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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et Mme Catherine Dorion, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations et de solidarité internationales

Version finale

Tuesday, October 22, 2019, 10 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-neuf minutes)

Mme Massé : Oui, merci. Bonjour, tout le monde, bon début de semaine. Alors, vous savez ce qui se passe présentement en Espagne. C'est extrêmement inquiétant. La tension monte en Catalogne, dans ce pays de droit, dans ce pays démocratique, cet État démocratique, et les Catalans voient leurs droits fondamentaux bafoués.

Alors, j'ai reçu, la semaine dernière, une lettre du président du Parlement catalan, M. Torrent, qui, en fait, faisait un appel à la solidarité. À Québec solidaire, vous le savez, on a toujours appuyé les Catalans. On a toujours reconnu le droit à l'autodétermination. Ce sont nos confrères et consoeurs de lutte. D'ailleurs, dans les dernières semaines, on a participé à deux rassemblements organisés à Montréal en soutien au peuple catalan. On a lancé une pétition pour demander au gouvernement de l'Espagne de cesser les violations des droits démocratiques du peuple catalan. Et aujourd'hui, bien, on tente de franchir une autre étape en déposant une motion en Chambre, ici, au gouvernement du Québec, pour dénoncer ces violations-là. Alors, l'Assemblée nationale, à notre sens, doit être unanime pour dénoncer les peines infligées par l'Espagne à des gens élus démocratiquement, des Catalans élus démocratiquement.

Mme Dorion : Alors, c'est quoi, le but de cette motion-là? Évidemment, c'est d'être capable d'envoyer en bloc, de la part du Québec, un message clair au gouvernement espagnol, de leur dire que ça ne peut pas continuer, que l'international les regarde, que les lourdes peines d'emprisonnement qui ont été prononcées la semaine dernière sont injustifiables. Il faut se le rappeler, puis c'est fou qu'on ait besoin de se le rappeler, ils ont été élus démocratiquement. Ils ont pris des décisions en tant qu'élus. C'est une répression politique et judiciaire qui dure depuis des mois. Des experts de l'ONU ont qualifié leur arrestation et leur détention d'arbitraires. Ce n'est quand même pas n'importe quoi. Donc, le gouvernement espagnol, en ce moment, agit à l'encontre de droits fondamentaux, dont celui d'autodétermination des peuples, mais aussi plusieurs droits politiques de base. C'est vraiment inquiétant. Si la communauté internationale ne réagit pas à ça, qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce que ça veut dire qu'on est en train de normaliser ce genre de gestes là, ce genre de répression judiciaire, politique là dans des pays occidentaux? Moi, je trouve ça vraiment inquiétant. Et si le Québec, au premier chef, ne réagit pas en bloc, le Québec avec toute son histoire, le Québec qui a eu des référendums, qui va en avoir encore, fort probablement, si nous, on n'est pas capables de réagir avec une voix forte et unanime de notre Assemblée nationale, bien là, c'est vraiment inquiétant pour ce qui se passe en Occident et les directions que ça pourrait prendre, les normalisations qui pourraient se passer.

Donc, c'est ça, c'est fondamental d'envoyer un message fort et d'appeler l'Espagne à résoudre ce conflit par des voies politiques, par des voies démocratiques. L'Espagne a l'obligation de négocier, après tout ce qui s'est passé. Et, en tant qu'allié historique de la Catalogne, on a ce devoir-là, le Québec en entier, qu'on soit fédéraliste, qu'on soit indépendantiste, il s'agit de démocratie et de respect de droits fondamentaux, donc on devrait tous être là à dénoncer ce qui se passe en Espagne.

La Modératrice : Merci. On va prendre vos questions.

M. Bellerose (Patrick) : ...peut-être une petite question sur la motion. Vous demandez que ce soit appuyé à l'unanimité. On sait que le Parti libéral, il y a, quoi, deux semaines environ, a dit qu'on n'avait pas à s'ingérer dans les affaires de l'Espagne. Qu'est-ce que ça voudrait dire, si un parti s'abstient ou vote contre la motion?

