(Onze heures vingt-cinq minutes)
M. Gaudreault : Alors,
bonjour à tous et à toutes. Ça me fait extrêmement plaisir d'être ici, mais
surtout ça me fait extrêmement plaisir de servir de courroie de transmission à
un groupe de pédiatres qui se sont mobilisés depuis quelques semaines et qui
ont alerté le Québec et la population sur le phénomène de la surmédicamentation
pour les TDAH. Alors, ça me fait extrêmement plaisir d'accueillir Dre Labbé, Dr
Falardeau, Dr Bouchard et Dr Poulin. Et, sans plus attendre, je laisse tout de
suite la parole au Dr Poulin et à ses collègues et je vais revenir par la
suite. Alors, allez-y.
M. Poulin (Pierre Claude) :
Bien, merci beaucoup de vous être déplacés pour venir écouter qu'est-ce qu'on
avait à dire. Puis je voudrais remercier aussi l'équipe de M. Gaudreault,
qui nous permet d'expliquer notre point de vue sur quelque chose qui nous
préoccupe et qui préoccupe 65 pédiatres, en date de ce matin, aussi, qui
ont contresigné la lettre qu'on a envoyée aux médias.
Venir ici, c'est sortir de notre zone de confort,
hein, vous en êtes probablement conscients. On est plus habitués d'être dans
une salle d'urgence ou une salle d'accouchement à nous occuper d'un bébé
qu'être à l'Assemblée nationale. Mais on trouvait que c'était important. Notre
démarche est non partisane, même si elle est organisée avec l'équipe de M. Gaudreault.
En fait, si on est partisans de quelque chose, c'est vraiment l'intérêt de nos
enfants à Québec, qu'on a à coeur parce qu'on est pédiatres, entre autres.
Comme vous savez probablement, on a envoyé
une première lettre, il y a deux semaines, aux médias pour signaler qu'il y avait
une augmentation inquiétante de la prescription de médicaments pour le TDAH
chez nos enfants et nos adolescents. On ne voulait pas que ça reste un buzz
médiatique qui durerait 24 heures, comme ça a déjà été le cas d'ailleurs
dans le passé, parce que périodiquement il y a des articles ou des émissions où
on va parler de la consommation des psychostimulants. D'où cette deuxième
sortie qu'on a faite ce matin, cette deuxième lettre qu'on envoie aux médias où
on propose des pistes de solution pour essayer d'encadrer le diagnostic de TDAH
et la prescription de médicaments et, si possible, de la diminuer parce que
nous, on pense qu'il s'en prescrit probablement trop.
Donc, on est là pour vous expliquer un peu
les six pistes de solution qu'on voulait vous proposer. En fait, dans notre
première lettre, on disait que le Québec, toute la société devrait peut-être
faire un examen de conscience sur la façon dont on prend soin de nos enfants et
de nos adolescents, sur ces diagnostics qu'on porte peut-être un peu trop
souvent et ces médicaments qu'on leur donne. Cet examen de conscience là
devrait probablement être fait un peu par tout le monde, autant nous, les
médecins, parce que c'est quand même nous qui faisons les prescriptions, que
les psychologues scolaires, le milieu de l'enseignement, les parents et les
politiciens aussi.
Ça fait qu'on pense qu'on serait peut-être
dus, au Québec, pour refaire soit un comité d'étude, qui avait d'ailleurs eu
lieu déjà il y a 20 ans, en 1999, auquel j'avais déjà participé, parce que
je suis rendu un aîné parmi les pédiatres... Puis curieusement, ce comité
d'étude là était fait parce qu'on notait une augmentation de la prescription
des psychostimulants. On s'inquiétait de l'augmentation de la prescription de
psychostimulants en 1999. Je pense qu'on n'a rien réglé en 1999 puis on est
devant le même problème. Donc, on pense qu'il y aurait place, encore une fois,
pour un comité d'étude semblable et, pourquoi pas, même pour une commission
parlementaire. S'il faut faire un examen de conscience de notre société, la
place idéale, ce serait peut-être en commission parlementaire, où les
représentants de toute la population du Québec siègent et peuvent entendre les
recommandations ou les observations des différents intervenants du milieu.
Pour la deuxième recommandation, je vais
passer la parole à mon collègue du Saguenay. Il faut dire que la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean
a été un peu... et M. Gaudreault ont été un peu piqués par les
statistiques parce que c'est la région du Québec où il se prescrit le plus de
psychostimulants, d'où, entre autres, la présence de Jean-Benoît aujourd'hui.
