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Point de presse de M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Version finale

Tuesday, June 4, 2019, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures une minute)

M. Roberge : Il est neuf heures, commençons. Alors, bonjour. Bonjour. Merci d'être présentes et présents ici aujourd'hui pour une annonce qui est très importante, très importante pour moi. Vous savez, depuis le début de notre mandat, on a posé plusieurs petits gestes qui peuvent faire la différence dans nos écoles primaires, secondaires, instauration d'un minimum de deux récréations de 20 minutes. On sait qu'il y a des endroits où il n'y a pas de deuxième récréation. Embellissement de cours d'école cet été, pas en 2019, 2020, 2021, cet été, des écoles qui seront aménagées avec des modules de jeu. Il y a les couleurs qui seront refaites, les lignes seront refaites par terre, des modules seront installés. Deux sorties culturelles tout de suite, là, à compter de septembre prochain, et, même dans les prochaines semaines, les enseignantes et enseignants vont faire leurs réservations pour les sorties culturelles gratuites de septembre prochain.

Mais c'est excellent, mais ce n'est pas suffisant, parce qu'on sait qu'il y a plus de 225 000 élèves dans notre réseau qui ont des besoins particuliers, on dit, des fois, HDAA, handicapés avec difficultés d'adaptation ou d'apprentissage. Ce n'est pas des numéros, ces 225 000 jeunes là qui peuvent avoir un trouble d'opposition, un déficit d'attention avec ou sans hyperactivité, un trouble du spectre de l'autisme, un handicap physique, dyslexie, dysphasie, dyspraxie, et j'en passe. De ces 225 000 jeunes là, environ les deux tiers ne diplômeront jamais en ce moment, si rien n'est fait, bien sûr. Ce n'est pas une fatalité, mais, en ce moment, deux tiers de ces jeunes-là ne décrochent pas leur fameux premier diplôme, soit diplôme d'études secondaires ou même une formation préparatoire au travail, ou à un certificat, ou une attestation d'études secondaires.

Ça, ça veut dire que, si rien n'est fait, 150 000 des 225 000 jeunes dans le réseau, qui ont des besoins particuliers, seront sans diplôme, et on n'accepte pas ça. Au gouvernement, on n'accepte pas d'abandonner ces 150 000 jeunes là. On a une responsabilité envers ces jeunes-là, on a une responsabilité envers les parents de ces jeunes-là qui se démènent pour les aider puis qui n'ont pas toujours les ressources financières ou les outils pour accompagner ces jeunes-là.

Donc, aujourd'hui, c'est une belle journée. Je suis très content. C'est une journée d'espoir. C'est un message qu'on envoie à tous ceux qui sont dans nos écoles, l'espoir pour les élèves, l'espoir pour les parents, pour les équipes-écoles aussi qui font l'impossible. Donc, on annonce des budgets totaux d'à peu près 70 millions de dollars par année, pas juste une fois un seul coup, 70 millions de dollars récurrents, supplémentaires, année après année, l'équivalent d'à peu près 850 enseignants, professionnels, techniciens en éducation spécialisée supplémentaires qui vont venir s'ajouter au réseau. Comme on dit, gardez espoir, la cavalerie s'en vient.

Ça va se décliner en trois mesures. D'abord, la première mesure, qui est à peu près 47 millions de dollars, c'est 650 professionnels qui s'en viennent dans le réseau, qui seront embauchés, et je précise que, sur les 47 millions, il y a 8 millions qui sont réservés à la formation générale aux adultes et à la formation professionnelle, réservés et dédiés. C'est important de le mentionner parce que trop souvent, à la formation professionnelle et à la formation aux adultes, on les abandonne, ces gens-là. Et ces enseignants-là, bien souvent, ne comprennent pas comment ça se fait qu'ils ont devant eux des jeunes qui ont des besoins particuliers, mais qui n'ont pas les services professionnels pour les aider. Donc, les services seront là avec des mesures qui sont dédiées.

Cet ajout de 650 professionnels nous permettra de faire quelque chose qui n'a jamais été fait et qu'on disait qu'on allait faire dans l'opposition, qu'on fait aujourd'hui, c'est l'instauration d'un plancher de services dans chaque école. C'est un plancher, c'est le minimum. Vous allez me dire : Ce n'est pas beaucoup, mais c'est une garantie que, dans toutes les écoles, il y aura maintenant des services professionnels et des services de techniciens en éducation spécialisée. C'est fini, les déserts de services. Ce n'est pas parce qu'on est en région, ce n'est pas parce qu'on est dans une petite école avec 80 élèves, 100 élèves dans une seule école que les enseignants seront laissés à eux-mêmes.

