(Huit heures trente minutes)
La Modératrice
: Bon
matin. Nous sommes avec la fédération des étudiants en médecine, ce matin, et
donc qui commenceront par prendre la parole. Ensuite, les trois élus, Mme Montpetit,
Mme Ghazal et M. Gaudreault prendront la parole à tour de rôle par la
suite. Donc, on peut commencer.
Mme St-Pierre Alain (Roxanne) :
Donc, bonjour à tous. Nous sommes présents aujourd'hui à Québec au nom de la Fédération
médicale étudiante du Québec, la FMEQ, qui représente les plus de 4 000 étudiants
en médecine du Québec. Je suis Roxanne St-Pierre Alain, externe en médecine en
troisième année à l'université de Sherbrooke, et j'ai avec moi
Guillaume Roy et Maxime Morin-Lavoie, qui sont des exécutants de la
FMEQ.
En tant qu'étudiants en médecine, nous
avons tous comme objectif de soigner la population du Québec et d'améliorer la
santé de celle-ci. Or, comme le veut le dicton, mieux vaut prévenir que guérir.
Dans une optique de santé, publique, il est donc dans le devoir du corps médical
d'identifier les facteurs provoquant des problèmes de santé et d'agir contre
ceux-ci.
Depuis quelques années, des facteurs
supplémentaires viennent influencer la santé des Québécois et des Québécoises :
la pollution et les changements climatiques. Les changements climatiques
représentent un risque réel sur la santé de tous, et ce risque est déjà à nos
portes. Souvenez-vous des vagues de chaleur qui ont frappé la province au cours
des dernières périodes estivales. On apprenait, il y a quelques semaines, que, seulement
sur l'île de Montréal, 66 décès ont été causés par la canicule de l'été
dernier. Les personnes âgées et celles souffrant de maladies cardiopulmonaires
sont particulièrement à risque de ces canicules, et l'augmentation de la
fréquence de ces phénomènes sera assurément nocive pour leur santé. La maladie
de Lyme est un autre exemple concret de l'impact des hausses des températures.
Alors que seuls cinq cas ont été répertoriés au Québec en 2011, ce chiffre
s'élevait à 219 l'été dernier. Nos enfants sont aussi particulièrement
vulnérables à la pollution atmosphérique, alors qu'en Amérique du Nord
19 % des cas d'asthme pédiatriques sont causés par la pollution routière.
Au Québec, on estime donc à plus de 44 000 le nombre d'enfants souffrant
d'asthme causé par les pollutions émises par les véhicules à essence.
Ce sont tous des
exemples concrets qu'ont les changements climatiques comme impact sur la santé
physique, mais il ne faut pas oublier la santé mentale. On ne peut que compatir
avec les victimes des inondations de ce printemps dernier à la grandeur du
Québec, particulièrement en connaissant leur risque d'éprouver de la détresse
psychologique, soit sous la forme de dépression ou de syndrome
post-traumatique, qui est quatre fois plus élevé suivant les inondations.
Tous ces impacts
sur la santé montrent qu'il y a une urgence d'agir. Les effets de la pollution
sur la santé sont déjà présents aujourd'hui et causent déjà des dommages
significatifs. C'est pour cette raison que la FMEQ a décidé de se mobiliser
pour faire réaliser aux décideurs l'importance de combattre les changements climatiques.
Le 2 avril dernier, des membres de la
FMEQ étaient présents à l'Assemblée nationale pour présenter aux députés le mémoire
que nous avons rédigé sur le sujet. Nous sommes très heureux de voir qu'aujourd'hui,
ce matin, les membres du Parti libéral, de Québec solidaire et du Parti
québécois se sont montrés réceptifs à notre discours et nous accompagnent, à
nos côtés, pour reconnaître l'importance de combattre les changements
climatiques.
Certaines mesures concrètes peuvent rapidement
avoir un impact positif sur la santé de notre population et sur notre environnement.
Une de ces mesures est le verdissement urbain. On sait que les zones dépourvues
de végétation sont propices à retenir la chaleur et à présenter des
températures élevées. Augmenter le couvert végétal permettrait donc de diminuer
la chaleur en ville, mais également de diminuer la pollution de l'air. C'est
pourquoi nous recommandons que 1 % des dépenses du gouvernement québécois
en construction et en rénovation d'infrastructures publiques soit investi en
verdissement. Depuis les années 60, l'État québécois investit déjà
1 % des dépenses liées aux infrastructures dans l'intégration d'oeuvres
d'art. On pourrait tout simplement faire de même avec le verdissement.
Notre deuxième recommandation est que le
gouvernement du Québec considère l'impact de ses politiques sur l'environnement
de façon globale et surtout continue. Par ses nombreux programmes et
investissements, l'État est responsable d'une bonne partie des émissions
polluantes au Québec. Il est essentiel que le gouvernement se dote de cibles
pour atteindre les objectifs de réduction des émissions et qu'il s'engage à les
respecter. Si le gouvernement du Québec ne prend pas rapidement le leadership
dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui le fera?
