soumettre les seuils d'immigration aux deux tiers de
l'approbation de l'Assemblée nationale?
Mme Anglade : Bien, en
fait, ça a été proposé par la Coalition avenir Québec. C'est elle qui disait
que c'était tellement important. On se retrouve aujourd'hui dans l'opposition,
on est en droit de demander au gouvernement, maintenant, la cohérence qu'ils
nous ont toujours demandée par le passé, et c'est la raison pour laquelle on le
soumet.
Puis j'aimerais souligner également que,
dans la proposition qu'ils font, c'est sur un plan sur un an, ce qui empêche
d'avoir réellement un débat de fond. En faisant un plan juste sur un an et pas
un plan triennal, on n'est pas obligés de tenir les débats, et, nous, ce que
nous voulons, c'est renforcer ce message-là avec le gouvernement.
Mme Biron (Martine) :
Mais pourquoi est-ce qu'à l'époque vous vous opposiez à cette façon de
procéder?
Mme Anglade : Je pense
qu'à l'époque c'était le maintien des seuils, hein, qui était proposé. Il n'y
avait pas de changement drastique qui était proposé, on avait des seuils qui
étaient maintenus. Aujourd'hui, le message qui est lancé par la CAQ, ce n'est
pas des seuils qui sont maintenus, et on demande un vote aux deux tiers, c'est
des seuils qui changent de manière importante. Alors, c'est ça, la grande
différence qu'il y a par rapport à lorsqu'on était au gouvernement.
Mme Biron (Martine) :
Alors, vous voteriez contre, j'imagine, cette baisse de seuils là?
Mme Anglade : Nous
voterions contre la baisse des seuils, définitivement, définitivement, pour
toutes les raisons qui ont été énoncées par le passé. Et même, je vous dirais,
même depuis l'élection, on continue de voir les enjeux de pénurie de
main-d'oeuvre. Puis j'aimerais rappeler des faits, les chiffres :
84 % des immigrants au Québec restent au Québec après cinq ans. Ce n'est
pas les 10 000 qui partent par année, les chiffres vont dans toutes les
directions. C'est 84 % des gens qui restent. C'est 8,7 %, le taux de
chômage des immigrants aujourd'hui au Québec, ce n'est pas 12,4 %, comme
ça l'était par le passé. On ne prend pas en considération ce qui existe
aujourd'hui dans le contexte actuel. Voilà.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 9 h 51)