(Onze heures trente-sept minutes)
M. Marissal : Alors, bonjour.
On est ici évidemment... Je suis ici, évidemment, en réponse à ce qui court de
plus en plus dans les médias et qui a été confirmé par le gouvernement,
d'ailleurs, qu'il y a d'intenses négociations, semble-t-il, entre le gouvernement
et la Fédération des médecins spécialistes pour récupérer une somme. Et là,
pour le moment, je ne la quantifie pas, mais une somme qui devrait être
récupérée, dans la fameuse entente qui avait été conclue par le précédent gouvernement
avec les médecins spécialistes.
Là, je vais quantifier la somme, le gouvernement
de la CAQ, en campagne électorale, la CAQ avait dit, c'est un milliard de
dollars. Ça a été répété, ce chiffre a été répété, il a été répété notamment le
printemps dernier, en avril, mot pour mot, lors de l'étude des crédits. Le
premier ministre avait dit, bel et bien, qu'il n'accepterait pas que les
médecins spécialistes gagnent un milliard de trop.
Alors, à moins qu'il ait changé son fusil
d'épaule, à moins que son mentor Lucien Bouchard ait réussi à le convaincre que
ce n'était pas un milliard, à moins qu'un milliard c'est un chiffre lancé en
l'air, nous, on s'en tient toujours aux propos du premier ministre, et on
fonctionne toujours sous le précepte qu'il y a un milliard de trop. C'est un
chiffre qui a circulé aussi. Et là, maintenant, ce qu'on apprend, c'est qu'il y
a plutôt des négociations derrière des portes closes et que ce sont les
médecins spécialistes qui sont en train de fouiller dans les fonds de tiroirs
pour voir qu'est-ce qu'ils pourraient donner au gouvernement.
On va rappeler au gouvernement et au
premier ministre sa promesse solennelle devant les Québécois de récupérer un
milliard de dollars. Je n'ai pas besoin de vous dire ce qu'on pourrait faire
avec un milliard de dollars, notamment pour les préposés aux bénéficiaires qui
attendent de justes augmentations de salaire, les infirmières, les enseignantes
aussi, qui étaient tous et toutes ici cette semaine pour demander une
amélioration de leurs conditions de travail. Et pour dire, pour employer un
terme en anglais, «it's long time overdue», ça fait très, très, très longtemps
qu'on attend ça.
Alors, je lance un défi au gouvernement et
je me fais ici, je crois, le porte-parole de tous les gens au Québec qui l'ont
cru, vous devez récupérer ce milliard qui a été versé en trop. Et je félicite,
cela dit, FMSQ, la Fédération des médecins spécialistes, qui ont commencé à faire
le ménage leurs fonds de tiroir. Continuez, ça va bien, vous avez trouvé
250 millions assez facilement. On continue, vous êtes capables de faire
mieux et de rendre à l'État ce qui appartient à l'État, c'est-à-dire aux
contribuables. Merci.
M. Chouinard (Tommy) : Oui.
M. Marissal, est-ce que... Là, il semble clair que ça ne sera pas un milliard,
là, qui va être récupéré, si le premier ministre ne répète pas ses attentes. Ça
fait déjà quelques mois d'ailleurs qu'il ne veut pas les chiffrer. Vous, vous
avez considéré que c'était un bris d'engagement?
M. Marissal : Assurément. Le
chiffre d'un milliard, il a circulé pendant un moment, il a été repris par le
chef de la CAQ en campagne électorale. Il a fait un engagement de récupérer ce
milliard. On l'a, là, comme on dit dans votre métier, «on the record», là, à
plusieurs reprises. Il l'a redit aux crédits. Ça aussi, c'est écrit, ça a été
dit ici qu'il n'accepterait pas que les médecins spécialistes gagnent un
milliard de trop. Est-ce que c'était un chiffre lancé en l'air en disant :
Ça se pourrait que les médecins spécialistes gagnent un milliard de trop? Non.
L'engagement de la CAQ, c'était d'aller récupérer un milliard. Le président du
Conseil du trésor aussi avait répété ce chiffre et s'était engagé aussi très
tôt dans le mandat.