Notre troisième recommandation est de
valoriser et améliorer le réseau de transport en commun. En plus de diminuer le
nombre de voitures sur nos routes, ce qui réduirait la principale cause de GES
au Québec, on y voit aussi un impact direct sur la santé. Les gens utilisent
plus la marche, utilisent plus le vélo, bref, sont plus actifs, ce qui permet
de combattre la sédentarité qui est de plus en plus présente dans notre
population.
Ces trois recommandations sont simples et
amènent des bénéfices pour la société québécoise non seulement pour la santé et
l'environnement, mais également pour le transport et l'urbanisme. La présence
de tous les partis d'opposition à nos côtés nous montre l'importance qu'ils
accordent à ce problème. Nous avons également noté la reconnaissance de l'enjeu
au sein du gouvernement, notamment avec leur congrès de la fin de semaine
dernière.
Cependant, le gouvernement se doit d'être
proactif et d'agir rapidement afin d'être un acteur de changement. Nous
proposons aujourd'hui des solutions simples, rentables et qui suivent
d'ailleurs les critères énoncés par le premier ministre et son ministre de
l'Environnement. Elles n'augmentent pas le fardeau fiscal de la population et
sont pragmatiques. Nos décideurs doivent agir en ce sens pour un Québec en
santé, pour le bien-être des générations futures, pour l'avenir de nos futurs
patients. C'est pourquoi, aujourd'hui, nous tendons la main au gouvernement
pour travailler avec lui à améliorer la santé des Québécoises et des Québécois
via la lutte aux changements climatiques. Merci.
Mme Montpetit : Bonjour, tout
le monde. Alors, merci aux étudiants en médecine qui sont ici aujourd'hui, on
est très heureux, avec mes collègues, Mme Ghazal et M. Gaudreault,
d'être présents pour les accompagner. Effectivement, on les avait rencontrés à
l'Assemblée nationale il y a quelques semaines déjà. Moi, c'est un dossier qui
m'intéresse beaucoup. Vous êtes plusieurs à le savoir, ma maîtrise, je l'ai
faite en santé environnementale, donc directement sur ce dossier-là, l'impact
des facteurs environnementaux sur la santé humaine.
On l'a dit à quelques reprises, dans les
derniers mois, l'environnement, c'est l'angle mort du gouvernement. Il le
reconfirme semaine après semaine, journée après journée, et la santé, c'est
l'angle mort dans l'angle mort, donc on commence à être très, très loin dans
les priorités. Et ça a été bien évoqué, ce matin, à quel point il n'y a
probablement pas beaucoup de Québécois qui ne sont pas déjà directement touchés,
en termes de santé, par les changements climatiques. Et les gens ne le
réalisent pas, à l'heure actuelle, malgré qu'il y a plusieurs, par exemple,
cardiologues, pneumologues, médecins de familles qui vont venir réitérer à quel
point il faut être conscient de l'augmentation des cas d'asthme, il faut être
conscient des maladies, des augmentations... l'exacerbation des maladies
pulmonaires obstructives chroniques, des MPOC, des maladies cardiaques, le fait
d'avoir plus de particules fines dans l'air, combien ça vient toucher et jouer
sur la santé humaine.
Et le crie d'alarme qui est lancé ce matin
par les étudiants en médecine, il est celui-ci, c'est vraiment de dire :
Il faut... Parce qu'à un moment donné, ça va devenir irréversible, et c'est ça
l'enjeu. À partir du moment où le réchauffement climatique se fait davantage,
on se retrouve dans des régions, par exemple, la région de Montréal, où les
canicules sont de plus en plus fortes, elles n'iront pas en diminuant, au
contraire, on l'a vu l'été dernier, donc près d'une centaine de décès sur l'île
de Montréal à cause des îlots de chaleur. Donc, il faut vraiment prioriser des
actions, puis ils l'ont bien présenté ce matin, concrètes, pragmatiques, c'est
ce qu'on fait, c'est ce qu'on essaie de faire, de rester en mode solution, de
proposer.
Si le ministre n'a pas de plan, il y a des
gens qui ont des plans, il y a des gens qui ont des solutions très concrètes à
mettre de l'avant. Ce matin, il y en a plusieurs qui sont présentées, dont
notamment la question du 1 % qui pourrait être investi en verdissement. De
façon certaine, c'est toutes des mesures qui peuvent être très porteuses.
Donc, je vous invite, journalistes, à être
très attentifs aux propositions que ces étudiants en médecine font. Vous en
entendrez parler de plus en plus au cours des prochaines années. Alors, aujourd'hui,
vous avez le choix d'être précurseurs et d'en faire un sujet d'actualité ou
d'être à la traîne encore dans quelques années de venir en parler, mais je
pense que c'est sujet qui va faire de plus en plus l'actualité, et il faut en
être conscient, et il faut absolument qu'il y ait des investissements très
concrets, des actions très concrètes qui se fassent en lien avec la santé
environnementale. Merci.
