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Point de presse de Mme Christine St-Pierre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique

Version finale

Wednesday, May 29, 2019, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures six minutes)

Mme St-Pierre : Alors, merci d'avoir été patients, de nous avoir attendus. On avait prévu le point de presse à 11 h 30, puis ça fait déjà une demi-heure que vous nous attendez. Merci beaucoup de votre patience.

Vous savez, vous avez vu la période des questions, nous avions demandé, pendant la période des questions, à ce que la ministre, Mme Guilbault, rencontre des personnes sinistrées qui viennent de Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Alors, c'est ce qui a été fait. Donc, nous sortons d'une rencontre avec la ministre. Nous sortons satisfaits de la rencontre. La ministre s'est engagée à vraiment prendre en compte la situation de ces sinistrés de Sainte-Marthe-sur-le-Lac qui vivent une situation tout à fait particulière.

Oui, ailleurs, il y a des situations particulières, mais celle de Sainte-Marthe est tout à fait particulière. Vous le savez, 6 000 personnes ont dû être évacuées en toute urgence. C'étaient des gens qui vivaient dans des zones qui n'étaient pas supposées être inondables, et la catastrophe est arrivée. Donc, ça met la situation de façon... qui fait en sorte que la situation est plus particulière peut-être qu'ailleurs. Et nous avons aussi invité ces personnes à venir ici, à l'Assemblée nationale, pour être en mesure, être capables de rencontrer la ministre.

On voit que, depuis le début de la crise, le gouvernement a fait un travail qui est quand même... qui a été assez proactif. Mais maintenant on arrive à l'étape où les camions satellites ont quitté les régions, les émissions d'information en continu ne parlent presque plus de la situation. Donc, ces gens-là sont aussi aux prises avec la suite des choses, et la suite des choses, ça veut dire se reconstruire, se rebâtir, avoir aussi des soucis financiers, de la détresse, de l'angoisse. Tout ça est en train de s'installer auprès des sinistrés.

Donc, je vais laisser la parole à nos invités. Nous avons deux personnes qui vont prendre la parole pour expliquer leurs situations, dire que le programme qui a été mis en place, oui, peut-être que le programme est meilleur que celui qu'il y avait auparavant, mais le programme ne s'applique pas à leurs situations particulières. Et on a voulu évidemment faire en sorte que la ministre puisse très bien comprendre et très bien saisir la situation. Donc, je vais vous laisser la parole, puis on pourra passer à la période de questions par la suite.

M. Sabourin (Myriam) : Merci. Bonjour à tous. Alors, on est un groupe de six familles qui avons eu la chance d'être soutenues par Mme St-Pierre pour faire valoir la situation exceptionnelle qu'on vit à Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

On a démarré une pétition en ligne sur le site de l'Assemblée nationale. En quelques jours à peine, on a déjà plus de 1 600 signatures de recueillies de la part de la population. On s'adresse au gouvernement, et c'est le but de notre présence aujourd'hui, pour lui demander d'ajuster, en fait, son programme à notre situation particulière.

On le sait, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, on n'a pas vécu une inondation naturelle, c'est plutôt la résultante du bris d'une digue qui était sous la responsabilité de la ville mais aussi du gouvernement. Et aussi on a acheté des maisons qui étaient situées dans un secteur qui était zoné non inondable depuis 40 ans. Alors, avec cette assurance-là qui nous était offerte par la ville et le gouvernement, bien, malheureusement, il est arrivé ce qui est arrivé.

Et donc on demande de ne pas être les seuls, en tant que sinistrés, à porter toutes les conséquences de ce qu'on a vécu, hein? Il y a eu tout le stress qu'on a vécu, la peur, le soir où on a quitté, mais aujourd'hui, maintenant, ce qu'on vit, c'est plus les casse-têtes financiers, la perte de valeur de nos maisons, la perte d'énormément de biens, et le programme gouvernemental qui nous est offert présentement ne répond pas à nos besoins.

Alors, on s'adresse au gouvernement, on espère être entendus et obtenir une aide particulière, ajustée aux besoins de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, compte tenu du caractère exceptionnel de leur situation.

