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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, October 1, 2019, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures onze minutes)

M. Bérubé : Bonjour, bon matin. Semaine trois de la session parlementaire d'automne 2019. D'entrée de jeu, en ce 1er octobre, je veux profiter de cette occasion pour saluer mes concitoyens de Matane-Matapédia, qui m'ont permis, pour une cinquième fois, de les représenter à l'Assemblée nationale avec un taux record d'appui dans ma circonscription. Je me sens très privilégié de cet appui, et c'est la même chose pour mes huit autres collègues du caucus qui ont tous fini premiers dans leurs circonscriptions et qui font un travail remarquable. Alors, ça permet de mesurer le travail qui a été fait depuis un an, notre travail d'opposition, notre travail de proposition, à la fois dans nos circonscriptions, ailleurs au Québec et à l'Assemblée nationale.

Donc, un an de fait, et, une fois que les festivités du premier anniversaire du gouvernement de la CAQ seront terminées, bien, on pourra le ramener à des enjeux très concrets, qui sont probablement les mêmes sur lesquels vous vous intéressez, que ce soit, par exemple, les maternelles quatre ans, que ce soit les trop-perçus d'Hydro-Québec, que ça soit l'environnement, que ça soit le développement régional. Il y a amplement de quoi s'occuper pour le premier ministre et ses troupes.

Le Modérateur : Parfait. M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. M. Bérubé. Demain, à cette heure-ci, le premier ministre, selon toute vraisemblance, se sera excusé à la suite du rapport Viens. Est-ce que c'est suffisant? Sinon, ça prend quoi?

M. Bérubé : Ce ne sera pas suffisant. Ce rapport, il est fort, il est important et, déjà, plusieurs représentants autochtones, des nations autochtones ont indiqué que ça ne suffira pas. Pour endiguer cette discrimination, qui est systémique à certains endroits, ça prend des moyens, notamment financiers. Ça prend des changements de mentalité, notamment en matière de sécurité publique, en matière de services sociaux. Donc, de s'excuser, ça semble l'intention du gouvernement Legault qu'on a fait filtrer jusqu'à vous. C'est bien. J'aurai l'occasion d'intervenir également, comme c'est une déclaration ministérielle, mais ça ne suffira pas. Donc, le rapport regorge de mesures très concrètes, notamment financières, qu'il faudra mettre en œuvre.

On a une responsabilité à l'égard des Premières Nations. Je me souviens qu'en 1985 un geste important avait été posé, lorsque le gouvernement de René Lévesque avait reconnu les 11 nations autochtones. Il y a eu la «Paix des Braves», avec Bernard Landry. Et je pense que c'est un autre jalon qui pourra être posé si, d'aventure, le gouvernement souhaite lui aussi travailler à ce qu'on reconnaisse et on respecte pleinement ceux qui nous ont précédés sur cette terre.

M. Laforest (Alain) : Pourquoi ça n'a pas été... Ça fait des années qu'on sait qu'il y a des problèmes avec les communautés autochtones, là, entre autres, problèmes de violence, problèmes d'alcool, problèmes d'agressions sexuelles. Pourquoi, année après année, tous gouvernements confondus, rien n'a été fait?

M. Bérubé : Il y a pourtant des signaux. Il y a quelques années, peut-être un an ou deux, on avait un rapport dans le Nord-du-Québec sur la salubrité, notamment dans les centres de détention, et uniquement ce rapport-là, moi, m'avait profondément troublé, sur l'administration de la justice, sur les écoles, sur la santé aussi. Alors, c'est l'occasion maintenant, je vous dirais, de parler de tout ça. D'abord, de respect, puis ensuite, d'intégration en emploi, de développement économique, de protection des femmes et des enfants autochtones. D'avoir une relation de peuple à peuple, et d'avoir toujours ça en tête. Et d'être des modèles dans le monde, je dirais. C'est à souhaiter qu'on soit des modèles dans nos relations avec les Premières Nations. C'est ce qu'on souhaite, au Parti québécois, et lutter contre la discrimination et le racisme, évidemment.