Mme Ghazal : Bonjour, tout le
monde. Bien, je suis vraiment, moi aussi, à mon tour, très, très heureuse
d'être ici aujourd'hui avec mes collègues des deux groupes d'opposition et
aussi avec la FMEQ, qu'on a rencontrée, que j'ai eu le plaisir de rencontrer
avec mon collègue responsable en matière de santé, Sol Zanetti.
Vous savez, aujourd'hui, c'est une hérésie
de penser que les questions environnementales, la lutte, la crise climatique
dans laquelle on vit touchent uniquement les gens qui sont préoccupés par le
caribou, ou par l'avenir de la grenouille sauteuse, ou les milieux humides.
Oui, ça les touche, les écolos granolas, mais aujourd'hui, en 2019, quand on
parle d'environnement, de lutte aux changements climatiques, et que ça touche
notre santé, comme nous le disent les professionnels en matière de santé, eh
bien, ça touche quelque chose de très important pour nous. Quand on regarde les
sondages, la question de la santé est souvent, pour les Québécois et Québécoises,
en haut de la liste, donc ça vient nous toucher, nous, personnellement, notre
santé, l'eau qu'on boit, l'air qu'on respire. L'environnement, ce n'est pas quelque
chose à côté de nous, on est l'environnement, ça fait partie de nous, et ne pas
s'en préoccuper, c'est une question d'autodestruction. Donc, c'est pas mal le
cri d'alarme aussi que lance la FMEQ. Il y a eu aussi des professionnels de la
santé qui se sont réunis, qui se sont levés puis qui ont dit exactement le
fameux slogan : Vaut mieux prévenir que guérir. Et en matière de santé, c'est
le cas.
En matière de lutte aux changements
climatiques, tous ces groupes arrivent avec des propositions concrètes,
pragmatiques, comme les aime le gouvernement. Et, vous savez, au Québec, on a beaucoup
de débats polarisants. Qu'on parle de la question de l'immigration, la question
de la laïcité, on est pour, on est contre, on se déchire, mais s'il y a un
sujet qui réunit tout le monde, et, encore aujourd'hui, si on parle de l'impact
sur notre santé, bien, c'est celui de l'environnement. On pense que ce n'est
plus la question, comme dans les années 70 ou dans le passé, juste la question
d'une préoccupation des écolos. C'est une préoccupation de tout le monde. Même
les chambres de commerce aussi disent que, si on ne se préoccupe pas aujourd'hui
d'environnement — le patronat — si on ne se préoccupe pas
d'environnement, ça va avoir un impact économique, et tout ça est bien
documenté.
Moi, je me rappelle, l'année passée, j'ai
participé à un symposium sur la transition juste, qui avait été organisé par la
fédération des travailleurs du Québec, et c'était une image extraordinaire, à
la fin du symposium, où des groupes de toute la société étaient assis autour de
la table. Oui, les groupes écologistes, mais il y avait aussi des représentants
des Premières Nations, des gens de la Caisse de dépôt et placement, il y avait
le patronat, des organisations en matière de... toute la question de la
technologie et des technologies propres, des représentants. Il manquait, par
contre, je pense, des gens de la santé, et ils sont aussi autour de la table.
Donc, si toute la société... Au Québec, on aime beaucoup les consensus aussi, c'est
important. On dirait qu'avec les débats déchirants qu'on a, on a oublié ça.
Et, moi, j'appelle le gouvernement à
entendre ce cri de toute la société, dans son ensemble, les jeunes aussi, qui
sont dans la rue, qui se mobilisent. Et s'il veut réellement marquer l'histoire
et marquer le Québec avec le changement, ce n'est pas avec un troisième lien qu'il
va le faire parce qu'on le sait, ça va augmenter la pollution de l'air, tout le
monde le sait, les études le prouvent. Ce que ça prend, c'est plus de transport
en commun, des investissements massifs. On parle aussi… oui, je suis d'accord
avec toutes les recommandations qui ont été nommées, mais aussi l'agriculture,
réduction des pesticides, beaucoup, beaucoup de solutions. On les connaît, le gouvernement
les connaît. Ce que ça lui prend maintenant, c'est qu'il soit à l'écoute de
toute la société qui se mobilise autour de ce sujet-là, la crise climatique, et
d'agir. Donc, voilà. Merci beaucoup.
M. Gaudreault : 66 morts
à cause des canicules l'été passé, augmentation des cas d'asthme chez les
jeunes, augmentation des cas de maladie de Lyme, du virus du Nil occidental, si
le gouvernement veut des exemples pragmatiques, concrets, réels des changements
climatiques, le secteur de la santé, le domaine de la santé lui en offre à
profusion. Ouranos a établi que, d'ici les 50 prochaines années, ça va
coûter entre 500 millions et 1 milliard de plus en soins de santé
reliés aux changements climatiques. Il y a quelques semaines, l'Association
canadienne des médecins en environnement a sonné la cloche également sur cet
enjeu.
