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Point de presse de Mme Véronique Hivon, députée de Joliette, Mme Jennifer Maccarone, députée de Westmount–Saint-Louis, et Mme Christine Labrie, députée de Sherbrooke

Version finale

Wednesday, March 20, 2019, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-trois minutes)

Le Modérateur : Bonjour, tout le monde. Alors, pour ce point de presse, je vais vous donner l'ordre de parole, et ensuite on va passer à la période de questions. Dans l'ordre, s'adresseront à vous Mme Véronique Hivon, députée de Joliette, porte-parole du Parti québécois pour la famille; Mme Jennifer Maccarone, députée de Westmount—Saint-Louis, porte-parole du Parti libéral en matière de famille; Mme Christine Labrie, députée de Sherbrooke et porte-parole de Québec solidaire pour la famille; M. Francine Lessard, directrice générale du Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance; et Mme Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec.

Pour la période de questions, je vous demanderais de rester sur le sujet du jour, s'il vous plaît, par respect pour nos invités. Merci.

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. Alors, je suis heureuse d'être bien accompagnée aujourd'hui, en cette journée où nous allons déposer... je vais déposer à l'Assemblée nationale une pétition importante qui a circulé, comme vous en avez entendu parler au cours des dernières semaines, partout au Québec.

Une pétition qui recueille 40 000 signataires, donc, ce n'est pas rien, en l'espace d'à peine quelques semaines pour réitérer au gouvernement que le projet de déploiement universel de maternelles quatre ans mur à mur, partout au Québec, n'est pas un projet qui tient la route et aussi, bien évidemment, qui porte sur l'importance de valoriser les services de garde éducatifs à la petite enfance, qui sont là, qui répondent à un besoin, qui ont une expertise en petite enfance et qui permettent, dès le plus jeune âge, pas juste à quatre ans, de pouvoir dépister, de pouvoir accompagner les enfants qui présentent des vulnérabilités particulières ou des problèmes particuliers.

Donc, aujourd'hui, le message que nous voulons envoyer au gouvernement, c'est l'importance qu'il soit à l'écoute des milieux directement concernés, évidemment, des milieux de la petite enfance, qu'il soit à l'écoute des parents du Québec, qui se sont, de toute évidence, mobilisés, au cours des dernières semaines, tout comme on le voit dans les sondages d'opinion, qui sont très attachés aux services de garde éducatifs et qui estiment que c'est là le lieu le plus intéressant pour le développement de leurs tout-petits.

Et nous réitérons notre demande que nous avons formulée par motion, et d'ailleurs tous les partis étaient derrière cette motion, pour que le gouvernement dépose, dans les meilleurs délais et avant que les auditions et que les travaux commencent sur le projet de loi concernant la maternelle quatre ans mur à mur, qu'il dépose son plan de match détaillé. On a vu à quel point il y a des choses sur le terrain qui ne tiennent pas la route, à quel point tout le monde dit que ce n'est pas quelque chose qui va pouvoir se concrétiser. Donc, nous demandons une fois de plus le dépôt du plan de match détaillé pour le déploiement de ce projet-là et de bien, bien exposer la complémentarité qui va être mise de l'avant avec les services de garde éducatifs à la petite enfance. Parce que, comme vous le savez, il y a énormément de questions qui se posent, et c'est la moindre des choses, quand on embarque toute une société dans un projet qui va solliciter autant d'argent public, autant d'énergie dans le réseau, de pouvoir détailler son plan, de dire où on s'en va, et c'est quelque chose de fondamental pour nous, que nous réitérons aujourd'hui.

Alors, sur ce, je vais passer la parole à ma collègue, Mme Maccarone.

Mme Maccarone : Merci, chère collègue. C'est un privilège pour moi d'être parmi vous aujourd'hui, une autre occasion de dire que nous travaillons ensemble, en concertation, pour protéger un réseau qui nous tient vraiment à cœur, le milieu de la petite enfance.

Quand on parle de la maternelle quatre ans pour tous, on sait que c'est une mauvaise affaire pour tous. Pourquoi? Parce qu'on sait que nos chercheurs, on sait que nos parents... Seulement un parent sur cinq dit qu'il choisirait la maternelle quatre ans. On sait que nos professionnels de santé, les pédiatres, même le réseau d'éducation, ils ont dit qu'ils ont une pénurie de main-d'œuvre, ils ont un manque d'infrastructures, ils ont un manque de places, puis on a un manque de professionnels.