Là, je dois vous dire que moi, je suis un
peu inquiet, parce que tout le monde sait qu'il y a une grande proximité entre
Lucien Bouchard et François Legault. On le sait, François Legault a déjà dit, d'ailleurs,
à la toute fin de la dernière campagne, qu'il lunche encore régulièrement
avec son ami Lucien. Ils ont travaillé ensemble, c'est Lucien Bouchard qui est
allé chercher M. Legault quand M. Legault est arrivé en politique à
la fin des années 90. Moi, je ne jugerai pas des amitiés de
M. Legault et de M. Bouchard, sauf que là, M. Bouchard, il est
négociateur des médecins spécialistes. Là, il faudrait quand même faire
attention. Je pense que ce dont il faut se souvenir, c'est l'engagement de la
CAQ. C'était un milliard.
M. Chouinard (Tommy) : Croyez-moi
que M. Bouchard est en train d'hypnotiser M. Legault?
M. Marissal : ...est en train
de...
M. Chouinard (Tommy) :
Hypnotiser M. Legault.
M. Marissal : Ah! je ne
connais pas le degré d'intimité des deux hommes, là, je ne parlerais pas
d'hypnose dans ce cas-ci, mais ce que je sais, c'est que ces deux hommes se
connaissent très bien et que là M. Bouchard est dans une position
partisane. Il est rémunéré par une fédération professionnelle pour négocier, et
c'est peut-être cet aspect-là qui me dérange le plus là-dedans. C'est que
l'engagement de la CAQ, c'était d'aller récupérer, et là plus ça va, là, plus
ça se dilue, là. On est toujours plus, plus en négociations, en négociations,
en négociations, et là c'est la FMSQ qui est en train de dicter les règles du
jeu en disant : Ah! nous, on a trouvé 250 millions. C'est parfait. On est
à un quart de ce que la CAQ nous avait dit.
M. Chouinard (Tommy) : Je
veux bien comprendre. Est-ce que M. Bouchard, là... si vous soulevez ce
point-là, cette proximité-là, c'est parce que vous soupçonnez quoi? Qu'au fond
M. Bouchard est en train de faire plier son ami M. Legault, là?
M. Marissal : Non. J'espère que
M. Legault va se tenir debout. C'est ça que je vous dis. C'est précisément...
M. Bellerose (Patrick) : ...timide
face à M. Bouchard? Vous avez l'impression que M. Legault est plus timide face
à Lucien Bouchard, qui est son mentor, que...
M. Marissal : Je n'en sais
rien. Je ne prêterai pas ce genre d'intentions à M. Legault, mais M. Legault...
M. Bellerose (Patrick) : ...selon
vous, c'est quoi l'impact de la venue de M. Bouchard dans les négociations?
M. Marissal : Je dis
simplement que M. Legault a pris des engagements, qu'il doit les respecter.
C'est ce que je dis. L'engagement, là, c'était un milliard de dollars.
Comprenez-moi bien, là, M. Bouchard, il fait son travail, là, hein? Il est payé
pour, il fait son travail. On le sait persuasif, mais il faut que la seule qui
guide M. Legault là-dedans, là, c'est son engagement et l'intégrité des fonds
publics. S'il y a un milliard à récupérer, bien, qu'on récupère un milliard. Et
nous, on pense qu'il y a un milliard à récupérer.
M. Chouinard (Tommy) : ...un
milliard, là, je veux bien comprendre. Vous dites au gouvernement : Ne
signez aucune entente qui est en bas d'un milliard, on va vous suivre... une
loi spéciale, là. C'est-u ça l'idée?
M. Marissal : C'est le chiffre
qui a été évoqué par le premier ministre.
M. Chouinard (Tommy) :
...mais ne signez pas une entente, Québec solidaire vous appuie dans une loi
spéciale. Est-ce que c'est ça?
M. Marissal : Regardez, M.
Chouinard, si c'est 980 millions, là, on ne déchirera pas notre chemise, mais
250 millions, c'est pas mal insultant. On est loin, là. Je ne chiffrerai pas
l'endroit où la cassure se fait, mais vous comprendrez avec moi...