Le Modérateur : Mme Plante.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour, M. Bérubé. M. Legault a choisi de ne pas aller aux funérailles de Jacques Chirac. Il a donné des entrevues sur son bilan dans les derniers jours. Est-ce que vous pensez que c'est un faux pas diplomatique?

M. Bérubé : Lorsqu'on a annoncé que les premiers ministres Bouchard et Charest se rendraient en France, on évoquait que c'était parce qu'il avait des engagements importants. Manifestement, c'était sa tournée de réélection pour son deuxième mandat, parce que je l'ai entendu, en fin de semaine, parler de sa volonté d'avoir un deuxième mandat. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un faux pas. Le faux pas, c'est d'évoquer, après un an de mandat, que ça prend un deuxième mandat. Il y a un mot pour ça, c'est faire preuve d'outrecuidance, et c'est le mot qui définit le mieux la situation. Mais d'ici à ce qu'il sollicite son deuxième mandat, on aura des questions importantes à lui poser sur la vie collective québécoise. Il y a des enjeux qui touchent les citoyens. Je veux bien croire, là, qu'on est dans une zone de festivités, depuis quelques jours, avec la CAQ, là, tout le monde célèbre son premier anniversaire, mais il y a des gens qui n'ont rien à célébrer, des familles qui cherchent des places en CPE, des familles qui aimeraient que leurs enfants qui sont lourdement handicapés soient pris en charge; dans le domaine de la santé, des gens qui voient que l'attente s'est prolongée, qui attendent pour des chirurgies. Des régions qui attendent l'Internet haute vitesse. Alors, ces gens-là ne célèbrent pas. Alors, tant mieux pour le gouvernement, qui est de bonne humeur, mais il y a du travail à faire, et l'opposition va faire son travail.

Mme Plante (Caroline) : Les deux autres partis avant vous ont utilisé le qualificatif d'arrogant pour décrire ce gouvernement. Est-ce que vous faites de même?

M. Bérubé : Une invitation à rester humble. Habituellement, on n'a pas besoin de se le rappeler à nous-mêmes. Lorsqu'on l'est, on n'en parle pas. Alors, je sais que le premier ministre le répète souvent, mais je trouve ça assez particulier à chaque fois parce qu'il y a des signaux parfois qui trahissent ça, par exemple, la façon de nous répondre, la confusion des gens entre l'exécutif et le législatif, ce commentaire qu'il a eu à l'égard des oppositions. Ce n'est pas pour rien que je vous disais, d'entrée de jeu, qu'on a tous terminé premiers dans nos circonscriptions, les députés de l'opposition, du Parti québécois, du Parti libéral du Québec, de Québec solidaire. C'est important, la démocratie, et peut-être que le premier ministre parfois aimerait mieux ne pas avoir à faire cet exercice de reddition de comptes, mais il est important. Et je lui rappellerais qu'il a été six ans au même siège, de 2012 à 2018, comme chef d'une opposition, et que son rôle était aussi important qu'est notre rôle aujourd'hui.

Le Modérateur : M. Larin.

M. Larin (Vincent) : Concernant l'arrêt des procédures dans le dossier de M. Zampino, comment qualifieriez-vous le travail de l'UPAC, et qu'est-ce que vous aimeriez qu'il soit fait pour que ça ne se reproduise plus?

M. Bérubé : Bon, la façon de... La grille d'analyse avec laquelle je juge le travail de l'UPAC, ça repose sur trois choses. D'abord, l'indépendance et l'éthique. Est-ce que ce corps de police, maintenant, est indépendant du politique ou d'influences extérieures et fait preuve d'éthique? Le deuxième élément, c'est la compétence et la formation. Est-ce qu'ils sont capables d'intervenir correctement avec les connaissances qu'ils ont, la connaissance de la loi, la connaissance des saines pratiques en matière de police? Le dernier élément, c'est le financement. Donc, les effectifs pour être capables d'intervenir. À travers cette grille-là, qui est la mienne, on est capables de voir là où on a manqué.

Manifestement, dans le cas de M. Zampino, c'est une erreur de formation, de connaissances. S'il fallait que — je réfléchis à voix haute, là — s'il fallait qu'elle ait été volontaire, ce qui serait très grave, et je me permets de le dire ici — je n'ai aucune indication qui me permet de croire ça — ça serait grave.

