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Point de presse de Mme Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, et ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, et Mme Geneviève Guilbault, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale

Version finale

Thursday, December 13, 2018, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures six minutes)

Mme Laforest : Bonjour. Mme Geneviève Guilbault, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale; M. Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités, préfet de la MRC de Memphrémagog et maire de Sainte-Catherine-de-Hatley; M. Alexandre Cusson, président de l'Union des municipalités et maire de Drummondville.

Mesdames messieurs et distingués invités, en tant que ministre des Affaires municipales et de l'Habitation, j'ai la responsabilité de veiller à la bonne administration du système municipal dans l'intérêt des municipalités ainsi que de leurs citoyennes et citoyens. Pour ce faire, il est de mon devoir de soutenir les municipalités dans l'exercice de leurs fonctions.

Comme vous le savez, les municipalités desservies par la Sûreté du Québec ont vu les coûts de leurs services policiers augmenter de façon considérable à la suite de la signature de nouveaux contrats de travail en 2017. Cette entente, je le rappelle, prévoyait notamment des hausses salariales rétroactives pour les policiers. Nous étions conscientes, ma collègue Geneviève et moi, de la pression que cela pouvait exercer sur les municipalités touchées. Et, comme je l'ai mentionné à plusieurs acteurs et élus du milieu municipal, notre gouvernement n'avait pas l'intention de passer sous silence les revendications des différents partenaires.

Je suis donc très fière de vous annoncer que notre gouvernement accordera une contribution de 33,1 millions pour 2019, ce qui permettra de réduire de façon substantielle la facture des municipalités. Je suis heureuse que mon ministère les accompagne financièrement concernant les services fournis par la Sûreté du Québec, comme il a été le cas pour la facture en 2018. Je savais que ma collègue était préoccupée par cette situation également. Je tiens à remercier notre vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique d'avoir pris en main et d'avoir fait cheminer ce dossier rapidement en le considérant prioritaire.

L'aide financière que nous annonçons aujourd'hui respecte la capacité de payer des municipalités. Notre gouvernement a donc agi non seulement dans l'intérêt des municipalités, mais aussi dans celui de leurs citoyens, car, au bout du compte, ce sont ces derniers, les citoyens, qui auraient eu à assumer la facture. En effet, toutes seules, les municipalités n'auraient pas été en mesure d'absorber le choc tarifaire que représentait cette augmentation de coûts des services de la SQ. L'équilibre budgétaire de plusieurs d'entre elles aurait été bousculé, bien entendu, à plus forte raison en ce qui concerne les municipalités moins populeuses, pour lesquelles le fardeau financier aurait été très considérable.

Ainsi, grâce à l'aide financière annoncée aujourd'hui, nous faisons en sorte qu'elles n'aient pas à augmenter les taxes municipales afin d'absorber ce choc financier. En somme, cette décision démontre très bien que notre gouvernement est à l'écoute des acteurs des différents milieux et que nous comptons travailler en synergie au bénéfice de toute la population du Québec.

Alors, maintenant, je cède maintenant la parole à Mme Guilbault.

Mme Guilbault : Merci beaucoup, Andrée. Alors, Mme ma collègue la ministre, M. Cusson, M. Demers, je suis bien contente, moi aussi, d'être présente ici aujourd'hui pour cette très belle annonce, on en conviendra.

On a, nous, promis en campagne électorale qu'on agirait sur cette question, et voilà qu'aujourd'hui c'est ce que nous faisons. On était bien conscients que la hausse du coût de la desserte policière, qui était amenée notamment par le rattrapage et l'augmentation salariaux consentis dans la dernière convention collective qui a été signée en mai 2017 entre le gouvernement et l'Association des policiers provinciaux du Québec, donc la hausse du coût de cette desserte policière allait augmenter considérablement la part à assumer par les municipalités. Et donc nous nous devions d'agir rapidement, à défaut de quoi plusieurs municipalités, en tout cas certaines se seraient retrouvées avec une facture qui aurait grimpé de 10 %, 20 %, même 30 % dans certains cas. Mais avec l'aide ponctuelle, l'aide financière ponctuelle qu'on annonce aujourd'hui, les municipalités vont assumer une hausse qui ne pourra excéder 3,13 % seulement pour toutes les municipalités desservies par la Sûreté du Québec. Donc, 83 % des municipalités qui sont desservies vont assumer une hausse qui sera de moins de 10 000 $. C'est donc une très bonne nouvelle.

