(Onze heures vingt-six minutes)
M. Ciccone :
Alors, bonjour. C'est une journée spéciale pour moi, c'est une journée qui est
très émotive également, surtout après l'élection du 1er octobre. J'avais
mentionné à qui voulait bien l'entendre que je n'étais pas une personne ou un
député qui était seulement pour remplir une banquette, que j'étais pour être
actif. Et on a tous nos champs de spécialité, et le mien, bien entendu, est au
niveau du sport, au niveau du contact également, avoir été un ancien joueur de
hockey moi-même qui a subi des commotions cérébrales, pas toujours
nécessairement diagnostiquées, qui se demande à tous les jours s'il va vieillir
de façon un peu difficile. Parce qu'on ne sait jamais, les commotions, est-ce
qu'il y a des séquelles, est-ce qu'il va y avoir des séquelles, est-ce qu'elles
vont revenir à un moment donné.
On s'inquiète, parce que justement on a des
collègues, j'ai des anciens coéquipiers, des coéquipiers également et collègues
qui se sont enlevés la vie aussi, qui... le tout a commencé par justement un
mauvais encadrement au niveau des commotions cérébrales. Et on entend parler beaucoup
de ces athlètes-là qui sont dans le public, il y a des athlètes qui sont des
athlètes professionnels. Le malheur de ces athlètes-là fait les manchettes, mais
cependant ce qu'on oublie beaucoup, c'est ce qu'on oublie, c'est ce qu'on ne
voit pas, ce sont nos jeunes.
Nos jeunes, on les a chez nous, on les
amène à l'aréna, on les ramène à la maison et on n'a pas... et, s'il y a un
problème, s'il y a un drame avec ces jeunes-là, on ne le voit pas. On le sait,
c'est présent, les commotions cérébrales. Selon Statistique Canada... La
ministre m'a déjà demandé de sortir des chiffres. Selon Statistique
Canada, au niveau du hockey, là, entre cinq et neuf ans, 43 % des
blessures entre 2011 et 2017 ont été des traumatismes crâniens et, sur ces
blessures-là de traumatismes crâniens, 99,8 % ont été des commotions
cérébrales. Et là on parle des bouts de chou de cinq à neuf ans, où on commence
à patiner pour certains. Il n'y a pas de contact, et ces jeunes-là ont quand
même des commotions cérébrales. Alors, il faut les encadrer.
La loi aujourd'hui, ça permet d'instaurer
un registre que j'ai appelé Passe-Sports, qui vise à colliger les données, parce
que, pour moi, l'information, c'est de pouvoir être capable de suivre les
jeunes. Parce que souvent, il faut le mentionner, les jeunes vont passer d'une
catégorie à une autre, vont passer d'un sport à un autre, va passer du sport
civil également au sport scolaire, et, dans tout ça, on oublie ou on perd ce
qui... ce Passe-Sports-là ou ce suivi-là, et c'est important aussi pour un
entraîneur, une organisation. Parce que j'ai quand même fait un travail quand
même exhaustif, là, avec un des professionnels de la santé, des neurologues
également et des professeurs. J'ai parlé aussi à des entraîneurs, j'ai parlé à
des parents, des dirigeants de ligues aussi très importantes ici, au Québec, et
ça a été unanime, ils m'ont dit : Bien, c'est important d'avoir
l'information, il faut l'information. Et plusieurs m'ont dit : Bien là, on
pourrait aller plus large. On pourrait aller même au niveau des médicaments, on
pourrait aller sur toutes les blessures.
Mais, en même temps, il faut comprendre
que, si on veut avancer, il faut avancer un petit pas à la fois. C'est ce que
j'ai appris depuis mon entrée à l'Assemblée nationale. Au moins, ça ouvre la
porte pour justement avoir cette discussion-là. Moi, c'est impossible que je
peux me passer d'une olympienne extraordinaire, comme la ministre déléguée à
l'Éducation, Mme Isabelle Charest. Il y a trop d'expérience là, la députée de
Sherbrooke également, la députée de Gaspé.
Pour moi, le sport, c'est rassembleur. Pour
moi, le sport n'est pas divisible. Ca se fait en équipe. Même durant les sports
individuels, on a toujours besoin de quelqu'un également pour nous aider.
Alors, le sport, que ce soit individuel ou en équipe, ça se fait en équipe et
on gagne en équipe. Alors, pour moi, c'est la façon de voir les choses, c'est
la façon d'entreprendre mes démarches. C'est important pour moi que ça passe,
c'est important pour moi que ça ne se retrouve pas en dessous de la poussière
sur une tablette, je veux vraiment que ça devienne... que ça se concrétise. Je
ne veux pas prendre la paternité. C'est moi qui l'ai déposé, là, mais je veux
vraiment que ce soit en groupe. Je veux vraiment que la journée que ce sera
adopté, qu'on soit ici, tous les représentants des sports dans nos partis
respectifs, qu'on soit ici, à la même place puis l'annoncer ensemble, en
équipe. Le sport, ça se fait en équipe, le sport, ça ne se divise pas, le sport
est rassembleur.
Alors, voilà c'est ce que j'avais à dire.
Si vous avez... vous pouvez m'appeler, n'importe qui, ça va me faire plaisir de
répondre à vos questions. Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 31)