Puis nous avons déjà un réseau qui nous tient vraiment à coeur, nous avons un réseau qui... nous devrons investir là-dedans. On parle de 700 millions de dollars où nous pouvons mettre de la... privilège puis investir dans les réseaux de garde parce qu'eux ils ont la capacité, ce sont eux, les spécialistes à la petite enfance.

Quand on parle de dépistage précoce, on sait que quatre ans, c'est trop tard. Nous devrons agir plus tôt. Nous devrons envoyer des ressources au sein de notre milieu de garde pour vraiment les supporter ainsi que dans les réseaux scolaires aussi... si c'est pour cette raison-là. On sait que nous devons avoir un respect de ce réseau-là. Les parents se sont prononcés.

Et je félicite vraiment nos partenaires aujourd'hui pour tout le travail qu'ils ont fait sur le terrain pour porter la voix de la population. Plus que 40 000 personnes qui ont dit : Non, ce n'est pas le réseau qui nous tient à coeur; nous, nous voulons que le gouvernement s'investisse vraiment dans notre réseau et qu'il mette de côté la maternelle quatre ans pour le moment.

Nous avons besoin d'un réseau... On parle de la complémentarité. Nous sommes tannés d'avoir de l'improvisation de ce gouvernement qui dépose des idées par-dessus des idées qui ne sont pas basées sur des faits, sur une analyse profonde. On a un manque d'études d'impact sur qu'est-ce qui va arriver à notre réseau qui nous tient vraiment à coeur. Alors, c'est le temps de prendre du recul puis c'est le temps d'être à l'écoute de la population. Merci. Mme Labrie.

Mme Labrie : Merci, Mme Maccarone. Je pense que c'est clair ici qu'on a un consensus, hein, au sein des partis d'opposition, également auprès de toutes les personnes qui travaillent en petite enfance, à l'effet qu'on en a un, réseau de centres de la petite enfance, de milieux familiaux régis, qui répond aux besoins pour mieux préparer les enfants à l'école. On a ce réseau-là qui est établi depuis des décennies, qui a fait ses preuves. On a des études pour le démontrer, ça fonctionne.

Ce qu'on peut faire, si on veut améliorer le dépistage précoce, c'est d'investir des ressources, de les déployer dans les centres de la petite enfance pour soutenir les éducatrices formées qui le font déjà depuis des années. C'est des pratiques qui sont déjà en place, et on doit seulement rendre plus accessibles les spécialistes.

Donc, nous, ce qu'on dit aujourd'hui, c'est... on porte la voix des parents pour dire : Les parents l'ont fait, leur choix, le choix des parents, majoritairement, c'est celui du réseau des centres de la petite enfance, des milieux familiaux régis. Et en ce moment, quand le gouvernement dit qu'il veut respecter le choix des parents, malheureusement, il n'offre pas un réel choix parce que ces parents-là n'ont pas accès aux places qu'ils souhaitent pour leurs enfants. On le voit, il y a des milliers de noms sur les listes d'attente, le nombre de places qui est créé ne répond pas à cette demande-là.

Et, quand j'entends le gouvernement dire : On veut déployer des maternelles quatre ans partout à travers le Québec pour offrir une place à tous les enfants qui le souhaitent, bien, j'aimerais le voir faire la même chose pour les places en CPE, pour que ce soit vraiment un choix puis que les parents puissent décider dans quel milieu ils vont envoyer leurs enfants.

Donc, ce que je demande au gouvernement, c'est de reconnaître le droit à un milieu éducatif de qualité, dès la petite enfance, pour tous les enfants, pas seulement à quatre ans. Parce que ça commence bien avant, l'intervention auprès des enfants. Merci.

Mme Lessard (Francine) : Eh bien, merci. Merci à tout le monde d'être ici ce matin. Je suis vraiment fière de représenter le réseau des centres de la petite enfance et des bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial. C'est un honneur pour moi de parler en leurs noms et de vous confirmer encore ce matin que c'est un réseau qui travaille jour après jour auprès de nos tout-petits, la petite société du Québec, mais nos tout-petits 0-5 ans qui sont les adultes de demain.