Et je suis fière de pouvoir partager avec vous une deuxième bonne nouvelle, à savoir que notre gouvernement va travailler en partenariat avec les municipalités en vue de modifier le Règlement sur la somme payable par les municipalités pour les services de la Sûreté du Québec. Comme l'a mentionné notre premier ministre en campagne électorale, on va travailler, nous, avec l'objectif de tendre vers un partage des coûts à 50-50 entre le gouvernement et les municipalités. Entre-temps, comme je le disais, le soutien financier ponctuel qu'on annonce aujourd'hui va permettre, pour cette année, de limiter la hausse des coûts pour les municipalités.

Je vais terminer en rappelant, bien sûr, que la sécurité des Québécois est une priorité pour moi et pour notre gouvernement. Et donc on est très heureux de cette entente qu'on peut annoncer aujourd'hui. C'est un engagement de notre part, et, encore une fois, on tient parole aujourd'hui. Merci.

Le Modérateur : Je vais passer la parole à M. Cusson.

M. Cusson (Alexandre) : Merci beaucoup. Alors, Mmes les ministres, chers collègues, cher Jacques, représentants des médias, évidemment on est très heureux de cette annonce aujourd'hui, du gouvernement du Québec, de cette aide ponctuelle qui est accordée sur la facture 2019 de la Sûreté du Québec. Évidemment, il y a plusieurs de nos membres qui s'inquiétaient, Mme la ministre le mentionnait, d'augmentations qui auraient pu aller jusqu'à 30 % dans certains cas. C'était important pour nous d'en venir à une entente avec le gouvernement du Québec pour plafonner cette hausse pour 2019. On devait le faire dans un laps de temps quand même assez court suite à l'élection du mois d'octobre. Alors, pour nous, évidemment, il y a beaucoup de satisfaction aujourd'hui. On remercie le gouvernement pour son écoute et pour la décision qui est annoncée aujourd'hui.

Alors, il faudra, et je suis heureux d'entendre Mme la vice-première ministre le mentionner, travailler rapidement ensemble justement pour éviter que, dans le futur, on se retrouve après une période où plusieurs budgets municipaux ont déjà été adoptés, pour arriver avec le montant de la Sûreté du Québec. Dans certains cas, ça peut représenter jusqu'à 20 % du budget municipal, alors c'est extrêmement important qu'on puisse compter sur davantage de prévisibilité à ce niveau-là.

D'ailleurs, je vous annonce aujourd'hui qu'au-delà de cette aide ponctuelle, ce qu'on souhaite au niveau municipal, évidemment, c'est de trouver ensemble des solutions à long terme pour la question du financement des corps policiers au Québec, la question, évidemment, de la facturation de la SQ, mais on doit surtout aussi réfléchir sur la question des corps municipaux. Il y a plusieurs corps municipaux au Québec, ces gens-là ont également des attentes, et on souhaite, nous, identifier, d'abord au niveau de l'Union des municipalités du Québec, des solutions qu'on pourra proposer au gouvernement à ce niveau-là au cours des prochains mois.

Alors, j'annonce que l'UMQ va mettre sur pied un comité de travail issu de sa Commission de la sécurité publique et qui sera présidé par le maire de Thetford Mines, M. Marc-Alexandre Brousseau. Alors, rapidement, au début de 2019, on va s'atteler à cette tâche-là pour pouvoir contribuer, collaborer et permettre au gouvernement, là, de poursuivre sa réflexion avec l'ensemble des gens du monde municipal.

Alors, évidemment, en clair, on se réjouit de cette annonce d'aujourd'hui et on se met à la disposition du gouvernement du Québec pour trouver ensemble des solutions à long terme qui soient prévisibles et respectueuses de la capacité de payer des municipalités du Québec. Merci beaucoup.

Le Modérateur : M. Demers.

M. Demers (Jacques) : Merci. Mme la vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique, Mme la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation; M. Cusson, maire de Drummondville, préfet de la MRC de Drummond et président de l'UMQ, vraiment une belle nouvelle pour nous aujourd'hui.

