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Point de presse de M. Saul Polo, porte-parole de l’opposition officielle en matière de forêts, de faune et de parcs, et Mme Christine St-Pierre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique

Version finale

Wednesday, February 20, 2019, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-deux minutes)

M. Polo : Alors, bonjour à tous. Aujourd'hui, ma collègue et moi, on vient vous donner suite, là, aux questions qui ont été posées ce matin. Puis vous avez vu les informations qui ont circulé suite à la directive qui a été rendue publique. Je réitère ce que j'ai présenté comme question ce matin. Ce qu'on dénote, c'est une incohérence, en fait, c'est une non-communication entre deux ministres, surtout sur un dossier qui fait les manchettes depuis près d'un an.

Aujourd'hui, on est, quoi, on est le 21 octobre... 21 février, ça fait déjà quatre mois que les ministres sont en poste, ça fait quatre mois qu'ils ont l'occasion, justement, de réviser ce dossier-là. Et ce qu'on dénote aujourd'hui et ce que la ministre de la Sécurité publique a dit aujourd'hui, en réponse à une de mes questions, c'est qu'elle a appris tout ça comme nous, comme le grand public, ce matin, à travers ces directives-là, et, honnêtement, ça dénote non seulement une incohérence, mais, je devrais dire, une certaine improvisation de sa part et de la part de son collègue ministre responsable des Faune, Parcs et Forêts.

Mme St-Pierre : Alors, bonjour. Merci d'être là avec nous. Tout d'abord, ce matin, c'est en écoutant à la radio Bernard Drainville que nous avons appris qu'une directive avait été envoyée, là. Elle a été envoyée le 29 janvier, donc, le jour même où la loi entrait en vigueur. Cette directive-là est quand même assez importante parce qu'elle invite, même ordonne aux agents de la faune à ne pas respecter la loi. Nous, nous trouvons ça absolument grave qu'un ministère dise à ses employés : Ne respectez pas la loi. Et je cite : «Aucune action juridique ne doit être effectuée par les agents à l'égard de l'article 9 de la Loi sur l'immatriculation des armes à feu.»

On voit que ces deux ministères là ne se sont pas parlé, que la ministre qui est responsable de l'application de la loi, la ministre Geneviève Guilbault, ne parle pas à ses collègues, qu'elle ne s'informe pas, qu'elle n'était pas au courant, qu'elle l'a appris en même temps que nous ce matin. C'est absolument incroyable. Et elle se promenait sur tous les plateaux de télévision, la veille de l'entrée en vigueur de la loi, pour dire : Bien, la loi entre en vigueur à minuit, là, on va l'appliquer. Et on se retrouve avec une directive qui ordonne aux agents de la faune de ne pas appliquer la loi. C'est quand même inconcevable. On voit que ces ministres-là ne se parlent pas.

Et on voit aussi que peut-être qu'il y a une volonté aussi de se traîner les pieds dans ce dossier-là. Il y a eu plus de 400 000 inscriptions au registre depuis le 29. On demande au gouvernement de vraiment mettre les bouchées doubles pour que les propriétaires d'armes s'enregistrent, immatriculent leurs armes. Ça ne fait pas mal, ça ne coûte rien et ça sauve des vies.

M. Croteau (Martin) : Soupçonnez-vous le gouvernement Legault de chercher à saboter le registre des armes?

Mme St-Pierre : Bien, saboter, je pense que le mot est trop fort. Mais cependant, vous le savez, lorsque la loi a été adoptée, à la CAQ, il y a des députés qui sont aujourd'hui ministres qui ont voté contre cette loi, pensons à Éric Caire entre autres. On voit aussi que le gouvernement n'a pas multiplié les efforts de communication. Il y a eu des entrevues, bien sûr, mais des efforts, de grands efforts de communication dans les médias à très grande écoute, on n'en a pas vu. On a vu des petits spots radio, mais on n'a pas vu d'efforts de communication. Et le seul effort de communication, puis on l'avait applaudi d'ailleurs, quand la ministre est arrivée en point de presse avec les gens de la Polytechnique et les gens de la fédération des chasseurs pour dire : Bon, bien, on a trouvé un compromis puis... Mais après ça, après cette belle image-là, rien. Puis en plus, le bout du bout, là, on voit cette directive-là qui vient dire : Bien, dans le fond, on ne l'appliquera pas, la loi.

M. Croteau (Martin) : ...le gouvernement se traîne les pieds, donc, forcément, il n'est pas très pressé d'appliquer la loi? Est-ce que c'est ce que vous nous dites?

Mme St-Pierre : Bien, c'est ce qu'on comprend. Écoutez, ces gens-là devraient se parler. Ils sont arrivés au pouvoir en octobre en disant qu'ils allaient changer des choses. Ils devaient se parler. Ils savaient que la loi entrait en vigueur le 29. Il y a des briefings de ministres qui se font quand les ministres arrivent dans leurs fonctions, des briefings qui se font sur les priorités, sur qu'est-ce qui s'en vient, les dates, et tout, puis ça ne s'est pas parlé entre ces deux-là, là? Bien, il y a un problème ici, là.