Mme Dorion : Bien, c'est assez étrange. Déjà, ce que Mme Robitaille a dit sur le fait que, ah! bon, François Legault... même qu'il a aussi dit, là : Les peines d'emprisonnement, ça n'a pas trop d'allure... qui a dit : Ah! le jupon indépendantiste de François Legault dépasse. Attention, là, ce n'est même pas... ce n'est pas une histoire d'indépendance. Nous, c'est clair, on est indépendantistes, puis c'est un droit de vouloir le faire quand tu veux le faire. Ce qui est un problème, en ce moment, c'est que la Catalogne n'est pas capable d'exercer ses fonctions politiques normales, ses droits démocratiques normaux. Ça fait que ça... Là, c'est plutôt le jupon du Parti libéral qui dépasse, là. Qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce que, si, au Québec, on votait en majorité pour le oui, là, eux, tout à coup, ne seraient plus pour la démocratie, parce que, ah! le Canada, il n'est peut-être pas d'accord avec ça? Qu'est-ce que ça veut dire, ça? Moi, ça, je trouve ça beaucoup plus inquiétant, ces paroles-là, prononcées par Mme Robitaille, que quoi que ce soit que Legault pourra dire pour défendre la démocratie en Espagne, là.

M. Bellerose (Patrick) : Sur le résultat des élections...

Mme Massé : Mais, si vous permettez, oui, je compléterais en disant : Vous savez, en 2017, je vous rappelle, lorsque je suis revenue de la Catalogne, on a adopté ici même, au Parlement du Québec, de façon unanime, une motion. Ça incluait le Parti libéral, qui était au pouvoir à l'époque. Alors, nous, on s'attend qu'on n'ira pas en deçà de ça, là, en deçà de ça, vous comprenez. C'est le plancher, tiens, on va le dire de même.

M. Bellerose (Patrick) : Je veux vous entendre sur le résultat des élections fédérales d'hier, et particulièrement sur la balance du pouvoir qui pourrait aller au NPD. J'imagine que vous êtes contents de voir ça.

Mme Massé : Bien, écoutez, je pense que ce qui arrive aujourd'hui... On est dans le même Canada qu'on était hier, c'est-à-dire un État pétrolier, un État qui continue de mettre de l'avant cette vision du pétrole comme énergie utilisable et qu'on peut utiliser. Alors, nous, honnêtement, on est dans une position où on se dit : Bien, dans le fond, il y a vraiment juste une solution à notre affaire, puis on la sait. Puis nous, à Québec solidaire, on la défend vraiment, c'est cette idée que c'est nous qui devons avoir l'ensemble de nos pouvoirs, donc l'indépendance du Québec. Aujourd'hui, on se retrouve, dans le même Canada qu'hier, un État pétrolier, et ça, à Québec solidaire, c'est inacceptable.

M. Bellerose (Patrick) : ...ce que vous dites, mais êtes-vous encouragés par le fait de voir un tiers parti de gauche avoir la balance du pouvoir et pouvoir influencer le gouvernement?

Mme Massé : Bien, je réitère, moi, ce qui m'inquiète, là, c'est l'État pétrolier. Parce que vous parlez de balance du pouvoir, mais, sur la question des pipelines, il me semble qu'il y en a d'autres qui s'entendent là-dessus, hein? Alors donc, non, moi, je pense...

M. Bellerose (Patrick) : ...ne peut rien faire?

Mme Massé : Pardon?

M. Bellerose (Patrick) : Pour vous, le NPD ne peut rien faire contre ça?

Mme Massé : Bien, moi, ce que je vous dis, puis vous le savez que l'État du Canada, je veux dire, on ne s'occupe pas de ce qui se passe là. Ce qu'on répète encore aujourd'hui aux Québécois et Québécoises, c'est que le Québec va pouvoir... les gens qui portent à coeur profondément la lutte aux changements climatiques se retrouvent encore dans un État pétrolier, et que la seule façon de s'en sortir, c'est l'indépendance du Québec.

Mme Gamache (Valérie) : Je vais reprendre là-dessus. Est-ce que vous avez été déçus de la performance des verts, qu'on a l'impression que les planètes étaient alignées pour eux et, pourtant, la performance n'a peut-être pas été à la hauteur des attentes?

