(Quatorze heures quatre minutes)
Mme Montpetit : Bon,
bien, bonjour, tout le monde. Bien, merci d'être là. Je sais que c'est une
autre grosse, grosse semaine encore. Je voulais profiter de l'occasion pour
faire le bilan du gouvernement en environnement puis en lutte aux changements
climatiques puisque mardi ça fera, donc, un an qu'ils ont été élus. Donc, on va
en profiter pour faire ce bilan-là.
Vous m'avez entendue ce matin, en période
de questions, essayer d'obtenir un semblant de réponse du ministre de
l'Environnement. Je n'ai toujours pas de réponse. Ça fait plusieurs mois, moi,
déjà, que je le questionne pour connaître son plan de match, pour essayer de
connaître aussi sa vision pour la suite des choses. De toute évidence, vous
avez vu, là, c'est toujours... puis je la répète parce que je sens que je vais
avoir à la répéter souvent, là, c'est vraiment un déluge de mots, pas d'idées.
Donc, des mots, des mots, des mots, mais absolument aucune action, aucun geste
concret. Encore ce soir, on va être en débat de fin de séance sur ce sujet-là.
Malheureusement, je commence à me demande si un jour j'aurai des réponses, et
une vision, et un plan de match, et quelque chose.
On a adopté hier la motion sur l'urgence
climatique de façon unanime à l'Assemblée nationale. Je pense que c'est un
moment historique. Mais là c'est à se demander si le ministre comprend bien ce
que veut dire «urgence» dans «urgence climatique» parce qu'il nous répond que
son plan viendra en 2020. Alors, au Québec, on a vraiment perdu la dernière
année complètement au niveau de la lutte aux changements climatiques. On aurait
pu poser des gestes très concrets, on aurait pu poser des actions. Le
gouvernement, le premier ministre nous ont répété qu'ils étaient des gens
d'action, mais on les attend encore, les actions, dans ce domaine-là.
Et on commence à comprendre pourquoi,
d'entrée de jeu, quand ils sont arrivés au pouvoir, ils nous ont dit qu'ils
abandonneraient les cibles de réduction des GES pour 2020 parce
qu'effectivement on est en retard considérablement dans nos objectifs. Parce
qu'il faut bien comprendre que c'est une lutte. Si on veut les atteindre, ces
objectifs-là, encore faut-il poser des actions rapidement, et régulièrement,
surtout, et dans la dernière année il n'y a rien qui a été fait.
Et là, je voudrais... Je remettais ma liste
à jour tout à l'heure sur le bilan, malheureusement, qui ne va pas du tout dans
la bonne direction, parce que non seulement il n'y a pas de gestes concrets qui
ont été posés pour lutter contre les changements climatiques, là, on va... on
recule, on est vraiment... on fait plusieurs pas de recul depuis l'arrivée du
gouvernement de la CAQ, depuis l'arrivée de M. Charette également.
Donc, tu sais, si je trace le bilan de la
dernière année, c'est un changement de ministre, donc, en moins de 100 jours,
plus de routes, moins de transport en commun, l'abandon des cibles de réduction
des GES pour 2020 — dès leur arrivée, ils ont abandonné, ils ont
baissé les bras — l'abolition du Conseil de gestion du Fonds vert,
l'abolition de Transition énergétique; l'abandon du Comité-conseil sur les
changements climatiques, l'abandon du programme RénoVert, l'abandon du
leadership du Québec à l'international — on l'a bien vu, M. Legault
a refusé de se présenter à la COP24, il a refusé de se présenter également à la
Climate Week, alors qu'il y avait 120 décideurs et représentants qui
étaient présents pour vraiment discuter de solutions concrètes pour lutter sur
les changements climatiques, et le Québec a toujours été reconnu à
l'international, il y a même eu un discours d'Al Gore, on s'en rappellera,
en 2015, qui remerciait le Québec d'être un exemple et un modèle pour
l'ensemble du monde. Donc là on voit qu'il abdique complètement, M. Legault,
à ce niveau-là, et ça en dit beaucoup sur ses priorités. Et, si je continue,
une mise à jour économique qui a été complètement vide en matière
environnementale aussi, dans le budget — il a été décrié à plusieurs
reprises — aucune mesure structurante pour lutter contre les
changements climatiques. Bon, on a déposé un projet de loi sur le suremballage,
puis là il l'a refusé.
