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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie, et Mme Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’agriculture, de pêcheries et d’alimentation

Version finale

Tuesday, September 24, 2019, 13 h 28

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-neuf minutes)

M. Marissal : Alors, bonjour. Merci d'être là. On se réunit aujourd'hui devant vous parce qu'avec ma collègue Émilise Lessard-Therrien on est assez inquiets des nouvelles qui ont commencé à courir ce matin, notamment à TVA, selon laquelle une entreprise très importante, c'est-à-dire Les Serres Lefort, serait menacée.

C'est inquiétant. Toute entreprise menacée, au Québec, c'est toujours une mauvaise nouvelle. Mais, dans ce cas-ci, c'est un secteur assez stratégique dans l'agroalimentaire. Notamment, ces serres, qui sont le plus gros complexe de serres au Québec, fournissent 65 % de tout ce qui est planté par les maraîchers, les entreprises maraîchères au Québec. Alors, imaginez un peu la quantité. Mais c'est aussi une entreprise qui produit énormément de produits frais.

Alors, on est au coeur de deux sujets, ici, soit, a, la souveraineté alimentaire, que nous devrions viser en toutes circonstances au Québec, en particulier dans le contexte des changements climatiques. On sait que ça va devenir un enjeu, et c'est déjà un enjeu mondial. Donc, à travers la planète, on est bien positionné au Québec. Le deuxième dossier stratégique crucial que ça touche, évidemment, c'est la protection de nos entreprises et des sièges sociaux. Voici un secteur assez clairement dans la catégorie stratégique.

Qu'est-ce que le gouvernement entend faire pour empêcher que cette entreprise soit vendue à des intérêts étrangers? On parle d'intérêts ontariens ou peut-être même d'ailleurs.

On sait que, dans le monde actuel, il y a des fonds d'investissement et de grands investisseurs qui ont l'oeil sur ce type de ressource, donc, les ressources agroalimentaires.

Alors, on demande évidemment au gouvernement d'intervenir, on demande au gouvernement de protéger ces emplois-là qui sont peut-être des emplois un peu moins glamour, si vous voulez, que dans l'aéronautique ou dans l'intelligence artificielle, mais ce sont des gens qui font un travail extraordinairement important pour le Québec, et cette entreprise est très importante aussi pour le Québec.

Mme Lessard-Therrien : Définitivement. Si je peux surenchérir sur ce que mon collègue vient de dire, quand on parle d'une entreprise aussi importante dans le domaine de l'agroalimentaire, tout de suite... qui est menacée, drapeau rouge, définitivement. C'est notre souveraineté alimentaire dont il est question ici.

Comme mon collègue l'a mentionné, on parle de 65 % des légumes qui sont cultivés au Québec qui poussent d'abord dans Les Serres Lefort . Donc, c'est tout un écosystème qu'il y a autour de cette entreprise-là, c'est-à-dire toutes les fermes qui s'approvisionnent chez Les Serres Lefort pour leurs propres productions. Donc, c'est tous ces gens-là aussi qui sont à risque là-dedans.

Et définitivement, pour nous, le message qu'on veut envoyer, c'est qu'à partir du moment où un pays ne produit plus sa propre nourriture il devient dépendant des autres. Et ça, on trouve que c'est dangereux. Donc, c'est pour ça qu'on demande au gouvernement d'intervenir à ce moment-ci.

M. Cormier (François) : Intervenir comment?

M. Marissal : Intervenir assurément de façon financière. De toute façon, Investissement Québec a déjà des billes là-dedans. Au nombre des très nombreux créanciers, je crois comprendre qu'il y en a presque 150, mais Investissement Québec est un des principaux créanciers avec Desjardins, qui est probablement l'institution financière au dossier. Alors, on doit intervenir effectivement à deux sujets... à deux titres : souveraineté alimentaire, oui, c'est important, et protection des sièges sociaux.

Le gouvernement se dit nationaliste, dit qu'on doit absolument protéger nos sièges sociaux. Bien, voilà une occasion dans un domaine, je le disais tout à l'heure, qui est peut-être un petit peu moins «jet set», là, sans vilain jeu de mots, que l'aéronautique.

Là, on a vu M. Legault, par exemple, la semaine dernière, là, qui s'est précipité pour donner 12 millions de dollars à Mitsubishi. Soit, ce sont de bons emplois, ça fait travailler notamment les gens qui ont perdu leurs jobs chez Bombardier et ailleurs dans la chaîne de l'aéronautique au Québec. Mais l'agroalimentaire, c'est notre garde-manger. Une famille qui a des difficultés financières ne vendrait pas sa réserve, là. On garde ça, là, c'est hyperimportant pour la souveraineté alimentaire d'un peuple et aussi parce qu'on ne veut pas donner ce pan-là de notre économie à des intérêts étrangers.