M. Bouchard (Jean-Benoît) :
Alors, merci, M. Gaudreault. Merci, M. Poulin. Donc, simplement vous
dire que le deuxième point qu'on propose, nous, c'est d'avoir une plus grande
proportion de représentants des services psychosociaux qui peuvent être
présents pour aider nos jeunes. On sait que les familles, les individus qui
vivent avec un problème de TDAH, ce n'est pas toujours évident. Donc, on pense
qu'il faut de l'aide, de l'aide qui est au-delà de la médication et qui passe
par des services psychosociaux, que ce soit dans les écoles, ou dans les CLSC,
ou dans les GMF, mais vraiment d'aider ces personnes-là avec cette
problématique qu'est le TDAH.
Puis comme Dr Poulin vient de le dire,
nous, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, on est très préoccupés par cette prescription
de psychostimulants là, donc ça nous fait plaisir d'être là ce matin pour
montrer que nous sommes en arrière de tout le groupe de pédiatres qui a fait
cette lettre-là.
Donc, je vais laisser Dr. Falardeau vous
présenter les troisième et quatrième points de la lettre.
M. Falardeau (Guy) :
Le troisième point, on demande de valider — excusez ma
voix — les questionnaires utilisés pour le TDAH. Une des façons de
faire des faux diagnostiques, c'est d'utiliser des questionnaires que je
qualifierais de poches et de croire que ces questionnaires-là font un
diagnostique. Donc, on aimerait que les questionnaires utilisés soient validés.
Et le quatrième point, Pierre en a un peu
parlé, c'est la création du fameux comité où l'Ordre des psychologues, le
Collège des médecins et tous les spécialistes pourraient mettre en commun leurs
connaissances et trouver une façon d'évaluer les enfants qui soit à la fois
valable et relativement économique. Parce qu'actuellement les parents doivent
payer près de 2 000 $, dans le privé, pour avoir une évaluation le
moindrement valable. Je vous passe maintenant Valérie, ma collègue de Lévis.
Mme Labbé (Valérie)
:
Alors, pour le cinquième point, on demanderait aussi qu'il y ait plus
d'activité physique chez nos enfants. Bravo d'avoir mentionné qu'il y aurait maintenant
deux récréations obligatoires. On pensait déjà que c'était la norme. Alors,
c'est vraiment le strict minimum. On croirait qu'une période d'éducation
physique de 30, 45 minutes par jour pourrait être très bien pour nos
jeunes, et puis on pourrait étudier l'impact sur le TDH par la suite.
Ensuite de ça, comme dernier point, nous
aimerions aussi faire des campagnes de sensibilisation pour la population
entière, en fait, afin de diminuer l'utilisation des jeux vidéo et des écrans.
Ça termine nos points.
M. Gaudreault : Alors,
merci. Merci beaucoup aux docteurs qui sont ici et qui prennent vraiment la
santé de nos enfants à coeur.
Moi, je termine en disant que j'ai écrit,
à la fin de la semaine dernière — bien, en fait, la lettre est partie
ce matin — au président de la Commission parlementaire de la santé et
des services sociaux lui demandant que la commission se saisisse d'un mandat
d'initiative pour étudier cette question-là. Alors, précisément, là, c'est un
mandat d'initiative pour tenter de trouver des explications à l'augmentation
préoccupante de la consommation de psychostimulants chez les enfants et les
jeunes ainsi que des solutions pouvant contribuer à la réduire.
Vous savez qu'on a déjà tenu des
auditions, par exemple, sur des mandats d'initiative, exemple l'aide médicale à
mourir. Alors, on pense que ce sujet-là, qui a été soulevé de façon
extraordinaire par ce groupe, maintenant, de 66 professionnels qui... 65
pédiatres qui ont soulevé cette situation-là, méritent d'être entendus en commission
parlementaire. Alors, moi, j'ai écrit au président de la commission et je tends
la main au gouvernement, avec sa majorité, pour accepter ce mandat
d'initiative.
Maintenant, pour ce qui est de la forme,
ça reste à préciser, mais on pourrait envisager une commission parlementaire où
on entendrait, évidemment, les représentants du groupe qui est ici, mais on
pourrait entendre des professionnels du milieu de l'éducation, des gens dans
les écoles, des groupes de parents, etc., et tirer de cela, en commission
parlementaire, des conclusions et des recommandations. Moi, je plaide notamment
pour celle de recréer le comité dont il est fait mention ici pour que la
société québécoise comprenne bien ce phénomène et également y trouve des
solutions appropriées.
