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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Sunday, September 15, 2019, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures huit minutes)

La Modératrice : Bonjour. Merci d'être présents au caucus de Québec solidaire. Pour le point de presse d'aujourd'hui, prendront la parole, Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire, et Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire et porte-parole de Québec solidaire.

Mme Massé : Alors, merci, tout le monde, d'être là. Comme vous le savez, on est en caucus aujourd'hui à Québec solidaire, mais on a un petit peu changé notre formule de ce qu'on fait habituellement parce qu'aujourd'hui, au lieu de se parler entre nous, c'est-à-dire les députés de Québec solidaire, on a décidé d'ouvrir nos portes et d'écouter Célestine, Loïc, Louve, Juline, François et Yoan, des jeunes qui sont extrêmement impliqués. Ils sont impliqués corps et âme, on l'a bien vu, dans le mouvement de lutte aux changements climatiques ici, à Québec.

Alors, j'aurais sincèrement vraiment aimé que tous les partis politiques soient là pour les écouter, pour les entendre, pour voir à quel point ils nous interpellent, à quel point ils nous disent même, puis je les cite : «On vous demande d'agir. On veut que, quand on aura l'âge d'être députés à notre tour, on puisse s'attaquer à d'autres problèmes parce que celui-là va être en voie d'être réglé.»

Voyez-vous avec quelle conviction ils nous ont parlé? C'est pour ça que, dès ce soir, je vais envoyer une lettre à François Legault, à Pierre Arcand, Pascal Bérubé pour qu'on suspende les travaux du Parlement, les travaux parlementaires, le 27 septembre prochain. On veut que les élus envoient un message très fort en passant par cette journée-là, la journée du 27, la journée mondialement reconnue comme la grève pour le climat, donc, on veut envoyer un message fort. Et on veut que, cette journée-là, main dans la main avec, bien sûr, Greta Thunberg, bien sûr, les centaines de milliers de jeunes, on le souhaite, qui vont être dans la rue, mais plus largement que ça, les gens, peu importe l'âge, qui vont être là... pour reconnaître que la journée de grève mondiale pour le climat n'est pas une journée ordinaire, n'est pas une journée comme les autres.

Alors, on va entamer aussi des discussions avec l'Assemblée nationale pour permettre à tous les employés de l'Assemblée nationale de pouvoir nous rejoindre dans la rue pour la manifestation, sans craindre de mesures disciplinaires, à une journée exceptionnelle, je disais même à un problème exceptionnel, où on invente... où les jeunes inventent des journées exceptionnelles, je pense qu'il faut prendre des moyens exceptionnels et, dans ce sens, d'interpeller ou d'entamer des discussions avec l'Assemblée nationale pour permettre aux employés de participer nous apparaît la chose à faire.

Alors, cette journée-là, elle est historique, certes, mais ce que je souhaite, c'est qu'il y ait le plus largement possible, partout, dans tous les rassemblements, pas seulement à Montréal, il y en aura à Québec, à Sherbrooke, à Trois-Rivières, il y en a partout au Québec, et qu'il y ait... que la population québécoise s'exprime largement, côte à côte avec la jeunesse québécoise.

Depuis l'élection de François Legault, on l'a talonné, hein, on a talonné, moi, personnellement, M. Legault presque à tous les jours, les caquistes de façon générale sur les différents dossiers, on les a talonnés sur la question des changements climatiques. Mais les jeunes de ce matin, qui sont venus échanger avec nous, au caucus, ils nous ont dit qu'ils s'attendent à ce qu'on fasse encore plus, à ce qu'on fasse encore plus, qu'ils s'attendent à ce que tous les partis politiques posent des gestes radicaux, c'est leurs mots, pour contrer la crise climatique. Alors, d'abord et avant tout, ils s'attendent, et ils nous l'ont dit aussi, qu'on travaille ensemble.