Mme Lessard-Therrien : Puis l'agriculture, qui est le secteur qui emploie le plus de gens au Québec et qui non seulement nourrit la population, mais qui est un élément fondamental pour l'occupation du territoire dans toutes les régions du Québec. Donc, c'est pour ça qu'on demande... Tous les éléments sont réunis pour que le gouvernement intervienne à ce stade-ci.

M. Cormier (François) : Mais, en plus d'Investissement Québec? Donc, le ministère de l'Agriculture ou le ministère de l'Économie, en fait, devrait ajouter de l'argent un peu plus?

M. Marissal : Vraisemblablement, davantage Économie, oui. Souvenez-vous que dans le budget... je reviens souvent avec ça, mais c'est parce que j'attends des réponses, dans le budget du printemps dernier, le ministre Girard, des Finances, avait provisionné 1 milliard de dollars en fonds stratégiques pour préservation et sauvegarde des sièges sociaux du Québec. On n'a toujours pas de détails là-dessus, mais on sait que le milliard a été mis de côté. Il est quelque part, là, dans un bas de laine, il y a de l'argent, là.

Alors, oui, moi, je pense qu'on doit s'assurer que cette entreprise, de un, survive, mais qu'elle reste aussi au Québec avec des intérêts québécois. On dit qu'il y a des intérêts québécois qui se sont manifestés. C'était superimportant pour Air Transat, je ne vois pas en quoi c'est moins important pour un secteur comme celui-là.

M. Cormier (François) : Sur les pesticides, maintenant, qu'est-ce que vous avez pensé du témoignage des agronomes, hier, de l'Ordre des agronomes?

Mme Lessard-Therrien : Bien, écoutez, je pense que l'Ordre des agronomes a été secoué par toutes sortes de controverses dans les derniers mois. Ils semblent avoir pris acte de ça, donc, vont demander à superviser... à rencontrer, évaluer l'ensemble de leurs agronomes d'ici 2021. Clairement, nous, on est contents qu'ils procèdent à cette évaluation-là. On souhaite qu'ils le fassent le plus rapidement possible, et qu'il en ressorte des constats, et qu'ils en profitent aussi pour demander à leurs agronomes leur mode de rémunération quand ils sont associés à l'industrie, et qu'au besoin ils puissent rappeler, là, le...

M. Cormier (François) : Pensez-vous que l'ordre a compris qu'il n'est pas un syndicat? Il n'est pas là pour protéger les agronomes, il est là pour protéger le public. Pensez-vous qu'ils ont compris ça? Est-ce qu'ils étaient trop à la défense de leurs membres, hier, et à la défense de leurs actions et pas nécessairement dans l'intérêt du public?

Mme Lessard-Therrien : Bien, écoutez, je pense que ces gens-là sont des agronomes eux-mêmes, ils connaissent bien la profession. Je pense qu'au sein des agronomes comme tels, je veux dire, ils ont une éthique professionnelle. Je pense que ce n'est pas ça qu'on veut remettre en cause d'un bout à l'autre, là. Je n'ai pas trouvé qu'ils étaient... Je pense qu'ils sont préoccupés par les questions qui nous concernent tous au niveau de l'application des pesticides. Moi, à ce stade-ci, je leur fais encore confiance au niveau de la gestion interne de ce conflit-là.

M. Cormier (François) : ...vous attendez quoi du témoignage de M. Robert, ce soir?

Mme Lessard-Therrien : Bien, écoutez, j'espère qu'il va nous en apprendre beaucoup sur ses connaissances, sur l'indépendance de la recherche aussi. Moi, à ce stade-ci, ce que je vois beaucoup émerger, c'est par rapport au témoignage qu'on a eu de la part de l'agriculteur, hier, où on a parlé beaucoup des travaux de sol, semis directs — là, on s'en vient dans quelque chose de plus technique — mais où, pour cet agriculteur-là, c'était impossible de sortir de l'utilisation du glyphosate.

M. Robert, c'est un expert en sciences du sol, donc moi, j'ai très hâte d'entendre ce que lui a à dire par rapport à ça, l'application des pesticides versus le travail réduit du sol. On est vraiment dans le très technique, mais c'est quand même à ne pas négliger parce que ça va faire partie des solutions... les solutions, les alternatives qu'on va vouloir proposer aux agriculteurs. Et puis, bien sûr, de toujours parler plus de l'importance de l'indépendance de la recherche, là. Merci.

(Fin à 13 h 36)