Deuxième mesure, moins de millions, mais tout aussi importante, 3 millions pour des cliniques mobiles, des cliniques mobiles de services professionnels didactiques, parce que, vous savez, le plancher de services, c'est très bien, c'est un minimum, mais il est possible qu'en cours d'année, des fois, on repère des jeunes qui sont hyperactifs, qui sont lunatiques, qui sont dyslexiques et qu'on a besoin d'un coup de pouce supplémentaire. Dans le cadre actuel, c'est difficile, en cours d'année, de venir aider ces jeunes-là et ces enseignants-là, surtout dans les petits milieux en région. Donc, on va instaurer des cliniques mobiles dans trois régions : l'Ouest-du-Québec, le Nord-du-Québec, l'Est-du-Québec. Il y aura, à chaque fois, une commission scolaire responsable de cette coordination d'équipes mobiles, et les professionnels vont se promener même d'une commission scolaire à l'autre pour venir prêter main-forte. C'est une espèce de clinique d'urgence pour venir aider les jeunes.

Et troisième mesure, bien, c'est 20 millions de dollars pour ajouter 150 classes spécialisées, des classes d'adaptation, 150 de plus. Ça veut dire 200 personnes, 200 enseignants et professionnels pour venir prêter main-forte. C'est important de parler des deux, à la fois les 47 millions pour les professionnels qui viennent soutenir l'inclusion et l'intégration dans les classes, parce que c'est terminé, l'intégration à tout prix, on veut l'intégration réussie. J'ai enseigné assez longtemps pour savoir que, la plupart du temps, les jeunes qui ont des besoins particuliers peuvent très, très bien réussir dans une classe régulière, à condition d'avoir des professionnels pour les aider, mais, d'autres fois, ce n'est pas possible. D'autres fois, les jeunes ont des besoins vraiment particuliers. On l'a vu ces dernières semaines, notamment avec des jeunes autistes non verbaux, qui ont vraiment des troubles sévères. Ils ont besoin de classes spécialisées et, en ce moment, parfois, on n'a pas les services pour les accueillir.

Alors, avec l'ajout de ces 150 classes spécialisées, bien, on pourra donner aux jeunes ce qu'ils ont besoin et ça inclut les jeunes doués. Je le précise, des classes spécialisées, ça peut aussi être des classes spécialisées pour des jeunes qui ont une douance, parce qu'il faut penser à ces jeunes-là qui, eux aussi, ont des besoins particuliers. Et aujourd'hui, on pense à tous ces gens-là, qui ont besoin d'un petit plus, d'un petit quelque chose de différent. On vient aider les élèves, les parents, les enseignants, et c'est pour ça que je suis si content d'être devant vous ce matin. Voilà.

M. Dion (Mathieu) : Évidemment, la question la plus évidente, c'est : Où est-ce que vous allez chercher ces ressources-là, ces professionnels-là?

M. Roberge : D'abord, je vous dirais qu'il y a plusieurs enseignants, il y a certains... parmi ces 850 personnes là, il y a quand même des postes qui seront réservés à des enseignants, notamment, quand on parle des 150 classes spécialisées, souvent le titulaire de la classe, c'est un enseignant. Donc, ça sera des enseignants.

Ça peut aussi être des enseignants qui ont quitté la profession ces dernières années. Vous savez, quand on dit qu'il y a beaucoup d'enseignants qui quittent dans les cinq premières années, moi, je pense qu'en ramenant des services professionnels, on peut ramener beaucoup de personnes qui ont quitté. Il y a beaucoup de professionnels aussi qui sont dans le réseau privé parce que le réseau public n'est pas assez attirant. Vous savez, quand on est psychoéducateur ou psychologue puis qu'on se dit : Je vais travailler dans une commission scolaire, je vais avoir une tâche à demi-temps et puis je vais devoir me promener dans trois, quatre écoles différentes, ce n'est pas intéressant.