Alors, aujourd'hui, je suis très heureux,
je suis très fier surtout de la Fédération médicale étudiante, qui nous avait
rencontrés il y a quelques semaines sur cette question-là, et je suis très
heureux de voir qu'ils ont choisi de saisir l'Assemblée nationale de cette
question. Et j'ai été extrêmement concerné, et préoccupé, et enthousiaste de
participer parce que ça adonne qu'en plus du dossier de l'environnement je suis
aussi responsable du dossier de la santé à l'intérieur de la formation
politique du Parti québécois, parce que, justement, on a compris que ces deux
liens sont indissociables.
Maintenant, si on veut passer à l'action,
qu'est-ce qu'on doit faire? Moi, je propose deux choses, dont une que j'ai déjà
amenée comme suggestion lors de la conférence des Nations unies sur le climat
en Pologne, la COP24 au mois de décembre, c'est qu'on a besoin d'un portrait
juste. On a des chiffres, on a des estimés, on a Ouranos, mais il faut qu'une
institution de l'État, comme l'INSPQ, l'Institut national de santé publique du
Québec, nous fasse un portrait clair des impacts des changements climatiques
sur la santé, des impacts en termes de coûts, des impacts en termes de soins et
des recommandations en termes de prévention. Donc, une étude à jour sur la
relation santé et climat, ou climat et santé au Québec par l'Institut national
de santé publique. Ça, c'est la première chose.
Deuxième chose que je retiens des
propositions de la Fédération médicale étudiante du Québec, c'est cette analyse
qu'ils nous demandent, aux élus et au gouvernement, de faire, à chaque fois qu'il
y a un projet, à chaque fois qu'il y a un projet de règlement, un projet d'infrastructure,
un projet de loi, de l'analyser sous l'angle de l'impact sur le climat. Bien,
ça, c'est exactement ce que nous proposons lorsque j'ai déposé le projet de loi
sur le respect des obligations climatiques du Québec. À travers le processus parlementaire,
nos collègues de l'opposition officielle et de la deuxième opposition ont
accepté de l'étudier, mais on a besoin de l'appui du gouvernement pour
l'appeler en commission parlementaire.
Et, moi aussi, je suis très pragmatique.
Je sais que le gouvernement entend ce message. Alors, vu qu'il doit préparer un
plan d'action sur les changements climatiques 2020‑2030 à partir de la
prochaine année, donc dans quelques mois, il prendrait de l'avance, le
gouvernement prendrait de l'avance s'il acceptait d'étudier, au moins
d'entendre des groupes comme la Fédération médicale étudiante du Québec, mais
d'autres groupes environnementaux, des groupes de la société civile, des
groupes patronaux, par exemple, pour ce... une idée d'un projet de loi. Ça
permettrait de prendre de l'avance en vue de la rédaction de son plan d'action
sur les changements climatiques 2020‑2030 dans lequel — dans
lequel — il n'aura pas le choix d'inclure l'enjeu de la santé en
premier chef, en premier lieu, dans son prochain plan d'action sur les
changements climatiques.
Alors, félicitations aux étudiants. C'est
vraiment très, très inspirant. Merci. On va faire le travail pour interpeler le
gouvernement avec Marie, avec Ruba, et bonne journée.
La Modératrice
: On va
passer à la période de questions. On va rester sur le sujet en question. Si
vous avez d'autres questions qui ne concernent pas le sujet, on va vous prendre
en entrevue. Tous seront disponibles par la suite.
M. Laforest (Alain) : Oui,
est-ce que je peux? Bien, ça reste dans l'environnement quand même.
Une voix
: ...
M. Laforest (Alain) : Je ne
sais pas si vous avez vu les images ce matin, là, ce qui se passe à
Schefferville, de voir, entre autres, un ours s'abreuver dans l'eau rouge. Il y
a quand même des communautés innues qui habitent là-bas. Qu'est-ce que ça vous
dit, vous, les jeunes médecins?
Mme St-Pierre Alain (Roxanne) :
C'est sûr que c'est tout nouveau, tout chaud, là. L'impact environnemental et
l'impact sur la santé n'est pas encore déterminé, mais c'est certain qu'il va
falloir le déterminer, cet impact-là, et aller étudier, là, que le ministère de
l'Environnement fasse ses devoirs et aille constater la situation, et aille
vérifier sur les lieux, auprès des populations et de l'environnement, ce qui se
passe.
Mais on sait déjà que les populations des
premières nations inuites sont très vulnérables aux changements climatiques et
à tout ce qui est pollution, principalement parce que le lien avec la nature est
probablement plus présent que dans nos sociétés plus au sud. Donc, c'est sûr
que, pour nous, c'est vraiment un impact qui pourrait être... qui est menaçant
pour la santé de ces populations-là, et c'est aussi une de nos recommandations,
d'y aller vraiment de façon globale et de vraiment prendre chacune des
décisions qui seront prises notamment pour ce dossier, qui en est un bon
exemple, mais de regarder est-ce que l'impact pour la santé est présent et si c'est
directement un impact environnemental. et de voir les deux ensemble, et de
faire... Maintenant, les décisions que nous prendrons seront globales face à ce
sujet, et en toute connaissance de cause que nous avons des générations futures
qui vont grandir dans ce territoire, et on veut que le territoire reste quand
même bon.