Moi, je me souviens de la commission Charbonneau — je pense que la ministre de la Justice s'en souviendra également, parce qu'elle y était — je dirais que c'est peut-être le procès le plus important qui émanait directement de la commission Charbonneau. Ce que je peux vous dire là-dessus, c'est que j'aurais aimé voir la preuve et le procès. Donc... et ça n'arrivera jamais. Alors, M. Zampino, on ne peut pas dire plus qu'il ne sera jamais accusé, donc, il est non coupable, mais c'est une autre occasion manquée dans son cas.

Et là, une à une, les grandes causes de l'UPAC, celles qui sont connues, à tout le moins, disparaissent, mais l'indignation, elle monte chez les citoyens, on le sent. Les citoyens s'intéressent aux affaires de police, ce n'est pas sans raison, et parfois la réalité dépasse la fiction qu'on peut retrouver à 19 heures sur les ondes Radio-Canada.

M. Larin (Vincent) : Concernant la réforme du mode de scrutin, on a M. Charbonneau qui dénonçait ce matin qu'il y avait une prime au vainqueur. Je ne me souviens plus de ses mots exacts, mais est-ce que vous avez pris connaissance de ça?

M. Bérubé : Oui, oui.

M. Larin (Vincent) : Puis qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que c'est une forme déguisée de...

M. Bérubé : Je rappelle qu'ici même on a signé une entente en mai 2018 avec M. Legault, avec le chef du Parti vert, avec les représentants de Québec solidaire. L'esprit, c'était un projet de loi déposé avant le 1er octobre, mais aussi, la prochaine élection de 2022 avec un nouveau mode de scrutin. Le premier ministre a oublié volontairement l'autre partie.

Écoutez, c'est très clair, là : le gouvernement Legault n'a aucune envie à ce que la prochaine élection se fasse avec un nouveau mode de scrutin parce qu'il en bénéficie. Il a pris le pouvoir, il vous fait régulièrement l'étalage de comment ils sont heureux d'être au pouvoir, comment c'est grisant d'être au pouvoir, comment enfin ils sont au pouvoir, comment ils découvrent des choses du pouvoir. Là, on a fait le tour, là. Tous les qualificatifs sur leurs états d'âme sont passés, mais ils veulent aussi se maintenir au pouvoir et ce n'est pas tellement différent de Justin Trudeau. En fait, c'est essentiellement la même chose. Et, en plus, si, d'aventure, ça serait en 2026, et là, on voit que ce n'est pas vraiment la formule qui est réclamée, alors, je pense que le gouvernement devrait dire : On n'a pas envie de changer une formule qui nous a permis d'être élus. On pense qu'on va être élus encore puis nos députés ne veulent pas perdre leur job. Ça, c'est la vérité.

M. Larin (Vincent) : Êtes-vous prêt à dire qu'il fait un Trudeau de lui-même?

M. Bérubé : Oui.

Le Modérateur : M. Croteau.

M. Croteau (Martin) : Bonjour. Je suis surpris que vous ne soyez pas plus...

M. Bérubé : Zen?

M. Croteau (Martin) : ...indigné que ça par la déroute de l'enquête sur Frank Zampino.

M. Bérubé : Mais...

M. Croteau (Martin) : Vous dites : Ah, il y a eu des erreurs. Tu sais, voyons!

M. Bérubé : Mais je les ai...

M. Croteau (Martin) : Comment vous expliquez, vous...

M. Bérubé : Je les ai commentées...

M. Croteau (Martin) : ...que des policiers de l'UPAC aient commis autant d'erreurs, que le DPCP ait commis autant d'erreurs, et que là, M. Zampino s'en trouve libre? Ça ne vous choque pas plus que ça?

M. Bérubé : M. Croteau, vous savez que ça fait des années que je couvre ces histoires-là comme parlementaire, puis je les commente. Alors, comme disait une chanson : Plus rien ne m'étonne.