Le travail qui est fait actuellement, dans les centres de la petite enfance et les bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial, est un travail de professionnels fait par des éducatrices et des éducateurs formés — trois ans, quand même, d'études collégiales — pour pouvoir faire un dépistage précoce, des éducatrices en milieu familial aussi qui sont formées et qui travaillent jour après jour au rehaussement des pratiques. Alors, on a vraiment au Québec... on est très chanceux de pouvoir se vanter d'avoir au Québec un réseau de très grande qualité, un réseau éducatif à la petite enfance.

Donc, aujourd'hui, effectivement, nous allons, avec Mme Hivon... en fait, Mme Hivon va déposer une pétition qui effectivement nous confirme que plus de 40 personnes ont signé cette pétition-là... 40 000, c'est-à-dire, 40 000 personnes ont signé cette pétition-là pour justement venir affirmer au ministre Legault que, de la maternelle quatre ans mur à mur pour tous nos petits enfants, ce n'est pas ce que la population veut avoir.

Et on désire vraiment que le ministre mette en place une consultation générale à travers le Québec et qu'il permette aux familles du Québec de s'exprimer. Et, que ces familles-là soient en Abitibi, sur la Côte-Nord, en Gaspésie, à Montréal, un peu partout au Québec, les familles du Québec ont le droit de s'exprimer et de venir dire à M. Legault que ce qu'on veut, c'est la consolidation d'un réseau qui est déjà fort, professionnel. On doit le consolider, et c'est à ça que les argents du Québec doivent servir. Merci.

Mme Grenon (Valérie) : Avant de débuter, je veux quand même saluer nos membres qui sont ici dans plusieurs régions. Merci de nous avoir accueillis dans toutes vos régions.

J'ai personnellement, moi-même, fait le tour des 17 régions pour faire signer les parents et les intervenantes. Derrière chacun des 40 000 noms, il y a une histoire, il y a une opinion, puis c'est important qu'on l'entende et qu'on l'écoute. Il faut en tenir en compte, de l'opinion des 40 000 personnes qui ont signé la pétition.

La consultation générale que nous demandons aujourd'hui doit être le plus large possible pour que tous les parents du Québec puissent s'exprimer. Avant d'investir des milliards dans les maternelles quatre ans pour tous, on doit être sûrs que les parlementaires entendent le besoin dans chacune des régions.

En terminant, on fait ce travail pour le bien de l'enfant de quatre ans. Les éducatrices et les responsables en milieu familial font bien plus que de la garde. Particulièrement, 75 % de nos intervenantes en milieu familial accueillent des enfants en besoins particuliers. En CPE, ils ont l'obligation d'accueillir des enfants avec des besoins particuliers. Ils le font avec coeur et professionnalisme. Ce sont des spécialistes 0-5 ans.

M. Legault doit cesser le dénigrement de notre profession. Il nous a traitées récemment de techniciennes de garde, dans cette même Assemblée, un terme révolu et blessant pour toutes les intervenantes que je représente. À une certaine époque, j'aurais peut-être demandé à M. Legault d'agir en bon père de famille dans le dossier des maternelles quatre ans. Or, le temps change, heureusement, et je lui demande aujourd'hui d'agir en bon premier ministre en s'élevant au-dessus de la mêlée et en allant écouter ce que les parents du Québec ont à dire.

Le Modérateur : Merci. On passe maintenant aux questions. M. Dion.

M. Dion (Mathieu) : M. Legault a déjà dit, M. Roberge aussi, qu'ils ne vont pas céder aux lobbys, qu'ils vont aller de l'avant coûte que coûte. Commencez-vous à être un peu à court d'arguments à faire valoir?