Alors, je veux profondément que, le 27 septembre, on montre à notre jeunesse qu'on les a entendus, et c'est pourquoi il faut que, d'un commun accord, tous les partis, nous décidions que les travaux parlementaires seront levés le 27 septembre. C'est une façon de dire à nos jeunes : On vous entend, on est présents et on veut répondre «présents» à votre demande.

Alors, le défi est grand. À Québec solidaire, on est prêts à le relever. On les entendus ce matin, on les entendus depuis déjà plusieurs semaines, et on veut continuer. C'est pourquoi je réitère, que ce soit Montréal, en Outaouais, Sherbrooke, Rimouski, Trois-Rivières, Rouyn-Noranda, Québec, voilà, et toutes les autres, dans tous les autres endroits que je n'ai pas nommés, qu'on invite la population québécoise à se joindre à ce vaste mouvement de grève mondiale pour le climat. Et sachez qu'à Québec solidaire on ne sera pas seulement 10 députés, on va être plusieurs milliers de solidaires à marcher sous la bannière de l'Ultimatum 2020. J'espère sincèrement croiser tous les ministres, tous les députés, peu importe le parti, dans la rue, avec nous.

M. Nadeau-Dubois : Cette demande, que nous allons faire, de suspension des travaux parlementaires pour le 27 septembre, c'est un symbole, c'est un symbole fort, mais c'est seulement, bien sûr, un des éléments de notre plan de match pour l'automne. Je vous annonce, et ce ne sera pas une surprise pour personne que la question de la lutte aux changements climatiques va être une grande priorité de travail pour Québec solidaire lors de la prochaine session parlementaire.

Il y a certaines personnes qu'on entend dire qu'ils sont tannés d'entendre Québec solidaire parler de lutte aux changements climatiques, certaines personnes nous accusent de nous répéter. Bien, j'ai une mauvaise nouvelle pour ces personnes-là : on va continuer à parler de changements climatiques toutes les semaines ici, à l'Assemblée nationale du Québec. Le climat va être notre priorité la session prochaine, puis, en fait, ça va être notre priorité tant que François Legault n'en fera pas sa priorité. Déjà, durant tout l'été, il y a plus de 500 militants et militantes de Québec solidaire qui, sous la bannière de notre campagne Ultimatum 2020 ont sillonné le Québec pour se joindre aux gens qui, sur le terrain déjà, luttent pour que les choses changent. Pas plus tard qu'hier, d'ailleurs, Ruba et Émilise étaient en Abitibi-Témiscamingue pour se mobiliser avec les gens qui veulent bloquer le projet GNL Québec. Tout le long de la session, nous allons continuer à être sur le terrain. Les gens vont nous voir, les gens vont nous entendre parler de lutte aux changements climatiques.

Quand on a rencontré les jeunes ce matin, on leur a posé une question simple. C'est Manon qui leur a d'ailleurs posé la question. Manon leur a demandé : Si vous aviez le premier ministre devant vous, si vous aviez les gens qui prennent les décisions au Québec, qu'est-ce que vous leur… en fait, quel serait votre message pour M. Legault? Et ils nous ont répondu la chose suivante, ils nous ont dit : Si on avait le premier ministre devant nous, on lui demanderait de poser des gestes forts et d'écouter les scientifiques. On lui dirait : M. Legault, lisez les rapports des scientifiques et comprenez l'urgence d'agir.

On sait que la Coalition avenir Québec entend déposer des propositions dans les prochains mois en matière de lutte aux changements climatiques. On attend ça, comme beaucoup de Québécois et de Québécoises, avec impatience. Et on ne va pas se gêner pour les applaudir, ces annonces-là, si elles sont bonnes. Mais on ne va pas se gêner non plus pour faire nous-mêmes des propositions. Je peux d'ailleurs déjà vous annoncer que Québec solidaire va présenter une série de projets de loi, au courant de la session, qui vont tous viser à responsabiliser le Québec en matière de lutte aux changements climatiques. J'espère sincèrement que M. Charette et que M. Legault vont être un peu plus à l'écoute cet automne qu'ils l'ont été au printemps dernier.