M. Hardy (Christian) :  Je voudrais d'abord remercier Mme Guilbault de nous avoir, à tout le moins, reçus. On a quitté nos vies de sinistrés pour venir ici avec espoir d'avoir une certaine considération, une certaine écoute. Mme Guilbault s'est engagée à regarder ça, à réfléchir avec le groupe d'action, et déjà on l'apprécie.

On souhaite vraiment par contre que ça se traduise en gestes concrets. Il y a des milliers de vies présentement, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, qui sont en suspens, qui sont dans l'incertitude, qui vivent un stress et qui sont, évidemment, anéanties face à la perte qu'ils ont vécue.

On a parlé un peu du spectre qui plane un peu au-dessus de la tête des sinistrés, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, sur le fait qu'on changerait potentiellement le zonage, qui va alourdir de façon considérable l'impact financier. Et évidemment, à titre de sinistrés, on ne veut pas porter seuls cet impact-là, considérant qu'il y a eu plusieurs acteurs qui ont joué une responsabilité dans le fil conducteur qui a mené à ces inondations-là qui sont véritablement particulières parce qu'encore une fois c'est un bris de digue qui s'est produit. Alors, voilà. C'est ce que j'avais à ajouter. Je vous remercie.

La Modératrice : On va passer à la période de questions. Sur le sujet du jour seulement, s'il vous plaît.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...Mme St-Pierre, les sinistrés demandent donc un traitement spécial, que Québec regarde leur situation. Au Parti libéral, qu'est-ce que vous proposez au gouvernement de faire rapidement dans cette situation-là, concrètement?

Mme St-Pierre : Bien, de peut-être réévaluer la question de la valeur des maisons. La valeur des maisons est, sur une moyenne nationale, 200 000 $, et on constate, et on considère que dans plusieurs régions, bien, les valeurs sont supérieures. Donc, de revoir peut-être la possibilité de lever ce plafond-là à 200 000 $ et de faire en sorte que des gens qui veulent quitter, sans être obligés d'avoir fait au préalable les rénovations jusqu'à 100 000 $, puissent le faire. Parce qu'après cette inondation-là il y a aussi le choc post-traumatique. Il y a des familles ici, là, qui vont vous dire que le sous-sol, c'est là que les enfants s'amusent, vivent, puis ils ont encore les images dans la tête que le pire aurait pu arriver en plein milieu de la nuit, puis ces petits poux-là, bien, vous ne les verriez pas aujourd'hui.

Donc, s'ils veulent rester là, ça se peut, mais la plupart voudraient aller s'établir ailleurs, et on demande au gouvernement de reconnaître la valeur de leurs maisons. On a des gens de classe moyenne, ce ne sont pas des personnes riches. Et M. Legault a dit qu'il ne voulait pas payer pour des riches, mais ce n'est pas des riches qui sont ici. Et il y a des exemples ailleurs dans le monde. Au New Jersey — il y a eu des reportages à CBC, Radio-Canada — on a donné la valeur des maisons, et je pense que ça, c'est plus juste. Ces gens-là ont des hypothèques... Vous voyez, c'est des jeunes couples, des jeunes familles. Ces gens-là ont des hypothèques. D'avoir une compensation, ça ne compensera peut-être même pas l'hypothèque, puis après ça tu vas t'acheter une autre maison qui coûte plus cher parce que tu t'en vas dans une autre zone, une autre région, puis tu as une autre hypothèque, puis c'est... C'est de préparer, de penser à leur avenir.

Et ils ne demandant pas la lune, là, ils demandent... Regardez le programme, regardez. Il est perfectible, ce programme-là. Puis je pense qu'on a senti une bonne volonté. La ministre a dit qu'il y avait un Conseil des ministres... un comité ministériel, cet après-midi, qui continuait à se réunir, qui se penche sur la question. Elle a même dit que le premier thème, lorsqu'ils se réunissent, c'est Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Donc, je pense qu'on sent qu'il y a une ouverture.

