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Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et services sociaux, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Wednesday, May 1, 2019, 11 h 24

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-quatre minutes)

M. Zanetti : Alors, je pense qu'aujourd'hui on a eu somme toute une bonne nouvelle de la part de la ministre de la Santé, Mme McCann, au sujet des infirmières de pratiques spécialisées. Cela dit, je pense qu'on ne devrait pas sabrer le champagne trop vite. On parle de moment historique, là, c'est peut-être très enthousiaste par rapport à là où on en est rendus. On annonce un projet de loi, c'est une bonne chose, on veut aller dans la bonne direction. Mais là le diable est dans les détails, alors il faut vraiment s'assurer, là, avant de déclarer sauvés le système de santé et la première ligne, etc., qu'on a vraiment pris en compte les choses qui sont essentielles là-dedans.

D'une part, c'est une annonce qu'on attendait depuis très longtemps, le milieu attend ça depuis longtemps. Ça fait 13 ans qu'on parle de donner, justement, plus d'autonomie aux infirmières praticiennes. Et cette action-là, on parle de 500 infirmières environ, ça ne réglera pas tous les problèmes du système de santé. Il y a encore des problèmes. Il y a les temps supplémentaires obligatoires qui ne sont pas réglés. Il y a un manque d'attractivité de la profession. Il n'y a pas assez d'argents qui ont été mis pour engager du monde. Il y a encore une pénurie de personnel qui fait qu'on ne peut pas donner un deuxième bain à tout le monde qui en demande dans la Capitale-Nationale plus qu'ailleurs au Québec. Alors, tout n'est pas gagné.

Et une chose qui n'est pas claire là-dedans et qui va être vraiment importante, c'est que, oui, les infirmières spécialisées aient plus de latitude, mais qu'on mette fin à l'obligation qu'elles soient surveillées par les médecins. La surveillance de ces infirmières-là par les médecins, c'est quelque chose qui est inutile, c'est quelque chose qui coûte cher. Et c'est un pas qu'on doit franchir si on veut vraiment régler le problème au Québec. Alors nous, on propose donc d'abolir l'exigence de surveillance médicale dans la pratique des IPS, d'une part, et aussi de mettre fin à l'allocation mensuelle pour les frais d'exploitation liés à la présence des IPS dans les cabinets privés.

Alors, voilà nos remarques sur la question, là, de la sortie de Mme McCann ce matin.

M. Marissal : Je vais y aller immédiatement sur Air Transat, puis on prendra les questions indistinctement par la suite. Ce que l'on veut dire, parce qu'il semblerait qu'Air Transat soit sur le marché, éventuellement, des transactions, évidemment, ça nous inquiète, et je pense que ça inquiète pas mal tous les Québécois parce qu'il s'agit ici d'un fleuron, un réel fleuron, en plus dans un milieu qui est très difficile, qui est très compétitif. Et combien d'entreprises québécoises, dans le domaine de l'aviation civile, se sont cassé les dents au fil des dernières années? Transat doit rester un des fleurons québécois, nous en sommes, nous sommes d'accord avec ça.

Là où ça nous inquiète un peu, c'est de la façon dont le gouvernement veut intervenir pour éventuellement sauver Transat. Que Transat soit sauvée éventuellement, soit, que Transat reste au Québec, reste idéalement une propriété québécoise, soit, mais il y a quand même des questions à se poser, d'abord, avec la proximité du premier ministre avec l'ancienne entreprise qu'il a fondée lui-même. Et il avoue lui-même, le premier ministre, avoir des sentiments par rapport à ça. C'est très bien. Alors, on l'invite à rester le plus loin possible de ce dossier-là, y compris dans ses tractations avec ses ministres.

Par ailleurs, je pense qu'il est temps pour le ministre des Finances de répondre à la question à 1 milliard de dollars, là. Dans son budget, il y avait une provision de 1 milliard de dollars — ce n'est quand même pas rien — justement pour poser des gestes. Et je cite le document budgétaire : «Le gouvernement s'est engagé à poser des gestes pour mieux accompagner la croissance des entreprises et assurer la protection des sièges sociaux.» Ça tient, là, sur quelques lignes à peine, il y a à peine 80 mots ici pour 1 milliard de dollars. Alors, la question à 1 milliard de dollars, elle est présente, on demande au ministre des Finances de nous dire qui sera sur ce comité, comment on va gérer ce milliard de dollars là. Est-ce qu'on considère que Transat, par exemple, est une entreprise stratégique? Parce qu'historiquement c'est la norme pour laquelle on doit ou... ne pas intervenir avec des fonds publics. On veut, en fait, ce n'est pas compliqué, éviter un autre Bombardier.