Je veux rappeler que la crédibilité de la CAQ en matière d'environnement tient à deux fils. D'abord, bien sûr, le projet GNL Québec, qui représente 7 millions de tonnes supplémentaires de GES par année, de gaz à effet de serre par année. Pourquoi? Tout ça pour faire plaisir à Jason Kenney en Alberta. Puis ensuite le troisième lien, un projet inutile, un gouffre financier prévisible qui va empirer plutôt que régler les problèmes de congestion à Québec. Il n'est pas question pour nous que ces deux projets-là passent. Et, dans les deux cas, la CAQ a des slogans, a la même vieille cassette, et nous, on a les faits. Et j'ai confiance que cet automne, sur GNL comme sur le troisième lien, c'est le bon sens qui va l'emporter ou, en tout cas, une chose est sûre, nous, on va être là à toutes les semaines pour en parler. Merci. On va prendre vos questions.

La Modératrice : Merci, M. Nadeau-Dubois. Mme Richer, La presse canadienne.

Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour, tous les deux. Une double question. J'aimerais savoir, à propos de la journée du 27 septembre, est-ce que vous anticipez que le ministre de l'Environnement devrait être là. Est-ce que le premier ministre devrait être là? Et, si ce n'est pas le cas, quel message ça va envoyer?

Mme Massé : Bien, en fait, ce qu'on vient vous dire aujourd'hui, c'est qu'on veut que tous les parlementaires soient là. C'est ça, le message, c'est ça qu'on veut, que je veux m'apprêter, dans les heures qui vont suivre, à interpeller les différents chefs de parti et les différents leaders parce que c'est d'un commun accord qu'on va arriver à s'entendre là-dessus. Donc, oui, je souhaite que tout le monde soit là, et si tout le monde n'est pas là, bien, ce sera aux gens qui sont dans la rue à porter le jugement sur la situation. Mais nous, on pense qu'une grève mondiale, mondiale, là... On oublie ça, là, Gabriel l'a bien dit, ce n'est pas une journée comme les autres, c'est une action planétaire organisée par des jeunes, donc ceux et celles qui vont vivre au quotidien l'avenir avec les impacts climatiques qu'on connaît de mieux en mieux, je dirais. Alors donc, je pense que la moindre des choses, c'est de répondre présent à ça.

Mme Richer (Jocelyne) : Le début de tout ça, c'était une grève scolaire. Est-ce que ça devrait être comme... Au Québec, ce n'est pas une journée pédagogique pour faire en sorte que le maximum d'enfants, d'adolescents puissent y participer. Comment vous voyez ça?

Mme Massé : Bien, nous, on pense qu'effectivement il faut qu'il y ait le plus de personnes possible dans la rue. Tu sais, le climat, ce n'est pas une affaire de négociation patronale, syndicale, ce n'est pas...

Mme Richer (Jocelyne) : Les enfants sont à l'école, qu'est-ce qu'on fait?

M. Nadeau-Dubois : Bien, peut-être vous indiquer que, d'abord, il y a déjà plusieurs cégeps et plusieurs universités qui ont déjà annoncé leur intention, cette journée-là, de lever les cours. Dans d'autres endroits, il y a des votes de grève en bonne et due forme qui ont été pris, donc il y a plusieurs moyens, mais l'essentiel, c'est qu'il y ait le plus de gens possible dans la rue.        Pour ce qui est... sur les milieux de travail, nous, on invite les employeurs à être compréhensifs, à faciliter la participation de leurs employés aux différentes manifestations qui vont avoir lieu au Québec. Ce n'est pas une journée ordinaire, on le dit, Manon et moi, depuis le début, c'est une journée symbolique, une journée charnière dans la lutte aux changements climatiques.