Alors nous, nous ne sommes pas là pour blâmer, nous sommes là pour dire : Travaillons ensemble, trouvons des solutions et respectons aussi le désir de ces gens qui ont à s'organiser, à se réorganiser dans la vie, puis pensons aux enfants, puis disons qu'on va investir dans leur avenir, là, de ces enfants-là aussi.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, si j'ai bien compris votre réponse, là, pour le nouveau plafond, vous demandez un peu à Québec de faire comme au New Jersey, de donner la valeur de la propriété.

Mme St-Pierre : Bien, à le réévaluer, regarder la possibilité d'y aller avec la valeur des maisons et aller voir aussi... On a vu le ministre Roberge qui est allé se promener à New York. Bon, bien, peut-être qu'il pourra... qu'il y a des ministres qui pourraient aller se promener au New Jersey, voir ce qui a été fait ailleurs et comment on peut améliorer. Parce que, pour le moment, la valeur qui est accordée n'est pas suffisante, et aussi c'est que, si des gens veulent quitter, il y a un processus qui n'est pas applicable pour ces familles-là.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Dernière question : Si j'ai bien compris, le CMM doit statuer d'ici le 20 juin si Sainte-Marthe-sur-le-Lac est une zone inondable ou non. Votre position.

Mme St-Pierre : Bien, ça, c'est un grand débat. Je pense que la position, c'est... Moi, je peux très bien comprendre ce que la mairesse, Mme Paulus, dit. C'est-à-dire, elle, elle vient de perdre le tiers de sa population, alors elle souhaiterait évidemment qu'on puisse continuer à rebâtir ou à vivre dans cette région-là. Mais, en même temps, il faut aussi penser à l'avenir et il faut vraiment qu'il y ait des solutions qui se trouvent. Reconstruire la digue en déclarant que c'est une zone non inondable, je pense qu'il n'y a personne qui va croire ça. Reconstruire la digue en disant : Vous êtes en zone inondable, bien là, il faudra par ailleurs que les personnes qui vont se construire là, qui voudront s'établir là s'assument. Mais il faut être franc, il faut être clair, il faut regarder la situation.

Puis ce n'est pas évident aussi de déplacer... puis je comprends très bien la mairesse, ce n'est pas évident de déplacer le tiers d'une population sur un territoire où tu n'as pas de place pour les installer. Ça fait que ce n'est pas facile, ça, on le comprend très, très bien, je peux comprendre les discussions. Mais là, là, on a des gens qui ont une situation très claire, leur maison a été inondée, il y a des travaux à faire, il y a un stress, puis certaines d'entre elles ou la plupart d'entre elles ne veulent plus rester là et veulent qu'on les aide à aller s'aménager ailleurs.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Dernière question, peut-être, pour les gens qui sont ici. Je ne sais pas si certains d'entre vous étaient présents hier à l'assemblée qui a eu lieu. Non... Oui?

Une voix : Bien, en fait, pas moi, mais les gens du groupe étaient présents. Alain...

M. Pilon-Larose (Hugo) : Oui. Est-ce que quelqu'un peut nous expliquer — je n'étais pas là — O.K., donc qu'est-ce qui s'est passé? Parce qu'on semble croire que le ton a monté, il y a eu des tensions, la mairesse a même été insultée. C'était quoi, l'ambiance?

M. Jutras (Alain) : Bien, en fait, c'est que le conseil de ville a décidé de faire l'agenda régulier d'entrée de jeu alors qu'il y avait probablement au-dessus de 500 citoyens qui arrivaient avec une liste de questions. Donc, la mairesse a voulu passer l'ordre du jour, et c'est là que le ton a monté et qu'il y a eu une certaine échauffourée. Mais par la suite l'ensemble des citoyens qui le souhaitaient ont pu adresser leurs questions et ont eu certaines réponses, pas complètes, pas toujours satisfaisantes, mais, tout de même, ça a été possible. C'est vraiment le début de cette assemblée-là qui a été plus houleuse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Merci.

Mme Johnson (Maya) : Hello. Mme St-Pierre, you acknowledged earlier that the Government has taken, in your words, a proactive approach to dealing with the flood situation, but still you felt it was necessary to be here today with these flood victims and speak out about it. Why did you feel that was necessary?