Mme Massé : Bien, sans vouloir... tu sais, je veux dire, le peuple, je veux dire, les citoyens et citoyennes se sont prononcés, ils ont fait des choix, mais, en même temps, vous le savez comme moi qu'il y a des modes de scrutin qui coincent les gens, et le mode de scrutin qu'il y a ici, au Québec, est le même qu'il y a au Canada. Alors, c'est coinçant, un mode de scrutin qui, dans le fond, ne te donne pas le choix de toujours voter avec ton coeur, voter pour, tu es régulièrement pris à voter contre, et, dans ce sens-là, le mode de scrutin, à mon sens, peut jouer. Mais, comment dire, l'État... Voilà, non, c'est ça que j'ai à dire.

Mme Gamache (Valérie) : Mais on a l'impression que c'était quand même au centre de cette élection, l'environnement, et pourtant le Parti vert, lui, n'est pas parvenu à porter cet enjeu-là. Est-ce que vous pensez que c'est plus le bon véhicule?

Mme Massé : Bien, écoutez, moi, je ne suis pas une analyste, hein, moi, je fais de la politique sur le territoire du Québec parce que je crois que le Québec a besoin de tous ses leviers pour être capable de stopper notamment l'État pétrolier canadien. Alors, je vous laisse faire les analyses, et, nous, on va continuer à faire notre travail.

M. Chouinard (Tommy) : Tommy Chouinard, LaPresse. Et la renaissance du Bloc, là, qui redevient une force politique importante à Ottawa? Vous dites : Le Québec doit prendre toutes ses décisions, est-ce que ça, c'est donc une étape vers ça? On se rapproche de l'objectif dont vous parlez? C'est une bonne nouvelle ce retour du Bloc?

Mme Massé : Bien, pour nous, puisque l'indépendance du Québec, c'est le chemin qui va nous permettre de réaliser l'ensemble des objectifs du Québec, je suis plutôt d'avis que, si les Québécois et Québécoises ont choisi d'envoyer, dans ce cas-là, plus de gens du Bloc, leur choix est à toutes sortes de niveaux. Moi, ce que je suis heureuse, c'est d'avoir entendu hier, par exemple, M. Blanchet tout de suite dire : Au niveau de la Catalogne, il faut agir, il faut qu'il se passe quelque chose. Et d'ailleurs mon objectif va être de le contacter aujourd'hui puis dire : O.K. qu'est-ce qu'on fait? Parce que moi, ici, au Parlement du Québec qui est là, moi, ma préoccupation, je veux que ça passe de façon unanime, et il faut que... j'espère qu'il va pouvoir influencer le Canada pour la suite des choses face à la Catalogne.

M. Chouinard (Tommy) : Les bloquistes envoyés à Ottawa, c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, là, pour que ce soit clair?

Mme Massé : Bien, écoutez, c'est ce que le peuple québécois a décidé. Moi, je vous laisse déterminer si c'est une bonne ou mauvaise nouvelle. Ce que je vous dis, c'est que, nous, l'indépendance du Québec, on la fait sur le territoire québécois, et d'ailleurs probablement là où toutes nos énergies sont mises actuellement, c'est dans Jean-Talon, pour pouvoir continuer.

M. Chouinard (Tommy) : Votre réaction prudente trouve-t-elle sa source dans une forme d'inquiétude quant à l'impulsion que ce retour du Bloc pourrait donner au Parti québécois?

Mme Massé : Ah! écoutez, moi, je n'ai pas d'inquiétude, là. Je vous dis que, nous, l'indépendance du Québec, c'est quelque chose qu'on a toujours mis de l'avant, qu'on continue de mettre de l'avant. On va continuer, puis le prochain rendez-vous, c'est l'élection partielle dans Jean-Talon, et on sait fort pertinemment que, dans cette élection-là, Québec solidaire va prendre sa place.