Mme Massé : Et je dirais, pour compléter, il y a aussi des écoles secondaires qui commencent à envoyer le message qu'avec l'acceptation des parents les élèves pourraient s'absenter. Alors, je pense qu'on commence à comprendre ce qui va se passer au Québec dans quelques semaines, et, pour moi, ce n'est pas étranger à la venue de Mme Thunberg ici, hein? Elle n'a pas choisi le Québec par hasard d'après moi.

Mme Richer (Jocelyne) : Sur un autre sujet, j'aimerais vous entendre au sujet de la sortie que vous avez faite cette semaine sur la place des femmes en politique, les députées, les ministres, le peu de place finalement qui est fait, dépôts de projets de loi, périodes de questions, etc. À la suite de ça, il y a quatre ministres qui sont sorties pour dire : Tout va bien, on est bien traitées, etc. Le premier ministre s'est prononcé en disant qu'il avait un comportement exemplaire à ce sujet. J'aimerais vous entendre là-dessus, sur... Est-ce que c'est un féminisme de façade, le gouvernement Legault? C'est un féminisme de conviction? Quel est votre point de vue là-dessus, là?

Mme Massé : Je peux vous dire une chose : c'est que la parité... même si on veut jouer dans la zone paritaire, là, la parité, ce n'est pas juste des paroles, ça se traduit dans des gestes, ça se traduit par des actions et ça se traduit aussi par la prise de parole. Alors, je pense que ce que notre collègue Christine Labrie a dévoilé, a mis au jeu en complicité avec le bureau du leader, c'est que les bottines ne suivent pas les babines... non, l'inverse : les babines ne suivent pas les bottines, considérant que huit sur 10 de prises de parole, c'est les hommes caquistes qui se lèvent, considérant que 65 % des projets de loi qui ont réellement été à l'étude, c'est des projets portés par des hommes, et tout ça, là, c'est des choix qui sont faits exclusivement par le gouvernement.

Alors, moi, je pense que les chiffres sont là, c'est pour ça qu'on a voulu faire l'exercice, en se disant, coudon, c'est-u juste une impression qu'on a? Et, en bout de ligne, bien, non, les chiffres viennent nous dire que c'est une réalité.

Mme Richer (Jocelyne) : Avez-vous quelque chose à rajouter? Non?

M. Nadeau-Dubois : Non, c'est exactement ce qu'on pense.

Mme Massé : C'est ça, un gars qui ne se sent pas obligé d'en rajouter — regarde, je vois Christine rire — sur la parole d'une femme.

La Modératrice : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Je peux-tu?

Mme Massé : Ah! vous pouvez parler, M. Laforest, sans problème, ce n'est pas pareil.

M. Laforest (Alain) : La question se pose.

M. Nadeau-Dubois : C'est une belle alternance.

Mme Massé : Bien oui!

M. Laforest (Alain) : C'est une belle alternance, c'est sûr. Ce matin justement, en parlant aux jeunes, on vous reprochait une chose, à Québec solidaire. On reconnaît que vous en faites beaucoup pour l'environnement, on vous reconnaît aussi le fait que vous êtes trop politiques et trop partisans en matière d'environnement.

Mme Massé : Bien, moi, je vous dirais, d'entrée de jeu, trop politiques et trop partisans, moi, je n'ai pas entendu ça dans notre échange.

M. Laforest (Alain) : Mais moi, c'est ce qu'on m'a dit, là, que vous étiez...

Mme Massé : O.K., vous avez... O.K., O.K. Bien, écoutez...