Pourquoi une belle nouvelle? Parce que la facture de la sécurité publique de la Sûreté du Québec, c'est important. Si le gouvernement n'avait pas intervenu, la facture totale aurait passé à 356 millions. La hausse moyenne pour les municipalités, on parlait de plus de 13 %. L'intervention de 33 millions annoncée aujourd'hui par les ministres ramène cette facture à 323 millions. On plafonne. Le maximum qu'on va voir pour nos municipalités, d'augmentation, c'est 3,13 %. Pour le Québec des régions, c'est beaucoup d'argent. Ça représente en moyenne, pour les municipalités, 13 % de leur budget. Je ne sais pas si c'est tellement important, on en a qui sont à plus que 20 %, mais, une moyenne, c'est 13 %. Quand tu fais un budget puis tu dis : Cette partie-là, c'est pour la Sûreté du Québec, la décision d'aujourd'hui est très importante. C'est donc une excellente nouvelle.

Mme la vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique; Mme la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation, les membres de la FQM vous remercient. Merci beaucoup, mesdames. Nous vous remercions de votre écoute. Nous vous remercions vraiment parce que, le 19 octobre dernier, le lendemain de vos nominations, je vous ai écrit en vous disant : Il y a une urgence de ce côté-là, il faut y voir. Mais vous avez réagi, vous avez réagi très rapidement.

Toutefois, comme on le mentionne, ce dossier-là, il n'est pas réglé. On vient de le régler pour une année. On se questionne sur le fait que deux années consécutives plus de 6 % d'augmentation au niveau de la Sûreté du Québec. On sait que, dans le plan stratégique de la Sûreté du Québec, on nous parlait d'une moyenne de 2 % par année. Il faut y voir. L'annonce de mettre en place un lieu où est-ce qu'on va pouvoir se concerter puis y voir le futur et de ne pas faire des annonces lors de la période des fêtes, mais bien avant les budgets, pour nous, ça serait... c'est vraiment le but.

L'objectif de la FQM va être clair aussi dans ce dossier-là, de limiter à 50 % de la facture les coûts de la Sûreté du Québec, d'appliquer un cran d'arrêt sur l'inflation des sommes payables puis comprendre aussi l'origine des hausses successives des coûts, proposer aussi un aménagement pour limiter la progression et modifier le règlement sur les sommes payables pour la Sûreté du Québec. Merci beaucoup.

Le Modérateur : On va passer à la période des questions. Je commence par ici, M. Cormier.

M. Cormier (François) : Bonjour, François Cormier, TVA. M. Cusson, pour votre municipalité, ça représente quand même une augmentation du coût de la Sûreté du Québec. Ça représente une diminution. Qu'est-ce que ça change aussi comparativement à ce que vous appréhendiez pour Drummondville?

M. Cusson (Alexandre) : Bien, écoutez, Drummondville, c'est la ville la plus populeuse qui est desservie par la Sûreté du Québec. Alors, moi, je repars avec la plus grosse facture aujourd'hui.

Ceci dit, justement, on aurait pu avoir une hausse beaucoup plus importante que celle qu'on a. C'est une hausse qui sera limitée à 3 % sur une facture d'un peu plus de 10 millions de dollars. Donc, on parle d'une augmentation de 300 000 $ sur un budget de 120 millions. Donc, évidemment, on a prévu le coup. Si on nous était arrivé avec des clairement, mais, dans le contexte d'une entente à 3 %, c'est jouable. Donc, c'est intégré à notre budget.

Ceci dit, bien, encore une fois, on aurait voulu le savoir un peu plus tôt. Ça nous aurait probablement aidés dans la préparation du budget, et là-dessus on est très heureux, là, que le gouvernement souhaite aussi travailler avec nous là-dessus.

M. Cormier (François) : Mme Guilbault, vous avez dit : On va travailler avec un objectif de tendre vers un coût de 50 %. Si vous vouliez être évasive, vous avez réussi. Travailler avec un objectif de tendre vers, vous n'offrez aucune garantie aux municipalités que c'est ça que vous voulez réellement, là. Vous vous gardez une très, très grande marge de négociation.

Mme Guilbault : Bien, c'est que les travaux n'ont pas encore commencé. On vient tout juste, nous, d'arriver. C'est un engagement qu'on avait pris de vouloir tendre vers le 50-50 pour le partage des coûts.