C'était prévisible. Faubourg Contrecoeur, c'est ce qui est arrivé. À partir du moment où l'enquête tombe, qu'est-ce qu'on peut faire? Il n'y aura pas d'appel. C'est un morceau ultra-important de la commission Charbonneau. C'était... les compteurs d'eau, là, c'est 300 millions de contrats. Je peux être indigné, mais, encore là, regardez la situation dans laquelle on est : on a un commissaire par intérim. Je ne peux pas en dire plus sur la suite parce qu'on a convenu d'une façon de procéder avec la ministre, qui ne peut pas vraiment commenter ce matin, mais, je pense, qui ne veut pas le faire... qu'est-ce qui est arrivé là-dessus. Il y a une impunité, il y a des gens qui ont failli dans ce projet-là. Ça ne veut pas dire que M. Zampino aurait été condamné, mais, au moins, il aurait eu un procès. On s'enlignait là. Comment faire en sorte qu'un policier, ou un procureur, ou un juge de paix ignore le privilège entre un client et son avocat? Moi, j'ai juste à suivre les séries, le vendredi soir, puis je le sais.

M. Croteau (Martin) : C'est ça. Mais quelle suite... Là, tu sais, vous avez l'air de comme hausser les épaules puis dire : Bon, bien, on passe à autre chose. Qu'est-ce qu'il faut faire, là, demain matin, si vous êtes le gouvernement, là? Qu'est-ce que le gouvernement doit faire pour ne plus que ça se produise?

M. Bérubé : Bien, plus qu'un livre vert, hein? Ça prend... il faut... c'est le leadership de la police qui est en jeu. Et là, dans le processus actuel de l'UPAC, je vais me permettre de dire ce que je peux dire, compte tenu qu'on a convenu d'un certain nombre de règles avec la ministre pour ce que vous savez, là, la suite.

Il faut s'assurer que la personne qui va être à la tête de l'UPAC, bientôt, d'ici quelques semaines, va assurer un leadership très, très fort à l'interne sur les trois enjeux que je vous ai parlé : l'indépendance, les moyens et la compétence. Totalement indépendant du gouvernement, moins flamboyant, plus dans les enquêtes, et que là, si on a suffisamment d'éléments de preuve, on puisse aller de l'avant. C'est comme ça qu'on est capables de juger.

Pour le reste, la Sûreté du Québec, ça va être un autre test, là. Si le poste venait à se libérer, il y aura une nomination aux deux tiers de la Sûreté du Québec. On aura encore plus de questions à poser à ce moment-là sur ce rôle stratégique.

Ceci étant dit, je me permets une petite parenthèse. Dans un quotidien, ce matin, j'ai lu les éléments troublants quant à la sécurité de Martin Prud'homme. Ça me touche et ça m'interpelle. Je trouve ça particulier qu'on évoque qu'un membre près du crime organisé puisse intimider Martin Prud'homme. Ça me trouble au plus haut point.

M. Croteau (Martin) : Je veux vous entendre sur les déclarations de M. Dufour hier qui disait qu'en coupant davantage d'arbres on pourrait réduire les GES. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Bérubé : Bien, moi, je viens d'une région forestière où les gens ont des lots à bois puis, quand ils coupent des cordes de bois de chauffage pour l'hiver, ils ne disent pas que c'est pour diminuer les GES. Alors, je ne sais pas d'où provient cette théorie. Je ne sais pas si quelqu'un peut corroborer, en Abitibi ou ailleurs. Parce que, là, il y a Justin Trudeau qui veut en planter... combien, Christian?

Une voix : Deux milliards.

M. Bérubé : Deux milliards. Qui dit mieux? Alors, Pierre Dufour, lui, il va en couper pour en replanter. Donc, c'est comme une attrition qu'il fait lui-même. Je pensais être le seul à avoir mal compris hier; semblerait-il que non. Alors, il va falloir qu'on m'explique ça comme le troisième lien, qui devient un tunnel écologique parce qu'il y a des voitures électriques qui vont passer dessus. C'est créatif, hein?