Donc, on espère que le président va
répondre à cette demande, va réunir très bientôt, en séance de travail, la
commission parlementaire pour qu'on puisse se saisir de ce mandat d'initiative.
Je tends la main aux ministres, aux ministres au pluriel, la ministre McCann et
le ministre Carmant, pour envoyer un message clair aux députés de la Coalition
avenir Québec d'accepter ce mandat d'initiative. Cette demande, évidemment,
s'adresse également aux députés des deux autres groupes d'opposition, Parti
libéral et Québec solidaire. Idéalement, ce serait d'avoir un mandat d'initiative
qui rejoint l'unanimité des parlementaires, considérant que ce qui est devant
nous, et je pense que le Dr Poulin l'a très bien dit d'entrée de jeu, ce n'est
pas une question partisane, c'est une question de santé de nos enfants et de soutien
aux parents de ces enfants-là. Alors, voilà. Merci.
Le Modérateur
: Merci.
On va être prêt à passer aux questions, en commençant par le sujet du jour si
possible.
Mme Cloutier (Patricia) :
Bonjour. Patricia Cloutier, journaliste pour Le Soleil. J'aimerais
savoir, normalement, quand il y a une commission parlementaire, des fois, c'est
pour changer une loi. Dans ce cas-là, je ne pense pas qu'on est dans une
optique de changer la loi. Ou est-ce que, selon vous, il y aurait quelque chose
à changer, au niveau du Parlement, pour faire en sorte qu'il y ait moins de
consommation de Ritalin et autres produits du genre?
M. Gaudreault : Bien,
éventuellement, ça peut passer par des lois, mais la question ici... Peut-être
qu'éventuellement il pourrait y avoir des recommandations qui touchent des
lois, mais la question, c'est vraiment que le Parlement s'en saisisse et fasse
une recommandation au gouvernement, entre autres pour créer le comité dont il
est question.
Maintenant, dans les six propositions qui
est faite par le groupe, il peut y avoir des éléments, dans ces six-là, qui
font en sorte que ça demande des modifications législatives. Mais moi, je ne
veux pas le dire aujourd'hui. Ça dépendra de l'étude. C'est pour ça qu'on veut
faire une commission parlementaire. Mais une commission parlementaire...
Imaginez, une commission parlementaire dont le mandat serait voté unanimement
enverrait un puissant message à la société québécoise à l'effet que tous les
parlementaires, au-delà des partis, prennent cet enjeu-là à coeur pour y
trouver des solutions concrètes.
Mme Cloutier (Patricia) :
Mon autre question est pour M. Poulin, sur le même sujet. Vous avez dit :
Il y a 20 ans, on l'a fait, on a fait un comité d'étude, et tout ça.
Qu'est-ce qui vous permet de penser qu'aujourd'hui ça peut être différent,
qu'on ne recommence pas un processus qui ne donnera rien au final?
M. Poulin (Pierre Claude) :
Bien, j'espère que le processus donnerait quelque chose, j'espère vraiment que
ça donnerait quelque chose. Je pense qu'il faudrait voir un peu qu'est-ce qui
s'était fait, qui s'était fait il y a 20 ans. Il y avait quand même eu des
recommandations très intéressantes qui avaient été faites sur la façon de faire
le diagnostic, il y avait des lignes directrices qui avaient été faites conjointement
avec l'ordre des médecins puis le collège... l'Ordre des psychologues et le
Collège des médecins puis qui ont été mises de côté par la suite.
Il y a une partie qui appartient au milieu
scolaire. J'ai vu dernièrement que le ministre voulait introduire deux
récréations de 20 minutes. Moi, je pensais que c'était évident qu'il y
avait deux périodes de récréation. Je trouve que c'est vraiment un bon début,
mais il y a sûrement des mesures qui pourraient venir du milieu scolaire aussi.
L'impact de l'utilisation des téléphones cellulaires, il y a une école... il y
a eu un reportage dans Le Journal de Québec, la semaine passée, où on
disait qu'il y avait une école qui avait banni les téléphones cellulaires, puis
qu'il semblait y avoir des effets positifs que, déjà, on voyait. Je pense que
c'est toute cette réflexion-là qui devrait être faite.