Je pourrais faire la liste, mais elles
sont tellement nombreuses... il a refusé maintes, et maintes, et maintes
propositions qui ont été faites par les différents élus de l'opposition, et la
liste s'allonge comme ça. Donc, je trouve ça extrêmement déplorable. Dans
n'importe quel contexte, ce serait déplorable. Mais, en plus de ça, on aurait
pu espérer que, même si c'était un gouvernement qui n'avait pas une sensibilité
à l'environnement, qu'il aurait entendu la volonté populaire, qui demande de
poser des actions très concrètes, mais aussi qu'il aurait entendu ce que les
scientifiques nous disent partout sur la planète depuis novembre dernier, à
savoir qu'il faut redoubler les efforts et il faut aller encore plus vite dans
nos actions gouvernementales. Donc, je vous écoute.
Mme Gamache (Valérie) :
Mme Montpetit, ça fait quatre jours maintenant que vous siégez sur la...
vous entendez, là, les consultations publiques sur les pesticides. Quel est le
bilan que vous dressez à ce moment-ci de cette commission-là?
Mme Montpetit : Bien, il
est un petit tôt pour faire un bilan, parce qu'on a encore des consultations
tout l'après-midi...
Mme Gamache (Valérie) :
On en a entendu pas mal, non?
Mme Montpetit : ...mais
donc, en quatre jours, on a rencontré 26 groupes qui sont venus nous
exposer leur lecture de la situation, des groupes de tous horizons. C'est ce
qui est intéressant. Il y a beaucoup de recommandations qui ont été faites sur
comment, dans le fond, réduire l'utilisation de pesticides et comment faire une
transition vers une agriculture avec moins de pesticides.
Moi, ce que j'en retiens beaucoup, puis
j'avais porté cette recommandation-là, la semaine dernière, qui avait été notamment
mise de l'avant par la Fondation David-Suzuki, qui est de faire une recherche nationale.
Il y a beaucoup de chercheurs qui se sont présentés et qui ont demandé qu'il y
ait une recherche très précise au Québec sur l'impact des pesticides sur l'ensemble
de la population, notamment pour venir cartographier, en fait, s'il devait y
avoir vraiment des impacts... pour voir... cartographier est-ce qu'il y a des
différences entre différentes régions, est-ce qu'on peut en tirer des
conclusions, est-ce qu'on peut clarifier la question des liens des pesticides
ou pas avec l'autisme. Mais les chercheurs, dans le fond, demandent que cette
recherche-là soit faite.
Ce qui a été demandé aussi beaucoup, c'est
l'accès aux données. Donc, plus de transparence au niveau des données sur les
pesticides. Moi, ça, là-dessus, je peux vous confirmer que je ne pourrai être
que d'accord et fortement faire cette recommandation-là aussi. Je crois que
l'ensemble des données, dans le fond, qu'on a au niveau des pesticides, donc...
est-ce qu'il y a un registre qui devra être créé ou est-ce qu'on devrait
utiliser tout simplement les données qui sont disponibles présentement, non
seulement pour permettre aux chercheurs de faire la recherche qu'ils ont à
faire sur l'impact sur la santé notamment, sur la santé des agriculteurs aussi,
je pense que ça va être très important, sur la santé des travailleurs aussi
saisonniers, mais également rendre ce registre-là disponible à la population
pour le consommateur puisse faire des choix éclairés aussi en sachant qu'est-ce
qui est utilisé sur notamment les fruits et les légumes qu'ils achètent. Donc
ça, ça fait partie des recommandations qui nous ont été faites.
Beaucoup d'emphase qui a été mise aussi
justement sur le financement de la recherche pour des mesures alternatives. On
a des agriculteurs qui sont venus nous dire que malheureusement ils ont à
prendre en charge, dans certains cas, la recherche et le développement s'ils
veulent trouver des alternatives à l'utilisation de pesticides. Donc, il y a eu
beaucoup de recommandations à cet effet-là aussi.