M. Lacroix (Louis) : Mais pourquoi, au juste, est-ce qu'ils se traînent les pieds, à votre avis?

Mme St-Pierre : Bien, vous savez, il y a un lobby qui est très fort, qui est proarme, et ce lobby-là fait énormément de pression, on le sait, sur les députés. Il y a beaucoup d'appels téléphoniques qui se font dans les comtés. Il y a même des députés... des candidats, pendant la campagne électorale de la CAQ, qui prenaient position contre le registre ou qui disaient : Bien, on vous entend, puis je vais porter votre message auprès du premier ministre, M. Legault, s'il est élu premier ministre. Alors, il y a quand même des freins, il y a des gens, au sein de la CAQ, qui ont voté contre, au sein de la députation, qui ont voté contre le registre, et ça, je pense qu'aussi ça doit se parler entre eux.

M. Lacroix (Louis) : Mais, ce matin, Mme Guilbault disait que c'était de votre faute, dans le fond, parce que c'est vous qui n'aviez pas arrimé comme il faut...

Mme St-Pierre : Ah! bien là... On a le dos très large!

M. Lacroix (Louis) : Mais comment vous réagissez à ça? Elle a dit, entre autres, qu'un des problèmes, c'était le manque d'outils, là, pour pouvoir appliquer par les agents de la faune, puis qu'il n'y avait pas d'Internet, là, le problème, c'est que vous n'avez pas mis de l'Internet mur à mur au Québec, là.

M. Polo : Regardez, je pense qu'elle étire l'élastique un peu trop large, là, à ce niveau-là, lorsqu'elle remonte à 2003, alors que, comme ma collègue l'a mentionné, là, ça fait quatre mois que le gouvernement est en poste. Si la ministre en question vit très bien avec ses nouvelles fonctions, bien, qu'elle assume aussi ses responsabilités. Et ses responsabilités, en tant que ministre, c'est aussi de travailler avec ses collègues pour s'assurer de la meilleure mise sur pied, la meilleure application de ce projet de loi là et pas d'attente quatre mois plus tard pour nous servir une vieille excuse qu'on connaît toujours, qu'on connaît très bien, qui est celle d'accuser le gouvernement précédent de tous les maux, etc. Et c'est la même cassette qu'ils nous répètent depuis le début de la session, alors on va repasser, là, pour cette réponse-là de la ministre.

Mme St-Pierre : Et je vais insister, avouez avec moi... Moi, j'ai déjà fait votre métier pendant quelques années, vous le faites depuis plusieurs années, avez-vous déjà vu ça, une directive qui dit à des fonctionnaires : N'appliquez pas la loi, aucune action juridique ne doit être effectuée par les agents? Moi, je n'ai jamais vu ça de ma vie. C'est grave, là, qu'on dise à des employés du gouvernement : Ne faites pas appliquer la loi. Puis c'est écrit noir sur blanc dans une directive qui est une ordonnance.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce que vous pensez de l'argument technique, là, l'argument qui est avancé par Mme Guilbault au sujet des problèmes techniques? Elle dit qu'il n'y a pas Internet en région. Pourtant, les agents de la faune, qui sont déjà sur le terrain, contrôlent la validité des permis de chasse et le font en temps réel avec leurs téléphones cellulaires, m'a-t-on dit à ce syndicat. Donc, est-ce que ça efface l'argument de madame...

Mme St-Pierre : Bien, c'est n'importe quoi!

M. Polo : Oui, oui, c'est du ridicule. Honnêtement, en tout respect pour la ministre en question, qui a beaucoup de nombreux talents, ce matin, là, ça a tourné au ridicule, son explication puis sa réponse.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous pensez, en général, de la façon dont on a présenté différents projets de loi? Là, entre autres, bon, il y a la Loi sur l'immigration, là il y a une injonction, on comprend qu'il y avait peut-être un peu de tergiversation sur le nombre de dossiers à écarter, etc. Là, ce matin, il y a un autre dossier, celui sur les garderies, où le ministre Lacombe n'avait pas l'air de savoir combien ça allait coûter, créer 13 500 places en garderie. Est-ce qu'il n'y a pas un peu d'improvisation dans la façon de présenter, finalement, les décisions du gouvernement?

Mme St-Pierre : Ils veulent y aller au pas de charge. Ça, on le voit. Je vous donne un autre exemple. Pendant la campagne électorale, le SPVM devait faire partie du projet de loi. Le SPVM est disparu du projet de loi sur la nomination des deux tiers par les députés de l'Assemblée nationale. Pourquoi? On ne le sait pas. Puis le projet de loi est arrivé à grands pas à l'Assemblée nationale, excluant le SPVM, qui est un corps de police qui compte 6 000 employés et qui dirige... dont les activités sont sur l'île de Montréal. Et je vous rappelle qu'il y a à peu près 2 millions de personnes qui habitent sur l'île de Montréal. Donc, il y a quelque chose là d'incohérent. Puis vous donnez d'autres exemples qui sont très, très bons.

