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Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé et services sociaux

Version finale

Monday, February 18, 2019, 11 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante et une minutes)

M. Zanetti : Bonjour. Alors, merci d'être présents ce matin. Je viens faire une réaction à l'annonce de la ministre McCann concernant la réorganisation, finalement, du système de la santé qui va découler du fait de permettre aux infirmières spécialisées d'avoir plus d'actes, peut-être. On entendait faire des diagnostics et de décharger un peu les médecins de plein de tâches qu'ils ne sont pas les seuls à pouvoir faire.

Alors, nous, on accueille ça évidemment très favorablement parce que ça tombe sous le sens. Je veux dire, on a des gens, des personnes qui, depuis tant de temps, pourraient prendre une part du fardeau des médecins, dont un récent sondage montre qu'à peu près le quart des médecins se sentent en situation d'épuisement professionnel. C'est grave, le quart des médecins, quand on connaît le rôle vital qu'ils ont dans notre système de santé puis dans les services publics. Alors là, on va pouvoir, d'une part, améliorer la qualité de vie des médecins en les déchargeant de tâches qu'ils ne sont pas les seuls à pouvoir faire tout en optimisant, finalement, là, les compétences qui sont actuellement dans le réseau. Alors, pour nous, c'est une excellente nouvelle.

Là où on pense qu'il faut aller plus loin encore, et j'espère que la ministre McCann sera ouverte à l'idée, c'est qu'on doit aussi revoir une part du mode de rémunération des médecins, parce que, pendant trop d'années, pendant trop de temps, en fait, il y a des intérêts corporatistes qui ont nui à l'efficacité du système de santé au Québec et également qui ont nui à la santé des professionnels du système de la santé, des médecins, de tout le monde qui aujourd'hui sont ou en congé professionnel ou en situation d'épuisement. Et pourquoi, essentiellement? Bien, parce que des médecins n'avaient pas avantage à perdre des actes au profit d'une meilleure efficacité puis au profit aussi d'un moins gros fardeau sur leurs épaules.

Alors, c'est pour ça que nous, on pense qu'il faut, pour amener et éliminer les résistances qu'il y aura peut-être à cette préoccupation-là, là, bien, il faut changer le mode de rémunération des médecins pour qu'il y ait moins de paiement à l'acte, plus de salariat. Et ça, on pense que ça va mettre les conditions vraiment gagnantes pour que tout le monde ait un avantage à collaborer là-dessus, à travailler plus efficacement, à réduire le fardeau qui, en ce moment, écrase plusieurs médecins et aussi à rendre notre système plus efficace puis à utiliser l'ensemble des compétences qui sont actuellement dans le système.

L'autre chose importante aussi qu'il va falloir faire, si on va de l'avant avec cette augmentation des pouvoirs, si on veut, des superinfirmières, des infirmières spécialisées, c'est la loi sur les ratios. On en parle déjà depuis quelque temps, mais il va falloir, si on donne plus de charge aux infirmières, s'assurer qu'il y ait un ratio de traitants-patients qui ne les pousse pas, elles en plus, à l'épuisement, hein? On ne veut pas déplacer un problème d'épuisement chez les médecins à un problème d'un plus grand épuisement encore chez les infirmières, et chez les préposés, et chez toutes les autres personnes qui travaillent puis qui oeuvent dans le réseau.

Alors, une loi sur les ratios, un changement du mode de rémunération des médecins, pour nous, c'est des conditions qu'il faut absolument mettre en place pour aller dans le sens de cette proposition extrêmement intéressante de la ministre McCann qui, on pense, pourra grandement améliorer le système de santé au Québec.

Mme Prince (Véronique) : Mais là tout ce que vous proposez, justement, de revoir le mode de rémunération, effectivement donner plus de possibilités de faire des actes aux infirmières, en fait, c'est tout ce que la CAQ veut mettre en place. Donc, ce qu'on comprend, c'est que vous allez les appuyer parce que... s'ils doivent déposer un projet de loi pour tout ça, vous allez appuyer, finalement, la Coalition avenir Québec.

M. Zanetti : Dans ce dossier-là, oui. L'idée aussi, c'est qu'on veut s'assurer qu'il y ait une refonte de la rémunération des médecins. La CAQ parle, et on est d'accord avec ça, de réduire la rémunération des médecins spécialistes. Ça, c'est une chose, mais il faut aussi revoir le paiement à l'acte, parce que le paiement à l'acte, bien, il rend... dans le fond, il incite à fonctionner de façon moins efficace puis à surcharger les médecins.

Journaliste : Vous avez dit, et c'est ce que Mme McCann préconise, de revoir le paiement à l'acte.

M. Zanetti : Bien, alors tant mieux, on va l'appuyer là-dedans, c'est sûr, puis on veut que ça aille le plus loin possible et qu'on augmente la part des revenus des médecins spécialistes et des médecins omnipraticiens qui soit du salariat.

Mme Cloutier (Patricia) : Sur un autre sujet, tantôt, Sylvain Gaudreault a demandé une commission parlementaire sur la surconsommation de Ritalin ou d'autres substances, là, pour faire face au TDAH. Est-ce que vous seriez d'accord avec ça?