Donc, je pense qu'on va ressortir, dans
quelques heures, de cette commission avec un nombre important de
recommandations qui va nous permettre, par la suite, de rédiger notre rapport et
de faire des recommandations en tant que telles. La suite des choses, je ne
peux que souhaiter que cet exercice-là servira à quelque chose. C'est le
questionnement qui se pose, en ce sens qu'on verra si le ministre Lamontagne,
le ministre
Charette, hein, la question des pesticides touche beaucoup
aussi le ministre de l'Environnement, mais concerne les deux ministres, j'espère
qu'ils recevront le rapport, qu'ils ne le tabletteront pas. Il y aura beaucoup
de recommandations certainement envers le MAPAQ, également, qui été visé à plusieurs
reprises, là, dans les recommandations qui nous ont été faites.
Et là je me permettrai un commentaire
aussi : On a vu que le ministre Lamontagne, dans la dernière année, n'a
pas été très proactif. Encore cette semaine, sur l'Ordre des agronomes, les
enjeux, les questionnements qui ont été soulevés, il avait l'air de s'en laver
les mains, donc j'espère qu'il aura envie d'être actif avec les recommandations
qu'on va lui faire.
M. Lacroix (Louis) :
Mais à la lumière de ce que vous avez appris, là, tous les témoignages que vous
avec entendus, est-ce qu'il faut réduire l'utilisation des pesticides au Québec
de façon importante?
Mme Montpetit : Bien, on
a réduit déjà. Vous savez qu'il y a une réglementation qui a été mise en place il
y a deux ans déjà. Donc, il y a plusieurs groupes qui sont venus souligner,
dont la Fondation David-Suzuki, dont Équiterre, notamment, mais il y a eu
d'autres groupes aussi qui sont venus souligner à quel point justement le gouvernement
du Québec, en Amérique du Nord, est un leader au niveau de ses stratégies de
gestion des pesticides. Il y a une nouvelle réglementation, donc, qui a été
mise en place, sur les néonicotinoïdes, sur l'atrazine, entre autres, pour
venir baliser l'utilisation. On a vu, dès la première année, une diminution de
40 % de l'utilisation de l'atrazine, donc ça démontre que...
M. Lacroix (Louis) : Ce
n'est pas ça, ma question, sauf votre respect. Je vous demande : Est-ce
qu'il faut réduire encore davantage l'utilisation des pesticides?
Mme Montpetit : Bien, la
réponse est oui. La réponse est oui. Dans un monde idéal, on n'utiliserait
aucun pesticide. Ça, c'est dans un monde idéal. Est-ce que c'est possible à
l'heure actuelle, aujourd'hui? La réponse, c'est non. Donc, c'est certain que
ce que l'on souhaite, et c'est ce que tous les intervenants sont venus nous
dire, c'est qu'ils souhaitent qu'on accompagne pour une transition vers une
réduction des pesticides et qu'on limite... Et, encore là, il y a pesticides et
pesticides. Il y a des pesticides qui sont à haut risque, ceux-là, c'est ceux
qu'on est venu réglementer. Est-ce qu'il faudra aller plus loin dans la réglementation?
C'est ce qu'il faut voir. Est-ce qu'il faudra mettre le glyphosate également
dans cette réglementation? Là, ce sera au ministre de prendre cette décision,
nous, on lui fera des recommandations. Mais de façon certaine, ceux qui sont à
haut risque, il faut viser zéro, là.
Journaliste
: Est-ce
que vous pensez que ça passe, cette réduction-là, par la séparation du rôle de
prescripteur et de vendeur de pesticides comme l'ont recommandé plusieurs intervenants
durant la commission?
Mme Montpetit : Bien,
moi, pour répondre à ces questions-là, précises, je vais vraiment prendre le
temps d'écouter les derniers intervenants qu'on a aujourd'hui. Puis, après ça,
ça va faire partie des discussions qu'on va avoir, parce que ça va venir
teinter aussi les recommandations qu'on va faire. Mais c'est certain qu'il y a
encore beaucoup de questions qui n'ont pas de réponse, par rapport au rôle des
agronomes notamment. Mais ça va faire partie de toutes les questions qu'on va
se poser, là.