M. Laforest (Alain) : J'aimerais
vous entendre, M. Gaudreault, Mme Ghazal, là-dessus. Est-ce que les
minières, qui ont longtemps été montrées du doigt, dans les années 80,
pour non-respect des lois de l'environnement... lorsqu'on apprend qu'il y a eu
23 déversements au cours des deux dernières années...
Mme Ghazal : C'est vraiment
scandaleux, parce que la façon aussi que cette minière agit en disant :
Non, non, non, il n'y a absolument aucun problème, après ça, elle dit :
Ah! il y a eu un déversement, puis ce n'est pas dangereux... On dirait qu'on
est «back to the future», c'est vraiment scandaleux. Puis nous, en fait, la question
qu'on se pose, c'est : Qu'est-ce que le ministère de l'Environnement a
fait? On sait qu'en 2018 ils ont envoyé le dossier au DPCP, mais, après,
qu'est-ce qu'ils ont fait? Est-ce qu'ils ont demandé des analyses? Est-ce que
les analyses sont faites? Puis si, comme la minière le dit, ce n'est pas
dangereux, bien, où sont les résultats, qu'on les rende publics? Oui, c'est important
pour l'ours, mais aussi pour les communautés qui sont autour. Il faut qu'elles
aient l'information, et qu'est-ce que le ministère a fait, et comment ça se
fait que les communautés n'ont pas été alertées. Et là ils ont dit 23, ça, c'est
ce que les gens disent, peut-être qu'il y en a eu plus, on ne le sait pas, en
ce moment, et ça va être important que le ministre Charrette, Benoît Charrette
sorte tout de suite, et agisse rapidement, et informe la population avec
transparence sur le sujet.
M. Laforest (Alain) : M.
Gaudreault?
M. Gaudreault : Oui. Bien, c'est
effectivement très, très, très préoccupant. Vous savez qu'au Saguenay—Lac-Saint-Jean
on a l'habitude d'avoir malheureusement quelques déversements de boue rouge autour
de l'usine de Rio Tinto, et, à chaque fois, c'est pris de façon très, très au
sérieux, parce qu'il peut y avoir des impacts sur la consommation d'eau
potable. Alors, quand vous faites référence aux communautés innues qui vivent à
proximité, est-ce qu'il peut y avoir un impact sur les puits artésiens, sur les
sources d'eau potable, par exemple?
Mais ce qui compte, c'est que... J'espère
que ce matin, là, il y a déjà des inspecteurs du ministère de l'Environnement
qui ont été dépêchés sur place. Ça, c'est la première chose. Si le ministre n'a
pas pris son téléphone, à matin, là, pour envoyer des inspecteurs, on a un
sérieux problème. Deuxième appel qu'il a dû faire, au moment où on se parle,
là, c'est d'appeler son collègue ministre de l'Environnement de Terre-Neuve et
Labrador. Parce qu'on ne commencera pas à s'obstiner sur une question de
frontière pour des déversements à risque sur l'eau potable, la santé publique
de la population. Alors, moi, là, je ne veux pas qu'on s'empêtre dans des
compétences provinciales d'un bord de la frontière ou de l'autre, entre Terre-Neuve
puis le Labrador d'un bord, puis le Québec de l'autre. Alors, immédiatement, il
faut que le ministre aille parler à son collègue de Terre-Neuve pour prendre
des actions communes. Tout ce qui compte, c'est de savoir c'est quoi, qui
coule, deuxièmement, de le ramasser, puis, troisièmement, de s'assurer de la
santé publique de la population.
M. Laforest (Alain) : Mme
Montpetit?
Mme Montpetit : Bien, écoutez,
ce qu'on apprend ce matin, c'est tout frais, tout nouveau, mais est-ce qu'on...
C'est certainement extrêmement préoccupant, très, très préoccupant. Et
j'abonderai dans le même sens : le ministre, j'espère qu'il est déjà en
action. Vous aurez l'occasion de le questionner, je présume, dans quelques
minutes. On ne l'a pas encore entendu ce matin. Je pense que, comme ministre,
il devrait déjà être en train d'informer la population, de rassurer la
population aussi.
J'espère qu'il a déjà mandaté
effectivement des inspecteurs du ministère de l'Environnement pour être sur
place et que dans la journée, très rapidement, il va être capable de donner de
l'information sur quelle est la situation exactement. Est-ce qu'il y a...
Quelle est l'innocuité, la toxicité de ce qu'on retrouve dans cette eau-là?
Quelles sont les conséquences sanitaires également pour les peuples innus qui
sont présents? Mais c'est certainement très, très, très préoccupant, et
j'espère qu'on aura des réponses. Je souhaite qu'on ait des réponses très
rapidement aujourd'hui de la part du ministre de l'Environnement.