M. Chouinard (Tommy) : ...a
chiffré, de réitérer son chiffre. Là, je vous dis, vous, là, votre
satisfaction, elle est où?
M. Marissal : Non, c'est parce
que je ne veux pas être... tu sais, je ne veux pas être dogmatique, là, bébête,
à dire : C'est un milliard. Mais on s'entend, là, que 250 millions, on est
loin du milliard, là. On est très...
Une voix
: ...
M. Marissal : Non, non, non. Le
plus près possible, tiens, on va régler ça comme ça. Le plus près possible,
mais idéalement un milliard.
M. Chouinard (Tommy) : Puis
vous appuyez une loi spéciale. Vous appuyez une loi spéciale pour atteindre
c'est objectif du plus près possible d'un milliard?
M. Marissal : C'est
l'engagement du premier ministre. Il vivra avec ses engagements. Il n'a pas de
problème à faire des lois spéciales pour enlever des droits au monde puis
passer des clauses dérogatoires dans un projet de loi inique, mais là, tout
d'un coup, il se dégonfle devant les médecins spécialistes.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais, en même temps, c'est une entente qui était négociée et signée de bonne
foi par l'État et par la FMSQ. Qu'est-ce qui justifie de passer par une loi
spéciale pour déchirer une entente plutôt que de dire : On reviendra dans
une prochaine négociation pour une prochaine entente?
M. Marissal : Le gouvernement,
celui-ci et d'autres avant, là, n'ont pas eu trop de scrupules à voter des lois
spéciales pour entrer dans la gorge des syndiqués certaines conditions de
travail et des conventions collectives qui n'avaient pas été négociées jusqu'à
la fin.
Là, dans ce cas-ci, il semble que le
gouvernement soit tout à fait disposé à prendre beaucoup, beaucoup de temps
puis à faire toutes sortes de courbettes pour négocier avec les médecins
spécialistes. À la fin, là, il y a un engagement qui est pris d'aller récupérer
1 milliard de dollars de trop, versés en trop aux médecins spécialistes.
Puis la preuve qu'il y a de l'argent versé en trop, là, les médecins
spécialistes ont juste commencé un peu, là, à faire le tri, là, puis ils ont
trouvé 250 millions. Bien, moi, je leur dis : Bravo! Mais continuez.
Ouvrez les autres tiroirs, ouvrez les garde-robes. Je pense qu'il y a beaucoup,
beaucoup, beaucoup d'argent qui a été donné aux médecins spécialistes.
Le premier ministre a mis lui-même des
barèmes, notamment avec la comparaison avec l'Ontario. Idéalement, là, c'est
toujours mieux pas de loi spéciale, mais, dans un cas comme celui-là, puisqu'il
en va de l'intégrité des fonds publics et qu'on a besoin de cet argent-là
notamment pour des gens au bas de la chaîne, là, qui gagnent des salaires de
crève-faim, tellement qu'on a été obligé de bricoler des programmes de bourse
en catastrophe pour attirer des préposés aux bénéficiaires... pas de préposés
aux bénéficiaires, le système ne marche pas, là. Parce que souvent on va dire :
Oui, mais pas de médecins spécialistes, les gens vont mourir. Soit, c'est vrai
que les médecins spécialistes font un très bon boulot puis sauvent du monde.
Mais au bas de l'échelle salariale, là, il y a des gens comme les préposés aux
bénéficiaires, des gens de l'entretien ménager, des gens dans les cuisines
d'hôpitaux qui font aussi tout autant partie de la grande chaîne du réseau de
la santé.
M. Bellerose (Patrick) :
...dire : Pas besoin de négocier très, très longtemps, allons de l'avant
avec une loi spéciale.
M. Marissal : Non.
Négocions avec la ferme intention d'aller récupérer, pas de se dégonfler
tranquillement. Parce que, là, on a l'impression, là, que c'est une baloune qui
se dégonfle tranquillement, tranquillement, tranquillement. Chaque fois qu'on
en parle, ça diminue, ça diminue. L'engagement diminue. Je n'ai pas trouvé le
président du Conseil du trésor très, très convaincant non plus aujourd'hui. Une
négociation, on s'entend, c'est pour aller chercher le milliard. Ce n'est pas
pour que les médecins spécialistes nous disent : Ah! bien, finalement, on
va vous donner 250 millions. C'est-u correct? On règle ça de même?