M. Lacroix (Louis) : Je
voudrais vous poser une question sur un autre sujet. Ce matin, la Protectrice
du citoyen a déposé un rapport qui démontre qu'il y a une lourdeur dans les
services, notamment les services de santé. Elle donne en exemple les CHSLD, par
exemple, là, bon, il y a une pénurie de main-d'oeuvre. Elle cite aussi qu'il y
a une lourdeur administrative pour les gens qui sont sur l'aide sociale, qui
veulent avoir accès aux crédits d'impôt pour solidarité, puis c'est difficile,
parce que ces gens-là, il faut qu'ils fassent des rapports d'impôt, etc. Elle a
cité également des enfants d'immigrants qui n'ont pas accès aux services de
santé parce qu'il y a un «glitch» administratif avec la RAMQ qui dit :
Non, on ne les reconnaît pas, etc. Comment vous réagissez à ça? Est-ce qu'il y
a une lourdeur administrative aussi importante qu'elle le décrit au Québec?
Mme Montpetit : Oui, ce
n'est pas que je ne veux pas vous répondre, je n'ai pas eu l'occasion, moi, de
prendre connaissance du rapport parce qu'on était en commission sur les
pesticides toute la journée. Donc, je suis sûre que mon collègue André Fortin
pourra répondre à ces questions-là. Il a eu... il a pris connaissance, lui, tôt
ce matin, du rapport.
M. Lacroix (Louis) : Oui,
mais vous avez déjà été adjointe parlementaire du ministre de la Santé, là,
donc vous connaissez la situation, là. Ce que je viens de décrire là, là, je ne
l'ai pas pris dans les nuages, je l'ai pris dans le rapport. Alors, est-ce que,
de votre connaissance, de l'expérience que vous avez comme adjointe
parlementaire du ministre de la Santé à l'époque...
Mme Montpetit : Mais
j'entends bien ce que vous me dites, M. Lacroix, mais je n'ai pas pris...
M. Lacroix (Louis) : ...est-ce
qu'il y a une lourdeur dans le système?
Mme Montpetit : Non,
j'entends bien, mais je n'ai pas pris connaissance... Ça me fera même plaisir
de vous répondre, mais je vais prendre le temps de prendre connaissance du
rapport de la vérificatrice avant de le commenter, là.
M. Lecavalier (Charles) :
Sur le bilan que vous faites, là, de la CAQ, de son bilan environnemental, ce
n'est pas un peu osé, là, de critiquer la CAQ qui a abandonné les cibles de
2020, alors qu'il y a plusieurs experts qui disent que, rendu où on est, ce
n'est plus possible de les atteindre? Puis on voit, dans les bilans qui
sortent, alors que vous, vous étiez au pouvoir, que les augmentations de
production de GES au Québec ont augmenté. Donc, c'est à peu près impossible
pour la CAQ, à partir de 2018, de changer le bateau de bord puis d'atteindre
2020. Ce n'est pas un peu osé de les critiquer pour ça?
Mme Montpetit : Non,
je... Non, non, je ne suis pas en accord avec ce que vous dites, parce qu'il y
a aussi beaucoup d'experts qui ont dit que c'était possible. Quand on a eu
cette discussion-là, donc, si je me rappelle bien, c'est... novembre, c'est dès
l'arrivée du gouvernement en poste, là, qu'ils ont annoncé qu'ils ne
respecteraient pas les... qu'ils abandonnaient les cibles de 2020, au mois de
novembre dernier, il y a des experts qui se sont prononcés en disant que
c'était encore possible, il fallait juste continuer sur le même rythme ou même
l'accélérer.
M. Lecavalier (Charles) :
... même rythme, les émissions de GES du Québec augmentent. Donc, si on
continue au même rythme...
Mme Montpetit : Bien,
c'est de l'accélérer. Bien, c'est sûr que si...
M. Lecavalier (Charles) :
...ça augmente. On accélère l'augmentation.