Mais quand on ajoute de l'argent comme ça, bien, on vient assurer aux gens qui font le choix du réseau public, bien, de travailler peut-être dans une école, peut-être deux écoles, et d'avoir un travail à temps plein, et même d'avoir une permanence, parce que l'argent qu'on met là, c'est de l'argent récurrent. Donc, ça permet aux commissions scolaires de ne pas juste ouvrir des postes qui seront précaires, mais de donner aussi des permanences. Moi, je pense qu'on réunit toutes les conditions pour ramener des gens dans le réseau public.

M. Bellerose (Patrick) : Bien, souvent, les conditions, justement, sont meilleures au privé. Qu'est-ce qu'on fait pour améliorer les conditions dans le réseau public? Qu'est-ce qui fait que les gens pourraient être attirés par le réseau public, s'ils sont déjà au privé?

M. Roberge : Bien, les conditions sont meilleures au privé en ce moment, pas partout, là, il faut faire attention, là, il y a beaucoup de gens qui sont heureux dans le réseau public aussi. Ce n'est pas tellement une question de salaire dans le réseau privé versus le réseau public. C'est une question de précarité et de devoir travailler dans plusieurs écoles.

Alors, en ouvrant des postes à temps plein, bien, on élimine une bonne partie de la précarité puis on permet aux jeunes de travailler puis aux professionnels de peut-être travailler dans une école ou deux écoles plutôt que de faire des cliniques volantes tout le temps. Là, il y aura ce que j'appelle des cliniques mobiles, mais les cliniques mobiles, là, c'est l'exception. C'est peut-être 20 professionnels sur les 850 qu'on veut embaucher, là.

M. Bellerose (Patrick) : Mais à plus long terme, est-ce que les choses vont être faites pour améliorer les conditions, genre, des professionnels, des enseignants dans le réseau public pour devenir plus attirant?

M. Roberge : Bien là, ça, ça fera l'objet de la négociation en 2020. Mais déjà, là, de diminuer la précarité et de diminuer le nombre d'écoles qu'on demande aux gens de servir, c'est sûr que ça va améliorer les conditions de travail.

Des voix : ...

M. Roberge : Pardon?

M. Lacroix (Louis) : Dans le cadre de la négociation, là, justement, en 2020, est-ce que vous faites des demandes particulières au Conseil du trésor en disant : Là, il faut améliorer le sort de nos enseignants et de nos professionnels dans le réseau de l'éducation?

M. Roberge : Bon, on a déjà dit qu'on voulait mieux rémunérer nos enseignants, notamment ceux qui sont en début de carrière. Pour le reste, bien, on va attendre avant de déposer nos offres puis de commencer des négociations.

M. Lacroix (Louis) : Donc, ceux qui sont en début de carrière pourraient avoir des échelons différents de ce qu'on a maintenant, mais ceux qui sont en... dont la carrière est bien implantée ne vont rien avoir. C'est ça?

M. Roberge : Ce qu'on dit, c'est que ceux qui sont en début de carrière auront nécessairement des hausses de salaire, c'est certain, on veut augmenter le salaire à l'entrée. Pour le reste, ça fera partie des négociations, puis on verra pour le reste. Je ne peux pas m'engager pour... on ne fera pas les négociations aujourd'hui.

Mme Plante (Caroline) : Ces sommes-là que vous annoncez aujourd'hui sont déjà dans le budget. Alors, ce n'est pas de l'argent nouveau.

M. Roberge : Ce qu'on vient préciser aujourd'hui, c'est la ventilation, la façon dont l'argent sera réparti. Sur les 47 millions, on annonce aujourd'hui qu'il y en a 8 qui sont dédiés à la formation professionnelle, formation générale aux adultes. C'est un fait nouveau. Les 3 millions pour les cliniques mobiles, on explique comment ça va fonctionner, divisées en trois régions, est, ouest et nord, qu'il y a des commissions scolaires qui seront l'hôte, qui seront les employeurs de ces cliniques mobiles là, qui verront à la répartition. On explique aussi comment fonctionne le plancher de service, ce qui n'était pas précisé. Puis on précise aussi que les classes spéciales peuvent et doivent servir dans certains cas à aider et à soutenir les jeunes qui sont doués, parce que moi, je le précise, ces jeunes-là aussi ont des besoins particuliers, ces jeunes-là aussi peuvent décrocher puis ces jeunes-là aussi ont besoin qu'on les supporte.