Mme Cloutier (Patricia) :
Et ça, les écrans, j'imagine, bien, c'est quelque chose de nouveau, peut-être,
un peu plus qu'il y a 20 ans, là.
M. Poulin (Pierre Claude) :
C'est sûr, les écrans, il n'y en avait pas il y a 20 ans. Puis maintenant
il y a des études scientifiques, là. Les recommandations pourraient être basées
sur les impressions des gens, mais sur la science aussi.
Mme Cloutier (Patricia) :
Et est-ce qu'il faudrait voir qu'est-ce qui n'a pas fonctionné il y a 20 ans,
pourquoi on a écarté les lignes directrices et qu'est-ce qui...
M. Poulin (Pierre Claude) :
Je pense qu'il faudrait se demander qu'est-ce qui n'a pas fonctionné. Qu'est-ce
qui ne fonctionne pas maintenant, au point où on est rendus qu'il y a presque
15 % de nos enfants de 10 à 17 ans qui se font prescrire des
psychostimulants, alors que la fréquence du TDAH, c'est 5 %, 10 %
maximum?
Mme Cloutier (Patricia) :
Merci.
Mme Dion-Viens (Daphnée) :
Bonjour. Daphnée Dion-Viens, du Journal de Québec. Juste une précision.
Évidemment, vous êtes tous pédiatres...
Une voix
: ...
Mme Dion-Viens (Daphnée) :
Oui, ça peut être pour Dr Poulin, puisque vous avez participé à la lettre
ouverte. Donc, vous êtes des représentants du réseau de la santé. Vous l'avez
dit, c'est un enjeu, des enjeux qui touchent aussi le milieu scolaire, les
psychologues, plusieurs autres sphères. Pourquoi avoir principalement, voire
presque exclusivement, des représentants du réseau de la santé qui signent ces
lettres-là?
M. Poulin (Pierre Claude) :
Des représentants du réseau de la santé et des représentants juste de la
pédiatrie parce qu'on est 65 pédiatres sur 66 signataires. Bien,
c'est une bonne question, mais il faut dire que tout ça, ça a été un peu un
coup de coeur, là. Ça s'est fait vraiment rapidement, hein? Mercredi matin, la
lettre a été envoyée à ceux qui avaient signé la première lettre pour leur dire :
Bien, es-tu d'accord pour signer ça? Mercredi matin. On n'avait pas le temps de
contacter tous les pédopsychiatres du Québec, ou tous les neuropsychologues, ou
les psychologues du Québec, dont, de toute façon, je n'ai pas les adresses
courriel.
Puis c'est la même chose, la première
lettre qu'on a envoyée aux médias, ça s'est fait vraiment rapidement. En fait,
c'est à partir de deux courriels que j'ai envoyés que ça s'est répandu comme
une traînée de poudre parce que ça touche vraiment une corde sensible auprès de
tous mes collègues pédiatres, qui disent tous : C'est le fun, ce que vous
faites, on est d'accord avec ça, on est confrontés à ça tous les jours, les
enfants qui sont référés pour des TDAH envahissent littéralement nos bureaux de
consultation.
Mme Dion-Viens (Daphnée) :
Et juste une dernière précision. Vous avez dit : La commission
parlementaire serait la place idéale pour tenir ce genre de discussion là pour
éventuellement en arriver à des solutions. Donc, pour vous, si je comprends
bien, la solution réside... donc, elle est politique, là, donc, elle repose sur
des décisions politiques. Est-ce que c'est ce qu'on comprend?
M. Poulin (Pierre Claude) :
Bien, moi, je ne suis pas politicien, puis la commission parlementaire, je ne
connais pas ça tant que ça. C'est peut-être plus M. Gaudreault qui devrait
y répondre, mais ça me paraît, d'après ce que j'en connais, quand même un
endroit où on peut entendre les avis, les observations, les opinions de gens
qui viennent de plein de milieux lorsque la société québécoise est confrontée à
un problème qui touche. Y a-t-il quelque chose de plus précieux dans une
société que ses enfants, hein?
M. Gaudreault : Si vous
me permettez peut-être de compléter sur cet élément-là, je dois vous dire que
depuis votre première lettre, qui était le 31 janvier, moi, comme député,
je suis particulièrement interpelé. Ça a vraiment fait un coup de canon dans la
société. Alors, quand je vais faire mon épicerie, je me fais arrêter par des
gens qui me parlent de ça. On reçoit des appels dans les bureaux de circonscription.