Mme Montpetit : Non, on
accélère les actions qui nous permettent de l'atteindre. Mais c'est sûr que, si
on se met en mode climato-inactif puis qu'on ne fait rien, là, c'est clair
qu'on ne les atteindra pas. Ça, c'est sûr. Puis, dans la dernière année, bien,
il n'y a pas beaucoup de démonstrations, de gestes qui ont été posés qui nous
permettent de s'y rendre. Donc là, on les voit venir, là, puis on sait très
bien qu'en 2020 ça va être ce genre de discours là qui va être tenu, à
dire : C'est de la faute aux libéraux si ça n'a pas été atteint. Mais vous
ressortirez les extraits des experts qui ont dit que c'était encore possible
quand on était en novembre 2018.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que vous considérez que les propos de Greta Thunberg sont
alarmistes? M. Barrette a dit ça ce matin. M. Barrette a fait la
distinction, il dit : Moi, là, je crois les experts du GIEC, là, puis je
pense qu'ils ont raison, mais il dit que d'annoncer des catastrophes à l'avance...
que c'est alarmiste.
Mme Montpetit : Bien, écoutez,
moi, j'aurais tendance...
M. Lacroix (Louis) :
C'est un libéral, M. Barrette, en passant.
Mme Montpetit : Pardon?
M. Lacroix (Louis) : C'est
un libéral, M. Barrette.
Mme Montpetit : Ça me...
oui, ça me dit... quelque chose. Mais je pense que, tu sais, qu'on aime ou
qu'on n'aime pas le personnage, et je ne parle pas de mon collègue, je parle de
Greta Thunberg, je pense qu'on a entendu un petit peu de tout sur les
tribunes, je pense que ça reste que c'est une jeune fille qui est mobilisée,
qui porte un message extrêmement inspirant, mais surtout extrêmement important.
Elle reprend de façon générale ce que les scientifiques nous disent depuis
20 ans. Donc, tant mieux, il y a des gens qui l'écoutent, elle a créé un
mouvement. Puis, je pense, c'est le genre de question que vous pourrez aller
poser aux dizaines de milliers de personnes qui seront dans la rue demain
matin, qui vont se mobiliser pour le climat.
M. Lacroix (Louis) :
Donc, pour vous, ce n'est pas alarmiste. Pour vous, ce n'est pas... C'est un
discours qui est nécessaire?
Mme Montpetit : Je pense
que c'est un discours qui est nécessaire dans la mesure où ça éveille des
consciences. Si ça prend ça, si ça prend ça pour que les gens se mobilisent...
on n'est plus en train de se demander s'il faut faire quelque chose ou pas, là,
ça, c'est des enjeux... c'est des discussions, en tout cas, qui devraient
rester dans le passé. Mais à partir du moment où c'est devenu extrêmement
évident, puis là il n'y a plus personne qui peut contester ça, qu'on est face à
un défi mondial et qu'il faut faire quelque chose, la question, c'est comment
on met les gens en route, parce que, bon, il y a tout l'aspect... oui, le gouvernement
doit agir, mais après ça, tout le monde doit se mobiliser, là, à différentes
échelles. Tant mieux si elle fait bouger les gens puis qu'elle réveille une
conscience.
M. Lecavalier (Charles) :
Je ne sais pas si la question vous a été posée, là, puis je ne me souviens plus
où le Parti libéral se situe là-dessus, mais est-ce que le troisième lien est
compatible avec l'urgence climatique?
Mme Montpetit : Bien,
j'aurais envie de vous répondre là-dessus que la journée où je verrai le plan
puis le projet, je vais pouvoir vous répondre.
M. Lecavalier (Charles) :
La construction, là, d'un pont autoroutier de plus à Québec, c'est-u
compatible?
Mme Montpetit : On ne
sait pas s'il y aura du transport collectif ou pas dans ce projet-là.
M. Lacroix (Louis) : La
CAQ a annoncé qu'il allait y en avoir, mais elle n'a pas dit quel type.
Mme Montpetit : Bien, écoutez,
la CAQ a annoncé différentes choses, change d'idée régulièrement, elle n'a pas
dit c'était quel type. C'est assez difficile pour moi de me prononcer sur un
projet dont on ne connaît pas encore la nature.
Moi, ce que j'aurais envie de vous dire
sur le troisième lien, c'est qu'il va falloir faire les choses comme il faut,
pas dans la précipitation, puis il va falloir faire un BAPE puis il va falloir justement
évaluer les conséquences environnementales de ce projet-là.
M. Lecavalier (Charles) :
Vous n'êtes pas contre de facto, là, vous n'êtes pas contre...