M. Dion (Mathieu) : Pour revenir aux professionnels, l'idée d'aller en chercher en Ontario, est-ce que c'est exclu, est-ce que c'est inclus, des professionnels, d'aller en chercher là-bas?

M. Roberge : Si des gens veulent venir d'Ontario, si des gens veulent venir des États-Unis, si des gens veulent venir du Nouveau-Brunswick, si des gens veulent venir de France, ils seront les bienvenus s'ils sont compétents et motivés, mais je ne mise pas sur une campagne de recrutement pour aller chercher des gens en Ontario. Je pense que ça va se savoir que l'éducation est une priorité ici, qu'on embauche ici, puis on est ouverts aux talents qui, de par le monde, peuvent entendre cette bonne nouvelle et venir ici. On ne fera pas de compromis sur la qualité. Il faut que les gens soient compétents et motivés.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Avec tous les chantiers qu'il y a présentement dans le milieu de l'éducation, ce que vous annoncez ce matin, l'implantation des maternelles quatre ans, à quel point l'abolition des commissions scolaires, c'est encore une priorité pour vous?

M. Roberge : C'est la transformation des commissions scolaires en centres de services. C'est important de le faire. C'est important de le faire parce que, peu importe le nombre de professionnels qu'on ajoute, ça ne sera jamais une bonne idée d'avoir une mauvaise gouvernance.

M. Lacroix (Louis) : Mais on a l'impression que c'est sur le «back burner», comme on dit en chinois, là, parce qu'il n'y a pas vraiment de chantier, en tout cas, apparent qu'on voit, là, où on est en train de réaliser la transformation des commissions scolaires.

M. Roberge : Il y a un slogan qui dit : Méfiez-vous de l'eau qui dort. Alors, non, on travaille...

M. Lacroix (Louis) : Vous êtes rendus où?

M. Roberge : ...on travaille à ce projet de loi qui sera déposé à l'automne.

M. Lacroix (Louis) : À l'automne, il va y avoir un projet de loi sur ça?

M. Roberge : À l'automne, il y aura un projet de loi sur la gouvernance.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Parce que là il va y avoir ce projet de loi sur la gouvernance; en 2020, il va avoir la renégociation des conventions collectives, si je comprends bien, l'implantation des maternelles quatre ans. C'est beaucoup de choses pour un milieu qui en arrache déjà, là.

M. Roberge : Bien, justement, le milieu attend ces améliorations-là. On ne peut pas... je ne pense pas que les écoles vont dire : Ah non! pas des nouveaux professionnels, c'est beaucoup nous demander, accueillir tout ce monde-là. Moi, je pense que les gens vont applaudir l'arrivée des enseignants, des classes spécialisées, des professionnels. Je pense, c'est très bien accueilli. Sincèrement, je me promène dans les écoles, puis ce qu'on entend, là, ce n'est pas moi qui leur met des mots dans la bouche, là, c'est «espoir». Les jeunes ont espoir puis ils ont hâte, ils ont hâte.

M. Cormier (François) : ...il y a à peu près 2 000 quelques écoles au Québec, ce n'est même pas la moitié des écoles qui vont gagner une personne ou un professionnel.

M. Roberge : C'est un ajout, c'est ça qui est important. Vous savez, des fois, ça fait la différence. 99 degrés, c'est de l'eau chaude; 100 degrés, on fait avancer un train.

M. Cormier (François) : Est-ce que, dans le 850, ça inclut ce que vous avez promis pour les maternelles quatre ans, c'est-à-dire un professionnel à demi-temps dans chacune des classes? Est-ce que, dans le 850, il y a... bien là, vous allez en avoir 644, mais les 250 nouvelles classes de maternelle quatre ans?

M. Roberge : Juste préciser, dans toutes les classes de maternelle quatre ans, il y a un enseignant, une enseignante à temps plein, une éducatrice à l'enfance à demi-temps, et c'est en surplus de ce qu'on vient de dire ici. Donc, la création de 250 classes de maternelle quatre ans en septembre...

M. Cormier (François) : Donc, dans le 850, il n'y a pas les 125.

M. Roberge : Non, c'est en sus. Ça ne vient pas se substituer l'un à l'autre. Donc, on parle d'argent neuf au-delà de l'implantation des maternelles quatre ans, au-delà de la création de postes pour les éducatrices à l'enfance, parce qu'on a, dans nos classes de maternelle quatre ans, on aura ce que j'appelle le duo de feu, là, enseignantes, éducatrices à l'enfance.