Si le gouvernement, d'une façon ou d'une autre, par un bras financier ou par une intervention, doit aider à sauver Transat, on doit absolument préserver nos billes là-dedans, et les Québécois et les Québécoises doivent préserver leurs billes là-dedans. Il ne s'agit pas juste de sauver Transat pour sauver Transat, il s'agit de s'assurer que le gouvernement ait des garanties en ce sens. Pour le moment, les quelques lignes que l'on lit dans le budget, notamment sur le fameux milliard de dollars, ne répondent à aucune question. Merci.

Mme Lajoie (Geneviève) : J'essaie de comprendre ce que vous avez dit à propos de François Legault et la proximité avec Air Transat. Que voulez-vous dire, exactement? Il faut qu'il se tienne loin, dans quel sens?

M. Marissal : Bien, il a dit lui-même, le premier ministre, hier, que c'était une question, pour lui, émotive parce qu'il est un des membres fondateurs d'Air Transat. Il a quitté maintenant Transat il y a presque un quart de siècle, là, si ma mémoire est bonne. Alors, il doit effectivement ne pas mêler ses émotions. Je ne pense pas que le premier ministre doit gérer par émotion dans un cas comme celui-là. Alors, il y a des balises qui existent, il y a des institutions qui existent.

Et je rappelle que le ministre de l'Économie, qui est visiblement le porteur du ballon, a envoyé tous les signaux hier, et c'était peut-être très tôt pour le faire, tous les signaux que le gouvernement va vraisemblablement intervenir et aider. Moi, je me garderais une petite gêne, là, j'attendrais de voir comment ça se passe. Parce que rappelons aussi que le même ministre de l'Économie vient de nommer un de ses bons amis à la tête d'Investissement Québec, et ce bon ami, M. LeBlanc, sera vraisemblablement appelé à intervenir. Ça fait beaucoup de proximité, là.

On parle d'une transaction certainement de plusieurs centaines de millions de dollars, on parle de préservation d'un siège social et d'un fleuron de l'économie québécoise. Alors, le moins qu'on puisse faire, là, c'est qu'on ne mélange pas les émotions de M. Legault en plus dans un dossier comme ça.

M. Cormier (François) : Mais ne faut-il pas le mettre en perspective avec ce que M. Legault a dit, au cours de la dernière année, c'est-à-dire : Il faut faire en sorte que les sièges sociaux restent ici? Or, le premier siège social avec lequel il doit se battre, c'est Air Transat. Mais, quand même, il n'y a personne qui sera surpris qu'Investissement Québec, que le gouvernement se battent pour garder un siège social ici, là.

M. Marissal : Et nous en sommes, M. Cormier, nous le souhaitons ardemment. Ce que l'on dit, c'est : Attention, prudence. Et je répète la question à 1 milliard, là, qui est ici, là, dans ce document budgétaire : Qu'est-ce qu'on veut faire avec cette provision de 1 milliard de dollars? Parce que les quatre lignes qu'il y a là, ça ne dit rien, là. Ça ne me dit pas qui va être nommé sur le comité, ça ne me dit pas comment on va intervenir. Il n'y a aucune description. On ne reprend même pas le terme d'«entreprise stratégique».

On nous avait dit, par exemple, dans le cas de RONA... puis RONA, c'était malheureux, ce qui s'est passé, mais on nous avait dit à l'époque, le gouvernement libéral : Ce n'est pas une entreprise dite stratégique. Est-ce que Transat se classe dans la catégorie dite stratégique? C'est là où on en est.