Donc, ce que j'annonce aujourd'hui, c'est qu'on respecte cet engagement-là et que, dès le début de 2019, on va mettre en place un forum ou, quelle que sera la forme que ça prendra, là, une tribune pour qu'on puisse discuter tous ensemble, à la fois avec l'UMQ et avec la FQM, sur la façon dont on va modifier le règlement en question, parce que ça nécessite une modification réglementaire. Et donc ça sera pris en compte, cette volonté d'aller vers un partage à 50-50, de même d'ailleurs qu'une plus grande prévisibilité pour des raisons, là, de prévisions budgétaires pour chacune des municipalités. C'est vrai que ce n'est pas évident de recevoir sa facture à la mi-décembre quand il faut que tu finisses... que tu clos ton budget au 31 décembre. Donc là, il faut dire qu'il y a eu une élection cette année, là. La conjoncture est particulière, mais, bref, on va prendre en compte tous ces paramètres dans la future réflexion.

M. Cormier (François) : C'est quoi, l'échéancier pour en arriver à une entente?

Mme Guilbault : On n'est pas à avoir des échéanciers. L'échéancier, c'est pour commencer des travaux. Et, je vous dis, dès le début de 2019, au retour de Noël, on va se mettre au travail. Mon souhait, c'est d'aller le plus rapidement possible, et j'ai l'impression que la collaboration va être bonne de part et d'autre. Donc, à mon avis, ça pourrait aller rapidement.

Le Modérateur : M. Poinlane.

M. Poinlane (Pascal) : Radio-Canada. Bonjour, Mme Guilbault.

Mme Guilbault : Bonjour.

M. Poinlane (Pascal) : Alors, évidemment, il y a des villes qui ont leur propre corps policier et dont la proportion de leur budget, là, pour la facture policière est plus élevée, là. Ça peut aller jusqu'à 15 %, 20 %. Est-ce que vous avez l'intention, elles aussi, de les aider?

Mme Guilbault : D'abord, il faut rappeler qu'aujourd'hui on annonce qu'on s'est entendu avec 92 % des municipalités du Québec, parce que c'est 92 % des entités municipales au Québec qui sont desservies par la Sûreté du Québec. Alors, à peine deux mois après notre arrivée au gouvernement, pour nous, c'était important d'arriver à cette entente-là avec une proportion aussi large des municipalités au Québec. Donc, c'est une très bonne nouvelle aujourd'hui.

Maintenant, effectivement, vous le dites, il y a la réalité des corps policiers municipaux. Il faut voir desquels on parle. Il y en a certains avec qui on serait tout à fait à l'aise. Bien, d'ailleurs, tous pourraient nous contacter pour avoir des discussions, mais je pense à des corps de police peut-être un petit peu de villes d'au-dessus de 50 000 personnes, mais pas si populeuses que ça. Je pense à Granby notamment, qui a réagi ce matin, Saint-Jérôme, Saint-Jean-sur-Richelieu. Ces gens-là peuvent nous contacter. On est tout à fait ouverts à avoir des discussions. Est-ce qu'ils souhaiteraient intégrer la Sûreté du Québec? Est-ce que leur population souhaiterait intégrer la desserte par la Sûreté du Québec?

Ce sont des discussions que je suis ouverte à avoir, mais il faut quand même préciser, sur les corps de police municipaux, que d'une part les villes plus populeuses disposent d'une certaine autonomie, d'une plus grande valeur foncière pour financer les coûts des services de police, et que la Sûreté du Québec fournit à ces corps municipaux aussi un certain nombre de services gratuitement. Je pense, entre autres, en termes d'enquêtes plus spécialisées comme les homicides ou le proxénétisme, des services de soutien spécialisés aussi, des techniciens en scène de crime, des groupes tactiques d'intervention, etc. Donc, il y a un certain nombre de services qui sont fournis par la Sûreté du Québec gratuitement aux municipalités qui ont leur propre corps de police.

M. Poinlane (Pascal) : On pourrait rétorquer que l'inverse est vrai aussi, parfois les corps de police municipaux donnent des services ou mènent des enquêtes qui dépassent leur territoire. Alors, est-ce que ce n'est pas inéquitable, ce que vous avez annoncé aujourd'hui, pour ces villes-là qui ont leur corps de police?