Mme Plante (Caroline) : M. Roberge, on parlait, à l'instar des commissions scolaires, la commission scolaire English-Montréal est sous enquête. Vous aviez demandé un rapport préliminaire le 3 juin. Nous sommes le 4 juin. Qu'en est-il?

M. Roberge : Écoutez, je l'ai reçu hier... en fait, mon équipe l'a reçu hier. Je n'ai personnellement pas eu le temps de passer à travers encore.

M. Bellerose (Patrick) : ...classes spécialisées pour être réservées aux élèves doués, est-ce que vous avez une idée? Parce que j'ai l'impression qu'il y a sûrement des besoins assez importants pour les élèves qui sont en difficulté. Quel pourcentage, selon vous, là, pourrait aller aux élèves doués?

M. Roberge : Ce n'est pas moi qui vais déterminer ça, c'est... Les règles budgétaires le permettent et le soulignent en disant que c'est une possibilité. C'est aux commissions scolaires vraiment à regarder quels sont leurs besoins puis à les déployer. Est-ce que c'est davantage au primaire? Est-ce que c'est davantage des classes pour des enfants autistes? Est-ce que c'est davantage au secondaire? Est-ce que c'est davantage pour des jeunes qui sont doués? Je laisse cette décision-là, qui est plus micro, aux commissions scolaires, mais on prend soin des jeunes qui sont vulnérables de toutes les manières possibles.

M. Dion (Mathieu) : Question sur la maternelle quatre ans. Aujourd'hui, c'est la dernière journée des consultations. Vous avez entendu beaucoup de groupes. À la lumière de ce qui s'est dit, où est-ce que vous allez être flexible dans votre projet de loi lors de l'étude détaillée? Où est-ce que vous pourriez faire des aménagements, des ajustements, être ouvert à certains éléments?

M. Roberge : Bien, les modifications ou les suggestions qui nous ont été fournies sont davantage de l'ordre du déploiement des maternelles quatre ans que du projet de loi. Le projet de loi, là, il est très, très simple, hein? Essentiellement, là, c'est d'arrêter de nous empêcher de déployer la maternelle quatre ans hors des milieux défavorisés. Essentiellement, là, c'est juste de nous permettre de sortir des milieux défavorisés. C'est à peu près tout ce que dit le projet de loi.

Des gens nous ont fait des commentaires sur les services professionnels, sur le programme, et qu'on est déjà en train de travailler, sur le transport scolaire. Moi, j'ai été très sensible à ce qui a été mentionné sur le transport scolaire. C'est sûr qu'on a des rendez-vous avec les transporteurs, là, dans les prochaines semaines, prochains mois pour s'assurer que ça soit fait de manière très sécuritaire. Mais ce ne sont pas des choses qui touchent directement les articles du projet de loi, parce que le projet de loi n'est pas un projet de loi de politique. C'est vraiment un projet de loi qui dit : Bien, on n'est plus obligés de se limiter en milieux défavorisés parce que des jeunes vulnérables, ça n'a rien à voir avec le code postal ou le T4 des parents.

Le Modérateur : On va prendre peut-être une dernière question. Après, on va aller aux questions en anglais.

M. Cormier (François) : Sur la petite fille de Granby, en Estrie, il y a un rapport qu'on a sorti hier. Comment vous réagissez quand vous voyez ces choses-là écrites? Et est-ce que vous avez fait un peu plus la lumière sur ce qui a pu arriver et comment ça se passait dans cette commission scolaire là pour elle?

M. Roberge : Quand j'ai vu cette petite fille là, vulnérable, abandonnée, qui volait des lunchs pour se nourrir, c'est terrible, là. Moi, je suis père de deux petites filles, je réagis comme tout le monde, là. C'est touchant puis, en même temps, c'est triste. Puis moi, je pense que ça nous appelle surtout à s'assurer que ça n'arrive plus jamais. Puis je suis très content que le premier ministre s'en soit mêlé puis qu'il ait lancé un groupe de travail transpartisan pour s'assurer que ça n'arrive plus. C'est ce que je peux vous dire à ce moment-ci.

M. Cormier (François) : Mais est-ce qu'on a suffisamment tiré sur la sonnette d'alarme dans cette commission scolaire là, selon vous, quand on voit que ceci est décrit, mais qu'elle était encore dans son milieu familial?