M. Laforest (Alain) : D'être moins partisans, plus transpolitiques, là.

Mme Massé : Ah! bien, écoutez, regardez ce qu'on fait, là : le 27, ce qu'on fait... Nous, là, comptez sur nous. Vous n'êtes même pas impressionné de savoir qu'on va être là, dans la rue, le 27, là. Mais ce qu'on fait... parce qu'on les a entendus ce matin, on s'est dit : O.K., on ouvre la porte à nos collègues, puis on leur dit : Bien, discutons puis arrivons au constat que cette journée mondiale est importante. Les jeunes nous le disent, pas seulement les jeunes qu'on a rencontrés ce matin, et donc répondons à cette demande-là en libérant les travaux parlementaires. Ça fait que, écoutez, on les a entendus.

M. Nadeau-Dubois : C'est justement une action transpartisane qu'on propose pour le 27 septembre, de se dire : On n'a peut-être pas les mêmes solutions pour régler le problème de l'urgence climatique, mais on partage... en tout cas, j'espère qu'on partage au moins la même inquiétude. Et une manière de témoigner de cette inquiétude-là envers la jeunesse québécoise, c'est de prendre un temps d'arrêt le 27 septembre pour aller les rejoindre puis les écouter dans la rue.

M. Laforest (Alain) : Une question un petit peu plus technique. Vous avez fait le choix de tenir votre caucus à l'Assemblée nationale. Est-ce que c'est vous qui payez, Québec solidaire, pour les employés qui rentrent aujourd'hui pour faire la diffusion de cette conférence de presse là ou c'est l'Assemblée nationale qui paie? Parce qu'habituellement les caucus, ça se tient à l'extérieur de l'Assemblée nationale. Là, on est en sixième journée, c'est dimanche…

M. Nadeau-Dubois : À ma compréhension, les différentes formations politiques tiennent des caucus parlementaires...

M. Laforest (Alain) : Mais pas les fins de semaine.

M. Nadeau-Dubois : ...sur une base hebdomadaire à l'Assemblée nationale. Je pense qu'on fait le même exercice ces jours-ci. On est des députés de l'Assemblée nationale et on fait notre plan de match en tant qu'aile parlementaire pour les prochains mois, donc ce n'est pas une réunion partisane, ce n'est pas une instance de Québec solidaire, c'est un caucus de députés qui parle de son plan de match, en tant que députés. Je pense que les salles de l'Assemblée nationale puis l'ensemble des services de l'Assemblée sont là pour nous permettre de faire notre travail de députés.

M. Laforest (Alain) : Mais un dimanche... Ces gens-là ne travaillent pas le dimanche, là, ils sont là du lundi au vendredi habituellement, là.

M. Nadeau-Dubois : Bien, il y a eu un bâillon sous la décision de la CAQ, à la fin de la précédente session parlementaire, qui nous a fait siéger les samedis et les dimanches. À ma connaissance, on ne les a pas accusés d'utiliser les fonds de manière partisane.

M. Laforest (Alain) : Je ne vous accuse pas, là.

M. Nadeau-Dubois : Non, mais moi, je réponds à cette objection hypothétique que vous soulevez en disant qu'il arrive que les députés travaillent la fin de semaine. Et ils nous ont fait travailler deux jours et deux nuits en entier lors de la précédente session parlementaire. Je pense que ça fait partie de notre travail, on travaille aussi la fin de semaine.

La Modératrice : Mylène Crète, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour. M. Legault, à l'issue de son caucus, vendredi, a dit qu'il avait maintenant cinq priorités. Auparavant, c'était trois : santé, économie, éducation. Maintenant, il a ajouté la culture et l'environnement. Qu'est-ce que ça vous dit du fait qu'il ait ajouté cette cinquième priorité, l'environnement?