Mme Hivon : Écoutez, je pense qu'un bon gouvernement écoute ce que la population a à dire, un bon gouvernement prend acte de mobilisations. Vous savez, on ne parle pas de lobbys, on parle de parents, on parle de gens sur le terrain qui trouvent que c'est essentiel de valoriser les services de garde éducatifs parce qu'ils souhaitent que leurs petits, leurs petites soient entre bonnes mains, pas juste à quatre ans, mais à un an, à deux ans, à trois ans. Alors, c'est quelque chose qui est fondamental, et je pense qu'il n'y a personne ici, si le gouvernement change de cap, qui va dénoncer ça. Au contraire, on va s'en réjouir qu'il y ait finalement une prise de conscience de l'importance des services de garde éducatifs et du fait que le projet actuel ne tient pas la route, autant sur le fonds des choses, sur l'opportunité même, que sur le déploiement et le réalisme du déploiement.

M. Dion (Mathieu) : Aujourd'hui, M. Lacombe répond un peu à cette pétition-là en lançant 2 500 places subventionnées destinées en priorité à des poupons. De dire que, oui, on veut étendre la maternelle quatre ans mur à mur, soit, mais, en même temps, il y a quand même les CPE qui se développent à côté, et ça, le gouvernement continue d'aller de l'avant. Est-ce que vous le reconnaissez, ça?

Mme Hivon : Nous, ce qu'on redemande, pour une ixième fois, c'est de connaître le plan du gouvernement. C'est quoi, le plan du gouvernement? Le ministre de la Famille lui-même, quand il a fait l'annonce il y a quelques semaines, puisque la chaleur a augmenté beaucoup autour de lui, il a dit qu'il y avait des dizaines de milliers de parents qui étaient en attente d'une place de qualité dans les services de garde éducatifs. Donc, il est où, le plan pour répondre à ces besoins-là? Et comment ça va se faire en complémentarité avec ce plan de déployer mur à mur les maternelles quatre ans? Il y a énormément de questions. Si tout ça est si clair et si limpide pour le gouvernement, pourquoi il ne nous dépose pas son plan dans les plus brefs délais et qu'on puisse voir c'est quoi, où il s'en va, comment ça va se faire puis comment ça va être complémentaire?

M. Dion (Mathieu) : Et, dans cette annonce, ce matin, de viser les poupons et non les enfants de quatre ans, à la limite, en CPE, pour les places, est-ce que c'est la bonne chose à faire?

Mme Hivon : Bien, moi, je pense que toute nouvelle place est une bonne chose. Évidemment, il faut être conscient qu'une grande part de l'annonce sont des places qui avaient déjà été annoncées. Alors, ce n'est pas tant des nouveaux investissements. Les places poupons, ça va toujours être bienvenu. Nous, ce qu'on souhaite, je le redis, c'est que chaque parent qui le souhaite au Québec puisse avoir une place en service de garde de qualité et que les dizaines de milliers de parents qui attendent toujours cette place-là puissent l'avoir. Donc, oui, on en a un, service qui fonctionne, ce serait bien de le compléter, puis de le renforcer, puis de le consolider.

Le Modérateur : Oui, M. Dugas Bourdon.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Bonjour. Est-ce que, Mme Hivon, dans certaines circonstances, les maternelles quatre ans ont leur place?

Mme Hivon : Oui. D'ailleurs, je trouve toujours ça drôle quand on dit qu'on a une opposition idéologique et une totale fermeture. Les groupes l'ont dit à chaque occasion, nous-mêmes, nous avons mis en place, en milieux défavorisés, des maternelles quatre ans pour toutes sortes de raisons, parce qu'il a des enfants qui ne fréquentaient aucun service de garde éducatif à la petite enfance. Donc, oui, on l'a dit que c'était quelque chose qui avait sa place, qui était bien prévu, déjà, dans le portrait. Mais il ne faut pas généraliser quelque chose qui avait une place, justement, en complémentarité avec les centres de la petite enfance et les services de garde en milieu familial régis.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Mais pourquoi ne pas simplement avoir des CPE pour ces enfants-là qui sont défavorisés?

Mme Hivon : Ah! bien, parce que, si vous retournez à ce qui avait amené cette question-là, c'était le fait qu'on constatait, à travers des études, que, dans certaines communautés, les parents ne voyaient pas du même oeil l'idée d'envoyer un enfant en service de garde éducatif parce qu'il y avait beaucoup de pédagogie à faire, justement, puis je pense qu'il y en a à faire encore auprès du gouvernement sur l'aspect éducatif des choses versus la maternelle quatre ans. Donc, il était ressorti que, pour certains milieux, milieux défavorisés qui ne fréquentaient pas de service de garde, la maternelle quatre ans pouvait venir combler un certain besoin pour des enfants qui ne fréquentaient aucun milieu de garde éducatif.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : ...de l'éducation pour dire : Les CPE sont bien pour vos enfants, sont utiles. À partir de ce moment-là, les maternelles quatre ans ne servent plus à rien, là.