M. Chouinard (Tommy) : Justement, le candidat dans... Bon, je crois qu'il y a eu une candidature à l'investiture qui a été retirée, M. Fiset, je crois. Donc, il se passe quoi, de ce côté-là, pour Québec solidaire?

Mme Massé : Bien, nous, notre période de mise en candidature n'est pas terminée. En fait, ce que M. Fiset a décidé, c'est de ne pas déposer son bulletin. Il y a d'autres candidats, candidates qui l'ont fait. On a jusque... ils et elles ont jusqu'à la fin de la semaine, dans ces eaux-là, pour déposer leur bulletin de candidature, puis il y aura l'investiture comme prévu. Ça fait que, pour nous, ça suit son cours. M. Fiset a fait ses choix. La possibilité est encore ouverte jusqu'à la fin de la mise en candidature.

Mme Senay (Cathy) :Good morning.

Mme Massé : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : What do you think about the results of the federal election?

Mme Massé : Let's say that, for Québec solidaire, it changes nothing. I mean, yesterday, we were in a petro-state and today we're still in a petro-state. So, the only way that we can change really something about that — and, as you know, climate change, it's the most important issue for Québec solidaire — it's to be independent. So, that's what we're going to do on... that's what we're going to do.

Mme Senay (Cathy) : Would you be disappointed now to see that climate change or the greens... it was not in the forefront of this election, much less than perhaps Elizabeth May would have wished to. How come? Like, how do you explain this? Is it something that disappoints you?

Mme Massé : I mean, I won't comment what... the decision of Canadians, you know. They made their choice, they do not choose the Parti vert.

Mme Senay (Cathy) : ... environment and climate change being very, very important issues, if there was an election, that this issue should have been like a top, top, top priority, a ballot question, well, it was not.

Mme Massé : Yes, and I think this shows what Canadians have to do as job. Here in Québec, what we hope, it's that M. Legault will say no to pipelines, no to «gazoducs», because this is fuel energy, and we have to get out of the fuel energy. This is what I hope from M. Legault.

Mme Senay (Cathy) : Would you have liked Canadian citizens to be more aware and committed, like, to have a huge, a bigger commitment towards climate change and environment in this campaign?

Mme Massé : You know what? I... We didn't put our nose in this campaign, day after day, still saying here, in Québec, that we have to make choices to totally change the target. And fuel energy, it's not a good one, and Canada is a petro-state, so that's why we need Québec independent.

Mme Senay (Cathy) : One last question regarding this. The Bloc québécois won like 32 seats. It's a huge comeback. Don't you have any fears for Québec solidaire now that that may just help the Parti québécois?

Mme Massé : You know, we're not on a fear, or whatever. We want independence and we work for that day after day. And, for us, we're still working, since 30 years now, to make Québec independent, and we will still work on that on the next few weeks.

Mme Senay (Cathy) : But is it a good news for you to see the Bloc québécois coming back as an official party at the House of Commons?

Mme Massé : You know what? Quebeckers make their choice. What we know, it's one day, we don't have two States, we have only one State, and all the energy from the «indépendantistes» will be on making Québec a State. So, I don't know if I'm clear, but, you know, it's here, on the Québec territory, that we will be able to make the independence of Québec.

Mme Senay (Cathy) : And seeing the Bloc québécois winning that, you know, that number of seats, 32, would you be willing to work with them?

Mme Massé : Of course. We always work with «indépendantistes» on the civil society, we work with Parti québécois when we have same objectives. And what we know, with the civil society, it's... the process to bring Québec in its independence will need an «assemblée constituante», a constituency assembly, and this is what Québec solidaire «prône» since its foundation.

Mme Senay (Cathy) : But, Mrs. Massé, my last question... I just

would like to clarify : Would you consider, this morning, to go as far as merging Québec solidaire and Parti québécois now that the Bloc is so strong?

Mme Massé : Oh my God! Wo! Oh! That was your question? I'm sorry. Of course, we don't think about that, we are the day after an election. But we always work... we did in the past, with the Bloc, with the Parti québécois... we work with people who want to make Québec independent. So, we continue, we will continue.

La Modératrice : Merci.

Mme Massé : Bienvenue.

(Fin à 10 h 57)

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