Mme St-Pierre : Yes. It's because their situation is very peculiar. The value of their house is not the value of what the government decided to give. The $200,000, it's not enough. And they have mortgage, and they want to leave... some of them or most of them want to leave Sainte-Marthe-sur-le-Lac, and if they decide to leave and buy another house in another place, the value is higher.

So what we want to see is the Government look at the situation. We had a meeting with the deputy minister, a few weeks ago, and I talked about the situation of those families in Sainte-Marthe-sur-le-Lac, and the deputy minister told me loud and clear the program does not apply to their own situation, their peculiar situation. So what we have here is a situation which is very difficult.

And we saw... we had a meeting with the Minister, she listened to what they had to say and she said that they will have to look at the situation. She did not take any commitment but she took the commitment to look at the situation. So this is a good step. A very good step.

Mme Johnson (Maya) :O.K. So you feel that there is some openness on the part of the Government to reconsider their situation?

Mme St-Pierre : Yes. This is the feeling that I have. But they have a committee this afternoon and... Our suggestion is to look at the... the value of the houses must be higher. For their situation and some... in other places, it's not enough. $200,000, it's not enough. And in New Jersey they decided to give the value of the houses, and I think this is a good solution because you have places where $200,000 would be a good thing, but in many, many places this is not the good value.

Mme Johnson (Maya) : And, just so our viewers understand, why is it that this situation at Sainte-Marthe-sur-le-Lac is considered exceptional?

Mme St-Pierre : Because they were built in an area which is not supposed to be — how do you say that in English...

Mme Johnson (Maya) : A flood zone. It was not to be a flood zone. Right.

Mme St-Pierre : ... — a flood zone. O.K. So they were not supposed to be in the flood zone and they saw the situation... we saw what happened to their area. So, when they bought the house it was written : You are not in a flood zone. So they decided to buy this house with what they had in front of them. But now they... We saw the situation, in April, and there was a flood in... floods in their house, and they have a lot of damages.

And there are also psychological damages, you know, they live a situation where you see... If that event would happen in the middle of the night, we wouldn't have had those children in front of us today, you know? Because they live in the basement, they sleep in the basement, they play in the basement, and this is their place. And this is a very, very important post-traumatic shock that they have, at the end of the month, at the end of April. Do you want to speak in English? Do you want to say a few words in English?

Mme Hardy (Mickaëlla) : Yes.

Mme Johnson (Maya) : Thank you. Yes, can you just tell us a little bit about what the experience has been like and how it's affected your sense of security in your own home?

Mme Hardy (Mickaëlla) : Well, the main word I would use to describe it is really «stressful». It just... it haunts us, it follows us everywhere, there's no escape from it because it's our home. I know, the city assured us we weren't in a flood zone. They assured us, and now, here we are, we're flooded. And we just feel completely betrayed. We're suffering the consequences of something we weren't even aware about. Like, my parents wouldn't have risked buying a house in a flood zone. I know nobody here would have risked buying a house in a flood zone.

Mme Johnson (Maya) : ...had a chance earlier to meet with the Minister, I understand, and what were your impressions after speaking to her? Did you think that she was listening to you and your families?

Mme Hardy (Mickaëlla) : Yes. I feel incredibly thankful for her, for her openness. I'm really happy that she invited us today.

Mme Johnson (Maya) : ...have your name, please?

Mme Hardy (Mickaëlla) : Mickaëlla.

Mme Johnson (Maya) : Mickaëlla. OK. I'll just get you to write and spell your first and last name for me after. Thank you.

Mme Hardy (Mickaëlla) : Thanks.

Mme Fletcher (Raquel) : If you could just... actually just spell it into the microphone, so that we have a record of it.

Mme Hardy (Mickaëlla) : Ok .M-i-c-k-a-and then the e with two dots-l-l-a.

Mme Fletcher (Raquel) : And your last name?

Mme Hardy (Mickaëlla) : Hardy. H-a-r-d-y.

Mme Fletcher (Raquel) : And how old are you?

Mme Hardy (Mickaëlla) : I'm 14.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you very much. O.K. Merci.

(Fin à 12 h 24)

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