M. Zanetti : Oui, je pense que c'est quelque chose qu'il faut investiguer, là. Il y a mes collègues en éducation, je pense, qui sont plus sur ce dossier-là, mais clairement il y a des choses qui sont intéressantes à envisager là. Est-ce qu'on prend peut-être des fois trop rapidement pour acquis que la médication est la principale ou la seule façon de traiter toutes sortes de problèmes? Et quand on peut voir qu'il y a des choses qui sont alternatives à ça, qui fonctionnent, il faut pouvoir les examiner.

Mme Cloutier (Patricia) : Donc, vous seriez d'accord que... par exemple, c'est les pédiatres, là, qui disent qu'eux-mêmes, bon, dans une lettre aux médias ce matin, qu'il faut faire un examen de conscience, il y a peut-être trop de prescriptions.

Donc, vous seriez d'accord que ça soit étudié, que... c'est un sujet quand même que vous considérez qui peut être étudié ici, en commission parlementaire.

M. Zanetti : Tout à fait. C'est très intéressant, puis j'ai lu cette lettre-là et je trouvais ça rafraîchissant de voir que des pédiatres allaient dans cette direction-là.

Mme Senay (Cathy) : Avez-vous terminé ou...

Mme Cloutier (Patricia) : Oui, ça va. Merci.

Mme Senay (Cathy) : O.K. The word «diagnostic», like diagnosis for doctors, it doesn't go well in the same sentence, diagnosis and nurses. There is, like... Doctors don't want to give more powers. It's culturally there since a number of years.

What do you think it should be done to convince them that nurses can provide diagnosis for several illnesses?

M. Zanetti : If we change the way that doctors are paid, if we make a system in which they are not only paid by the act, for example diagnostic, well, maybe they would be more in favor of letting that task go and to share it. I think that's part of the problem. If they would see those tasks that we want to give to the nurses as something that will free them from a lot of work and that will allow them to do only the tasks that they are the only ones to be able to do them, it's going to be more efficient.

Mme Senay (Cathy) : Since last year, practitioners nurses, specialized nurses can provide diagnoses... well, an impression of diagnosis and start a treatment for six chronic illnesses, diabetes is one of them, but they cannot go further. They are trying to go further but they can't. It's a very sensitive question.

I mean, what would you do? I'm not talking to you about salary or anything like this. What would you do that there is a change for doctors to see their own profession and leave those powers to nurses?

M. Zanetti : What would I do to...

Mme Senay (Cathy) : Yes, what would you say? I'm not talking about salary, I'm talking about something else, like change of culture, change of vision.

M. Zanetti : Yes. Well, we have to see things another way. There's so many things that don't work actually in the system. We have to open our minds, I think, and we have to see what is done in other countries, because other countries allow nurses to give diagnoses, and I think that this is a proof that it's possible, and we have to study the effects of that. And, of course, I'm not a specialist who can tell, myself, who can do what in the system, I'm not a doctor, I'm not a nurse. But we have to be sure that the obstacles that are in the way are not only cultural obstacles or only related to, let's say, corporate interests. We have to all have in mind what is best for the system and what will be the more efficient.

Mme Senay (Cathy) : Because do you have an idea about what McCann's plan is regarding nurse practitioners, specialized nurse practitioners? Do you have an idea what the plan is?

M. Zanetti : She didn't share that with us yet, but I hope she will, and we're really open to analyze that together, but…

Mme Senay (Cathy) : So you're willing to work with her for the…

M. Zanetti : Of course. If it's to make the system more efficient in that way, and if we really, really change the way that the doctors are paid also, we'll be open to look that up together.

Mme Fletcher (Raquel) : There seems to be a growing sentiment that we want more nurse practitioners in the province, that we want to give them more autonomy, but there's also this pushback that seems to be coming from the doctors themselves. I assume that's what you were talking about when we you were talking about cultural…

M. Zanetti : Obstacle.

Mme Fletcher (Raquel) : …obstacles, yes. Why do you think there is that pushback?

M. Zanetti : Well, it's obvious that, if a certain task is associated with a certain amount of money, you have an interest of, you know, wanting to keep all the acts for yourself as a group, as a profession. So, we have to break this dynamic in order to make the system more efficient. We have to change the way doctors are paid, so that they have a salary… more of a salary less paid by the act, so they will have no interest of not sharing the task with others.

So it will not only help the system, but it will help the doctors also, because a quarter of them feel like they're in burnout actually. There's a recent poll about it. So, yes, it will help them, it will help the system. We have to do it, but we have to get rid of the sort of conflict of interest that is related to the way doctors are paid, because they are not helping themselves also. They could have better conditions.

Mme Fletcher (Raquel) : Right now, we've read that Québec has 400 working nurse practitioners, which is, you know, nothing compared to what Ontario has, for instance. So, you know, how much can they help? There's so few of them. How much will they really help the system globally?

M. Zanetti : Any step right now that we can make in the good direction is welcomed, and I think that we have to begin like this, and maybe that, if we give them the authority or the power to really do the acts that they can do, maybe more people will want to become specialist nurses like that. We have to begin somewhere. Merci.

(Fin à 12 h 3)

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