M. Bellerose (Patrick) :
J'aimerais vous entendre sur les omnipraticiens. Qu'est-ce que vous pensez des
médecins de famille qui vont aller en Thaïlande faire des cours, apprendre
comment fonctionne le système de rémunération des médecins en Thaïlande?
M. Marissal : J'ai envie
de vous demander : Vont-ils aller en Thaïlande maintenant que le génie est
sorti de la bouteille? Ils ont encore l'occasion d'annuler. Je pense que ça
serait une bonne idée. Je pense que ça envoie une mauvaise image de la
profession. Je pense qu'ils n'ont pas besoin d'aller en Thaïlande pour ce genre
de formation. Je pense aussi que le gouvernement devrait rappeler, par écrit s'il
le faut, certaines balises, certaines règles d'éthique et de saine gestion des
fonds publics. Entre vous et moi, là, 10 jours ou 14 jours en
Thaïlande à faire des moitiés de journées de formation, ça se peut que tu
n'aies pas toute la tête à ta formation. Ça se pourrait.
M. Bellerose (Patrick) :
...envoie une mauvaise image.
M. Marissal : Ça envoie
une mauvaise image puis, franchement, il faut vraiment aller en Thaïlande pour
avoir de la formation comme ça? Tu sais, les médecins spécialistes, la
Fédération des médecins spécialistes, il y a... Ils ne font plus ça depuis deux
ans. Ce n'est pas nécessaire que de se faire des «junket» en Thaïlande pour aller
étudier les effets de la tourista sur les voyageurs. C'est dans le programme,
hein? C'est dans leur programme.
M. Bellerose (Patrick) : Clairement,
pour vous, c'est un faux prétexte, dans le fond. On n'a pas besoin d'aller en
Thaïlande pour suivre ces formations-là.
M. Marissal : En tout cas, il
y a, à tout le moins, un problème de perception, et je pense que ce n'est pas nécessaire
d'aller jusqu'en Thaïlande. Ça peut très, très bien se faire ici. Ça donne
l'impression, effectivement, qu'on profite de ça pour faire autre chose, c'est-à-dire
des vacances.
M. Chouinard (Tommy) : J'ai
une petite question sur un autre sujet. Quelle leçon tirez-vous de
l'investiture d'hier, où Manon Massé a échoué à imposer son choix de candidat
dans Jean-Talon?
M. Marissal : Je ne suis pas
d'accord avec le verbe «imposer». Manon, et nous étions quelques-uns d'ailleurs
à le penser, sinon l'ensemble du caucus, que nous avions une candidature
intéressante, mais les trois autres aussi l'étaient. C'est la démocratie de ce
parti qui a gagné, et Dieu sait que la démocratie est vivante au sein de QS. C'est
comme ça que ça s'est réglé, puis à la fin, tout le monde était heureux hier
soir, puis on va tous et toutes aller travailler avec Olivier qui a été choisi
dans Jean-Talon.
M. Chouinard (Tommy) : ...Mme
Massé n'était pas sortie en faveur des autres, là. Elle a fait une sortie
publique aux côtés d'un candidat en particulier.
M. Marissal : Oui, sortie
assumée. Mais vous savez, QS, ce n'est pas comme la CAQ, là, où le chef de la
CAQ gère son parti comme un président de conseil d'administration, là, puis
qu'il n'y a aucune investiture, jamais, puis que M. Legault choisit, là,
quasiment personnellement tous les candidats et les candidates puis les place,
là, bien dans les comtés où il veut les mettre. QS, là, c'est la démocratie
ouverte, là. C'est la démocratie ouverte.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce qu'il n'y a pas de leçon à tirer de ça, justement, d'éviter dans le
futur d'appuyer un candidat comme ça publiquement quand on est un leader du
parti, comme Mme Massé ou même comme les députés aussi Mme Dorion et M.
Zanetti?