Mme Massé : Bien, ce que ça me dit, c'est... un, je ne comprends même pas comment il s'est présenté devant le Québec en 2018 avec rien dans les mains. Ça, c'est fascinant, là, on est en 2019, mais à l'époque, en 2018. Alors, il était temps qu'il l'amène comme étant une des priorités. Mais, ceci étant dit, ce n'est pas parce qu'on le dit que ça le devient automatiquement. Alors, nous, on va continuer à faire notre travail. Moi, je l'ai questionné presque à chaque jour durant les deux dernières sessions, et ça ne l'a pas rendu plus environnementaliste pour autant, ça ne l'a pas rendu plus en action face à la question de la lutte aux changements climatiques pour autant. Alors, que les gestes suivent maintenant la parole. Si effectivement… Et j'en suis heureuse d'une certaine façon. Ce que je souhaite le plus, c'est que de réels gestes, comme nous disaient les jeunes ce matin, pas des gestes qu'on pose d'habitude quand tout va bien, là, des gestes qui vont changer profondément les choses, que ces gestes-là soient posés. Si M. Legault est rendu là, je vais être la première à le féliciter, mais je ne suis pas dupe et on ne sera pas dupes. On va le regarder aller. On va proposer aussi, comme on a fait régulièrement, et d'ailleurs, cet automne, on a d'autres propositions pour atteindre les objectifs nécessaires pour lutter contre les changements climatiques.

Mme Crête (Mylène) : Et j'aimerais vous poser une question sur les propositions que le chef du NPD a faites aujourd'hui. Il suggère de donner davantage de pouvoirs au Québec, notamment le dernier mot en matière d'évaluation environnementale des grands projets d'infrastructure, comme les pipelines.

M. Nadeau-Dubois : On n'a pas pris connaissance de la proposition du NPD, ça fait qu'on ne va pas la commenter, puis on vous reviendra peut-être.

Ceci étant dit, on a été très clairs, nous, depuis le printemps, hein, qu'on ne comptait pas s'impliquer dans l'élection fédérale. Alors, on vous reviendra une fois qu'on aura regardé la proposition, mais il ne faut pas s'attendre de Québec solidaire à ce qu'on commente systématiquement les propositions qui sont faites par les partis fédéraux parce qu'on compte bien se tenir loin de cette campagne qui, pour nous, n'est pas dans nos priorités.

La Modératrice : Geneviève Lajoie, Journal de Montréal.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous comptez vous tenir loin, mais, ce matin, vous avez envoyé un message à Justin Trudeau, ce matin, de se mêler de ses affaires en matière de laïcité. Donc, si c'est vrai pour un sujet, il faudrait que ça soit vrai pour les autres sujets aussi?

M. Nadeau-Dubois : On ne l'a pas vu, Mme Lajoie, la proposition. C'est plus dur d'avoir une opinion, dans ce temps-là.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais justement sur les programmes des différents partis fédéraux, lequel est le meilleur en environnement?

Mme Massé : Bien, ça reviendrait à dire qu'on se prononcerait sur une des thématiques... bien, pas... je veux dire, sur un des partis politiques, porteurs ou non.

Je pense que, là-dessus, ce qu'on vous a dit à plusieurs reprises, c'est que, pour Québec solidaire, la seule façon où on va réellement pouvoir atteindre nos objectifs en termes de changements climatiques, ça s'appelle l'indépendance du Québec. Ça s'appelle avoir l'ensemble des moyens qu'on a besoin pour dire, par exemple : On ne veut plus fonctionner comme ça, avec un État pétrolier qui favorise l'exportation, soit du gaz ou du pétrole. On ne veut plus... on veut, nous, être capables de dire que nos discussions et nos négociations en matière de traités de libre-échange ou de traités de commerce... commercial international, que les règles du jeu qu'on veut émettre sont des règles qui protègent l'environnement et qui sont donc... ou les travailleurs, travailleuses. Alors, voyez-vous, pour nous, fondamentalement, la façon de répondre à cette question-là, c'est de simplement dire : La réponse, elle s'appelle l'indépendance du Québec autour d'un projet rassembleur.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...ça, le bloc défend cette position-là en...