Alors, si c'est vrai à Jonquière, j'imagine que c'est vrai dans d'autres circonscriptions
également.
Alors, c'est pour ça aussi que ça interpelle
les députés. C'est pour ça aussi qu'on doit, je pense, se réunir dans une commission
parlementaire ne serait-ce que pour essayer d'expliquer la situation
particulière au Saguenay—Lac-Saint-Jean parce que c'est une région qui se
distingue vraiment. Vous savez que c'est une région qui se distingue, mais là
elle se distingue encore plus sur cet élément-là, sur la médicamentation. Je ne
sais pas si vous pouvez donner peut-être une statistique pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
là. Je sais que je l'avais ici, là...
M. Bouchard (Jean-Benoît) : C'est
à peu près 30 % des... On parlait tantôt, au Québec, c'est à peu près
15 %. Nous, c'est entre 25 % et 30 % des jeunes, surtout au
secondaire, qui sont médicamentés pour le TDAH. Donc, dans nos bureaux, c'est
quelque chose qu'on voit énormément.
Puis, oui, c'est vrai que vous aviez parlé
que c'est quelque chose de sociétaire. Donc, à ce moment-là, il y a les écoles,
il y a le réseau scolaire, il y a les parents qui doivent être interpelés à
tout ça. On en a qu'on refuse des psychostimulants, que les enfants pleurent,
que les parents pleurent, partent fâchés du bureau parce que soit que la
garderie, soit que l'école vont capoter, si on veut, là.
Donc, à ce moment-là, je pense que c'est
vraiment important de faire une lumière sur ce qui se passe, et nous, comme
médecins, de dire : Wô! on n'en prescrit pas pour telle et telle raison. Mais
on peut en prescrire parce que c'est des médicaments qui peuvent bien marcher
dans certaines circonstances. Il faut bien jauger ce qu'on fait à ce moment-là.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Porter.
Mme Porter (Isabelle) :
Oui, bonjour. J'aurais une question sur un autre sujet pour M. Gaudreault — je
pense qu'on a vidé les questions là-dessus. Je serais intéressée à savoir ce
que vous pensez du plan de match de la ministre de la Santé, qui a été décrit
dans les médias ce matin, là, concernant la première ligne et les infirmières
praticiennes spécialisées.
M. Gaudreault : Oui.
Bien, vous comprenez que j'étais quand même heureux de lire cette nouvelle-là
parce que nous, ça fait longtemps qu'on plaide pour ça. Ça a été un élément
central, sinon l'élément au coeur de nos engagements électoraux en matière de
santé.
Alors, maintenant, il y a deux questions
qui se posent. D'abord, est-ce qu'elle va le réaliser? Est-ce que c'est juste
une intention? Est-ce qu'elle va réellement passer à l'action? Alors, ça, on va
la suivre à la trace là-dessus. Et la deuxième question, c'est le financement
de ces mesures-là. Parce que, je vais vous dire, on dirait que plus ça avance
dans ces sorties, et plus le gouvernement et la ministre semblent mettre de
côté l'aspect des récupérations de sommes sur les hausses salariales des
médecins. Et ça, ça me questionne beaucoup.
Alors, moi, j'aimerais que la ministre
nous donne aussi un compte-rendu, un état de situation sur cet enjeu-là parce
que c'est quand même, là, des sommes qui sont importantes et qui peuvent aider
à financer les mesures, en tout cas, qui ont été préannoncées aujourd'hui. On
va voir également au budget, là, ce qu'il en sera.
Mme Porter (Isabelle) :
Et est-ce que vous pensez que le Collège des médecins va éventuellement
accepter de donner plus de place aux infirmières?
M. Gaudreault : Bien, je
le souhaite. Ce que la ministre semblait dire ce matin, dans les entrevues
qu'elle a données, c'est qu'elle avait déjà entamé des discussions avec le
Collège des médecins à cet égard. Alors, c'est sûr que nous, on n'est pas là
pour une corporation plus qu'une autre, on est là pour offrir davantage de
soins aux patients et on prétend que les IPS sont une source, là, de soutien
importante pour donner plus de soins et de services aux patients.
Mme Porter (Isabelle) :
Merci.