Mme Guilbault : Comme je vous dis, on est ouverts à avoir des discussions, nous, s'il y a des gens qui veulent faire valoir des opinions ou des besoins. Moi, je viens tout juste d'arriver en poste et je peux vous dire que j'affiche une attitude très ouverte envers l'ensemble des personnes qui demandent à nous consulter. Donc, ce sera la même chose pour ces personnes-là, mais il faut rappeler qu'aujourd'hui on annonce une très bonne nouvelle pour 92 % des municipalités du Québec. Et ce n'est pas un hasard si M. Cusson et M. Demers sont présents avec nous aujourd'hui. Je pense que ça envoie un signal fort à l'effet que plusieurs municipalités aujourd'hui sont heureuses de savoir qu'ils vont recevoir une facture beaucoup moins élevée que ce qu'elles anticipaient.

Le Modérateur : Patricia Cloutier.

Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour. Si je vous comprends bien, Mme Guilbault, vous dites à ces municipalités-là : Oui, je peux discuter avec vous, sauf qu'à un moment donné il va falloir faire un choix. Il y a des municipalités qui se sont donné un choix d'avoir un corps de police municipal ou d'aller avec la SQ. Donc, s'ils trouvent que ça coûte trop cher, leur police municipale, embarquez avec la SQ. C'est un peu ça, votre message?

Mme Guilbault : En fait, ce n'est pas pleinement exact de dire qu'elles ont le choix, parce que les villes avec une population au-dessus de 50 000 personnes doivent avoir leur propre corps de police, sauf certaines exceptions qui, historiquement, étaient servies par la Sûreté du Québec et pour lesquelles, notamment Drummondville, on a accepté de poursuivre la desserte au moment de l'entrée en vigueur de la loi.

Par contre, effectivement, les villes plus populeuses qui ont leur propre corps de police, comme je le disais, disposent d'une autonomie et d'une valeur foncière plus grande, d'un pouvoir de taxation, etc., d'une plus grande autonomie dans la gestion d'un budget souvent qui est plus important. Alors, il y a une autonomie de gestion, là, dans la façon de gérer leurs ressources. Mais oui, moi, je me montre ouverte. Si une municipalité ou une autre veut discuter avec nous de l'opportunité ou de l'éventualité d'intégrer la desserte par la Sûreté du Québec, je suis ouverte, à tout le moins, d'avoir des discussions, sans présumer de l'issue de ces discussions, bien sûr.

Mme Cloutier (Patricia) : Donc, vous pourriez donner d'autres exceptions comme... la ville de Drummondville en profite, par exemple, d'une exception, là, historique, là. Vous pourriez donner d'autres exceptions pour d'autres villes pour qu'elles aient les services de la Sûreté du Québec, mais jusqu'à quel niveau? Quand vous dites : Les grandes villes, bien, il faudrait qu'ils gardent leurs corps de police municipaux? Jusqu'à combien d'habitants on pourrait accepter, par exemple, là?

Mme Guilbault : C'est le genre de chose qui pourra être précisé plus tard, là. On n'est pas à ce stade-là. Pour l'instant, moi, le message que je veux passer aux municipalités qui ont leur propre corps de police, c'est qu'on est ouverts à discuter avec eux. Je veux qu'ils se sentent parfaitement à l'aise de nous contacter, et on verra finalement quelle sera leur préférence, parce que, oui, les représentants des municipalités peuvent avoir, disons, des représentations, qu'ils font aujourd'hui, mais il faut voir aussi : Est-ce que la population souhaite changer de type de desserte policière? Et il y a un ensemble de considérations qui viennent avec ça, budgétaires et autres, donc… Mais moi, je suis très ouverte à discuter.

Le Modérateur : Geneviève Lajoie.

Mme Cloutier (Patricia) : Mais juste pour préciser, une petite précision, dans les calculs, dans… vous vous êtes engagée aussi à transférer un point de TVQ aux municipalités d'ici peu de temps. Est-ce que tous ces questionnements-là sur comment on finance les services de police pourraient faire partie aussi des relations, là, Québec-municipalités dans le un point de pourcentage de transfert?

Mme Guilbault : En fait, c'est deux choses distinctes. Le un point de TVQ, oui, c'est un autre engagement qu'on a pris, et qu'on va réaliser, et qui sera annoncé en temps et lieu, j'ai l'impression, par ma collègue juste ici. Donc, oui, ce sera fait en temps et lieu.