Mme Montpetit : Bien,
comme je vous dis, je vais attendre de voir le projet qui est proposé avant de
me prononcer, là.
M. Bergeron (Patrice) : Mme Montpetit,
sur le vote qu'il y a eu ce matin en Chambre concernant le projet de corridor
énergétique, vous avez vu que, bon, vous avez voté en faveur de cette motion
qui condamnait... en tout cas, l'Assemblée nationale condamne le projet du Parti
conservateur et les caquistes ont voté contre. Comment on doit interpréter ça?
Mme Montpetit : Non. On a
voté pour...
M. Bergeron (Patrice) :
Vous avez pour la motion. Eux ont voté contre la motion. Voilà.
Mme Montpetit : Exactement,
exactement, on a voté pour la motion. On a eu un débat sur cette question-là
hier. Je trouve ça choquant, déplorable qu'un gouvernement — puis là,
je vais le faire en deux temps, là — qu'un gouvernement puisse voter
contre le fait que le Québec ait pleins pouvoirs sur ses décisions concernant
des projets qui ont un impact sur son environnement puis sur, justement, ses
objectifs de réduction de GES. Je trouve ça encore plus scandaleux quand c'est
un gouvernement qui se dit nationaliste. Donc, de toute évidence, il y a différentes
échelles de nationalisme. Le nationalisme environnemental, ça n'a pas l'air de
le concerner. Donc, là-dessus, nous, on s'est prononcé très clairement hier sur
l'autonomie du Québec, sur toutes décisions qui viennent toucher son
territoire.
Le Québec, là, c'est
150 000 cours d'eau. C'est impossible qu'un projet qui se fait de
cette façon-là ne vienne pas avoir un impact sur l'environnement. On a des
processus d'évaluation environnementale avec le BAPE qui sont extrêmement
rigoureux. Donc, le processus d'évaluation du Québec doit avoir préséance sur
celui du Canada et ça, pour moi, c'est très, très clair.
M. Lacroix (Louis) : Une
dernière pour la route sur un autre sujet. M. Legault, ce matin, nous a
dit... ce midi, plutôt, en conférence de presse qu'ils n'ont aucune idée du
nombre de fonctionnaires qu'il y a au Québec. Ils ne savent pas. On commence à
regarder ça, on essaie de faire l'inventaire, on ne sait pas. Alors,
c'est-u 500 000, c'est-u 600 000, 550 000? Ils ne le
savent pas. C'est-u normal, ça?
Mme Montpetit : Bien,
oui, poser la question, c'est un peu y répondre. Est-ce que c'est normal? Non.
Ils ne savent pas non plus combien ça coûte, une classe de maternelle. Il y a
bien des affaires qu'ils ont l'air de ne pas savoir. Non, ce n'est pas normal.
La réponse est simple, ce n'est pas normal. Ça, c'est sans... comme je vous
dis, ils n'ont pas de plan pour l'environnement, là. Je ne veux pas faire des
grands amalgames. Mais c'est un peu ça, là. C'est un gouvernement, nous, depuis
le jour 1, qu'on regarde aller, qui a l'air d'être dans l'improvisation,
qui a fait justement des promesses sur des grands concepts puis, tout d'un coup,
qu'il y a un test de la réalité quand ils arrivent aussi qui fait qu'ils
jonglent, qu'ils improvisent...
M. Bergeron (Patrice) :
Il existait une loi sur le dénombrement de la fonction publique de M. Coiteux...
M. Lacroix (Louis) :
Coiteux l'avait passé en 2014, je pense, oui.
M. Bergeron (Patrice) :
Bien, oui, oui, puis ça, comment ça se fait qu'on... elle n'est pas en vigueur?
M. Lacroix (Louis) : Il
était même avec un chiffre, je pense que c'était 591 000 concernant...
M. Bergeron (Patrice) :
Oui, très, très exactement. Alors comment... il n'y a pas de suivi sur cette
loi-là ou non?
Mme Montpetit : Bien, je
ne pourrais pas vous dire, là. Je n'ai pas... Ce n'est pas dans mes dossiers, là.
Une voix
: Merci.
Mme Montpetit : Je vous
remercie beaucoup.
(Fin à 14 h 24)