M. Laforest (Alain) :
Qu'est-ce que vous pensez du comportement de la minière?
Mme Montpetit : Bien, écoutez,
on ne peut que trouver... C'est aberrant de voir, encore aujourd'hui, en
2019... Ça a toujours été aberrant, mais ce l'est encore davantage dans un
contexte où on parle... Il n'y a pas une journée où on ne parle pas de l'impact
de l'environnement sur la santé, de l'impact de la toxicité des produits sur la
biodiversité, sur les écosystèmes. C'est extrêmement négligent de la part de la
minière. C'est négligent, c'est inconcevable qu'une entreprise sérieuse pose ce
genre de geste là. Et elle doit... elle doit... Encore là, le ministre de
l'Environnement doit être conséquent, doit porter des actions. Est-ce que ce
sera des... Puis pas seulement des amendes, là, il faut que ce soit extrêmement
sévère, extrêmement sérieux pour s'assurer que ça ne se reproduise pas.
La Modératrice
:
Caroline.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour. Votre point de presse, ce matin, nous donne l'occasion de revenir sur
les travaux de la CAQ de la fin de semaine dernière. Je voulais vous demander,
à tous et à toutes, si vous pensez que M. Legault met tous ses oeufs dans
le même panier en parlant presque uniquement d'hydroélectricité?
M. Gaudreault : Bien, les
étudiants, allez-y.
M. Roy (Guillaume) : Bonjour.
Nous, on a fait des propositions, aujourd'hui, pragmatiques. On espère que le
gouvernement va entendre. Pour l'instant, ce qu'on a vu en fin de semaine, c'est
un bon premier pas. On veut travailler avec le gouvernement dans le but de
l'amener à voir plus large que l'hydroélectricité. C'est vrai que
l'hydroélectricité, c'est un bon pôle pour l'électrification des transports,
pour diminuer les émissions de nos voisins du Sud ou des autres provinces, mais
il faut voir ça plus large. Nous, on sait que ce sont les émissions polluantes,
particulièrement les véhicules, qui causent le plus gros de la pollution au
Québec, donc on a besoin de s'attaquer à ça directement. Donc, d'aller au-delà
de la simple électrification, au niveau général, et de l'hydroélectricité.
Mme Plante (Caroline) :
Merci.
Des voix
: ...
M. Gaudreault : Bien, moi
aussi je salue ce premier pas de la part de la Coalition avenir Québec. Et vous
savez qu'il découle, au fond, d'une pression populaire, d'une pression des
partis d'opposition également, qui a été portée et qui a fait en sorte que la
CAQ a senti le besoin de se prononcer.
Maintenant, effectivement le premier
ministre tient un discours fort séduisant en parlant uniquement presque d'hydroélectricité,
mais le véritable enjeu — et là-dessus, il a lancé la question, mais
il n'a pas été assez loin, il va falloir qu'on sache où il veut aller
exactement — c'est sur la question de l'efficacité énergétique. Le
véritable chantier en hydroélectricité, au fond, si on veut se dégager de la
marge de manoeuvre, si on veut exporter puis surtout si on veut créer des
emplois chez nous, c'est dans l'immense potentiel d'efficacité énergétique au
Québec. La véritable Baie James du XXIe siècle, la véritable La Romaine
du XXIe siècle, elle est dans chacune de nos maisons, dans chacun de nos
bâtiments pour être beaucoup plus efficace. Ça, c'est la première chose.
Puis le deuxième élément sur lequel
M. Legault a négligé de s'exprimer, et ça, c'est le véritable angle mort
de son plan, c'est sur la gouvernance. Ce n'est pas très sexy de parler de
gouvernance en matière d'environnement parce que c'est un peu plus complexe,
mais c'est néanmoins extrêmement important. On a présentement des mesures
environnementales qui sont prises dans toutes les directions par tous les
ministères sans plan de match clair. La loi que je propose et qui est appuyée irait
exactement dans ce sens-là. Mais, plus globalement, ça permettrait d'éviter le
bordel qu'on connaît présentement avec le Fonds vert, avec les autres fonds
également qui sont pigés par le ministère des Transports d'un bord, le
ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles de l'autre, le ministère de
l'Environnement. Alors, ça nous prend une gouvernance claire pour savoir où on
s'en va avec une commande au plus haut sommet de l'État, qui est le premier
ministre, puis ça, il n'a pas été là-dessus.
Mme Plante (Caroline) : ...les
autres commentaires. Pendant qu'on parle de projets de transport en commun, on
ne parle pas à la CAQ, là, du gazoduc à Saguenay, du troisième lien et de
l'usine d'urée à Bécancour, non?