Maintenant, la subvention d'aujourd'hui, elle est ponctuelle, c'est important de le rappeler aussi, elle règle un problème immédiat pour cette année, mais notre objectif, à moyen, long terme, c'est d'avoir une solution durable, prévisible et plus confortable pour les municipalités. C'est la raison pour laquelle je m'engage à revoir le règlement sur la somme payable, qui va pouvoir amener un contexte beaucoup plus confortable pour tout le monde.

Le Modérateur : Mme Lajoie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Oui, bonjour.

Mme Guilbault : Bonjour.

Mme Lajoie (Geneviève) : Si vous faites cette annonce-là aujourd'hui, c'est notamment en raison de la convention collective, là, des policiers de la SQ. Maintenant que vous êtes ministre de la Sécurité publique, j'imagine que vous avez pris connaissance de cette convention collective là. Est-ce que vous endossez cette convention collective qui, visiblement, est très, très généreuse, puisqu'elle pousse des municipalités… en tout cas, elle pousse des augmentations de salaire importantes.

Donc, est-ce que vous endossez totalement cette convention collective qui a été signée par l'ancien gouvernement?

Mme Guilbault : Bien, écoutez, c'est ça, comme vous le dites, elle a été signée par le précédent gouvernement en mai 2017, donc je ne crois pas qu'aujourd'hui il y a lieu de revenir sur cette question-là. Elle est là, elle existe depuis un an et demi, il faut composer avec. Et la réalité, c'est que l'an dernier déjà il y avait eu ce problème, là, de rattrapage et d'augmentation salariale subie qui faisait en sorte qu'il y avait une hausse importante, l'an dernier aussi, des coûts de la Sûreté du Québec pour les municipalités. Il y a une subvention qui avait été annoncée l'an dernier aussi, de 22 millions… 22 ou 23 millions.

Et donc cette année ce problème-là se pose aussi parce qu'à cause de l'effet de rétroaction de cette convention, c'est les deux premières années qui sont les pires. Donc, on est dans cette deuxième année, c'est pourquoi aujourd'hui on annonce cette aide ponctuelle, assortie de cet engagement de revoir le règlement pour justement éviter, au fil des renouvellements des conventions collectives et des effets budgétaires que ça amène… pour éviter toujours que les municipalités soient prises avec des surprises budgétaires, et de l'imprévisibilité, et de l'inconfort. Alors, la révision de ce règlement-là va permettre, encore une fois, à tout le monde d'être beaucoup plus confortables.

Mme Lajoie (Geneviève) : Quand le gouvernement négocie avec ses employés, par exemple, on est au courant, au terme, des augmentations de salaire, tout ça. Est-ce que ce serait possible pour vous de rendre publique cette convention collective ou, en tout cas, les augmentations de salaire qu'ont eues les policiers de la SQ?

Mme Guilbault : Bien, pour ce que j'en sais, il y a certains éléments qui avaient filtré quand même sur cette convention collective. Maintenant, bien franchement, est-ce qu'on peut rendre publique une convention collective? J'ai l'impression que non, mais on pourra faire des vérifications.

Mme Lajoie (Geneviève) : Dans ce cas-ci, quand même, les Québécois devront quand même payer plus en raison de cette convention collective là. Est-ce que...

Mme Guilbault : Bien, comme toutes les conventions collectives qui sont négociées dans la fonction publique, qui sont, à terme, payées par les fonds publics. Mais je pourrai vous revenir sur cette question. De prime abord, je pense que non. Je ne veux pas faire trop de faux espoirs, mais on va faire des vérifications.

Le Modérateur : Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Mesdames messieurs, bonjour. Mme Guilbault, on va rester dans le domaine policier. Aujourd'hui, on va passer l'ère de Robert Lafrenière, dépôt du rapport de l'UPAC pour 2017‑2018. Vous vous attendez à quoi, pour 2019, de ce corps de police?

Mme Guilbault : Bien, évidemment, je m'attends, comme tout le monde, à ce que l'UPAC fonctionne bien. Je m'attends à des résultats, mais pour avoir des résultats, j'ai dans l'idée qu'il faut avoir une organisation qui fonctionne de façon optimale. Donc, je voyais dans les chiffres, entre autres données du dernier rapport annuel, que le nombre de condamnations qui ont été faites au terme de procédures judiciaires faisant suite à des arrestations faites par l'UPAC a été à un nombre record l'an dernier. Donc, quand même, déjà, c'est une bonne nouvelle.