Mme Massé : Bien, écoutez, ce n'est pas exclusif, là. Tu sais, je veux dire, il y a plein de partis, là, qui prônent des choses que prône Québec solidaire. Ça leur appartient. On fait juste vous dire que, nous, on ne s'en mêlera pas, de ça.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur le 27 septembre, quelle importance, la présence de François Legault à cet évènement-là? Et qu'est-ce que ça signifie s'il n'est pas là?

Mme Massé : Écoutez, je pense que les jeunes qu'on a rencontrés ce matin sont clairs, ils souhaitent que tous les parlementaires soient là pour venir être témoins de l'urgence climatique et de ce qu'ils nomment eux-mêmes, là, ils nous l'ont dit ça matin, l'angoisse climatique avec laquelle, moi, je vis, là, de... certaines nous ont même dit : Depuis mon primaire, je vis avec cette angoisse-là. Bien, je pense qu'ils souhaitent que l'ensemble de la classe politique soyons là pour une part, dire : On vous entend, et d'une autre part, dire, j'espère : On va tout faire pour faire en sorte que...

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais si le premier ministre du Québec n'y est pas?

Mme Massé : Bien, cela envoie un très, très mauvais message.

La Modératrice : Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Do you want to practice some English?

Mme Massé : Oh! Hi, how are you, Philip?

M. Authier (Philip) : Oh! non, vous pouvez... you can... Je peux y aller en français aussi, ça ne me dérange pas.

Mme Massé : I'll do my best, and...

M. Authier (Philip) : I just... Do you have any more details on your meeting with Greta... Thunberg, sorry, Thunberg? Like, is it organised yet? Are you... is it a set date? Where will this take place? Any more details on your meeting with her when she comes to Montréal?

Mme Massé : I don't have any details of that.

M. Nadeau-Dubois : No, for the moment, no. The President of the National Assembly said that she would be invited here to speak in our new agora to, of course, the members of the National Assembly but also to the population. We are waiting for some more details in terms of the date. Maybe it will be around the protest but we're also opened to talk about other dates. But we're still waiting from news from the office of the President.

M. Authier (Philip) : ...be the date after or the day before or something...

M. Nadeau-Dubois : Everything's on the table, yes.

M. Authier (Philip) : Ok. I wanted to ask you just about the session that's coming up a little bit. The government in Rivière-du-Loup is starting to talk about, OK, it's going to be another session, there's going to be a lot... there's going to be more change, but we don't have as much money as we thought. And they told the...

Une voix :

M. Authier (Philip) : Non, vous avez vu… what he said about to the unions. So, can you... what do you think? What kind of a session will it be and what will you be watching for, during Parliament?

M. Nadeau-Dubois : On the specific issue of the budget?

M. Authier (Philip) : Well, what will be the tone now on the government's agenda? What do you think of the government's agenda?

M. Nadeau-Dubois : Oh! I think that that last declaration from Mr. Legault is really… you know, it's showing the real nature of his ideology. You know, he tried for months to say that he was not left, not right, even tried at some point to say that he was a social-democratic Premier. Those declarations show his true nature. He's going into a negotiation with the public sector, with our nurses, our school teachers, our public sector workers with the exact same attitude as the last governments from the Parti libéral du Québec and the Parti québécois. So, we are really seeing here the exact same discourse. So, it's the precise opposite of change, it's exactly the same rhetoric that : Oh! When it comes to... you know, when it comes to the people on the ground, giving services to the population, there's never any money for them. They were the people that were directly affected by the austerity of the Liberal Party. It's totally normal that these people now, seeing that the money is here in Québec, it's normal for these people to say : Well, maybe it could be our time to have better working conditions. And now, months before the negotiation even starts, the Premier of Québec is closing the door in their faces, saying : No, there's no money for you. I think it's a big revelation of his real ideological perspective.

Mme Massé : We saw the same, let's say, the same attitude with ABI, when he opened the door to the big boss and say to the workers : You ask too much. It's the same attitude for me. Merci.

M. Nadeau-Dubois : Merci à vous.

(Fin à 13 h 35)

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