M. Croteau (Martin) : ...le chantier du REM en ce moment?

M. Bérubé : Bien, pour les citoyens de Deux-Montagnes, notamment, parce que c'est deux ans de retard, et parce que c'est une mauvaise organisation gouvernementale. L'organisation, là, de l'échéancier des travaux a été mal faite. Puis on a posé des questions là-dessus en Chambre, puis on nous disait que tout était correct.

Le REM, on n'a jamais été des fans, hein? On proposait Le Grand Déblocage. D'ailleurs, là, il y a eu corroboration de beaucoup de monde qui trouvait que ça avait du sens pour obtenir davantage de résultats à meilleurs coûts.

Mauvaise planification. Moi, si j'étais les citoyens de Deux-Montagnes, j'appellerais mon député, qui est ministre de l'Environnement, puis je lui dirais : Comment vous expliquez ça?

Le Modérateur : Oui, Mme Gamache.

Mme Gamache (Valérie) : M. Bérubé, concernant le bilan de la CAQ, à nouveau, comment vous expliquez la lune de miel, la recette de la lune de miel de la CAQ?

M. Bérubé : Ça dépend avec qui vous vous comparez. Si vous vous comparez avec le gouvernement libéral sortant, c'est sûr que c'est beaucoup mieux. Si vous êtes nouveau, bien, ça crée de la curiosité. Si vous avez des moyens considérables que vous a laissés le gouvernement précédent, ça vous donne une marge de manoeuvre. Donc, ce qui fait bien paraître la CAQ, c'est beaucoup le gouvernement précédent par ses mauvaises postures, par son impopularité et, ironiquement, en laissant beaucoup de moyens, il permet à la CAQ de faire ce qu'elle veut faire. Puis il y a l'aspect de la nouveauté.

Mais il y a aussi des éléments qui dépendent de la CAQ, qui maintiennent une certaine popularité, notamment la laïcité, ça, c'est sûr. Mais, en même temps, tout ça est évanescent en politique. Vous savez, moi, je suis assez vieux pour me souvenir de l'arrivée du nouveau Coke. Plein de gens voulaient y goûter, mais ça n'a pas duré.

Mme Gamache (Valérie) : Sur les commissions scolaires maintenant, projet de loi, donc, qui sera visiblement déposé, ce que vous en savez, pour l'instant?

M. Bérubé : J'en sais moins que vous, je pense. D'abord, je vais me permettre un rappel aux gens qui s'occupent des communications de la CAQ, qu'ils soient attachés de presse, stratèges, juste leur rappeler le privilège parlementaire, que c'est d'abord les députés qui doivent voir des projets de loi avant les journalistes, parce que c'est ce qui est arrivé ce matin et c'est... ce n'est pas une pratique à encourager. Alors, c'est encore arrivé ce matin.

Quand je vous parle de la confusion des genres, manifestement, le gouvernement a lancé des informations. Je ne blâme aucun média, là. Si j'avais été un média, je l'aurais publié aussi, mais eux le savent que ça doit être d'abord les parlementaires qui reçoivent les projets de loi.

Alors, je voulais suivre la bonne vieille méthode. Quand j'aurai le projet de loi, on va le regarder en caucus puis on va établir notre position avec des échanges, mais là les éléments sont presque tous connus ce matin. Je vais attendre d'avoir le texte.

Mme Gamache (Valérie) : Oui, mais l'abolition des commissions scolaires, ça, c'est connu quand même, là.

M. Bérubé : Oui, mais les paramètres sont importants. Par exemple, il y a une approche différenciée entre les commissions scolaires francophones et anglophones. C'est pour le moins inusité. Il n'y a à peu près aucun domaine au Québec qui a une approche différenciée. Ce serait le seul, à peu près, à ma connaissance. Ça, ça mérite des discussions puis ça mérite des explications.

Mme Gamache (Valérie) : Mais ça ne permet pas justement de protéger les droits des francophones hors Québec, qu'on pense au Yukon ou encore à l'Île-du-Prince-Édouard?