Le Modérateur
:
M. Lavallée.
M. Lavallée (Hugo) :
Oui. Bonjour. Toujours sur le même sujet, concernant justement les pouvoirs des
médecins, qui seraient délégués aux IPS. Est-ce que vous pensez qu'il y aurait
lieu de forcer la main des médecins? Parce que la ministre évoque des
discussions, mais il y en a eu sous le précédent gouvernement. Encore ce matin,
le président de la Fédération des médecins omnipraticiens disait : On est
très hésitants, sur la question du diagnostic, à déléguer cet acte-là. Vous
semblez très fermes avec les médecins sur la question salariale. Est-ce qu'on
doit être aussi ferme sur la question des pouvoirs des IPS?
M. Gaudreault : Bien, on
verra à l'usage. Parce que moi, ce que j'entends ce matin, de la part de la
ministre, c'est qu'il y a eu de l'ouverture et des discussions sur ces enjeux-là
et qu'il y avait de l'ouverture de la part, entre autres, du Collège des
médecins. Maintenant, il faut voir ce que ce sera en réalité. Alors là, la
ministre nous lance ça aujourd'hui; on a besoin d'un petit peu plus de contenu.
Mais, c'est sûr que nous, du côté du Parti québécois, pour permettre aux IPS de
pouvoir poser plus d'actes et de gestes, pour nous, c'est extrêmement important,
c'est notre position, et on va faire en sorte qu'on y arrive. Maintenant, là,
c'est le gouvernement de la Coalition avenir Québec qui est en place, c'est la
ministre McCann qui tient les rênes, là, de ce dossier-là. Il faut qu'elle nous
démontre qu'elle va y arriver et qu'elle va être capable de donner plus de
pouvoir aux IPS.
M. Lavallée (Hugo) :
Concernant le dossier des maternelles quatre ans, on apprend ce matin qu'au
Saguenay il y a 15 nouvelles classes, à la commission scolaire des
Rives-du-Saguenay, qui vont être créées, mais aucune supplémentaire dans la
commission scolaire De La Jonquière, qui est dans votre circonscription si je
comprends bien. Est-ce que vous êtes déçu de voir que toutes les places soient
créées, les nouvelles places soient créées dans une autre commission scolaire?
M. Gaudreault : Bien, en
fait, là où on est déçus, c'est que le gouvernement est dogmatique sur la
question des maternelles quatre ans. Nous, on pense qu'il faut qu'il y ait un
véritable choix pour nos enfants. C'est ce que le gouvernement a dit. Mais, si
c'est un véritable choix, bien, ça va prendre des places, oui, en maternelle
quatre ans, mais ça prend des places également en CPE. Moi, je peux vous dire
qu'en ce qui concerne ma circonscription, depuis quelques semaines, peut-être
depuis un mois au maximum, bizarrement, j'ai beaucoup, beaucoup plus de demandes...
Encore la semaine passée, je rencontrais deux jeunes mères qui me disaient
qu'il n'y avait pas de place pour leurs poupons puis qu'elles retournent au
travail après leurs congés de maternité dans quelques semaines. Alors, c'est
extrêmement préoccupant. Donc, ça prend plus de places en CPE, c'est très, très
clair. Et, si on veut offrir un véritable choix aux parents, si on prend le
ministre de l'Éducation au mot, bien, il faut avoir des places en maternelle
quatre ans, mais ça prend des places en CPE également.
M. Lavallée (Hugo) :
Mais donc le fait qu'il n'y en ait pas, de places en maternelle quatre ans,
dans votre circonscription, ce n'est pas si grave pour vous?
M. Gaudreault : Bien oui!
Eh bien, c'est-à-dire que oui, c'est grave. Ça prend des places dans tous les
secteurs au Québec.
M. Lavallée (Hugo) :
Merci.
Le Modérateur
: Oui. En
anglais?
Une voix
: Oui.
Le Modérateur
: Oui.
M. Gaudreault : ...TDAH
en anglais?
Mme Johnson (Maya) :
Bonjour. ADHD.
M. Gaudreault : I will try.
Mme
Johnson (Maya) : Bonjour. Yes, thank you. So, you're asking for
parliamentary hearings on this issue. Would you consider this a crisis situation, the overprescription of this type
of medication for our youth?
M. Gaudreault : I think it's a very important issue for the parliamentary and for a
Member of National Assembly,
because since the public letter from doctors... many, many calls in our ridings
about this issue. And I think many solutions are possible and I think the
parliamentary committee is a good forum for that.
Mme Johnson (Maya) :O.K. And do you
feel that there might be some openness on the part of the Government to work
this?