Mme Hivon : Bien, c'est exactement le coeur de ce que l'on fait en ce moment.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : ...dans les milieux défavorisés.

Mme Hivon : Oui. Bien, nous, on croit qu'il peut y avoir une complémentarité avec les milieux défavorisés.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Pourquoi cette complémentarité-là est nécessaire? À partir du moment où les CPE sont bons pour les enfants de 0-4 ans, pourquoi on a besoin de maternelles quatre ans au Québec?

Mme Hivon : Je vous le répète, parce qu'il y a des parents qui n'envoyaient pas leurs enfants dans des centres de la petite enfance ou dans des services de garde éducatifs. Donc, le choix qui a été fait, c'est d'avoir un certain nombre de maternelles quatre ans en milieu défavorisé pour s'assurer que tous les enfants allaient avoir une préparation, même si on estime que les centres de la petite enfance, les milieux de garde éducatifs sont la voie générale qui doit pouvoir accueillir les enfants au Québec.

Mme Labrie : Juste rappeler également qu'il n'y a pas de la place pour tout le monde, dans le réseau de CPE, en ce moment, puis il n'y en avait pas non plus à l'époque où on a créé les maternelles quatre ans. Ça fait partie des raisons aussi pour lesquelles on avait besoin d'avoir une alternative dans certaines familles qui n'avaient pas accès aux CPE. Ce qu'on demande toutes ici, là, c'est que chaque parent qui fait le choix du CPE pour son enfant y ait accès, comme chaque parent qui fait le choix de l'école publique pour son enfant, en ce moment, y a accès. Donc, on veut la même chose pour le réseau de CPE.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Je vais me permettre une dernière question, vu qu'il n'y a pas foule. Le Parti québécois, vous demandez que soient remboursés les trop-perçus de 1,5 milliard. Mais est-ce que ça, ça ne ferait pas mal aux services publics à partir du moment où on revient chercher cet argent-là qui est investi dans le réseau public?

Mme Hivon : Écoutez, là, vous m'amenez sur quelque chose qui va me faire plaisir de vous répondre. Le gouvernement a décrié ça, donc, toute la question des trop-perçus. Donc, on lui demande d'être conforme à cette réalité-là. Mais surtout, ce que j'ai envie de vous dire, c'est que, si on regarde le milieu de l'éducation lui-même, ma collègue qui est ici, mon autre collègue, on est en commission parlementaire sur ces sujets-là, en ce moment, le gouvernement se prive, avec l'uniformisation de la taxe scolaire, d'entre 800 et 900 millions. Il va investir au moins 700 millions — parce que les chiffres ne sont pas encore définitifs — sur la maternelle quatre ans, sans compter toutes les dépenses d'infrastructures, tout ça, en n'ayant toujours pas un dollar neuf d'argent pour soutenir les services éducatifs actuels, les professionnels, les élèves dans les écoles qui ont des besoins pour développer des places supplémentaires, pour consolider le réseau des centres de la petite enfance. Donc, je pense qu'il doit regarder dans sa cour, dans ses choix, avant de dire qu'il n'a pas les fonds pour pouvoir consolider le réseau des centres de la petite enfance.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : ...ce 1,5 milliard là puis on le met dans les services publics, je veux dire, c'est une bonne nouvelle. Pourquoi vous vous y opposez?

Mme Hivon : Bien, écoutez, ça, c'est un autre enjeu qui est une question générale, globale, en lien avec tous les revenus de l'État. Nous, ce qu'on demande au gouvernement, c'est d'être conséquent en matière d'éducation, et de dire que l'argent en éducation doit aller en priorité où sont les besoins, et ne pas créer de nouvelles, je dirais, structures ou d'aller de l'avant avec un type d'idéologie qui fait en sorte de vouloir tasser les services de garde éducatifs au profit de maternelles quatre ans mur à mur.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 52)