M. Marissal : Non, je ne crois
pas qu'on doit tracer cette ligne-là, là, définitive. Il peut arriver dans la
vie d'un parti qu'on ait des candidatures qui arrivent, qui sont jugées
intéressantes pour plein de raisons, puis qu'on veuille envoyer cette idée
qu'il serait intéressant de travailler, mais ça ne veux jamais dire par
ailleurs que les autres candidats ou les autres candidates sont dévalorisés ou
sont des candidats de l'équipe b. Ce n'est pas ça du tout.
Moi, je ne connaissais pas M. Bourque...
Olivier, pardon, pas Bourque, là, Olivier, que j'ai rencontré hier soir pour la
première fois, oui, je ne le connaissais vraiment pas. Je l'ai rencontré pour
la première fois hier, on a discuté. Moi, je lui ai offert mon offre. Ça m'a
l'air d'un chic type. Ce n'est pas la première fois qu'il se présente, c'est un
militant, il est engagé. Puis à la fin, bien, ce n'est pas nous qui décidons, c'est
les membres puis, dans ce cas-ci, les membres de Jean-Talon.
M. Bellerose (Patrick) :
...appuyer un candidat dans votre région, par exemple?
M. Marissal : Bien, question
hypothétique à laquelle je n'ai pas de réponse aujourd'hui.
M. Chouinard (Tommy) : Dans
le recrutement de candidats... est-ce que je comprends que dans le recrutement
de candidats... tu sais, est-ce que le message va être clair, de dire : Bon,
O.K., écoute, regarde, on est bien prêt à appuyer, mais sache qu'on ne te
garantit pas un atterrissage sans risque, là.
M. Marissal : Ah! il n'y a jamais
d'atterrissage sans risque en politique. Bien, à moins d'être choisi par le
chef du Parti libéral puis mis dans un comté du West Island, là... À QS, vous
savez, là, toutes les victoires, là, c'est à l'arraché, hein, tout le temps, puis
on progresse comme ça, mais à la fin, on ne veut pas, certainement pas, dire
aux membres de la base, là, qui sont quand même 20 000 à QS : Vous
allez juste «rubber-stamper». De toute façon, ça ne passerait pas, là. Ça ne
passerait pas et c'est très bien ainsi. C'est très bien ainsi.
M. Bellerose (Patrick) : Sur
l'Halloween, botre position?
M. Marissal : Aïe! j'ai un
problème avec l'Halloween. J'ai comme... j'ai des sentiments très partagés parce
que je suis papa aussi, là, puis j'ai quatre enfants. Si la mairesse de Montréal,
en particulier, parce que c'est la plus grosse ville, mais il y a en d'autres,
là, Longueuil aussi a pris cette... et je pense qu'elle a pris cette décision
par principe de précaution. Je ne pense pas qu'on peut vraiment la blâmer. On
peut être déçu, puis c'est vrai, je me mets aussi, par ailleurs — c'est
pour ça aussi que je vous dis j'ai des sentiments partagés — je me
mets dans la peau des parents, des parents qui n'avaient pas prévu, par
exemple, avoir leurs enfants demain soir, parce que vous savez qu'il y a plus
de la moitié des enfants qui vivent dans des couples, tu sais, avec des parents
divorcés, dans des familles recomposées. Peut-être qu'ils n'avaient pas prévu
avoir les enfants demain soir pour l'Halloween.
Je vous dirais, de toute façon, que moi,
ma plus vieille, elle a 17 ans, puis j'en ai quatre, là, je ne me rappelle
pas d'une année où ça a été simple, l'Halloween. C'est toujours assez compliqué
avec des enfants puis c'est assez effrayant pour les parents, l'Halloween, même
sans les monstres. Alors, si la décision est prise pour un principe de
précaution, soit.
M. Bellerose (Patrick) :
...qu'on reporte toujours
ca au dernier vendredi ou samedi, par exemple, du
mois, est-ce que c'est une bonne idée?
M. Marissal : Personnellement,
je me suis déjà dit que ce serait une bonne idée, mais je ne voudrais pas que
ça soit interprété comme une position politique. C'est vraiment le citoyen, le
papa qui dit ça.