Et on en est aussi à demander des garanties. Si nous devons collectivement participer au rachat — il ne s'agit même pas du sauvetage, mais du rachat — de Transat, on veut des garanties. On ne veut pas encore du stoff de junior, pour reprendre l'expression du premier ministre, puis se retrouver avec un autre cas de Bombardier, espèce de trou sans fond où les Québécois font juste injecter de l'argent depuis tout le temps, puis on a fini par donner à peu près Bombardier à Airbus. On ne veut pas ça avec Transat.

Alors, on a le temps, là, il n'y a pas le feu au manoir, là, prenons le temps, là, de regarder cette transaction venir. Mais moi, je réclame du ministre des Finances ce que j'appelle la question à 1 milliard, je réclame des détails là-dessus. Ça tombe bien, on est en crédits, là. Bien, on a besoin de détails maintenant là-dessus.

M. Cormier (François) : Mais est-ce qu'il faut se concentrer uniquement sur les entreprises stratégiques?

M. Marissal : C'est au gouvernement de nous le dire, à partir de quel moment on intervient pour sauver une entreprise ou pour racheter une entreprise québécoise et s'assurer que son siège social reste ici. C'est sûr que, si Transat est vendue à un fonds d'investissement chinois puis que le quartier général ou le siège social déménage à Shanghai, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le Québec, ça, c'est une perte, ce n'est pas un gain. Cela dit, pour le moment, on ne connaît pas, on ne connaît pas les balises fixées par le gouvernement Legault là-dessus.

Ils se sont vantés, là, d'être le gouvernement de l'économie, d'être des banquiers, des comptables. Encore ce matin, à l'Assemblée nationale, le premier ministre était bien fier de dire qu'il y avait quatre comptables à la tête de son cabinet. Soit. Mais c'est ironique que ça tombe sur Transat, le premier cas tombe sur Transat, étant donné la proximité avec le premier ministre. Mais je pense qu'il est temps, là, il est temps de nous dire comment est-ce qu'on veut intervenir dans l'économie.

Mme Porter (Isabelle) : Mais de quelle façon est-ce que le gouvernement pourrait intervenir et aider Transat sans prêter flanc à des accusations de conflit d'intérêts du côté du premier ministre?

M. Marissal : Bien, il y a plusieurs façons de le faire. Que ce soit fait dans les règles de l'art, que les balises soient connues, non pas quelques lignes dans un budget qui dit : On a mis 1 milliard là-dedans pour préserver les sièges sociaux. Ça, c'est un discours de campagne électorale. Là, on est dans la vraie vie, là, ils sont au gouvernement, ils doivent intervenir et ils seront vraisemblablement appelés à intervenir pour le rachat de Transat.

Il y a des institutions au Québec qui sont légitimes. La Caisse de dépôt a déjà de l'argent dans Transat. Le fonds de solidarité, qui n'est pas une branche du gouvernement, mais aussi a des fonds dans Transat. Alors, si on le fait avec des balises et avec des garanties, des garanties...

Parce que ça s'est déjà vu aussi, des interventions de l'État, puis on a fini par perdre les sièges sociaux, les sièges sociaux ont fini par déménager. Je présume que ça fait aussi partie de ce que M. Legault appelle le stoff de junior. Bien là, on est dans les grandes ligues, là, puis, si on veut que Transat reste au Québec et reste propriété québécoise, il y a des façons de le faire.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais est-ce que, justement, la proximité de M. Legault avec cette entreprise-là, justement, ça ne peut pas qu'aider à garder le siège social? Quand vous parlez de prudence, bien, j'essaie de voir. Parce que votre objectif est le même que le gouvernement, là, en tout cas, d'après ce qu'on voit.

M. Marissal : Oui, sauf que ça ne peut pas... La proximité de M. Legault ne peut pas être un facteur dans la décision d'affaires. C'est une décision d'affaires ici qu'on doit prendre. Et moi, j'étais heureux au moins d'entendre M. Legault dire hier : Ça me touche, c'est sûr que ça me touche, c'est là que j'ai commencé ma carrière, que j'ai pris mon envol — sans vilain jeu de mots. Mais justement il peut confier ça à son ministre de l'Économie, on peut connaître les balises par lesquelles l'État devrait intervenir.