M. Bérubé : Je ne suis pas prêt à dire ça parce qu'il n'y a pas de minorité au Canada qui a les droits de la communauté anglophone au Québec. On ne le dit pas souvent, mais c'est la vérité. Avec ses hôpitaux, ses trois universités au Québec, ses institutions, son poids important dans l'économie, la vie sociale montréalaise et ailleurs au Québec, la communauté anglophone est particulièrement bien servie en matière de services, et là-dessus, si on se compare... si les francophones hors Québec avaient ce que les anglophones au Québec ont, je pense qu'on aurait une francophonie particulièrement vivante partout au Canada.

Le Modérateur : Justement en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Yes, well, I'm going to follow up on this question, because basically you are saying that the bill on the transformation on school boards should not have one system for English-speaking communities and one system for Francophones?

M. Bérubé : I'm asking the question. What's behind this proposition to have a difference between the Anglophones and the Francophones? Why do you keep the election for Anglophones school boards and you get rid of them for the Francophones? This is a question that I'm asking to myself, I don't have the answer yet, but I'm waiting to see the bill to make up my mind. But it's strange. And this bill is not about making sure that the students are getting better grades, getting better results, getting diplomas, it's about shaking a structure because it's a good thing to be popular. School boards obviously are not popular. Nobody fights for the commissioners of the school boards. And CAQ is aware of that, like a good thing to still be popular. So, let's get rid of those people. Some other people are going to applause. This is the way they work.

Mme Senay (Cathy) :  But obviously you don't like the treatment for English-speaking communities.

991 M.Bérubé:I'm asking the questions. I don't have the answer yet. I'm going to talk with my colleagues in the caucus.

Mme Senay (Cathy) : You don't like it.

M. Bérubé : I'm asking the questions. It tickles me, it tickles me a little for now.

Mme Senay (Cathy) : O.K. But you know that for Yukon, as Valerie was saying...

M. Bérubé : I know that.

Mme Senay (Cathy) : ...Yukon...

M. Bérubé : She was in B.C., she knows that.

Mme Senay (Cathy) : Yes. Well, Yukon, Nova Scotia, and P.E.I., the English... the Anglophone's school boards have been abolished, but they kept the francophone school boards because it's a minority. So, don't you think... I mean, like, we're not doing this in Québec. So, do you have the impression that's a good compromise?

M. Bérubé : Well, I don't have any worries about the Anglophone community in Québec. They have three universities, they have different hospitals, they have institutions. They're strong. There is no comparison between the Anglophones in Québec, the Francophones in Ontario, in Alberta and Manitoba, B.C., name it. You name it, there is no comparison. And every single time I hear that the Anglophones feel that they're going to disappear in Québec, like, get real, we're the minority here in North America. So, I don't buy it.

Mme Senay (Cathy) : One last question about Zampino. Like, all the opposition parties are basically criticizing the situation, what happened with UPAC and the decision of the judge. So, what do you... why do you think we have this result?

M. Bérubé : Put me on the list because there is three ways to make sure that they're doing their job. The first thing is, do they have the staff and the money to do it, enough people for an investigation, policemen, technicians, everything? Do they have the independence and the ethics to do so? Are they under influence, political? I'm asking the question. I don't think so. And the other thing is, do they have the knowledge to do it? So, in this specifical case, it seems to me that the policemen, UPAC, the prosecutor were not aware of that privilege of the relationship between a lawyer and his client, which is law 101. If you watch a police show on Friday night on TV, it's one of the first things you learn. This is how I learned, back in the days. So, it's seems to me that maybe they're not good at all, or they're idiots, or they tried to convince us that it works that way. But, a judge signed that… signed the... How do you say in English?

Mme Senay (Cathy) : A mandate?

M. Bérubé : ...listening the tape, the phone, the phone tap?

Mme Senay (Cathy) : Yes.

M. Bérubé : That's the word, phone tap? So, it's...

Mme Senay (Cathy) : It's a mystery. It's a cold case in itself.

M. Bérubé : Cold case? That, I hope, is still open. But there is plenty of

cases who's going to... I don't know, but... but it's not a good thing for democracy and for justice, mainly for justice. And I'm not that surprised about the Zampino case, because I know that case pretty well. Faubourg Contrecoeur, now the water tanks, so... But there's other challenges for UPAC, and we'll see. We're not big fans of UPAC, as you can say.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 34)

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