Mme Ghazal : Bien, en fait, on
a l'impression que le premier ministre a comme trouvé la potion magique, là,
puis là il est content, puis il veut la montrer partout, puis il veut tout le temps...
c'est-à-dire, l'hydroélectricité, puis de la vendre, même de la vendre à bas
prix, alors que, je veux dire, moi, la question que je me demande... C'est
quoi? Allons-nous harnacher toutes nos rivières pour après ça vendre
l'hydroélectricité pour verdir, comme il dit, les autres, bien, en Amérique du
Nord, là, les autres provinces ou pays? Puis, en fait, ce qui est important, c'est
qu'il faut que l'hydroélectricité, ici, on l'utilise, c'est-à-dire qu'on fasse,
oui, l'efficacité énergétique, l'électrification des transports, mais, après
ça, il faudrait qu'ailleurs on puisse encourager l'utilisation des énergies
renouvelables, et qu'en appoint, peut-être, on pourrait, par exemple, fournir
l'hydroélectricité, si ce n'est pas possible. Ça a été une proposition qui a
été faite, que j'ai entendue récemment par quelqu'un, là, j'oublie c'est qui,
et donc ça, c'est important.
Puis, l'autre chose aussi, moi, je
reproche à M. Charette d'avoir manqué, durant le Conseil général, de leadership
auprès des membres. Bien, il y a eu des propositions, il y a beaucoup de
propositions qui sont : On suggère, on propose que... Mais le temps des
mesures volontaires et volontaristes est passé aujourd'hui. En 2019, il faut
des lois contraignantes, il faut agir et non pas seulement proposer et suggérer
des mesures, encourager les entreprises à l'utiliser, par exemple, la loi sur
l'obsolescence programmée. Tous les partis d'opposition, avec des étudiants,
ont ce projet de loi, ils le donnent au ministre. Au lieu d'encourager les
entreprises à ne pas aller là-dedans, bien, il faudrait avoir des lois
contraignantes, et ça, malheureusement, on a manqué le train. Et, par exemple,
le verre : il y a des gens qui étaient dans la salle qui ont dit :
Nous voulons la consigne du verre, et il a dit : Arrêtez, arrêtons, on ne
va pas là. Et je trouve ça dommage. Je pense que c'est le premier ministre qui
décide, visiblement, et M. Benoît Charette a manqué de leadership
durant le conseil général. J'espère que ça va changer.
Mme Plante (Caroline) : Puis peut-être,
Mme Montpetit, ça aussi, la responsabilité... responsabiliser les citoyens dans
tout ça... Parce qu'on parle d'utiliser l'hydroélectricité pour enrichir le Québec,
pour l'exporter puis pour réduire la consommation du pétrole, mais est-ce que
ça ne vient pas déresponsabiliser le citoyen dans son quotidien, si on dit que
tout peut être réglé avec l'hydroélectricité?
Mme Montpetit : Bien, je vais
vous répondre en deux temps. Premièrement, quand on écoute M. Legault, qui est
sorti à... Il va falloir qu'il apprenne à gérer les attentes, premièrement, parce
qu'à chaque étape qu'on a eue depuis le 1er octobre, il nous promet
toujours la lune en termes de matière environnementale. Il avait promis... Il
nous avait dit que ça allait être un budget vert au Québec. Le budget en environnement,
il a reçu la note C moins, là, si je me rappelle bien. Il a été quand même
vertement critiqué, justement.
Puis au conseil général, il nous avait
promis encore là des mesures extraordinaires. Puis, à chaque fois qu'on
l'entend, on a l'impression qu'il a inventé le pain tranché. Mais
l'hydroélectricité, là, je veux dire, c'est Robert Bourassa, 1960, hein,
ce n'est pas vraiment nouveau. Puis ce qu'on a pensé... Tu sais, les dernières
années, le Parti libéral, on est allés rencontrer le Massachusetts, on a fait
des deals avec eux, avec l'Ontario, avec les Maritimes, avec New York, les
discussions avaient déjà été entamées. C'est très bien, honnêtement. Mais, s'il
pense qu'il va lutter contre les changements climatiques avec cette seule
mesure... Ce qu'on lui reproche depuis le début puis à la sortie du conseil
général, c'est encore ce qu'on lui reproche : il n'a pas de plan, il n'a
pas de vision. La lutte aux changements climatiques, la protection de
l'environnement, ça ne peut pas se faire par un seul élément. Puis ce n'est pas
l'élément comme tel que je veux critiquer, c'est que, s'il pense qu'il va
atteindre les cibles de diminution de GES en 2030 en faisant ça, bien, on peut
le lui dire tout de suite, il n'y arrivera pas. Puis il va pouvoir dire, en 2020,
qu'on ne les a pas atteintes parce qu'à l'heure actuelle il ne fait rien de
concret là-dessus.