Mais, dans tous les cas, je pense que le meilleur service qu'on peut rendre à l'UPAC c'est de lui nommer un commissaire officiellement pour les prochaines années, qui va pouvoir imprégner son propre style de gestion et insuffler sa propre énergie pour le bon fonctionnement de l'organisation. Et dans ce sens-là, j'invite les partis d'opposition à voter en faveur du projet de loi que j'ai déposé le 29 novembre dernier et qui va nous permettre tous ensemble, de façon transpartisane, de nommer un prochain commissaire le plus rapidement possible.

M. Laforest (Alain) : L'UPAC a fait souvent la une des médias, pas pour les arrestations, mais pour autres choses. Est-ce que vous pensez que cette époque est révolue?

Mme Guilbault : Il y a eu effectivement certains problèmes. Des correctifs ont été apportés, encore une fois, pour ce qu'on en sait. Évidemment, moi, comme ministre, je ne peux nullement m'ingérer, là, dans le fonctionnement, dans les enquêtes ou dans les détails trop internes de l'organisation. J'ai confiance en l'UPAC, mais je pense, encore une fois, que le meilleur service qu'on peut leur rendre, c'est de nommer un nouveau commissaire pour les prochaines années, qui va pouvoir mettre en place son propre plan d'action à long terme. Et, pour y arriver, j'ai besoin du concours des oppositions pour qu'on puisse, le plus rapidement possible, nommer un futur commissaire, sur la base des modalités que j'ai présentées dans mon projet de loi.

M. Laforest (Alain) :  M. Cusson a vu mon regard. Qu'est-ce que vous en pensez, vous, du travail de l'UPAC au cours des dernières années? Qu'est-ce que vous espérez, dans le monde municipal, pour les prochaines années?

M. Cusson (Alexandre) : Bien, on ne peut pas souhaiter autre chose que l'UPAC fonctionne, hein? Je pense que c'est une question de justice, c'est une question de bien gérer les fonds publics, qu'ils soient municipaux, provinciaux ou fédéraux. On est heureux si l'UPAC fonctionne bien et on est là, dans toutes nos municipalités, pour appuyer le travail de l'UPAC s'il y a des questions qui sont posées.

Le Modérateur : And finally in English.

M. Verville (Jean-Vincent) : Jean-Vincent Verville for Global. I'm the only one. So, Mme Guilbault, maybe just this announcement today, what it means for municipalities. What does it mean for them?

Mme Guilbault : This is a really great news that we are announcing today. We are announcing an agreement with 92% of all municipalities throughout Québec. We are announcing a punctual financial contribution that will limit the increasing of the cost of the police services to 3,13% for all municipalities that are concerned in Québec. So it is a great news. You see around me Mr. Cusson and Mr. Demers, representatives from the UMQ and FQM. I think it says a lot about the greatness of this agreement that we are announcing today.

M. Verville (Jean-Vincent) : Anybody else that who would like to comment in English, maybe?

M. Cusson (Alexandre) : Yes. I think that we could say that it's a good news for municipalities today. It's a good news, but it's a short-term news. So we are really happy to see, to hear the Government today telling us that they are ready to work at the beginning of 2019 to find a long-term solution, and we'll be around the table to find it with them.

M. Verville (Jean-Vincent) : One last question on UPAC, Mme Guilbault, on the announcement this afternoon. So will this restore the confidence in UPAC, do you think, the announcement, the…

Mme Guilbault : You mean the announcement?

M. Verville (Jean-Vincent) : …this afternoon, yes.

Mme Guilbault : Well, it's merely the representation of the report that was put down earlier this month. But what is important about the UPAC and, I think, the greatest service that we can do for them is to nominate a new commissaire at the UPAC as soon as possible, and to do that I need the contribution of the Opposition parties, and I encourage them to vote for the bill that I tabled on November 29th and that will allow all MNAs to nominate together a new commissaire.

M. Verville (Jean-Vincent) : But will this be enough to restore the confidence in UPAC?

Mme Guilbault : Well, he will present the report that was already presented earlier this month. So there is no real news today in this presentation. What is important, I think, in this report is that we saw that, last year, we had the greatest number of condemnations that were results of the work of the UPAC. So this is a great news and having a new commissaire that will be nominated by all MNAs in the National Assembly will be proper to restore the confidence of the public.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 33)

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