Mais ce que je constate, hier, c'est que le ministre de l'Économie s'est garroché un peu vite devant les kodaks, et il a envoyé tous les signaux que le gouvernement allait intervenir. Est-ce qu'il a fait monter les enchères? Possiblement. Il y a des chroniqueurs économiques, ce matin, qui disent que l'action a grimpé, évidemment, soudainement. Tant mieux pour les investisseurs. Mais que le gouvernement prenne le temps de faire ça dans les règles de l'art, dans l'ordre.

Puis, encore une fois, on n'est plus en campagne électorale, ce n'est plus le temps de dire, pour la rhétorique : Nous, on veut sauver les sièges sociaux. O.K. Comment? Avec 1 milliard de dollars? Comment vous allez faire ça?

M. Cormier (François) : Donc, pas à tout prix?

M. Marissal : Non, certainement pas à tout prix, jamais à tout prix. Parce que le «à tout prix», là, ça nous a donné Bombardier. Puis c'est malheureux, c'est un drame national économique, ce qui s'est passé avec Bombardier. Mais justement, le «à tout prix» puis en faisant ça tout croche, ça donne ce que ça donne. Le «à tout prix», ça donne aussi le contrat d'électricité puis le lock-out avec ABI. On est capables, là, de prendre un petit pas de recul, d'expliquer, par exemple, c'est quoi, une entreprise stratégique, quand est-ce qu'on intervient, pas se garrocher devant les kodaks. La nouvelle n'était même pas encore fini d'être imprimée. C'est une entreprise cotée en bourse, là. Il faut quand même faire ça dans l'ordre puis être prudents avec ça.

Mme Fletcher (Raquel) : ...in English. On the nurse practitioners, you say that, overall, it's a good idea, but don't break out the champagne just yet. What are you trying to get across to the Minister, the public, when you say that?

M. Zanetti : That we're looking forward to see that bill, to analyze it. And I'm just saying that we have to be sure that it goes all the way to give the nurse practitioners the freedom they need to practice and also to withdraw them from the surveillance of the physicians so that they can work properly and the public system can save money also. So, for this measure to be really effective, there's a lot of details that, yet, are not clear, that have to be clarified in a bill that we'll see in the autumn.

Mme Fletcher (Raquel) : It sounds like some of your reservations are about administrative stuff. You said that there are fees that the nurses have to pay or the order has to pay, I'm not sure, and also there is an allocation for doctors to supervise nurses. So, should that be taken away?

M. Zanetti : Yes, it should. Actually, doctors are paid to supervise those nurse practitioners, and that should be cancelled, this allocation should be cancelled because it's useless and it costs a lot of money to the public system. So, yes, we should get rid of it.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. Any other... you mentioned some details, but anything specific that you are concerned about?

M. Zanetti : For the moment, no, because there's no bill on the table to analyze. But we're looking forward for it. We agree with the principal, with the idea, but we're just saying : Let's not celebrate too early because the details can make it all go wrong. So, we'll have to look at it really closely.

Mme Fletcher (Raquel) : O.K. And on Air Transat...

Une voix : ...

Mme Fletcher (Raquel) : Ah! OK. Sorry. If you could just maybe summarize your initial thoughts.

M. Marissal : Yes. There's some concerns about the fate of Air Transat. It's really a flagship of the Québec economy, we would like to keep Transat in Québec, the headquarters, of course, the jobs, of course, and this flagship of the Québec economy. There's a way to do this. Because, obviously, the Government wants to intervene in this transaction. Minister Fitzgibbon said yesterday that we will somehow help Transat or the new owner of Air Transat.

So, I have some questions for the Government, especially the Minister of Finance, Mr. Girard. There's a provision in his budget saying basically that the Government put aside $1 billion to save headquarters and businesses in Quebec. There are only four lines about that in the budget. So, I would like to get some more information about that. Are they going to do this? And what's the frame if the Government is going to intervene in such a transaction?

Mme Fletcher (Raquel) : You also said that you want Mr. Legault to stay as far away as possible from this.

M. Marissal : Yes, of course. Mr. Legault said yesterday that he was personally involved or personally touched by this, emotionally. Because we have to remember that Mr. Legault was a founder, one of the four founders of Air Transat. So, yes, we will ask you to stay as far as possible. Emotion and business don't make great partners in decisions such like this.

Une voix : Merci beaucoup.

M. Marissal : Ça fait plaisir.

(Fin à 11 h 40)

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