Mais d'un autre côté, vous savez, les
commissions scolaires, en tout cas certaines commissions scolaires, donnent des
pédagos le lendemain. En tout cas, c'est le cas de certains de mes enfants, là,
dont la CSDM. Ils ont pédago demain, le vendredi, probablement parce que les
profs ne veulent pas avoir les enfants surexcités puis bourrés de sucre le
lendemain, puis je les comprends. C'est une organisation. C'est une
organisation, mais moi, j'ai presque 53 ans, de mémoire, je pense que
c'est la deuxième fois qu'on repousse l'Halloween. De mémoire, quand j'étais
petit gars, il me semble qu'à un moment donné, là, il avait fait très, très
froid, puis qu'on avait repoussé l'Halloween. Dans mon cas, ça m'avait permis
de la passer deux fois, là, mais...
J'avoue que c'est... Ce n'est pas un
grand, grand débat de société, mais c'est le genre d'affaire qui touche tout le
monde, en tout cas, puis qui ne laisse personne indifférent, à voir les réseaux
sociaux hier là-dessus. Mais d'un autre côté, je me dis : Si
effectivement, là, la météo tourne vraiment, là, au pire, puis que ça met
carrément la vie des enfants en danger, bien, soit, tu sais. Il y a pire que ça
dans la vie. Tu sais, les enfants syriens ne se posent pas ce genre de
questions là ce matin.
Mme Senay (Cathy) : Can I ask you a couple of questions on medical specialists?
M. Marissal :
Sure.
Mme Senay (Cathy) : Because Premier Legault confirmed the... with the negotiation
process, they got $250 million per year. How do you react regarding this?
M. Marissal :
Well, my first reaction is : Who's running the show : the specialists
or the Government? Now, the Government seems to back off on his promise to take
back $1 billion, and it seems that they are ready to negotiate behind closed doors,
and they are opening the door for an amount of money that is significantly less
than $1 billion. $250 million...
Mme Senay (Cathy) : They say it's a start, negotiations are...
M. Marissal :
Well, you know what I mean. When you start... The first number is $1 billion,
and then you restart the negotiation at 250. Where are you going? 300? 350? I
mean, the engagement of this Government, the promise of this Government was $1
billion, and I ask the Government not to back up on this promise, not to bend
in front of this federation and to stay the course. The goal is $1 billion.
Mme Senay (Cathy) : Yes, but it seems that the threat of a special law is working so
far. But do you have... would you go there, a special law, or you're basically
saying : Keep negotiating until it hurts? Because $250 million probably
doesn't hurt.
M. Marissal :
Yes, 250 is far from $1 billion, right? And a special law is always the last
thing you want to do in a parliament. But what I'm saying is : This Government
has been on the record saying it's $1 billion, and now they seem to be ready to
accept 250 or maybe a bit more. And basically, the specialists are running the
show here. They say : Hey! look, we're nice, we just found $250 million.
OK, go back to your paper and try to find more money
than that, because there is more money than that. And at the end of the day,
the call must come from the Government.
And the promise was $1
billion, not 250, not 300, and I think that the Prime
Minister was serious and the President of the Treasury
Board was serious when they said that. So I will not accept this Government to just negotiate behind closed
doors with the specialists and come again before the population
of Québec and say : Look, we have a deal, and it's less, a lot more less
than what we were supposed to get.
Mme Senay (Cathy) : One last question
regarding this commitment. Why it's so important for the Government to fulfill this commitment in
regards to citizens?
M. Marissal : It's a question of justice. It's a question of fiscal justice. The
«préposés aux bénéficiaires» — sorry about that...
Mme Senay (Cathy) : Ordelies.
M. Marissal :
...they are waiting and they've been waiting for so long to get some increase,
pay increase and they deserve it, same thing with the nurses, same thing the
teachers. And now again we see the same old movie that we have seen so many
times before that. The specialists are again running the show and somehow
dictating the pace of the negotiation and the amount of the settlement. That's
not the way it should work.
I ask Premier Legault and
Christian Dubé to keep this commitment to $1 billion. Do not send the
message that 250 is OK. You're basically denying your commitment here.
Mme Senay (Cathy) : So o less than one billion per year.
M. Marissal :
That's the goal.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 11 h 59)