M. Polo : Ce gouvernement, qui est très fort au niveau de l'image, au niveau des paroles, au niveau des slogans, mais, quand vous grattez un peu, puis vous le voyez, dès qu'on commence à poser un peu des questions un peu plus pointues, c'est un gouvernement qui commence à patiner puis c'est un gouvernement qui démontre de l'improvisation. C'est un gouvernement qui démontre aussi de l'incohérence puis, on le voit, même de l'incohérence entre des collègues qui sont au Conseil des ministres aussi.

M. Lacroix (Louis) : Mme St-Pierre, est-ce que, vous, vous partagez les propos de M. Polo, ce matin, qui disait que, pour expliquer un peu ce qui s'est passé à la dernière élection, le Parti libéral s'était peut-être trop éparpillé en promettant... en fait, en ayant une foule de priorités et peut-être pas suffisamment de points plus précis, là, sur lesquels...

Mme St-Pierre : Alors là, on vous a convoqués sur le registre, j'espère que vous allez parler du registre. Mais je pense que les...

M. Lacroix (Louis) : Ça fait 8 min 53 s qu'on en parle.

Mme St-Pierre : Oui, oui, c'est ça. Mais la campagne électorale, évidemment, on en a fait des analyses, on fait nos propres constats, on a des réunions à ce sujet-là, moi, j'ai participé à une réunion à Montréal pour les comtés du centre de l'île de Montréal, il y a différents éléments. Il y a une sociologue qui a fait une recherche disant qu'il y avait aussi une très forte volonté de changer de gouvernement, et je pense qu'il faut faire ces constats. Nous, on va travailler très, très fort pour la suite des choses. On regarde en avant. Puis on n'a, bien sûr, probablement pas fait les choses comme il fallait les faire. Il faut tirer des leçons de cela, puis regarder en avant, puis s'en aller vers 2022 qui va venir très vite.

M. Lacroix (Louis) : ...ce n'était pas plus facile quand on pouvait frapper sur les souverainistes? Ça polarisait beaucoup puis c'était facile de prendre un camp ou l'autre, finalement?

Mme St-Pierre : Ça, c'est des analyses que certains journalistes font. Moi, je peux vous dire que, pendant la campagne électorale, on y est allés de façon très sincère avec un plan de match. Le plan de match... les Québécois ont choisi un autre plan de match. Puis, maintenant, c'est à nous de démontrer que ce gouvernement-là, ce nouveau gouvernement, qui se dit nouveau, marche avec aussi, peut-être, des vieilles méthodes, arrive avec des projets de loi qui sont mal ficelés, ne met pas en oeuvre les projets de loi qui étaient là ou qui entrent en oeuvre, dont celui-ci qui entre en oeuvre le 29 janvier. Et je pense qu'il faut regarder comment il travaille. Il travaille de façon très brouillonne.

M. Gagnon (Marc-André) : Mme St-Pierre, comme vous parlez de la campagne électorale, une de vos anciennes candidates ici, dans la région de Québec, Gertrude Bourdon, a été vue lors d'un repas avec votre chef. Vous, personnellement, est-ce que vous verriez d'un bon oeil que Mme Bourdon occupe des fonctions soit au sein de l'aile parlementaire ou peut-être, même, certains la voient comme candidate, là, peut-être dans Jean-Talon éventuellement?

Mme St-Pierre : Je n'ai pas de commentaire à faire autre que mon collègue, notre chef par intérim, peut rencontrer qui il veut, peut aller manger avec qui il veut. Cette femme a probablement des choses aussi à dire sur la façon dont la campagne s'est déroulée. Alors, il faut qu'il soit ouvert à entendre tout ce qu'il faut entendre par rapport à la campagne électorale. Et moi, je ne vois pas pourquoi M. Arcand n'irait pas manger avec...

M. Lacroix (Louis) : ...même une part de responsabilité, Mme Bourdon, dans ce qui s'est passé?

Mme St-Pierre : Ah! bien, écoutez, non, je n'embarquerai pas là-dedans.

M. Lacroix (Louis) : Mais c'était quand même une candidate vedette du Parti libéral...

La Modératrice : Dernière question.

M. Lacroix (Louis) : ...lors de la campagne électorale. Donc, je vous repose ma question : Est-ce que vous verriez d'un bon oeil que Mme Bourdon occupe des fonctions au sein de votre aile parlementaire?

Mme St-Pierre : Je n'ai pas à répondre à cette question-là parce que ce n'est pas dans l'air. Bonne journée.

(Fin à 13 h 44)

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