M. Roberge : Bien, je pense que... Ce que j'en sais, là, ce que j'en sais, c'est que des signalements ont été faits, qu'on a tiré sur la sonnette d'alarme, mais peut-être les pompiers ne sont pas arrivés assez vite, là. Donc, il faut se questionner, comme société, sur notre rapidité d'intervention. Je pense, les signalements ont été faits. Bon, il y a eu des lacunes par la suite, mais, comme je vous dis, je ne veux pas me substituer au rapport, là, puis à tout ce qui s'en vient.

Le Modérateur : On va y... questions en anglais.

Mme Plante (Caroline) : Une miniprécision. Le rapport sur l'English Montréal, allez-vous le rendre public, le rapport préliminaire?

M. Roberge : Bien, écoutez, je vais d'abord le lire. Je vais regarder ce qu'en disent mes affaires juridiques. Je ne peux pas statuer à ce moment-ci.

Mme Senay (Cathy) : Minister Roberge, well, good morning.

M. Roberge : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : We're talking about 850 teachers, professionals, resources. What's your deadline to hire all those people?

M. Roberge : I hope we will hire all those professionals, teachers and special support in fall 2019. I hope they will find those people. I think a lot of teachers, professionals and special support may be escaped of the public network of education because of the lack of… Past government didn't set education as a priority and they sent a bad message. So education was really important for speeches, but not important for budget and money. But now, I think hope is coming back in the system and I hope that a lot of teachers and professionals will come back into the public system.

Mme Senay (Cathy) : So basically it's 850 new resources by September 2019?

M. Roberge : Yes.

Mme Senay (Cathy) : Well, I mean, like, you're going to spend the whole summer trying to recruit those people?

M. Roberge : Well, it's huge…

Mme Senay (Cathy) : Are you going to go to Ontario?

M. Roberge : …it's huge, but as another journalist said, it's maybe from 10 to 15 by school board. So we have 72 school boards, you know. If we hire 10 professionals by school board, it would be 720, but it's a little more than that. So I think it's possible. I think it's possible to hire all those teachers, professionals and special support through fall. Maybe not September 4… September 1st, but September, October, November, I think a lot of teachers and specialists will come back to the public system.

Mme Senay (Cathy) : But, at the same time, you said that Radio-Canada did a story last week regarding the disparities between the school boards. You need more resources in one school board, less in one school board, it's not even everywhere.

M. Roberge : That's why we are creating a minimum threshold. That's why we are creating a minimum threshold of services in schools and a minimum threshold of services by school boards, so now on there will be a minimum of 10 professionals by school board and a minimum of half time specialists for each school, even small schools, students have some needs.

Mme Senay (Cathy) : It's the last day, the fifth and the last day of the consultations on Bill 5. How pressured are you to make sure that this bill is adopted by June 14th?

M. Roberge : Oh! I don't have any pressure to adopt this bill by June 15th. If we can do so, good, but otherwise we will simply go though summer and adopt it maybe in September.

Mme Senay (Cathy) : So why you had only five days of consultations, then?

M. Roberge : Excuse me?

Mme Senay (Cathy) : If you were not pressured, if you had time in front of you, why you had only five days of consultations?

M. Roberge : I think five days of consultations is a lot. We've heard about 30 groups, a lot of groups have been heard and will be heard today. So I think we are really open minded and we've heard some groups in favor of our politics, some groups really is disfavor, against our politics, and I think we were pretty fair.

Mme Senay (Cathy) : And the English Montréal School Board, you called for an investigation, I think it was mid-January, you asked for a preliminary report beginning of June and then like a complete report by September. So you did receive the preliminary report on the investigation you asked for.

M. Roberge : My team did receive this report yesterday, but it's too fast, right here and now. I didn't have the time to read it, so I can't comment it right now.

Le Modérateur : On va peut-être y aller avec une dernière question...

Mme Senay (Cathy) : How important was for you to follow through this investigation on English Montréal School Board?

M. Roberge : There were a lot of irregularities and trouble in administration and governance. So it's important to go through this investigation because we have to provide the best services possible to the kids.

Mme Senay (Cathy) : And see what was true, what wasn't.

M. Roberge : Of course, of course. There were a lot of allegations, so we want to see through those allegations, to see if we have to take action or not. No information, no decision. Thank you very much.

(Fin à 9 h 24)

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