Une fois qu'on a dit ça, en plus de ça,
c'est complètement incohérent avec les autres mesures qu'il met en place. Je
veux dire, on l'a vu dans le dernier budget, on le sait, Sylvain le mentionnait
tout à l'heure : 43 % des GES qui sont émis par les véhicules... Bon,
bien, je veux dire, ce n'est pas compliqué, il peut-u nous faire un plan
là-dessus? La réponse, elle est très simple, c'est investir dans le transport
collectif. C'est le budget des dernières années où il y a eu le moins d'investissements
en transport collectif puis le plus en autoroutier. Je pense que c'est
70 % autoroutier, 30 % au niveau du transport collectif. Donc, ce
n'est pas cohérent. Et, comme opposition... Et les groupes civils font beaucoup
de propositions qui sont très concrètes, qui sont très pragmatiques, puis elles
sont toutes refusées. Vous l'avez vu, là, j'ai proposé une voie accélérée pour
les projets en environnement. Il y a des entrepreneurs, partout au Québec qui
lèvent la main pour dire : Nous, on a des solutions très concrètes, on a
développé... J'en ai rencontré un, il y a deux semaines, qui disait, par
exemple, pour les camions, ils ont développé de l'énergie solaire, des panneaux
solaires pour mettre dessus les camions, puis ça permet de les réfrigérer au
fur et à mesure de la journée. Mais il faut que ces innovations-là soient
soutenues, puis là ça tombe toujours entre deux ministères, c'est un peu ça le
problème, parce que ce n'est pas à l'Économie, ce n'est pas vraiment à
l'Environnement, ça ne va pas dans les petites cases du ministère. Donc, on lui
propose des choses très concrètes, puis on se fait dire non tout le temps.
Après ça, par rapport aux citoyens, sur
votre deuxième question, c'est sûr, c'est ça, c'est un peu la pensée magique,
puis l'enjeu, c'est : le fardeau ne doit pas être complètement sur les citoyens.
Il y a une responsabilité gouvernementale, mais chacun doit faire sa part. On
est huit millions, au Québec, les huit millions de Québécois doivent
faire une différence, et ça doit être appuyé par des actions gouvernementales
qui sont très fortes, qui permettent de diriger, dans le fond, justement...
Offre du transport collectif, ajoute des lignes de métro à Montréal, les gens
vont prendre le métro davantage, je veux dire, ce n'est pas très compliqué.
Donc, penser qu'on va régler la lutte aux changements climatiques juste avec
l'hydroélectricité, c'est vraiment se mettre un doigt dans l'oeil.
La Modératrice
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Fletcher
(Raquel) : Just to start, I'm wondering if
someone could just summarize what you're asking here today, in English, for our
audience in English.
Mme St-Pierre Alain
(Roxanne) : Of course, we can. So, we are the
FMEQ, the… Roxanne St-Pierre Alain. So, I'm a third-year medical student in
Sherbrooke University in Saguenay campus.
So what we mainly want is
three things for the government.
First, we want more trees and more…
Des voix
: …
Mme St-Pierre Alain
(Roxanne) : …trees, so we want more trees in
our cities, because we know trees in cities… more air pollution than when they
are planted in rural regions. So, we mainly want more trees. And one thing that
the government can do is to
just pay… in every project, in every infrastructure project, to have 1 % of the budget that is given to the trees. That could be helpful, and we are doing
the same thing with arts right now, so it could be an easy way to put more
trees in our cities. That's the first thing.
The second thing, we
really want the government to
think about the climate change and the impact on environment as a global and a
continuous thing. So, every decision should always be
thinking of and… be thinking in a way of its impact on the environment and in
the health of its population. So, every time the Government chooses a project
or chooses an action, it should really be in a way of thinking about what is
our future about.
And the third thing, we
also want a lot of — voyons, transport en
commun?
Une voix
:
…
Mme St-Pierre Alain (Roxanne) :
Collective transport, sorry. So, we really want a lot of
collective transport. We need more in our budget, we need more in every city in
Québec, not only in the big cities, we need collective transport everywhere,
and that would help reduce the number of cars in our roads and also help the
air pollution.
Mme Fletcher (Raquel) : …and the CAQ had this general council on the environment around the
green economy. Why do you feel like they didn't go far enough?
Mme St-Pierre Alain
(Roxanne) : It should… it's a first action that is really nice to see,
that the Government is still looking… has heard what the population has to say
about climate change, about environment, so we know there's an openness in the
Government, but we need to go a little bit further because it's only a
single-handed solution that we have right now. But we propose three very
pragmatic solutions. And we know that, yes, electrification of the cars would
be great, but collective transports are the way of the future too.
So, it's really important
to have a global view of this issue, that is a big one and that is the biggest
opportunity of this century, the climate change and its impact on health. So,
it's really important for us that… to lend our hands to the Government in order
to help them achieve more green laws. But we really need to go further, and to
take action, and to engage ourselves into respecting those targets that we just
set.
Mme Fletcher (Raquel) : Just one last question. Did you ask Mr. Charette to stand with
you today?
Une voix
:
…
Mme St-Pierre Alain
(Roxanne) : Yes, we invited him to stand with us today. There was openness
during this weekend, but, according to his schedule, it was not possible to
make it today, but we'd sure like, the FMEQ, to meet him today, to talk about
this issue. We are here all day long. We will be just here, in the hallways, so
it's sure that if Mr. Charette wants to meet with us, we'd be more than
pleased to talk about it, about those issues and to help him make great choices
for the future.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 53)