M. Gaudreault : I hope so because it's a non-partisan question. And I asked
Mrs. McCann for this question, and I asked also Mr. Carmant, and I hope
they give the message to their colleagues to accept this mandate.
Mme Johnson
(Maya) : Dr Falardeau, est-ce que vous parlez anglais un petit
peu?
M. Falardeau
(Guy) : Pas vraiment.
Mme Johnson
(Maya) : Pas vraiment? OK. Et
Dr Labbé, vous?
Mme Labbé
(Valérie) : Yes.
Mme Johnson (Maya) : Un
petit peu? OK. So, among the
recommendations, you're proposing more physical activity and also fewer... less
time spent playing video games. How would that help?
Mme Labbé (Valérie) : Physical activity always helps for the kids...for anyone,but especially for our kids who have a diagnosis ADHD. Doing more
physical activity would calm them and permit after to have more concentration
and attention during class time. So, it's always helpful. And we were really
surprised that the kids didn't have two...
Mme
Johnson (Maya) : Recesses.
Mme Labbé (Valérie) : ...recesses everyday. Like, we were thinking that it was the basis
of school schedule. So, this is a good point, but it's just a beginning. They
need more, more and more. And more time they pass on TV, on video games, less
time usually they pass on having physical activity outside and inside.
Mme Johnson (Maya) : Does playing a video game have some kind of an impact on brain
functioning as well?
Mme Labbé (Valérie) : The physical activity, you mean?
Mme Johnson (Maya) : No. The playing of the video games...
Mme Labbé (Valérie) : The video games? Yes...
Mme Johnson (Maya) : ...on the functioning and development of the brain.
Mme Labbé (Valérie) : Yes. It will let go of, like, a lot of dopamine in the brain...
Mme Johnson (Maya) : It releases a lot of dopamine?
Mme Labbé (Valérie) : Yes. And if all your dopamine is gone, like, after a few minutes of
gaming, video games, then you don't have anymore for the rest of the day to get
concentrated and to have motivation to continue what you are supposed to do.
Mme Johnson (Maya) : Just another question that... I think it was Dr. Falardeau...
addressed. Maybe you could answer in English. These questionnaires, vous avez
dit que c'était poche?
Mme Labbé
(Valérie) : Poche, oui.
Mme Johnson
(Maya) : Can you explain why you consider them
to not be necessarily the right tool for evaluating whether a child has ADHD?
Mme Labbé (Valérie) : You want to comment on that?
M. Falardeau (Guy) : I'll try.
Mme Johnson
(Maya) : O.K. Merci.
M. Falardeau
(Guy) : There are good questionnaires and
there are no good questionnaires, and some questionnaires help the person to
manipulate the information and give the information that... Everybody in Québec
now knows what are the symptoms of ADHD, and it's easy, in some questionnaires,
to manipulate the decision of the doctor. We want to have a questionnaire who
we can trust.
Mme Johnson (Maya) : That's more objective?
M. Falardeau (Guy) : More objective.
Mme Johnson
(Maya) : O.K. Merci.
Une voix
: ...
M. Gaudreault : Oui, oui, allez-y. M. Poulin veut...
M. Poulin (Pierre
Claude) : Je voudrais ajouter quelque chose about the intervention of
Valérie about physical exercise and screen time. You
know, we have another problem with our kids, in Québec and North
America, it's overweight and obesity. I think that more physical activity and
less screen time would be a useful thing also to prevent overweight and
obesity. That's a big, big problem.
Le Modérateur
:
Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning, everyone. I have a question for you, Mr. Gaudreault,
about the super nurses or nurses practitioners. I'm just wondering if you are
surprised to read this morning that the Minister Danielle McCann says that doctors
are now open to this idea of allowing more autonomy for nurses practitioners.
M. Gaudreault :
We are happy with this news this morning because we asked about that during the
electoral campaign, previous electoral campaign, but it's not enough. We need
to see the exact plan about the new power for super nurses and we ask also
about the funding of this new plan with super nurses. So we will see with many
attention the next budget.
Mme Fletcher (Raquel) : Are you concerned that doctors might try to block this plan?
M. Gaudreault :
I hope no, but, for us, it's a very important issue, and we want to take all
measures to achieve this. Thank you.
Mme Fletcher (Raquel) :
Merci beaucoup. Merci pour l'anglais.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Merci.
M. Gaudreault : Bien,
merci.
(Fin à 11 h 54)